Dédicace
> A ma famille : qu'elle trouve en cette (euvre
notre infinie reconnaissance pour tous les sacrifices consentis à notre
égard.
> A mes maîtres pour le savoir que j'ai
reçu d'eux
> A mes amis : qu'ils soient remerciés pour
leur amitié, leur aide et leur soutien immense.
Remerciement
Ce mémoire doit son existence à de
nombreuses personnes sans lesquelles il n'aurait pas été possible
d'enrichir son contenu et de surmonter les difficultés
rencontrées pendant sa réalisation.
Nous ne pouvons citer ici nommément tous
ceux qui nous ont aidés à mener les réflexions pour
réaliser nos travaux. Cependant, nous demandons à tous ceux qui
ont contribué de près ou de loin à la réussite de
ce travail, de trouver ici l'expression de notre profonde reconnaissance et
gratitude.
Parmi ceux envers lesquels nous sommes
particulièrement redevables, nous remercions :
M. DIOP Abdourahmane, pour nous avoir fait
bénéficier de ses connaissances, son enrichissante
expérience, son esprit critique et constructif tout au long de la
réalisation de notre projet de fin d'études.
M. Le Colonel Professeur Boubacar WADE, Directeur
de l'hôpital principal de Dakar, notre directeur de stage, pour
l'encadrement dont nous avons bénéficié durant notre
stage.
Mme Guèye Fatoumata, assistante de
programme de l'ISMS au CESAG, pour les services rendus à tous les
stagiaires durant toute l'année scolaire 2007-2008.
Mme GAYE Mame Fatou Guèye, Chef de service
d'Audit et de contrôle de Gestion de l'HPD ainsi que tout le personnel
dudit service pour leur aide et encouragement durant notre
stage.
Liste des figures
Figure No1 : Diagramme
d'HISHIKAWA.........................................................35
Figure No2 : Le TBP, Cadre stratégique
d'action..................................................48
Figure No3 Représentation de la
stratégie par les FCS
:..........................................53
FigureNo4 Les 3 dimensions de la mesure de
la performance...................................58 Figure No5:
processus
top-down.....................................................................61
Figure No6: processus avec
piote...................................................................62
Figure No7 : processus
émergent.....................................................................63
Figure No8 : La cartographie des processus du SMQ de
HPD...................................73 Figure No 9 : Diagramme de
Gantt du chronogramme de mise en place du TBP.............82 Figure
No 10 : organigramme de l'hôpital principal de Dakar
91
Liste des tableaux
Tableau N°1 : Récapitulatif du personnel par
spécialité 18
Tableau N°2 : Récapitulatif du Budget 2006
18
Tableau N°3 : le personnel du service d'audit et de
contrôle de gestion 24
Tableau N°4 : forces et faiblesses du service
d'audit et de contrôle de gestion 25
Tableau N°5 : priorisation des problèmes
28
Tableau N°6 : Questions à se poser sur la
communication 59
Tableau No7 : La carte stratégique de
HPD 70
Tableau No8 : déclinaison de la
stratégie en terme opérationnel 76
Tableau No9 : Tableau de bord prospectif de la
direction de HPD 78
Tableau No10 : Chronogramme de mise en place
81
Liste des abréviations
ABC: activity based costing ABM: activity based
management
CES : certificat d'études
spécialisées
CLIN : comité de lutte contre les infections
nosocomiales
DIH : département d'information
hospitalière
EPS : établissement public de
santé
FCS : facteurs clés de succès FFI : faisant
fonction d'interne
HPD : hôpital principal de Dakar IB : Initiatives
de Bamako
IP : indicateur de performance
IRM : imagerie par résonance
magnétique
IST : infections sexuellement transmissibles
NTIC : nouvelles technologies de l'information et de la
communication
OMS : organisation mondiale de la
santé
PDIS : programme de développement
intégré du Sénégal
PE : projet d'établissement PMA : pays moins
avancés PNDS: Plan National de Développement
Sanitaire
PPTE : pays pauvres très endettés RSS :
résumé de sortie standardisée RUM : résumé
des unités médicales SAU : service d'accueil et
d'urgence
SMQ : système de management qualité SSP :
soins de santé primaires
TBC : tableau de bord classique TBP : tableau de bord
prospectif TDB : tableau de bord
Table de matières
INTRODUCTION 1
I. ANALYSE SITUATIONNELLE 6
I.1. Présentation générale de
l'hôpital principal 6
I.1.1. Historique 6
I.1.2. Le cadre juridique 6
I.1.3. Missions 7
I.1.4. Objectifs 8
I.2. Analyse de l'environnement 8
I.2.1. Analyse de l'environnement externe 8
I.2.1.1. Situation Géographique et
Démographique du Sénégal 9
I.2.1.2. Situation économique
9
I.2.1.3. La politique sanitaire 10
I.2.1.4. Etat sanitaire de la population du
Sénégal 10
I.2.1.5. L'offre des soins hospitaliers sur Dakar
11
I.2.2. Analyse de l'environnement interne 12
I.2.2.1. Les services 12
I.2.2.2. Ressources humaines 17
I.2.2.3. Ressources financières
18
I.2.2.4. Ressources matérielles
19
I.2.3. L'Hôpital Principal dans la réforme
hospitalière 20
I.2.3.1. La réforme hospitalière
20
I.2.3.2. Situation de l'hôpital avec la
réforme hospitalière 20
I.3. Présentation du service de contrôle de
gestion de l'HPD. 22
I.3.1. Historique 22
I.3.2. Missions 23
I.3.3. Rôles du service de contrôle de
gestion. 23
I.3.4. Organisation et position du service de
contrôle de gestion 24
I.3.5. Les ressources actuelles du service 24
I.3.5.1. Ressources humaines 24
I.3.5.2. Les ressources matérielles et
financières 24
I.3.6. Les outils de contrôle de gestion
utilisés à l'HPD 25
I.3.7. Forces et faiblesses du service de contrôle
de gestion de l'HPD 25
II. FONDEMENT THEORIQUE DE L'ETUDE 26
II.1. Problématique 26
II.1.1. Identification du problème 26
II.1.2. Choix du problème prioritaire
26
II.1.3. Analyse du problème 29
II.1.4. Formulation du problème 30
II.2. Choix du cadre et l'intérêt de
l'étude 31
II.3. Objectifs de l'étude 32
II.4. Méthodologie de l'étude
32
II.4.1. Type d'étude : 32
II.4.2. Outils de collecte des données
32
II.4.3. Méthode de collecte des données :
32
II.4.4. Période de collecte 33
II.5. Analyse des causes du problème
33
II.6. Analyse des solutions 36
II.6.1. Identification des solutions 36
II.6.2. Analyse de la solution retenue 36
III. Revue de la littérature 37
III.1. NOTION ESSENTIELLE DU TABLEAU DE BORD
37
III.1.1. GENERALITES SUR LE TABLEAU DE BORD CLASSIQUE
(TBC). 37
III.1.1.1. FONDEMENT ET DEFINITION DU TBC
37
III.1.1.1.1. Fondement du TBC 37
III.1.1.1.2. Définition du TBC 38
III.1.1.2. LE CONTENU DU TBC 39
III.1.1.2.1. Les objectifs 39
III.1.1.2.2. La cible 41
III.1.1.2.3. Les indicateurs 41
III.1.1.3. LES FONCTIONS DU TBC 42
III.1.1.3.1. La fonction de contrôle 42
III.1.1.3.2. La fonction de communication. 42
III.1.1.4. LES LIMITES DU TBC 43
III.1.2. LA NOTION DE TABLEAU DE BORD PROSPECTIF (TBP)
45
III.1.2.1. LA PRESENTATION DU TBP 45
III.1.2.2. Les spécificités du TBP
46
III.1.2.2.1. La place de la stratégie
47
III.1.2.2.2. La cohérence organisationnelle
47
III.1.2.2.3. TBP : un système de management
49
III.1.2.3. Les avantages et les limites du TBP
49
III.1.2.4. LE TBP ET LES NOTIONS CLES DES
ORGANISATIONS 50
III.1.3. ELABORATION ET MISE EN PLACE D'UN TABLEAU DE
BORD
PROSPECTIF 52
III.1.3.1. METHODE D'ELABORATION 52
III.1.3.1.1. Information du comité de direction
52
III.1.3.1.2. Définition de la stratégie
52
III.1.3.1.3. Structure du Tableau de Bord Prospectif
53
III.1.3.1.4. La carte stratégique 54
III.1.3.1.5. Traduire la stratégie en termes
opérationnels 56
III.1.3.1.6. Détermination des indicateurs
56
III.1.4. Projet de tableau de bord prospectif
59
III.1.4.1. Communication des objectifs à toute
l'entreprise 59
III.1.4.2. La mise en place de la base des
données 60
III.1.4.3. Validation du TBP 60
III.1.5. LE
PLAN DE MISE EN PLACE DU TABLEAU DE BORD PROSPECTIF60
III.1.5.1. Les processus possibles de mise en place
sont : 61
III.1.5.1.1. Le processus top-down. 61
III.1.5.1.2. Le processus avec pilote 62
III.1.5.1.3. Le processus émergent 62
III.1.5.2. Chronogramme de mise en place
63
III.1.6. Conception du TBP de l'HPD 64
III.1.6.1. Système de management
qualité de l'HPD 64
III.1.6.2. La vision et la stratégie de HPD
65
III.1.6.3. La formalisation et explication de la
stratégie 66
III.1.6.4. Elaboration de la carte stratégique
67
III.1.6.5. La traduction de la stratégie en
termes opérationnels 71
III.1.6.5.1. Détermination des objectifs
71
III.1.6.5.2. Les Facteurs Clés de Succès
74
III.1.6.5.3. Détermination des indicateurs
75
III.1.7. Plan de mise en place du tableau de bord
prospectif de HPD
III.1.7.1. Validation du TBP
|
79 79
|
III.1.7.1.1. La validation individuelle
|
79
|
III.1.7.1.2. Validation collective
|
79
|
III.1.7.2. Les mesures d'accompagnement de la mise en
place du TBP
|
83
|
III.1.7.3. La formation et la responsabilisation des
acteurs
|
83
|
III.1.7.4. Communication des informations de base par
intranet
|
83
|
Recommandations
|
85
|
Conclusion
|
.70
|
Glossaire
|
71
|
Bibliographie
|
72
|
INTRODUCTION
Depuis plusieurs décennies le monde s'est
préoccupé de la recherche de la satisfaction des demandeurs de
soins sans tenir compte des coûts car la santé n'a pas de
prix.
Ce principe "sacro-saint" est resté en
vigueur pendant plusieurs années sans poser de problème car la
croissance des recettes était supérieure à celle des
dépenses de santé.
Dans les années 70, cette tendance a
commencé à être inversé. Les crises
pétrolière et alimentaire qui ont secoué le monde,
notamment l'Afrique au Sud du Sahara, ont donc poussé les politiques
à réorienter les priorités vers d'autres secteurs
jugés d'urgence. C'est ainsi que le développement des
technologies médicales, l'accentuation de la spécialisation et la
demande de plus en plus forte des soins plus performants ont fait croître
les dépenses de santé plus vite que les recettes et ont
entraîné une crise dans le secteur de la santé.
Les populations africaines, à majorité
pauvres, ont commencé sentir une détérioration de leur
état de santé par la baisse de la qualité des
soins.
Cette situation de crise a amené les
décideurs à être plus regardants sur les dépenses de
la santé et la qualité des soins.
Pour trouver d'autres sources de financement, la
politique de l'Etat providence va être bannie et on va instaurer
lors de la conférence de Alma Ata les Soins de Santé Primaires
(SSP) en changeant le slogan qui devient finalement « Santé
pour Tous et par Tous », appelant ainsi les populations et les
organisations à s'impliquer aux côtés des gouvernements
dans le financement de la santé.
Cette nouvelle politique a permis de mettre en place des
outils qui permettront une utilisation rationnelle des ressources tout en
améliorant la qualité du service.
Toutes les fonctions sont désormais
dévolues aux responsables des structures sanitaires notamment les
Directeurs des établissements publics de santé.
Au Sénégal, le résultat de cette
situation est entre autre la mise en place de la reforme hospitalière
qui est en parfaite adéquation avec l'Initiative de Bamako (IB) et la
conférence de Alma Ata sur les Soins de Santé Primaires
(SSP).
La modification majeure des modalités de
financement des hôpitaux publics prévoit que les recettes ne
seront plus dépendantes de l'enveloppe que veut lui accorder la tutelle,
mais qu'elles soient directement liées à l'activité
réalisée par le centre hospitalier.
Pour s'adapter à cette nouvelle contrainte
budgétaire, les responsables des établissements de santé
doivent se doter d'outils de prévision économique qui vont leur
donner des indications sur l'évolution des activités, des
recettes, des mécanismes de production et du personnel tout en gardant
l'cil sur les coûts de l'hôpital.
Pour mettre en place ces outils de navigation
budgétaire et de pilotage il a été nécessaire de
faire intervenir le contrôle de gestion dans le secteur
de la santé dont l'un des outils les plus pertinents reste aujourd'hui
le Tableau de Bord (TDB) avec son corollaire
d'indicateurs.
Le recours aux tableaux de bord et aux indicateurs de
performance s'impose donc dans le contexte actuel de gestion des
hôpitaux.
La transformation d'une structure de santé dans
le contexte de fusions, de compressions budgétaires, de pénurie
de personnel et d'innovations permanentes exige de la part du responsable une
connaissance continue de l'environnement.
Le responsable doit s'assurer de la qualité, de
la pertinence et de l'efficacité des soins et services offerts tout en
garantissant une gestion optimale et efficiente des ressources humaines,
matérielles et financières.
Ainsi, pour rassembler toutes les données
nécessaires, il doit disposer d'un TDB qui représente une
réalité complexe sous forme de schéma
simplifié.
L'HPD, fruit de la coopération
franco-sénégalaise, n'échappe pas à cette
règle. Il se trouve d'ailleurs depuis 2000 dans une période
transitoire au bout de laquelle il y aura le transfert total de la gestion des
partenaires français aux spécialistes
sénégalais.
Pour réussir cette transition, les responsables
ont fait une réflexion sur l'évolution de leur
établissement durant cette période. Cette réflexion a
abouti au plan d'action appelé Projet d'établissement
(P.E) qui comporte trois grands objectifs :
> Assurer les missions attribuées à
l'établissement ; > Améliorer la
qualité des soins dus aux malades ; >
Maîtriser les coûts des prestations
hospitalières.
Ayant l'ambition de réaliser ces objectifs, Le
Directeur l'HPD fait du management de la qualité le point fort de son
système de gestion. Ce qui pourra lui permettre d'améliorer en
permanence ses performances en tenant compte des besoins de tous les acteurs
(clients, personnel, partenaires et Etat).
Toutefois, l'HPD rencontre des difficultés dans la
mise en application de ce système de management en raison notamment
:
· De la faiblesse de la formalisation des processus
de prise de décision et de réaction ;
· De la définition et du suivi
irrégulier des indicateurs
· De l'inexistence d'un tableau de bord prospectif
(TBP)
Face à tous ces problèmes, la direction
de l'HPD a décidé de se pencher sur la mise en place d'un
dispositif pour le renforcement de son système de management et de la
réelle application de sa politique qualité à tous les
échelons de son organisation. Ainsi, les responsables ont bien voulu
nous permettre, dans le cadre de notre mémoire de fin de cycle,
d'apporter notre contribution à cette volonté, avec l'aide du
service d'audit et de contrôle de gestion.
Nous avons pu constater que la direction mesurait
l'atteinte des objectifs préétablis à travers des rapports
d'activités que lui présente le service de contrôle de
gestion. Mais en réalité, l'exploitation de certains de ces
rapports reste difficile pour la direction en raison de la quantité des
chiffres et d'un défaut de synthèse ou de pertinence.
La question que l'on se pose est la suivante : «
comment la direction de l'HPD peut elle traduire en outil de pilotage et
d'évaluation de la performance les rapports d'activités de ses
différents services ? »
La préoccupation ainsi formulée peut
être analysée selon deux approches :
· Une approche ponctuelle qui privilégie le
contrôle de la performance ;
· Une approche permanente axée sur le
pilotage de la performance.
Dans le cadre des rapports d'activités que
présente de façon périodique le service d'audit et de
contrôle de gestion à la direction, la première approche
nous amènerait à nous intéresser seulement au suivi des
résultats attendus.
Il faut noter que le contrôle de la performance
est certes, nécessaire mais fort insuffisant pour une bonne gestion de
l'organisation. D'où la raison de notre inclinaison vers la seconde
approche qui met l'accent sur une amélioration continue de la
performance.
En effet, le pilotage de la performance porte sur des
éléments du plan d'action dont la maîtrise permet de se
rapprocher le plus vite du résultat final. Ainsi à travers le
suivi du plan d'action, la direction est à même de savoir
très rapidement et précisément les causes de la non
atteinte des résultats. Elle va ainsi à la source du
problème.
Les actions qu'elle mène alors pour corriger les
défaillances sont pertinentes et portent sur des points bien
ciblés. Les avantages du pilotage de la performance s'énoncent
donc en terme de :
· Réactivité accrue de la direction
en cas de défaillance des entités
· Efficacité de la décision prise
;
Ces avantages indéniables nous conduisent à
retenir le pilotage de la performance comme approche pour aborder notre
étude.
Le pilotage de la performance au sein de l'hôpital
se fait aujourd'hui par l'aide de certains outils, dont fait partie le
TDB.
Il existe une diversité de TDB. En effet cet
outil de gestion a connu une véritable évolution depuis le
tableau de bord classique et le plus actuel pour les dirigeants est le tableau
de bord prospectif (TBP).
Dans le cadre de notre étude, nous avons choisi le
TBP en raison de :
· La méthodologie à la fois
rigoureuse et simple avec laquelle il se construit ;
· La nature quantitative et qualitative de ses
indicateurs ;
· La synergie qu'il établit entre les
indicateurs des différents services ;
· Son attachement à la stratégie
globale de l'entreprise.
Ces quatre caractéristiques qui le distinguent
des autres TDB expliquent tout l'intérêt que nous lui
accordons.
Pour en arriver là, nous avons tout d'abord
essayé de faire une analyse de la situation qui nous a permis de
comprendre la structuration et le fonctionnement de l'hôpital principal
de Dakar et de recueillir des problèmes auxquels il est
confronté.
I.ANALYSE SITUATIONNELLE
I.1. Présentation générale de
l'hôpital principal
I.1.1. Historique
L'histoire de l'hôpital principal de Dakar
(HPD) débute en 1880 suite à la terrible épidémie
de fièvre jaune survenue en 1878 qui décime 22 des 26
médecins et pharmaciens militaires français de l'hôpital de
Gorée. Les autorités décidèrent de
transférer sur Dakar, les structures d'accueil
hospitalières.
L'hôpital est situé sur la presqu'île
de Dakar, dans la zone du plateau. Il se trouve en bordure de l'Anse Bernard et
fait face à l'île de Gorée .Il couvre une superficie de
huit hectares.
L'hôpital colonial militaire à
l'origine, l'hôpital principal de Dakar a été placé
en 1971 sous double tutelle du Ministère des Forces Armées du
Sénégal et du Ministère de la Défense de la
République Française .Plus récemment la convention
Franco-sénégalaise de coopération signée le 24
décembre 1999 transférait toutes les responsabilités au
Sénégal, la France continuant une aide technique que ce soit au
niveau des spécialités médicales ou pharmaceutiques et des
domaines administratifs.
I.1.2. Le cadre juridique
Suite à la loi sur la réforme
hospitalière du 12 Février 1998 sous le numéro 98-08, la
gestion de l'hôpital a été transférée aux
autorités Sénégalaises par la convention Internationale
Franco-sénégalaise du 24 Décembre 1999 qui définit
les modalités transfert de responsabilité.
La loi 2000-01 du 10 Janvier 2000 a porté
création d'un établissement public de santé à
caractère spécial dénommé Hôpital Principal
de Dakar, et cette loi définit les missions, le régime financier
et les organes d'administration, de tutelle et de contrôle.
Le décret 2000-89 /PR/MFA du 07 Février
2000 portant organisation et fonctionnement de l'établissement a
défini les règles d'organisation et de fonctionnement de
l'hôpital classé
Centre hospitalier de 3ème niveau.
(Loi n°2000-01 du 10 Janvier 2000).Son projet d'établissement est
conforme à la carte sanitaire du Sénégal.
De ce fait, comme tout autre établissement
public de santé, l'Hôpital Principal de Dakar doit répondre
aux obligations de la loi portant Réforme Hospitalière au
Sénégal N°98-88 du 12 Février 1998 et du fait des
textes réglementaires, l'hôpital devient éligible au
financement des bailleurs de fond ; mais il reste sous la double tutelle du
Ministère des Forces Armées et du Ministère de la
Santé et de la Prévention médicale du
Sénégal.
I.1.3. Missions
Les missions de l'hôpital Principal de Dakar sont
de Deux ordres :
Les missions de service public au titre d'Etablissement
Public de Santé
L'hôpital Principal de Dakar, centre
hospitalier de 3ème niveau, a pour mission de garantir
à tout citoyen un accès équitable aux soins .Il doit, par
conséquent, disposer de services cliniques et de plateaux techniques
adéquats pour un centre hospitalier de 3ème niveau. Il
doit comporter en son sein différents services qui doivent
répondre au cahier de charges défini dans le texte de loi relatif
à la carte sanitaire. Ces services sont :
-Un service des urgences médicochirurgicales
;
-Une capacité d'hospitalisation en
médecine, spécialités médicales en chirurgie et
spécialités chirurgicales en Gynécologie
Obstétrique et Pédiatrique ;
- Un service d'imagerie médical ;
-Des laboratoires de biologie ;
-Une banque de sang
-Une pharmacie.
Les missions spécifiques au titre
d'établissement de référence pour Forces
Armées
L'Hôpital Principal de Dakar, suite au transfert
de responsabilité aux autorités Sénégalaises,
maintient le partenariat avec la France pour permettre à l'hôpital
de :
-Confirmer sa vocation d'expertise en médecine
tropicale ;
Constituer une plate forme d'accueil humanitaire et de
formation aux urgences ;
-Devenir un pole permanent en Afrique de l'Ouest pour la
prise en charge des situations d'exception civile et militaire ;
Assurer un rôle de référence, de
formation des personnels et de soutien aux structures des Forces
Armées.
I.1.4. Objectifs
Les objectifs de l'hôpital tels que
stipulés dans le projet d'établissement sont les suivants
:
-Assurer la pérennité de la structure et
faire de l'hôpital un pole d'excellence et de référence
pour le Sénégal ;
-Améliorer la qualité des soins
dispensés aux malades ;
-Améliorer l'accueil des urgences ;
-Développer la sécurité des malades
(vigilances hospitalière) et des Personnels,
-Regrouper les unités pour une meilleure
utilisation des ressources humaines et matérielles ; -Assurer la
polyvalence du personnel et leur mobilité interne ;
-Elaborer des protocoles écrits ;
-Mettre en place des mécanismes de communication
interne ;
-Développer la démarche évaluation
et audit interne ;
-Optimiser le soutien administratif et logistique des
activités médicales et des soins infirmiers ;
-Stabiliser l équilibre financier de
l'hôpital en impliquant les acteurs de la vie hospitalière
(activités, recettes) et le secteur financier de l'Etat.
I.2. Analyse de l'environnement
Cette analyse consiste à décrire les
environnements internes et externes ; il s'agit en d'autres termes de l'analyse
du contexte dans lequel évolue l'hôpital.
I.2.1. Analyse de l'environnement externe Elle porte sur
les points suivants :
-Situation géographique et démographique
du Sénégal
-Etat sanitaire de la population du
Sénégal -L'offre de soins hospitaliers sur Dakar
I.2.1.1. Situation Géographique et
Démographique du Sénégal
Le Sénégal, situé en Afrique de
l'Ouest, s'étend sur 196 722 Km2 avec une population qui
s'élève aujourd'hui à 11 343 328 habitants. Le
Sénégal compte une grande diversité ethnique : Wolofs
(43.3%), Peuls (23.8%), Sérères (14.7%), Diola (3.7%),
Malinkés (3.0%), Soninkés (1.1%), Manjack (2%), et quelque autres
Européens ainsi que les Libanais présents en milieu
urbain.
Le taux d'accroissement démographique naturel
du Sénégal s'élève à 2.4% l'an, ce qui se
traduit en dédoublement de la population tous les 24 ans. La population
Sénégalaise est jeune : 50% de la population a moins de 16ans,
alors que 5% en a 60 ou plus.
L'espérance de vie est actuellement de 54
à 57 ans. En 2007, le Sénégal compte 11 régions, 35
départements, 92 arrondissements, 67 communes et 324 communautés
rurales (1).
I.2.1.2. Situation économique
Le Sénégal est un pays sahélien
à prédominance rurale disposant de ressources naturelles
limitées .Il est classé parmi les Pays les Moins Avancés
(PMA) et éligible à l'initiative PPTE (Pays Pauvre Très
Endettés). Le phénomène de la pauvreté est apparue
et s'est amplifié dans les années 90 avec une
détérioration continue des conditions de vie des ménages
malgré un taux de croissance économique qui tournait autour de
4.3% dans la période 1995-2003. Cette croissance était
essentiellement générée par le secteur tertiaire (51.1%),
le secteur secondaire (20.2%) et le secteur primaire (17.1%).
Bien que le niveau de vie des Sénégalais
se soit amélioré en 1994 (année de la dévaluation)
et 2002, la pauvreté reste assez répandue. Le
Sénégal a connu six années de croissance positive,
d'environ 5% par an. Cependant cette croissance économique n'a pas
encore eu l'impact souhaité sur le bien être des populations. Elle
n'a pas permis de réduire le chômage urbain ni les conditions de
vie des ménages.
I.2.1.3. La politique sanitaire
La politique de santé se fonde sur la
constitution qui stipule en son article 17 que « l'Etat et les
collectivités publiques ont le devoir social de veiller à la
santé physique, morale et mental de la famille ». La volonté
politique affichée par l'Etat du Sénégal se traduit par
une série de mesure s tendant toutes à une meilleure
déconcentration du secteur, dans un souci d'équité, pour
rendre accessible les structures socio sanitaires de base à toute
population quelque soient leurs conditions économiques et
sociales.
C'est ainsi que le Sénégal a
institué les soins de Santé Primaires (SSP) comme base de la
politique de santé suite à la conférence d'Alma Ata en
1978. La participation des populations à l'effort de santé est
réglementée à travers le décret 92-118 du 17
Janvier 1992 fixant les obligations particulières auxquelles sont soumis
les comités de santé et portant statut type des dits
comités. Plusieurs réformes et initiatives dans le domaine du
financement de la santé vont ainsi contribuer, avec la
réorganisation du Ministère à créer un
environnement favorable au développement sanitaire.
I.2.1.4. Etat sanitaire de la population du
Sénégal
Malgré les progrès
réalisées, la santé de la population demeure relativement
précaire au Sénégal et les structures sanitaires restent
encore bien en deçà des normes de l'OMS (en 2000, 1
médecin pour 17 000 habitants alors que OMS, 1 médecin pour 5 000
à 10 000 habitants). En raison des difficultés
économiques, la situation sociale s'est dégradée
progressivement, ce qui a aggravé l'état sanitaire
déjà déficient de la population. En outre des
disparités sérieuses existent et la région de Dakar est
privilégiée par rapport au reste du pays. L'équipement et
la logistique sont insuffisants et vétustes dans la plupart des
structures sanitaires.
En ce qui concerne la situation socio sanitaire, les
données recueillies révèlent une nette prévalence
du paludisme. Cette maladie demeure l'endémie la plus
préoccupante avec 33% des affections et aussi la plus meurtrière
avec plus de 50% des décès. Les enfants de moins de 5ans et les
femmes enceintes sont les plus vulnérables. Les autres causes de
mortalité sont les maladies diarrhéiques (11.1%) et les maladies
cardio-vasculaires (7.8%).
Le programme de développement
intégré du Sénégal (PDIS) est la traduction
concrète de la priorité en matière de santé
définie dans le plan National de Développement Sanitaire et
Social (PNDS) qui couvre une période de 10 ans (1998-2007)
Les objectifs sont :
-La réduction de la moralité
maternelle
-La réduction de la moralité infantile et
juvénile -La maîtrise de la fécondité
Le programme accorde une large place à la
surveillance épidémiologique à la santé de la
reproduction, aux IST, au VIH/SIDA, et au contrôle des maladies
endémiques comme le paludisme, la bilharziose, l'onchocercose la
tuberculose. (Réf : Ministère de la Santé et de la
Prévention Médicale : Service National de l'Information
Sanitaire, Annuaire statistique 2005, version final juillet 2006.)
I.2.1.5. L'offre des soins hospitaliers sur Dakar
La région de Dakar compte quatre
départements fortement urbanisés que sont Dakar, Pikine,
Guédiawaye et Rufisque.
La région de Dakar qui occupe 0.3% du territoire
avec une densité de 4456 habitants au km2, rassemble plus de 25% de la
population nationale.
Tous les Etablissements Publics de Santé (EPS)
de niveau 3 sont concentrés dans la région de Dakar qui comporte
par ailleurs un nombre élevé de districts sanitaires. Il existe
dans la commune urbaine de Dakar 8 hôpitaux publics. Il s'agit de
:
- l'Hôpital Principal de Dakar, -
l'Hôpital Aristide Le Dantec, - Centre Hospitalier de Fann,
- Hôpital Général de Pikine, -
Hôpital Albert Royer,
- Hôpital Général de Grand Yoff, -
Hôpital Abass Ndao,
- Hôpital Psychiatrique de Thiaroye.
En plus de ces hôpitaux on dénombre
:
-7 cliniques privées et 327 cabinets tenus par
des médecins de spécialités diverses -10 laboratoires
d'analyses médicales
-8 cabinets privés de radiologie.
Il faut cependant noter une inégalité dans
la répartition géographique avec une forte concentration
hospitalière sur Dakar au détriment de Pikine, Guédiawaye
et Rufisque.
Par ailleurs, il existe une inégalité
dans la prise en charge des malades dans le secteur public et le secteur
privé. Les cliniques privées de Dakar se caractérisent par
la qualité de leur hôtellerie et des plateaux techniques
adéquats. Les hôpitaux publics sont caractérisés par
leur plateau technique élevé (scanner, dialyse, équipement
de réanimation etc.) et la prise en charge des pathologies lourdes et
coûteuses (grands brûlés, cardiologie intensive).Ils
accueillent aussi bien une clientèle aisée qu'une
clientèle démunie pour répondre à leur mission de
service public.
L'offre de soins hospitaliers à Dakar se
caractérise par la richesse en nombre de lits d'hospitalisation (1850),
la concentration géographique de cette capacité d'hospitalisation
et la difficulté d'accès à cette offre (les
problèmes de circulation urbaine qui s'aggravent d'année en
année rendant l'accès des hôpitaux de Dakar - Plateau de
plus en plus difficile) (Réf : Ministère de la Santé et de
la prévention Médicale : Service National de l'Information
Sanitaire, Annuaire Statistique 2005, version finale juillet 2006.)
I.2.2. Analyse de l'environnement interne.
L'hôpital est sous tutelle du Ministère de
la Santé et de la Prévention Médicale du Ministère
des Forces Armées et du Ministère de l'Economie et des
Finances.
I.2.2.1. Les services
L'hôpital Principal de Dakar est constitué
de différents services. Parmi les services on distingue :
Les services Administratifs et techniques :
-Direction
Service Communication Relation publiques Service
Contrôle de Gestion
Cellule de Formation
-Agence Comptable
Service ComptabilitéService
Recouvrement
-Département Administratif et
Financier
Service Administratif et Gestion Financière
(SAGF) Service Hospitalisation &Soins Externes (SHSE) Service Administratif
Ressources Humaines
-Département Logistique et technique
Section travaux
Section Génie Sanitaire Section
Matériel
-Département Hygiène
qualité
-Département d'Information Hospitalière
(DIH)
Cellule d'Information Médicale (CIM)
Cellule Informatique, de Gestion et de Soutien
(CIGS)
Les Services Médicaux
-Département de Médecine Interne
Pathologie Tropicale
Clinique Brévier -Service Médecine
Interne
Centre de consultation Brévier Jamot A
Pathologie Infectieuse Résidence - Dispensaire
-Département Spécialités
Médicales
Boufflers - Médecine Interne
Jamot C - Pathologie Pneumologie
Peltier A&B - Médecine Interne
Cardiologie
Centre d'Exploitations Fonctionnelles et
Pluridisciplinaires Psychiatrie
-Département Mère- enfant
Maternité
Pavillon Lucien poli- Pédiatrie Les Services
Chirurgicaux
-Département chirurgie Orthopédie
-Traumatologie -Neurologie
Service Chirurgie Ortho- Traumatologique (ORTHO II)
Fustec A - Service Chirurgie Orthopédique
Fustec B Service Chirurgie Orthopédique-
Neurochirurgie Kinésithérapie
-Département de Chirurgie Viscérale
-Urologie -Gynécologie
Pavillon général Amadou Lamine Diagne :
Chirurgie Viscérale Sohier : Chirurgie Viscérale
Lapalle : Chirurgie Viscérale et
urologie
Gynécologie Chirurgicale
Unité de Stérilisation
Centralisée
-Blocs Opératoires
-Département Tête et Cou
Service Ophtalmologie
Service ORL
Service Maxillo -facial- Chirurgie Plastique
Brûlés Service Cabinets Dentaires
Les services Médico- Techniques
-Département Urgences - Anesthésie-
Réanimation- Hémodialyse
Service d'accueil des Urgences
SMUR
Anesthésie du Bloc de Chirurgie
Réglée
Anesthésie du Bloc de Chirurgie Urgence Service
Réanimation Médicale- Hémodialyse
Service Réanimation Chirurgicale-
Brûlés (USIC)
-Laboratoire d'Analyses Médicales
Service Bactériologie- Anatomie
Pathologie
Service Hématologie - Banque de Sang
Service Sérologie - Centre de
Prélèvements Contrôle Qualité Labo Service
Biochimie
-Département d'Imagerie
Médicale
Service de Radiologie conventionnelle Unité
Echographie
Unité Radiologie Conventionnelle
Unité Imagerie Numérisée - Scanner
IRM
Responsable Enseignement -
Formation
-Département Pharmacie Hospitalière
Service Approvisionnement
Service Dispensation
Service de Stérilisation et Fluides
Médicaux
(Source : Cellule d'Information
Médicale)
L'organisation de l'Hôpital Principal de Dakar est
schématisée de la façon suivante :
Une organisation hiérarchique pyramidale
définissant les liens de subordination et les niveaux de
responsabilité.
Les liens entre les différentes unités ou
cellules des différents services de l'hôpital sont
illustrés suivant un organigramme hiérarchisé (Voir
annexe).
Structure de concentration et d'aide à la
décision
Les organes de régulation suivants existent au
sein de l'hôpital :
-Le conseil d'Administration
-La commission Mixte Paritaire de Suivi -Le conseil
Supérieur d'Etablissement
L'Hôpital Principal de Dakar comprend
également des structures de conseils, d'évaluation et de
concentration :
-Les structures de conseil qui comprennent le
comité d'Ethique, la commission d'Hygiène Hospitalière ,
le comité de lutte contre les Infections nosocomiales (CLIN), le
Comité Local du Mouvement et la Commission d'Arbitrage
Thérapeutique, le Comité de Sécurité
Transfusionnelle et hémovigilance, le Comité de
Matériovigilance, la Commission Pédagogique.
-Les structures d'évaluation avec la commission
d'évaluation des pratiques hospitalières et la cellule d'audit
interne.
-Les structures de concertation avec la commission
d'hygiène, de sécurité et de conditions de travail. Les
représentants des syndicats font partie de ces structures de
concertation. Ressources
I.2.2.2. Ressources humaines
Selon le rapport d'activités et de gestion
exercice juillet 2007 le personnel de l'Hôpital Principal de Dakar
était réparti comme suit :
Personnel Médical :
-Soixante huit (68) Médecins militaires et 3
Médecins civils dont :
Cinq (5) pharmaciens, neuf (9) professeurs
agrégés, vingt cinq (25) spécialistes des hôpitaux,
vingt huit (28) assistants des hôpitaux et un (1)
vétérinaire
Personnel Français coopérant :
-Sept (7) Médecins et pharmaciens -Un (1)
Officier d'Administration -Un (1) Ingénieur biomédical -Cinq (5)
Médecins civils Français
Personnel (vacataire, CES, FFI, Paramédicaux)
:
-Seize (16) Vacataires Médecins -Trente neuf (39)
FFI
-Deux (2) Vacataires bibliothécaires -Un (1)
Vacataire thérapeutes
Personnel paramédical
-Soixante trois (63) Civils -Six cent cinq (605)
Civils
Personnel Administratif :
-Vingt huit (28) Militaires -Cent vingt sept (127)
Civils
Autres corps de métiers :
-Quinze (15) Militaires
-Cent quarante huit (148) Civils
Tableau N°1 : Récapitulatif du personnel par
spécialité
Spécialiste
|
Militaire
|
Civil
|
Total
|
Personnel médical
|
68
|
03
|
71
|
Personnel paramédical
|
63
|
605
|
668
|
Personnel administratif
|
28
|
127
|
155
|
Autres corps de métier
|
15
|
148
|
163
|
Total
|
175
|
882
|
1057
|
|
Source : Service personnel de l'HPD I.2.2.3.
Ressources financières
La gestion de l'hôpital Principal de Dakar
était confiée aux autorités françaises avec
comptabilité domiciliée au trésor Public français
par le biais de l'ambassade de France.
Par la nouvelle convention du 24 Décembre 1999,
l'Hôpital Principal de Dakar est devenu 1er Janvier 2000, une structure
hospitalière qui dépend des autorités
Sénégalaises. De ce fait, il fonctionne de façon autonome
et sa gestion financière est sous la tutelle d'agent comptable qui
dépend du ministère de l'Economie et des Finances.
Ainsi, l'hôpital bénéficie des
droits et des avantages que le Ministère de la Santé et de la
Prévention accorde aux Etablissements Publics de Santé comme les
subventions de l'Etat et la possibilité de recourir aux financements des
bailleurs de fonds. L'Hôpital Principal de Dakar doit cependant se
soumettre à une gestion financière en équilibrant les
recettes générées et les charges.
Le budget total était en 2006 de 12 210 258 410
FCFA
Tableau N°2 : Récapitulatif Budget
2006
Libellé des comptes
|
Budget
|
|
Total Charges d'exploitation
|
9
|
354
|
323
|
386
|
Total Charges d'investissements
|
|
645
|
935
|
024
|
Total Subventions
|
2
|
210
|
000
|
000
|
Total
|
12 210 258 410
|
|
Source : Service Contrôle de Gestion de
l'HP
L'Hôpital Principal de Dakar a terminé
son année budgétaire 2006 avec un excédent
budgétaire de 861 950 802 F CFA. Mais cet excédent d'exploitation
n'est pas de l'argent disponible à cause du non- recouvrement de
certaines prestations comme c'est le cas au niveau du Service d'accueil des
urgences (SAU).
I.2.2.4. Ressources matérielles
Dans le cadre de la mise en oeuvre de son projet
d'établissement 2002-2006, l'HPD est entrain de fournir des efforts
notoires dans le sens du renouvellement du plateau technique. Ainsi du
matériel de pointe est acquis grâce à des fonds propres,
à des subventions et à des emprunts. En 2005, le montant des
équipements réalisés au titre du plan annuel
d'équipement (PAE) s'élevait à 765,5 millions de FCFA. En
2006, l'hôpital disposait d'une capacité d'hospitalisation de 471
lits selon la cellule d'information médicale. Le nombre de lits à
été réduit par diminution du nombre de salles collectives
au profit des cabines individuelles. Cette politique répond à
l'objectif d'améliorer la qualité de la prise en charge des
malades.
On distingue trois catégories des chambres
:
- la 1ère catégorie (chambre
à 1 lit)
- la 2ème catégorie (chambre
à 2 lits)
- la 3ème catégorie (chambre
commune)
Le nombre total d'entrants en 2006 à 17670 avec
une somme des journée d'hospitalisation de 138 881. La durée
moyenne de séjour est de 10,1jours.
L'HPD dispose également des équipements
médicaux de pointe dont : deux scanners, les appareils de radiologie,
d'échographie, de désinfection, de stérilisation et des
équipements de laboratoire. Il faut aussi noter la mise en place d'une
Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) en 2006. C'est un outil
d'aide au diagnostic qui vient rehausser la qualité du plateau technique
de l'HPD.
I.2.3. L'Hôpital Principal dans la réforme
hospitalière
I.2.3.1. La réforme hospitalière
La réforme hospitalière a
été adoptée par l'Assemblée Nationale sous forme de
deux lois complémentaires :
- la première portant sur la reforme
hospitalière
- la seconde en rapport avec la création,
l'organisation et le fonctionnement des établissements publics de
santé (EPS).
La réforme hospitalière a pour but
d'améliorer les performances des hi:pitaux sur le plan de la gestion et
de la qualité des soins. Les hi:pitaux gagnent une grande autonomie avec
un statut d'établissement public et bénéficient d'organes
d'encadrement notamment un conseil d'administration, une commission
médicale d'établissement et un comité technique
d'établissement. Cette réforme a pour finalité la
restructuration du système hospitalier dont les améliorations
attendues sont les suivantes :
- la disponibilité permanente du service
;
- le traitement de toutes les urgences ;
- le respect des tarifs accessibles ;
- la prise en charge des personnes démunies :
refus d'exclusion ;
- la mise en place d'un système d'information
pour chaque malade hospitalisé ; - l'instruction d'une charte du malade
;
- la représentation des usagers dans le conseil
d'administration de l'hi:pital.
I.2.3.2. Situation de l'hôpital avec la
réforme hospitalière
L'HPD occupe une place prépondérante
dans le système de soins au Sénégal. La politique de
rationalisation de la prise en charge des patients selon la réforme
hospitalière a abouti au découpage du pays selon la carte
sanitaire en trois niveaux de zones de couverture.
L'HPD a été classé Centre
Hospitalier de troisième niveau. Conformément aux obligations
de
ladite réforme, l'HPD est engagé dans l'élaboration
d'un projet d'établissement de 2002 à
2006. Il s'agit d'une réflexion engagée
par le personnel pour développer les activités de
l'hôpital.
Ce projet d'établissement a pour objectif
:
- assurer les missions attribuées à
l'établissement ;
- améliorer la qualité des soins
donnés aux malades ; - maîtriser les coûts des prestations
hospitalières.
Il inclut un projet médical, un projet de soins
infirmiers. Un projet administratif et logistique, un projet social, un projet
de formation, un projet qualité et un projet informatique
hospitalier.
> Le projet soins infirmiers : il est en
cohérence avec le projet médical et constitue un
complément pour une meilleure prise en charge des malades.
> Le projet administratif et logistique : ce projet
est relatif aux infrastructures, réseaux, équipement
d'hospitalisation et équipement hospitalier.
> Le projet social : c'est une composante
essentielle de la réussite du projet établissement. Il prend en
compte les conditions de travail, la qualité des relations
sociales.
> Le projet de formation : il vise à
maintenir et à améliorer le niveau de compétence et de
qualification du personnel. Il aide à assurer l'excellence dans la
qualité des prestations.
Le projet qualité : il vise à garantir
à tous les malades la qualité sur le plan de l'accueil, de la
sécurité, des soins. Il tend à améliorer
l'hôtellerie et la maîtrise des risques (sécurité
incendie...).
I.3. Présentation du service de contrôle de
gestion de l'HPD.
I.3.1. Historique
A la faveur de la reforme hospitalière, est
née la fonction de contrôle de gestion dans les EPS. Avant la
reforme, l'hôpital disposait déjà dans sa structure
organisationnelle d'une cellule d'informatique de gestion et de soutien
(CIGS).
Cette cellule créée en 1995 avait pour
mission la gestion du parc informatique et l'analyse de certaines
données de gestion.
Aujourd'hui, la mise en place d'un service de
contrôle de gestion est indispensable dans les EPS selon la loi 98-12
portant reforme hospitalière en son article 23 du décret
98-702.
Le 19 Juillet 2000, la note de service No
2922/HPD/MC avait crée la cellule d'analyse de gestion (CAG) avec ses
missions, fonctionnement, moyens et composition.
Cette cellule avait pour mission principale de
procurer aux différents responsables du fonctionnement de
l'hôpital, les informations et les éléments
nécessaires à leur prise de décision. A cet effet, la CAG
menait cinq types d'actions à savoir :
- analyse de gestion
- études particulières
- planification
- information et concertation - conseil
Le 18 octobre 2002, la décision No
2174/HPD/MC portant création de la cellule de contrôle de gestion
a mis fin à l'existence et aux activités de la cellule d'analyse
de gestion. Cette cellule logée dans le service d'administration
générale et financière (SAGF) était placée
sous l'autorité du chef de service, exerçant des missions
contrôle à priori et à posteriori ainsi que des missions
d'audit sur ordre du Directeur ou du Gestionnaire.
Le 03 octobre 2002, la décision portant
création et fonctionnement de la cellule de contrôle de gestion a
été prise afin de se conformer aux exigences de la reforme
hospitalière. Ce service a été institué en lieu et
place de la cellule d'analyse de gestion et placé sous l'autorité
du Gestionnaire.
I.3.2. Missions
Le service de contrôle gestion a pour missions de
:
- élaborer, mettre en oeuvre, suivre un
système de contrôle de gestion adapté et efficace afin
d'améliorer la performance de l'HPD.
- Elaborer les rapports d'activités
périodiques sur la vie de l'hôpital.
I.3.3. Rôles du service de contrôle de
gestion
D'une manière générale, les
rôles de la fonction contrôle de gestion relève des deux
aspects suivants :
· Concevoir et mettre en place un système
d'information et de contrôle de gestion ;
· Assurer le fonctionnement de ce
système.
De manière spécifique, les rôles
dévolus au contrôle de gestion sont les suivants :
· Participer à l'élaboration du
budget et du suivi budgétaire en collaboration avec le SAGF
· Analyser les projets
d'établissement
· Evaluer et analyser les
résultats
· Analyser les coûts des revenus
· Mettre en place la comptabilité analytique
en collaboration avec le SAGF
· Proposer les actions correctives
· Elaborer les différents tableaux de bord
nécessaires au Directeur, au Directeur Adjoint, au Gestionnaire et
à chaque service pour conduire leur action.
· Assurer le respect des obligations légales
et fiscales ainsi que des directives de la direction et des politiques et
stratégies de l'hôpital
· Produire l'information financière et
opérationnelle ainsi que les rapports de gestion
· Définir les procédures de
l'établissement
· Fournir des statistiques de l'activité
médicale à la Direction et aux médecins sur
demande, en
collaboration avec le département d'information hospitalière
(DIH).
I.3.4. Organisation et position du service de
contrôle de gestion
Le service de contrôle de gestion est
directement rattaché à la direction de l'hôpital, mais
placé sous l'autorité directe du gestionnaire. Cette forme
d'autorité ne doit pas permettre au contrôleur de gestion d'avoir
une forte indépendance de jugement et d'analyse sur la performance de
l'hôpital.
Pour assurer cette mission, ce service est
composé de deux cellules :
· Cellule contrôle de gestion
· Cellule audit interne
I.3.5. Les ressources actuelles du service I.3.5.1.
Ressources humaines
Le service de contrôle de gestion est placé
sous la responsabilité d'un cadre de maîtrise en sciences
économique et de gestion avec un DESS en audit et contrôle de
gestion.
Les ressources humaines de ce service sont
composées comme suit :
Tableau N°3 : le personnel du service d'audit et de
contrôle de gestion
Fonction
|
effectifs
|
Chef de service
|
01
|
Chef de la cellule contrôle de
gestion
|
01
|
Chef de la cellule Audit interne
|
01
|
Agent de contrôle de gestion
|
01
|
Total
|
04
|
|
Source : service d'audit et de contrôle de
gestion
Le personnel de ce service a besoin d'une remise
à niveau vu les mutations sans cesse dans la gestion de l'hôpital.
On note également une insuffisance du nombre en personnel pour assurer
avec efficacité et efficience les attributions du service.
I.3.5.2. Les ressources matérielles et
financières
Le service contrôle de gestion prend
siège dans un local étroit. Il a deux pièces à sa
disposition : l'une occupée par le chef de service et l'autre
occupée par les chefs de cellule et l'agent de contrôle de
gestion.
Actuellement, le service dispose des matériels
suivants :
· 04 ordinateurs (dont deux sont vieux)
· 01 imprimante
· 01 réfrigérateur
· 02 climatiseurs (dont un en mauvais
état)
· 03 combinés de
téléphone
· 01 scanner
· 03 mobiliers de rangements (armoires
obsolètes)
Le service ne bénéficie pas d'allocation de
ressources financières. Cependant, pour tout besoin, un bon est
établi et adressé au service compétent pour
exécution.
I.3.6. Les outils de contrôle de gestion
utilisés à l'HPD
Une bonne conception du contrôle de gestion peut
influencer positivement son application au sein d'une organisation. L'HPD
utilise actuellement dans sa pratique de contrôle cinq outils principaux
que sont : la planification, le budget, le tableau de bord de suivi
budgétaire, le système d'information de gestion, le rapport
d'activité.
I.3.7. Forces et faiblesses du service de contrôle de
gestion de l'HPD
Après l'analyse situationnelle, une
synthèse des forces et faiblesses décelées au niveau du
service de contrôle de gestion sont présentées à
travers le tableau ci-dessous :
Tableau N°4 : forces et faiblesses du service
d'audit et de contrôle de gestion
Forces
|
faiblesses
|
|
- chevauchements dans les attributions
|
- Soutien du directeur
|
- pilotage à vue du service
|
|
- insuffisance des outils de gestion et
|
- Existence du service
|
de contrôle de gestion
|
|
- déficit de personnel
|
- Bonne position hiérarchique
|
- exiguïté des locaux
|
|
- insuffisance du niveau de formation
du personnel
|
|
- vétuste du matériel
informatique
|
Source : nous même
II.FONDEMENT THEORIQUE DE L'ETUDE
II.1. Problématique
II.1.1. Identification du problème
Dès la première semaine de notre
arrivée à l'HPD, nous avons commencé à prendre
connaissance des différents services. En discutant avec les responsables
des départements, services et cellules, nous avons pu recueillir
beaucoup de problèmes qui méritent des
améliorations.
D'une manière regroupée, ces
problèmes sont entre autres :
- le faible taux de recouvrement des
coûts
- l'insuffisance du personnel qualifié
- le temps d'attente trop long avant la
consultation
- l'insuffisance du management basé sur le
pilotage de la performance - absence de système de tarification par la
comptabilité analytique
- référence des malades à l'HPD sans
aucun appel au préalable.
II.1.2. Choix du problème prioritaire
Compte tenu de la charge de travail, du manque de temps
et des ressources il est difficile d'aborder tous ces champs. Un critère
de tri a donc été mis en place.
Nous avons procédé à leur
priorisation afin de nous pencher sur celui qui nous parait le plus
prioritaire.
Pour ce faire, nous avons choisi la technique de HANLON
qui consiste à prendre en compte quatre variables : Ampleur,
gravité, efficacité et faisabilité.
Le score de priorité est obtenu à partir de
la formule:
Score =
(Ampleur+Gravité)*Efficacité*Faisabilité (voire tableau de
priorisation des problèmes).
Le score le plus élevé a été
affecté à l'insuffisance du management basé sur le
pilotage de la performance avec 15 (tableau No 5).
Le chef de service d'audit et contrôle de gestion a
confirmé que le pilotage est un réel problème à
l'HPD.
Sachant que le pilotage de la performance est un
problème qui intéresse le plus haut sommet de la structure, le
Directeur Général nous a assuré de son soutien pour la
résolution de ce problème. Ainsi avec lui, nous sommes convenus
d'élaborer un outil de pilotage de la performance
Nous avons donc pu collecter les données à
partir d'un questionnaire destiné aux responsables des
différentes unités de l'hôpital afin d'analyser le
problème et le cerner.
D'autres informations ont pu être obtenues par
simple observation des faits et des lieux et par l'entretien avec certains
employés de la structure.
Tableau N°5 : priorisation des
problèmes
problèmes
|
Ampleur
|
Gravité
|
faisabilité
|
Efficacité
|
Score de
priorité
|
le faible taux de
recouvrement des coûts
|
6
|
6
|
1
|
1
|
12
|
l'insuffisance du personnel
qualifié
|
4
|
3
|
1
|
1
|
7
|
Le temps d'attente trop long avant la
consultation
|
2
|
5
|
1
|
1
|
7
|
Insuffisance du système de pilotage de
la
performance
|
8
|
7
|
1
|
1
|
15
|
absence de système de tarification par
la
comptabilité analytique
|
4
|
3
|
1
|
0.5
|
3.5
|
référence des malades à l'HPD sans
aucun appel au préalable
|
2
|
5
|
1
|
1.5
|
10.5
|
Source : nous même
II.1.3. Analyse du problème
La performance est le degré d'accomplissement des
buts, des objectifs, des plans ou programmes que s'est fixé une
organisation. [13]
L'évaluation de la performance peut s'appliquer
à l'organisation dans son ensemble ou aux acteurs pris individuellement,
ou encore à un aspect de l'entreprise [9].
Le pilotage de la performance nécessite la mise
en place d'outils permettant le contrôle des indicateurs de la
performance. Cette mise en place est un investissement stratégique
émanant du sommet de hiérarchie de l'organisation.
L'HPD est sans cesse confronté à des
contraintes environnementale et situationnelle qui menacent sa
pérennité. Ces contraintes sont d'ordre politique,
économique et social. Pour mieux se prémunir il faut un bon
management basé sur la stratégie et la performance.
L'absence d'un pilotage stratégique de la
performance dans un hôpital public comme l'HPD expose ce dernier à
une déliquescence de tout le système. Cela partira tout d'abord
d'un laisser aller des dirigeants et pour finir au niveau des employés.
On sait pourtant que la performance d'une structure dépend de la
performance de son personnel à produire des services de hautes
qualités. Ce qui attire d'avantage de clients et par la suite augmente
le chiffre d'affaires.
Le personnel fait parti du système interne de
l'organisation. Toute faillite du système entraîne une diminution
de valeur pour les partenaires, mais aussi pour les clients
bénéficiaires du service.
Il existe aujourd'hui un grand nombre d'outils de
pilotage de la performance. On peut citer entre autres, le tableau de bord, le
reporting, la comptabilité analytique ABC, ABM, le système
d'information de gestion, ...
Chacun de ces outils peut rendre compte d'un
élément de la performance. Par exemple, le tableau de bord
financier rend compte de la performance financière de l'organisation, le
système d'information de gestion rend compte de la performance
informationnelle.
L'entreprise d'aujourd'hui ne peut être
piloté que par des outils qui englobent le maximum de volet pour assurer
une performance globale.
Les changements s'accélèrent et les
organisations s'adaptent à un mode de pilotage réactif, voire
proactif dans le meilleur des cas. Autrement dit, elles délaissent peu
à peu la traditionnelle planification pour ouvrir, toutes grandes, les
oreilles et être ainsi totalement disponibles, prête à
saisir la moindre opportunité. C'est une véritable mutation du
système de pilotage.
Les entreprises sont coutumières de la mesure de
la performance en termes de coûts et de productivité. Il est
important aujourd'hui de dépasser cet héritage de l'entreprise
Taylorienne.
Il ne s'agit plus de constater à des
échéances fixes, les résultats financiers filtrés
par la comptabilité mais bien d'apporter à l'ensemble des
décideurs, les moyens de piloter leurs unités, leurs
équipes, leurs taches en fonction de la stratégie de leur
organisation.
II.1.4. Formulation du problème
L'HPD est à la fin d'une période de
double tutelle franco-sénégalaise. Cette transition
achèvera le bicéphalisme de cet hapital qui devient
entièrement une propriété sénégalaise. Les
politiques sanitaires de la France et du Sénégal étant
différentes, le mode de pilotage de l'organisation hospitalière
fait l'objet de beaucoup de réflexions et de critiques et devient
aujourd'hui un thème de plus en plus crucial pour l'amélioration
du fonctionnement de l'HPD.
Cette situation résulte d'un faisceau de
déterminants qui posent souvent la question de la place du contrale et
du pilotage de la performance dans l'organisation de l'hapital.
Certes, les missions, les objectifs et les
stratégies sont en place ; notre inquiétude est de faire en sorte
que ces concepts soient partagés par tous les acteurs au sein de
l'hapital pour que jaillisse une synergie d'action.
Toute cette réflexion nous amène
à considérer que sans évaluation de la performance, il se
pose un problème de prise de bonne décision. Alors on se demande
« comment mettre en place un outil qui puisse évaluer et
piloter la performance de l'HPD ? »
II.2. Choix du cadre et l'intérêt de
l'étude
Nous nous somme intéressés à
l'HPD non seulement à cause de son niveau d'avancement en tant
qu'hôpital de référence dans la sous région Ouest
Africaine, mais également à cause de son statut juridique
d'hôpital d'instructions militaires. C'est un hôpital qui a su
s'adapter à la reforme hospitalière en mettant en place les
outils nécessaires à la bonne gestion de ses
ressources.
- Intérêt de l'étude pour
l'hôpital principal de Dakar
Au-delà du répertoire d'outils de
gestion et d'aide à la décision dont il dispose, l'HPD
bénéficiera des recommandations adaptées à son
contexte actuel et améliorera son système de contrôle et de
management. Les solutions que nous envisageons dans ce travail pourraient
contribuer à corriger certains dysfonctionnements préjudiciables
au pilotage de cette structure hospitalière.
- Intérêt pour le
lecteur
Le lecteur trouvera dans cette étude des
aspects et concepts utiles à la compréhension de la
problématique du pilotage de la performance dans les organisations
hospitalières africaines. La connaissance des outils et techniques
actuelles du contrôle et du pilotage de la performance dans les domaines
de la gestion hospitalière pourrait enrichir également le capital
de savoir du lecteur.
- intérêt pour nous
stagiaire
Ce travail est une occasion pour nous de maîtriser
les connaissances que nous avons reçues au CESAG au cours de notre
formation.
Il traduit également notre modeste contribution
à la littérature déjà abondante sur la gestion.
Plus qu'une formalité, ce document sera, dans notre vie professionnelle,
l'un des principaux critères de mesure de notre aptitude et
capacité de maîtrise et de conception de nouveaux outils et
techniques de gestion.
II.3. Objectifs de l'étude Objectif
général :
Contribuer à l'amélioration du
système de pilotage de la performance par la mise en place d'un tableau
de bord prospectif.
Objectifs spécifiques :
- identifier les axes stratégiques du pilotage de
la performance ;
- élaborer des indicateurs de performance selon
les axes stratégiques du TBP ;
- concevoir un plan de déploiement de la
stratégie de l'organisation au niveau des unités
opérationnelles ;
- proposer un plan de mise en place du TBP
II.4. Méthodologie de l'étude II.4.1. Type
d'étude :
Ce mémoire est de type recherche d'action dont
l'objectif est de trouver la solution à un problème. C'est un
processus rationnel qui permet d'analyser le problème, d'en
déterminer les causes, de proposer des solutions et de les mettre en
oeuvre.
II.4.2. Outils de collecte des données
Pour ce stage, nous avons mené une étude
descriptive fondée sur l'observation directe, l'interrogation,
l'entretien et l'usage de questionnaire destiné aux responsables des
unités. Nous signalons qu'une étape importante de cette
étude est constituée par la revue documentaire, ce qui nous a
permis de mieux cerner le problème.
II.4.3. Méthode de collecte des données :
Il a été question de discuter avec le
personnel du service d'audit et de contrôle de gestion sur des le
problème de pilotage de la performance ; discussion qui nous a permis de
recueillir un certain nombre de problèmes auxquels le service est
confronté. Ensuite grâce à la facilitation du chef de ce
service, nous avons pu rencontrer le directeur général, les
responsables des
départements, des services et des cellules avec
lesquels nous avons discuté de la stratégie pour augmenter et
pérenniser la performance de l'hôpital.
En ce qui concerne le lieu, nous avons
procédé à une observation attentive et des entretiens avec
certains employés sans grande responsabilité.
II.4.4. Période de collecte
Cette étude a été initiée en
Août 2008 au cours de notre stage au service d'audit et contrôle de
gestion de l'HPD.
Nous avons procédé à un recueil
continu sur un mois et demi jour pour jour, exceptés les jours
fériés et week-end. La collecte a été
organisée selon la disponibilité des responsables ; il s'agissait
du matin pour certains et l'après-midi pour d'autres.
II.5. Analyse des causes du problème
Pour analyser les causes du problème, nous
avons tenu à faire le diagramme de causes à effets (appelé
diagramme d'HISHIKAWA) combiné à la méthode des cinq M.
Nous avons pu constater que ce problème découle de beaucoup de
facteurs qui sont liés à la main d'auvre (le personnel), au
milieu hospitalier, au matériel de l'hôpital, à la
méthode de travail et aux matières.
- Au niveau du personnel :
En plus de l'insuffisance de personnel (qui fait
apparaître une surcharge de travail) on note une insuffisance de
formation adéquate pour pouvoir produire des outils pertinents. Ce
personnel peu expérimenté montre également des signes de
démotivation.
- Le matériel :
Bien que le service soit équipé d'un
système informatique (avec de vieux ordinateurs), il y a une
difficulté dans la conservation des archives car les armoires sont en
nombre insuffisantes.
- Le milieu de travail
Le service de contrôle de gestion ne comprend
que deux pièces, une pour le chef de service et l'autre pour les trois
autres agents. En plus de cette exiguïté des locaux, il faut noter
que les toilettes sont très éloignées et ne sont pas
commodes.
- La méthode
A l'HPD, il y a une grande quantité d'informations
qui arrive au niveau du service d'audit et de contrôle de gestion, mais
les bonnes informations sont très difficiles à obtenir du fait
que les autres services ont l'impression que le contrôle est toujours
suivi de sanction négative. Certes, il y a le département
d'information hospitalière (DIH) qui est une source fiable
d'informations, il y a aussi la cellule informatique qui met tout
l'hôpital en réseau, mais il manque parfois des outils et des
techniques pour bien collecter et traiter des informations plus rapidement et
plus efficacement.
Cette difficulté de collecte et de traitement
rapide d'information est liée aussi à un manque de manuel de
procédure formalisée et la non mise en application de certains
processus.
- La matière
L'HPD est une structure qui vit en grande partie de ses
ressources propres générées par ses activités. La
subvention de l'Etat étant faible (13% du budget global), il arrive
parfois que le non recouvrement de certains droits constatés
entraîne une baisse des recettes.
Main d'oeuvre
Matière
Milieu
Locaux exigus
Manque de personnel
Hopit en période de transition
Faible motivation
Matériel
Méthode
Insuffisance du système de contrôle et de
pilotage de la performance
Manque de formation
Manque
d'ordinateurs Faible
communication
Manque d'armoires
Meubles vétustes
Difficulté de collecte des infos
Faible maîtrise des outils
Absence de manuel de procédure
? Droits non encaissés
Incompréhension par les autres
Diminution
des recettes
Faible subvention
Figure No1 : Diagramme
d'HISHIKAWA
II.6. Analyse des solutions
II.6.1. Identification des solutions
En vue de trouver des solutions durables au
problème de management de la performance, nous avons recensé les
propositions des responsables au près desquels nous avons réussi
à faire des entretiens, et les agents du service de contrôle de
gestion. Les solutions qu'ils préconisent sont similaires et concernent
en particulier :
- la mise en place d'un manuel de procédure
formalisée - le manuel de qualité
- le tableau de bord prospectif
- le contrôle budgétaire
- le système de reporting
- la comptabilité analytique
- la formation du personnel
II.6.2. Analyse de la solution retenue
De toutes les mesures ci-dessus indiquées, le
tableau de bord prospectif nous semble, à court terme, la solution
idoine pour le succès du pilotage de l'HPD.
En effet, sa mise en oeuvre permettra une
réactivité de la direction générale, à
l'aide des indicateurs qui serviront à la fois de clignotants et de
guides.
Plus tard, les autres outils comme la
comptabilité analytique (ABC), le système de reporting et la
formalisation des manuels de procédure qui demande beaucoup plus de
temps et de ressources, pourront être élaborés et mise en
place.
Au regard de ce choix, nous avons libellé notre
thème de mémoire comme suit : « élaboration du
tableau de bord prospectif pour le Directeur Général de
l'Hôpital Principal de Dakar »
III.Revue de la littérature
III.1. NOTION ESSENTIELLE DU TABLEAU DE BORD
Le tableau de bord a connu une évolution
notable depuis son avènement. Cependant il est nécessaire de
distinguer les différents tableaux de bord qui sont souvent
regroupés sous le vocable de tableau de bord classique. De tous ces
tableaux de bord, ceux qui sont plus actuels sont représentés par
le balanced scorecard. Les derniers qui complètent les
premiers, les adaptent mieux au contexte actuel des organisations.
Nous exposerons donc des
généralités sur le tableau de bord classique avant de nous
pencher sur le vif du sujet qui est le tableau de bord prospectif. Cela
facilitera mieux de cerner le concept de tableau de bord, sa méthode de
conception et sa mise en place au sein de la structure.
III.1.1. GENERALITES SUR LE TABLEAU DE BORD CLASSIQUE
(TBC).
Ces généralités portent sur le
fondement et la définition du TBC, ainsi que sur son contenu, ses
fonctions et ses limites.
III.1.1.1. FONDEMENT ET DEFINITION DU TBC
Pour mieux appréhender la définition du TBC
il serait intéressant de comprendre d'abord son fondement.
III.1.1.1.1. Fondement du TBC
La formalisation des activités
économiques en entreprise a très tôt requis la notion de
mesure. Du simple système de reporting au tableau de bord, le souci des
managers a toujours été la mesure des performances humaines et
économiques qu'ils déploient pour la réalisation de leurs
activités. Le but de cette mesure étant la vérification de
l'atteinte des objectifs prédéterminés.
Le fondement du tableau de bord classique était
donc la mesure de la performance. Mais avec
l'évolution et la
diversification du tableau de bord, on se rend compte que la mesure n'est
pas
le seul élément à la base de cet
instrument de gestion. Son élaboration obéit également au
besoin des dirigeants d'obtenir les informations décisionnelles qui leur
permettent de piloter efficacement leur organisation, cela amène
à :
- prévenir tout événement
susceptible de contrarier le bon fonctionnement de l'organisation ;
- repenser les méthodes de travail afin de
rester concurrentiel sur le marché.
III.1.1.1.2. Definition du TBC
Pour définir ce que l'on entend par tableau de
bord, il est commode d'utiliser limage classique du tableau de bord d'un
véhicule (voiture ou avion).
Dans un véhicule, le tableau de bord indique la
vitesse de marche, le niveau de carburant, le niveau d'huile dans le moteur,
l'allumage des feux de route et des feux de direction...
Chaque fois que l'un de ces éléments
présente un défaut, le chauffeur est aussitôt
renseigné.
C'est exactement la même fonction que remplit le
tableau de bord. Il renseigne à tout moment le gestionnaire sur
l'état de fiabilité, d'efficience et d'efficacité de
l'ensemble de son système.
Le tableau de bord est un outil d'aide à la
gestion composé d'un ensemble de rapports dont le but est de fournir au
gestionnaire une vision claire de la situation actuelle de son système
par rapport aux objectifs fixés.
C'est en théorie un ensemble dindicateurs
renseignés périodiquement et destinés au suivi. Ces
derniers jouent un rôle d'alarme et se déclenchent automatiquement
pour signaler une anomalie ou une performance dans le fonctionnement du
système.
Le tableau de bord n'est pas seulement un outil de
contrôle ou un instrument de motivation du personnel. C'est surtout un
instrument de comparaison et d'amélioration. Il est un
déclencheur d'enquête.
Lorsqu'un dysfonctionnement est mis en évidence
par rapport aux objectifs fixés, le tableau de bord aide le gestionnaire
à identifier les actions correctives adéquates.
Le tableau de bord se caractérise par sa
:
o Simplicité et clarté : il ne peut
posséder qu'un nombre limité d'indicateurs (4 à
5)
o Pertinence : il ne peut contenir que les
indicateurs relatifs aux responsabilités de son utilisateur
;
o Facilité : les sources de données
doivent être existantes et fiable, avec des délais de traitement
courts.
Il n'existe pas de modèle standard de tableau de
bord. C'est un instrument personnel, conçu sur mesure suivant les
responsabilités et les objectifs de son utilisateur.
III.1.1.2. LE CONTENU DU TABLEAU DE BORD CLASSIQUE
(TBC)
Le tableau de bord n'a pas forcement le même
contenu dans toutes les organisations. Il est d'ailleurs souvent
personnalisé et adapté au besoin de chaque entreprise.
Néanmoins quelque soit leur diversité, les éléments
standards du tableau de bord sont stables.
De façon synoptique, le TBC contient des
informations utiles et nécessaires à la prise de décision
dans une organisation. Ces dernières ne manquent pas d'informations ; il
y'en a d'ailleurs trop, ce qui rend difficile leur distinction selon les
critères de pertinence. Une information est pertinente lorsqu'elle
oriente le comportement du responsable dans le sens des objectifs de
l'organisation. Le principe veut que le tableau de bord ne retienne que des
informations pertinentes, qui induisent des décisions dans
l'intérêt de l'organisation.
Les informations contenues dans le tableau de bord d'une
manière générale sont sous forme d'objectifs, de cibles ou
références et d'indicateurs.
III.1.1.2.1. Les objectifs
Les objectifs représentent les résultats
à atteindre. Il expriment le type ou le niveau de performance
recherchée en matière de croissance, de bénéfice,
d'investissement...
Les objectifs du tableau de bord sont évidemment
variables en fonction du responsable concerné.
Cependant, tout tableau de bord répond plus ou
moins aux caractéristiques suivantes :
- un outil de mesure qui procède par comparaison :
réel - référence ; - un outil de diagnostic ;
- un outil facilitant la prise de
décisions.
a) un outil de mesure qui procède par comparaison
: situation réelle - situation de référence :
Le tableau de bord mesure les valeurs réelles
d'un certain nombre de paramètres qu'il compare à des
références préalablement retenues. Il n'y a donc pas de
tableau de bord sans référence à des objectifs; sans
quoi le dirigeant ne pourrait pas prendre les mesures correctrices qui
s'imposent.
b) un outil de diagnostic : Le tableau de bord est un
système d'alerte qui met en évidence :
- les paramètres susceptibles de varier sans que
l'on s'en rende compte immédiatement (par exemple : baisse de la
qualité du service),
- ce qui ne marche pas comme prévu ou
s'écarte de la plage de tolérance admise (par exemple : perte
d'adhérents, investissements plus onéreux),
- les informations jugées pertinentes en fonction
de leurs répercussions sur le résultat (par exemple : recettes ou
dépenses mensuelles).
Une fois alerté, le responsable analyse la cause
(l'origine) de l'écart. Pour cela, il doit :
- analyser la source des écarts : une
perturbation n'est peut-être pas directement imputable à la
structure ; d'autres paramètres peuvent rentrer en ligne de compte (par
exemple : une fédération départementale de pêche
perd chaque année des adhérents parce que la pêche est
concurrencée par la pratique d'autres loisirs),
- mettre en évidence, l'activité ou le
phénomène précis qui est à l'origine de
l'écart constaté.
c) un outil facilitant la prise de décision
:
C'est une des conditions les plus difficiles à
satisfaire lorsque est mis en place un système de tableau de
bord.
En effet, il faut que le destinataire ou l'utilisateur du
tableau de bord soit à même :
- d'analyser les écarts,
- de connaître les moyens de les
corriger,
- de disposer des moyens d'action et qu'il soit
disposé à agir.
Le tableau de bord doit donc comporter les
informations qui concernent le destinataire ou l'utilisateur.
III.1.1.2.2. La cible
C'est la référence à laquelle on
compare les résultats obtenus. La cible peut être une norme
professionnelle (taux de guérison de 95%), le résultat d'un
exercice passé (mesure du progrès réalisé d'une
année sur une autre).
Quoiqu'il en soit la cible ou la référence
permet une meilleure appréciation de l'indicateur.
III.1.1.2.3. Les indicateurs
Un indicateur est une information de
synthèse qui aide le gestionnaire à apprécier une
situation dans le système placé sous sa
responsabilité.
C'est une donnée quantitative (ou
qualitative) qui permet d'expliquer une situation évolutive, une
action ou les conséquences d'une action, de façon à les
évaluer et à les comparer à leur état à
différentes dates. Il doit être succinct, claire et précis.
Il ne présente en principe que l'essentiel des informations utiles pour
interpréter un phénomène.
Le bon indicateur est celui qui est parlant ou
doté de sens. Il ne peut se limiter au simple constat de la situation.
Ce dernier entraîne toujours une action ou une réaction du
gestionnaire.
Chaque indicateur est analysé dans le temps
:
o On le compare dans son état à des
périodes différentes pour voir dans quel sens évolue une
situation (croissance / décroissance, gains / pertes ...) ;
o La comparaison peut aussi être faite par rapport
aux standards du marché (ratios, normes, mouvements observés chez
les concurrents ...).
La gestion d'un indicateur se décompose en trois
phases :
o Analyse : Que nous dit l'indicateur ? Que
lisons-nous ? Que comprenons-nous ?
o Interprétation : Qu'elles peuvent
êtres les conséquences ? Qu'elle est leur niveau de gravité
? quels sont les risques possibles ?
Réaction: Qu'elles sont les actions
correctives ou d'amélioration à entreprendre ? Sur quels points
ou quels éléments? De combien de temps dispose t-on pour le
faire? Qui doit-on saisir?
III.1.1.3. LES FONCTIONS DU TBC
Le TBC joue deux rôles essentiels à savoir
la fonction de contrôle et la fonction de communication.
III.1.1.3.1. La fonction de contrôle
Le contrôle s'étend de la surveillance
à l'évaluation. D'une part, à travers le tableau de bord,
les dirigeants accèdent aux informations portant sur la mise en oeuvre
pratique des activités prévues. Ils surveillent ainsi la
réalisation de ces activités de même que les
résultats obtenus ; d'autre part, les données recueillies par le
tableau de bord permettent aux dirigeants de comparer les résultats
prévisionnels aux résultats obtenus. Ils peuvent alors
procéder à l'évaluation des activités.
Les écarts constatés entre le prévu
et le réalisé donnent lieu à la mise en place des actions
correctrices. Ce qui, à la longue, aboutira à la meilleure
maîtrise des activités.
On note que la réalisation du prévisionnel
demande une bonne compréhension de ce dernier, d'où la
nécessité d'une bonne communication entre les acteurs de
l'organisation.
III.1.1.3.2. La fonction de communication.
La communication est essentielle dans une entreprise.
La direction doit pouvoir faire comprendre aux cadres et à tout
personnel la stratégie qu'elle entend mettre en oeuvre pour la
pérennisation de l'entreprise.
Que doit faire chacun ?
Quel objectif assigné à chaque
employé en considérant son poste de travail ? Seule une bonne
communication peut permettre de clarifier ces questions.
Le TBC est un excellent outil pour déployer dans
l'organisation les objectifs définis par la direction. Il s'agit alors
de communication descendante.
La communication peut être également
ascendante lorsque les responsables d'unités renseignent les indicateurs
contenus dans le tableau de bord à destination de la
direction.
Enfin il existe une communication transversale pour
caractériser les échanges entre les responsables de même
niveau permettant à chacun de connaître sa propre contribution
à la réalisation des objectifs des autres.
La présentation du TBC nous a permis de
comprendre non seulement son fondement, sa définition, son contenu mais
également ses fonctions. Cependant il ressort que le TBC présente
des insuffisances.
III.1.1.4. LES LIMITES DU TBC
Une critique généralement
formulée à l'égard du TBC dans sont utilisation classique
est son caractère exagérément financier. Certes les
données financières sont pertinentes et même indispensables
à la direction ; cependant au niveau des unités, les indicateurs
financiers n'ont pas de portée véritable. En effet, celle-ci ont
besoin d'indicateurs orientés vers le pilotage des activités qui
leurs sont propres.
Pour l'exemple d'une formation sanitaire ces indicateurs
peuvent être le nombre des journées d'hospitalisation, les
durées de séjour, la qualité du service...
Le tableau de bord compare l'état actuel aux
objectifs fixés au départ. C'est un outil d'analyse à
posteriori qui met en évidence les disfonctionnements lorsque ces
derniers sont effectivement présents. Il aide juste à
éviter leur aggravation. En aucune manière il ne permet de les
prévoir et d'empêcher leur genèse.
Ceci qui est un handicap, vu le contexte actuel
où des mutations émergent de façon continue.
Dans la
fonction logistique d'une organisation de santé, assurer une bonne
gestion des
opérations de transports et d'hospitalisation des
patients exige de mettre en place un système :
o Réactif : avoir une vision permanente de
l'état des patients, des ordres, des capacités de transport au
niveau de chaque service spécialisé,
o Préactif : avoir une visibilité et
une projection de la situation au niveau de l'ensemble des services, dans un
mode planning ;
o Interactif : avoir une vision globale et
détaillée des situations en temps réel en prenant en
compte tous les acteurs y compris les autres fonctions de la structure et les
partenaires extérieurs dans un mode collaboratif,
o Proactif : entreprendre des actions
d'optimisation technique et financière de la prestation de
service.
Pour devenir compétitif, il convient
d'intégrer ces quatre facteurs. Une analyse à posteriori ne
permet pas d'entrevoir l'avenir, de prévoir les changements futurs dans
la chaîne de prestation de service.
On peut également noter un manque de
cohésion entre les indicateurs et la stratégie globale. Ce qui
fausse le fonctionnement même de l'organisation.
Avec un tableau de bord classique, on tient peu compte de
l'influence des autres fonctions de l'entreprise dans les dysfonctionnements
enregistrés.
Ces limites du TBC constituent des points forts du TBP.
Ce qui nous amène à étudier cet outil de gestion qui
marque une véritable révolution dans l'histoire du tableau de
bord.
III.1.2. LA NOTION DE TABLEAU DE BORD PROSPECTIF (TBP)
Le TBP s'inscrit dans la logique du TBC. Il correspond
donc à la définition du TBC et en possède ses fonctions
qu'il améliore cependant. Il possède également ses
caractéristiques.
III.1.2.1. LA PRESENTATION DU TBP
Fruit des travaux de R. Norton et D. Kaplan, le TBP
exprime la vocation et la stratégie de l'organisation par un ensemble
concret d'indicateurs de performance. [7] Il fournit le cadre de mise en oeuvre
de la stratégie. Il ne s'intéresse pas seulement à la
réalisation des objectifs financiers. Il éclaire aussi les
objectifs non financiers qu'une organisation doit atteindre afin de
réaliser ses objectifs financiers.
Il mesure la performance de l'organisation sur quatre
axes fondamentaux liés entre eux par des liens de causalité
[3].
- L'axe financier :
Il mesure l'amélioration de la performance
financière de l'entreprise. On peut citer en exemple : le taux de
croissance du chiffre d'affaires, la réduction des coûts de
production Dans l'absolu, cet axe n'apparaît pas innovant. Il constitue
pourtant, dans le contexte hospitalier, une avancée significative. La
production des informations financières pour les services, dans
l'optique par exemple de la contractualisation avec la direction, est une
pratique très récente et finalement encore peu
répandue.
Pour l'hôpital public (à la
différence des entreprises à but lucratif ou clinique
privée), la performance à long terme de l'axe financier n'est pas
l'objectif principal. Au contraire, il impose plutôt une contrainte pour
ces structures (Ex: respect de l'équilibre budgétaire). L'axe
principal devient le « Client » et non le « Financier ». La
performance de ces structures doit être mesurée par rapport
à l'efficacité et à l'efficience de leur réponse
aux attentes des patients. [5]
- Axe clients (patients) :
Son but est de mesurer la satisfaction des
clients-patients qui doit se traduire par l'augmentation de la demande. Par
exemple, comprendre et même anticiper les besoins des patients afin de
leur offrir des soins à la hauteur de leur attente.
Cet axe permet d'évaluer les
conséquences des actions développées en interne car
l'introduction de la charte du malade peut conduire à des litiges
auxquels les responsables doivent faire face.
- Axe processus interne :
Il s'agit de connaître les processus essentiels
capables de procurer à l'organisation des avantages concurrentiels.
Innover en mettant dans l'offre des soins de santé des nouvelles
technologies de diagnostic (scanner, IRM...) pour améliorer le
système de production de soins.
Les activités exercées au sein des
hôpitaux sont transversales. Le circuit du patient permet de constater
l'enchaînement des différentes prestations d'un même
processus au sein des services ou unités différentes. La
présence d'indicateurs de processus dans le TBP apparaît donc
appropriée pour un pilotage effectif. [12]
- Axe apprentissage organisationnel
Il concerne les moyens humains et matériels
à mettre en oeuvre pour atteindre les objectifs que s'est fixés
l'organisation. Par exemple recruter de nouvelles compétences, mettre en
place un système de motivation.
Dans le contexte hospitalier, l'évolution de
l'activité médicale et thérapeutique provoque des
transformations organisationnelles radicales comme le développement de
l'activité ambulatoire. Cela nécessite une adaptation constante
du savoir-faire et des compétences de l'ensemble des acteurs de
l'hôpital. Cette transformation de pratique ne peut être
spontanée. Par conséquent, le suivi des indicateurs permettant de
piloter l'apprentissage organisationnel se révèle indispensable
pour évaluer et favoriser les transformations structurelles permettant
de satisfaire les nouvelles contraintes de l'activité
hospitalière [12]
Cette présentation sommaire du TBP adapté
à un système hospitalier nous amène à des
spécificités.
III.1.2.2. Les spécificités du TBP
Le TBP se démarque du TBC par ses
spécificités. Ces spécificités se perçoivent
particulièrement à travers la place accordée à la
stratégie et la cohérence organisationnelle. Le tableau de bord
se conçoit également comme un système de
management.
III.1.2.2.1. La place de la stratégie
Dans le TBP, la stratégie est au cceur de
l'action. Elle est la formalisation de la démarche adoptée par
l'organisation en vue de se positionner dans son environnement.
D'abord, la stratégie globale est
déterminée par direction ; puis elle est déployée
à travers l'organisation selon les quatre axes qui constituent le TBP et
facilitent son exécution.
En clair, le terme tableau de bord prospectif repose
sur la planification stratégique et l'exécution de cette
dernière en fédérant les actions de tous les services
concernés de l'organisation autour d'une compréhension commune
des objectifs et facilitant l'évaluation et la mise à jour de la
stratégie.
III.1.2.2.2. La cohérence organisationnelle
L'existence de quatre axes dans le TBP n'induit pas de
cloisonnement entre les différentes activités d'une organisation.
Au contraire, le trait caractéristique le plus remarquable du TBP est la
cohérence qu'il établit dans l'organisation toute
entière.
Il y a d'abord une cohérence entre la
stratégie et les objectifs. En effet, le TBP permet d'établir un
lien entre les moyens tant matériels qu'immatériels dont dispose
l'organisation.
Il y a également une cohérence entre les
quatre axes stratégiques qui couvrent quasiment toutes les
sphères de l'organisation. Les objectifs de ces axes sont reliés
entre eux par des liens de causes à effets.
En effet, pour un service public (à but non
lucratif), la satisfaction des clients est largement tributaire de la
performance financière, qui dépend de la maîtrise des
processus internes dont la réalisation est liée au
professionnalisme du personnel et des moyens matériels mis à sa
disposition.
Figure No2 : Le TBP, Cadre
stratégique d'action
Axe financier
|
|
|
|
|
Objectifs
|
|
|
|
|
Variables d'actions
|
|
|
|
Indicateurs
|
|
|
|
Valeurs cibles
|
« Que faut-il apporter aux actionnaires
»
|
Axe Processus interne
|
|
|
|
|
Objectifs
|
|
|
|
|
Variables d'actions
|
|
|
|
Indicateurs
|
|
|
|
Valeurs cibles
|
Quels sont les processus essentiels à la
satisfaction des actionnaires et des clients ?
|
Axes Clients
|
|
|
|
|
Objectifs
|
|
|
|
|
Variables d'actions
|
|
|
|
Indicateurs
|
|
|
|
Valeurs cibles
|
« que faut-il apporter aux clients
?»
|
Vision
et
Stratégie
Axe Apprentissage organisationnel
|
|
|
|
|
Objectifs
|
|
|
|
|
Variables d'actions
|
|
|
|
Indicateurs
|
|
|
|
Valeurs cibles
|
« comment piloter le changement et
l'amélioration ? »
|
III.1.2.2.3. Le tableau de bord prospectif : un
système de management
La construction du TBP n'a qu'un but ultime :
créer un nouvel ensemble de mesures ; c'est aussi est un puissant outil
de motivation et d'évaluation. Le cadre qu'il dessine doit être
déployé jusqu'à former un système de management.
Cette distinction entre système de mesure et système de
management est subtile mais fondamentale.
Le système de management stratégique
aide les dirigeants à mettre en oeuvre et à suivre les effets de
la stratégie. [8] En effet, le lien qui existe entre la
stratégie, les objectifs stratégiques, les choix
stratégiques et les plans d'action des responsables, facilite le
pilotage de la performance de l'organisation à long terme.
III.1.2.3. Les avantages et les limites du TBP
Le TBP a certes de nombreux avantages mais cela ne
saurait occulter les difficultés qu'on rencontre dans son
élaboration et sa mise en oeuvre.
+ Les avantages
Nous pouvons résumer les avantages du TBP de la
façon suivante :
- faire coïncider les éléments
clés de la performance avec la stratégie à tous les
niveaux de l'organisation.
- fournir aux cadres dirigeants une vision claire et
globale de leurs activités ;
- faciliter la communication et la compréhension
des objectifs stratégiques à tous les niveaux d'une organisation
;
- faire passer l'essentiel d'une quantité
importante d'information ;
+ Les limites
L'instauration du tableau de bord prospectif dans une
organisation peut être source de certaines remises en cause et
bouleversements au sein même des unités. Son élaboration et
sa mise en place peuvent rencontrer des difficultés qui se
résument en :
- difficulté de construire une vision
synthétique ;
- absence de stratégie formalisée et de
choix d'objectifs ;
- abondance d'indicateurs et la difficulté de
mesurer ;
- manque d'engagement complet de la direction
générale et/ou la réticence de certains membres des
comités de direction ;
- implication limitée des
employés.
Par ailleurs, il faut noter que le tableau de bord
prospectif est à l'origine destiné aux directions
générales. Le décliner auprès des entités
opérationnelles demande beaucoup de délicatesse.
Les éléments que nous venons de
présenter permettent d'avoir une vue d'ensemble sur la notion de tableau
de bord prospectif. Nous envisageons donc de mettre en relation le tableau de
bord prospectif et certaines notions clés des organisations.
III.1.2.4. LE TBP ET LES NOTIONS CLES DES ORGANISATIONS
> Le tableau de bord prospectif et le système d'information
L'existence d'un système d'information est devenue
une nécessité au sein des organisations modernes.
En effet, la gestion efficace de l'information est
aujourd'hui (l'ère des NTIC) une donnée capitale dans le bon
fonctionnement de toute entreprise.
Le tableau de bord prospectif a prioritairement une
fonction d'information. En effet, il sélectionne, synthétise et
met à la disposition des managers les informations pertinentes dans le
but ultime de faciliter la prise de décision. Le tableau de bord
prospectif donc fait parti du système d'information de
l'organisation.
Il serait intéressant de mettre l'accent sur
les supports qui permettent l'optimisation de l'information. Les supports
traditionnels que sont les documents « papiers » cèdent peu
à peu place aux supports plus modernes dont l'intranet et l'Internet qui
sont aujourd'hui les plus prisés.
L'intranet est un outil de recherche et de diffusion de
l'information interne à l'entreprise. Il
permet de relier et de
partager les sources de données dans toute l'entreprise. Mis au
service
du tableau de bord prospectif, il pourrait en faciliter
l'élaboration et la communication par la mise en place d'une base
d'information commune à l'organisation.
Cependant il est important de noter que la structuration
de l'intranet doit tenir compte du contexte stratégique de
l'entreprise.
Après avoir eu une vision claire du tableau de
bord prospectif à travers sa présentation, nous pouvons envisager
le processus de son élaboration et sa mise en place.
III.1.3. ELABORATION ET MISE EN PLACE D'UN TABLEAU DE BORD
PROSPECTIF
La mise en place d'un TBP émane toujours d'un
choix de direction. En aucune façon, il ne sera mis en place dans une
entreprise sans l'implication complète du comité de direction ou
du directeur.
Auparavant il faut envisager la structure selon laquelle
il doit être conçu.
III.1.3.1. METHODE D'ELABORATION
L'élaboration du TBP obéit à des
étapes que nous exposons ci-dessous.
III.1.3.1.1. Information du comité de direction
Il faut, en premier lieu, réunir le
comité de direction pour expliquer la philosophie du TBP. Dans une
grande entreprise ou un grand groupe, le choix de mettre en place un TBP doit
être une affaire commune du comité de direction et cela ne pourra
pas être confié à un seul de ses membres. Le consensus est
indispensable.
III.1.3.1.2. Définition de la stratégie
Le premier travail du comité de direction
consiste à définir la stratégie de l'entreprise et
à l'étendre à tous ses niveaux. Cette étape permet
de reformuler la même stratégie de l'entreprise pour tous et de
donner un langage commun.
Suivant la taille de l'entreprise (publique ou
privée), et selon sa méthode d'organisation, la définition
de la stratégie sera plus ou moins longue, mais cette étape
permet, avant toute chose, de donner à tous les acteurs du comité
de direction la même stratégie. Elle permettra surtout de
clarifier les choix à prendre pour chacun dans les orientations futures.
Par exemple, les priorités d'investissements.
Pour ce faire, le comité de direction peut s'aider
de différentes méthodes :
Brainstorming, les 5 Pourquoi, les Focus group ou
facteurs clés du succès (FCS).
Ces méthodes, par regroupement d'idées,
permettent d'identifier clairement les principaux critères
caractéristiques de la stratégie ainsi que les facteurs
clés de succès liés à cette
dernière.
Figure No3 Représentation de la
stratégie par les FCS :
Risques
Opportunités Contraintes
Quelle que soit la méthode utilisée, la
définition de la stratégie commence par une bonne connaissance de
l'entreprise, aussi bien dans son cycle de vie et celui de ses produits, que
dans le positionnement de l'entreprise par rapport au
marché.
III.1.3.1.3. Structure du Tableau de Bord Prospectif
Après avoir identifié clairement la
stratégie à travers la partie précédente, le
comité de direction doit alors se pencher sur le choix des axes à
considérer.
Choix des axes
Un axe est composé d'indicateurs eux-mêmes
composés d'actionneurs. Dans la première partie, nous avons vu
que Kaplan et Norton préconisent un Tableau de Bord
Prospectif de 4 axes : financier, clients, processus
internes, apprentissages organisationnels. Le comité de direction doit
s'impliquer dans le développement, la définition et la gestion de
chacun des axes choisis en élaborant une carte stratégique.
[5]
III.1.3.1.4. La carte stratégique
La carte stratégique a pour rôle
essentiel de déployer la stratégie à tous les
échelons de l'organisation en réalisant les liens entre les
différents axes. Ces liens se réalisent en identifiant les
initiatives stratégiques opérationnelles selon chaque axe, tout
en s'appuyant sur les moyens que dispose l'entreprise.
La stratégie financière
Comment améliorer les performances
financières de l'entreprise de façon permanente afin de
satisfaire les besoins des actionnaires?
Telle est la question essentielle qui permet
d'élaborer la stratégie financière.
Les indicateurs de performance pertinents sont par
exemple : le rendement du capital engagé, le cash flow, la
rentabilité du projet,...
La mesure de la performance financière consiste
à indiquer si la stratégie de l'entreprise mise en place apporte
« du plus » au bas du bilan.
Dans le cas d'une entreprise à but non lucratif
(hôpital publique, école publique,...) cette stratégie
n'est pas toujours envisagée avec la même vigueur car très
souvent la tutelle est détenue par l'Etat ; dans ces conditions
l'entreprise participe au service public, en évoluant sous le
régime de l'équiibre budgétaire. La question
financière est reléguée au second plan et on met l'accent
sur le client en première position.
La stratégie client
Comment faire pour satisfaire les clients actuels et
à venir ? La stratégie client est très importante car il
ne saurait y avoir d'activités lucratives ou de services publics sans le
client (bénéficiaire).
Les indicateurs de mesure de performance peuvent
être : l'indice de satisfaction, le classement par les clients, la part
de marché ...
Les besoins des clients se classent en quatre
catégories: le temps, la qualité (niveau des défauts
perçus par le client et bonne programmation des livraisons), la
performance (création de valeur pour le client), le délai (de
production : temps que l'entreprise met à répondre à une
demande). Il faut donc avoir des données chiffrées en terme de
temps, qualité, performance, délai.
Pour certaines données, l'information est
disponible en interne, pour d'autres, il faut solliciter l'extérieur (le
client lui-même).
La stratégie processus interne
En quoi sommes nous les meilleurs ? C'est une question
essentielle à l'entreprise. Pour cet axe, les indicateurs de performance
peuvent être : le nombre d'heures passées avec certains clients,
le taux de succès dans la production et prestation de service, la
sécurité, les incidents, l'indice de performance...
Une bonne performance à l'égard des
clients découle des processus de prise de décisions et des
actions dans toute l'entreprise. Il s'agit donc d'évaluer les processus
qui ont le plus d'impacts sur les clients. Il faut que l'entreprise
évalue ses compétences clés et ses technologies qui lui
permettent de pérenniser sa prédominance. Ces indicateurs
permettent à l'entreprise de connaître ses points d'excellence, de
maintenir ses points forts.
La stratégie apprentissage
organisationnel
Comment devons-nous faire pour continuer à nous
améliorer et à générer de la valeur ?
Répondre à cette question permet de réaliser les trois
autres précédemment citées. Au niveau de cet axe, les
indicateurs de performance sont : la part de nouveaux produits dans le chiffre
d'affaires, le taux d'amélioration, l'attitude du personnel, le nombre
de suggestions issues des employés, le chiffre d'affaires par service ou
par employé pour rendre compte de l'implication de chacun, et des
programmes de formation...
Les voies de succès changent sans cesse, il
faut donc constamment améliorer les produits et services ainsi que les
procédés existants. L'entreprise doit être capable de
porter sur le marché des produits innovants, de créer plus de la
valeur pour le client, d'accroître l'efficacité des
opérations pour pénétrer des nouveaux marchés,
augmenter ses marges et revenus... Ces indicateurs doivent collecter des
informations de cette nature. [13]
III.1.3.1.5. Traduire la stratégie en termes
opérationnels
Afin de faciliter son application, la stratégie
doit être traduite en termes opérationnels. On passera alors de la
stratégie aux objectifs, des objectifs au plan d'action et pour finir,
on déterminera les indicateurs.
De la stratégie aux objectifs
Une fois la stratégie déterminée,
elle a besoin d'être déclinée en objectifs afin
d'être opérationnelle. En effet, si la stratégie
détermine la démarche et les moyens, l'objectif, lui est
l'énoncé décrivant les résultats attendus. Dans le
TBP, les objectifs sont déterminés suivant les différents
axes. Le passage de la stratégie aux objectifs est le lieu de prioriser
ces derniers afin d'en déterminer le nombre et d'éviter la
dispersion des énergies et des ressources.
Des objectifs au plan d'action
Le plan d'action inventorie les actions à
réaliser dans un délai bien déterminé, pour
atteindre les objectifs retenus. Il constitue une véritable mise en
pratique des objectifs. Les actions planifiées doivent être
réalistes et réalisables en tenant compte des contraintes
matérielles et temporelles de l'entreprise.
La mesure de la réalisation des actions et
au-delà l'atteinte des objectifs est assurée par les
indicateurs.
III.1.3.1.6. Détermination des indicateurs
Un indicateur de performance (IP) est une
donnée exprimée en quantité qui mesure l'efficacité
de tout ou partie d'un système (ou d'un processus) par rapport à
un objectif (ou d'une norme) qui aura été déterminé
et accepté par les acteurs et en cohérence avec la
stratégie.
- Les indicateurs de succès (ou de
résultat) : ces indicateurs de performance portent en
général sur les prix, la qualité et les
délais.
- Les indicateurs de progrès : indicateurs sur les
entrées, flux, gestion, ressources.
Les performances exprimées par ces indicateurs
doivent être comparées à celles des meilleurs concurrents
(« benchmarking >>).
Pour être efficace, l'indicateur doit
intégrer les critères suivants :
- cohérent par rapport à l'objectif
;
- fiable ;
- facile de mesure ;
- mis au point avec l'utilisateur (visuel, visible,
simple) ;
- utile pour l'action ;
- pertinent et non « complaisant >> par
rapport au chef ;
- être à la bonne unité (en absolu et
non en pourcentage, par exemple) ;
- en petit nombre.
C'est une information ou un regroupement
d'informations permettant au décideur d'apprécier la situation.
L'indicateur ne se limite pas à un constat, il permet une gestion
dynamique en temps réel.
L'indicateur doit permettre la mesure de la performance.
Trois dimensions principales à mesurer sont donc:
- la pertinence, reliant les moyens aux objectifs
;
- l'efficacité, reliant les résultats aux
objectifs fixés préalablement ;
- l'efficience, reliant les résultats aux moyens
mis en oeuvre.
FigureNo4 Les 3 dimensions de la mesure de
la performance
Objectifs
Pertinence
Efficacité
Moyens
Résultats
Efficience
En tenant compte de ces dimensions, on distingue 3
états d'indicateurs :
- Les indicateurs d'alerte signalent un état
anormal du système nécessitant une intervention à court
terme.
- Les indicateurs d'équilibration assurent le
constat de l'état du système et de son avancement vers
l'objectif. Ces indicateurs servent notamment à maintenir le cap. Ils
pourront être à l'origine d'actions correctives s'ils indiquent
une dérive.
- Les indicateurs d'anticipation assurent une vision un
peu plus large, pouvant induire des changements de stratégie et
d'objectifs. [5]
Déterminer la stratégie et la traduire en
termes opérationnels induisent la réalisation d'un tableau de
bord prospectif.
III.1.4. Projet de tableau de bord prospectif
Le TBP est d'abord élaboré au niveau de la
direction, ensuite il est déployé au niveau des services, ce qui
nécessite la mise en place d'une base de données.
Le projet de TBP est élaboré par le
concepteur du TBP en collaboration étroite avec les acteurs (les
destinataires et les utilisateurs).
III.1.4.1. Communication des objectifs à toute
l'entreprise
Le TBP est aussi un outil qui permet de motiver le
personnel et chaque responsable ayant pour tâche le suivi de la
stratégie. Pour cela, il faut communiquer pour éduquer le
personnel. La direction se doit de communiquer ses objectifs aux collaborateurs
et ceci fait lors d'une réunion générale et le message
doit être clair et concis. Cette réunion a pour but d'impliquer
les collaborateurs dans la démarche. La relation avec les
employés doit être similaire à la relation entretenue avec
les clients.
On identifie deux communications :
· La communication interne :
- informer ;
- déclencher une dynamique ;
- rappeler et transformer les valeurs.
· La communication externe :
- exprimer clairement le positionnement aux clients et
aux partenaires ; - redéfinir les règles de fonctionnement avec
les partenaires.
Tableau N°6 : Questions à se poser sur la
communication :
Objectifs
|
Messages
|
Support
|
Origine
|
Cibles
|
Coût
|
Période
|
Pourquoi
|
Quoi
|
Comment
|
De qui
|
Vers qui
|
Combien
|
Quand
|
Dans tous les cas, les différents acteurs de
l'organisation doivent être sensibilisés à la
stratégie pour qu'ils se sentent impliqués pleinement. Une
affiche dans chaque salle pourra rappeler les objectifs. [5]
Pour renseigner le TBP, on a besoin d'une base de
données.
III.1.4.2. La mise en place de la base des
données
Chaque acteur ayant en charge le suivi d'un
indicateur, doit avoir une base de données relative au dit indicateur.
Il s'agit d'une organisation rigoureuse de l'information qui facilitera sa
hiérarchisation selon son degré de pertinence.
L'outil informatique sera le support de cette
organisation à travers notamment les logiciels Word, Excel et
Access...
Une fois cette communication et la mise en place de la
base de données réalisés, le projet de TBP doit être
validé.
III.1.4.3. Validation du TBP
L'élaboration du TBP nécessite une
collaboration étroite entre les concepteurs et les acteurs ;
c'est-à-dire, ceux qui auront la charge de son utilisation ainsi que
ceux à qui il est destiné. Aussi, bien qu'ils interviennent tout
le long de l'élaboration, ils doivent également approuver le TBP
et tous ses accessoires une fois la conception terminée au cours d'une
séance de travail ou ils seront tous présents. Cette
séance permettra d'harmoniser tous les objectifs (globaux et par
service) et de mieux les prioriser. Il permettra également de
réaffirmer ou de corriger les indicateurs afin d'en dégager une
définition acceptée par tous. Bref, toutes les difficultés
et obstacles ou incompréhension pourront être
évoqués et résolus.
Au-delà de ces aspects d'ordre pratique, cette
séance facilitera l'adhésion de tous au TBP qui est
également un mode de management.
Une fois validé, le TBP sera mis en place. Cela
demande une démarche réaliste et rigoureuse, d'où
l'élaboration d'un plan de mise en place.
III.1.5. LE PLAN DE MISE EN PLACE DU TABLEAU DE BORD
PROSPECTIF
Il existe trois grands types de processus de mise en
place. Le choix d'un type de processus dépend des options retenues en
termes de déploiement.
III.1.5.1. Les processus possibles de mise en place sont
:
Processus top-down Processus avec pilote Processus
émergent
III.1.5.1.1. Le processus top-down
Ce processus est très certainement la plus
académique, c'est celui qui correspond le mieux à la logique d'un
alignement stratégique de l'ensemble de l'organisation sur les objectifs
de l'entreprise. Il se décompose en trois étapes qui se
succèdent :
- la première étape est celle de la
conception d'un TBP au niveau global. Dans cette phase, les principaux axes
stratégiques sont déclinés en une série d'objectifs
selon les quatre dimensions proposées par NORTON et KAPLAN [7]. Les
indicateurs correspondants à ces objectifs sont ensuite définis.
Pour chaque ensemble objectif-indicateur, il s'agit d'assigner les
responsabilités et fixer les cibles quantifiées.
- la seconde phase est celle du déploiement au
niveau des divisions puis des unités opérationnelles. Le TBP doit
d'abord être adapté au contexte et au métier de chaque
unité. Cette phase est délicate car elle nécessite une
appropriation par les divisions des éléments
élaborés au niveau du groupe.
-la troisième phase correspond au
déploiement du TBP au niveau individuel. Cette phase demande des relais
dans toute l'organisation et ne semble pas pouvoir être
réalisé avec succès en moins d'un an.
Le processus top-down
Quelques mois Six mois à un an Un an
Conception du TBP
corporate
Adaptation aux unités
opérationnelles
Déploiement individuel
Figure No5 : processus
top-down
Source : GRAPIN M. et al, mars 2003
III.1.5.1.2. Le processus avec pilote
Ce processus domine dans le cas des déploiements
au niveau individuel. Il permet en effet de mieux tester une méthode qui
a des implications fortes pour les individus.
Le processus se décompose en trois phases
:
- la première phase consiste en la mise en place
d'un groupe de travail qui doit valider et préparer le lancement du
pilote.
- La seconde phase est celle du déploiement
détaillé sur le ou les pilotes. Ceux-ci sont
généralement des unités opérationnelles
volontaires. Pour que le test soit réellement concluant, les pilotes
doivent développer l'outil dans son degré de détail
final.
- La dernière phase est celle du
déploiement à l'ensemble de l'entreprise. Il est facilité
par la mise en place d'une équipe d'accompagnement. Une communication
constante au sein de l'organisation est un catalyseur essentiel.
[4]
Figure No6 : processus avec
pilote
Conception du TBP
corporate
Quelques mois Six mois à un an Un à deux
ans
Le processus avec piote
Réalisation du/des
pilotes
Généralisation aux
unités puis
aux
individus
Source : GRAPIN M. et al, mars 2003
III.1.5.1.3. Le processus émergent
Ce processus se justifie dans une structure
décentralisée. En effet, une entité prend
l'initiative
d'adopter le TBP. Elle fera l'objet d'une observation ou d'un suivi
pendant
deux ou trois ans. On relèvera les difficultés et les
imperfections du processus. Si au bout
du compte cette initiative locale est couronnée de
succès, alors on généralisera le processus à
l'ensemble de l'organisation après les nécessaires
adaptations.
Le processus émergent se rapproche du processus
avec pilote à la différence que le premier est fondé sur
une initiative locale dans une organisation décentralisée et que
sa généralisation dépend par la suite des hauts
responsables de l'organisation. [4]
Figure No7 : processus
émergent
Le processus émergent
TBP global
dans une entité
Déploiement dans l'entité
Déploiement
groupe
Quelques mois Un à deux ans Un à deux
ans
Source : GRAPIN M. et al, mars 2003 III.1.5.2.
Chronogramme de mise en place
Le chronogramme a pour objet de déterminer la
période de démarrage, la durée et la date de fin de mise
en place du TBP.
Il comprendra également les délais des
différentes actions nécessaires à la réalisation du
TBP.
Ces actions s'énumèrent comme suit
:
- conception et validation du projet de TBP ;
- démarrage des actions préalables
;
- définition des modalités et
procédures d'administration du TBP ;
- information et sensibilisation des utilisateurs du
tableau de bord prospectif ; - procédures et modalité
d'évaluation des actions de mise en place ;
- formation de l'équipe de suivi ;
- administration courante du TBP.
Depuis son apparution en 1990, le TBP ne cesse de
bénéficier d'un grand intérêt au près des
entreprises. Il constitue en effet pour les utilisateurs un outil de gestion
très pratique. Mais son succès dépend en grande partie de
sa conception et de sa mise en place au sein de l'entreprise. C'est ce
processus que nous venons de décrire dans le chapitre
précédent.
III.1.6. Conception du TBP de l'HPD
L'étude des éléments clés
du système de management de l'HPD nous a permis de dégager les
éléments favorables à la mise en place du TBP. Ainsi nous
allons définir un prototype de TBP pour l'HPD. Pour ce faire, nous
allons partir de la stratégie qui sera ensuite traduite en objectifs.
L'identification des indicateurs clés facilitera la conception du
TBP
III.1.6.1. Système de management qualité de
l'HPD
La vocation de l'HPD est de réaliser des soins
destinés à ses patients, compte tenu de son option pour
répondre aux :
- exigences des clients ;
- attentes issues de sa politique ; - exigences du
personnel
- contraintes légales et
réglementaires
La politique de l'hôpital principal de Dakar
vise la satisfaction durable de ses clients, cela se traduit par une meilleure
écoute de ce qu'ils attendent de lui et une maîtrise plus sure de
l'ensemble des risques liés aux activités mises en oeuvre pour
les satisfaire et l'amélioration continue. Le Directeur
Général, ayant pouvoir de décision, a choisi d'orienter
l'ensemble des activités vers les axes suivants :
- satisfaire les besoins et attentes des clients
;
- améliorer en permanence le niveau de performance
et d'utilisation des équipements ;
- adapter les pratiques médicales aux
progrès des connaissances et à l'évolution technologique
;
- accroître les compétences du personnel par
la formation continue ;
- maintenir en état la fonctionnalité des
infrastructures ;
- améliorer en permanence le système de
management qualité (SMQ) ;
Pour mener à bien cette politique qualité,
le Directeur a défini les objectifs suivants :
- améliorer l'image de marque de l'hôpital
et la qualité du service ;
- rencontrer les responsables : chefs de
département (au moins une fois par mois), chefs de service (au moins une
fois par trimestre), surveillants (au moins une fois par trimestre), majors
administratifs (au moins une fois par trimestre), et
délégués du personnel (au moins une fois par trimestre)
;
- réduire les temps d'immobilisation des
équipements ;
- se doter d'équipements diagnostics,
thérapeutiques et informatiques de pointe ; - assurer à chaque
collaborateur au moins une formation continue ;
- réhabiliter au moins une fois tous les deux ans
tous les édifices de l'hôpital ; - inspecter au moins une fois par
an tous les services de l'hôpital ;
- entretenir quotidiennement l'environnement
;
- réaliser au moins une fois par an un audit
interne et une revue de direction.
Le Directeur s'est engagé à mettre
à disposition les moyens nécessaires pour la mise en place de sa
politique qualité, au déploiement des objectifs qualité et
à l'amélioration continue de son SMQ.
Par le biais de la cellule de communication de l'HPD, la
politique qualité est diffusée à tous les niveaux par
affichage et par Internet et entretenue par des indicateurs.
III.1.6.2. La vision et la stratégie de HPD
Pour aller plus loin, il faut avoir une vision et une
stratégie pour la réaliser.
En gros, la vision du Directeur de l'HPD est que sa
structure doit continuer à être l'hôpital le plus performant
du Sénégal et être le centre de référence
dans la sous région.
Pour atteindre cette vision, il a mis en place une
stratégie de consolidation des acquis. Cette stratégie
consiste à :
- la formation et la mise à jour des
compétences ;
- la communication fluide au sein de son hôpital
;
- l'évaluation permanente des résultats
afin de les adapter aux exigences des patients ;
- la gestion saine et rigoureuse du patrimoine de
l'HPD.
Pour la bonne compréhension, la stratégie
doit être formalisée et expliquée au personnel, d'où
la nécessité d'élaborer une carte stratégique
interne à l'hôpital.
III.1.6.3. La formalisation et explication de la
stratégie
La première étape de la mise en place
d'un TBP consiste à formaliser la stratégie de l'hôpital.
Cette stratégie doit tenir compte non seulement des moyens actuels, de
la demande de soins mais aussi des opportunités à
venir.
La consolidation des acquis qui est définie comme
la stratégie de l'HPD se comprend aisément.
Cet hôpital date de la période d'avant
indépendance. La position qu'il occupe aujourd'hui est le
résultat de plusieurs années de durs travaux.
Cependant, pour se maintenir, il a besoin de s'assurer de
la maîtrise totale de ses processus.
Au sein de l'hôpital, la consolidation des acquis
consiste à emmener :
- le personnel médical à maîtriser le
moindre détail de la production des soins ;
- les techniciens et agents de maintenance à
connaître minutieusement les appareils
(le plateau technique) afin d'optimiser leur rendement
et surtout d'éviter leur
immobilisation pour cause de pannes ;
- les responsables administratifs de mieux
connaître et de s'approprier le système de management
qualité.
A l'extérieur de l'hôpital, consolider
les acquis implique une fidélisation de la clientèle. La
clientèle de l'HPD est constituée en grande partie de l'Etat
(pour ses fonctionnaires y compris les militaires), des Institutions de
Prévoyance Maladies (pour leurs assurés), des cliniques
privées (qui réfèrent leurs malades à cause surtout
de son plateau technique très relevé), des
particuliers payants au comptant, des expatriés.
L'HPD constitue également une structure de référence pour
les hôpitaux des pays voisins du Sénégal.
Cette consolidation consiste également à
pérenniser l'image de l'hôpital au près de ses clients par
la qualité des soins dispensés aux malades.
La perte de la clientèle et de l'image d'un
hôpital a pour cause la non satisfaction des patients par la
qualité des soins et le respect de la déontologie du
métier.
L'acquisition d'un plateau technique à la
pointe de la technologie médicale représente le deuxième
point stratégique de l'HPD. Cela s'inscrit dans la dynamique toujours de
l'hôpital de plus en plus performent. En effet, l'HPD désire
diversifier ses moyens diagnostiques pour répondre avec une plus grande
précision aux exigences de ses patients. Ainsi en 2007, il s'est
doté d'un IRM qui fait parti des moyens diagnostiques les plus puissants
de la technologie médicale.
Toute cette stratégie peut se résumer dans
une carte stratégique imagée qui facilitera de comprendre la
cohérence relationnelle de ces différents points.
III.1.6.4. Elaboration de la carte stratégique
La carte stratégique que nous avons
conçue tient compte des axes stratégiques définis par
NORTON et KAPLAN pour l'élaboration du TBP. Il s'agit des axes, client,
financier, processus interne et apprentissage organisationnel. [7]
L'HPD est une structure participant au service public,
son objectif primordial est la satisfaction des patients. Pour cela l'axe
client est l'axe prioritaire et non l'axe financier comme le prévoit les
concepteurs du TBP.
La stratégie client
Comment nous perçoivent nos clients ?
Cette stratégie est entretenue par une telle
question. Le premier point de la performance selon la reforme
hospitalière sénégalaise est la qualité des soins
fournis aux patients. De ce fait la satisfaction des clients devient la
finalité recherchée.
L'HPD fait de cet axe son point de succès. Il a
élaboré une stratégie client spéciale en classant
les patients en quatre catégories : fonctionnaires, assurés des
IPM, les particuliers et les expatriés européens. L'hôpital
offre des services disponibles dans ses locaux mais également fait
recours à d'autres structures (nationales et internationales) pour des
services dont il n'est pas détenteur afin de remplir la première
mission demandée aux services de santé.
La stratégie financière
Le deuxième point de performance des EPS, selon
la reforme hospitalière, est l'équilibre budgétaire. L'HPD
est un établissement public, de ce fait son résultat financier
est considéré positif lorsque la somme des recettes
encaissées et les subventions accordées égalisent les
charges de l'hôpital.
Pour satisfaire la clientèle, l'hôpital
essaie de générer des ressources lui permettant de produire un
service de haute qualité ; car autant les ressources sont importantes
autant les prestation peuvent s'améliorer. Dans un tel système on
peut utiliser la célèbre phrase de Antoine Laurent De LAVOISIER
pour illustrer, « rien ne se crée, rien ne se perd, tout se
transforme ».
La stratégie processus interne
Cette stratégie commence par l'identification des
processus clés, facteurs de réussite de l'hôpital. De leurs
performances, dépend la qualité des services offerts à la
clientèle.
Il s'agit donc des processus qui peuvent contribuer
étroitement à la création de valeur.
L'HPD se prépare à la certification ISO
9001. Le diagnostic qualité commandité par les autorités
de l'hôpital a permis d'identifier les domaines d'amélioration
qualité et les procédures de résolution des
problèmes. De ce fait, il a eu l'avantage d'être organisé
en processus. On y distingue vingt cinq (25) processus repartis selon trois
axes :
- cinq (5) processus de management au niveau de la
direction
- neuf (9) processus de réalisation au niveau des
unités de production de soins - onze (11) processus supports au niveau
des services de soutien
Les processus de réalisation sont certes,
indispensables à la réalisation des activités de
l'hôpital, mais pour que ces activités soient de qualité,
ils ont besoin des autres processus. Malgré qu'il n'existe pas d'abord
de manuel qualité, le système de management qualité est
devenu le point central du processus interne de l'HPD depuis son instauration
en 2006.
Les processus doivent donc être
maîtrisés par les acteurs à tous les niveaux de la
chaîne de production de services.
Stratégie apprentissage
organisationnel
L'apprentissage organisationnel est l'axe support qui
permet la réalisation des trois autres stratégies
suscitées. Il s'attache aux ressources humaines et matérielles et
plus précisément à la capitalisation du savoir, du
savoir-faire et de l'avoir. Cette stratégie s'organise autour de la
capacité de l'hôpital à s'améliorer et à
progresser. Trois articulations peuvent être distinguées : les
hommes, le matériel et le système.
Le progrès à mesurer porte en premier
sur la formation des hommes pour l'accès à de nouvelles
compétences. Il tient compte également de l'amélioration
du système d'information et de l'harmonisation entre les
procédures et les pratiques.
L'HPD attache une importance particulière
à la formation des ses employés. Pour ce faire, un planning de
formation est établi chaque année sur la base des besoins en
formation exprimés par les services. Le système d'information de
l'hôpital intègre l'Internet et l'intranet.
La précision de la stratégie autour de ces
quatre axes nous a permis de concevoir la carte stratégique de
l'HPD.
Tableau No7 : La carte stratégique
de HPD
Stratégie globale : accroître le taux de
satisfaction des clients-patients
|
Axe clients
|
|
Assurer la Améliorer
sécurité la satisfaction
|
|
sanitaire des malades des clients
|
|
|
Réduire le temps d'attente avant
consultation
|
Diminuer la fréquence des infections
nosocomiales
|
|
|
|
Axe financier
|
|
|
|
Equilibrer les comptes
|
|
Améliorer le recouvrement des
|
créances
|
|
|
|
Optimiser de l'hôpital
|
les dépenses Produire des comptes
de résultats mensuels
|
|
|
|
Axe processus interne
|
|
|
|
Réaliser des audits Réduire le
taux
internes
|
annuels d'annulation des
interventions
|
Améliorer le
|
circuit du Améliorer
|
en permanence
|
malade l'efficacité du SMQ
|
|
Axe apprentissage organisationnel
|
|
Former le personnel Actualiser les
|
|
|
compétences et innover en technologie et technique
de gestion
|
Développer le système d'information,
les
connaissances et la culture de l'entreprise
|
III.1.6.5. La traduction de la stratégie en termes
opérationnels
Traduire la stratégie en termes
opérationnels consiste à déterminer d'abord les objectifs,
à identifier ensuite les facteurs clés de succès et enfin
élaborer les indicateurs.
III.1.6.5.1. Détermination des objectifs
Pour qu'une stratégie soit
opérationnelle, elle doit être traduite en objectifs. De
façon plus simple, la stratégie est la manière d'arriver
au résultat ; quant à l'objectif, c'est l'énoncé
qui décrit le résultat attendu.
Depuis que l'HPD est devenu propriété
sénégalaise, la direction a défini des objectifs à
atteindre pour chaque responsable. Il y a également des objectifs
généraux prévus par la reforme hospitalière. Nous
avons décliné ces objectifs selon les quatre axes du TBP afin de
mieux assurer leur coordination.
Axe clients
L'HPD a choisi une stratégie qualité pour
satisfaire sa clientèle. Pour cela, il s'intéresse aux services
mais également à la manière par laquelle ils sont
dispensés aux clients.
Cette stratégie est mise en oeuvre par l'atteinte
des objectifs suivants :
- Améliorer la satisfaction des clients par la
qualité du service et de la prestation - Assurer la
sécurité sanitaire des malades
Axe financier
Dans sa politique d'équilibre budgétaire,
l'HPD s'est fixé des objectifs financiers à atteindre. Ces
objectifs permettent de mesurer sa performance financière.
On peut citer entre autres :
- augmenter les droits constatés (les recettes) ;
- optimiser les dépenses de l'hôpital ;
- améliorer le recouvrement des créances
;
- produire les comptes de résultat
mensuels.
Axe processus interne
Les processus de l'hôpital principal de Dakar sont
classés suivant trois grands axes qui sont : - - processus de
Direction,
- processus de réalisation
- processus supports.
Les processus de réalisation occupe la position
centrale en convergeant les deux autres. Ils vont des exigences des patients
à leur satisfaction.
Les objectifs les plus pertinents de cet axe processus
internes sont :
- améliorer en permanence l'efficacité du
système de management qualité (SMQ) - améliorer le circuit
du malade
- réduire le taux d'annulation des
interventions
- réaliser les audits internes
annuels.
Figure No8 : La cartographie des processus
du SMQ de HPD
C
L
I E N T S
E
X
I G E N
C
E
S
Infrastructures
Approvisionne
ents
E
C
Orientations
s tratég iques
G es tio
n
P rojet
Dispensation I
sterilisation
A
C
Imag erie
Hygisne
hospitake
Audit et c ontrôle
G es tion
A
I
PR IS E E N C H AR G E MEDIC O TECHNIQUE
Gestion
finandire &
comptable
PR IS E E N C H AR G E S OIG NANT E
P R OC E S S US REALISATION
PROCESS US SUPPORT
Hos pitalis ation
ambulatoire
T raitement
San& S:curie
au travail
L abo
C
G
Bio maintenan
G es tio
n
Archive
s
B .O
Restauration
F ormation
.
C ontinue
Ressources Humaines
Explorations
Transport des
patients
S ys tème
Info rmatiq ue
Gestion du ling
Maitrise des
risques
sanitaires
S A
T
I
S F A C
T I O N
C L I E N T S
Source : service qualité de
HPD
|
EC : écoute client ; AC : accueil client ; CG :
contrôle de gestion ; AI : audit interne ; BO : bloc
opératoire
|
Axe apprentissage organisationnel
Pour améliorer ses performances, l'HPD se focalise
sur ses hommes à travers leurs compétences, le système et
les procédures.
L'axe apprentissage organisationnel étant en
amont des autres axes, ses objectifs sont beaucoup plus orientés vers le
renforcement des capacités de l'organisation. Pour l'HPD, ces objectifs
sont :
- consolider le savoir-faire acquis ;
- actualiser les compétences ;
- développer le système de communication
interne
Après avoir établi les liens entre les
stratégies et les objectifs, il faut chercher à distinguer les
points forts de l'HPD qui permettent de réaliser ces objectifs. Ces
points forts sont ceux qu'on appelle les Facteurs Clés de Succès
(FCS).
III.1.6.5.2. Les Facteurs Clés de Succès
Ce sont des éléments supports qui aident
l'hôpital à mener ses activités de façon efficace et
efficiente afin d'atteindre ses objectifs. Ils assurent le succès de
l'hôpital tout entier.
Les FCS sont mis en place par les dirigeants en raison
des mutations qui affectent les hôpitaux en général et des
défis qu'ils doivent relever.
Au cours de notre travail, nous avons pu identifier
des facteurs de succès à l'HPD et nous en avons déduit les
leviers sur lesquels l'organisation s'appuie pour réaliser ses
performances. Ces leviers sont appelés des variables d'action ou des
actionneurs.
Un actionneur (variable d'action) est un facteur, ou
un ensemble de facteurs, sur lequel on peut agir afin de faire évoluer
tout ou partie d'un système ou d'un processus. Il a une fonction de
régulateur, il réaligne la performance en cohérence avec
les objectifs.
Les facteurs clés de succès et leurs
variables d'action sont :
·
· le manuel de
qualité
- Enquête de satisfaction des clients
·
· Le budget
- Les droits constatés
- Charges d'exploitation - La masse salariale
·
· Le système de management
qualité (SMQ)
- Processus de direction - Processus de
réalisation - Processus support
·
· Processus de formation
- programmes de formation - Période de
formation
Les objectifs sont réalisés à l'aide
des facteurs clés de succès et les variables d'action. Mais pour
mesurer cette réalisation il faut les indicateurs de
performances.
III.1.6.5.3. Détermination des indicateurs de
performance
Cette détermination des indicateurs se fait
à partir des objectifs dont ils doivent mesurer l'atteinte. Ces
indicateurs doivent mesurer non seulement la performance en tenant compte des
valeurs de référence, mais aussi de faciliter la prise de
décision efficiente par la bonne interprétation des écarts
entre les objectifs et les résultats et une meilleure
orientation.
Pour bien étager cette logique de
démarche stratégique, nous allons présenter dans un
tableau synthétique, les indicateurs élaborés sur la base
des variables d'action, des facteurs clés de succès et des
objectifs.
Tableau No8 : déclinaison de la
stratégie en terme opérationnel
Stratégies
|
Objectifs stratégiques
|
Facteurs clés de succès
|
Variables d'action
|
Indicateurs de performance
|
Consolidation des acquis
Acquisition d'un plateau technique à la pointe de
la technologie médicale
|
- Améliorer la satisfaction des clients par
la
qualité du service et de la prestation
- Assurer la sécurité sanitaire des
malades
|
Manuel qualité
|
Enquête de satisfaction
|
- nombre de réclamation - délai d'attente
avant consultation
- Fréquence des
infections nosocomiales
|
- Augmenter les droits constatés (les
recettes)
- optimiser les dépenses de
l'hôpital
- améliorer le recouvrement des
créances
- produire les comptes de résultat
mensuels
|
Le budget
|
Les droits constatés
Charges d'exploitation
La masse salariale
|
- Le nombre de journées
d'hospitalisation
- taux de recouvrement des droits
constatés
- la durée de la dette des
fournisseurs
- taux de renouvellement des immobilisations
|
- améliorer en permanence l'efficacité du
système de management
qualité (SMQ) - améliorer le
circuit du malade - réduire le taux
d'annulation des interventions
- réaliser les audits internes
annuels.
|
Système de management qualité
(SMQ)
|
Processus de direction
Processus de réalisation
Processus support
|
Délai de réponse à une demande de
dossier
- La durée moyenne d'une consultation
- taux d'annulation des interventions
- nombre de rapports d'audit annuels
|
- consolider le savoir-faire acquis
- actualiser les compétences
- développer le système de communication
interne
|
Processus de formation
|
Calendrier de formation
programme de formation
système d'information
|
- Fréquence des
accidents de travail
- taux de réalisation des plannings de formation -
% des médecins spécialistes
- taux de référence des malades
- nombre de RUM/an
|
Cette décinaison de la stratégie en termes
opérationnels nous a permis d'élaborer le projet de TBP pour le
Directeur de l'HPD.
|
|
|
Vision
HPD : hôpital le plus performant du
Sénégal et centre de référence dans la sous
région
|
Tableau No9 : Tableau de bord prospectif
de la direction de HPD
|
|
Stratégie
|
Choix stratégies
|
Axes stratégiques
|
Objectifs stratégiques
|
Facteurs clés de succès
|
Variables d'action
|
Indicateurs de performance
|
Résultats
|
R
|
P
|
E
|
Consolidation des acquis
Acquisition d'un plateau technique à la pointe
de la technologie médicale
|
Fidéliser la clientèle
|
Axe clients
|
Améliorer la satisfaction des clients
|
Manuel de qualité
|
Rapport d'enquête de satisfaction
|
nombre de réclamation
|
|
|
|
Délai d'attente avant consultation
|
|
|
|
(patients)
|
Assurer la sécurité des
malades
|
Manuel de qualité
|
Rapport de CLIN
|
Fréquence des infections nosocomiales
|
|
|
|
|
Fréquence des accidents
iatrogènes
|
|
|
|
Optimiser l'utilisation
des ressources
|
Axe finances
|
Augmenter les droits constatés
|
Suivi budgétaire
|
Système de facturation
|
nombre de journées d'hospitalisation
|
|
|
|
taux de recouvrement de droits
constatés
|
|
|
|
optimiser les dépenses de
l'hôpital
|
Suivi budgétaire
|
Charges d'exploitation
|
taux de renouvellement des immo
|
|
|
|
la croissance des effectifs
|
|
|
|
|
améliorer le recouvrement des
créances
|
Suivi budgétaire
|
Budget prévisionnel
|
Durée des dettes des fournisseurs
|
|
|
|
Croissance des non recouvrés
|
|
|
|
Promouvoir le système de management qualité
(SMQ)
|
Axe processus
|
améliorer l'efficacité du SMQ
|
SMQ
|
Processus de direction
|
Délai de réponse à une demande de
dossier
|
|
|
|
nombre de rapports d'audit annuels
|
|
|
|
améliorer le circuit du malade
|
SMQ
|
Processus de réalisation
|
La durée moyenne d'une consultation
|
|
|
|
internes
|
Durée moyenne de séjour en
hospitalisation
|
|
|
|
|
réduire l'annulation des interventions
|
SMQ
|
Processus supports
|
taux d'annulation des interventions
|
|
|
|
Délai moyen d'immobilisation des
appareils
|
|
|
|
Maîtriser les détails de production des
soins
|
Axe
|
consolider le savoir-faire acquis
|
Planning de formation
|
Programme de formation
|
taux de réalisation de plannings de
formation
|
|
|
|
% des médecins spécialistes
|
|
|
|
apprentissage
|
actualiser les compétences
|
Planning de formation
|
Stages, atelier, benchmarking
|
Nombre de stages organisés par an
|
|
|
|
organisationnel
|
Fréquence des accidents de travail
|
|
|
|
|
développer la communication interne
|
Système d'information
|
Internet, intranet
|
Nombre de RUM par an et par service
|
|
|
|
Taux de référence des malades
|
|
|
|
R : réalisés ; P : prévus ; E :
écarts ; SMQ : système de management qualité ; CLIN :
comité de lutte contre les infection nosocomiales ti d d
té 78
III.1.7. Plan de mise en place du tableau de bord
prospectif de HPD
L'opérationnalité du TBP dépend de
sa mise en place et des mesures d'accompagnement sans lesquelles il n'atteindra
pas son but. Mais auparavant, il doit être validé.
III.1.7.1. Validation du TBP
La conception du TBP a été fait sur la
base des documents existants et suite aux entrevues avec les responsables.
Cependant, il a besoin d'être validé car il est important
d'obtenir le consensus quasi-total autour de cet instrument de
management.
L'approbation du modèle proposé se fait en
deux étapes, la première étape au niveau des services de
façon individuelle et la seconde au niveau de tous les services
réunis.
III.1.7.1.1. La validation individuelle
La conception du TBP par phases successives,
c'est-à-dire par service, en commençant par la direction.
Après avoir conçu le TBP, on l'a soumis à l'approbation du
Directeur Général de HPD. Une fois approuvé, ce tableau
est déployé au niveau des différents services. A partir de
là, chaque responsable sait quels sont les indicateurs sur lesquels il
doit veiller pour faire remonter les informations grâce à un
système d'information hiérarchisé appelé
reporting.
Après cette validation individuelle
effectuée par les responsables de services, une validation collective a
lieu.
III.1.7.1.2. Validation collective
La validation collective TBP se fait au cours d'une
réunion qui regroupe l'ensemble des responsables de services. Tous les
responsables doivent être présent compte tenu du fait que la
marche de la politique de l'hôpital en dépend.
Il s'agit pour chaque responsable d'avoir une vue
d'ensemble sur le TBP et surtout de s'accorder sur les indicateurs retenus et
leurs significations.
En effet, le consensus étant l'une des
clés du succès du TBP, il est important que la dernière
mouture du projet soit soumise à l'approbation de tous. Les indicateurs
particulièrement doivent être reconnus pour leur pertinence. En
outre, ils ne doivent avoir qu'une interprétation unanimement admise par
tous. En effet, une divergence à ce niveau pourrait remettre en cause la
cohérence organisationnelle si chère à la logique du
TBP.
Au-delà de la validation, la mise en place du TBP
se fait selon un chronogramme que nous avons essayé de
représenter.
Tableau No10 : Chronogramme de mise en
place
Calendrier des phases
|
Nature des activités
|
Intervenants
|
Documents et sa destination
|
Phase I
(12 semaines)
|
- Conception du TBP
- validation et déploiement du TBP au niveau
des
services
|
- le pilote du projet de TBP
- le directeur
- les responsables de services
|
- rapport de synthèse adressé à la
direction
|
Phase II
(4 semaines)
|
- définition des modalités et
d'administration du TBP
- démarrage des actions
préalables
|
- le pilote du projet de TBP
- le Directeur
- les responsables de services
|
- rapport de synthèse adressé à la
direction
|
Phase III
(2 semaines)
|
- évaluation de la mise en oeuvre des actions
préalables - information et sensibilisation des
utilisateurs du TBP
- séance d'échange et d'harmonisation des
interprétations du contenu du TBP
|
- le pilote du projet de TBP
|
- rapport de synthèse adressé à la
direction
|
Phase IV
(4 semaines)
|
- Evaluation du suivi des modalités et
procédures d'administration du TBP
- séance de formation de l'équipe de suivi
et évaluation de la formation
- évaluation de la formation
|
- le pilote du projet de TBP
- l'équipe de suivi et
évaluation
|
- rapport de synthèse et
d'évaluation
adressé à la direction
|
Phase V
(12 à 24 semaines)
|
- administration du TBP et alimentation des
indicateurs.
|
- le directeur
- l'équipe de suivi et
évaluation
- les responsables de services
|
-rapport des activités pour tous les acteurs et
partenaires de l'hôpital
|
Source : nous même
Figure No 9 : Diagramme de Gantt du
chronogramme de mise en place du projet de TBP
Délai (semaines)
Activités
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
11
|
12
|
13
|
14
|
15
|
16
|
17
|
18
|
19
|
20
|
21
|
22
|
23
|
24
|
25
|
26
|
27
|
28
|
Conception du TBP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Validation et déploiement du TBP au niveau des services
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Définition des modalités et d'administration du
TBP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Démarrage des actions préalables
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Evaluation de la mise en oeuvre des actions préalables
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Information et sensibilisation des utilisateurs du TBP
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Séance d'échange et d'harmonisation des
interprétations du contenu du TBP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Evaluation du suivi des modalités
et procédures d'administration du TBP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Séance de formation de l'équipe de suivi et
évaluation de la formation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
Evaluation de la formation
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Administration du TBP et alimentation des indicateurs.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sources : nous même
Activité critique : activité dont le
retard entraîne le retard de tout le projet Activité non critique
: qui a une marge de temps libre
III.1.7.2. Les mesures d'accompagnement de la mise en place
du TBP
Les mesures d'accompagnement de la mise en place du
TBP ont pour rôle d'optimiser ses avantages. Ces mesures peuvent
même être considérées comme des facteurs de
succès du TBP. Pour l'HPD, nous retiendrons trois mesures qui nous
semblent nécessaires à l'optimisation des résultats qu'on
est en droit d'attendre du TBP. Il s'agit de la responsabilisation des acteurs,
la communication des informations de base et l'établissement des liens
entre la Direction et les services.
III.1.7.3. La formation et la responsabilisation des
acteurs
Les responsables des services qui sont les acteurs
principaux doivent être formés à la méthode de
conception de cet outil de gestion. Ils doivent être à même
de déterminer les variables d'action liées à leur service,
les objectifs et les indicateurs. Ils doivent également être
capables d'élaborer les plans d'action stratégiques
conformément à la stratégie globale de
l'organisation.
La capacité des cadres à conceptualiser
leur propre outil de gestion est importante. Si d'une part, on considère
que les objectifs et les indicateurs sont variables selon les services, il faut
pouvoir les adapter sans cesse aux orientations de l'hôpital ; d'autre
part, cette capacité de conceptualiser accroît la
responsabilisation des cadres.
En effet, être responsables c'est être
capable de voir automatiquement les conséquences des actes que l'on
pose. L'élaboration de la stratégie de leurs services ou des
leurs plans d'action permettra aux responsables de voir d'une façon plus
claire, les impacts positifs et négatifs que peuvent avoir leurs
actions. Cela réduirait considérablement les risques d'erreurs de
gestion et d'améliorer la performance de l'organisation.
Mais la mise en oeuvre du tableau demande, à n'en
point douter, l'accès aux sources d'information.
III.1.7.4. Communication des informations de base par
intranet
L'hôpital principal de Dakar est une structure
sanitaire organisée en processus. Il existe une
interaction
étroite entre les services. Chaque service constitue une source
d'information dont
le département d'information
hospitalière (DIH) a besoin pour améliorer la fluidité de
la circulation des informations. La transmission de l'information de
façon informelle peut être sources de problèmes. En effet,
un responsable peut être trop occupé ou absent un moment où
son collègue d'un autre service a besoin d'une information. Ce
problème peut être résolu par le service d'information qui
stocke toutes les informations et les fournit selon le besoin.
Sur le plan technique, l'intranet améliore la
gestion de l'information dans l'organisation :
- il favorise un accès plus convivial à
l'information ;
- la mise à jour de l'information sur la base
Internet suffit pour que toute la structure voit l'information
actualisée.
Sur l'aspect fonctionnel, l'intranet permet :
- une meilleure visibilité de l'organisation
;
- des remontées d'informations stimulées
par plus de partage et de valorisation de l'information.
A l'HPD, le DIH gère une grande quantité
d'information qu'il distribue selon les besoins des services. Sa cellule
informatique qui est bien équipée s'occupe de cette distribution
de façon instantanée. Les informations peuvent être par
exemple les droits constatés (chiffre d'affaires), les
résumés d'unités médicales (RUM), les
résumés de sorties standardisées (RSS), la facturation
selon les types de clients, la progression de la masse salariale,
...
bref, les informations intéressant plus d'un
service.
L'HPD est le numéro un des structures
sanitaires du Sénégal et le pole de référence pour
beaucoup de pays de la sous région Ouest Africaine. Mais avec toute
cette performance, il y a des domaines dans cette structure qui ont besoin
d'améliorations. C'est sur quelques un de ces points que nous proposons
des recommandations.
RECOMMANDATIONS
Tel que conçu, le TBP de l'HPD, se
révèle un véritable instrument de gestion tenant compte de
tous les aspects de l'organisation. Nos recommandations portent surtout sur le
système de management.
Pour atteindre les objectifs du TBP, il est indispensable
que des changements s'opèrent :
> Accepter de penser autrement (bouleversement de la
culture d'entreprise, des habitudes et des styles de management) ;
> Repenser la structure relationnelle entre
Directeur, collaborateurs et agents. C'est pour cela qu'il est indispensable
que le responsable soit un suiveur en chef, c'est-à-dire un
intégrateur, un faciitateur. La devise d'un tel
responsable est :
- être ensemble est un début
;
- rester ensemble constitue le progrès
;
- travailler ensemble est la clé du
succès.
Au niveau de la prise de décision (la direction)
:
- identifier rigoureusement les problèmes avant la
tenue des réunions - faire la revue de la direction de façon
trimestrielle
- faire des réunions semestrielles pour
l'évaluation du système qualité.
Au niveau du déploiement de la stratégie
:
C'est de la stratégie adoptée par
l'hôpital que découlent les plans d'actions et les moyens à
mettre en oeuvre afin de réaliser l'objectif global. La stratégie
agit comme un élément catalyseur qui devrait justifier les
actions de tous les acteurs de l'organisation. Ainsi nous proposons
:
- d'informer tous les responsables sur la
stratégie globale de l'hôpital
- d'élaborer et actualiser la carte
stratégique ;
Nous pensons que si cela est fait, il permettra de
déployer la stratégie à tous les échelons de
l'hôpital et naîtra une synergie d'action quelque soit le
niveau.
Au niveau des agents :
Vu les faiblesses constatées, nous recommandons
:
- mettre en place un système de motivation
basé sur la performance des agents ;
- mettre un accent particulier sur la formation des
agents aux NTIC et aux nouvelles techniques de gestion
CONCLUSION
La conception du tableau de bord prospectif de la
Direction de l'Hôpital Principal de Dakar, Thème de notre
mémoire, visait comme :
- objectif général : améliorer le
système de management de la performance par la mise en place d'un
tableau de bord prospectif ;
- objectifs spécifiques :
· Identifier les axes du pilotage de la performance
;
· Elaborer des indicateurs de performance selon les
axes du TBP ;
· Concevoir un plan de déploiement de la
stratégie au niveau des unités opérationnelles
;
· Proposer un plan de mise en place du
TBP.
Nous pensons avoir atteint nos objectifs. Toutefois ce
travail peut être amélioré car le TBP n'est pas
figé, il évolue en même temps que les entreprises et le
style de management.
En effet, le TBP n'est qu'un reflet de la
stratégie et du système de management des organisations. Sa
construction ne détermine pas son succès dans l'entreprise, mais
plutôt l'implication de tous les acteurs à sa mise en place et le
respect des règles qui le régissent.
L'utilisation du TBP peut permettre à l'HPD de
s'orienter résolument vers un véritable système de
management et de mesure de la performance qui lui fera optimiser ses ressources
tout en produisant des soins de haute qualité. Cette utilisation
permettra également de créer une émulation et une synergie
nécessaires à la réalisation des objectifs
stratégiques.
En tant que stagiaire, nous avons retiré le
plus grand avantage de notre stage pendant lequel ce travail a
été réalisé. Nous avons sérieusement
été encadrés et plongé dans ce travail réel
qui nous a permis de comprendre l'usage de certains outils de gestion que nous
avons théoriquement au CESAG.
GLOSSAIRE
Action << Ce que l'on fait, manifestation
concrète de la volonté de quelqu'un, d'un groupe. »
Actionneur << Facteur, ou ensemble de facteurs, sur lequel on peut agir
afin de faire évoluer tout ou partie d'un système ou d'un
processus »
But << Fin que l'on se propose d'atteindre,
objectif. »
Communiquer << Donner connaissance, faire partager
à quelqu'un. »
Indicateur << Un indicateur de performance est une
donnée quantifiée mesurant l'efficacité d'un processus en
rapport avec un objectif ou une norme déterminé au
préalable. »
Mission << But élevé, devoir
inhérent à une fonction, une profession, une activité et
au rôle social qu'on lui attribue. »
Moyen << Ce qui permet de faire quelque chose.
»
Objectif << But, cible que quelque chose doit
atteindre. »
Performance << Résultat obtenu dans
l'exécution d'une tâche. »
Performant << Capable de bonnes ou de très
bonnes performances ; compétitif. » Piloter << Etre aux
commandes de, diriger. »
Prospectif << Orienté vers l'avenir.
»
Stratégie << Art de coordonner des
actions, de manoeuvrer habilement pour atteindre un but. » Tableau de bord
<< Ensemble des renseignements, statistiques et graphiques, permettant
dans une entreprise de vérifier la bonne marche des différents
services. »
Vision << Manière de voir, de concevoir, de
comprendre quelque chose. »
Bibliographie
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diriger dans un contexte incertain ; Editions d'organisation
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13. PETER F. et al ; fiche de lecture ;
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15. SELMER C. (2003) ; Concevoir le tableau de bord :
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2ème édition ; Paris ; Editions DUNOD
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contrôle, de pilotage et d'aide à la décision ; Paris :
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