2.1.3 Résumé des études
antérieures
Plusieurs auteurs ont abordé la problématique
des abandons de la vaccination. Notre revue de la littérature a permis
de retenir quelques écrits à ce sujet.
SAWADOGO S., [21] dans une étude
portant sur les causes des abandons de la vaccination des enfants de 0 à
11 mois au Burkina Faso et qui a porté sur un échantillon de
11080 enfants de 12 à 23 mois et 11293 mères d'enfants de 0
à 11 mois avait obtenu les résultats suivants :
- Un taux d'abandon entre BCG et VAR de 20.71% au niveau
national et 15,96% dans la région du centre -Est
- L'utilité de la vaccination était connue
à 94.4% par les populations en ville.
- Aucune maladie cible n'a pu être citée par 14% des
mères
- Les raisons de non vaccination étaient
essentiellement liées à la méconnaissance de l'importance
de la vaccination et du calendrier vaccinal ainsi que les contraintes
familiales.
- les résultats des focus groupes qu'il a
réalisés montraient que les mères étaient
satisfaites des services de vaccination (bon accueil, convenance des horaires
de vaccination).
BOLANDA D., TALANI P., NAZABA P. et coll.
[22], dans une enquête de couverture vaccinale sur la
rougeole à Brazzaville portant sur un échantillon de 468 enfants
de 9 à 23 mois dans deux types de quartiers (urbaines et
périurbaines), avaient trouvé que le manque d'informations et la
méconnaissance du calendrier vaccinal constituaient les raisons
majeures de non vaccination chez 80% des mères
interrogées. La même étude a montré une couverture
vaccinale plus élevée en zone urbaine.
OUEDRAOGO E., [23] dans une étude
ayant porté sur 212 mères d'enfants de 12 à 23 mois dont
154 en zone urbaine a trouvé que cellesci étaient satisfaites de
l'accueil par les agents vaccinateurs (88,5%) ; la plupart d'entre elles
(84.5%) savaient qu'il faut réaliser cinq contacts vaccinaux pour
immuniser l'enfant. Seulement 7,4% des mères connaissaient toutes les
maladies cibles du PEV. Elles étaient polygames dans 66.7% des cas et
exerçaient des activités au foyer dans 65.9% des cas.
MAGATTE M. et coll., [24] au
Sénégal, dans une enquête exhaustive de type transversale
sur les abandons de la vaccination auprès de 562 mères d'enfants
de 10 à 23 mois, ont trouvé que la proportion des enfants
complètement vaccinés avait un lien statistique avec les
connaissances des mères sur le calendrier vaccinal, le sexe de
l'enfant.
OUEDRAOGO L. T. et coll., [25] au Burkina
Faso, dans une étude transversale sur les déterminants du non
respect du calendrier vaccinal ayant concerné 384 mères d'enfants
de 0 à 11 mois et 54 prestataires de santé, ont trouvé que
les mères d'enfants étaient satisfaites de l'accueil ( 93,1%), du
temps d'attente ( 63,2%), des horaires et programmes des séances de
vaccination (98,2%). Les avantages de la vaccination étaient
également bien connus (75,5%). Les connaissances des mères sur le
calendrier vaccinal et les maladies cibles étaient insuffisantes (17,7
%).
Dans la revue approfondie du PEV au Burkina Faso
[20], les auteurs ont procédé par une
enquête transversale par sondage en grappes à plusieurs
degrés pour l'évaluation de la couverture vaccinale.
Un échantillon de 13230 mères d'enfants de 12
à 23 mois a été enquêté. Les auteurs ont
obtenu les principaux résultats suivants :
- la majorité des mères était
analphabète (89,9%)
- La proportion des enfants de 12 à 23 mois ayant
reçu une série complète de vaccination était de
85,5% selon les informations du carnet,
- Le taux d'abandon global était en moyenne de 5,1%
pour le pays et de 3,4 pour la région du Centre-Est,
- Les parents connaissant les cinq contacts requis par enfant
étaient de 34.2% ; leurs principales sources d'information sont les
agents de santé, les ASC, la radio.
- La non disponibilité des vaccins, l'inadaptation des
horaires de vaccination, la non disponibilité de l'agent vaccinateur, le
long temps d'attente, le mauvais accueil ainsi que le coût de la
vaccination ont été évoqués par les mères
comme raison de non vaccination des enfants.
Selon le guide pratique des fondements de l'immunisation
[17], certaines personnes reçoivent un ou des vaccins
mais ne souhaiteraient pas se représenter car elles n'ont pas
apprécié les services reçus pour les raisons suivantes :
une longue file d'attente, mauvais accueil par le personnel de santé
(impolitesse et l'indifférence du personnel), les frais non
autorisés facturés et indument perçus par les
prestataires, le manque de vaccins ou autres fournitures.
JENNIFER N. et coll. [26], dans une
enquête démographique aux philippines ayant concerné 1324
mères d'enfants de 12 à 23 mois ont étudié la
relation entre les caractéristiques individuelles et les variables
communautaires avec le statut vaccinal des enfants. Le niveau d'instruction des
mères, le rang de naissance de l'enfant, le lieu de
résidence (milieu rural) étaient associés
à la vaccination complète de l'enfant. Par contre, le sexe de
l'enfant, le nombre des enfants de moins de 5 ans dans la famille, la religion,
le nombre de coépouses n'étaient pas significativement
associés à la vaccination complète des enfants. La
même étude a trouvé que les mères étaient
âgées en moyen de 29 ans et 20% d'entre elles avaient au moins 2
enfants de moins de 5 ans en charge.
SIA D., KOBIANE J.F., SONDO B.K., FOURNIER P.
[1], dans une étude ayant comporté un
échantillon de 805 enfants de 12 à 23 mois ont trouvé que
les facteurs individuels suivants étaient associés à la
vaccination complète des enfants :l'éducation des parents, la
multiparité, le rang de naissance de l'enfant, l'utilisation d'une
source d'information, l'accessibilité financière, l'occupation
des mères et leurs conjoints, le niveau de vie, et enfin la
continuité des soins prénataux et l'accouchement
assisté.
SAVADOGO M. [27], dans une étude sur
les déterminants des abandons de la vaccination chez les enfants de 0
à 11 mois dans le district sanitaire de Tenkodogo, a
procédé par un tirage aléatoire d'un village par FS et
interviewé 232 mères d'enfants de 12 à 23 mois sur leurs
connaissances . Les résultats auxquels il est parvenu montraient que
88.1% d'entre elles ne connaissaient pas l'âge d'administration du vaccin
anti-rougeoleux ; les maladies cibles du PEV étaient insuffisamment
connues. Dans la même étude, il est également ressorti que
39,22% des mères ont cité la rougeole comme maladie cible du PEV
et que 25% ne connaissent pas l'âge auquel l'enfant doit terminer sa
vaccination.
FAYE A., SECK I., DIA AT. [9], ont
étudié en milieu rural Sénégalais les facteurs
d'abandon de la vaccination sur un échantillon de 562 mères
et pères d'enfant de 10 à 23 mois. Ils ont trouvé que
le temps d'attente
ainsi que l'accueil étaient jugés satisfaisants.
La maladie la plus connue était la rougeole (58,5%) et seulement 38,1%
des parents connaissaient le calendrier vaccinal.
MAKOUTODE M. et coll. [28], ont
exploré en 2006 l'influence de certaines caractéristiques
parentales sur la couverture vaccinale des nourrissons au Bénin. Ils
avaient constitué un échantillon des 438 parents d'enfants de 12
à 23 mois choisis aléatoirement par la technique de grappes dans
cinq communes. Les principaux résultats auxquels ils étaient
parvenus se présentent comme suit :
· Aucun parent ne connaissait toutes les maladies
évitables par le PEV
· Seulement 3% des parents connaissaient cinq (5) des neuf
(9) maladies
· les parents qui connaissaient le calendrier des cinq
contacts vaccinaux représentaient 24,7%
· Le niveau de connaissances des parents a
été jugé faible dans 70%
· La qualité des services de vaccination a
été décriée dans 11,1% KABORE J. [29]
dans une étude sur les déterminants du taux d'abandon
élevé entre les vaccinations du BCG et du VAR dans le DS de
OUAHIGOUYA en 2006 a procédé par un tirage au sort des enfants de
12 à 23 mois sur la base des cahiers de vaccination par village pour
constituer son échantillon. Les parents des enfants étaient
ensuite interrogés. Il avait trouvé un taux d'abandon de 21.14%.
Les mères, elles étaient en majorité des femmes au foyer
(90.78%) et âgées de 15 à 38 ans avec une moyenne de 27.5
ans. Les avantages de la vaccination étaient connus dans 95.74% des cas.
Seulement 17.73% d'entre elles connaissaient les cinq contacts
25
vaccinaux requis par enfant. L'accueil a été
jugé mauvais (65%) et le temps d'attente long (59.93%).
BOA A. [30] dans une étude
anthropologique en Côte d'Ivoire avait trouvé que les populations
ne connaissaient pas les noms des maladies cibles du programme de vaccination.
La vaccination y était comprise comme un acte curatif. Dans la
même étude il a montré que les réticences des
populations face à la vaccination étaient en partie liées
aux incompatibilités entre le calendrier vaccination et les occupations
des populations. Selon la même étude la plupart des agents de
santé vaccinent sans indiquer aux populations contre quelle maladie ils
leur administrent les vaccins.
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