Banques et croissance économique( Télécharger le fichier original )par Odilon Modeste ALAVO Université d'Abomey Calavi- Bénin - Master recherche en sciences économiques 2009 |
CHAPITRE I :CADRE THEORIQUE ETMETHODOLOGIQUE DE L'ETUDECe premier chapitre comprend deux sections. La première section présente les fondements sur lesquels repose ladite étude à savoir : la problématique, les objectifs, les hypothèses de recherche et la revue de littérature. La seconde section quant à elle présente le modèle retenu et définit la démarche méthodologique que nous entendons suivre pour atteindre nos objectifs. Section 1 : Eléments de base et revue de littératureCette section comprend deux paragraphes, dont le premier pose le problème de recherche ainsi que les objectifs et hypothèses ayant motivés cette étude, le second quant à lui met l'accent sur la revue de littérature. PARAGRAPHE 1 : Problématique, objectifs et hypothèses de RechercheCe paragraphe traite des éléments fondamentaux sur lesquelles repose cette étude. A. Problématique et intérêt de l'étude1. Problématique L'actualité mondiale sur la crise financière restaure l'analyse sur le rôle du système financier et particulièrement des Banques dans le développement économique. Cette analyse part au début du XX ième siècle avec les contributions de Schumpeter sur l'importance des banques et leur apport bénéfique à la croissance à travers le financement de l'innovation. Ce rôle capital des banques a pourtant été ignoré par les modèles traditionnels de la croissance notamment le modèle Néoclassique. En effet, La croissance dans le modèle de Solow est déterminée principalement par le progrès technique qui a la particularité d'être exogène. Ce qui veut dire qu'il n'a pas besoin d'être financé. Ainsi, il est indépendant de l'évolution de l'épargne et par ricochet de la Banque. Ce n'est qu'à partir des modèles de croissance endogène que l'intégration des banques dans l'analyse de la croissance est rendue possible puisque le progrès technique n'est plus analysé comme précédemment, il devient endogène. Les modèles de croissance endogène, s'inspirent fondamentalement de la théorie de l'intermédiation financière et des travaux de Goldsmith (1969), Mc Kinnon (1973) et Shaw (1973) sur l'interaction entre la sphère réelle et la sphère financière , pour estimer la relation entre les banques et la croissance. L'idée principale qui ressort, révèle que le développement des banques a un effet positif sur la croissance économique parce qu'il permet d'allouer une plus grande quantité d'épargne aux investissements. Toutefois, La théorie révèle également que les banques à l'exception des autres intermédiaires financiers ont la possibilité d'accorder des crédits pour financer les investissements sans épargne préexistante grâce à leur pouvoir de création monétaire. Cette considération qui fait la spécificité des banques inspire des conclusions nouvelles, moins satisfaisantes, sur le lien entre les banques et la croissance. Il suffit seulement de se référer à l'histoire pour appréhender les aspects négatifs de l'activité bancaire sur la croissance. A cet effet, nous pouvons citer trois crises majeures susciter par les dérives de l'activité de crédit des banques : - la crise de l'endettement des pays en voie de développement à la fin des années 1970, - la crise de l'immobilier des années 80 et plus récemment, - la crise des subprimes. Ces crises ont eu des effets pernicieux sur les économies et ont contrarié sans aucun doute les possibilités de croissance économique des pays concernés. Par exemple, la crise de l'immobilier des années 80 a entraîné seulement aux USA, la défaillance de 747 Banques. Le coût total de la crise a été évalué à 160,1 milliards de dollars dont 124,6 ont été payé par les contribuables américains1. Cette crise a d'ailleurs contribué largement au déficit du budget américain. Les effets de cette crise se sont ressentis jusque dans les années 90 ; avec la fermeture, la mise sous tutelle, la restructuration de plus de 1600 Banques et prêteurs2. En ce qui concerne la crise actuelle, les effets attendus sont aussi sombres. En effet 700 milliards de dollars us doivent être mobilisés pour secourir les banques américaines et plusieurs autres miliards d'euros pour venir en aide aux banques européennes. Depuis le début de cette crise, il a été constaté par les groupes financiers, la perte de quelques 148000 emplois dans le monde. Comme pour dire que cette crise dépasse déjà la sphère des pays directement concernés. En Afrique par exemple, l'une des plus grandes économies du continent : le Nigeria, a enregistré en l'espace d'un mois une perte de 649 milliards de nairas au niveau de la bourse des valeurs du Nigeria. A cela s'ajoute, de susceptibles pertes de recettes pétrolières à cause des baisses de commande prévues, en l'occurrence celles de la Chine. En ce qui concerne l'autre géant africain, à savoir l'Afrique du Sud, c'est sa monnaie le rand qui subit une forte dépréciation de 40%3. Le tableau ainsi peint justifie la révision à la baisse des prévisions sur la croissance de l'Afrique, passant ainsi de 7 à 5 % en 2009 4.Au regard de cette réalité, il serait judicieux d'analyser profondément les effets de l'activité bancaire sur la croissance économique. Ainsi, on se pose la question principale de savoir : Quels sont les effets de l'activité bancaire sur la croissance ? Autrement dit, la variance observée dans les variables concernant les Banques permet-elle d'expliquer l'évolution des différents taux de croissance de Long Terme du PIB par tête ? 1 Selon l'observateur de l'immobilier n°41-42 du 05/1999, P.3 2 Voire observateur de l'immobilier n°41-42 du 05/1999, P.3 3 Tiré du site http:// www.casafree.com/modules/news/article.php 4 FMI, perspectives de l'économie mondiale et base de données du département Afrique Les éléments de réponse à ces questions posées font l'objet des chapitres, sections et paragraphes suivants du présent mémoire dont le but est d'étudier la relation Banque-Croissance. 2. intérêt de l'étude Les interrogations énumérées ci-dessus et les concepts s'y afférents constituent les préoccupations autour desquelles est bâtie la présente étude et permettront de valider ou non sur le plan empirique, les différentes constructions théoriques quant à l'analyse de la relation Banque- Croissance. En outre, la présente étude permet d'expérimenter un outil économétrique sans a priori théorique dans ce domaine de recherche : Les VAR, qui a l'avantage de prendre en compte les deux sens de la causalité Banque-Croissance. Ce qui nous permet de nous prononcer aisément sur la présomption d'une vision ambivalente. Par ailleurs, cette étude va permettre sans doute à des pays d'être renseignés au mieux sur l'impact de l'activité bancaire sur l'économie afin d'éviter tant que possible les crises et enfin contrôler la croissance économique, élément indispensable du développement. |
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