B. Limites et Suggestions
1. Limites et perspectives
La présente étude sans remettre en cause
essentiellement ses résultats comporte des limites en certains
points.
- Notre étude n'a pas pu faire ressortir les nuances
entre les deux échantillons en présence. Ce qui traduit des
comportements très proches en terme bancaire et financier plus
généralement. En effet Eric Bernard (2000) montre bien que les
pays en scène sont financièrement proches, avec une
capitalisation boursière supérieure à 12,5% du PIB. Ainsi,
d'autres travaux devraient considérer comme échantillon, des pays
ayant des écarts de développement financier grands. L'ensemble
des pays de la
zone UEMOA par exemple, peut servir d'échantillon
représentatif pour les pays en développement.
- Notre travail, pas souci du nombre de paramètres
à estimer, n'a pas intégré la plupart des variables
formellement considérées comme source de croissance (degré
d'ouverture, capital humain, stabilité politique ...)
- Notre étude n'a pas pu comparer les informations
contenues dans les statistiques financières internationales à
celles produites par les instituts nationaux de statistique. Les études
futures, pourraient s'employer à comparer les résultats provenant
de ces différentes sources. Pour notre part le choix des statistiques
financières internationales s'explique par la disponibilité des
données et la grande difficulté d'accès aux informations
statistiques nationales.
- Enfin, le modèle VAR étant un modèle
qui requiert beaucoup de données afin d'améliorer la
précision des estimateurs ; l'ajout d'une information
supplémentaire est toujours la bien venue. C'est pour cette raison que
les travaux prochains devront s'intéresser à des outils comme
l'économétrie bayésienne qui constitue un domaine
intéressant de recherches futures.
2. Suggestions
Notre étude a montré clairement l'influence
positive de l'activité de crédit des banques et les effets
positifs de la libéralisation financière sur la croissance.
Toutefois, il ressort que l'activité de crédit peut aboutir
à des conséquences non escomptées lorsqu'elle n'est pas
maîtrisée. Ce qui veut dire que l'instauration du contrôle
dans la gestion bancaire s'impose pour entretenir la croissance et
éviter l'inflation et la faillite bancaire.
Selon Johnson (1988), « un système bancaire
concurrentiel sera constamment incité à augmenter l'offre de
monnaie et par conséquent à alimenter l'inflation ». En
effet, au-delà de l'inflation, les banques augmentant l'offre de monnaie
en fonction des taux débiteurs de plus en plus élevés,
investissent dans des actifs à hauts risques et non
recouvrables. Il s'ensuit une crise d'illiquidité lors des retraits des
déposants. Partant, nous recommandons finalement pour atteindre la
croissance un système bancaire réglementé. Cette
réglementation doit prendre la forme de mesures prudentielles et de
surveillance, et ne doit pas constituer une limite à la concurrence
entre les banques elles mêmes d'une part, et d'autre part entre les
banques et les autres intermédiaires financiers.
En outre, la relation négative entre l'activité
Hors Banque et la croissance suggère aux Banques d'éviter les
activités pour lesquelles elles ne sont pas spécialisées,
en ce sens qu'elles augmentent leur vulnérabilité en augmentant
les risques auxquels elles font face. Ce qui peut avoir de graves
conséquences sur la croissance.
Par ailleurs, il appartient aux pays en développement,
comme le notre de reconsidérer la place du système bancaire dans
leurs perspectives de développement, puisque notre étude atteste
sans ambiguïté que la Banque est source de croissance.
Etant donné que l'existence d'une relation
évidente existe entre la croissance et la Banque, notre travail
suggère à nos différents pays d'entretenir la croissance,
qui, il va sans dire détermine le développement du secteur
bancaire, dont les conséquences sur la croissance ne sont plus à
démontrer. Ce qui permet l'amorce d'un cercle vertueux de la
croissance.
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