PARTIE III. CAS PRATIQUE : LA
GESTION DU RISQUE DE CONTREPARTIE DES PME A LA COMMERCIAL BANK-CAMEROUN
Nous avons vu que le risque de contrepartie est l'un des plus
importants auxquelles doivent faire face les banques et que sa mesure peut se
faire soit par le recours à des agences de notation externes, soit
à l'aide d'outils développés en interne par les banques.
Dans cette partie, nous présenterons les outils de
gestion du risque de contrepartie utilisés à la Commercial
Bank-Cameroun. À travers un cas pratique, nous ressortirons les limites
du modèle mis en place et ferons des propositions en vue de son
amélioration.
CHAPITRE I. ANALYSE PRATIQUE DE LA
POLITIQUE D'OCTROI DE CREDIT A LA COMMERCIAL BANK-CAMEROUN
L'intermédiation constituant le coeur de métier
du banquier, les décisions d'octroi de crédit au sein des banques
doivent résulter d'analyses précises sur la base d'un cheminement
méthodique. Ainsi, dans la première partie de ce chapitre nous
ferons une présentation de la Commercial Bank-Cameroun et dans la
seconde nous expliciterons la procédure d'octroi de crédit au
sein de cette banque.
SECTION I. Présentation du
cadre de l'étude
Paragraphe I.
Historique et activités de la Commercial Bank-Cameroun
Créée le 27 Novembre 1997 sous l'initiative du
Groupe Fotso et avec le soutien d'opérateurs économiques
nationaux, d'organismes financiers et d'actionnaires privés, la
Commercial Bank-Cameroun avec un capital initial de 3 milliards de F.CFA, s'est
rapidement faite une place de choix dans le paysage bancaire camerounais.
Sous Administration Provisoire depuis novembre 2009, la
Commercial Bank-Cameroun avec un capital actuel de 7 milliards de F.CFA, a un
réseau qui s'étend non seulement au Cameroun mais aussi au Tchad,
en Centrafrique, à Sao Tomé et Principe et en Guinée
Équatoriale, à travers les filiales de la holding CFH.
Autour du siège de la CBC à Douala Bonandjo
inauguré en novembre 1997, se greffent les agences d'Akwa ouverte en
septembre 2003 et de Bonabéri inaugurée en novembre 2005,. Dans
la ville de Yaoundé, la CBC dispose de deux agences, une à
l'avenue Kennedy ouverte en janvier 1998 et l'autre à Mokolo ouverte en
2007. La ville de Bafoussam compte une agence ouverte en février 1998,
celle de Garoua une agence ouverte en octobre 1998 et enfin la ville de Maroua
comporte une agence ouverte en 1998.
La Commercial Bank-Cameroun se veut être une entreprise
qui, par ses interventions multiformes, participe pleinement à l'essor
économique des pays dans lesquels elle est présente. Elle
accompagne tous les acteurs de la vie économique dans la
réalisation de leurs projets quotidiens.
Ainsi, cette entreprise s'est fixée pour principaux
objectifs de :
· Soutenir les opérateurs économiques dans
leurs activités courantes ;
· Concevoir et mettre à la disposition des clients
des financements spécifiques et compétitifs ;
· Faciliter les transactions par des moyens de paiement
sécurisés et performants ;
· Fournir un service de qualité grâce
à une technologie de pointe ;
· Contribuer à la lutte contre la pauvreté
et le développement économique au travers de financements de
projets créateurs de richesses et d'emplois.
L'organisation de la CBC est détaillée dans le
paragraphe ci-après.
Paragraphe II. Organisation interne
La CBC est organisée autour de trois directions
principales à savoir la direction en charge des risques et engagements,
la direction de l'exploitation et la direction chargée des
opérations et supports que nous présenterons plus amplement dans
les paragraphes suivants.
Au sein de la direction générale adjointe en
charge des opérations et support, on retrouve :
· La direction
administrative et de supervision des
agences « DASA »
Avec ses pôles systèmes d'information,
organisation et qualité, moyens généraux et contrôle
de premier niveau, la DASA a pour mission d'apporter aux divers acteurs de la
banque le support logistique nécessaire. Elle veille à
l'amélioration constante de l'organisation et des processus, ainsi
qu'à la fluidité des relations client-fournisseur interne. Elle
est garante des actifs de la banque, qu'il s'agisse des hommes, des biens
meubles et immeubles, ou qu'il s'agisse des progiciels et logiciels, des
applicatifs et de l'ensemble des avoirs tangibles. Elle participe activement
à la conduite des projets structurants ou transversaux.
· La direction
centrale de la comptabilité et des finances
« DCCF »
La Direction Centrale de la Comptabilité et des
Finances a pour mission l'organisation et la supervision de l'ensemble des
fonctions comptables et financières de la banque. Elle est responsable
de la communication financière et fournit à la direction
générale des outils d'appréciation et d'aide à la
décision. Dépendante hiérarchiquement de la direction
générale adjointe chargée des opérations et
supports, elle comprend une sous-direction comptabilité et une
sous-direction contrôle de gestion. La sous-direction comptabilité
comprend elle-même un département de comptabilité
générale et un département en charge de la
comptabilité pool agences et de la surveillance permanente des comptes.
Quant à la sous-direction contrôle de gestion, elle est
subdivisée en deux départements, un en charge du budget et du
contrôle budgétaire et un chargé des études et du
suivi des performances.
· La direction
centrale des opérations « DCO »
Dépendant hiérarchiquement de la direction
générale adjointe chargée des opérations et
support, la direction centrale des opérations a pour mission d'assurer
le traitement back-office de l'ensemble des opérations de la banque. A
ce titre, elle est garante des standards de qualité des prestations
rendues à la clientèle.
La direction générale adjointe en charge de
l'exploitation est quant à elle subdivisée en :
· La direction des
métiers spécialisés
Dans cette direction sont regroupées les
activités de commerce extérieur, de la trésorerie, de
transfert d'argent, et les activités de marché. La mission
principale de cette direction est de renforcer la contribution de ces
différentes activités à la croissance du Produit Net
Bancaire (PNB) de la CBC. Ainsi, en assurant le développement des
activités commerciales spécialisées, elle constitue un
centre de profit par le développement de la capacité des
métiers spécialisés à générer des
commissions et à accroitre le PNB de la banque. Elle comprend deux
subdivisions :
· Une sous-direction « opérations
internationales » elle-même comprenant un service documentaire
et un service transfert ;
· Une sous-direction trésorerie comprenant un
service « reporting et rapprochement », un
« service trading et marchés » et un service
« relations bancaires et financières » ;
· Un département en charge des opérations
« Western Union » ;
· Un service en charge des services et des marchés
financiers.
· La direction centrale
d'exploitation « DCEX »
Dépendant hiérarchiquement de la direction
générale adjointe chargée de l'exploitation, la direction
centrale d'exploitation est responsable du déploiement efficace de
l'ensemble de l'activité commerciale de la banque. Entièrement
tournée vers la clientèle commerciale et le marché, ses
fonctions recouvrent le développement du fonds de commerce de la banque,
le pilotage et l'animation de l'action commerciale des régions, et la
gestion en premier ressort des risques résultant de la
clientèle.
· La direction juridique/
conformité
Avec ses subdivisions juridique, contentieux et Lutte
Anti-Blanchiment « LAB », la direction juridique et de
conformité est en charge des différends qui peuvent exister entre
la banque et les parties avec lesquelles elle est en contact. A cet effet, elle
s'assure du bon déroulement des procédures relatives au
précontentieux et au contentieux.
Aux côtés des directions en charge de
l'exploitation et des directions en charge des opérations et support, on
retrouve :
· la direction des risques et engagements
« DRE »
Placée sous l'autorité de la direction
générale, le rôle de la direction risques et engagements se
situe au centre de la décision d'octroi des crédits à la
clientèle. A ce titre, elle est garante de l'application de la politique
de la direction générale sur les risques de crédit et les
autres risques bancaires. Cette direction a donc la charge de conduire la
politique des risques de la banque, d'émettre des avis techniques sur
les dossiers de crédit et de veiller à la bonne application des
décisions (notifications, mises en place des crédits,
déclassements, conditions rogatoires...).
· Le contrôle
général « CG »
Placé sous le contrôle hiérarchique de la
direction générale et sous le contrôle fonctionnel du
comité d'audit et du conseil d'administration, le contrôle
général exerce au sein de la banque une double mission
d'assurances et de conseil.
Il assure par ailleurs le secrétariat du comité
d'audit du conseil d'administration.
A travers les missions d'assurance, le conseil
général examine :
· La régularité et la conformité des
opérations ;
· Le respect des procédures, et des
réglementations comptables, financières, sociales, fiscales ou
juridiques ;
· La pertinence du dispositif de contrôle interne,
à tous les niveaux ;
· La qualité et la performance du système
d'information ;
· L'efficacité de l'organisation en place, et
l'utilisation optimale des ressources ;
· Les limites en matière de risques.
Les missions de conseil consistent en des recommandations,
propositions concrètes, ayant pour objectif de créer de la valeur
ajoutée et d'améliorer le fonctionnement de la banque.
Après avoir présenté l'entreprise dans
laquelle nous avons été accueillie, il importe maintanant de
faire le point sur la procédure d'octroi de crédit et la gestion
du risque en son sein.
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