2.1.4 L'Immersion sur terrain
et gestion de la position du chercheur
2.1.4.1.
L'immersion sur terrain
Notre immersion sur terrain s'est réalisée
grâce à la lettre de recommandation de stage
délivrée par l'Ecole de Criminologie de l'Université de
Lubumbashi. L'immersion sur terrain comme le dit Mazwan Kelunga (2008 :
60), «est une épreuve difficile particulièrement pour un
chercheur extérieur puisqu'elle pose des attitudes à prendre
».
A ce propos Kienge Kienge (2005 102-110), « explicite
en montrant qu'elle rend compte de son expérience vécue et des
attitudes prises dont le programmatisme (stratégie de la langue, celle
du coca) et la flexibilité dans l'emploi du temps ». (2005
:102-110)
En ce qui nous concerne, notre intégration dans le
milieu a été facilitée par notre statut d'agent de l'Etat
(migration) à travers bien sur les différentes fonctions de
responsabilité assumées à la frontière de
Kasumbalesa, à la frontière de Sakania et dans la ville de
Lubumbashi.
En tant que client de la douane dans le cadre de
dédouanement des véhicules ; nous avons été en
contact avec le partenaire de la douane (le déclarant) maîtrisant
bien le jargon et le rouage de la douane tant de Kasumbalesa que celle de
Lubumbashi. Comment avons-nous géré notre position de chercheur ?
2.1.4.2.
Gestion de la position du chercheur
Ici nous voulons montrer l'attitude prise sur terrain en notre
qualité de chercheur
a) Chercheur participant :
En nous insérant dans le milieu, le stage nous a permis
de nous intégrer dans le milieu professionnel où nous avons
joué le rôle du stagiaire. Ce statut nous permettait de participer
au travail du douanier à travers diverses tâches, comme
l'assistance au déchargement de la marchandise chez le client,
l'interpellation à kisanga de containers communément
appelés kapiri, nom du lieu où sont fabriqués ces
containers, etc.
A titre d'information, ces containers sont ceux
fabriqués à kapiri en tanzanie et attendent les marchandises en
provenance de l'Asie mais qui sont déchargés en Tanzanie pour
être recharger au même lieu à la destination de kasumbalesa.
Il s'agit des containers ne répondant pas aux normes internationales
(codification et numérotation) et qui, par conséquent,
constituent une ressource financière pour le douanier qui estime au vu
de la marchandise le taux du tarif douanier à appliquer.
En conséquence, ceci donne lieu à une
négociation entre le douanier et le propriétaire (physique ou
moral) de la marchandise.
La position du chercheur participant a été pour
nous un atout qui nous a facilité la mise en oeuvre de l'observation.
b) Chercheur observant et observé
En qualité de stagiaire connu, nous avons d'abord
été observant et à même temps observé. Cette
situation nous a amené à gérer notre position de chercheur
pour transcrire en cachette les données de l'observation pour ne pas
éveiller l'attention des observés.
Signalons aussi que pendant cette période de stage,
nous avions fournis un effort pour gagner la confiance de cadres et agents de
la douane.
La confiance étant gagnée dans ceux qui nous
ont connu tant à kasumbalesa qu'à sakania, nous les avons
facilité leurs sorties de notre pays par l'octroie d'un laissez-passer
gratis destinés aux fonctionnaires de l'Etat, aussi pour n'avoir pas
donné le vrai projet de notre mémoire.
Toutefois, ceci a été
révélé plus tard dans les entretiens menés en
dehors des heures de services, car un contrôleur m'invitant à
partager un repas avec lui m'a dit ceci : « En science, il n'y a pas de
tabou, et surtout que vous êtes étudiant d'un de mes meilleurs
professeurs de l'Université de kinshasa en la personne de Raoul Kienge
Kienge ».
Il sied de signaler que la langue de communication avec les
acteurs a été essentiellement le français auquel s'est
greffé le Swahili qui est la langue principale de la province du katanga
et un peu de lingala pour les douaniers venant fraîchement de kinshasa
et du Bas - Congo.
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