MINISTÈRE DE L'ÉDUCATION
NATIONALE
DIRECTION DE L'ENSEIGNEMENT SCOLAIRE
Service des formations
A
Mon père,
Tu m'as offert, le long de ta vie, le modèle
idéal que je désirais atteindre.
Ma mère,
C'est grâce à ta sagesse que j'ai pu tracer
mon chemin dans cette vie.
Mes soeurs et mes frères,
Merci pour vos encouragements et votre aide
incontournable.
Un grand merci a toutes mes familles qui ont
contribué au bon déroulement de ce mémoire.
C'est le moment où je devrais vous offrir le fruit
de mon travail, signe d'amour et de respect.
Mes meilleurs amis,
Merci pour les harmonieuses conditions de travail que vous
m'avez prodiguées.
A eux tous, je souhaite un avenir plein de joie, de
bonheur et de succès.
NASR ELAYECH
Ce stage a été effectué au lycée
secondaire ouled chamekh, Il entre dans le cadre des travaux
de recherche pédagogique.
Je tiens tout d'abord à exprimer ma
reconnaissance, de la manière la plus vive, mon encadreur
Monsieur le Professeur Mallek Rebei.
Merci pour les conseils précieux que
vous m'avez généreusement prodigués, pour votre
bienveillance et votre disponibilité tout au long de la période
du travail. Vos hautes qualités humaines et pédagogiques sont
pour moi un modèle et un idéal. Veuillez trouver ici l'expression
de notre profonde gratitude et notre grand respect.
Je saisis cette occasion pour présenter mes
fidèles remerciements et mes sentiments de respect à Mr
elArdhawi kouass inspecteur des collèges et des
lycées pour m'avoir ouvert la porte au centre de formation et des
formateurs de Gabés quand j'ai débuté mon travail de
recherche, pour son aide, pour son assistance et pour les remarques
constructives qu'il nous a signalées durant la phase de test de nos
expériences.
Je remercie aussi Mr Mohamed Habib Kerkeni
pour les conseils précieux qu'il m'a prodigués durant ces
derniers années.
J'adresse un vif remerciement à Mr Kamel
Khdhiri Le directeur du lycée d'Ouled- Chamekh pour l'aide
qu'il m'a apportée tout au long cette année scolaire .
Je tiens enfin à remercier tous les Enseignants de
Physique qui m'ont fait profiter de leur savoir et de leurs compétences.
Ainsi que tous les cadres et les dirigeants de la faculté des sciences
de Gabès et de Monastir.
Sommaire
Sommaire....................................................................................................4
Introduction Générale et
objectifs........................................................................7
Chapitre
I :................................................................................................10
Les principaux modèles
d'apprentissages.............................................................10
1.
Introduction :..........................................................................................11
2. Les courants
pédagogiques :.........................................................................12
2 .1. Le modèle transmissif
:.........................................................................12
2 .1.1. Brève description du modèle
transmissif : ..............................................12
2 .1.2. Rôle du
professeur :........................................................................12
2.1.3. Rôle de
l'élève :..............................................................................13
2.1.4. Avantages du modèle transmissif :
.......................................................13
2.1.5 Les limites du modèle
transmissif :.......................................................13
2.2 Le
Béhaviorisme :...............................................................................13
2.2.1 Introduction:
..................................................................................13
2.2.2 Implication du béhaviorisme pour un
enseignant :......................................15
2.2.3 Rôle de l'apprenant
:.........................................................................15
2.2.4 Avantages du behaviorisme
:...............................................................15
2.2.5 Les limites du
behaviorisme :...............................................................15
2.3. Le constructivisme :
.............................................................................16
2.3.1. Principes constructivistes et construction des
connaissances:.........................16
2.3.2. Implication du constructivisme pour un enseignant
:....................................16
2.3.3. Rôle de l'apprenant
:.........................................................................17
2.3.4. Avantages du
constructivisme:..............................................................17
2.3.5. Les limites du constructivisme
:...........................................................18
2.4.
Socio-constructivisme :.........................................................................18
2.4.1. Introduction
:.................................................................................18
2.4.2. Zone proximale de
développement :.......................................................20
Chapitre
II................................................................................................21
Approche
méthodologique..............................................................................21
1.
Introduction...........................................................................................21
2. Méthode hypothético-déductive
- Méthode
déductive :.........................................22
2.1. La méthode
hypothético-déductive :...........................................................22
2.2. La méthode
déductive :..........................................................................23
3. Méthodes traditionnelles (passives) -
méthodes nouvelles (actives) : .........................23
3.1. Les méthodes traditionnelles
(passives) :......................................................24
3.2. Les méthodes nouvelles
(actives) :.............................................................25
4.
Conclusion :...........................................................................................26
Chapitre
III..............................................................................................28
Les démarches
pédagogiques...........................................................................28
1. Les techniques
pédagogiques :......................................................................29
1.1. Définition :.........................................................................................29
1.2. Quelques techniques
pédagogiques :..........................................................29
1.2.1. La technique de
l'exposé :..................................................................29
1.2.2. La technique du
questionnement :..........................................................30
1.2.3. La technique de
l'observation :..............................................................30
1.2.4. Les techniques de groupe ou de
discussion :..............................................30
1.2.5. Les techniques utilisant
l'expérimentation :...............................................31
1.2.5.1. Les expériences de
cours :...............................................................31
1.2.5.2. Les travaux
pratiques :...................................................................31
2. démarche
pédagogique :.............................................................................31
2.1. Problème : Une situation
déclenchante :......................................................32
2.2. Point de départ a partir duquel on se propose
d'aboutir a la conclusion :................32
2.3. Expériences et/ou recherche documentaire et/ou
observation :.............................32
2.4.
Résultats :..........................................................................................32
2.5.
Conclusions :......................................................................................33
3. Scénarisation
pédagogique:.........................................................................33
3.1. Introduction
:......................................................................................33
3.2. Conception du scénario selon la démarche
d'investigation:................................33
3.3. Quelques exemples de démarche
d'investigation :...........................................33
Conclusion
Générale....................................................................................36
Références
bibliographiques .........................................................................39
Introduction Générale et objectifs
Introduction générale :
(Approche historique des théories de
l'apprentissage)
« La connaissance
est la plus petite passerelle d'ignorance que nous organisons et
classifions ».
Ambrose Bierce
Bien que chacun ait sa propre façon d'apprendre, de
comprendre et d'enregistrer l'information, tout apprentissage scolaire doit
aboutir à la réussite scolaire. En général, les
chercheurs ont identifié les profils d'apprentissage. Comment expliquer
alors ces profils d'apprentissage ?
Pour comprendre ces profils, il est important de savoir que
les apprenants qui ont un mode d'apprentissage correspondant le mieux au
système éducatif et de formation sont plus disposés
à faire une bonne scolarité et réussir leurs
études. Malheureusement, tout le monde n'a pas cette
prédisposition, et il est presque impossible au système scolaire
de s'adapter à chacun. Alors comment faire ? Dans ce cas, il est
très indispensable de découvrir comment on apprend,
c'est-à-dire comprendre le cheminement mental nécessaire pour
intégrer un savoir. Le grand problème est que ce processus est le
plus souvent inconscient pour chacun. Il faut connaître et
maîtriser ce processus à partir des profils d'apprentissage
L'élève a besoin d'être guidé dans
ses choix scolaires qui préparent son avenir professionnel. C'est avec
un bon choix correspondant à la capacité de l'élève
que la motivation peut donner le sens à ses apprentissages. Une
orientation exige une reconnaissance de certains repères pour se guider
dans sa marche ou pour mener vers un métier que correspondait le mieux
à ses capacités, à ses goûts et à sa
personnalité tout en tenant compte des possibilités d'emploi et
de sa situation familiale.
L'apprentissage consiste à acquérir ou à
modifier une représentation d'un environnement de façon à
permettre avec celui-ci des interactions efficaces ou de plus en plus
efficaces. Les théories de l'apprentissage constituent un très
vaste domaine, dont l'étude a été motivée
dès l'antiquité par la recherche de réponses aux
problèmes tels que ; Comment acquiert-on nos connaissances ?
Comment être certain de la validité de nos connaissances ? En quoi
l'enfant est-il autre chose qu'un adulte en miniature ? ...
Nous n'allons pas nous intéresser à ces
questions ni même à ces théories pour elles-mêmes,
mais en ce qu'elles peuvent nous être utiles pour préciser les
termes de notre problème.
Chapitre I
Les principaux modèles d'apprentissages
Chapitre
1
Les
principaux modèles d'apprentissages :
Ce premier chapitre de notre travail a pour objet la
présentation des concepts de base liés à la
pédagogie. Il sera ainsi question pour nous de définir et
présenter les différents concepts liés à la
pédagogie.
1. Introduction :
Le pédagogue était considéré comme
étant un esclave qui accompagnait l'enfant du maître à
l'école, lui portait ses affaires, mais aussi lui faisait réciter
ses leçons et faire ses devoirs puis qu'il était présent
pendant les cours. En d'autres termes c'est l'ensemble des méthodes et
des pratiques de l'enseignement et de l'éducation ainsi que toutes les
qualités requises pour transmettre un savoir quelconque. Parmi cet
ensemble de méthodes et de pratiques, quatre grands courants
pédagogiques,
2. Les courants pédagogiques :
Les courants pédagogiques forment chacun un ensemble
cohérent de notions portant sur leur nature, le nom de leur fondateur,
l'influence d'origine (philosophie, science, psychologie etc.), la centration
centré sur l'apprenant, la méthode, et le pédagogue.
On distingue quatre principaux courants pédagogiques à savoir le
transmissif, le behaviorisme, le constructivisme et le socio-constructivisme.
Chacun s'accorde pour attribuer à l'individu une capacité
essentielle : la capacité d'apprendre. Cependant, les points de vue
divergent quant à la nature des apprentissages.
2 .1. Le modèle transmissif :
2 .1.1. Brève description du modèle
transmissif :
Dans ce premier modèle, l'enseignant a pour mission de
transmettre à une classe d'élèves, supposé
homogène, un savoir académique, référencé.
Ce modèle
présent, transmissif et normatif domine
notamment dans le secondaire et présente comme ultime
dérive : un seul livre, un seul maître. La pédagogie
dite magistral ou transmissive contribue à renforcer la
dépendance de l'élève vis-à-vis du professeur,
relation de dépendance que nous pourrions illustrer par cette parole du
maître a l'élève : « écoute mois et
tu seras ». Cette conception de l'apprentissage,
héritée des pédagogies traditionnelles, est en fait
rarement exprimée et fonctionne comme une conception spontanée.
Ce modèle s'appuie sur le fait que l'apprenant n'a aucune conception
préalable du sujet traité (tête vide) et que le savoir est
reçu sans déformation tel que l'enseignant le perçoit
(tête pleine). Dans la pratique ces deux conditions ne sont pas toujours
vérifiées dans l'apprentissage ce qui induit les limites du
modèle. Si l'apprenant est attentif et motivé ce modèle,
économe en temps et en moyens, peut être efficace dans la
transmission de savoirs théoriques comme ressources internes d'une
démarche par compétences.
2 .1.2. Rôle du professeur :
Le rôle de l'enseignant est d'expliquer clairement..
Il choisit les bons exemples et les explications
appropriées.
Le programme est abordé séquentiellement.
La logique de la progression suit la logique du savoir.
La clarté de l'exposé est à sa charge.
L'exposé est progressif et ordonné en fonction
des pré-requis.
Des difficultés censées être
croissantes.
2.1.3. Rôle de l'élève :
L'apprenant se voit réduit au rôle passif de
récepteur, on considère l'être humain comme une cire molle
ou une bouteille vide que le maître aurait pour fonction de le remplir.
Le rôle de l'élève est d'écouter attentivement.
Qu'il soit attentif.
Qu'il soit régulier dans le travail et dans
l'effort.
Qu'il fasse preuve de bonne volonté.
Qu'il accepte de différer son besoin de
compréhension globale.
2.1.4. Avantages du modèle transmissif :
Le modèle transmissif présente l'avantage
d'être a la fois simple et économique, puisqu'un seul homme peut
enseigner a de nombreux apprenants le même savoir
référencé en même temps et dans un même lieu.
Toutefois, s'il peu parfois être justifié, notamment quand il
s'agit de transmettre des informations sur des données qui apparemment
ne nécessitent pas de prerequis particuliers, ce modèle a su
faire modèle ses limites.
2.1.5 Les limites du modèle
transmissif :
Les limites dépendent de la validité des deux
présupposés:
Si une conception initiale inadéquate existe elle
risque de ne pas être remise en cause, et d'interférer avec la
nouvelle connaissance. Ce qui est dit par l'enseignant n'est pas toujours
entendu de la même façon par tous les élèves.
2.2 Le Béhaviorisme :
2.2.1 Introduction:
Le behaviorisme est la science psychologique qui
s'intéresse uniquement au comportement observable de l'humain. Le
behavioristes considère le cerveau humain et comme une grande boite
noire dont on ne peu rien observer, c'est pour quoi ils ne s'en
intéresse pas. Les plus célèbres béhabioristes sont
B.F. Skinner et J.B. Watson sans oublier le
célèbre Pavlov et son chien, qui furent précurseur de la
pensée behavioriste. Voici d'ailleur le schéma de son
expérience :
Pavlov s'était rendu compte que lorsqu'on faisait
résonner un son de cloche au même moment que l'on présente
de la nourriture à un chien, celui-ci finissait par
saliver(réaction normal lorsqu'on présente de la nourriture) au
simple son de cloche, sans que de la nourriture soit donner. Il avait donc
découvert que l'on pouvait conditionner un animal à réagir
à un stimulus qui ne susciterait pas de réaction normalement.
L'approche du béhaviorisme estime que la motivation est
essentiellement extrinsèque (extérieure) à
l'élève. Les comportements qui sont renforcés par
l'environnement sont plus susceptibles de réapparaître que ceux
qui ne le sont pas où que ceux qui ont été punis.
L'élève recherche donc la récompense et il évite la
punition (Skinner, Bandura).
Généralement, il existe un certain nombre de
facteurs de motivation en contexte scolaire. Nous pouvons citer sept facteurs
principaux :
1. Socialisation.
2. Éviter de perdre la
face.
3. Éviter les
tâches trop difficiles.
4. Avoir de bonnes notes.
5. Recevoir de l'approbation.
6. Éviter la critique.
7. Apprendre des choses
intéressantes.
Les béhavioristes s'intéressent
particulièrement aux comportements observables des individus et ne se
préoccupent pas des processus mentaux internes qui interviennent dans
l'apprentissage. Du point de vue de l'enseignement, les béhavioristes
considèrent l'apprentissage comme une modification durable du
comportement résultant d'un entraînement particulier. Pour
provoquer un apprentissage, on doit modifier le comportement de
l'élève par un renforcement positif. Il y a eu
apprentissage lorsque l'élève donne une réponse correcte
à un stimulus donné. C'est pourquoi on illustre souvent
l'idée centrale du béhavioriste par la relation (Stimulus-->
Réponse), signifiant une réponse direct de l'organisme à
un stimulus provenant de l'environnement. Les apprentissages visés dans
un enseignement de type béhavioriste sont souvent de l'ordre de la
mémorisation et du rappel de faits, de la définition et de
l'illustration de concepts, ou encore de l'application et de
l'exécution automatique de procédure. L'évaluation des
apprentissages se fait généralement au moyen d'examens, souvent
à caractère objectif : l'élève doit simplement
démontrer qu'il connaît la bonne réponse.
2.2.2 Implication du béhaviorisme pour un
enseignant :
Le rôle de l'enseignant dans ce courant est de
transmettre les informations, construire et organiser les objectifs
d'apprentissage, d'hiérarchiser les exercices par complexité
croissante et d'aider les élèves à résoudre les
exercices en levant les difficultés, il aura tendance à faire
utiliser des didacticiels (exerciseurs ou des tutoriaux) par ses
élèves, ou encore à moderniser simplement ses
exposés magistraux en les présentant au moyen d'un transparent
électronique ou d'un équipement de projection numérique
à faisceaux.
2.2.3 Rôle de l'apprenant :
L'apprenant quant à lui a pour rôle de
résoudre une suite d'exercices guidés par
l'enseignant. Cette approche est intéressante pour explorer des
conduites automatiques ou pour étudier des individus privés de
langage.
2.2.4 Avantages du behaviorisme :
- enseignant centré sur l'apprenant pour favoriser son
action
- ce modèle rationalise la construction de
séquences d'enseignement ainsi que l'élaboration
d'évaluations
- il favorise la mise en place d'une individualisation de
l'enseignement
- l'élève est en situation de réussite.
- modèle efficace pour l'acquisition
d'automatismes.
2.2.5 Les limites du behaviorisme :
- la limite de cette approche est le fait que souvent les
élèves ne donnent pas du sens aux connaissances : ils n'ont
pas une vision globale des connaissances.
- le fort guidage empêche les élèves de
prendre du recul par rapport aux connaissances (ils voient chaque marche mais
ne voient pas l'escalier)
- Mauvais transfert des connaissances dû à
l'absence d'obstacle (quand on lâche la main de l'élève, il
ne sait pas où et comment aller)
- Une somme de micro-objectifs ne garantit pas l'objectif
général (je peux savoir freiner, débrayer, tenir le volant
... et ne pas savoir conduire).
2.3. Le constructivisme :
2.3.1. Principes constructivistes et construction
des connaissances:
Le représentant le plus célèbre du
constructivisme est Jean Piaget (psychologue et pédagogue). Il a
développé les théories dites constructivistes à
partir de 1925. Ses travaux portent essentiellement sur la construction des
connaissances au cours du développement biologique de l'homme. Ses
théories transposent les modèles du développement
biologique à la construction de la connaissance. Pour lui, apprendre
c'est construire des connaissances au cours de son développement. Cette
construction suppose que chaque sujet acquiert des outils conceptuels (mentaux)
qui lui permettent de comprendre le monde dans lequel il est de s'en
approprier. C'est parce que l'homme est actif qu'il acquiert des connaissances.
Jean Piaget centre ses recherches sur une modélisation que l'on nomme la
psychologie cognitive (c'est, selon l'auteur, la psychogenèse de la
connaissance). Pour Piaget, il ne suffit pas de voir, de percevoir
(théorie empiriste), mais il faut agir et expérimenter.
Apprentissage c'est avoir les outils conceptuels (modèles
théoriques) et expérimenter (situations).
L'approche constructiviste reconnaît, que
l'apprentissage est une activité mentale. Pour les constructivistes, il
n'existe pas de réalité externe objective, comme le soutiennent
les béhavioristes; la réalité n'existe que dans la
tête des individus. L'apprentissage est donc un processus actif de
construction de cette réalité. La réalité
est construite par chaque individu qui lui donne une
signification unique à partir de ses propres expériences.
L'apprenant ne transfère ou n'intègre pas simplement le savoir
provenant du monde externe dans sa mémoire; plutôt, il construit
ses propres interprétations du monde à partir de ses interactions
avec celui-ci .
Ainsi, le savoir est ouvert à la négociation et
en ce sens, le contexte social joue un rôle majeur dans l'apprentissage.
L'enseignement ne consiste pas à transmettre à l'apprenant les
significations d'un autre individu qui sait.
2.3.2. Implication du constructivisme pour un
enseignant :
L'enseignement consiste plutôt à mettre les
significations de l'apprenant au défi. Pour ce faire, l'enseignant mais
aussi les autres élèves, le supporte dans sa recherche de sens :
il lui pose des questions, stimule sa curiosité, met ses conceptions
à l'épreuve, le guide au besoin, l'oriente non pas vers des buts
d'enseignement définis à l'avance mais vers l'élaboration
d'une interprétation personnelle des choses. Une vision constructiviste
de l'éducation valorise donc une pédagogie active et non
directive et donne priorité à des aspects tels qu'un contexte
réel d'apprentissage, un enseignement-soutien plutôt qu'un
enseignement-intervention, la découverte guidée, l'encouragement
à explorer divers points de vue sur un thème, l'apprentissage
collaboratif, une approche par projet, etc.
2.3.3. Rôle de l'apprenant :
L'élève a un rôle proactif car il est un
décideur dans sa démarche de construction du savoir, bien qu'il
soit accompagné par l'enseignant. Ce dernier a notamment pour
tâche de lui offrir un environnement d'apprentissage riche et
stimulant.
2.3.4. Avantages du constructivisme:
Le modèle constructiviste de l'apprentissage est
caractérisé par plusieurs caractéristiques sont les
suivantes:
1) mètre l'apprenant au centre du processus
éducatif à travers l'activation de son rôle, et permet a
l'apprenant de découvrir et de mettre en oeuvre des activités.
2) donne à l'apprenant la possibilité de
représenter le rôle des scientifiques, de développer ce qui
a une tendance positive envers la science et les scientifiques et à la
communauté et ses problèmes.
3) fournit à l'apprenant la possibilité de
pratiquer le processus des sciences.
4) permet à l'apprenant la possibilité de
discussion et de dialogue avec les autres apprenants ou avec l'enseignant, ce
qui contribue à faire le dialogue et le rendre actif.
5) relie le modèle constructiviste de l'apprentissage
entre la science et la technologie, qui donne aux apprenants la
possibilité de voir l'importance de la science pour la
société et le rôle de la science pour résoudre les
problèmes sociaux.
6) permet aux apprenants de penser d'une manière
scientifique, et cela aide à développer leur pensée
scientifique.
7) prévoit la possibilité pour les apprenants
à réfléchir sur le plus grand nombre possible de solutions
pour un seul problème, ce qui encourage l'utilisation de la
pensée créatrice, et donc son développement chez les
élèves.
8) le modèle constructiviste de l'apprentissage
encourage au travail en groupe et l'apprentissage collaboratif, ce qui aide les
apprenants à développer l'esprit de coopération et de
travailler en équipe.
2.3.5. Les limites du constructivisme :
Comme toutes les théories, celle de constructivisme a
aussi les limites. On peut citer quelques-uns:
- L'idée d'une simple accumulation du savoir : la
pédagogie constructiviste reste très limitée pour
comprendre les difficultés et les erreurs et à forte raison, pour
apporter les moyens d'y remédier.
- La pédagogie inspirée du modèle
constructiviste ne permet pas de répondre aux questions suivantes :
* Pourquoi dans certains cas n'apprend-on pas ou retient-on
faux malgré les explications ?
* Pourquoi certains savoirs nouveaux se
désagrègent-ils après quelques semaines ou quelques
années pour être remplacés par les savoirs
élémentaires?
- Les constructivistes ne rendent pas compte du traitement des
situations spécifiques pour les apprenants.
2.4. Socio-constructivisme :
2.4.1. Introduction :
Outre la théorie béhavioriste et
constructiviste, nous pouvons aussi évoquer la théorie
socioconstructivisme qui est basée sur le modèle social de
l'apprentissage (Bandura, A, 1986), développé essentiellement par
les psychologues sociaux et les psychologues du développement social.
L'approche socioconstructivisme appelée aussi
sociocognitive par rapport au constructivisme, introduit une dimension des
interactions, des échanges, du travail de verbalisation, de construction
et de co-élaboration (Vygotsky, 1985). On peut constater l'idée
de base de cette théorie dans les titres de plusieurs ouvrages
aujourd'hui. Dans le sens d'interagir et connaître, d'apprentissage
de groupe, de partage d'idée dans l'apprentissage, ...
Dans cette théorie développée
principalement par Vygotsky (1985), l'apprentissage est considéré
comme le résultat des activités sociocognitives liées aux
échanges didactiques entre enseignant-élèves et
élèves - élèves. Le concept d'une construction
sociale de l'intelligence est la continuité d'une auto-socioconstruction
des connaissances par ceux qui apprennent.
En pédagogie, on dira que l'apprenant élabore sa
compréhension de la réalité par la comparaison de ses
perceptions avec celles de ses partenaires et du professeur.
Le socio-constructivisme est un modèle d'enseignement
et d'apprentissage pour lequel trois éléments didactiques sont
indissociables pour permettre le progrès :
1. la dimension constructiviste qui fait
référence au sujet qui apprend: l'apprenant.
2. la dimension socio qui fait référence aux
partenaires en présence : les autres apprenants et l'enseignant.
3. la dimension interactive qui fait référence
au milieu : les situations et l'objet d'apprentissage organisé à
l'intérieur de ces situations. L'objet de l'apprentissage proposé
est le contenu d'enseignement.
Le socio-constructivisme a introduit le paramètre
déterminant de la médiation de l'autre, négligé par
Piaget (l'influence du monde extérieur sur le développement des
habiletés). Pour Piaget, il ne sert à rien de vouloir enseigner
quelque chose à quelqu'un tant qu'il n'est pas mûr pour
l'assimiler. Vygotsky a posé les premiers jalons de la théorie
socio-constructiviste qui s'oppose à une vision individualiste de
l'apprentissage, pour qui apprendre c'est élaborer soi même ses
connaissances en passant nécessairement par une phase d'interaction
sociale avec autrui, et cela à tout âge. Vygotsky prétend
que les interactions sociales sont primordiales dans un apprentissage et le
langage sert d'outil d'appropriation, tant du point de vue de l'attribution de
sens par l'apprenant, que du point de vue du développement de fonctions
cognitives en vue de l'acquisition visée par l'enseignant.
Pour étayer ses propositions, Vygotsky suppose
l'existence d'une zone sensible qu'il nomme «zone proximale de
développement » laquelle renvoie à
l'écart entre ce que l'individu est capable de réaliser
intellectuellement à un moment de son parcours et ce qu'il serait
à mesure de réaliser avec la médiation d'autrui. Vygotsky
a abordé l'apprentissage sous l'angle de l'action structurante des
nombreuses interactions que le sujet vit dans son environnement social. Ces
interactions conduisent l'apprenant à réorganiser ses conceptions
antérieures et à intégrer de nouveaux
éléments apportés par la situation.
Par rapport au constructivisme, l'approche sociocognitive ou
socioconstructive introduit une dimension supplémentaire : celle des
interactions, des échanges, du travail de verbalisation, de
coconstruction, de co-élaboration. Cette idée de base
transparaît dans bon nombre de titres d'ouvrages d'aujourd'hui :
interagir et connaître, on n'apprend pas tout seul, interagir pour
apprendre, etc. L'apprentissage est alors davantage considéré
comme le produit d'activités sociocognitives liées aux
échanges didactiques enseignant - élèves et
élèves - élèves. Dans cette perspective,
l'idée d'une construction sociale de l'intelligence est prolongée
par l'idée d'une auto-socio-construction des connaissances par ceux qui
apprennent.
Ce modèle d'enseignement-apprentissage est issu des
travaux de Vygotsky, Wallon et Bruner. Il a des limites en ce sens qu'il est
appliqué à seulement certains concepts d'une discipline. De plus,
les classes surchargées ne sont pas simples à gérer et
demandent du temps.
2.4.2. Zone proximale de
développement :
Si la tâche entre dans son champ de compétence,
il va réussir. S'il échoue cela peut être lié
à la complexité ou à la nouveauté. Avec sa
capacité actuelle, il ne va pas arriver à faire
l'activité. Maintenant supposons qu'il y ait médiation humaine
c'est-à-dire que la personne n'est pas là pour accomplir à
sa place, mais pour lui fournir des éléments qui l'aideront
à se développer au niveau cognitif. Ce que le sujet n'aurait pas
pu accomplir seul, il va l'accomplir grâce à la médiation
de quelqu'un, là il atteint sa zone proximale de développement.
Tout acte d'apprentissage ne doit pas viser le niveau actuel mais le niveau
potentiel. L'apprentissage doit avoir une ou plusieurs longueur(s) d'avance sur
celle de l'apprenant.
Chapitre II
Approche méthodologique
Chapitre 2
Approche méthodologique
1. Introduction
On définit la méthodologie comme étant
l'ensemble des méthodes, des techniques, de procédés
(démarches) qui permettent d'atteindre les objectifs de l'enseignement.
Nous proposons ici un ensemble de réflexions portant sur des
méthodes, des techniques que nous estimons adaptées pour
l'enseignement des sciences physiques.
L'objectif de ce chapitre est d'expliquer la
méthodologie adoptée pour évaluer l'engagement des
élèves dans le processus d'apprentissage scolaire, et de l'impact
de la motivation sur la réussite des apprentissages scolaires dans
l'enseignement.
On distingue deux grands types de classement des
méthodes :
· Un premier type qui les classe en fonction du
raisonnement utilisé pour parvenir à la production ou à la
communication de la connaissance et qui distingue les méthodes
inductives des méthodes déductives ;
· Un deuxième type qui prend en
considération les interrelations qui s'établissent entre les
apprenants , l'enseignant et l'objet de connaissance (contenu) enseigné
qui distingue les méthodes actives (ou nouvelles) des méthodes
passives dites traditionnelles.
2. Méthode
hypothético-déductive - Méthode
déductive :
2.1. La méthode
hypothético-déductive :
Le terme hypothético-déductif prêt souvent
a confusion. Le terme exact serait plutôt démarche inductive avec
raisonnement hypothético-déductive, terme un peu trop longue pour
être couramment employé ; de plus, il exprime un
pléonasme puisque toute démarche inductive intègre un
raisonnement hypothético-déductive.
Elle part du connu pour arriver à l'inconnu, du
particulier pour aller au général, du concret pour aller vers
l'abstrait. L'expérience est prise comme point de départ de toute
recherche physique mais elle est idéalisée et
schématisée (modélisation). Elle est une méthode de
recherche qui vise à conduire l'apprenant à une
vérité à laquelle on voulait aboutir. Il s'agit de
l'habituer à dégager les idées générales,
à réfléchir, à juger la vérité et
l'erreur. Elle utilise des techniques pédagogiques de l'ordre de la
découverte.
2.2. La méthode déductive :
Elle part de l'inconnu pour s'appliquer au connu, du
général pour aller au particulier, de l'abstrait (ou des
principes) pour s'appliquer au concret. On part de quelques hypothèses
ou lois générales et on construit par un raisonnement rigoureux
un système scientifique (mécanique newtonienne,
géométrie euclidienne, ...). Elle vise à faire assimiler,
connaître la règle, le principe ou la loi à l'enfant.
Ainsi, il lui suffira ensuite de les appliquer devant toute situation
concrète, tout cas particulier pour le résoudre.
3. Méthodes traditionnelles (passives) -
méthodes nouvelles (actives) :
Tableau de comparaison
METHODES ACTIVE
|
METHODES PASSIVES
|
Les élèves apprennent en accomplissant des
actions, ils entrent en contact avec l'objet de la connaissance.
|
Ils écoutent, répètent et se rappellent
(mémoire). Ils suivent le trajet de l'enseignant. L'intégration
de la connaissance se fait par réception.
|
Ils apprennent en partageant leurs connaissances et leurs
expériences entre eux et avec l'enseignant. Ils utilisent d'avantage
l'approche inductive.
|
L'enseignant apporte les connaissances. Il ne fait pas
nécessairement appel à l'expérience des
élèves, ils n'ont pas à réagir. Ils utilisent
de préférence une approche déductive.
|
L'enseignant facilite l'appropriation de la
démarche par les élèves qui sont invités
à prendre des initiatives, à mener des idées
nouvelles.
|
Les élèves ne sont pas nécessairement
appelés à contribuer et à participer. Ils sont
dépendants de l'enseignant qui contrôle la démarche
d'enseignement.
|
Les élèves sont motivés et
s'intègrent au processus.
|
Le cours, la démarche est difficile à suivre.
Les élèves sont souvent distraits et
rêveurs avec un enseignant qui n'a pas l'art de rendre le
cours vivant.
|
Les élèves apprennent. C'est un apprentissage
concret, cognitif, affectif et pratique.
|
L'apprentissage est surtout intellectuel. Le renforcement
des nouvelles connaissances demande du temps supplémentaire. La salle
demeure un lieu de présentation partielle de l'objet d'apprentissage. On
apprend souvent à la maison (mémoriser sans comprendre)
|
3.1. Les méthodes traditionnelles
(passives) :
Les méthodes traditionnelles se
caractérisent par leur autoritarisme, leur formalisme. On peut
citer :
· la méthode didactique ou
dogmatique : Elle vise la transmission maximale de
connaissances en un temps record et repose sur le principe selon lequel le
maître est le seul détenteur d'un savoir à transmettre dans
des têtes vides à remplir. Elle consiste en un exposé, un
développement d'une question de manière orale sans intervention
de l'élève. Ce dernier doit se contenter de mémoriser
(apprendre par coeur) et de restituer dans une récitation de perroquet.
· la méthode expositive ou
magistrale : L'enseignant expose les informations qu'il a en
s'appuyant sur des notes écrites. Il procède par des affirmations
qu'il justifie ou illustre par une démonstration ou par des exemples. Il
considère que les apprenants ne savent rien et par conséquent,
ils doivent écouter et écrire. Ils peuvent participer même
activement mais cela n'influencera pas la leçon qui se déroule
suivant un programme qui ne fait place à aucun imprévu, à
aucune initiative de l'élève. Ces méthodes s'appuient sur
le raisonnement déductif.
· la méthode
démonstrative : Apprentissage par imitation. L'enseignant
s'efforce de montrer en même temps qu'il explique.
· La méthode
historique : Il s'agit d'une méthode d'analyse
indispensable à la compréhension d'un document ou à
l'exploitation d'extraits de textes
historiques : Observation, Critique
externe, Critique
interne, Interprétation. Elle est pratique
lorsqu'elle apporte de la clarté à un exposé ou s'il
s'agit de l'évolution des concepts ou des idées sur un sujet
donné.
· La méthode déductive (voir
ci-dessus)
3.2. Les méthodes nouvelles
(actives) :
Parmi les méthodes nouvelles, on
peut citer :
· La méthode
interrogative : Elle consiste à faire découvrir
à l'apprenant ce que l'on veut lui enseigner. Elle est basée sur
la maîtrise de la technique du questionnement. Au lieu d'une leçon
développée, lue par l'enseignant ou d'une présentation
explicative, l'enseignant conçoit et construit toute la leçon
avec des questions qui vont susciter la contribution active des
élèves. Il leur demande sur chaque point d'apporter une
réponse en éclairant progressivement les différents
aspects du sujet. L'apprenant fait la moitié du chemin sous la direction
de l'enseignant. Ce processus sollicite l'effort de l'élève,
excite sa curiosité, fait appel à son intelligence, le fait
savourer la joie de la découverte par soi-même, découverte
qui guide en même temps l'enseignant. La véritable méthode
procède par l'interrogation de découverte qui guide l'apprenant
vers la découverte personnelle d'une vérité et non
l'interrogation de contrôle qui vise l'évaluation des
acquisitions. J.J. Rousseau.
Ici les connaissances ne sont plus versées dans les
têtes comme dans un entonnoir mais l'enseignant le fait surgir de
l'esprit de ses élèves où elles sommeillaient.
· La méthode de
redécouverte encore appelée méthode
dialoguée ou méthode d'enquête : Elle consiste
à partir des données confuses d'un problème et à
amener les élèves, par un questionnement judicieux à
résoudre le problème et à aboutir à une
généralisation par un raisonnement inductif. Dans ce cas, on fait
très souvent recours à l'expérimentation et au
questionnement pour illustrer une loi, une théorie,...
· La méthode de
découverte (pédagogie du projet ou par le
projet) : A ce niveau, chaque apprenant choisit librement et
exécute un travail pour lequel il se documente et organise sa
progression.
Dans la pédagogie du projet, l'objectif est la
mise en place d'une démarche permettant à l'apprenant de se
construire un projet. Sortir du processus avec un nouveau projet ou un projet
plus consolidé est l'objectif de cette pédagogie : le projet
est le but. L'enseignement vise à armer l'apprenant des outils
méthodologiques pour qu'il soit capable, lui-même, de se mettre en
projet. On considère donc que le projet ne se limite pas au produit mais
se centre sur le processus.
Dans la pédagogie par le projet, l'objectif est
l'acquisition de savoirs, savoir-faire ... et son objectivation est la
réalisation de quelque chose (de nouvelles connaissances, un objet
technique, une production personnelle). L'enseignement vise à donner
à l'apprenant les connaissances, les compétences
nécessaires à la réalisation de son projet.
· La méthode
expérimentale encore appelée méthode de
résolution de problèmes : Observation, Hypothèse,
Expérimentation, Résultat, Interprétation, Conclusion. De
ce fait, elle est une activité de construction du savoir par
l'élève.
· La méthode
d'observation : Souvent considérée comme une
technique, comme une phase de la méthode expérimentale,
l'observation constitue aussi une méthode. Elle fait appel à
l'habileté à se poser des questions faisant ressortir un
problème à résoudre.
· L'enseignement
programmé : C'est une méthode
pédagogique qui permet de transmettre des connaissances sans
l'intermédiaire directe du maître. Il s'agit de donner à
l'élève une série de document l'un après l'autre
pour lecture attentive et ensuite à le soumettre à un
questionnaire de contrôle où il vérifie si les
déclarations s'accordent avec les documents qu'il a lu. Bien
mené, l'élève arrive presque toujours à trouver la
bonne réponse par lui-même sans tutelle.
· La méthode inductive (voir
ci-dessus)
4. Conclusion :
Chaque méthode ou famille de méthodes a ses
mérites et ses limites. Les actives qui font une grande place à
la liberté de l'enfant qui y pose des questions librement, exprime ses
sentiments, ses impressions spontanément. Cependant il faut
reconnaître que même l'éducation traditionnelle faisait
recours à l'interrogation et bien d'autres méthodes. Et
d'ailleurs, cette variété de méthodes ou familles de
méthodes révèle le caractère personnel et subjectif
de chaque méthode.
En sciences physiques, la méthode prônée
est la méthode expérimentale associée soit
aux techniques d'expériences de cours soit à
la technique des travaux pratiques ou à bien
d'autres techniques adaptées.
En matière d'enseignement, chaque type d'objectif,
chaque public, chaque type de contenu, chaque condition implique une option
pour telle ou telle méthode. Mais l'application d'une méthode
nécessite l'utilisation des techniques d'enseignement.
Il appartient donc à l'enseignant de rechercher sans
cesse les méthodes et les techniques les plus pertinentes, les plus
adaptées aux capacités intellectuelles des élèves
et aux conditions matérielles. La leçon de bonne qualité
est celle qui permet d'atteindre les objectifs fixés.
Les méthodes et les techniques ne restent que des
instruments entre les mains des enseignants qui, aussi parfaits qu'elles soient
en elles-mêmes, ne valent que par l'habileté des mains qui les
emploient.
Chapitre III
Les démarches pédagogiques
Chapitre 3
Les démarches pédagogiques :
1. Les techniques pédagogiques :
1.1. Définition :
Au sens pédagogique, la technique désigne un
outil, un support matériel, un artifice auquel l'enseignant fait recours
pour déployer une méthode de façon à la rendre plus
efficace dans son enseignement et dans l'apprentissage de ses
élèves. Les techniques sont donc les manières de
procéder par lesquelles on met en oeuvre une méthode.
1.2. Quelques techniques
pédagogiques :
1.2.1. La technique de l'exposé :
Elle consiste à exposer oralement un contenu
structuré et logique. On fait un apport d'informations dans un temps
réduit. Pour la mettre en oeuvre, les conditions suivantes sont
nécessaires :
· Bien se documenter et dominer le sujet ;
· Fixer les objectifs de l'exposé ;
· Concevoir le texte ;
· Suivre un ordre logique, hiérarchique lors de la
présentation ;
· Présenter les concepts nouveaux et écrire
les noms communs, les noms propres, les mots difficiles, les différents
signaux (sigles et autres signes) ;
· Exposer en suivant la règle de trois :
annoncer la chose, la faire et dire qu'on la faite ;
· Respecter la syntaxe de la communication orale.
1.2.2. La technique du questionnement :
Elle consiste à poser des questions successivement et
nombreuses aux élèves, questions auxquelles ils doivent
répondre. Les éléments fondamentaux de cette technique
sont :
· Le but de la question ;
· La qualité des questions ;
· La forme que revêtent les questions ;
· La manière de questionner ;
· L'exploitation des réponses des
élèves ;
· La reformulation par le professeur des réponses
des élèves ;
· Les modalités d'action du questionnement.
1.2.3. La technique de l'observation :
Elle est utilisée dans la méthode d'observation.
Il s'agit d'une observation intellectuelle. Dans cette technique, on distingue
deux (2) sous-techniques ou procédés : l'observation libre
au cours de laquelle le professeur guide les élèves avec des
questions ouvertes et l'observation dirigée où le professeur
guide les élèves à observer des parties précises de
l'objet ou des éléments précis du phénomène
par des questions précises.
1.2.4. Les techniques de groupe ou de
discussion :
Elle favorise la gestion des grands groupes. Cette technique
consiste à mettre les apprenants en groupes dont le nombre de membres
varie entre deux (2) et dix (10) et parfois plus, selon les tâches
à effectuer et l'espace disponible afin qu'il effectue ensemble un
travail pendant un temps déterminé. Ce temps étant
fonction de la difficulté et de l'immensité de la tâche.
Plus la taille du groupe est réduite plus il est opérationnel et
efficace. La tâche est déterminée par le formateur et
plusieurs situations sont possibles au niveau de la répartition des
tâches :
· Les mêmes tâches sont attribuées aux
différents groupes formés ;
· Des tâches partielles différentes mais
complémentaires sont attribuées à chaque groupe ;
· Une tâche dont la partie est identique pour tous
les groupes et une autre partie différente ;
· Une même tâche pour deux ou plusieurs
groupes et une tâche différente pour les autres groupes ;
· Tous les groupes de la classe s'attèlent
à une tâche parallèle concernant une partie du sujet
à traiter et se livrent ensuite à une tâche
complémentaire pour une autre partie.
1.2.5. Les techniques utilisant
l'expérimentation :
Ces techniques sont le recours de méthodes courantes.
Elle met l'apprenant soit devant la réalité concrète soit
suscite sa participation intellectuelle. De cela, deux principales
manières de procéder se dégagent : les
expériences de cours et les travaux pratiques.
1.2.5.1. Les expériences de
cours :
On distingue deux (2) possibilités :
· Les expériences de
démonstration : A ce niveau, c'est le professeur qui
manipule et les élèves observent. Les expériences
réalisées servent à illustrer les leçons.
L'exploitation des résultats des expériences se fait avec la
participation intellectuelle des élèves. Cette technique
contribue à développer chez l'apprenant de nombreuses aptitudes
et attitudes pour la maîtrise de son environnement, et lui font
acquérir des connaissances solides et durables. Pour améliorer
cette technique, l'enseignant doit l'accompagner de la technique du
questionnement.
· Les travaux pratiques- cours ou T.P-
cours, au cours desquels les élèves manipulent et
exploitent immédiatement les résultats pour la leçon du
jour. Ces travaux pratiques s'insèrent donc dans la séquence de
la leçon. Ils permettent de construire la leçon avec la
participation accrue des élèves.
1.2.5.2. Les travaux pratiques :
En ce qui concerne les travaux pratiques, ce sont les
élèves qui manipulent et recueillent les résultats qu'ils
exploiteront plus tard. Ils rassemblent les résultats et les conclusions
dans un compte-rendu de travaux pratiques. Cette technique a l'avantage de
permettre à l'élève de maîtriser un certain nombre
de techniques de manipulation. Elle est à la base d'une
découverte personnelle, d'une construction de savoir par l'apprenant
lui-même.
2. démarche pédagogique :
L'apprentissage par investigation est souvent décrit comme
un cycle ou une spirale, ce qui implique la formulation d'une question, une
investigation, la création d'une solution ou d'une réponse
appropriée, une discussion et une réflexion basée avec les
résultats.
Le cycle d'investigation a cinq étapes globales :
Questionner, Enquêter, Créer, Discuter et Réfléchir.
n Elle s'appuie sur le questionnement des élèves
sur le monde réel.
n Le travail effectué débouche sur l'acquisition de
connaissances, de compétences méthodologiques et sur la mise au
point de savoir-faire techniques.
n Il est conseillé de privilégier l'observation,
l'expérimentation ou l'action directe par les élèves
n Une telle séance doit être conclue par des
activités de synthèse et de structuration organisées par
l'enseignant.
Les différentes étapes de démarche à
suivre sont :
2.1. Problème : Une situation
déclenchante :
Plusieurs entrées sont possibles :
- la question d'un élève.
- une observation.
- un événement (imprévu) qui arrive par
hasard.
- une question d'un ensemble des événements
récents.
- une opération qui consiste à décoder les
informations enregistrées sur un support et a les transformer en
signaux.
- la question de l'enseignant...
Vers une formulation du problème d'ordre scientifique.
2.2. Point de départ a partir duquel on se propose
d'aboutir a la conclusion :
Formulées par les élèves, elles seront
séparées et regrouper. Ne seront retenues par le groupe classe,
que celles en relation avec la question posée et vérifiable.
Les expériences et recherches proposées doivent
être pensées. (Valider ou invalider ce que je pense).
Dans le cas d'une expérimentation, rédaction d'un
protocole qui décrit un futur imaginaire des résultats
attendus.
2.3. Expériences et/ou recherche documentaire et/ou
observation :
Selon les notions abordées, on aura recours à
d'autres voies que l'expérimentation par les élèves.
Dans tous les cas cette expérimentation peut être
complétée par une recherche documentaire.
2.4. Résultats :
Constatation des résultats avec retours à
l'hypothèse de départ : mise en relation entre les
résultats et l'hypothèse.
Si le résultat confirme l'hypothèse, amener les
élèves à la recherche documentaire en
complément.
Dans le cas contraire, montrer le chemin dans l'analyse de la
situation et réfléchir aux causes possibles.
2.5. Conclusions :
Vers la généralisation : dans tous les cas, le
niveau de formulation doit être en accord avec le savoir scientifique
3. Scénarisation pédagogique:
3.1. Introduction :
Le scénario d'apprentissage dont le rôle revient
à décrire les activités d'apprentissage qui seront
proposées et de définir leur articulation dans le dispositif
pédagogique, ainsi que les productions qui sont attendues de la part des
apprenants.
3.2. Conception du scénario selon la démarche
d'investigation:
La conception d'un scénario pédagogique
apparaît comme un processus systématique permettant d'assurer une
certaine qualité de l'enseignement en tenant compte de divers facteurs
agissant sur l'apprentissage.
3.3. Quelques exemples de démarche
d'investigation :
Matière : physique
chimie
|
Public cible : 1ère année
secondaire
|
Thème : La matière
|
Chapitre : les changements d'état physique
d'un corps pur
|
Titre de la séance : Vaporisation de l'eau
pure
|
Type de la séance : TP Durée :
55 min
|
Contenu du programme :
|
Changements d'états des corps purs
|
Objectifs pédagogiques :
|
-Utiliser un thermomètre -Tracer et exploiter une
courbe d'échauffement d'un corps pur. -Interpréter les
changements d'états. commentaire : On initiera les
élèves à l'utilisation du thermomètre
|
Prérequis
|
-Le nom des changements d'état de l'eau sont connus :
solidification, fusion, vaporisation, liquéfaction, condensation et
sublimation
|
Notions transmises
|
Savoirs : Remplir correctement le tableau de mesures,
choisir judicieusement les unités d'axes, savoir reporter les valeurs
d'un tableau sur un graphique ; tracer avec soin le graphique ;
interpréter le graphique
|
Savoirs faire : Réaliser le montage, utiliser
correctement un chronomètre, lire correctement les valeurs
affichées par le thermomètre.
|
Savoir être : proposer une hypothèse,
communiquer (écrit et oral) ; travailler en groupe ;
construire un raisonnement, valider les acquis de ses expériences,
|
Etapes de la démarche
|
Activités desélèves
|
Rôle du professeur
|
Durée
|
· Présentation du problème
· Situation déclenchante
|
1ère
activité:
Les élèves participent et chaque groupe
d'élèves donne une valeur de température de vaporisation
de l'eau distillée.
|
1ère
activité:
Le professeur montre aux élèves la situation
déclenchante. Pour cuire des aliments, vous faites bouillir
de l'eau en la chauffant. Mais à quelle température l'eau bout-elle ?
|
5 min
|
Questionnement
|
|
Comment peut-on déterminer expérimentalement cette
valeur de température de vaporisation ?
|
1min
|
Elaboration d'hypothèses
|
Pour cela, les élèves doivent proposer un
protocole, le rédiger par groupes de quatre
|
|
5min
|
Elaboration d'un moyen de répondre
|
|
le professeur photographie les propositions de chacun des groupes
d'élèves et les montre sur le tableau
|
5 min
|
|
Les élèves après discussion, choisissent la
proposition la mieux adaptée à la situation proposée
|
Le professeur organise la prise de paroles
|
4min
|
|
|
Le professeur capture la partie d'écran qui correspond
à la proposition choisie
Introduire de l'eau distillée dans un tube a essai ;
- Plonger la sonde du thermomètre dans l'eau de
manière à ce que l'extrémité soit en contact avec
l'eau
- Placer le ballon dans le chauffe ballon ;
- Noter la température initiale (t = 0 min Mettre en
marche le chauffe ballon et déclencher le chronomètre ;
- Relever la température toutes les minutes et noter les
valeurs dans un tableau.
|
1min
|
Phase expérimentale
|
2ère
activité:
Les élèves réalisent l'expérience et
chaque groupe d'élèves remplit le tableau de
mesures.
|
2ère
activité:
-Demander aux élèves qu'on prendra le ballon
à moitié rempli d'eau et d'introduire le thermomètre dans
le ballon avec toute sécurité.
|
15 min
|
Exploitation des résultats
|
3èmeactivité:Tracer
le graphique représentant les variations de la température en
fonction du temps
|
3ème
activité:Demander aux
élèves : -d'indiquer sur chaque axe la grandeur
représentée avec son unité. -de préciser
l'échelle. -de relier les points sans utiliser la règle
|
10 min
|
Evaluation
|
4ème activité:
chaque groupe d'élevés donne sa propre
interprétation.
|
Le professeur demande aux élèves de donner une
interprétation de la courbe tracée
|
5 min
|
|
Un élève sort au tableau et note les points
nécessaires
|
Le professeur organise une correction interactive.
|
4 min
|
Conclusion Générale
Conclusion et
Perspectives
"Apprendre c'est comprendre soudain quelque chose que l'on
connaît depuis toujours sous un autre jour."
Doris Lessing.
Chaque méthode ou famille de méthodes a ses
mérites et ses limites. Les activés qui font une grande place
à la liberté de l'enfant qui y pose des questions librement,
exprime ses sentiments, ses impressions spontanément et fait des
objections sont les plus en vogue. Cependant il faut reconnaître que
même l'éducation traditionnelle faisait recours à
l'intuition, à l'interrogation et bien d'autres méthodes. Et
d'ailleurs, cette variété de méthodes ou familles de
méthodes révèle le caractère personnel et subjectif
de chaque méthode.
En sciences physiques, la méthode prônée
est la méthode
expérimentale associée soit
aux techniques d'expériences de cours soit
à la technique des travaux pratiques ou
à bien d'autres techniques adaptées. En matière
d'enseignement, chaque type d'objectif, chaque public, chaque type de contenu,
chaque condition implique une option pour telle ou telle méthode. Mais
l'application d'une méthode nécessite l'utilisation des
techniques d'enseignement. Il appartient donc à l'enseignant de
rechercher sans cesse les méthodes et les techniques les plus
pertinentes, les plus adaptées aux capacités intellectuelles des
élèves et aux conditions matérielles. La leçon de
bonne qualité est celle qui permet d'atteindre les objectifs
fixés.
L'objectif principal de ce travail était d'examiner
l'impact de la motivation sur le processus de l'apprentissage dans
l'enseignement secondaire professionnel, Suite à un temps d'observation,
nous avons constaté que des enseignants n'intégraient pas de
manières systématiques la motivation dans leurs enseignements. La
pédagogie favorisée est celle dite traditionnelle. la
démarche de pédagogie active suscite la motivation des
élèves. Cela donne l'espoir de l'avenir.
L'analyse globale des résultats a montré
qu'indépendamment des méthodes utilisées par les
enseignants formateurs, Ce qui veut dire que nous étions devant beaucoup
d'élèves qui ne sont pas satisfaits de là où ils
sont et en plus qui ne bénéficient pas un enseignement de type de
pédagogie active centré sur l'apprenant.
L'intégration de la motivation dans le processus
d'enseignement - apprentissage nécessitera un nouveau type d'enseignant
- formateur. Nous allons faire quelques recommandations susceptibles d'aider
à former le nouveau type d'enseignant intégrant la motivation
dans l'ensemble de ses interventions pédagogiques :
* Former les enseignants à une pédagogie active
d'un enseignement motivé qui suscite et renforce l'intérêt
de l'élève.
* Former les enseignants aux stratégies d'intervention
pédagogique.
* Former les enseignants à la réorientation
scolaire et professionnelle des élèves.
Références bibliographiques
A. Ouvrages
généraux :
1. Martine Beauvais - 2003 -
Savoirs-enseignés: question(s) de légitimité(s)
2. Joseph Stordeur - 2006 Enseigner et/ou
apprendre: Pour choisir nos pratiques Larissa Yakoupova, Gérard Conio Le
Constructivisme Russe
3. R. Murray Thomas, De Landsheere - 1997
Théories du développement de l'enfant: études comparatives
ANDRE, B. (1998), Motiver pour enseigner : analyse transactionnelle et
pédagogie, Paris : Hachette Education
4. BANDURA, A. (1980). L'apprentissage
social. Bruxelles : Mardaga Editeur
5. BRUNER, J. (1987). Le développement
de l'enfant, savoir faire, savoir dire. Paris : PUF
6. LIEURY, A. & FENOUILLET, F. (1996).
Motivation et réussite scolaire. Paris : Dunod.
7. NUTTIN, J. (1996), Théorie de la
motivation humaine : de besoin au projet d'action, Paris: PUF
8. PERRENOUD, P. (1993). Sens du travail et
travail du sens à l'école. Paris : CRAP.
9. SPENCER, A. R. (1991). Psychologie
générale. Montréal : Editions Etudes Vivantes
10. TARDIF, J (1992) Pour un
enseignement stratégique : l'apport de la psychologie cognitive.
Montréal: Editions Logiques
11. RAYNAL F. et REUNIER A. (1997)
Pédagogie : dictionnaire des concepts clés; apprentissages,
formation et psychologie cognitive, Paris : ESF.
12. Direction des Programmes & des
Manuels Scolaires. Programme des sciences physique de l'enseignement
secondaire.
C. Références
électroniques :
1.http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/php_1996/1996_18.html#Heading1#Heading1
consulté le 12/01/2008
2.
http://www.memoireonline.com/10/09/2770/m_Motivation-et-reussite-des-apprentissages-scolaires21.html#toc122
3.
http://www.memoireonline.com/03/11/4348/m_Essai-de-conception-dun-outil-methodologique-daide--la-planification-de-lappropriation-des-TIC14.html
4.http://www.scedu.umontreal.ca/profs/viens/scenarios/Tempo/Site_scenaristes/images/dem2b.htm
5.
http://intropsycho.javabien.fr/behaviorisme.htm
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