1-2- Revue empirique : convergences et union
monétaire
Eboué (2002), montre sous l'hypothèse de
l'incohérence des décisions de politique monétaire ,
fondant la nécessité de suivre des règles fixes et
transparent a l'instar de ce que Barro et Gordon (1983) ont
suggéré a la suite de Prescott (1977) que l'incitation peut
être très faible pour un pays a faible inflation effective, ou a
préférence inflationnistes réduites et a faible taux de
chômage , a se joindre a un pays a plus forte inflation. Dans ces
conditions, pour cet auteur une union ne peut réussir efficacement que
si des règles contraignantes encadrent les politiques
budgétaires, en leur imposant une discipline dans la progression des
dépenses publiques ou des déficits budgétaires. Ainsi,
dans l'espace UEMOA Ndiaye (2007) a montré a partir de l'analyse des
critères de convergence
économiques une tendance à la convergence : une
convergence absolue médiocre et un progrès significatif pour la
convergence conditionnelle. De même M. Plane et N. Ary (2005) ont
montré une existence effective d'une convergence intracommunautaire sur
les variables budgétaire et monétaire, hypothèse que ne
rejette pas l'application du test paramétrique de Carré et Clomp
(1997).
Villieu et al. (2003) ont montré dans la zone euro que
le mouvement de convergence des soldes budgétaires peut masquer une
interruption du processus de convergence des dépenses et des recettes
publiques. Ils ont également montré que moins les politiques
budgétaires sont réactifs, plus la politique monétaire
doit s'attacher à stabiliser l'inflation et le revenu dans l'union
monétaire. Ces auteurs ont trouvé qu'il y a une
corrélation positive entre convergence budgétaire, stabilisation
des conditions monétaires et stabilisation de l'inflation et du revenu
moyen de l'union Européenne. Egalement, Villieu et al. (2003) ont
montré qu'une réduction du degré d'asymétrie des
négociations salariales accroît la contribution des chocs
symétriques à la variance de l'inflation et de revenu, mais
réduit la contribution des chocs d'offres et des chocs
asymétriques de demande.
Penot et Seltz (2000) ont aussi montré que les
asymétries structurelles interviennent dans la règle de la
politique monétaire même si les grandeurs moyennes de l'union
n'intéressent pas la banque centrale. C'est dans cette optique que
Mundell (l 961) suggère de mettre l'accent sur les règles
structurelles à caractère réels telles que le degré
d'asymétrie dans la distribution des chocs que subissent les
économies, la disparité de leurs réactions face à
des chocs communs, mobilité des facteurs et l'efficacité des
mécanismes d'ajustement alternatifs. Cette idée est
confirmée dans l'UEMOA par Diagne et Doucouré (2001) qui ont
monté que les canaux de transmission de la politique monétaire ne
fonctionnent pas de la même manière d'un pays à l'autre du
fait que les structures financiers ne présentent pas les mêmes
niveaux de développement d'une part et que les économies de Etats
membre de cette union dépendent de l'exportation d'un petit nombre de
produits primaires qui varient selon les pays.
Patrick Artus (1996) quant à lui en faisant une
hypothèse de l'indépendance de la banque centrale, a
montré que dans une union monétaire, la politique de
stabilisation des prix dans une optique de long terme implique que le taux
d'intérêt commun de l'union corrigera l'excès de la demande
de biens dans l'ensemble de l'union. Ainsi, les politiques budgétaires
sont définies de façon indépendante par chaque Etats
membre dans une logique
de court terme. Il a montré que la Banque centrale
ayant pour objectif de stabiliser le niveau moyen des prix choisit l'offre de
monnaie pour annuler les mouvements de la demande. De même, les
politiques budgétaires ou les chocs conjoncturels ont des effets qu'il
est impossible d'annuler sur les niveaux des prix des pays. Dans cette optique,
Patrick a montré que l'utilisation des politiques budgétaires
afin de stimuler la demande est source « d'un violent conflit potentiel
». A cet effet, un choc conjoncturel défavorable symétrique
commun aux pays rend plus accommodante la politique monétaire.
Toutefois, un choc asymétrique est sans conséquence sur la
politique monétaire du fait qu'il s'annule en moyenne. Ainsi, Dornbusch
(1988) montre qu'en raison des distorsions que crée le système
fiscal, il sera très coûteux pour les Etats d'une union
monétaire de renoncer à la taxe d'inflation pour lui substituer
des ressources.
Ce pendant, pour Nubupko (1989) du fait que la politique
monétaire s'appuie sur les taux directeurs de la Banque Centrale des
Etats de l'Afrique de l'Ouest, dans l'UEMOA un choc positif sur ces taux
directeurs se traduit par un effet négatif sur l'inflation. Toutefois,
l'auteur rappelle que l'expérience de l'intégration dans l'UEMOA
est atypique, dans la mesure où l'instauration d'une monnaie commune au
mois de Mai 1962 a précédé la mise en place des conditions
économiques de sa pérennités ; en particulier
l'effectivité des règles édictées en matière
de convergence et de bonne gestion macroéconomique.
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