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Genre et lutte contre la pauvreté dans la ville de Lubumbashi. Essai d'analyse des manifestations de l'autonomisation de la femme Lushoise à  travers le microcrédit.

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par Modeste DIKASA ENGONDO
Université de Lubumbashi - Diplôme d'études approfondies 2010
  

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INTRODUCTION GENERALE

1. Présentation du sujet

La condition de la femme ainsi que le rôle qui peut être le sien dans la société contemporaine pose un problème général suscité par des conditions constamment changeantes de la vie moderne et des espoirs nouveaux y correspondant.

Cet état des choses ou mieux cette condition de la femme est très souvent abordé à travers de nombreuses littératures sous l'angle de comparaison soit dans le temps (traditionnelle et moderne) soit dans l'espace (rurale et urbaine, africaine ou européenne, etc.) soit encore par rapport à l'homme. La condition de la femme ne constitue réellement un problème de société qu'à partir d'une comparaison faite de ce que sont les femmes avec le sort apparemment ou objectivement privilégié que se réservent les hommes dans une société. D'où la nécessité, pour nous, d'aborder cette étude sous l'aspect genre pour éviter de soulever les susceptibilités liées aux problèmes d'égalité ou de supériorité entre les sexes.

La femme congolaise en général et lushoise en particulier, soumise à l'accélération vertigineuse de la mondialisation de l'histoire humaine et de l'évolution des idées et de leur diffusion instantanée à travers le monde est encore contrariée par une vision traditionnelle rétrograde d'écartèlement, d'exclusion qui paralyse ses efforts. Elle charrie ainsi une conscience erronée d'incapacité, d'irresponsabilité par rapport à l'homme.

La question fondamentale que soulève ce mémoire est aussi bien celle de la position sociale de la femme, pour qui la préoccupation doit être de savoir comment concilier avec plus ou moins de bonheur sa spécificité constitutionnelle ou biologique de mère, créatrice de vie, d'épouse et ce que doit être désormais son rôle dans la nouvelle société congolaise en général et lushoise en particulier, afin de participer activement et véritablement au développement économique et social de son pays.

Considérée dans le cadre de collaboration pour l'édification de notre pays, la femme congolaise se trouve en retard dans la marche du progrès. Comparativement à l'homme, elle doit être pourtant un agent indispensable de l'évolution de la communauté humaine. Elle ne pourrait alors être tenue pour longtemps à l'écart de la production sociale, ou ravalée indéfiniment au rang de simple et passive consommatrice de la nouvelle civilisation interplanétaire.

En abordant la question du Genre et lutte contre la pauvreté à Lubumbashi, nous tenons à faire reconnaître et à dénoncer le fait que la femme lushoise ait vécu depuis longtemps par et pour les autres seulement. Elle doit donc maintenant se voir donner, au même titre que son partenaire homme, les mêmes chances au départ de survie et de réussite personnelle. C'est à cette condition seulement que nous pensons qu'en ayant les mêmes conditions d'accès aux microcrédits, elle pourra être vraiment à la hauteur de ses tâches domestiques et familiales habituelles, et aussi lutter contre la pauvreté en explorant ses capacités encore en friche en réduisant les écarts qui la séparent encore de l'homme.

Cependant, il nous semble que, tant à travers le langage que dans la plupart des écrits sur la condition de la femme dans la société contemporaine, les gens discutent et argumentent le plus souvent sur base des préjugés. Dès lors, il y a une colossale mystification qui sous-tend subrepticement mais solidement les superstructures religieuses, juridiques, sociales, politiques, économiques et culturelles, lesquelles superstructures constituent à leur tour autant d'alibis tendant à donner à l'homme, en tant qu'etre du sexe masculin, la bonne conscience, qui est en fait une pseudo justification rationnelle ou logique de son attitude et de son comportement cavaliers à l'égard de la femme, qui se traduit par un rapport exagérément inégal et discriminatoire entre l'homme et la femme. Ce rapport, se répercutant sur l'institution familiale et comme celle-ci est elle-même à la base de la société, se traduit sur le plan social sous forme d'une conscience sociale, difficile à ébranler.

Sans pour autant s'attarder sur la prétendue supériorité naturelle de l'homme, comme d'ailleurs l'a si bien fait KITENGE Ya(1), nous nous emploierons à montrer que l'autonomisation de la femme lushoise à travers le microcrédit doit viser l'amélioration de la condition des femmes à partir du respect des hommes envers elles jusqu'à la reconnaissance de celles-ci en tant que membres apportant une contribution au développement de leur société.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry