Dispositif de sélection participative en milieu
naturel
L'un des objectifs principaux de la génétique
quantitative est l'étude de la transmission héréditaire
des caractères à variation continue (Verrier et al., 1998).
Classiquement, un dispositif expérimental de sélection en milieu
contrôlé permet de connaître le pedigree, donc
l'apparentement entre les individus et d'en déduire
l'héritabilité des caractères. Mais actuellement de plus
en plus de programmes de recherche reposent sur des dispositifs de
sélection participative en milieu naturel dans lesquels sont
impliquées les populations locales qui sont les utilisateurs potentiels
des résultats de recherche. Cette collaboration entre producteurs et
chercheurs permet de mieux prendre en compte les interactions génotype *
environnement, de mieux cerner les critères de choix des producteurs
dans leur diversité et de contribuer au maintien in situ de ressources
génétiques importantes pour les communautés locales
(Hocdé et al., 2001). Elle permet le développement d'une large
gamme de variétés performantes adaptées aux conditions
climatiques locales et aux besoins et préférences des
agriculteurs. Cependant en milieu naturel, l'information sur le pedigree n'est
souvent pas disponible ou est incomplète. L'apparentement
génétique n'est pas connu dans ce contexte. Aussi, les
croisements entre les individus ne sont souvent pas contrôlés et
donc le calcul de l'héritabilité des caractères et la
mesure du gain génétique constituent un enjeu majeur pour les
sélectionneurs. Les marqueurs moléculaires sont de plus en plus
utilisés pour estimer l'apparentement génétique sans
connaissance du pedigree et ensuite estimer l'héritabilité des
caractères d'intérêt pour déterminer le
progrès génétique des programmes de sélection. La
possibilité d'inférer la relation génétique parmi
les individus d'une population a permis l'expansion de divers domaines de
recherche comme ceux qui concernent l'évolution et la conservation du
patrimoine génétique (Blouin, 2003). Nous pouvons citer, par
exemple, l'estimation de l'héritabilité en milieu naturel,
l'estimation des flux de gènes dans une population et la minimisation du
taux de consanguinité dans une population en captivité (Blouin,
2003).
Modes d'identité des allèles et apparentement
génétique
Le coefficient de parenté joue un rôle
très important dans beaucoup de domaines de la biologie des populations
et de la génétique (Lynch et Ritland, 1999; Milligan, 2003). En
agriculture, des mesures faites sur des individus ap-
ix
parentés peuvent servir à estimer les
composantes additive et de dominance de la variance génétique et
prédire ensuite le gain génétique des programmes de
sélection et d'amélioration des plantes (Weir et al., 2006).
L'apparentement reflete l'histoire commune des membres d'une même famille
ou d'une même population et affecte ainsi tous les caracteres ayant une
composante génétique (Weir et al., 2006). L'existence de lien de
parenté entre deux individus correspond au fait que les deux individus
ont un ou plusieurs ascendants communs (Jacquard, 1970). Cependant
l'apparentement est seulement défini par rapport à une certaine
population de référence bien spécifiée (Lynch et
Walsh, 1998). En effet, tous les individus d'une même espece ou d'une
population sont apparentés selon un certain degré en ce sens
qu'ils ont des copies de genes qui étaient présents chez un
ancêtre plus ou moins lointain. Ce probleme est résolu en
considérant que la population de référence est
constituée d'individus non-apparentés (Lynch et Walsh, 1998;
Hardy, 2003).
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