CONCLUSION GENERALE
Nous voici parvenu au terme de notre
itinéraire au cours duquel nous traitions de
« L'Entreprenariat féminin, une stratégie alternative
de lutte contre la pauvreté. Cas des couturières du Quartier
Lumumba en Commune de Bagira à Bukavu ».
L'étude a posé la
problématique inhérente à la lutte contre la
pauvreté via l'activité de couture. S'il existe des femmes
intégrées dans le secteur officiel, bien d'autres en revanche
sont à la quête de leur autonomie financière. Le cas des
coutrières de l'entité sus évoqué en dit long.
Elles oeuvrent dans un contexte socio-conjoncturel délicat et
mènent une lutte sans merci pour la survie, essayant tant soi peu de
capitaliser cette activité dans un environnement interne et externe
quasi incertain, évolutif, mais certes promoteur. C'est donc, ce nous
semble, une sociologie de l'action car ce métrer est une action produite
en réponse à une situation-problème. Elle implique une
synergie visant à atteindre des fins partagées quoique cela
requiert un coût de participation. Dans ce contexte, l'alternative
choisie vient à propos pour parer aux contraintes structurelles d'une
économie congolaise en proie à un chômage criant. Au regard
de ce qui précède, un certain nombre de questions de fond se
posent et résument la problématique de ce travail à
savoir :
1. Quel est l'impact relatif à cette activité
pour les femmes couturières du Quartier Lumumba dans la lutte contre la
pauvreté ?
2. Quelles sont les stratégies à appliquer pour
accroître le revenu de la femme dans la Commune de Bagira ?
3. Cette activité permet-elle une autonomisation
effective des femmes qui s'y adorent ?
Les faits décrits ont
tantôt confirmé tantôt infirmé voire nuancé
notre questionnement de départ qui était sous-tendu par trois
postulats à savoir
1. L'autonomisation effective de la femme passerait par les
AGR dont les couturières font intégralement parties.
2. Il se pourrait que cette activité des
couturières génère un revenu suffisant qui contribuerait
à améliorer tant soi peu les conditions de vie de leurs
ménages ;
3. Il est possible que le rendement
généré par l'activité de couture soit
affecté prioritairement à la consommation qu'à
l'épargne et ne permet pas une autonomisation à proprement
parler.
Ainsi les données qui
ont servi à la vérification de ces hypothèses
été récoltées lors des entretiens
que nous avons eus avec notre cible par le biais du questionnaire en annexe et
dans les archives qui étaient à notre portée. Les
méthodes analytique et descriptive ont constitué le fil
conducteur à l'analyse de la thématique sous examen.
Outre celles
déjà évoquées, les techniques d'observation
participante, documentaire, d'échantillonnage et statistique nous ont
été d'un apport précieux sans lequel nous ne pouvions
produire des résultats d'une scienticité avérée.
Ces différentes approches nous ont permis d'aboutir aux résultats
dont voici la substance :
Ø A travers cette étude, il se dégage
bien à priori que la couturière du Quartier Lumumba s'affiche bel
et bien comme un homo economicus de par sa capacité à saisir les
opportunités qui lui sont offertes pour parer aux
éventualités de la vie.
Ø L'activité de couture bien que relevant du
secteur souterrain procure un revenu substantiel en dépit du fait que le
revenu généré demeure insuffisant car il ne saurait
couvrir les besoins primaires des couturières.
Tout en confirmant la première hypothèse,
ce résultat a infirmé la deuxième.
Ø La couture garde toute sa pertinence comme
alternative de lutte contre la pauvreté quoiqu'à une
échelle plus réduite qui ne saurait induire l'autonomisation
à proprement parler. Elle revêt encore une vision autarcique qui
révèle bien heureusement une certaine marge de pouvoir d'action
de la femme.
Ce résultat a confirmé l'hypothèse 3 en
ceci que le revenu généré est prioritairement
affecté aux besoins de consommation. Il n'en demeure toutefois pas moins
vrai qu'elle n'implique pas une épargne entendu comme part de revenu non
consommé.
Le cercle vicieux de la pauvreté comme
énoncée à la page 20 corrobore à plus d'un titre ce
résultat.
De là, l'on peut noter que ce métier permet tant
soi peu de gagner la pitance quotidienne d'une part et d'amorcer le
démantèlement, autant que faire se peut, des rapports de force et
de pouvoir longtemps fondés sur une valence différentielle des
sexes.
La valeur économique de cette activité reste une
valeur intrinsèque mais virtuelle qui souligne la prévalence des
besoins des ménages et dépendants plutôt qu'une fonction
productive entendue comme promotrice de changement qualitatif des conditions
d'existence et de mieux-être.
A la lumière des faits ci-dessus étayés,
une approche synergique susceptible de capitaliser ce métier a requis
l'implémentation d'un « Projet de mise en place d'un
atelier de couture couplé d'un centre d'alphabétisation en faveur
des femmes désoeuvrées de Bagira à Bukavu » dont
le coût est évalué à dollars cent septante six mille
cent septante cinq dollars américain (176.175 $ US).
Conscient des limites de nos analyses et de nos assertions,
nous tenons très humblement à remercier tous ceux et toutes
celles qui prendront la peine de soumettre ce modeste travail à
l'épreuve de leur jugement, à leur critique positive. Ce faisant,
nous croyons, par le biais de la présente étude, avoir conquis un
tout petit espace dans l'univers scientifique fort mouvant.
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