WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Réflexions autour du projet de vie en EHPAD (Etablissement d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes )

( Télécharger le fichier original )
par Catherine Nedelec Lissillour
Institut de formation des cadres de santé Montsouris (IFCS) / Créteil - cadre de santé/ master 1 management et santé 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

5.2.4. Les passerelles entre les entretiens et les questionnaires

Certains points de convergence mais aussi de divergence entre l'exploitation de l'analyse des entretiens des cadres de santé et les questionnaires des personnels apparaissent.

> Les convergences d'opinions La qualité de vie

Depuis 1999, date de la venue de l'accréditation dans les hôpitaux, les politiques en ont fait un sujet prioritaire.

En EHPAD, le projet d'établissement a notamment des objectifs en ce

sens :

- « Coordination, coopération, évaluation des activités et de la qualité des prestations

- Organisation et fonctionnement des différents services rendus101 ».

Le projet sera le reflet des valeurs et de références éthiques de la part de l'institution.

Depuis de nombreuses années, le personnel est sensibilisé à la notion de qualité dans ses formations. Il y a la qualité du service rendu par les soins, mais aussi celles de l'animation et des conditions de vie.

Le personnel est de plus en plus qualifié, les formations réactualisent les niveaux de compétences. Les mentalités changent face à la vieillesse, chaque être a des droits, qu'il soit dépendant ou pas, atteint ou pas d'un handicap. Le projet de vie n'est pas une fin en soi, mais se réajuste selon l'état de santé de la personne âgée. Face à des fins de vie, le personnel sera plus à même d'accompagner le résident et sa famille.

Le cadre de santé garantit cette qualité de vie avec différents outils : formations, gestion des risques, indicateurs de qualité...car de la « Place du soin, place de la vie, de l'équilibre trouvé entre les deux dépendra la qualité du projet de vie102 ».

Le défaut d'organisation

Il représente le manque de temps cité par tous, cadres de santé et autres professionnels. Cependant il est à noter que le rôle du cadre est notamment d'organiser, de planifier, et de gérer.

Il est nécessaire qu'il trouve des stratégies afin de mieux organiser l'EHPAD et d'en parler avec les professionnels concernés. Sinon, des conséquences peuvent encore plus désorganiser la vie quotidienne de l'institution : l'absentéisme, la perte de motivation, les risques psycho-sociaux, les risques de maltraitance. Il est vrai que l'effectif total de personnel est difficile à atteindre, quel que soit le type d'EHPAD. Pénurie de personnel, personnel non qualifié, charge de travail, peurs de la vieillesse et de la dépendance, autant de questions que se posent les cadres de santé interrogés.

101 AMYOT Jean-Jacques, MOLLIER Annie, op.cit.

102 Ibid.

Le turn over

De ce fait, le turn over est présent. Faut-il l'associer à une mauvaise organisation, à des professionnels de la nouvelle génération qui bougent beau-coup, à des problèmes culturels ?

Les professionnels et les cadres de santé soulèvent ce problème. Pour le suivi d'un projet, il est plus opportun d'avoir un personnel fixe, qui le connait. Là où le personnel se lasse, c'est de former sans cesse des nouveaux, qui ne resteront qu'un temps. La fidélisation sur un poste et un endroit n'est plus à la mode pour la jeune génération: « Leur culture de l'intuito-connectif leur donne très vite le sentiment d'avoir fait le tour et de n'avoir plus rien à apprendre103 ».

Mais dans le même temps, pouvoir impliquer d'autres compétences, permet au cadre de santé d'enrichir le projet de vie : des avis différents, d'autres valeurs, des échanges.

L'importance de la communication

Les différents professionnels émettent le problème du manque d'informations. Il est à deux niveaux : celui des cadres de santé et celui des autres personnels.

Les cadres de santé ont la sensation de manquer d'informations quant à la mise en oeuvre du projet de vie. Ils en déduisent qu'ils ne peuvent donc pas informer leur personnel.

Ce dernier reçoit peu d'informations de la hiérarchie et des autres personnels. Il ne s'intéresse que très peu au projet de vie, son information aux familles n'intéresse que les soins de base comme la toilette, les repas...les professionnels ne s'impliquent donc pas. Ils sont pourtant à la recherche d'un sens à donner à leur travail. La plupart des auxiliaires de vie ne connaissent pas le projet de vie. Est-ce un problème de compétences ? de regard des autres professionnels ?

Pourtant l'articulation entre les professionnels ne peut que se faire par de la diffusion d'informations, d'échanges. Le cadre de santé a ce rôle de constructeur, de diffuseur d'information. Il peut s'appuyer sur le médecin coordonnateur, qui apparait très peu nommé dans l'enquête. Est-ce le fait qu'il soit à temps partiel dans l'établissement, ou le fait que l'équipe le voit très peu ?

Des réunions ont lieu pour les familles cependant, qui sont souvent conduites soit par le psychologue, soit par le directeur de l'EHPAD. Un manque de coordination existe, et se répercute à tous les niveaux.

L'amélioration du projet de vie

Au regard des trois points cités précédemment, la mise en oeuvre du pro-jet de vie est freinée. Son amélioration est demandée par tous, mais encore faut-il l'avoir construit et employé par tous. Avant d'améliorer le projet de vie en lui-même, il est nécessaire de l'objectiver, de le travailler ensemble, et de ré-

103 LAMBERT Jacques, (2009), Management intergénérationnel, Editions Lamarre, Pays-Bas, 269 p.

soudre les problèmes existants par une communication efficace, une information transversale, une coordination de professionnels. De ce fait, les familles et le résident seront à même d'être mieux informées et impliquées dans le projet de vie.

> Les divergences d'opinions.

Elles concernent la connaissance du projet de vie par le résident et sa famille. Les cadres de santé ainsi que les animateurs pensent que ceux cités précédemment le connaissent. Comment ?

Pour les cadres de santé, la visite de pré-admission et le jour de l'accueil sont des moments où la famille et le résident reçoivent le plus d'informations. Cependant, si on se réfère aux entretiens, deux cadres sur les trois ne parlent pas du projet de vie. Si on extrapolait, cela ferait sept sur onze qui en parlerait normalement. Il ne faut pas oublier ce taux de 90 % de oui annoncé par les cadres de santé questionnés. Il y a là une anomalie de leur part.

Les animateurs pensent sans doute que l'animation est perçue comme un projet. Mais si les familles n'ont pas entendu parler du projet de vie, comment seraient-elles au courant du projet d'animation ? A moins que l'animateur présente ses activités en tant que tel.

Les autres catégories de professionnels ne s'expriment pas sur ce sujet. Qui ne dit rien consent ou alors est-ce une forme de manière de me faire comprendre qu'en fait les familles et le résident ne sont pas plus informés qu'eux ?

L'animation aussi n'est pas vue de la même façon par ces deux catégories de professionnels. Les familles participeraient selon les animateurs. Le cadre de santé est-il présent à ces moments là ? Je me demande s'il existe une communication efficace entre les cadres de santé et les animateurs. Le projet d'animation est peu perçu par les cadres comme intégré dans le projet de vie. Un manque d'information ? Ou une déviance de la formation initiale ? Mon enquête ne me permet pas d'y donner des points de réponses.

Un point est cependant à soulever : la place des professionnels qui sont peu cités : le médecin coordonnateur, le psychologue et le kinésithérapeute. La participation de tous est vitale pour le projet de vie. Ces catégories de professionnels se doivent de communiquer avec les autres et se faire connaitre de tous.

Au regard de tous ces points, je me demande alors si mes premières hypothèses émises sont vérifiées.

Je suis partie d'une question globale : comment en tant que cadre de santé, puis-je sensibiliser le personnel et les familles pour faire vivre le projet de vie en EHPAD ?

Mes hypothèses de départ se sont confirmées, mettant en évidence des critères qui participent au succès du projet de vie :

- La diffusion de l'information

- L'implication des professionnels

- L'implication des familles

- L'implication du résident

- La motivation des professionnels

Mais en approfondissant cette enquête, je me rends compte que d'autres facteurs sont présents pour le faire vivre, comme l'accompagnement du cadre dans le projet de vie, l'articulation entre tous les acteurs.

Quels sont alors les grands axes managériaux relevant de ma responsabilité de future cadre de santé que je vais pouvoir utiliser dans l'animation d'un EHPAD par rapport au projet de vie ?

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera