1.1.4. Activités économiques
Le département de San-Pedro regorge d'énormes
potentialités économiques qui font de lui un très grand
pôle d'attraction pour de nombreuses populations :
- existence d'un port;
- présence de forêt favorable à
l'exploitation du bois, aux cultures de cacao, de café,
d'hévéa et de palmier à huile.
1.1.4.1. Activités agricoles
L'activité agricole du département de San-Pedro
repose essentiellement sur la culture du binôme café-cacao et
celle de l'hévéa qui est en train de gagner en importance ces
dernières années. Le nombre de ménages agricoles du
département est estimé à 43 554 selon le rapport 2005 de
l'ANADER. La population agricole est de 338 592 habitants (ANADER,
2005).
Le conflit autochtone Kroumen-Burkinabé de 1999 a
occasionné le déplacement d'un grand nombre des populations
agricoles étrangères, notamment les Burkinabés. Hormis ces
évènements, la population agricole du département est
stable.
A côté des cultures pérennes, il existe
des cultures vivrières et légumières qui sont
principalement pratiquées par les femmes des ménages. Celles-ci
sont parfois organisées en groupements pour la production et la
commercialisation.
> Productions végétales
? Cultures de rente
D'une durée de vie économique relativement plus
longue (20 ans et plus), les cultures de rente sont destinées à
l'exportation. Certaines sont d'introduction ancienne (café et cacao) et
d'autres d'introduction récente (hévéa et cola).
o Café
Le Département de San-Pedro a été une
zone de production caféière. Malheureusement, la chute du prix
d'achat de cette spéculation a entraîné l'abandon, voire la
destruction des plantations de café au profit des cultures de cacao et
surtout de l'hévéa.
Tableau IV: Caractéristiques de la
culture du café
Année Nombre Superficie Rendement Production
d'exploitants (ha) (kg/ha) (tonnes)
|
2005 1 930 3 005 978 2 938,890
Source : ANADER, 2005
o Cacao
Fort d'une végétation et de terres propices
à la culture du cacaoyer, le département de San-Pedro est une
zone de production de cette spéculation.
Les cours mondiaux constamment encourageants du cacao ont
convaincu la plupart de ces exploitants dans le choix de cette
spéculation. Ainsi, le cacao continue d'être pour la
majorité des exploitants du département, la principale source de
revenus.
Le verger cacaoyer avoisine 170 000 ha, exploité par 37
217 exploitants.
Tableau V : Caractéristiques de la
culture du cacao.
Année Nombre Superficie Rendement Production
d'exploitants (ha) (kg/ha) (tonnes)
|
2005 37 217 167 480,25 621 104 005,235
Source : ANADER, 2005
o Hévéa.
L'implantation des complexes agro-industriels comme la SOGB,
la SAPH et HEVEGO a créé un engouement des populations à
la pratique de cette spéculation dont les cours sont relativement
stables et intéressants.
La mévente du café bénéficie
à cette culture car de plus en plus de plantations de caféiers
sont abandonnées, voire détruites au profit de celles de
l'hévéa. C'est pourquoi, à côté des
plantations industrielles, l'on peut noter une nette augmentation des
superficies des plantations villageoises d'hévéa. On devra
remarquer aussi que de nombreux fonctionnaires et autres agents de
l'état en service dans le Département s'investissent dans cette
culture.
En 2004, les superficies recensées en milieu villageois
étaient de 3 099 ha pour 1 173 exploitants.
Tableau VI : Caractéristiques de
la culture de l'hévéa.
Année Nombre Superficie Rendement Production
d'exploitants (ha) (kg/ha) (tonnes)
|
2004 1 173 3 099,25 6 600 20 455,05
Source : ANADER ,2005
o Palmier à huile.
La PALMCI est à l'origine de l'intérêt que
suscite la culture du palmier à huile chez les paysans du
Département.
La proximité du département voisin de Tabou qui
abrite le complexe agro industriel de la PALMCI encourage la pratique de cette
spéculation dont la rentabilité est reconnue.
Les superficies recensées sont de 574,5 ha pour 119
exploitants en 2004. Comparées aux superficies recensées en 2001,
l'on constate un accroissement d'environ 38 % ; une preuve que les populations
du Département s'adonnent de plus en plus à cette culture.
Comme l'hévéa, la culture du palmier à huile
intéresse beaucoup de fonctionnaires et agents de l'état en
service dans le Département.
o Cola.
Elle est utilisée dans bien de
cérémonials tels que la composition de la dot, la bienvenue aux
hôtes de marque, etc. Pour ces utilisations, le colatier n'était
cultivé que de façon éparse, en très petites
quantités dans les caféières et cacaoyères. La
pratique de cette spéculation comme culture de rente et en grande
quantité est récente.
La cola ayant de multiples usages (teinture, pharmacie,
consommation, etc.), elle bénéficie d'un marché porteur.
C'est pourquoi de plus en plus d'exploitants s'y investissent.
En 2004, les superficies de colatiers recensées
étaient de 50 ha.
· Cultures vivrières
Caractérisées par une durée de vie
économique plus courte, généralement moins d'un an, les
cultures vivrières sont essentiellement destinées à la
consommation même si de plus en plus leur commercialisation gagne en
importance. Les cultures vivrières le plus rencontrées sont les
suivantes :
- igname, patate douce, manioc;
- riz, maïs;
- aubergine, gombo, piment, chou, concombre et laitue.
· Exploitation forestière.
Plusieurs exploitants forestiers abattent des bois troncs dans
la forêt du département qu'ils revendent soit aux scieries, soit
à l'exportation. Il est à noter que les scieries sont
impliquées dans l'exploitation de bois sur des périmètres
qui leur sont attribués.
Devant la raréfaction du bois dans le
département, les exploitants du bois vont hors du département
pour s'en procurer. Les directions les plus empruntées ces années
sont celles du grand ouest de la Côte d'Ivoire.
Une fois obtenu, ces bois sont débités en vue de
son exportation par de nombreuses scieries installées dans le
département et principalement dans la ville de San-Pedro.
En vue de renouveler le couvert végétal, des
périmètres sont en état de reboisement par la SODEFOR.
> Productions animales
A cause de sa végétation, de son climat et de par
sa culture, le Département de San-Pedro n'est pas une zone naturelle
d'élevage.
Néanmoins grâce à l'appui de l'ANADER, la
FACI et IVOGRAIN, l'élevage est en train de gagner en importance
notamment en aviculture et en élevage porcin.
o Elevage bovin
De plus en plus de personnes, surtout des nationaux
s'intéressent à l'élevage bovin. On note la
présence de quelques troupeaux parmi lesquels plusieurs sont
destinés à la boucherie.
La végétation dans le département est
dominée par la forêt et les plantations si bien que les animaux
n'ont de pâturage que dans les sites habités. Seul un
éleveur a un pâturage bien entretenu.
Dans ces troupeaux, la race dominante est le zébu avec un
peu de métissage.
Tableau VII: Caractéristiques des
élevages bovins dans le département
Paramètres
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Nombre de têtes
|
368
|
194
|
203
|
98
|
Nombre de matrices
|
164
|
77
|
101
|
48
|
Nombre d'exploitants
|
21
|
7
|
7
|
4
|
Source : ANADER, 2009
o Elevage ovin
Il s'agit principalement d'élevage de Djallonkés
dont les effectifs sont fortement métissés avec la race
sahélienne.
Tableau VIII : Caractéristiques
des élevages ovins dans le département.
Paramètres
|
2004
|
2005
|
206
|
2007
|
2008
|
Nombre de têtes
|
364
|
1 886
|
777
|
729
|
709
|
Nombre
de matrices
|
148
|
836
|
375
|
310
|
324
|
Nombre d'exploitants
|
8
|
169
|
74
|
23
|
20
|
Source : ANADER, 2009
o Elevage porcin
L'essentiel des élevages structurés est
constitué de la race moderne. La Large White est la race la plus
élevée avec des métissages réalisés avec
d'autres races importées.
Tableau IX : Caractéristiques des
élevages porcins dans le département
Paramètres
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Nombre de têtes
|
698
|
850
|
159
|
336
|
396
|
Nombre de matrices
|
83
|
145
|
54
|
90
|
46
|
Nombre d'exploitants
|
19
|
34
|
10
|
17
|
10
|
Source : ANADER, 2009
o Aviculture
Le Département de San-Pedro est une zone où l'on
pratique l'aviculture. De plus en plus la population tend à
privilégier l'élevage de la volaille. Il est aussi important de
signaler que l'apparition de la grippe aviaire fut à la base de
l'abandon de plusieurs exploitants.
Tableau X: Caractéristiques de
l'aviculture dans le département de San-Pedro
Paramètres 2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
POULETS DE CHAIR
|
|
|
|
|
Nombre de têtes 22 075
|
26 694
|
17 343
|
10 335
|
5 952
|
Nombre 97
d'exploitants
|
26
|
23
|
24
|
4
|
PONDEUSES
|
|
|
|
|
Nombre de têtes 55 240
|
62 679
|
7 627
|
16 978
|
-
|
Nombre 25
d'exploitants
|
6
|
6
|
19
|
-
|
POULETS TRADITIONNELS
|
|
|
|
|
Nombre de têtes 17 403
|
10 456
|
2 897
|
10 227
|
-
|
Nombre 2 238
d'exploitants
|
771
|
311
|
1 864
|
-
|
Source : ANADER, 2009
o Pêche
Selon la qualité et l'importance des moyens logistiques
utilisés, on distingue deux types de pêche :
- la pêche artisanale dans le département se
pratique au filet et à la ligne, en mer et en eau douce dans le barrage
de Fahé et sur le San-Pedro;
- et la pêche industrielle se pratique en haute mer
à bord de chalutiers.
Dans le département, la pêche est pratiquée
à plus de 99% par des ressortissants des pays limitrophes. Quant aux
ivoiriens, ils pratiquent surtout la pêche en eau douce.
|