1.1.3. Milieu humain
1.1.3.1. Peuplement
Le Département de San-Pedro était initialement
peuplé parles Bakouê, les Kroumen et les Wannin. C'est par la
suite que sont arrivés en1972 les déguerpis de Kossou à
savoir les Baoulé.
Aujourd'hui, en plus des autochtones, le Département
est peuplé par plusieurs populations nationales (Baoulé, Abron,
Koulango, Gouro, Yacouba) et étrangères (Burkinabés,
Maliens, Guinéens et les Ghanéens).
1.1.3.2. Démographie
En 1988, la population du Département de San-Pedro
était estimée à 170 669 habitants selon le RGPH
(Recensement Générale de la Population et de l'Habitat) de
1988.
En 1998, cette population est passée à 422 404
habitants selon le RGPH 1998 avec un taux d'accroissement de 8,9 %, taux le
plus élevé en Côte d'Ivoire (INS,
2000).
En ce qui concerne la densité de cette population de
1988 en 1998, elle est passée de 23 à 58 habitants au
kilomètre carré. La population du département est
majoritairement composée
d'allochtones et d'étrangers qui représentent plus
de 80 %. La répartition de la population du Département par
origine est résumée dans le tableau III.
Tableau III : Répartition de la
population du département par origine
Groupe ethnique
|
Effectif
|
Pourcentage
(%)
|
Akan
|
111 653
|
26,39
|
Krou
|
47 686
|
11,29
|
Mandé du Nord
|
35 931
|
8,56
|
Mandé du Sud
|
20 307
|
4,81
|
Voltaïques
|
30 025
|
7,11
|
Naturalisés
|
2 746
|
0,65
|
Etrangers
|
174 056
|
41
|
Source : RGPH 98/INS 2000.
1.1.3.3. Organisation sociale
> Famille
Chez les peuples autochtones de San-Pedro, il existe deux types
de familles : la famille élargie et la maisonnée.
.Notion de parenté
Chez les autochtones (Kroumen, Bakouê et Wannin), la
notion de parenté s'étend aux grandsparents du père et
à ceux de la mère, au canton, à la tribu et au village
d'origine. La parenté est l'ensemble des familles nucléaires
ayant les mêmes ancêtres.
.Maisonnée
La maisonnée est constituée du père, de la
mère, des enfants ainsi que de quelques membres proches de la famille
élargie, vivant sous le même toit et à la charge d'un chef
de famille.
. Clan
Le clan est la tribu formée d'un certain nombre de
familles ayant un ancêtre commun comme c'est le cas du clan des
descendants de GABIA qui forme le clan GABIA chez les Bakouê.
> Mariage et Organisation sociale
.Importance du mariage dans les
sociétés
Chez les peuples autochtones, le mariage est important parce
qu'il confère la dignité aux mariés. Il est un acte de
renforcement des tissus familiaux et sociaux. Il établit un lien
sacré entre deux familles de différents clans. C'est
également un critère essentiel dans le choix des autorités
centrales et villageoises, notamment la chefferie.
.Mode de Succession
La succession chez ces peuples est patrilinéaire, c'est
à dire de père en fils. Par le passé, l'héritage
revenait à l'aîné des frères du défunt. De
nos jours, l'héritage est prioritairement dévolu aux descendants
du défunt et à défaut à ses frères ou
neveux.
.Village
De façon générale, les villages sont
installés sur les plateaux à proximité d'un point d'eau
permanent. La disponibilité en terres cultivables détermine aussi
le choix du site.
Chez les Kroumen, l'habitation dispose de plusieurs portes pour
pouvoir échapper à d'éventuelles agressions.
Les villages Bakouê, héritent en
général leur nom du premier habitant : Exemple : Djapadji qui
veut dire village des descendants de DJAPA, Dji signifiant village.
Dans le département, les grandes fêtes rituelles et
religieuses n'existent pratiquement plus en dehors de quelques
cérémonies occasionnelles pour conjurer le mauvais sort par
exemple.
.Canton
Le canton reste le plus haut niveau de l'organisation sociale
et territoriale. Il est composé de plusieurs tribus. Le canton est
dirigé par un chef qui est intronisé en présence des
autorités administratives, politiques et villageoises.
> Coutumes
.Accueil
Pour exprimer l'hospitalité à leurs
étrangers, les Bakouê, Kroumen et Wannin offrent à ceuxci
de la cola au piment et de la boisson forte.
.Funérailles
Ils ont une importance capitale chez les peuples autochtones de
San-Pedro. Ces cérémonies qui consacrent le deuil sont d'une
ampleur variable en fonction du rang social du défunt.
> Système d'éducation
De façon générale, les écoles
d'initiation n'existent pas chez les peuples Kroumen, Bakouê, et Wannin.
L'éducation de l'enfant est assurée par toute la
communauté. Les vertus de solidarité, de respect du prochain et
du travail sont enseignées à l'enfant.
|