Les forces armées camerounaises face aux enjeux militaires dans le golfe de Guinée: le cas du conflit de Bakassi( Télécharger le fichier original )par Ernest Claude MESSINGA Université de Yaoundé II-SOA - Master en science politique 2007 |
I.2.2- La « force actuelle » nigériane : l'Opération Harmony IV1La force actuelle constitue l'ensemble de ressources mobilisées pour la conduite de la politique extérieure, en temps de paix ou en temps de guerre. En temps de guerre, la force actuelle se rapproche de la force militaire (Ela Ela 2000 : 62). La force militaire nigériane baptisée « Opération Harmony IV » au contact avec « l'Opération Delta » (GOS) dans ce qui constitue la cage territoriale était constituée de deux bataillons d'infanterie mécanisés ; le 19ème bataillon d'infanterie mécanisé à Kombo Amunja et le 93ème Bataillon d'infanterie mécanisé à Idabato II, placés en premier échelon. En cas d'attaque ou de riposte, les forces placées en premier échelon pouvaient bénéficier dans un délai court, de renforts du 81ème bataillon d'infanterie motorisée et des unités du 6ème bataillon amphibie placé en 2ème échelon dont le poste de commandement (PC) pour la dernière composante se trouve à Jabane (Présidence de la République du Cameroun 2001 : 4-5). Toutes ces forces se retrouvaient positionnées sur le territoire camerounais d'après le tableau suivant : Tableau 2 : Le positionnement des forces nigérianes et leurs systèmes d'armes.
1 NB : Ces informations contenues dans le procès verbal de passation de consignes entre les chefs B2/B3, du GOS ont été obtenues grâce aux aveux des prisonniers militaires nigérians.
Source : Présidence de la République du Cameroun, 2001, p. 5. Ce tableau fait état du positionnement de l'Opération Harmony IV sur le champ des opérations : Á Ndo-Location par exemple, on retrouve 3 unités postées : une compagnie E du 6ème bataillon motorisé, une batterie du 341ème régiment artillerie sol-sol, une batterie sol-air du 343ème régiment d'artillerie solair, armées d'un missile Blowpipe et d'un oerlikon de 35 mm. Á Sand-sand, deux unités à savoir une compagnie B du 93ème bataillon mécanisé et une compagnie A du 93ème bataillon mécanisé munies des armes non déterminées. Á Niba-Niba manoeuvraient cinq unités : un bataillon R du 341ème régiment d'artillerie sol-sol ; une compagnie B du 93ème bataillon mécanisé ; une section du 344ème régiment d'artillerie sol-air ; une compagnie B du 72ème bataillon des troupes aéroportées et une compagnie du 6ème bataillon amphibie avec pour force de frappe un canon de 105 mm et d'un oerlikon de 35 mm. Á Kombo A Munja I se retrouvent stationnés un poste de commandement avancé du 19ème bataillon mécanisé, des compagnies A et D du 19ème bataillon mécanisé nanties des armes non déterminées. Á Kombo A Munja II se trouve une compagnie C du 19ème bataillon mécanisé. Toutes ces localités et unités se retrouvent en premier échelon sud du champ des opérations. En deuxième échelon se retrouvent les localités de Jabane I, Idabato I, Idabato II et Diamond toutes occupées par des unités munies des armes lourdes et de longue portée, telles les canons de 105 minutes, des mortiers de 120 mm équipés d'un radar Sky Guard. Les forces navales disposaient de vedettes rapides, des moyens d'assaut de type raider, des moyens de transport et de surveillance parmi lesquels le Jonathan, des LCVP et des frégates du type ARADU. Quant aux forces aériennes, elles étaient dotées des : - Hélicoptères de transport et d'assaut - Hélicoptères de type Puma, Lynx - Alpha Jets - MIG 21 Ces forces nigérianes possédaient également à l'Ouest d'Ikang, des canons de 155 mm dont la portée en cas de tir aurait atteint la zone camerounaise. Le « système armé » mobilisé par le Nigeria au cours de cette guerre était fonction de la nature du champ des opérations et des capacités militaires de l'ennemi. La zone querellée étant entièrement immergée, il fallait donc des moyens adéquats pour se déplacer. Ceci laissait donc place à une guerre à distance, d'où la nécessité déployer des armes de longue portée pouvant atteindre la cible au plus profond de sa cachette. C'est ce qui explique l'utilisation des missiles, des canons, des mortiers, des radars, le matériel de navigation (vedette rapides, les bâtiments de guerre (Jonathan)) et les moyens aériens. En somme, le Nigeria, deuxième puissance africaine pensait avoir mobilisé des hommes (10.000 environ) et des armes à même d'enrailler toute résistance des forces armées camerounaise. |
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