LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Situation de la péninsule
Bakassi sur le territoire camerounais dans
la province du Sud-Ouest .8
Figure 2 : Présentation de quelques
données géographique de la zone
querellée .10
Figure 3 : quelques moyens logistiques de la
marine camerounaise ..59
Figure 4 : Positionnement des différents
Groupes Opérationnels de
l'Opération Delta sur le champ des opérations
..74
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Présentation des Grades et
Unités de Commandement des
forces armées dans le monde .34
Tableau 2 : Positionnement des forces
armées nigérianes et leurs
systèmes d'armes 54
Tableau 3 : Logistique camerounaise
déployée sur le champ des
opérations 61
Tableau 4 : Les effectifs des forces
camerounaises et nigérianes en
1994 64
Tableau 5 : État des défenses
nigérianes et camerounaises en
2006 65
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1- LE CONTEXTE
Depuis décembre 1993, les forces armées
nigérianes occupaient par les armes certaines localités de la
péninsule Bakassi, territoire du Cameroun et ce, nonobstant les
multiples rappels à l'ordre du gouvernement camerounais et de quelques
institutions internationales et régionales (Mouelle Kombi 1996 :
107).
En effet, le 21 décembre 1993, les autorités
d'Abudja envoyèrent les unités armées dans la zone de
Bakassi et qui occupèrent les localités situées en
territoire camerounais à plus de dix kilomètres de la
frontière. Le drapeau du Nigeria y fut hissé et son aviation
viola plusieurs fois l'espace aérien camerounais, tandis que le village
de Diamond était envahi (Mouelle Kombi 1996 : 107). Cet acte de
provocation défiant les limites de la patience obligea le Cameroun,
jaloux de sa paix et de son intégrité territoriale, à se
mettre aux antipodes de l'action par le déploiement immédiat de
ses troupes sur le théâtre des opérations et à
procéder à une riposte graduée dans l'escalade des
représailles.
Cet état de chose n'est rien d'autre que la
conséquence logique de la montée en puissance du Golfe de
Guinée dans l'économie mondiale en matière
énergétique. Géographiquement constituée de 13 pays
de l'Afrique subsaharienne (Angola, Bénin, Congo Brazzaville, Congo
(RD), Côte d'Ivoire, Gabon, Ghana, Guinée Equatoriale,
Libéria, Sao Tomé, Togo, Nigeria et Cameroun), cette sous
région est devenue un véritable Eldorado pétrolier (Ntuda
Ebodé 2003 : 1) avec une production journalière de 7 millions
(6,9 millions) de barils (Kounou 2006 : 40). La première
conséquence de cette dynamique a été que cette zone
traditionnellement dominée par les firmes françaises (Elf,
Total), s'est retrouvée au centre d'une intense rivalité entre
firmes américaines (Chevron Texaco, Amoco, Exxon Mobil...),
anglo-hollandaises (Shell), malaisiennes (Petronas), chinoises (The Chinese
National Petroleum Corporation), japonaises (Japan National Oil Company) et
canadienes (Heritage Oil Corporation) (Ntuda Ebodé 2003 : 1). La seconde
conséquence est la prolifération des conflits dits de
« localisation, d'exploitation ; environnementaux et
frontaliers » (Ntuda Ebodé 2003 : 2). Ogoulat (2000) avant Ntuda
Ebodé (2003) avait déjà présenté la face
polémogène du Golfe de Guinée, faite d'un ensemble de
facteurs directement générateurs de conflits, à savoir :
la non territorialisation effective des aires maritimes nationales ; la carence
de la sécurité maritime sous régionale ; la non
délimitation des domaines de souveraineté respectifs et la course
désordonnée aux ressources off shore (Ogoulat 2000 : 82-85). Ces
différents facteurs sont donc ici tenus pour responsables des
différends frontaliers de la sous région à l'instar de
ceux opposant Sao Tomé au Nigeria, le Gabon à la Guinée
Équatoriale et le Nigeria au Cameroun, objet de notre recherche.
Communément appelée « Affaire Bakassi
», le Nigeria et le Cameroun s'affrontent sur une péninsule
d'environ 700 km2 (République du Cameroun 2002 : 7). Les
forces camerounaises se situaient dans la façade atlantique du Golfe de
Guinée qui s'étend sur 18 Km de front et 12 Km de profondeur,
soit une superficie de 216 Km2. Le champ des opérations
militaires est limité :
- Au Sud par l'Océan atlantique ;
- Au Nord par la crique Hecuba (Nawango II exclu), Akwa-bana
Kombo A Mpongo ;
- A l'Ouest par East-point, Pany-point ;
- Au Nord-Est par Ndo Location I
- A l'Est par Cap Bakassi et Kombo Adibo I (Présidence de
la
République du Cameroun 2001 : 2-3).
Figure 1 : Situation de la péninsule
Bakassi sur le territoire camerounais et dans la province du SUD-OUEST.
Source : Institut Nationale de cartographie
(Yaoundé-Cameroun).
C'est une zone marécageuse avec une
végétation faite de la mangrove et des palétuviers. Ici
règne un climat équatorial et littoral avec des
précipitations et averses abondantes soit, 9 mois de pluie sur 12.
L'année est parcourue par des coups de tonnerre intermittents et
intempestifs, de grandes déflagrations à ne pas confondre aux
bruits d'obus et d'autres armes lourdes. La moyenne des marées valse
entre 0,1 m à 2,9 m accompagnée très souvent des chaleurs
torrides ponctuées d'une grande canicule allant parfois jusqu'à
45° à l'ombre. La région est largement infectée par
la malaria, les maladies diarrhéiques et mycoses. C'est
le domaine de l'anophèle et des moutes-moutes, tout
cela constituant une difficulté indéniable d'acclimatation et
d'accommodation (Présidence de le République du Cameroun 2001 :
3).
Concernant l'hydrographie, il existe à l'Est une large
embouchure
constituée en partie par le Rio Del Rey, l'Andokat, la
Mémé et la Ngossa quicharrient leurs eaux dans
l'océan atlantique. A l'intérieur de ce puzzle, une multitude
de criques de moindres et de grandes importances forment des cours d'eaux
néanmoins tous navigables et parfois au gré des marées
(Présidence de la République du Cameroun 2001 : 3-4).
La population de la région est essentiellement
nigériane. Il s'agit des IbioIbio, des Ijaws, des Ibos issus des
régions défavorisées du Sud-est nigérian,
considérés comme des parias et donc à la recherche d'une
terre d'accueil. La presqu'île dispose de nombreuses ressources
halieutiques et ces Nigérians mènent une activité
exclusive de pêche dans les différentes criques où ils sont
regroupés dans les pêcheries construites sur pilotis avec des
matériaux dérisoires (Présidence de la République
du Cameroun 2001 : 4).
Figure 2 : Présentation de quelques
données géographiques de la zone querellée
Source : Institut Nationale ce
cartographie (Yaoundé-Cameroun)
Mais en attendant le dénouement diplomatique du 10
octobre 2002 rétablissant la souveraineté du Cameroun sur la
presqu'île de Bakassi, les forces armées camerounaises se sont
durement opposées aux forces armées nigérianes pendant
près d'une décennie. Compte tenu des enjeux militaires de cet
affront et
du rôle déterminant des forces armées
respectives, il nous est donné dans cette étude d'évaluer
les forces armées camerounaises depuis l'envahissement de la
presqu'île par les forces armées nigérianes en 1993
jusqu'au retrait de ces dernières au lendemain des accords de Greentree
en 2006.
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