Pour le gouvernement camerounais, la réponse à
la crise de sécurité passe par la relation civilo-militaire, ce
que révèle à bien des égards le thème de la
37ème Fête de l'Unité le 20 Mai 2009 à
savoir « Forces de Défense et Nation, ensemble pour la
consolidation de la paix sociale et du développement ».
La relation civilo-militaire loin d'être à son
zénith au Cameroun fait son bonhomme de chemin à travers la
sécurité des frontières, le maintien de l'ordre public, la
lutte contre le grand banditisme et la contrebande, la sécurité
des hommes et de leurs biens, constituant les missions des Forces de
Défense et de Sécurité plus ou moins en collaboration avec
la société civile. Elle s'illustre par ailleurs dans la
réalisation d'importants projets de développement tels la
construction des routes et autres édifices par le Génie
Militaire, ainsi que des oeuvres sociales tels que la santé
(hôpitaux militaires), l'éducation (les écoles militaires).
Un vaste programme qui ne peut être réalisé que s'il existe
une véritable synergie dans l'action entre Forces de Défense et
la Nation.
89 Op cit
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
Partant de la Gendarmerie Nationale à la
Sûreté Nationale en passant par le corps national des sapeurs
pompiers et l'Administration des Douanes, la mission principale se trouve
être la sécurisation, la protection des biens, préalable de
tout développement.
Dans l'Administration des Douanes par exemple, on retrouve
deux corps depuis 1975 : un corps actif (en uniforme) et un corps
sédentaire (civil) ayant une mission unique à savoir la
sécurisation des intérêts de l'Etat, le recouvrement des
droits et taxes de douane et la protection des industries camerounaises.
La Gendarmerie Nationale également s'illustre par sa
double mission de sécurité et de Défense à savoir :
la protection des personnes et des biens avec l'épineux
phénomène des coupeurs de route qui tend à se nationaliser
; le maintien de l'ordre à visage humain face à la
résurgence des manifestations de rue ; la sécurisation des
frontières et notamment la façade maritime avec le montée
du phénomène des preneurs d'otages sur les eaux territoriales ;
concourt à la défense nationale en liaison avec les Forces
spécialisées relevant du Ministère de la Défense
(Armée de Terre, de l'Air et la Marine Nationale) en temps de paix comme
en temps de guerre ; remplies les missions de police judiciaire, de police
administrative ; la sécurité des hommes et des biens face aux
assaillants et pirates qui ont pignon sur mer. Forces de protection,
d'assistance et de secours des populations par excellence, les hommes et femmes
qui servent sous le béret rouge sont au service de tous avec la
nécessaire collaboration des populations de par leurs renseignements :
c'est une Gendarmerie de proximité gage de la maîtrise du
renseignement et de l'action.
La Sûreté Nationale en tant que composante
à part entière des Forces de sécurité se trouve
être également une force régulière au même
titre que l'Armée et la Gendarmerie Nationale avec bien entendu des
missions spécifiques. Et conformément aux dispositions des
articles 3 et 4 du décret N°2002/2003 du 04 Janvier 2002 portant
organisation de la Délégation
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Générale à la Sûreté
Nationale, ce corps d'élite a pour mission fondamentale d'assurer le
respect et la protection des institutions, des libertés publiques, des
personnes et des biens. En outre, elle assure le respect de l'exécution
des lois et règlements, concourt à l'exécution de la
police administrative et de la police judiciaire ainsi qu'à la
défense nationale, c'est-à-dire qu'elle peut intervenir aux
cotés des autres Forces régulières lorsque les
circonstances l'exigent, et dans les domaines des compétences qui sont
les siennes.
Enfin la dernière née en 1998 des Forces de
Défense camerounaise le Bataillon d'Intervention Rapide (BIR) assurant
les missions de sécurité et de défense. En effet, en
dehors des missions générales dévolues à
l'Armée de Terre, le BIR est chargé de la lutte contre le grand
banditisme, de mener des actions de contre-guerilla, la lutte antiterroriste,
la libération des otages, mener des actions commandos.
Mais, la relation civilo-militaire reste plombée par
l'exclusion larvée des civils tenus à distance par la
confidentialité des informations relatives à leur
sécurité, justifiée par le « secret
défense ». Cet état de chose n'est pas de nature
à favoriser l'implication quasi indispensable des populations dans la
recherche des renseignements, gage de l'efficacité des hommes en armes
face à la défiance et à la disparité des «
architectes » de l'insécurité.
De ce précède, l'état des relations
civilo-militaire au Cameroun pourrait être amélioré par la
création d'un Ministère de la Sécurité
Intérieure ou vont collaborer militaires, gendarmes, policiers et
civiles et par la promotion de la collaboration institutionnelle
Ministère de la Défense et Universités via les centres de
recherches en d'études stratégiques ; l'implication d'une franche
de la jeunesse camerounaise en l'occurrence les jeunes bacheliers dans le
système homme après l'offre de la Formation Commune de Base (FCB)
à tous. Une telle collaboration franche sera de nature à
renforcer et solidifier la relation civilo-militaire sans toutefois
aliéner le secret défense.
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