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Les forces armées camerounaises face aux nouvelles formes de menaces à  la sécurité : d'une armée de garde vers une armée d'avant garde 1960-2010

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par Ernest Claude MESSINGA
Université de Yaoundé II-SOA - Doctorat/Ph.D en science politique 2011
  

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2- NATURE, AMPLEUR ET VARIATIONS DES ATTAQUES MARITIMES

La piraterie démarre effectivement le long des côtes camerounaises dans la 2ème moitié des années 1980. Elle reste cependant concentrée presqu'exclusivement dans la zone d'exploitation pétrolière au large de la presqu'île de Bakassi. Pendant les années 1990 et pratiquement jusqu'en 2008, cette forme de piraterie est purement matérielle et se manifeste par des cambriolages sur des plates formes de forage ; des pêches à la dynamite dans les zones d'exploitation pétrolière truffées de câbles électriques de haute tension sous-marins véhiculant des gaz et des liquides (dont du pétrole) sous forte pression ; des pêches artisanales et industrielles pratiquées par des piroguiers riverains et des chalutiers peu soucieux du respect de l'interdiction de toute autre activité dans des zones parfaitement délimitées et strictement réservées aux activités pétrolières ; des vols sur des navires de commerce au mouillage à la zone d'attente et au port de Douala et des attaques des chalutiers de nuit au cours desquelles les

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équipages sont délestés de leurs biens personnels des sommes d'argent et caisses de poissons sont récupérées (Ntuda Ebodé 2010 : 79-80).

De janvier 1994, date de déclenchement du différend qui a opposé le Cameroun au Nigeria de Bakassi sur la paternité de la presqu'île de Bakassi, jusqu'en juin 2006 date de la signature des accords de Green Tree, la zone est sous contrôle et de l'Armée camerounaise et de l'Armée nigériane. Seuls quelques actes de la nature de ceux énumérés plus haut sont enregistrés du côté camerounais. Mais des attaques de navires et des installations pétrolières offshores sont déjà légion côté Nigeria ; avec enlèvement de matériels, sabotage et prises d'otages souvent libérés contre fortes rançons.

Ainsi les menaces d'actes de piraterie purs et durs ne sont survenues du côté camerounais, qu'après la signature des accords de Green Tree, lesquels comme nous le savons, définissent le processus de rétrocession de la presqu'île de Bakassi au Cameroun, conformément à l'arrêt de la Cour Internationale de Justice (CIJ).

Ces pirates viennent principalement de groupes de dissidents membres du Bakassi Freedom Fighter (BFF) opposé à cette rétrocession. C'est ainsi qu'en Octobre 2008 et plus précisément le 31, des pirates identifiés plus tard comme des rebelles venant du Nigeria frappe leur premier grand coup, en attaquant un Supply boa (SS SAGITTA) en manoeuvre de sécurisation d'un tanker en chargement, et font 10 otages dont 7 français, 2 camerounais et 1 tunisien. On attribue aussi à ces rebelles deux attaques des postes de l'Armée camerounaise à Bakassi le 12 novembre 2007 et 09 juin 2008, avec à la solde plusieurs militaires camerounais tués (respectivement 21 et 5), 01 sous-préfet et des matériels sensibles emportés (Ntuda Ebodé 2010 : 80).

L'attaque du SS SAGITTA sonne comme le début d'une série d'actes de piraterie qui vont être perpétrés autant sur les navires marchands que sur supplices travaillant pour des compagnies pétrolières et sur des

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chalutiers. La ville de Limbé connaîtra une attaque de trois banques dans la nuit du 28 septembre 2008, avec mort d'homme. De manière condensée, les statistiques des attaques classées actes de piraterie le long des côtes sont classées comme sérieuses. Mais un coup d'oeil sur les statistiques de 2009 indique 39 cas, 3 tués, 8 blessés et 4 otages, comme il en ressort dans le tableau ci-après :

Tableau N°4 : Statistique des actes de piraterie aux larges des côtes
camerounaises en 2009

2009

NB ATTACK

KILLED

INJURED

HOSTAGES

JANV

6

1

1

0

FEB

0

0

0

0

MAR

1

0

0

4

APR

1

0

0

0

MAY

1

0

0

0

JUN

4

0

0

0

JULY

5

0

0

0

AUG

4

0

1

0

SEP

14

0

6

0

OCT

3

2

0

0

NOV

0

0

0

0

DEC

0

0

0

0

TOTAL

39

3

8

4

Source : Ntuda Ebodé 2010, La nouvelle posture géopolitique du Cameroun et la lutte contre la piraterie dans le Golfe de Guinée, p.81.

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