II- LE PHÉNOMENE DE LA PIRATERIE MARITIME
Dans les temps anciens, la piraterie maritime désignait
tout acte de crime ou de pillage perpétré contre un navire de
commerce en haute mer pour s'emparer de sa cargaison. Le pirate de mer
était alors dépeint de manière romanesque comme un
vaillant et intrépide personnage qui ne reculait devant rien, même
pas devant la furie des eaux des mers et des océans, et qui tuait avec
plaisir pour s'accaparer du présumé trésor qu'il convoite
dans la cargaison, soit pour son propre compte soit pour le compte de son
commanditaire qui pouvait être un gouvernement, auquel cas il devenait un
corsaire.
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
Aujourd'hui, on entend par piraterie maritime, tout acte
criminel, de vol, de pillage ou de cambriolage sciemment perpétré
contre un navire, son équipage ou sa cargaison, ou tout acte similaire
mené contre une installation offshore ou son personnel, ou contre une
ressource sur terre depuis la mer ou par voie maritime. Par extension, la
piraterie maritime devient tout acte de braconnage en milieu marin, dans le cas
de pêches interdites, d'espèces protégées, de
pêches dans les zones interdites ou de pêches en utilisant des
pratiques interdites (Ntuda Ebodé 2010 : 77).
1) BREF APERÇU DE LA SITUATION DANS LE MONDE
Selon l'International Maritime Bureau, plus de 4000 actes de
piraterie ont été enregistrés durant les 20
dernières années, un rapport de la RAND Corporation estime le
nombre d'attaques et de tentatives d'attaques à 209 durant la
période 1994-1999 et à 2453 entre 2000 et fin 2006, soit une
augmentation exponentielle de ces pratiques depuis le début du XXIe
siècle.
Tableau N°3 :
L'évolution des attaques de 2001 à 2009
Années
|
Nombre d'attaques des pirates
|
2001
|
252
|
2002
|
341
|
2003
|
445
|
2004
|
329
|
2005
|
276
|
2006
|
239
|
2007
|
263
|
2008
|
293
|
2009
|
409
|
Source : Bureau
International Maritime, 2010.
Ces chiffres, comme on peut s'en douter sont
sous-estimés ; nombre d'armateurs ne déclarant pas les attaques,
afin d'éviter d'inquiéter leurs clients et de voir leurs navires
immobilisés longuement par les services de police.
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Les côtes indonésiennes, chinoises orientales,
somaliennes, nigérianes ainsi que la mer de Chine méridionale
comptent parmi les zones les plus dangereuses. Ces zones sont
stratégiques en matière de trafic maritime et sont parmi les plus
fréquentées au monde.
Le Golfe d'Aden est ainsi considéré comme le
carrefour du trafic maritime mondial entre l'Asie, l'Afrique de l'Est et
l'Europe. Il est le point d'entrée et de sortie pour tous les cargos
transitant par le canal de Suez et le détroit de Malacca, qui les points
de passage essentiels pour 50 000 à 70 000 navires par an accostent
à Hong Kong ou Singapour. Mais les pirates sévissent
également le long des côtes de l'Amérique du Sud et dans la
mer des Caraïbes.
Quatre raisons justifient les attaques des pirates :
1. La paupérisation importante de certaines
régions qui ne laissent pas d'autres choix à leur population
affamée ;
2. L'incapacité de certains pays à gérer la
sûreté de leurs eaux territoriales ;
3. La facilité offerte par certains pays en
développement très ouverts à la corruption, pour
l'écoulement des produits de la contrebande et les actions
d'éclat de certains groupes terroristes ;
4. Les coups de force de groupes rebelles se prévalent
d'une certaine idéologie, dans le but de collecter de l'argent pour
s'équiper en armes et d'autres matériels de guerre (Ntuda
Ebodé 2010 : 78-79).
a) LE POINT DE SITUATION AUX LARGES DES CÔTES
CAMEROUNAISES
Comme le reste des côtes du monde, les côtes
camerounaises connaissent également une permanence des attaques
maritimes.
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