1- LES INSTANCES DE REFLEXION ET D'ORIENTATION
Il s'agit du Comité National de la Mer et de la
Conférence Maritime Nationale. Au niveau local, il s'agit du
Comité Local de Concertation, de conduite et de coordination dont la
composition varie selon qu'il s'agit de l'action en mer ou de l'action sur les
fleuves et les lacs.
En ce qui concerne la mer, le comité local comprend,
outre le commandant des Forces de surface de la Marine, l'autorité
maritime compétente de la Marine marchande, le responsable de
l'administration des douanes de l'échelon considéré, le
responsable de pêche de l'échelon considéré et la
conférence maritime locale.
Pour les fleuves et les lacs, le comité local est
composé des Préfets des départements concernés, du
responsable de l'administration des douanes de l'échelon
considéré et de la conférence fluviale ou lacustre
départementale (Belinga Ela 2008 : 29).
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2- LES INSTANCES D'ACTION ET DE COORDINATION
La conduite et la coordination de l'action de l'Etat en mer
s'exercent, sous l'autorité du Président de la République,
par le Délégué Général à la Mer. A ce
titre, il a autorité à la fois, sur le Commandant des Forces de
surface de la Marine Nationale dans la conduite de l'action de l'Etat en mer et
sur les responsables civils et militaires de l'échelon local
chargés de l'action de l'Etat sur les fleuves et les lacs.
En ce qui concerne la mer, le Commandant des Forces de
surface de la Marine Nationale (COMFORSUR) exerce ses attributions sous la
double autorité du Ministre de la Défense (à travers le
Chef d'Etat-Major des Armées) et du Délégué
Général à la Mer. Il dispose, de ce fait, d'un Bureau
Action de l'Etat en Mer et d'un Centre des Opération Maritimes (COM)
composé, non seulement de personnel de la Marine Nationale, mais aussi,
des autres administrations en tant que de besoins (Ministère des
transports, Douanes, Pêches, Gendarmerie, Police, Environnement etc.). Le
COMFORSUR peut notamment réquisitionner tout moyen public ou
privé nécessaire à l'exécution de ses missions, et
donner des directives aux autres administrations intervenant en mer et leur
réclamer des comptes rendus. En outre, dans le cadre de ses
attributions, il préside la conférence maritime locale qui se
regroupe trimestriellement et qui comprend les représentants des
gouverneurs des régions du Littoral, du Sud et du Sud-ouest, les
Préfets des départements côtiers ou leurs
représentants, l'autorité maritime locale compétente de la
Marine marchande, le représentant de l'administration des douanes de
l'échelon considéré, les commandants des bases navales, le
commandant de la base aérienne de Douala, les commandants de
légion de Gendarmerie du Littoral et du Sud-ouest ou leurs
représentants, les commandants de groupement des sapeurs pompiers
implantés dans les ressorts territoriaux des départements
côtiers et les représentants des autres
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administrations et organismes exerçant des actions en mer
ou situés dans les ressorts territoriaux des départements
côtiers.
S'agissant de l'action dans les fleuves et les lacs, le
Délégué Général à la Mer s'appuie sur
les Préfets et, le cas échéant sur les Gouverneurs. A ce
niveau, la conduite de l'action de l'Etat dans son volet opérationnel
est dévolue au responsable local des Forces de la Marine Nationale ou
à défaut, au responsable de la Gendarmerie Nationale du ressort
territorial du fleuve ou du lac considéré. Il est prévu
ici une Conférence Fluviale ou Lacustre départementale
présidée par le Préfet et regroupant tous les responsables
départementaux concernés par les actions sur les plans d'eaux sus
cités. Toutefois, au cas ou la zone d'activité sur le lac ou le
fleuve couvre le ressort territorial de plusieurs départements, une
conférence fluviale ou lacustre interdépartementale sous la
présidence du Gouverneur de la région du ressort territorial
desdits départements peut être envisagée (Belinga Ela 2008
: 29).
La conduite de l'action de l'Etat en mer par la Marine
Nationale est aujourd'hui traduite dans les eaux camerounaises par des
opérations quotidiennes de sécurisation, des opérations et
installations pétrolières, escorte de tankers, de patrouilles
maritimes régulières exécutées par les
bâtiments des Forces de Surface en l'occurrence les
éléments du BIR DELTA.
Elles disposent à cet effet :
· D'un Bureau Action de l'Etat en Mer ;
· D'un Centre Opérationnel de la Marine (COM)
pouvant être sollicité pour toute détresse en mer et
armé 24h/24 par du personnel de la Marine et des représentants
des administrations intervenant en mer ;
· De patrouilleurs et de vedettes de surveillance (Njonou
Akoutou 2009 : 29).
A titre d'illustration, en 2007, les unités navigantes des
Forces de surface de la Marine ont totalisé 856 jours de mer avec une
moyenne de 86
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jours par navire. Au premier trimestre de l'année 2008,
elles totalisaient déjà 433 jours de mer avec une moyenne
mensuelle de 15 jours de mer par navire.
c) LES OPÉRATIONS DE LA MARINE
NATIONALE
Dans les années 1980, le moyen mis en place par le
gouvernement camerounais pour juguler les cambriolages et la pêche
à la dynamite dans le champ pétrolifère a
été la création de l'opération « Dynamite
» confiée à la Marine Nationale. Cette opération
consistait à avoir en permanence au moins une vedette dans le champ et
à repartir tous les soirs les trinômes de fusiliers marins sur
quelques plates-formes choisies de manière aléatoire. A
l'époque, la piraterie sur les côtes camerounaises et dans ses
eaux se réduisait pratiquement à ces deux
phénomènes et la Marine avait des moyens opérationnels.
Les résultats ont été probants mais l'opération a
pris fin en 1994.
A compter de cette date en effet, tous les moyens
opérationnels de la Marine ont été mis à
contribution dans le différend frontalier avec le Nigeria.
Parallèlement à la Marine chargée d'assurer le
contrôle, la protection et l'assistance à l'industrielle
halieutique. Au terme de cette première phase, le gouvernement a
réagi à la recrudescence de la piraterie en lançant
l'opération Galilée, qui n'est rien d'autre qu'un pendant de la
première opération, mais avec moins de moyens.
L'opération Galilée a donc été
doublée par la création et le déploiement à Bakassi
du BIR DELTA.
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Figure N°15 : Une
patrouille du BIR DELTA aux côtés de la Marine Nationale
![](Les-forces-armees-camerounaises-face-aux-nouvelles-formes-de-menaces--la-securite--dune-arm29.png)
Source : Le Magazine des
Forces de Défense camerounaises, Honneur et Fidélité,
Numéro spécial du 20 Mai 2009, Page 20.
Cette unité, embryon des gardes côtes, avait un
personnel bien formé et disposant des matériels conformes et
adaptés, lui permettant de mener à bien ses missions.
Parallèlement, le gouvernement a pensé à un train de
mesures préventives et dans cette optique, d'énormes
investissements ont
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été réalisés pour viabiliser la zone,
éduquer les populations autochtones, améliorer leur couverture
sanitaire et y réduire la pauvreté.
Mais, conscient qu'une solution pérenne reste la
maîtrise en tout temps de la situation en tout point des eaux
territoriales, le Cameroun a engagé des études pour couvrir la
frange côtière et les eaux territoriales par un système
intégré de surveillance par radar et radio avec un centre
décisionnel à Douala et éventuellement à
Yaoundé ; les mêmes études visaient à doter la
Marine Nationale de moyens nautiques adaptés ; réalisations
très coûteuses qui ne peuvent se concevoir
qu'étalées sur plusieurs années budgétaires.
Sur le plan normatif, le gouvernement s'est entouré
d'une législation pour la mise en oeuvre de ses initiatives en mer.
D'où les décrets de novembre 2007 sur l'action de l'Etat en mer,
de Juin 2008 portant création d'un Comité National de la
Sécurité Maritime et, de Novembre 2009 relatif à la
pollution en mer (Ntuda Ebodé 2010 : 15-16).
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