De l'applicabilité du chapitre VII de la charte de l'ONU dans les conflits identitaires en RDC: cas de l'Ituri et des deux Kivu( Télécharger le fichier original )par Vérité LEBABO KABISABO Université officielle de Ruwenzori - Licence en relations internationnales 2010 |
C. ConséquencesSur base des informations rassemblées par ses chercheurs et sur d'autres rapports, Human Right Watch estime qu'au moins 5000 civils sont morts des suites de la violence directe en Ituri, entre juillet 2002 et Mars 2003. Ces victimes s'ajoutent aux 50000 civils qui selon les Nations Unies, sont morts là bas depuis 1999. Ces pertes représentent juste une partie d'un total estimé à 3,3 millions de civils morts dans tout le Congo, un bilan qui fait de cette guerre, la guerre la plus meurtrière pour les civils, depuis la seconde guerre mondiale53(*) Les groupes armés ont commis des crimes de guerres, des crimes contre l'humanité et d'autres violations du droit international humanitaire et des droits humains sur une vaste échelle, en Ituri. Les assaillants ont massacré des civils non armés, souvent pour la seule raison de leur appartenance ethnique. Des dizaines et parfois des centaines de civils ont été tué lors des attaques de ce type. Dans l'un de massacres estiment les chercheurs de Human Right Watch, sur une période de 10 jours les combattants Ngiti avec les soldats de l'APC de Mbusa Nyamwisi ont tué au moins 1200 enfants Hema et Bira, des femmes et d'autres civils à Nyakunde. Ces assaillants ont exécuté une opération bien planifiée, massacrant systématiquement et parfois torturant des civils dans leurs fouilles, maison par maison et les malades ont été tué sur leur lit d'hôpital. D'autres massacres, en particulier ceux qui se seraient réalisés dans les zones plus reculées, n'ont jamais été consignés dans les rapports. Les groupes armés ont également perpétré des exécutions sommaires, enlevant de force des personnes dont le sort reste aujourd'hui encore inconnu. Ils ont arbitrairement arrêtée et illégalement détenues d'autres personnes, dont certaines ont été soumises à la torture : des Hema, Lendu et Alurs insatisfaits. Selon le rapport des experts de l'ONU du 21 Octobre 2002 : « le conflit armé qui a opposé les membres de clans de Hema et de Lendu découle, en partie, des tentatives de politiciens et hommes d'affaires influents qui tentaient d'accroître les avantages qu'ils tirent des activités commerciales ». Les Etats voisins et les firmes internationales ont trouvé en cette zone un important marché de trafic d'armes avec l'existence des diverses milices tribales. La convoitise des richesses de l'Ituri, a fait que ces Etats s'y sont battus par des milices interposées. D'après Human Right Watch (rapport du 17 octobre 2002) : « les massacres et les viols ont été perpétrés, ordonnés ou cautionnés par les dirigeants qui exploitent les problèmes ethniques pour acquérir ou préserver un pouvoir économique et politique en Ituri.54(*) Un chercheur de Human Right Watch a dénoncé, en outre, la transposition du génocide du Rwanda en Ituri. Les groupes antagonistes s'étend identifier aux Hutu (Lendu) et Tutsi (Hema). * 53 XXX Violence ciblée sur certaines ethnies dans le nord(est de la RDC, rapport de human right watch effectués par ses chercheurs en 2002 à Bunia. * 54 J. Tshimanga,»Comment l'Ituri, jadis havre de paix, est il devenu un foyer de tension» enquête -reportage, In MONUC -Magazine N°42 de mai juin 2008, volume VI, P 23 |
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