SECTION 4. HISTORIQUE DE
L'INTERVENTION DE L'ONU EN RDC
Quelques jours seulement après son accession à
l'indépendance, la RDC est en proie à des vagues de turbulences
qui menacent gravement la survie du jeune Etat. Tout commence le 5 Juillet 1960
avec l'éclatement de la mutinerie dans la Force Publique.
S'adressa aux troupes ce jour là, le
Général belge Jansens sortit cette phrase bien
malheureuse : « l'indépendance, c'est bon pour les
civils. Pour les militaires, il n'y a que la discipline. Avant le 30 juin vous
aviez des officiers blancs. Apres l'indépendance vous avez encore des
officiers blancs ». Des soldats du camp Léopold II, actuel
camp KOKOLO s'emparent de l'armurerie du camp. Ils exigent l'africanisation de
l'armée et le départ de leur chef. A Thysville, actuel
Mbanzangunzu, la garnison séquestre ses officiers et la mutinerie se
repend rapidement dans plusieurs casernes. Le gouvernement est très vite
débordé, les ressortissants européens, plus
particulièrement les belges, quittent massivement le pays et certains
seront victimes d'actes de violence.
Le 08 juillet, le gouvernement Belge, sans consulter le
gouvernement congolais comme l'y oblige l'accord bilatéral de
défense entre les deux pays, ordonne à son armée
d'intervenir. Joseph Kasavubu et Patrice Emery Lumumba respectivement
Président de la république et Premier ministre du Congo,
interprètent cet acte comme une remise en cause de l'indépendance
de leur pays.
Les choses se compliquent davantage avec la proclamation le
11juillet de la sécession du Katanga par Moise Tshombé.
Soulignant le fait que l'action de Tshombé bénéficie du
soutient mal caché des troupes belges présents dans la province,
le Président et son Premier ministre envoient un
télégramme commun au Secrétaire Général des
Nations Unies pour solliciter une assistance militaire « de
défendre le pays contre l'agression extérieure, qui est une
menace à la paix internationale ». Cette demande
adressée le 12 juillet sera renouvelée le lendemain avec
insistance, provoquant la saisie urgente du Conseil de Sécurité
par le Secrétaire Général de l'ONU.
A. Intervention des nations
unies
Le Secrétaire Général de l'ONU,
évoquant l'article 99 de la charte de l'organisation qui autorise
d'attirer l'attention du Conseil de Sécurité sur toute affaire
qui pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la
sécurité internationale, demande une réunion d'urgence du
Conseil Sécurité . La réunion est convoquée le
jour même de sa demande, c'est-à-dire le 13 Juillet. La
résolution est discutée jusque tard dans la nuit avant
d'être votée à l'unanimité, avec trois
abstentions : la Grande Bretagne, la France et la Chine. Le texte demande
au gouvernement belge de retirer ses troupes et autorise le Secrétaire
Général d'apporter l'assistance militaire au gouvernement
congolais. Ainsi, naît l'opération des Nations Unies au Congo,
ONUC en sigle.
Dès l'adoption de la résolution 143 (1960), Mr
Dag Hammarskjöld, alors Secrétaire Général de l'ONU
nomme RALPH BUNCH comme son représentant spécial au Congo. Les
troupes de l'ONU, seront commandées par un officier Suédois, CARL
VON HORN.
Dans un délai assez court, soit en quelques jours
seulement, quatre bataillons, soit 400 casques bleus sont
déployés à Léopoldville, Stanley
ville, Matadi, Thysville, et Coquilathville. Le déploiement
à Elisabethville est retardé à cause de l'opposition
farouche de MOISE TSHOMBE. Ces quatre bataillons sont fournis par la Tunisie,
le Ghana, le Maroc, et la Guinée. Plus tard, d'autres Etats africains,
asiatiques et européens vont aussi contribuer en troupes. En juillet
1961, la force de l'ONUC atteindra le « Peak » du nombre de
troupes soit près de 20.000 hommes.
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