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Analyse technique et socio-économique d'une exploitation agricole: cas de l'exploitation de m. Toto Koffi à  Attiégouakro (Côte d'Ivoire)

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par Kouakou Jean-Luc KOUASSI
Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB) Yamoussoukro - Diplome d'agronomie générale 2011
  

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REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Union-Discipline-Travail
Ministere de l'Enseignement Superieur et de la Recherche Scientifique

Ecole Supérieure d'Agronomie (ESA)

(Cycle des Ingénieurs de Conception)

RAPPORT DE STAGE DE FIN DE PREMIERE ANNEE ' 1( 7 8 ' ( 6 3 * 5 2 12 0 , 4 8 ( 6
en vue de l'obtention du Diplome d'Agronomie Générale

THE : THEME:

ANALYSE TECHNIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE D'UNE
EXPLOITATION AGRICOLE :

Cas de l'exploitation de M. TOTO Koffi à Attiégouakro

Période du 05 Août au 05 Octobre 2010
Présenté par :

KOUASSI Kouakou Jean-Luc

Elève Ingénieur Agronome

(43ème Promotion ENSA)
MAO Josette

Encadreur pédagogique r paggqe

Prof. ASSIDJO Nogbou Emmanuel

Enseignant-Chercheur au Département GCAA / INP-HB

 

Encadreur de terrain a d ai

M. Armand N'DRI

Agent de Développement Rural / ANADER

Table des matières

AVANT-PROPOS I

REMERCIEMENTS II

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS III

LISTE DES FIGURES IV

LISTE DES TABLEAUX IV

INTRODUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE : DONNEES GENERALES SUR LA ZONE D'ETUDE

CHAPITRE 1 : MONOGRAPHIE DU DEPARTEMENT D'ATTIEGOUAKRO 2

1.1 Situation géographique et présentation administrative 2

1.2 Caractéristiques physiques 4

1.2.1 Climat 4

1.2.2 Hydrographie 5

1.2.4 Relief et sols 6

1.2.5 Végétation et faune 6

1.3 Caractéristiques humaines 6

1.3.1 Démographie et peuplement 6

1.3.3 Organisation sociale 7

1.4 Infrastructures et équipements 9

1.4.1 Voies de communication 9

1.4.2 Santé et éducation 9

1.4.3 Electrification, adduction en eau et télécommunications 9

1.5 Activités économiques 9

1.5.1 Cultures pratiquées 9

1.5.2 Élevage, pêche et commerce 10

1.5.3 Tourisme et Artisanat 10

CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU VILLAGE D'ACCUEIL 11

2.1 Situation géographique du village d'Attiégouakro 11

2.2 Facteurs humains et socio-économiques 11

2.2.1 Contexte social et humain 11

2.2.2 Activités économiques 13

2.2.3 Equipements et infrastructures à usage communautaire 13

Conclusion partielle 14

DEUXIEME PARTIE : ANALYSE TECHNIQUE ET FINANCIERE DE L'EXPLOITATION

AGRICOLE

CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE L'EXPLOITATION AGRICOLE 15

1.1 Identification et présentation de l'exploitant 15

1.1.1 L'exploitant et sa famile 15

1.1.2 Objectifs de l'exploitant 15

1.1.3 Réalisations de l'exploitant 15

1.2 Présentation sommaire de l'exploitation 15

CHAPITRE 2 : ETUDE TECHNIQUE DU SYSTEME DE PRODUCTION 16

2.1. Description des facteurs de production 16

2.1.1 Capital foncier 16

2.1.2 Travail 17

2.1.3 Capital d'exploitation 18

2.2 Conduite des cultures 20

2.2.1 Culture de l'anacardier 20

2.2.2 Culture du cacaoyer 26

Conclusion partielle 31

CHAPITRE 3 : ANALYSE FINANCIERE DE L'EXPLOITATION 32

3.1 Charges d'exploitation 32

3.1.1 Charges fixes 32

3.1.2 Charges variables 33

3.2 Produits d'exploitation 34

3.3 Compte d'exploitation 34

3.4 Analyse du compte d'exploitation 35

3.4.1 Indice de rentabilité 35

3.4.2 Taux de rentabilité économique nette (TREN) 36

3.4.3 Seuil de rentabilité en valeur (S*) 36

Conclusion partielle 37

TROISIEME PARTIE : CONTRAINTES, CRITIQUES ET SUGGESTIONS

CHAPITRE 1 : CONTRAINTES ET CRITIQUES 38

1.1 Contraintes 38

1.1.1 Facteurs naturels 38

1.1.2 Facteurs sociaux 38

1.1.3 Facteurs économiques 39

1.2 Critiques 39

1.2.1 Comptabilité 39

1.2.2 Capital foncier 39

1.2.3 Entretien des cultures 39

1.2.4 Pratiques culturales 40

1.2.5 Récolte 40

CHAPITRE 2 : SUGGESTIONS 41

2.1 Comptabilité 41

2.2 Capital foncier 41

2.3 Système de culture 41

2.3.1 Pratiques culturales 41

2.3.2 Introduction de nouvelles techniques 42

2.3.3 Récolte 42

2.3.4 Qualité 42

Conclusion partielle 43

CONCLUSION GENERALE 44

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 45

ANNEXES 46

AVANT-PROPOS

L'Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB) de Yamoussoukro a été crée par le décret n° 96-678 du 04 Septembre 1996 afin de promouvoir l'excellence en formant des techniciens et des ingénieurs capables de répondre aux exigences des entreprises.

Guidée par le souci d'assurer une formation adéquate et complète aux élèves ingénieurs, l'administration de l'Ecole Supérieure d'Agronomie (ESA), l'une des six (6) écoles de cet institut, a élaboré un programme d'enseignement couvrant les deux (2) aspects fondamentaux de la formation à savoir la théorie et la pratique.

La formation de l'élève ingénieur agronome inclut un stage dans une exploitation agricole ou pastorale en fin de première année générale. En effet, la confrontation avec la réalité pratique du terrain par le biais de stages permet à l'élève ingénieur de se rendre compte de l'ampleur des connaissances acquises et surtout de l'importance des connaissances à acquérir ainsi que des attentes réelles du monde professionnel.

C'est dans ce contexte que nous avons effectué durant la période du 05 Août au 05 Octobre 2010 (soit deux mois) un stage à Attiégouakro dans l'exploitation de M. TOTO Koffi avec pour thème « analyse technique et socio-économique d'une exploitation agricole ».

La réalisation de ce document a été possible grâce à la contribution de plusieurs personnes. Nous adressons nos sincères remerciements à :

- l'Eternel des Armées qui nous a accordé la santé, le courage et l'ouverture d'esprit nécessaire pour mener à bien ce stage d'immersion ;

- M. Armand N'DRI, Agent de développement rural à l'ANADER Yamoussoukro et maître de stage ;

- M. TOTO Koffi, notre maître du stage et propriétaire de l'exploitation qui nous a servi de lieu de stage;

- Prof. ASSIDJO Nogbou Emmanuel, notre encadreur pédagogique et EnseignantChercheur au Département CGAA / INP-HB ;

- Dr. AKMEL Djedro Clément, Enseignant-Chercheur au Département CGAA / INP-HB ;

- Mme KOKOUN Valérie (ma mère), M. KOUAME Kouassi (mon père) et M.

KOKOUN Félix (mon grand frère) pour leur soutien moral, financier et spirituel ;
- Tous nos enseignants qui ont consacré de leur temps à nos diverses préoccupations

et qui ont contribué à l'élaboration de ce document.

Que toutes les personnes qui, d'une manière ou d'une autre, ont contribué à l'élaboration de ce document, et qui n'ont pu être citées, trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude. Puisse Dieu répandre sa grâce sur elles en abondance.

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ANADER : Agence Nationale d'Appui au Développement Rural

CMEC : Caisse Mutuelle d'Epargne et de Crédit

CNRA : Centre National de Recherche Agronomique

ENSA : Ecole Nationale Supérieure d'Agronomie

ESA : Ecole Supérieure d'Agronomie

F CFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

GCAA : Génie Chimique et Agro-Alimentaire

INP-HB : Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny

MTN : Mobile Telefone Network

MUDESA : Mutuelle pour le veloppement Socio-économique d'Attiégouakro RGPH : Recensement Général de Population et de l'Habitat

SODECI : Société de Distribution d'Eau de Côte d'Ivoire

SODEFOR : Société de veloppement des Forêts

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Carte du département d'Attiégouakro 3

Figure 2: Pluviométrie de l'année 2008 du département d'Attiégouakro 4

Figure 3: Pluviométrie moyenne du département de Yamoussoukro de 2001 à 2008 4

Figure 4: Relevé météorologique du département d'Attiégouakro 5

Figure 6: Répartition des terres de l'exploitant 16

Figure 7: Vue de l'aire de séchage de récoltes contenant du cacao 19

Figure 8: Jeune plant et quelques organes d'anacardier 21

Figure 9: Plantation d'anacardier nouvellement éclaircie 24

Figure 10: Dégats causés par des ennemis de l'anacardier 25

Figure 11: Effets de quelques maladies et ennemis sur les cabosses 29

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Tableau du calendrier cultural 18

Tableau 2: Exemple d'une succession de cultures dans l'exploitation d'anacardiers 23

Tableau 3: Exemple d'une succession de cultures dans la cacaoyère 28

Tableau 4: Dotation aux amortissements 32

Tableau 5: Achats de matériels au cours de la campagne 2009-2010 33

Tableau 6: Les différentes productions des spéculations et leurs répartitions 34

Tableau 7: Compte d'exploitation générale de la campagne 2009-2010 35

INTRODUCTION GENERALE

Dès son indépendance, la Côte d'Ivoire opte pour une économie libérale, ouverte à l'aide et aux investissements étrangers. Elle a connu une croissance économique exceptionnelle, dit "miracle ivoirien", dans les années 1970 par la production et l'exportation de cacao et de café permettant l'édification d'un réseau d'infrastructures très élevé (ANADER Yamoussoukro, 2008).

Avec la fluctuation des prix du binôme café-cacao, le pays a opté pour une politique de diversification des cultures au nombre desquelles figurent l'anacardier, l'hévéa, le palmier à huile, etc. Aussi, avec la déforestation que connaissait le pays en général et aux difficultés de fertilité que rencontraient certaines parties du territoire (Centre et Nord), cette politique a été valorisée afin de reboiser et de réhabiliter les périmètres dégradés. Cette politique a donc suscité l'introduction de l'anacardier sur plusieurs hectares de savanes dont la gestion fut confiée à la SODEFOR. C'est à partir 1972 que la culture de l'anacardier, nouvelle culture de rente, va connaitre une production intensive de noix de cajou. Dès lors, l'anacardier a connu un succès fulgurant, attirant ainsi de nombreux agriculteurs vers l'exploitation de cette culture (KONAN, 2006).

Vue la place importante de cette culture dans l'agriculture ivoirienne, notre stage de fin de première année nous a conduit dans la localité d'Attiégouakro, dans la plantation paysanne de M. TOTO Koffi, dans la période du 05 Aoât au 05 Octobre 2010, afin d'apprendre d'avantage sur cette culture et celle du cacaoyer. Cette étude porte sur l'analyse technique et socio-économique d'une exploitation et permettra de connaître les méthodes de travail liées à ces cultures et identifier les contraintes auxquelles l'exploitation se trouve confrontée.

Ce document, résultats de nos investigations, sera présenté en trois parties :

- d'abord la zone d'étude ;

- puis de faire une analyse technique et financière afin d'apprécier la rentabilité de l'exploitation agricole ;

- et enfin nous terminerons par des critiques et suggestions pour son amélioration.

PREMIERE PARTIE :

DONNEES GENERALES SUR LA

ZONE D'ETUDE

CHAPITRE 1 : MONOGRAPHIE DU DEPARTEMENT D'ATTIEGOUAKRO

1.1 Situation géographique et présentation administrative

Le département d'Attiégouakro se situe au centre de la Côte d'Ivoire entre 6°45 et 6°50 de latitude Nord et 5°00 et 5°10 de longitude Ouest. Il fait partie de la Région administrative des lacs dont le chef-lieu est Yamoussoukro et comprend les départements de Yamoussoukro, Attiégouakro, Tiébissou, Toumodi et Didiévi (Figure 1) (ANADER Yamoussoukro, 2008).

La ville d'Attiégouakro est située à 262 km d'Abidjan et à 14 km de Yamoussoukro, Capitale politique et administrative de la République de Côte d'Ivoire depuis 1983.

Le département comporte trois (3) sous-préfectures : Attiégouakro, Sakiaré et N'zéré. Sa superficie totale est d'environ 1160 km2 pour 18 000 habitants. Il est limité au Nord par le département de Tiébissou, à l'Est par le département de Yamoussoukro, à l'Ouest par les départements de Bouaflé et de Sinfra et au Sud par le département de Toumodi.

La figure 1 présente le département d'Attiégouakro.

DEPARTEMENT D'ATTIEGOUAKRO

Source : Sous-Préfecture d'Attiégouakro

Figure 1: Carte du département d'Attiégouakro

1.2 Caractéristiques physiques

1.2.1 Climat

Le climat de la région des lacs est de type Aw dans la Classification de Köppen (Annexe 3) (LEBLOND, 1984). Le département d'Attiégouakro est soumis à un climat équatorial comportant quatre saisons.

· une longue saison sèche (4 mois) de mi-novembre à mi-mars, caractérisée par la présence, en décembre et janvier, de l'harmattan, un vent sec et puissant venu du Sahara, qui abaisse considérablement la température ;

· une longue saison des pluies (4 mois) de mi-Mars à mi-Juillet ;

· une courte saison sèche (1 mois et demi) de mi-Juillet à fin Août ;

· une courte saison des pluies (2 mois et demi) de fin Août à mi-Novembre.

1.2.1.1 Pluviométrie

La pluviométrie est l'étude du volume, des caractéristiques et de la répartition des précipitations à la surface du globe.

Les précipitations moyennes du département données par ANADER Yamoussoukro, (2008) sont présentées par les figures 2 et 3.

hauteur de pluies (mm)

140

Hauteur de pluie (nun)

120

100

80

60

40

20

0

Mois

1400

Hauteur de pluie (mm)

1200

1000

800

600

400

200

0

hauteur de pluies (mm)

Années

Figure 2: Pluviométrie de l'année 2008 du Figure 3: Pluviométrie moyenne du département d'Attiégouakro département de Yamoussoukro de 2001 à

2008

Dans le département d'Attiégouakro, les moyennes des quantités de pluie varient de 900 à 1170 mm par an avec une répartition spatiale très variable dans l'année et d'une année à l'autre.

1.2.1.2 Température

La température moyenne de la région varie entre 25 et 30 °C par an. L'humidité relative varie entre 75 et 85 % avec des chutes pouvant atteindre 40 % en période d'harmattan et se situant entre 80 et 85 % en période pluvieuse (ANADER Yamoussoukro, 2008).

La figure 4 présente l'évolution de la température au cours de l'année 2008.

Temperature (°C)

40

35

30

25

20

15

10

5

0

Température maximale (°C)

Température moyenne (°C)

Température minimale (°C)

Figure 4: Relevé météorologique du département d'Attiégouakro 1.2.1.3 Hygrométrie

Le Département est confronté à des variations saisonnières d'humidité relative. La période de juin à septembre est soumise à la masse d'air humide de la mousson. L'humidité relative avoisine 80 % (LEBLOND, 1984). L'harmattan ramène l'humidité relative autour de 60 %. Il est défavorable à l'ensemble des cultures du fait de la rudesse de certains facteurs tels que la vitesse du vent et la baisse de la température. C'est aussi à cette période que les feux de brousse dévastent de nombreuses plantations (LEBLOND, 1984).

1.2.2 Hydrographie

Le département d'Attiégouakro est arrosé par de nombreux cours d'eau permanents dont les plus importants sont :

- l'Agbanhan et le Kogoa à Attiégouakro ; - le Kan et le Kplaya à Abokouamékro ;

- le Klogbo et le Raret à Kacou-Broukro ; - le Gbédrikan entre Assanou et N'zéré.

Il faut noter que la majeure partie de ces cours d'eau sont des affluents du fleuve Bandama.

1.2.4 Relief et sols

Le relief est assez homogène. Il existe cependant des zones de reliefs peu accidentés avec plusieurs vallonnements ponctués de bas-fonds ou de plaines. Quelques collines et chaînes de montagnes de 500 à 600 m d'altitude y sont également rencontrées (LEBLOND, 1984).

Selon la typologie utiisée dans la classification française (CPCS : Commission de Pédologie et de Cartographie des Sols, 1967), les sols du département appartiennent aux grandes classes des sols ferralitiques et des sols brunifiés au niveau des plateaux et reliefs et aux classes des sols peu évolués des sols hydromorphes dans les plaines et les bas-fonds. (LEBLOND, 1985).

1.2.5 Végétation et faune

La végétation est dominée par la savane pré-forestière, parsemée plus ou moins clairement de petits arbres entrecoupés de bosquets et d'îlots forestiers. Les galeries forestières occupent les bas-fonds le long des marigots. Sur les sols sableux drainés apparaissent des peuplements de rôniers (Borassus aethiopium) (STARY, 1985).

La faune est très diversifiée. On note la présence d'antilopes (essentiellement les guibs harnachés et les cobs de buffons), de rhinocéros (Rhinoceros unicornis), de girafes (Giraffa camelopardalis), d'éléphants (Loxodonta africana), d'hippopotames (Hippopotamus amphibius), de babouins (Papio cynocephalus), de panthères (Panthera pardus), de buffles (Syncerus caffer), de bubales (Alcelaphus buselaphus), de civettes (Civettictis civetta), d'aulacodes (Thryonomys swinderianus), etc. Plus de 100 espèces d'oiseaux ont été identifiées par les ornithologues. Toutes ces espèces sont majoritairement regroupées dans le Parc animalier d'Abokouamékro (20 430 ha) (STARY, 1985).

1.3 Caractéristiques humaines

1.3.1 Démographie et peuplement

La population totale du département d'Attiégouakro s'estime à près de 18 015 habitants, avec une densité de 39,83 habitants/km2 (ANADER Yamoussoukro, 2008).

La population autochtone du département d'Attiégouakro est composée uniquement de Baoulé repartis dans les cantons Nanafouè et Akouè. Le département a connu de nombreux

mouvements migratoires. On y trouve des populations allochtones d'origines diverses (Walebo, Ahitou, Agni, Sénoufo, Malinké, etc.) et de nombreux allogènes (burkinabés, guinéens, maliens, ghanéens, nigériens, etc.) (ANADER Yamoussoukro, 2008).

La population agricole représente 79,23 % de la population totale du département.

1.3.3 Organisation sociale

1.3.3.1 Famille et mode de succession

La famille est chez le baoulé la base de la société. La parenté trouve son sens dans les liens de sang qui unissent les descendants. Néanmoins, il est possible qu'une famille tutrice s'allie à des personnes de même tribu ou ethnies. Ces personnes sont considérées comme des parents mais ne peuvent pas exercer de pouvoir comme la royauté ou la chefferie. Ici, Les enfants de la soeur tiennent une place importante dans l'environnement familial du fait du matrilignage. Dans ce système dit matriarcal, l'héritage revient au fils de la soeur c'est-à-dire le neveu (ANADER Yamoussoukro, 2008).

1.3.3.2 Clan

Le clan renvoie à un groupe d'individus qui, au sein d'une tribu, ont le même ancêtre et partagent des interdits liés à cette descendance (ANADER Yamoussoukro, 2008). En général, cet ancêtre a résidé dans une région autre que celle occupée actuellement par le clan. Les membres du clan, bien que souvent dispersés géographiquement dans le département, considèrent ce lieu de résidence comme leur territoire originel. Ils s'y retrouvent à l'occasion des funérailles et certains sacrifices (Anonyme, 2009).

1.3.3.3 Mariage

Le mariage est important chez le peuple baoulé d'Attiégouakro, car il est considéré comme un signe de fierté et de maturité pour les familles. La société n'exclut pas la polygamie. La dote est versée en une fois au cours d'une rencontre qui a lieu dans la famille de la femme. Elle est constituée d'un sac de sel, de bouteilles de liqueur, de pagnes, d'une cuisse de gibier et de l'argent (Anonyme, 2009).

1.3.3.4 Canton

Le canton est un groupement de villages de la même ethnie ou affinité qui a, à sa tête, un chef accepté comme tel par ces communautés et reconnu par l'autorité étatique. Le département d'Attiégouakro en compte deux (2) qui sont :

- le canton Akouè ;

- le canton Nanafouè.

1.3.3.5 Chefferie

Le chef du village est désigné dans la lignée de ceux qui en ont le droit sur la base du matrilignage. Il ne faut pas occulter la place importante des chefs de familles qui sont des potentiels chefs du village.

1.3.3.6 Us et coutumes

Ils se résument en des pratiques qui vont des interdits aux croyances. Certains jours comme les mercredis, vendredis et le premier jour de l'apparition lunaire, les travaux champêtres sont proscrits. Il y a aussi des totems partagés par des familles. Ces préceptes sont de moins en moins respectés aujourd'hui puisque le peuple jadis animiste a embrassé les religions dites révélés que sont le christianisme et l'islam (Anonyme, 2009).

1.3.3.6 Droit et mode d'accès à la terre

Dans le département d'Attiégouakro, selon la coutume, le premier habitant d'un territoire en devient le chef des terres. C'est à lui que revient le droit de céder une partie des terres aux familles des tribus qui viennent s'installer ensuite. Les chefs des différentes familles deviennent aussi des propriétaires terriens à titre définitif. Toutefois, la terre appartient à toute la lignée d'où son caractère communautaire et collectif. De ce fait, tous les membres de la ligné ont un droit indivis (Anonyme, 2009).

Il existe deux (2) modes d'accès à la terre :

· la cession gratuite qui est le fait du chef de terres au profit des familles, qui en deviennent définitivement propriétaires, moyennant une (1) ou deux (2) bouteilles de gin ;

· la cession temporaire à des demandeurs qui rétribuent une partie de la récolte selon des modalités. Ils ne peuvent réaliser sur ces terres que des cultures saisonnières.

Cependant, compte tenu de la raréfaction des terres, il n'existe plus de marché de terres dans le département. Les terres attribuées aux allochtones et allogènes sont mises en valeur uniquement que pour les cultures vivrières ; cela pour éviter les éventuels problèmes qui pourraient se poser sur ces terres (Anonyme, 2009).

1.4 Infrastructures et équipements 1.4.1 Voies de communication

Le réseau routier est assez dense. Le département d'Attiégouakro dispose d'un réseau routier long d'environ 160 km. Il est composé de voies bitumées longues de 20 km sur l'axe Yamoussoukro-Tiébissou ainsi que des pistes de viabilité relative. Certaines pistes sont impraticables en saisons de pluie et rendant l'accès à certains villages et campements difficile.

Le réprofilage régulier s'impose pour une meilleure praticabilité des voies (Anonyme, 2009).

1.4.2 Santé et éducation

Le département d'Attiégouakro bénéficie d'une couverture médicale assez faible. On dénombre quatre dispensaires ruraux, un centre de santé rural et trois dépôts de produits pharmaceutiques.

Les infrastructures éducatives se composent de : 25 écoles primaires, une école maternelle composée d'une seule classe et un établissement d'enseignement secondaire (Anonyme, 2009).

1.4.3 Electrification, adduction en eau et télécommunications

La direction départementale de la SODECI possède des centres de production qui desservent Attiégouakro, Sakiaré et N'zéré. L'approvisionnement en eau au niveau des villages et campagnes se fait par le biais de pompes villageoises et de forages. La quasitotalité des villages du département bénéficient à l'heure actuelle de la fourniture en électricité.

Tout le département est couvert par la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI). Quelques ménages se sont dotés d'antennes CANAL SATELLITE pour pallier à cette situation. Le service téléphonique est assuré par la CI-TELECOM et le service de téléphonie mobile par les sociétés de téléphonie mobile ORANGE et MTN. Cette couverture demeure, cependant, faible et ne s'étend pas aux contrées lointaines (Anonyme, 2009).

1.5 Activités économiques

1.5.1 Cultures pratiquées

Les activités agricoles occupent une franche partie de la population locale et constituent de ce fait la principale activité économique génératrice de revenus.

Les principales cultures vivrières pratiquées sont l'igname, la banane plantain, le manioc, le maïs et l'arachide. Les productions des autres cultures vivrières sont destinées à l'autoconsommation, avec l'igname comme denrée principale de consommation.

Les cultures maraîchères sont également pratiquées, mais essentiellement par des groupes informels constitués majoritairement de jeunes et de femmes. L'aubergine est la première production maraîchère suivie du gombo et le piment. En dehors de ces cultures précitées, on y rencontre un nombre assez important de cultures de rente, notamment le café, le cacao, le palmier à huile et l'anacarde. Cependant, la part belle est faite à la culture du cacao qui occupe la majeure partie des paysans (Anonyme, 2009).

1.5.2 Élevage, pêche et commerce

L'élevage est pratiqué de façon traditionnelle. Il s'agit de l'élevage traditionnel d'ovins, de caprins, de bovins et de volailles Les animaux divaguent à la recherche de la pitance quotidienne et ne bénéficient d'aucun suivi sanitaire. La précarité des conditions d'élevage ne garantit pas une bonne productivité.

Les activités halieutiques intéressent très peu les populations locales. Elle est pratiquée de façon artisanale par les populations vivant aux abords des cours d'eau par des lignes, des nasses et des filets. Les produits de la pèche sont directement destinés à l'autoconsommation.

Les maisons de commerce sont tenues par les détaillants venus de la sous-région (Anonyme, 2009)

1.5.3 Tourisme et Artisanat

Quelques sites touristiques existent dont le plus important est le Parc animalier d'Abokouamékro.

L'artisanat est très bien représenté par des tisserands de pagnes baoulé (Waoulé tanni) et des potiers dans les villages situés au nord du département (Anonyme, 2009)

CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU VILLAGE D'ACCUEIL

2.1 Situation géographique du village d'Attiégouakro

Le village d'Attiégouakro est situé à 14 km de la ville de Yamoussoukro. Il est chef-lieu de sous-préfecture et de département. Attiégouakro est situé entre 6°45 et 6°50 de latitude Nord et 5°00 et 5°10 de longitude Ouest (Anonyme, 2009).

2.2 Facteurs humains et socio-économiques

2.2.1 Contexte social et humain

2.2.1.1 Historique du village

L'histoire d'Attiégouakro date du XIXe siècle. Il a été fondé par Nanan Boniki qui découvrit cette terre après une partie de chasse. Depuis lors le village connut une évolution avec création de campements voisins. Nanan Boniki proposa aux siens de se réunir pour rester plus forts. Ainsi, les villages Kossénou, Kouadio-Ahoukro, Assoikro, Akinkro, Assouman-Yaokro se réunirent pour former Bonikikro. Ces villages constituent, aujourd'hui, les différents quartiers de la ville (Anonyme, 2009).

Vers 1910, il fut découvert par les Français qui lui donnèrent le nom du chef Attiégoua en lieu et place de Bonikikro (le suffixe kro signifiant village en langue Baoulé) (STARY, 1985).

2.2.1.2 Démographie du village

La localité d'Attiégouakro compte aujourd'hui 4 903 habitants (Anonyme, 2009). Sur ce site, on trouve les Nanafouè, autochtones et des allochtones Akan comme les Walebo, les Ahitou, les Agni, etc. et des allogènes ressortissants du Burkina Faso, de la Guinée, du Mali, du Nigéria, etc.

2.2.1.3 Moeurs et coutumes - Mariage

Le mariage est important chez le Nanafouè car il est considéré comme un signe de fierté et de maturité pour les familles. La société n'exclut pas la polygamie. La dot est versée en une fois au cours d'une rencontre qui a lieu dans la famille qui donne la femme. Elle est constituée d'un sac de sel, de bouteilles de liqueur, de pagnes, d'une cuisse de gibier et de l'argent (Anonyme, 2009)

Si la fille n'est pas encore dotée et qu'elle tombe enceinte, l'amant, après avoir reconnu la paternité de la grossesse, doit acheter deux (2) casiers de vin rouge et donner une somme de 5 000 F CFA.

Pour le mariage, la chefferie exige un casier de liqueur (GIN). - Divorce

Le divorce met fin aux liens du mariage. Pour prononcer le divorce, on réunit les familles des mariés en présence du chef et de sa notabilité et après énumération des causes du divorce, le chef énumère, à son tour, les conditions du divorce à savoir l'achat d'un mouton dont la valeur s'estime à 50 000 F CFA et de deux casiers de vin rouge. Après prononciation du divorce, il est demandé à la femme et au mari si l'un n'a pas confié un bien ou autres choses de valeurs à l'autre.

- Obsèques

En cas de décès dans une famille du village, les autres villageois apportent une contribution pour soutenir la famille éplorée. Cette contribution peut être des dons en nature (pagnes, alcool) ou en espèce (argent) ou une aide apportée sous forme quelconque. La date de l'inhumation est fixée selon la volonté et les moyens des parents du défunt. Lorsque le chef décède, les cinq chefs de quartier réunissent les membres de la famille du défunt chef et leur demandent de trouver quelqu'un pour remplacer l'ancien chef. Ceci est aussi valable dans le cas du décès d'un chef de quartier.

- Marchés et jours tabous

Les marchés se tiennent exclusivement le mercredi. Les jours tabous connus et communs aux Nanafouè sont les mercredis, et le premier jour de l'apparition lunaire où les travaux champêtres sont proscrits. La femme indisposée ne doit accéder à aucune forêt sacrée. Il y a aussi des totems partagés par des familles. Ces préceptes sont de moins en moins respectés aujourd'hui puisque le peuple jadis animiste a embrassé les religions dites révélées que sont le christianisme et l'islam (Anonyme, 2009)

- Mode de succession

Les sociétés Nanafouè sont matrilinéaires. Ce mode de succession peut engendrer l'autorité de l'oncle sur ses neveux et être à la base de nombreux problèmes dans la gestion de l'héritage (Anonyme, 2009).

2.2.1.4 Chefferie

Le chef du village est désigné dans la lignée de ceux qui en ont le droit sur la base du matrilignage. En plus du chef central, il y a des chefs de quartier qui sont, en fait, les chefs des différents villages qui constituent Attiégouakro.

L'autorité traditionnelle est assurée par le chef du village. Il est le garant et le dépositaire du système des valeurs villageoises dont il assure la pérennité et la transmission à ses descendants. Il est le représentant de l'administration civile auprès de la population. Il règle les conflits en premier lieu en s'appuyant sur ses notables. Au cas où les litiges dépassent ses compétences, il oriente les belligérants vers les autorités compétentes. Le chef actuel du village est Nanan N'DRI Kouadio Lenoir (Anonyme, 2009).

2.2.1.5 Mode d'acquisition des terres

Les terres peuvent être acquises après demande auprès du chef de terre. Celui-ci analyse la demande puis décide de satisfaire ou non à la requête. Cependant, il n'existe pas de marché de terre dans le village. Les terres attribuées aux personnes étrangères au village sont mises en valeur uniquement que pour les cultures vivrières, cela pour éviter les éventuels problèmes qui pourraient se poser sur ces terres (Anonyme, 2009).

2.2.1.6 Religions pratiquées

La religion dominante est le christianisme (Eglise Catholique et Eglises évangéliques protestante et pentecôtiste). Ces religions ont apporté des modifications aux moeurs des populations. Cependant, on trouve une grande population animiste dans la sous-préfecture.

2.2.2 Activités économiques

L'agriculture constitue l'activité de base des villageois. Les principales cultures sont le cacao, le café, l'anacardier, l'igname, la banane plantain, le manioc et les maraîchers. L'élevage traditionnel des ovins, des caprins et des volailles est pratiqué par presque toutes les familles. Les animaux vivent dans des enclos pour maintenir la propreté du village (Anonyme, 2009).

2.2.3 Equipements et infrastructures à usage communautaire

Outre l'électricité et le château d'eau qui fournit de l'eau courante aux habitants, le village dispose :

- de deux écoles primaires de six classes chacune ;

- d'une école maternelle composée d'une seule salle de classe ;

- d'un établissement secondaire : Collège Moderne d'Attiégouakro

- d'un dispensaire équipé d'une une maternité ;

- d'un dépôt de produits pharmaceutiques ;

- d'une caisse de microcrédit : la CMEC ;

- d'une sous-préfecture ;

- d'une mutuelle : la MUDESA ;

- d'un marché ;

- d'une boulangerie moderne ;

- d'un réseau routier difficilement praticable en saison des pluies (Anonyme, 2009).

Conclusion partielle

Au terme de cette étude monographique, il ressort que le département d'Attiégouakro regorge plusieurs potentialités de développement économique à travers ses atouts touristiques, naturels et humains. Cependant, pour atteindre un développement durable, il faut un suivi normal des activités agricoles, de meilleures conditions de travail et une amélioration et un entretien des infrastructures (sanitaires, routières et éducatives) au profit de la population.

DEUXIEME PARTIE :

ANALYSE TECHNIQUE ET

FINANCIERE DE

L'EXPLOITATION AGRICOLE

CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE L'EXPLOITATION AGRICOLE

1.1 Identification et présentation de l'exploitant

1.1.1 L'exploitant et sa famille

Né le 1er Janvier 1927 à Attiégouakro, Monsieur TOTO Koffi est un Baoulé Nanafouèoriginaire d'Attiégouakro. Il est traditionnellement marié à Mme N'GUESSAN Adou et père

d'un seul enfant, KOFFI Kouamé Arsène, professeur des Sciences de la Vie et de la Terre (SVT) à Bouaflé. Il a, à sa charge, les six (6) enfants de sa nièce.

1.1.2 Objectifs de l'exploitant

Les objectifs que s'est fixé l'exploitant sont de:

- régénérer les vieilles parties de son exploitation ;

- construire une autre maison pour résoudre le problème de logement qui se pose avec acuité ;

- pratiquer dans les années à venir d'autres spéculations afin d'accroître son revenu ; - utiliser des intrants afin d'améliorer la productivité de son exploitation.

1.1.3 Réalisations de l'exploitant

M. TOTO Koffi a, en sa possession, une maison de type moderne de quatre pièces construite en 1966 et une cuisine de deux pièces.

1.2 Présentation sommaire de l'exploitation

L'exploitation de M. TOTO Koffi est située sur l'axe Attiégouakro-Abokouamékro. Elle est répartie sur deux sites situés à environ deux kilomètres et trois kilomètres du village. Il a hérité ces terres de son père. Les spéculations de l'exploitation située à 3 km sont le cacaoyer (4 ha) et le bananier (0,5 ha) en cultures intercalaires. Les spéculations de l'exploitation située à 2 km sont l'anacardier (7 ha dont 2 ha en production) et l'igname (1 ha). Cette exploitation est la plus récente.

CHAPITRE 2 : ETUDE TECHNIQUE DU SYSTEME DE PRODUCTION

2.1. Description des facteurs de production

Les facteurs de productions sont les moyens matériels, humains et financiers que l'on combine pour obtenir la production. Il s'agit de la terre, du travail et du capital d'exploitation.

2.1.1 Capital foncier

2.1.1.1 Mode d'acquisition des terres

La terre, capital foncier de l'exploitation, est une richesse caractéristique de l'agriculture. Elle est une partie des biens dont dispose l'exploitant. M. TOTO Koffi dispose d'environ 17 ha de terre. Ces terres ont été acquises par héritage de ses parents.

2.1.1.2 Organisation autour de l'exploitation des terres

Les terres de M. TOTO Koffi sont reparties sur deux sites dont le premier, avec une superficie de 4 ha, est uniquement consacré à la culture du cacaoyer. Sur ce site, le cacaoyer est en association avec des plants de bananier. Le deuxième site dont la superficie est de 13 ha, comprend 7 ha de culture d'anacarde, 1 ha de culture d'igname et 5 ha de jachère. Ces terres sont propices à l'agriculture mais présentent par endroit des affleurements rocheux. Cependant, ces surfaces à affleurement rocheux ne sont pas significatives. Notons également que la majorité des terres dont dispose l'exploitant, est située sur des collines et des plateaux.

La figure 5 montre la répartition des terres de l'exploitant.

Répartition de la Surface Agricole Totale de l'exploitant

41%

6%

24%

29%

Jachère Cacaoyer Anacardier Igname

Figure 5: Répartition des terres de l'exploitant

2.1.1.3 Mesures de conservation de la fertilité des sols

L'apport d'engrais NPK et la jachère sont les seules mesures de conservation de la fertilité des terres. La jachère est appliquée sur les parcelles utilisées pour l'exploitation des cultures vivrières, et l'engrais NPK est appliqué dans la cacaoyère. En ce qui concerne les surfaces allouées à l'exploitation de l'anacardier, aucune mesure de conservation de la fertilité des sols n'est prise.

2.1.2 Travail

2.1.2.1 Main-d'oeuvre familiale

La main d'oeuvre familiale est constituée de l'exploitant, sa nièce et son filleul. Elle intervient dans les travaux comme la mise en place des cultures, l'entretien des parcelles allouées aux cultures vivrières, la récolte, le transport des produits de récolte, et au moment de la commercialisation des produits.

2.1.2.2 Main-d'oeuvre permanente et salariée

Le travail permanent est assuré par trois (3) manoeuvres qui font face à tous les travaux liés à la production. Leurs travaux portent généralement sur la préparation des terres, l'entretien des parcelles, la récolte et le transport des produits depuis le lieu de production (l'exploitation) jusqu'au village pour la vente.

2.1.2.3 Main-d'oeuvre contractuelle et salariée

Le travail contractuel est assuré par des manoeuvres temporaires, qui interviennent à des moments bien précis, afin de permettre à la main d'oeuvre permanente de faire face à certaines difficultés sur l'exploitation. Ces manoeuvres utilisent en général leurs propres matériels, et sont généralement sollicités pendant la période de récolte.

2.1.2.4 Calendrier cultural

Le calendrier cultural représente les différentes périodes au cours desquelles les manoeuvres effectuent les différents travaux sur l'exploitation. Le calendrier cultural de l'exploitation est présenté dans le tableau 1.

Tableau 1: Tableau du calendrier cultural

Activités

Cultures

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Préparation du terrain

Anacardier

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Semis / Planting

Anacardier

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Entretien

Anacardier

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Récolte

Anacardier

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Les activités sont intenses sur l'exploitation de :

- Juin à Août pour le sarclage de la plantation de cacaoyer ;

- Septembre à Décembre pour le sarclage de la plantation d'anacarde;

- Février à Mai et d'Octobre à Janvier pour les activités liées à la récolte et au transport des produits. C'est la période où la main-d'oeuvre contractuelle est beaucoup sollicitée pour aider les permanents à faire face aux travaux, afin d'éviter la perte de la production.

2.1.3 Capital d'exploitation

Il est constitué des immobilisations (aménagements) à but productif, des équipements de production utilisés sur l'exploitation et des disponibilités financières.

2.1.3.1 Immobilisations ou aménagements apportés à l'exploitation

Sur le plan des aménagements, l'exploitant a réalisé une aire (terrasse) de séchage de l'anacarde et du cacao (Figure 6) et possède également de nombreux séchoirs qui lui

facilitent le séchage des produits. Le stockage des noix de cajou et du cacao se fait dans la maison familiale à cause d'un déficit de magasins.

Figure 6: Vue de l'aire de séchage de récoltes contenant du cacao

2.1.3.2 Equipements de production

On distingue des machettes, des limes, des paires de bottes et des houes qui sont utilisés par les manoeuvres pour la réalisation des différents travaux. Les houes (dabas) sont utilisées pour les opérations de buttage et de sarclage des parcelles occupées par les cultures vivrières. Les émondoirs sont utilisés pour la récolte du cacao. Les opérations de récolte et de transport de récolte sont effectuées en grande partie par des contractuels et le matériel utilisé relève de leur propriété.

2.1.3.3 Fonds de roulement, de trésorerie et de banque

Les fonds de roulement concernent le montant avec lequel l'exploitant débute la campagne. Pour la campagne 2009-2010, ces fonds ont servi à l'achat de matériels de travail. Quant aux fonds de trésorerie, une partie constitue les fonds de roulement et l'autre partie est utilisée par l'exploitant pour faire face aux charges familiales et aux différentes activités qui s'imposent pendant la campagne.

Ces fonds s'estiment à 100 000 F CFA et sont malheureusement insuffisants. Cette situation est due aux nombreuses charges familiales auxquelles l'exploitant doit faire face.

Il faut noter que l'exploitant ne dispose pas de compte en banque lui permettant d'épargner.

2.2 Conduite des cultures

2.2.1 Culture de l'anacardier

2.2.1.1 Origine

L'anacardier est originaire du Nord-Est du Brésil et de la Caraïbe. Il a été répandu en Inde, à Madagascar et en Afrique tropicale, durant la seconde moitié du XVIe siècle, par les portugais à cause, non seulement de ses multiples et extraordinaires vertus médicinales, mais aussi de sa valeur fruitière (KROOL, 1996).

2.2.1.2 Botanique et systématique

Selon le "Angiosperm Phylogeny Group" (APG, 1998 ; APG II, 2003 et APG III, 2009), l'anacardier appartient à l'ordre des Sapindales (Dumort, 1829), à la famille des Anacardiaceae (R. Br. 1818), qui est aussi celle du pistachier et du manguier et au genre Anacardium.

L'anacardier (Anacardium occidentale L.) est en général un arbre de savane, de petite à moyenne taille (6 à 15 m de haut maximum). Sa couronne peut atteindre jusqu'à 10 m de diamètre. Le tronc gris brun est court et rarement droit (KROOL, 1996).

Le système racinaire est profond et étendu. Les racines sont pivotantes et le pivot atteint 80 cm, trois mois après le semis. Elles sont très fragiles chez les jeunes sujets. Les racines secondaires s'étendent parfois sur un rayon deux fois supérieur à celui de la couronne (KROOL, 1996).

Les fleurs, petites et exhalant un puissant parfum de miel, sont d'un jaune pale strié de rose ou de rouge foncé. Elles sont groupées en longues panicules terminales abondamment ramifiées (Figure 8.b). Les fleurs hermaphrodites comportent cinq sépales, dressés et imbriqués, et autant de pétales, alternes et récurvés. L'ovaire est libre, uniloculaire et à style excentrique simple. La pollinisation est assurée par les insectes notamment les abeilles.

Les feuilles sont simples, alternes, oblongues, épaisses, arrondies au sommet (Figure 7.a). Persistantes, elles sont à pétiole court, clairement veinées. Les feuilles de l'anacardier mesurent généralement entre 6 à 20 cm de longueur et deux à sept cm de largeur. Elles sont groupées en touffes aux extrémités de courts rameaux rigides (KROOL, 1996).

La pomme de cajou (faux fruit ou hypocarpe ou pédicelle) est la conséquence d'une hypertrophie du pédoncule et mesurant jusqu'à 10 cm de long et 5 cm de large. La noix de

cajou (vrai fruit) est un akène réniforme ayant la forme des reins. C'est un fruit indéhiscent, de couleur terne, brun grisâtre, mesurant en moyenne 30 à 50 mm de long, 16 mm de large et 15 mm d'épaisseur pour une masse allant de 3 à 8 g (Figure 7.c) (KROOL, 1996).

a. un jeune plant b. des fleurs c. des fruits matures

Figure 7: Jeune plant et quelques organes d'anacardier

2.2.1.3 Ecologie de l'anacardier

L'anacardier peut vivre dans des zones présentant des conditions climatiques et pédologiques très variées. Néanmoins, les principales régions de production ont des pluviométries annuelles comprises entre 500 et 1500 mm, avec une saison sèche bien marquée, d'au moins quatre mois. Il est bon que la récolte ait lieu en saison sèche.

Une température moyenne de 25 à 27 °C est favorable en période de floraison. Il faut aussi noter que l'anacardier est sensible au froid intense et aux écarts importants de température.

S'il se contente des sols pauvres, l'anacardier se développe mieux sur les sols sableux ou sablo-argileux bien drainés. Mais, les sols rocheux ou cuirassés et les bas-fonds sont à éviter car le pivot croit très vite et est sensible aux obstacles indurés et à l'inondation (KROOL, 1996).

2.2.1.4 But et intérêt de la culture

Outre son intérêt sur le plan forestier, l'anacardier est surtout cultivé pour son fruit : la noix de cajou. La pomme de cajou se mange comme un fruit cru. Sa fermentation produit une délicieuse boisson alcoolisée. Les amandes de la noix sont parfois consommées comme condiment.

En effet, les amandes de cajou constituent un produit d'exportation de valeur pour la confiserie et la préparation des desserts. Elles servent d'ingrédients dans la fabrication de pâtes de fruits, fruits en conserves, confitures et gelées, chutneys, jus de fruits, vins, alcools et vinaigres.

De plus, l'huile de cajou est appréciée sur les marchés internationaux comme matières pour les garnitures de freins et d'embrayage, les peintures et les matières plastiques. Elle sert également dans la préparation de fixateurs, liants, insecticides et fongicides.

Aussi, l'anacardier est utilisé comme clôture vive, arbre d'ombrage, bois de chauffage, et charbon de bois. On le plante pour combattre l'érosion du sol et récupérer des terres peu productives. Un colorant noir extrait de l'écorce est utilisé localement pour le tannage et le tatouage (KROOL, 1996).

2.2.1.5 Itinéraire technique

2.2.1.5.1 Préparation du terrain

Le défrichement est manuel et se fait à l'aide d'une machette. Ensuite, vient l'abattage des gros arbres. Ces deux opérations se font en pleine saison sèche afin de faciliter le brulis des débris végétaux issus du défrichement, après séchage. Enfin, vient le dessouchage qui se fait à l'aide de machettes et de houes, les roseaux et les petits arbres afin de rendre plus fluide, la mise en place des cultures associées (ignames et maïs).

2.2.1.5.2 Obtention du matériel végétal . Choix des semences

Le succès et la productivité d'une plantation dépend de la qualité des semences (KROOL, 1996). C'est pourquoi l'exploitant a toujours pris le soin de trier les semences afin de choisir celles qui semble, morphologiquement, être de bonne qualité (vigoureuse).

Les graines utilisées proviennent de la récolte qui précède la mise en culture.

. Semis

L'exploitant réalise un semis direct au flanc des buttes. Il met deux à trois graines par poquet situé au flanc des buttes. L'extrémité du pédoncule de la noix doit être tournée vers le haut et les noix recouvertes de terre par la suite.

Le semis est réalisé en général pendant la saison pluvieuse (Mai-Juin), afin de permettre à la culture de profiter de toute la pluviométrie.

Pendant les deux premières années, les plants d'anacardier sont associés aux cultures vivrières. Après la troisième année, ces cultures disparaissent au profit de l'anacardier comme le montre le tableau 2.

Tableau 2: Exemple d'une succession de cultures dans l'exploitation d'anacardiers

Première année Deuxième année Troisième année Quatrième année

Igname + Anacardier + Anacardier Anacardier

Anacardier + Maraîchers

Maraîchers

2.2.1.5.2 Entretien de l'exploitation

· Sarclage

Les manoeuvres effectuent le désherbage manuellement à l'aide de houe ou de machette, tout en prenant soin de ne blesser les racines horizontales et superficielles des plantes, ou couper les plants avant le démariage. Pendant la coupe d'entretien, les arbres morts et les branches attaquées par les insectes seront coupées. Au cours des deux premières années, l'exploitant exige que les manoeuvres effectuent deux sarclages par an. A partir de la troisième année, le nombre de sarclage est réduit à l'unité.

· Démariage et taille de formation

Le démariage consiste à enlever une partie des jeunes plants issus du semis. Il est fait lorsque les jeunes plants ont deux ans et atteignent environ 120 cm de haut. Lors du démariage le plant le mieux développé et le plus vigoureux est épargné (KROOL, 1996).

La taille de formation consiste en la suppression des branches qui ont une croissance horizontale. Elle est effectuée lors du démariage afin de leur assurer un port correct favorisant, plus tard, les travaux d'entretien et le développement de la cime (KROOL, 1996). L'exploitant réalise ces opérations en début de saison pluvieuse afin de permettre une bonne reprise végétative de la plante.

· Eclaircies

L'éclaircie est une opération qui consiste à couper partiellement un peuplement de plant non arrivé à maturité, en vue de donner une densité raisonnable à l'exploitation. Elle est réalisée en fonction des écartements. En effet, cette coupe permet d'éviter les concurrences entre les plantes (KROOL, 1996). Notre exploitant effectue cette opération en respectant une distance minimum de 10 m entre les plants.

Figure 8: Plantation d'anacardier nouvellement éclaircie . Protection contre les feux de brousse

Le feu est le principal ennemi des anacardiers car il retarde la croissance et le développement de l'anacardier (KROOL, 1996). Les bandes pare-feu sont installées par les manoeuvres à la fin des saisons pluvieuses et au début de la saison. Cette allée est d'environ 10 à 15 m autour du verger.

2.2.1.5.3 Maladies et ennemis de l'anacardier

A Attiégouakro, les maladies de l'anacardier sont méconnues des planteurs, quiestiment qu'elles ne sont pas importantes. Cependant, dans la plantation d'anacardier de

notre exploitant, on note la présence de maladies cryptogamiques telle que l'anthracnose provoquée par Colletotrichum sp., dont l'action est favorisée par l'humidité de l'air (pendant les saisons de pluies). Les symptômes sont de petites taches brunes aux contours irréguliers sur les jeunes feuilles ; ces taches sont plus circulaires dans le cas des feuilles âgées. Sur les jeunes pousses apparaissent des nécroses noires aux extrémités. Sur les inflorescences, on constate de minuscules points noirs ou bruns s'élargissant et causant finalement la mort des fleurs.

Quant aux ennemis rencontrés, ils sont nombreux et endommagent considérablement les plantes. On peut citer entre autres :

- les insectes parasites comme Plocaederus ferrugeneus, coléoptère foreur de tige, Mecocorynus loripes, coléoptère coupeur de tiges qui attaque les branches (Figure 9.a). Plusieurs autres espèces de coléoptère foreurs de tige et de racine sont identifiées dans les plantations d'anacardier ;

- les chenilles dévoreuses de feuilles (Sylepta balteata) qui entrainent une perte totale des feuilles sur les pieds (Figure 9.b);

- les cochenilles qui absorbent la sève de l'anacardier ;

- les animaux sauvages tels que les rats palmistes (Xerus erythropus), des écureuils qui s'attaquent aux jeunes plantes en rongeant la tige et les cotylédons après germination ;

- les animaux domestiques tels que les boeufs qui piétinent les jeunes plants et

consomment les faux fruits des arbres adultes en avalant aussi les noix de cajou.

a. Dégât causé par Mecocorynus loripes b. Dégât causé par Sylepta balteata

Figure 9: Dégats causés par des ennemis de l'anacardier 2.2.1.5.4 Récolte et activités post-récolte

· Récolte

La récolte consiste à ramasser les fruits sur le sol quand ils sont mûrs et se détachent spontanément. Avant le ramassage, les manoeuvres sarclent sous les couronnes de chaque arbuste si le champ n'est encore sarclé.

Lors du ramassage, on sépare la noix de la pomme par torsion.

· Activités post-récolte - Tri et séchage

Après la récolte, l'exploitant sèche les noix de cajou sur une terrasse ou sur des bâches placées dans un endroit bien aéré en cas d'indisponibilité de la terrasse. Il peut durer trois à cinq jours en fonction de l'hygrométrie et permet de réduire le taux d'humidité.

- Conditionnement

Les noix de cajou séchées sont ensachées dans des sacs en jute. Les sacs contenant les noix sont stockés dans une chambre propre et bien aérée. Ces sacs sont entreposés sur des planches ou sur des briques, afin d'éviter tout contact avec le sol.

- Commercialisation

La commercialisation consiste en la vente des noix de cajou. Les noix de cajou sont soit commercialisées au fur et à mesure que la récolte a lieu, soit stockées pour être commercialisées plus tard. Le prix d'achat du kg de l'anacarde pour la campagne 2009-2010 à Attiégouakro était de 125 F CFA.

2.2.2 Culture du cacaoyer

2.2.2.1 Origine

Le cacaoyer est originaire des forêts tropicales humides d'Amérique centrale et du Sud. Il y était cultivé par les Mayas, bien longtemps avant la venue des Européens. Sa culture arrive en Asie dès le XVIe siècle, tandis que son introduction en Afrique, principale région actuelle de production, ne date que du début du XIXe siècle. Son extension relativement récente est due à la mise au point du procédé de fabrication du chocolat en 1850 qui a entraîné un développement important de la culture (PONTILLON, 1997)

2.2.2.2 Botanique et systématique

La classification classique rangeait le cacaoyer (Theobroma cacao L.) dans la famille des Sterculiacées. La classification phylogénique selon le "Angiosperm Phygeny Group" (APG, 1998 ; APG II, 2003 et APG III, 2009) classe le cacaoyer dans la famille des Malvaceae et dans l'ordre des Malvales. Cette famille regroupe les anciennes familles des Malvaceae, des Tiiaceae, des bombacaceae et des Sterculiaceae.

Le cacaoyer est un arbre vivace mesurant en moyenne 10 m de haut en culture, qui porte des feuilles persistantes ovales et brillantes, longues d'une trentaine de centimètres. Les petites fleurs roses apparaissent à même le tronc et les branches anciennes. Les fruits, appelés cabosses, forment une coque épaisse de plusieurs centimètres et mesurant jusqu'à 20 cm de long, de couleur jaune ou brun rougeâtre à maturité. À l'intérieur, les petites

graines (fèves), blanc cassé ou mauve clair, sont entourées d'une pulpe sucrée blanc rosé(PONTILLON, 1997)

2.2.2.3 Ecologie du cacaoyer

Le cacaoyer ne peut se développer et s'épanouir que dans une certaine condition écologique. Il évolue mieux dans un milieu forestier à climat chaud et humide et tolère une pluviométrie annuelle comprise entre 1500 et 2500 mm avec une saison sèche n'excédant pas 3 mois. Le cacaoyer préfère également une température optimale de 25 °C avec un minimum absolu de 10 °C et une humidité relative de 85 %. En outre, l'ensoleillement doit

correspondre à l'intervalle 25-50 % de la lumière totale lorsque la plante est encore jeune. Au cours de son développement, l'ombrage doit progressivement diminuer pour laisser passer environ 70 % de la lumière. Concernant l'acidité et les caractéristiques du sol, un pH compris entre 5 et 8 est recommandé ; le sol devant être profond, humifère, meuble, argileux ou argilo-sableux (PONTILLON, 1997).

2.2.2.4 Buts et intérêt de la culture

La transformation en boisson puis en chocolat solide des graines contenues dans les fruits (cabosses), est devenue actuellement une industrie importante. Celle-ci passe par la production à grande échelle du cacao, du beurre de cacao et des tourteaux, avant d'aboutir aux divers produits finis de la chocolaterie. Les sous-produits de cette industrie sont de peu d'intérêt économique (PONTILLON, 1997).

Le cacao produit un jus sucré qui est très prisé localement.

2.2.2.5 Itinéraire technique de production

2.2.2.5.1 Préparation du terrain

Le défrichement est manuel et se fait à l'aide d'une machette. Ensuite, vient l'abattage des gros arbres. Ces deux opérations se font en pleine saison sèche afin de faciliter le brulis des débris végétaux issus du défrichement, après séchage. Enfin, vient le dessouchage qui se fait à l'aide de machettes et de houes, les roseaux et les petits arbres afin de rendre plus fluide, la mise en place des cultures associées (ignames, maïs et bananiers).

2.2.2.5.2 Obtention du matériel végétal

. Choix des semences

Les cabosses utilisées pour la multiplication sont celles situées sur le tronc de la plante. Elles doivent être saines et provenir des arbres sains présentant de bons caractères (haute productivité, beaucoup de graines à l'intérieur des cabosses, mince cortex).

. Semis

L'exploitant réalise un semis direct au flanc des buttes. Il met deux graines par poquet situé au flanc de chaque butte. Le semis est réalisé en général en début de saison pluvieuse (Avril-Mai) afin de permettre à la culture de profiter de toute la pluviométrie.

Pendant les deux premières années, les plants de cacaoyers sont associés aux cultures vivrières. A la troisième année, quelques cultures disparaissent au profit du binôme cacaoyer-bananier comme le montre le tableau 3, mais la densité des plants de bananier diminuera progressivement.

Tableau 3: Exemple d'une succession de cultures dans la cacaoyère

Première année

Deuxième année

Troisième année

Quatrième année

Igname + Bananier

Cacaoyer +

Cacaoyer +

Cacaoyer +

+ Cacaoyer +

Bananier +

Bananier

Bananier

Maraîchers

Maraîchers

 
 
 

? Pépinière

Elle est réalisée pour permettre le remplacement des plants morts à la suite de la sécheresse. Elle est effectuée près d'un coin d'eau dans la plantation. L'exploitant effectue des buttes qu'il aplatit puis insère les graines de cacao dans la terre ramollie. Cette pépinière sera ensuite couverte à l'aide de feuilles de palme.

Pendant la saison sèche, cette pépinière sera arrosée chaque deux jours afin éviter le desséchement des plants.

? Transplantation

Suite au desséchement de certains plants dans le verger, les plants de la pépinière seront déterrés à l'aide de la machette en formant un petit carré dont le plant est le point interception des deux diagonales. Ceux-ci seront par la suite insérés dans un trou pas trop profond ayant approximativement la taille de la partie en terre du plant de pépinière.

Cette opération s'effectue lorsque la saison pluvieuse est bien installée.

2.2.2.5.3 Entretien de l'exploitation ? Désherbage

Les cultures intercalaires seront utilisées pour lutter contre l'action de l'érosion et pour faciliter l'entretien de la plantation, afin d'amortir en partie les charges d'entretien. Le désherbage permet d'assurer le contrôle des mauvaises herbes ou herbes infestantes en compétition avec les pieds de cacaoyers, il permet également de réduire les risques d'attaques des ravageurs sur la plantation (PONTILLON, 1997).

Les manoeuvres de notre exploitant effectuent les sarclages à l'aide de machettes. Il leur est demandé d'effectuer deux sarclages par an. Aussi, lors de ces sarclages, il leur est

demandé de débarrasser toute la nécromasse (feuilles sèches, bois morts, etc.) et la biomasse autour du pied de cacaoyer.

? Egourmandage

L'égourmandage est l'activité consistant à supprimer les repousses (gourmands) apparaissant au pied ou sur la tige ou les branches du cacaoyer (PONTILLON, 1997).

Les manoeuvres de notre exploitant effectuent partiellement cette opération pendant le sarclage.

2.2.2.5.4 Maladies, ennemis du cacaoyer et méthodes de lutte ? Maladies et ennemis

Nous avons observé dans la cacaoyère une maladie cryptogamique. Il s'agit de la pourriture brune des cabosses due à Phytophtora palmivora (Figure 10.a).

Aussi, certains ennemis ont été aussi rencontrés dans celle-ci. Ce sont entre autres :

- les rongeurs notamment les athérures africains (Atherurus africanus), les rats palmistes et les écureuils qui détruisent les cabosses et provoquent des pertes considérables (Figure 10.b) ;

- les insectes parasites dominés de loin par les mirides qui attaquent les cabosses et les jeunes rameaux ;

- les plantes parasites à savoir les loranthus qui poussent sur les cacaoyers et y puisent leur nourriture.

a. Cabosse attaquée par Phytophthora palmivora b. Cabosse attaquée par des écureuils

Figure 10: Effets de quelques maladies et ennemis sur les cabosses

? Méthodes de lutte

Les ennemis sus-cités constituent un véritable problème pour notre exploitant car, selon lui, le coût des traitements est très élevé.

Pour traiter sa plantation, notre exploitant utilise une diversité de produits phytosanitaires pour lutter contre les ravageurs et les mirides, à savoir les insecticides de contact et d'ingestion à large spectre d'activité suivants : THIOSULFAN 60 EC, THIODAN 50 EC et THIOFOR 500 EC dont la matière active est Endosulphan 500 g/L. Le premier traitement s'effectue généralement en Juillet-Août et le second en Décembre-Janvier, périodes de pullulation des mirides.

Les loranthus qui se nourrissent de la sève du cacaoyer baissent le rendement de la plantation. Les manoeuvres utilisent les émondoirs pour arracher la base de ces plantes parasites.

2.2.2.5.5 Récolte et activités post-récolte

· Récolte

Elle se fait manuellement à l'aide de machettes et d'émondoirs. Les cabosses situées à la hauteur du récolteur sont coupées à la machette et celle au delà sont cueillies à l'aide d'émondoir. Les cabosses sont entassées en de petits tas pour éviter le camouflage des cabosses dans la biomasse morte.

La récolte s'étend de façon générale sur deux périodes :

· de Septembre à Janvier pour la grande récolte ;

· de Mars à Mai pour la récolte intermédiaire.

L'exploitant effectue ses récoltes lorsqu'il constate qu'il y a beaucoup de cabosses mures dans l'exploitation.

· Activités post-récolte - Ecabossage

L'écabossage consiste à ouvrir les cabosses afin de récupérer les fèves qu'on entassera dans un panier et ensuite renversées sur une bâche. Elle est faite, après transport des cabosses au lieu d'écabossage, à l'aide d'un couteau.

- Fermentation

La fermentation du cacao a pour but d'éliminer une grande partie de la pulpe quientoure les graines, de supprimer leur pourvoir germinatif et de développer les précurseurs

de l'arôme du chocolat (PONTILLON, 1997). Chez M. TOTO, elle se fait, après transport des fèves entassées sur les bâches par les femmes, dans four perforé conçu à cet effet de sorte à permettre l'évacuation du jus de cacao. Elle dure 3 à 5 jours, suivants la teinte des fèves.

- Séchage

Le séchage se fait sur l'aire cimentée ou sur les claies conçues à cet effet. Il se fait avec précaution tout en évitant le contact de l'eau avec les graines qui pourrait entrainer la présence de moisissures.

On remue fréquemment et on trie pour éliminer les rachis. Lorsque les fèves deviennent plates, craquent en remuant et faciles à casser, on dit que les fèves sont sèches.

- Conditionnement

Après séchage, les fèves sont ensachées dans des sacs en jute, puis stockées dans une chambre ou dans un magasin bien aéré et sec, où il n'y a pas d'humidité afin d'éviter les moisissures. Ainsi, les produits sont près à être commercialisés.

- Commercialisation

La commercialisation consiste en la vente du cacao. Le cacao est soit commercialisé au fur et à mesure que la récolte a lieu, soit stocké pour être commercialisé plus tard. Le prix d'achat du kg de cacao pour la campagne 2009-2010 à Attiégouakro a oscillé entre 650 et 1000 F CFA.

Remarque

Compte tenu de la durée sommaire du stage (deux mois), l'étude des conduites techniques des cultures vivrières en occurrence l'igname et le bananier n'ont pas pu être effectuées.

Conclusion partielle

L'étude du système de production pratiqué par l'exploitant révèle un bon fonctionnement de ce système vue sous l'angle d'une combinaison organisée plus ou moins cohérente des différents facteurs. En effet, on observe un respect relativement rigoureux des différents itinéraires techniques et une assez bonne conduite de différentes activités. Toutefois des difficultés sont à signaler quant à la maitrise des différentes opérations culturales.

L'analyse économique éclairera le lecteur sur la rentabilité de ce système de production.

CHAPITRE 3 : ANALYSE FINANCIERE DE L'EXPLOITATION

3.1 Charges d'exploitation

Les charges sont l'expression monétaire de la consommation ou du droit d'utilisation de biens ou de services à l'intérieur d'une entreprise ou d'une exploitation agricole au cours d'une période donnée. Elles sont de deux types :

· les charges fixes ;

· les charges variables.

3.1.1 Charges fixes

Ce sont des charges peu ou pas modifiables, et qui continuent d'exister même si l'activité qui les a générées disparaît. Elles sont indépendantes de la nature, de la dimension et de l'intensité des activités pratiquées au sein de l'exploitation agricole. Elles comprennent le salaire des manoeuvres permanents et les amortissements.

3.1.1.1 Frais du personnel

Pour la campagne 2009-2010, le salaire de la main-d'oeuvre permanente s'est évalué à 390 000 F CFA, soit 130 000 F par personne.

3.1.1.2 Dotation aux amortissements

L'amortissement traduit la dépréciation d'un matériel pendant sa durée de vie comptable. Cette dernière se définit par rapport au coat d'acquisition et à la durée de vie d'amortissement. Le calcul de l'amortissement s'est fait par annuités constantes (Tableau 4).

Tableau 4: Dotation aux amortissements

Immobiisations

 

Quantité

Prix Unitaire
(F CFA)

Montant
(F CFA)

Durée de
vie (ans)

Annuité
(F CFA)

Brouette

 

1

25 000

25 000

5

5 000

Vélo

 

1

55 000

55 000

10

5 500

Atomiseur

 

1

35 000

35 000

10

3 500

Cultures

Cacaoyer

4 (ha)

390 000

1560 000

25

62 400

pérennes

Anacardier

7 (ha)

365 000

2 555 000

25

102 200

 

TOTAL

 
 

4 230 000

 

178 600

3.1.2 Charges variables

Les charges variables sont celle qui varient selon la nature, la dimension et l'intensité de l`activité et qui disparaissent avec l'activité. Ce sont en général des dépenses effectuées pour réaliser les travaux.

3.1.2.1 Salaire de la main-d'oeuvre temporaire

La main d'oeuvre temporaire travaille dans l'exploitation à raison de 1 000 F CFA la journée. Pour la réalisation des travaux champêtres nécessitant l'emploi de main-d'oeuvre occasionnelle, l'exploitant a acheté des denrées alimentaires, complément au salaire de la main-d'oeuvre, dont la valeur s'estime à 100 000 F CFA.

L'estimation du salaire de la main-d'oeuvre temporaire pendant la campagne 2009-2010 s'élève à 300 000 F CFA.

3.1.2.2 Achat de matériels

Ces dépenses sont relatives à l'achat de machettes, de limes et des paires de bottes. Ce sont des outils de travail remplacés chaque année par l'exploitant (Tableau 5).

Tableau 5: Achats de matériels au cours de la campagne 2009-2010

Matériels

Quantité

Prix unitaire
(F CFA)

Montant (F CFA)

Bottes

7

3 000

21 000

Limes

8

1 300

10 400

Machettes

10

2 000

20 000

Petites houes

6

1 000

6 000

Emondoirs

3

700

2 100

Sacs en jute

10

1 100

11 000

 

TOTAL

 

70 500

3.1.2.3 Achat d'intrants et de carburant

Pour la campagne 2009-2010, 3 sacs d'engrais (NPK) et 6 boîtes de pesticides (THIOSULFAN 60 EC) ont été utilisés. Le sac d'engrais NPK coâtant 5 000 F CFA et la boîte de pesticides à 9150F CFA, soit un total de 15000 F CFA pour l'engrais et 55 000 FCFA pour les produits phytosanitaires.

Pour la pulvérisation des produits phytosanitaires dans l'exploitation, l'exploitant a acheté 4 litres de carburant dont le coût total s'est élevé à 3 750 F CFA.

3.2 Produits d'exploitation

Les produits sont l'ensemble des ressources que l'entreprise génère par son activité au cours d'un exercice. Dans le cas de l'exploitation, ils peuvent sortir de l'exploitation ou être réutiiser dans et par l'exploitation.

Le tableau 6 montre les différents produits de l'exploitation au cours de la campagne 2009-2010.

Tableau 6: Les différentes productions des spéculations et leurs répartitions

Spéculations

Quantité(kg)

 

Prix /kg
(F CFA)

Montant
(F CFA)

 

Autoconsommée

800

150

120 000

Igname

Vendue

500

150

75 000

 

Semences

400

150

60 000

 

Autoconsommée

1500

100

150 000

Banane plantain

Vendue

1500

100

150 000

 

Autoconsommée

200

75

15 000

Banane douce

Vendue

550

75

41 250

Anacarde

Vendue

500

125

62 500

Cacao (1ère récolte)

Vendue

250

650

162 500

Cacao (2ème récolte)

Vendue

410

1 000

410 000

Cacao (3ème récolte)

Vendue

920

900

828 000

Cacao (4ème récolte)

Vendue

320

750

240 000

Cacao (5ème récolte)

Vendue

100

675

67 500

TOTAL VENTE

TOTAL AUTOCONSOMMATION TOTAL CESSION INTERNE

2

036 285 60

750
000
000

3.3 Compte d'exploitation

Le compte d'exploitation permet d'expliquer les dépenses (charges) et les produits. Le compte d'exploitation prend en compte tous les aspects des charges (salaires et achat de matériels de travail) et les produits. Il permet de déterminer le résultat d'exploitation, donc de savoir si l'activité a été bénéfique ou non (Tableau 7).

Tableau 7: Compte d'exploitation générale de la campagne 2009-2010

CHARGES

 
 

PRODUITS

 
 

Libellé

Montant (F CFA)

Libellé

Montant (F CFA)

Achats-Approvisionnements :

 
 
 

Vente :

 
 
 

Matériels agricoles

 

70

500

Cacao

 

1708

000

Produits phytosanitaires

 

55

000

Anacarde

 

62

500

Engrais

 

15

000

Banane plantain

 

150

000

Carburant

 

3

750

Banane douce

 

40

000

Frais du personnel :

 
 
 

Igname

 

75

000

Personnel permanent

 

390

000

Prélèvement :

 
 
 

Personnel occasionnel

 

300

000

Autoconsommation

 

285

000

Dotation aux amortissements

 

178

600

Cession interne

 

60

000

TOTAL CHARGES

1

012

850

TOTAL PRODUITS

2

380

500

RESULTAT

1

367

650

 
 
 

TOTAL

2

380

500

TOTAL

2

380

500

Le compte d'exploitation laisse entrevoir un solde créditeur de 1 367 650 F CFA, soit un gain mensuel de 113 970,83 F CFA. Cependant, pour mieux appréhender les résultats financiers et en tirer une conclusion, il est important de faire ressortir certains paramètres économiques.

3.4 Analyse du compte d'exploitation

3.4.1 Indice de rentabilité

La rentabilité est la capacité de produire un bénéfice net satisfaisant par rapport au capital engagé. Cependant, il existe plusieurs paramètres permettant d'analyser la rentabilité.

3.4.1.1 Marge sur charges variables (MCV)

Elle représente ce qui reste des produits après déduction des charges variables. La marge sur charges variables est donc la différence du produit d'activité et des charges variables.

Au cours de l'exercice 2009, le produit d'activité de l'exploitation a été de 2 380 500F CFA et les charges variables (Salaire contractuel, produits phytosanitaires, engrais et carburant) ont été évaluées à 440 500 F CFA.

MCV= 2 380 500-440 500

MCV= 1 940 000 F CFA

La marge sur charges variables dégagée couvre largement les charges fixes de l'exploitation (salaire main d'oeuvre permanente et dotations aux amortissements) qui s'élève à 568 600 F CFA d'où un résultat d'exploitation positif de 1 371 400 F CFA.

3.4.1.2. Taux de marge sur charges variables

Ce taux est, en fait, la marge dégagée pour 100 F CFA du produit réalisé. T = (MCV/P) x 100

T = (1 940 000/2 380 500) x 100

T = 81,50 %

Ainsi, pour 100 F CFA de chiffre d'affaire, on réalise une marge de 81,50 F CFA. 3.4.2 Taux de rentabilité économique nette (TREN)

Le TREN correspond au rapport entre le total des produits, aussi appelé le résultat économique net et le total des charges.

TREN = (Total des produits)/(Total des charges)

Le total des charges s'élevant à 1 012 850 FCFA et celui des produits à 2 380 500 FCFA, le taux de rentabilité économique nette est de 2,35. Donc, l'exploitation est rentable.

3.4.3 Seuil de rentabilité en valeur (S*)

Le seuil de rentabilité en valeur est le chiffre d'affaire pour lequel il n'y a ni bénéfice ni perte. Ce seuil est déterminé par le rapport des charges fixes (CF) et du taux de marges sur charges variables.

S*=CF/T

S* = (217 600)/0,815 S* = 266 993,87 F CFA

Conclusion partielle

L'exploitation de Monsieur TOTO Koffi est une exploitation de type traditionnel, mais, grâce aux conditions naturelles et aux quelques rares suivis de l'agent de l'ANADER, le compte d'exploitation de l'exploitant a réalisé un solde bénéficiaire de 1 367 650 F CFA malgré l'utilisation de matériels rudimentaires dans ses exploitations.

Toute fois ce résultat ne doit pas perdre de vue les insuffisances et problèmes quientravent l'amélioration de cette performance au regard des atouts dont dispose l'exploitation.

TROISIEME PARTIE :

CONTRAINTES, CRITIQUES ET

SUGGESTIONS

CHAPITRE 1 : CONTRAINTES ET CRITIQUES

1.1 Contraintes

Les contraintes sont les facteurs limitants qui influencent négativement la production agricole et diminuent, en conséquence, le profit de l'exploitant.

1.1.1 Facteurs naturels

1.1.1.1 Climat

Les saisons pluvieuses sont très prolongées et favorisent le développement de la pourriture brune de cacao. Les périodes très ensoleillées, quant à elles, provoquent des dégâts ou des microclimats favorables au développement des maladies et une perturbation des calendriers culturaux.

1.1.1.2 Ennemis des cultures

Nous avons constaté la présence de plusieurs ennemis du cacaoyer dans l'exploitation. Il s'agit des loranthus (plantes parasites) qui tuent les pieds de cacao, les mirides (insectes) qui mangent les bourgeons et la pourriture brune de cacao qui détruit plus de 35 % de la récolte.

1.1.2 Facteurs sociaux

1.1.2.1. Us et coutumes

Les jours tabous et les funérailles dans la région constituent un frein au bon fonctionnement des exploitations.

1.1.2.2 Exode rural

A l'instar des us et coutumes, l'exode rural est très développé. L'exode rural entraîne un manque de main d'oeuvre dans les exploitations. Ce manque conduit à la sollicitation de main d'oeuvre dans d'autres départements de la région.

1.1.2.3 Main-d'oeuvre

Les personnes qui travaillent dans l'exploitation sont en nombre insuffisant. Elles ne peuvent assurer correctement tous les travaux. Ce qui a pour conséquence un enherbement de la plantation, la diminution de la production et par ricochet la baisse du revenu.

1.1.2 Facteurs économiques

1.1.3.1 Manque de financement

L'exploitant ne bénéficie d'aucun financement. Le crédit, qui est indispensable à tout exploitant agricole, est inexistant. Ce qui constitue un frein au développement de l'agriculture.

1.1.3.2 Fluctuation des prix des produits agricoles

Dans un marché où les enjeux sont considérables, la libération totale de la filière en aoât 1999 par l'Etat ivoirien, dans le but d'améliorer la condition de vie du paysan ivoirien, n'a en rien freiné la crise que traverse le monde paysan ivoirien. La baisse du prix du kilogramme des noix de cajou ces dernières années engendre chez l'exploitant un découragement et une réduction de l'efficacité et de la rigueur dans le travail.

1.2 Critiques

Elles font état des défaillances que nous avons pu observer dans le système de fonctionnement de notre exploitant.

1.2.1 Comptabilité

Aucun document de comptabilité n'est tenu par l'exploitant. Cela ne lui permet pas d'avoir une connaissance réelle des entrées et sorties d'argent relatives à son activité. Ainsi, il ne peut déterminer correctement son véritable revenu agricole en fin de campagne.

1.2.2 Capital foncier

Notre exploitant ne possède aucun certificat foncier de son exploitation. Il court donc un grand risque car juridiquement il n'est pas propriétaire du domaine qu'il exploite.

1.2.3 Entretien des cultures

1.2.3.1 Entretien de la cacaoyère

Dans l'ensemble, la cacaoyère est bien entretenue. Cependant, le traitement phytosanitaire fait défaut. En effet, notre exploitant n'a utilisé que trois boîtes de pesticides et n'a effectué qu'un seul traitement phytosanitaire. Ce qui ne suffit pas pour répondre aux besoins sanitaires de la cacaoyère qui nécessite trois traitements. Aussi, l'égourmandage, les éclaircies et la suppression des loranthus ne sont pas effectués correctement dans l'exploitation.

1.2.3.2 Entretien du verger d'anacardier

La protection phytosanitaire des vergers d'anacardier n'est pas systématique chez les producteurs d'Attiégouakro comme c'est le cas chez notre exploitant. Aucune solution ni aucun produit n'a encore été proposé pour la lutte contre les pathologies de l'anacardier. Aussi, la suppression des branches attaquées par les pathologies ne sont pas bien faite.

Notre exploitant nettoie son champ deux fois par an au lieu de trois ou quatre fois. Le champ n'est pas désherbé aux moments appropriés.

1.2.4 Pratiques culturales

Au niveau de la pépinière, l'exploitant utilise les fèves de son champ. Il effectue des pépinières à même le sol. Cela peut entrainer une réduction de la productivité des cacaoyers adulte, voire, à long terme, leur stérilité.

La densité recommandée au niveau d'une cacaoyère n'est pas respectée par l'exploitant. La distance entre les plants est supérieure à la distance conseillée (3 mètres entre les lignes et 2,5 mètres entre les plants sur la ligne), entraînant une densité supérieure à 1 333 plants par hectare. Ceci a pour conséquence une baisse de la production et une prolifération des maladies. Concernant l'exploitation d'anacardiers, l'espacement est plus ou moins respecté (100 plants/ha).

1.2.5 Récolte

A cause de la rapidité avec laquelle travaille le personnel, certains fruits ne sont pas récupérer. Aussi, la récolte se fait quelque fois dans une végétation d'adventices. Ce qui la rend difficile et est à l'origine de l'omission de certains fruits. Aussi, les fruits restent souvent trop longtemps sur la terre humide (situation fréquente en saison des pluies) et se dégradent. Cela entraîne des pertes énormes de récolte.

CHAPITRE 2 : SUGGESTIONS

Les suggestions sont des propositions et des conseils d'usage à l'endroit de notre exploitant dans le but de rentabiliser son domaine agricole.

La liste des suggestions n'est pas exhaustive. Mais ces propositions, à notre avis devraient permettre à l'exploitant d'améliorer sa production et par conséquence accroître son revenu.

2.1 Comptabilité

La tenue d'un registre de comptabilité par l'exploitant lui permettrait d'enregistrer les charges et les produits de son exploitation. Ce registre permettra de calculer le résultat réalisé par l'exploitation.

2.2 Capital foncier

Nous suggérons à M. TOTO Koffi de se doter d'un titre foncier pour mieux sécuriser son domaine sur le plan juridique. La loi n°98-750 du 23 décembre 1998 lui offre cette opportunité. Cette mesure le couvrirait de tout problème foncier qu'il pourrait éventuellement rencontrer avec ses voisins.

2.3 Système de culture

2.3.1 Pratiques culturales

2.3.1.1 Matériel végétal

Pour les semences de cacao, notre exploitant doit utiliser des cabosses sélectionnées disponibles à l'ANADER et effectuer les pépinières dans des sachets de polyéthylène perforés.

2.3.1.1 Entretien des parcelles

M. TOTO doit, à défaut d'une main d'oeuvre abondante, utiliser des herbicides pour freiner le développement et l'épanouissement des mauvaises herbes sur son domaine agricole. Ce qui permettrait de réduire considérablement le temps de travail sur l'exploitation. En outre, il doit respecter scrupuleusement les écartements entre les pieds d'anacardiers et de cacaoyers pour qu'il y ait de l'espace ; cela éviterait la concurrence entre les mauvaises herbes et les anacardiers.

2.3.1.2 Traitement phytosanitaire

M. TOTO doit, pour chaque traitement, acheter la dose de produit qu'il faut pour éviter le sous-dosage et effectuer le traitement à la période conseillée qui correspond à la période de pullulation des mirides. Ainsi, il pourra lutter efficacement contre les insectes comme les mirides qui causent d'énormes dégâts sur les cabosses de cacaoyer.

Pour lutter contre les maladies et ennemis rencontrés dans l'exploitation d'anacardier, l'exploitant peut utiliser les pesticides comme Callifan 50 EC et Benlate (Annexe 4).

2.3.1.3 Utilisation de la fumure

Notre exploitant doit appliquer de la fumure azotée à toute la parcelle, jusque là utilisée dans une partie de la cacaoyère afin de restituer au sol tous ces éléments nutritifs. Ceci améliorera le rendement de ses produits.

2.3.2 Introduction de nouvelles techniques

Nous suggérons à M. TOTO d'associer aux jeunes cultures des légumineuses comme Gliricidia sepium qui servant d'engrais, assurent la fertilité des sols par ses feuilles tombées à la surface et augmente le rendement des cultures.

2.3.3 Récolte

Une rigueur dans le respect du temps de récolte (chaque 15 jours pour le cacao) et une parcellisation de chaque exploitation à la récolte permettront de limiter les pertes de récolte.

2.3.4 Qualité

Pour faire face à la baisse du prix des productions, l'exploitant doit produire des fèves et des noix de qualité en respectant les temps de récolte et de fermentation pour le cacao. Aussi, nous suggérons à notre exploitant l'utilisation de gourdins ou morceaux de bois pour l'écabossage des cabosses de cacao.

Conclusion partielle

Une analyse minutieuse des différents facteurs de production de M. TOTO Koffi nous montre que son agriculture est purement traditionnelle. Cependant, malgré les contraintes rencontrées, son exploitation présente dans l'ensemble un environnement favorable à une bonne production agricole si les pratiques culturales sont bien observées.

Par toutes nos critiques qui ont été révélatrices des différentes faiblesses, nous voulons lui demander d'accepter les différentes suggestions afin de reconduire son exploitation avec des méthodes encore plus adéquates.

CONCLUSION GENERALE

Ce stage effectué dans l'exploitation de M. TOTO Koffi a permis de découvrir l'univers paysan d'Attiégouakro qui possède d'immenses potentialités agricoles et d'appréhender certaines difficultés du monde agricole.

Notre travail qui se résumait à l'analyse du fonctionnement de l'exploitation agricole de M. TOTO Koffi a permis de mettre en exergue les différents aspects de la gestion d'une entreprise agricole, à y apporter des critiques et à y montrer des moyens d'amélioration en vue d'une meilleure rentabilité.

L'exploitation située en zone forestière bénéficie d'un climat chaud et pluvieux. En effet, le milieu naturel est un atout pour l'épanouissement de la culture de cacao et de l'anacardier. Néanmoins, la rentabilité de l'exploitation est contrariée par des contraintes naturelles, techniques et socio-économiques : le manque d'entretien adéquat des plantations, le manque de personnel qualifié, la raréfaction des pluies, etc. L'exploitant devra donc tenir compte de nos critiques et suggestions afin d'améliorer la productivité de son domaine agricole et la qualité de ses produits.

En somme, il est admis de reconnaître que l'exploitation de M. TOTO Koffi ne répond pas totalement aux objectifs de l'Etat, qui est de façonner des agriculteurs maitrisant les techniques de culture intensive. Par conséquent, il serait indispensable que les gouvernants puissent rapprocher davantage les structures d'encadrement des producteurs afin de pallier les problèmes tels que le vieillissement des plants et l'utilisation des intrants et des produits phytosanitaires.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

· AKANI, E., 2010, la filière anacarde en Côte d'Ivoire, La filière du Progrès, pp 7-11.

· ANADER Yamoussoukro, 2008, Monographie du département de Yamoussoukro, 65p.

· ANADER, 1997. Fiche techno-économique de l'anacardier, 13 p.

· ANONYME, 2009, Rapport d'activités de la sous-préfecture d'Attiégouakro, 36 p.

· APG, 1998. An ordinal classification for the families of flowering plants. Annals of the Missouri Botanical Garden 85: pp 531-553

· APG II, 2003. An update of the Angiosperm Phylogeny Group classification for the orders and families of flowering plants: APG II. Botanical Journal of the Linnean Society 141: pp 399-436

· APG III; 2009. An update of the Angiosperm Phylogeny Group classification for the orders and families of flowering plants: APG II. Botanical Journal of the Linnean Society 161: pp 105-121

· CNRA, 2005. Bien cultiver le cacaoyer en Côte d'Ivoire. Fiche technique, 4 p.

· CNRA, 1999. Itinéraire technique de la culture de l'anacarde, 12 p.

· DUBRESSON, A., 1993, Gérer la ville du Prince : le difficile exercice communal à Yamoussoukro (Côte d'Ivoire), ORSTOM, Paris, 70 p.

· KONAN K. C, 2006, Analyse technique et socio-économique d'une exploitation agricole, rapport de stage de fin de première année pour l'obtention du diplôme d'agronomie générale, ESA, Yamoussoukro. Côte d'Ivoire. 52 p.

· KROOL, R., 1996, Les petits fruits, In Le technicien d'agriculture tropicale, Maisonneuve & Larose, Paris, pp 35-80.

· LEBLOND, P., 1984, Contribution aux études hydrogéologiques en Côte d'Ivoire : région de Yamoussoukro, Thèse, 61 p.

· PONTILLON, J. (coordonnateur), 1997, Cacao et Chocolat, Collection sciences et techniques agroalimentaires, Tec & doc Lavoisier, Paris, 102 p.

· STARY, B., 1985, Du Village à la Capitale : l'émergence de Yamoussoukro à travers la presse et le discours officiel ivoirien, Mémoire de Maitrise de géographie, Paris, 288 p.

ANNEXES

Annexe 1: Carte administrative de la Côte d'Ivoire A

Annexe 2: Pluviométrie et température enregistrées à Attiégouakro B

Annexe 3: Classification de Köppen C

Annexe 4: Les différents produits utiisés contre les maladies et ennemis du cacaoyer D

Annexe 5: Quelques produits utiisés contre les maladies et ennemis de l'anacardier D

Annexe 6: Défectuosité des noix de cajou E

Annexe 1: Carte administrative de la Côte d'Ivoire (CEDA Abidjan, 2001)

Annexe 2: Pluviométrie et température enregistrées à Attiégouakro

1.1. Données mensuelles de température et de pluviométrie de l'année 2008

Mois

Température (°C)

Pluviométrie
moyenne (mm)

minimale

maximale

Janvier

18

34

4,9

Février

20

36

23,15

Mars

21

35

53,7

Avril

22

34

100,2

Mai

21

33

75,7

Juin

20

31

60,5

Juillet

20

30

80,7

Août

20

30

64

Septembre

20

30

82,7

Octobre

20

31

121

Novembre

19

32

35

Décembre

18

32

0

1.2. Données pluviométriques moyennes de 2001 à 2008

Années

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Pluviométrie (mm)

917,8

1028,9

1169,2

1118

899

951,9

1022,2

1042,7

Annexe 3: Classification de Köppen

La Classification de Köppen est une classification des climats fondée sur les précipitations et les températures.

1ère lettre : Type de climat

Code

Type

Description

A

Climat tropical

Température moyenne de chaque mois de l'année > 18 °C Pas de saison hivernale

Fortes précipitations annuelles (supérieure à l'évaporation annuelle)

B

Climat sec

Evaporation annuelle supérieure aux précipitations annuelles Aucun cours d'eau permanent

C

Climat tempéré

Températures moyennes des 3 mois les plus froids comprises entre -3 °C et 18 °C

Température moyenne du mois le plus chaud > 10 °C Les saisons été et hiver sont bien définies

D

Climat continental

Température moyenne du mois le plus froid < -3 °C Température moyenne du mois le plus chaud > 10 °C Les saisons été et hiver sont bien définies

E

Climat polaire

Température moyenne du mois le plus chaud < 10 °C La saison d'été est très peu marquée

2ème lettre : Régime pluviométrique

Code

Description

S'applique à

S

Climat de steppe

Précipitations annuelles comprises entre 380 et 760 mm

B

W

Climat désertique

Précipitations annuelles < 250 mm

B

F

Climat humide

Précipitations tous les mois de l'année Pas de saison sèche

A-C-D

w

Saison sèche en hiver

A-C-D

f

Saison sèche en été (au moins un mois d'été où P<2T et P du mois le plus sec <1/3 P du mois le plus humide)

A-C-D

m

Climat de mousson :

Précipitations annuelles > 1500 mm

Précipitations du mois le plus sec < 60 mm

A

T

Température moyenne du mois le plus chaud comprise entre 0 °C et 10 °C

E

F

Température moyenne du mois le plus chaud < 0 °C

E

M

Précipitations abondantes

Hiver doux (Température moyenne du mois le plus froid > -10 °C)

E

Annexe 4: Les différents produits utilisés contre les maladies et ennemis du cacaoyer

Insectes nuisibles

Produit
(au choix)

Dose pour 10 L
d'eau (en mL)

Dose par
hectare (L/ha)

Périodicité

Mirides

Punaise vertes Punaises bigarrées Cicadelles

Confidor 200 SL

37,5

0,150

4 fois par an :

- Juil.-Août

(intervalle 28 Jrs) - Déc.-Janv.
(intervalle 28 Jrs)

Gawa 50 SL

250

1,000

Thiodan 50 CE

125

0,500

ThidanUltracaps

188

0,750

Miridian 28 EC

188

0,750

Basudine 600 EC

167

0,688

Unden 200 EC

250

1,000

Bassa 500 EC

250

1,000

Chenilles

Basudine 600 EC

67

0,688

Ponctuellement

Annexe 5: Quelques produits utilisés contre les maladies et ennemis de l'anacardier

Nom du produit

Cibles

Dose de traitement

Callifan 50 EC (m.a Endosulfan)

Thrips, flatides, autres
insectes piqueurs

10 g pour 10 L d'eau par hectare

Dieldrine

Termites, cochenilles,
chenilles

150 g pour 100 L d'eau par hectare

Karaté 5 EC

(m.a Lambdacyhalothrine)

Moustique de
l'anacardier

3 à 5 g par litre d'eau

Benlate Captane Manèbe Zinèbe

Anthracnose

80 g pour 100 L d'eau par hectare 249 g pour 100 L d'eau par hectare 180 g pour 100 L d'eau par hectare 180 g pour 100 L d'eau par hectare

Annexe 6: Défectuosité des noix de cajou






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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand