Politique fiscale et informalités économiques au Niger( Télécharger le fichier original )par Moussa Sahirou Tchida Institut universitaire d'études en développement de Genève - Diplôme d'études approfondies (DEA) 2005 |
/.2. Principales caractéristioues de l'économie nationaleLes campagnes agricoles dont le succes repose essentiellement sur une bonne pluviométrie, influencent considérablement l'évolution du taux de croissance. La non-maitrise des eaux de surface et des eaux souterraines handicape le développement des cultures irriguées, alternatives possibles pour pallier l'insuffisance des eaux des pluies et ses conséquences sur la satisfaction des besoins alimentaires des populations en produits agricoles et d'élevage. La bonne campagne agricole de 2001 a porté le taux de croissance du secteur primaire a 10,9% pour un taux de croissance globale de 5,8% avant que ce dernier ne chute a 2,9% en 2002 en raison de la baisse de la croissance du secteur primaire a 1,9% de la même année101. Les principales productions agricoles sont constituées du mil et sorgho, du riz paddy, de l'arachide, du niébé, du coton graine, de l'oignon, du bétail et de la viande fraiche, etc.. Certaines de ces productions font l'objet d'un programme financé par la Banque Mondiale pour relancer l'exportation des productions agricoles et pastorales en vue d'améliorer, un tant soit peu, la balance commerciale et également lutter contre la pauvreté. L'élevage constitue apres l'uranium la deuxieme source d'exportation du Niger avec un cheptel estimé en 2002 a 3,5 millions de têtes pour les bovins et a plus de 16 millions de têtes pour les ovins et caprins. Cependant, la mauvaise organisation du secteur rend délicate non seulement la mesure de son impact réel sur l'économie, mais également la maximisation des rentes attendues. L'exportation sur pied d'un grand nombre de tête de bétail par an sur le Nigeria via une frontiere quasiment incontrolable et l'absence d'infrastructures modernes 99 http://www.geocities.com/agence_anfani, juin 1999. 100 Thomas Robert Malthus, Essai sur le principe de la population, cité dans "Le monde en développement", Yves Charbit(dir.), Démographie et enjeux socio-économiques, Edition La documentation fran~aise, Paris 2002, p.16 101Ministere des Finances et de l'Economie/Comité National de Politique Economique( CNPE), Programme Pluriannuel de Convergence, de Stabilité, de Croissance et de Solidarité (2003 -- 2005), novembre 2002. pour la valorisation des sous-produits d'élevage comme le lait, les cuirs et peaux ainsi que la viande ne permet a ce secteur de contribuer que pour a peine 11% du PIB. L'essentiel de la chaine de production et de commercialisation du bétail et de ses produits dérivés est fondé sur des informalités économiques malgré les bonnes intentions des autorités a mieux réglementer le secteur et a lui faire réellement jouer le role qui est le sien dans le développement économique du pays. D'autres sous-secteurs comme celui de la pêche, indépendamment des potentialités du pays en ressources hydriques(le fleuve Niger qui traverse le pays sur 550 kms, le Lac Tchad et plusieurs mares), ne sont pas encore développés, par insuffisance d'investissements publics et privés. Le secteur secondaire, du fait de la nature des activités miniéres et industrielles qui le composent, est certainement le plus structuré et dont la contribution dans la formation du PIB peut etre relativement aisée a mesurer. Reposant essentiellement sur la production miniére dominée par l'uranium (3e rang mondial), il comprend également un tissu industriel dominé par l'agroalimentaire et les travaux publics ainsi que des sociétés de services en énergie électrique, en eau de consommation courante, en télécommunication, etc.. Il s'agit d'un secteur en pleine mutation en raison du processus de privatisation et de désengagement de l'Etat, qui a déjà conduit a la reprise par des privés nationaux et internationaux des sociétés des eaux, des postes et télécommunications, du textile, etc. Le Niger s'engage timidement dans la production aurifére dans l'Ouest du pays oil l'activité traditionnelle d'orpaillage permet jusque la de produire environ une tonne d'or par an et ce n'est qu'en 2004 que le premier lingot d'or a été industriellement produit par la Société Miniére du Liptako(SML). Le Niger dispose de potentialités non négligeables dans le domaine minier, mais la réticence des investisseurs, l'enclavement du pays et les hostilités du terrain retardent encore la production de certaines ressources comme le pétrole, le phosphate, indépendamment d'un cadre réglementaire minier de plus stimulant. En ce qui concerne le secteur tertiaire, il reste essentiellement dominé par des activités de type informel, notamment le commerce. La vente en gros et en détail des produits de consommation courante, principalement les denrées alimentaires, les produits textiles ainsi que des produits manufacturés, constituent les principales activités de ce secteur. L'essentiel des activités économiques se fait avec les pays voisins dont une grande partie avec le Nigeria et la Cote-d'Ivoire, le Bénin, le Togo et le Ghana constituant des points de transit pour les produits d'importation venant du reste du monde. |
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