1.5. Croissance et diffusion de technologie :
Il est évident que la présence des FMN facilite
l'accès des PVD aux technologies avancées et simplifie le
transfert de technologie, mais elle ne garantit pas tout de même
l'assimilation de ces technologies non plus Ia « capacité
d'absorption » du pays hôte.
Autrement dit, les entreprises locales devraient compléter
le processus de transfert par des efforts internes tout en mobilisant des
ressources financières.
Blomström et Kokko (1996) estiment que le «
transfert de technologie entre les multinationales et leurs filiales ne
s'opère pas seulement via les machines, le matériel, les brevets
et l'expatriation des gestionnaires et des techniciens, mais également
grâce à la formation des employés locaux des filiales.
Selon De Mello (1997) l'entrée des flux
d'investissements directs étrangers n'est pas nécessairement
bénéfique à l'égard du pays hôte. En
travaillant sur échantillon de deux groupes « pays
développés : diffusent les technologies /pays en
développement 'PVD' : l'importent », il trouve que Les effets sont
positifs sur la productivité totale des facteurs des pays
développés mais en revanche négatifs sur la
productivité des PVD. On peut interpréter ces résultats
comme un manque d'absorption réelle et une faiblesse d'appropriation de
la technologie des PVD, contrairement des pays développés qui
connaissent en revanche un effet de substitution et de diffusion des nouvelles
technologies par rapport à celles existantes.
Les IDE constituent un des principaux moyens dont disposent
les pays en développement pour accéder aux technologies.
Blomström, Globerman, Kokko (2000) et Kumar (2002) analysent notamment les
conditions dans lesquelles les firmes étrangères sont
incitées ou non à transférer des technologies vers leurs
filiales. Dans le cas d'entreprises jointes, les firmes multinationales
seraient moins enclines à transférer des technologies
avancées, en raison du risque plus élevé d'une
appropriation par la concurrence, que dans le cas d'entreprises à
capitaux 100% étrangers. (Mainguy, 2004).
La pertinence des technologies transférées est
cependant déterminante. Pour qu'elles puissent générer des
externalités, il faut qu'elles puissent s'appliquer à l'ensemble
du secteur des entreprises du pays d'accueil, et pas seulement à
l'entreprise qui en bénéficie au départ. Le niveau
technologique des entreprises du pays d'accueil revêt une grande
importance. Si l'on en croit les données disponibles, il faut, pour que
l'IDE ait une incidence plus positive que
l'investissement local sur la productivité, que
l'« écart technologique » entre les entreprises locales et les
investisseurs étrangers soit relativement limité. Lorsqu'il
existe d'importantes différences, ou lorsque le niveau technologique
absolu du pays d'accueil est faible, les entreprises locales ont peu de chances
de pouvoir absorber les technologies étrangères
transférées par l'intermédiaire des entreprises
multinationales (par le biais desquelles les écarts technologiques
pourront, naturellement, être réduits à long terme).
(OCDE, 2002)
Théoriquement, l'IDE semble être un acteur majeur
de la croissance et du développement économique. En agissant
à travers plusieurs canaux, l'IDE pourrait être d'une grande
utilité pour les PVD, en l'occurrence les pays de la rive sud de la
méditerrané, mais ne peut être considéré
comme le principal remède aux problèmes de développement
des pays. Les pays incapables de lever localement des capitaux à
investir n'ont guère de chances de bénéficier d'IDE. Les
autorités des pays d'accueil qu'il incombe de faire l'effort essentiel
d'élever les niveaux d'instruction, d'investir dans les infrastructures
et d'améliorer la situation du secteur des entreprises locales. Les
filiales locales des entreprises multinationales sont en mesure de
compléter ces efforts, et les organismes étrangers ou
internationaux peuvent apporter leur concours.
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