ABSTRACT
This memoir presents the results of a descriptive study of
landscapes and agrarian systems of neighbouring zones of Gikongoro town
(municipality), its main objective being to understand agricultural dynamics
characterizing the landscape of the aforementioned zones. «Before
talking about progress or development in agricultural area, one must be aware
of the complexity of characteristics, constraints and effects found and brought
about by agricultural activities» (DUPRIEZ H, 1983).
Given the rate of the population growth and the effects of the
climatic times variation that are the main factors that farmers face, I noticed
that it was of paramount importance to conduct a research in this domain on
which more than 90% of the Rwandan population rely. This research aimed at
analysing if actually the land systems applied match with the different factors
determining the agricultural development
The observation of the agricultural landscape surrounding
Gikongoro town strengthened by the analysis of data collected from the area of
case study has permitted to reveal the main characteristics (features) of this
agricultural region which is basically dominated by substantial agriculture
while analysing the different organizational systems soil occupation and
exploitation it has been possible to find out (discover) a variety of choices
for adaptation and constraints found in developing this suburban agricultural
spaces, and this will help in showing the strategic priorities for poverty and
hunger reduction that affects today the life of a great part of the population
who are working in the agricultural sector.
0. INTRODUCTION GENERALE
0.1. PROBLEMATIQUE
L'espace périurbain est un milieu de transition qui
assure la liaison entre le centre ville, fortement habité, et le milieu
rural dominé par les activités agricoles. Cet espace est
généralement hétérogène. Il se
caractérise par un changement du paysage au fur et à mesure qu'on
s'éloigne du centre ville. La concentration de l'habitat diminue
progressivement en cédant la place à l'espace vert utilisé
pour les activités agricoles.
Les espaces environnant les villes rwandaises sont
semi-urbains. La subsistance de la population reste dépendante de la
production agricole. La forte demande en terre générée par
un taux de croissance sans précédent de la population a conduit
progressivement à une dégradation de la productivité
agricole. Les systèmes culturaux traditionnels sont en mauvais
état et ne sont plus appropriés. Les aménagements et la
technologie nécessaires pour les remplacer ne sont pas toujours
disponibles. A cela s'ajoutent les effets néfastes du relief
accidenté dont la pratique agricole exige souvent des stratégies
d'adaptation dépassant la capacité de la population. Toutes ces
conditions aboutissent à la diminution de la production agricole,
celle-ci étant considérée comme un élément
fondamental d'un système agraire.
Bien que certaines mesures de mise en place des techniques et
des technologies agricoles avancées (comme l'usage des engrais,
l'aménagement en terrasses radicales, l'utilisation des semences
sélectionnés, l'adaptation du nouveau système
d'élevage etc.) soient prises, il devient plus difficile que la
production agricole se maintienne au niveau de la demande croissante
engendrée par l'augmentation de la population. Ceci conduit
particulièrement à l'extension des cultures vers des zones plus
marginales où les facteurs physiques limitent la productivité
potentielle. C'est également cette croissance démographique
exagérée qui atténue les succès techniques et
technologiques permettant de satisfaire ces demandes. Dans certains cas, les
mouvements de la population pour participer aux activités du centre
ville réduisent la pression absolue sur les terres agricoles tandis que
l'expansion urbaine réduit le total des terres disponibles pour
l'agriculture périurbaine.
Comme il est indiqué dans le programme du gouvernement
dit « Vision 2020 », l'accroissement des revenus agricoles et la
création des opportunités de gagner des revenus hors de
l'agriculture doit passer par la recapitalisation et la transformation de
l'économie rurale, ce qui peut être atteint en se fondant sur les
atouts traditionnels de l'économie rurale rwandaise et en y introduisant
de nouvelles technologies.
Cette étude consistera alors à déterminer
les différentes formes d'organisation de la population
périurbaine dans son environnement afin de pouvoir contrôler son
aire géographique et satisfaire ses besoins. Alors, le point de
départ sera l'analyse des relations qui existent entre l'homme et le sol
dans l'agriculture ainsi que dans les formes d'habitat. Cela permettra
d'évaluer les changements de la production agricole de ces zones et sa
place dans l'approvisionnement des villes en produits alimentaires afin de
prendre des mesures de transformation de cette agriculture avec des techniques
plus favorables tout en maîtrisant les conditions contraignantes du
milieu qui peuvent conduire à la dégradation excessive du sol.
Ainsi notre recherche se propose de répondre aux questions
suivantes :
· Quelles sont les caractéristiques physiques et
humaines du milieu périurbain de la Ville de Gikongoro ?
· Quelles sont les caractéristiques des
systèmes agraines des zones périurbaines de la Ville de Gikongoro
?
· Quelles sont les formes d'évolution des
systèmes agraires que connaissent les paysages des zones
périurbaines de la Ville de Gikongoro ?
0.2. CHOIX ET INTERET DU SUJET
La partie de la province du sud dans laquelle se trouve la
Ville de Gikongoro est une région à sol très acide et
à relief accidenté. Elle est menacée par des
problèmes de pauvreté qui sont liés à la mauvaise
production agricole. L'agriculture qui est la principale activité pour
plus de 90% de la population se montre aujourd'hui incapable de procurer la
nourriture suffisante pour ceux qui la pratiquent. Malgré le rôle
double de l'agriculture périurbaine, c'est-à-dire la satisfaction
des besoins de l'agriculteur, et également l'approvisionnement des
citadins en mettant à leur disposition une grande diversité des
produits alimentaires, l'agriculture périurbaine reste relativement
méconnue. Pour la défendre, il convient surtout de multiplier des
études descriptives et comparatives pour mieux identifier les facteurs
qui peuvent conduire à la valorisation de cet espace périurbain
surtout dans le domaine agricole.
Ainsi la description des structures agraires servira de
relais pour un meilleur diagnostic des contraintes identifiées dans la
mise en valeur de l'espace périurbain de la Ville de Gikongoro et
dresser un constat des solutions locales à mettre en oeuvre. Alors, il
conviendra d'établir une évaluation des résultats quant
aux rendements et aux techniques agricoles à promouvoir en vue de
l'application des meilleures formules qui
paraissent applicable dans ces zones. Cela conduira à
la bonne orientation des investissements disponibles dans les domaines du
développement. C'est pour cela que l'agriculture sera une solution non
seulement aux problèmes économiques de la population
périurbaine, mais aussi au défi alimentaire auquel est
confrontée la population du centre urbain de la ville de Gikongoro.
0.3. LES OBJECTIFS DU TRAVAIL
Notre étude sur les paysages et les structures agraires
dans des zones périurbaines de la Ville de Gikongoro s'est
articulée sur les objectifs suivants :
· Montrer les différentes caractéristiques
physiques et socio-économiques des systèmes agraires des zones
périurbaines de la Ville de Gikongoro
· Expliquer les contraintes internes qui, au sein des
systèmes agraires, conditionnent les transformations nécessaires
du paysage
· Montrer les différentes formes techniques et
socio-économiques d'évolution des systèmes agraires que
connaissent les paysages des zones périurbaines de la Ville de
Gikongoro
0.4. LES HYPOTHESES DE TRAVAIL
Afin de mener à bonne fin ce travail, nous avons
formulé les hypothèses suivantes :
· Le paysage périurbain de la Ville de Gikongoro est
influencé par les différentes caractéristiques physiques
et humaines que connaît le milieu.
· Les caractéristiques des systèmes
agraires des zones périurbaines de la Ville de Gikongoro restent
traditionnelles et donnent à ces zones un paysage
généralement rural.
· Les perspectives d'évolution des zones agricoles
périurbaines restent faibles, vu les exigences des
caractéristiques du milieu physique et humain.
0.5. LA METHODOLOGIE DE RECHERCHE 0.5.1. Recherche
documentaire
Nous avons consulté les différents documents en
rapport avec les paysages et les systèmes agraires afin de pouvoir
enrichir nos connaissances sur le thème choisi. Cela a motivé la
fréquentation de certaines bibliothèques, centres et services de
documentation de certaines institutions publiques ou privées qui sont en
rapport avec le domaine de recherche. Les services documentaires visités
sont surtout la
bibliothèque Centrale de l'UNR, les services de
documentation de l'ancienne province de Gikongoro, du MINAGRI, de l' ISAR et de
l' IRST. Cette recherche documentaire nous a permis de collecter les
données et les documents relatifs au sujet d'étude comprenant les
rapports, les mémoires, les thèses, les ouvrages
généraux et certaines données statistiques.
0.5.2. Observation du paysage
Dans cette étude des paysages et des systèmes
agraires nous voulions connaître les réalités de
l'agriculture qui est pratiquée dans des zones périurbaines de la
Ville de Gikongoro, ce qui ne peut se faire que par une observation directe sur
terrain, c'est-àdire observer les cultures, les forêts, les
animaux mais aussi la topographie et le sol. Cette première étape
d'observation du paysage nous a permis d'obtenir les premières
informations sur la mise en valeur des terres et d'énoncer les
premières hypothèses, par exemple quant aux types des terres
cultivées, à leur mode de mise en valeur.
0.5.2.2. Enquête sur terrain
Le contenu de ce mémoire vient en majeure partie des
informations récoltées auprès des agriculteurs. Il s'agit
d'une méthode participative basée sur des entretiens avec des
agriculteurs. Cette méthode de collecte des données que POURTIOS
J. a définie comme « un instrument de prise de l'information
basée sur l'observation et l'analyse des réponses à une
série des questions posées à un échantillon
tiré d'une population » a permis d'obtenir les informations
nécessaires sur les systèmes agraires.
0.5.2.3. Taille de l'échantillon
Comme il est impossible d'interroger toute la population qui
oeuvre dans ce secteur économique, il nous a fallu réaliser un
échantillonnage des exploitants représentatifs, sur base de la
formule de BOUCHARD citée par HITAYEZU F. (2000) qui détermine la
taille de l'échantillon à l'aide d'une table appelée
« Table de détermination de taille de l'échantillon ».
Cette table annonce que pour une population mère infinie,
c'est-à-dire, supérieure à un million de personnes, il
faut faire correspondre un échantillon de 96 personnes avec une marge
d'erreur de 10 %. Comme notre population est finie : 32 960 personnes habitant
toute la ville de Gikongoro, nous avons utilisé la formule suivante :
Où N = Taille de la population- mère
n = Taille de l'échantillon pour une population infinie
Nc =taille de l'échantillon
En remplaçant N et n par leurs valeurs respectives, on a
:
32 960
Nc = = 96 x 32 960
1+32 960 32 960+ 96
96
|
= 95,7 = 96
|
|
Ainsi, le nombre d'exploitants à interroger suivant les
ex-secteurs a été trouvé de
manière suivante :
|
|
|
|
Gasaka:
|
4.865 x 96 =
|
14
|
|
|
32.427
|
|
|
Kizi :
|
4.374 x 96 =
|
14
|
|
|
.32.427
|
|
|
Gikongoro
|
11.160 x 96 =
|
33
|
|
|
32.427
|
|
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Ngiryi :
|
.916 x 96 =
|
19
|
|
|
32.427
|
|
|
Remera :
|
2.766 x 96 =
|
8
|
|
|
32.427
|
|
|
Kamegeri:
|
.902 x 96 =
|
|
8
|
|
32.427
Les questions composantes du questionnaire ont
été posées aux 96 exploitants visités lors de
l'enquête suivant le nombre ci-haut calculé conformément
à la population de chaque secteur. Lors de ces différentes
visites des exploitants qui étaient pris comme échantillon, nous
avons eu l'occasion de faire l'observation analytique des parcelles agricoles
composant les exploitations afin de compléter les réponses
données par la populations. C'est pour cette raison qu'on a fait aussi
un entretien avec d'autres personnes représentant le secteur agricole
dans les institutions publiques ou prives.
0.6. LES DIFFICULTES RENCONTREES
Les difficultés rencontrées sont surtout
liées à la récolte des données nécessaires.
Une telle étude qui exige beaucoup de données pour pouvoir
analyser la complémentarité et la complexité de tous les
éléments capitaux de la vie d'une communauté vivant de
l'agriculture.
Certains points n'ont pas été suffisamment
analysés faute d'informations suffisantes. Par contre, la recommandation
de la part des autorités de la FS nous a permis d'aborder les gens qui
nous ont facilité le contact avec les exploitants de la Ville de
Gikongoro choisis comme échantillon. Malgré toutes ces
difficultés, nous avons pu atteindre les objectifs que nous nous sommes
assigné dans cette étude.
0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Mise à part la présente partie introductive,
ainsi que la conclusion générale et les recommandations, ce
travail comporte trois chapitres qui s'agencent de la manière suivante
:
· Le premier chapitre traite de la présentation
générale des zones périurbaines de la Ville de Gikongoro
tout en insistant sur les aspects physiques et humains caractérisant ces
zones.
· Le deuxième chapitre se concentre sur les
caractéristiques des systèmes agraires des zones
périurbaines en se basant sur les différentes formes
d'organisation ainsi que des systèmes de mise en valeur de l'espace
agricole qui caractérisent les paysages périurbains de la Ville
de Gikongoro.
· Enfin le troisième chapitre présente les
différents aspects de développement de ces systèmes
agraires érigés dans des zones périurbaines de la Ville de
Gikongoro.
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