2.1.1.1. Cadre législatif
C'est en 1999 que la Norvège promulgue une loi
intitulée Patients Rights Act, destinée à défendre
les intérêts du patient adulte et de l'enfant. Cette loi engage
l'Etat autant que les provinces, les communes et les professionnels de la
santé à garantir le respect de ces droits. Suit, en 2001, une
réforme qui réorganise le système de santé et
redistribue les responsabilités en matière de soins primaires et
secondaires64.
Autrefois décentralisée, la gestion des soins
secondaires incombe désormais aux cinq Regional Health Authorities,
alors que les communes poursuivent la gestion des soins de première
ligne. Les cinq autorités régionales bénéficient
d'une certaine latitude dans l'administration des services de santé mis
à disposition de la population.
Hormis le financement, l'Etat se porte garant de faciliter les
relations entre les institutions de soins et leur personnel soignant, entre les
organisations nationales et les patients et entre les patients et les
unités de soins.
Le Patient Rights Act prévoit l'introduction d'une
fonction d'Ombudsman dans chacun des dix-neuf comtés :
«... fonction sauvegardant les droits des patients et
garantissant leurs intérêts dans leurs relations avec les services
en soins de santé et étant un outil d'amélioration de la
qualité des services de soins de
santé»65.
Le Patient Ombudsman, dépendant du Ministère de
la santé et des services sociaux, est chargé de traiter les
plaintes émanant des institutions hospitalières,
64 A. Jacquerye, «Etude
exploratoire de la médiation hospitalière », Fondation Roi
Baudoin, Belgique, 2007, p. 81 : Les soins primaires concernent les soins
infirmiers à domicile, les soins de santé préventifs
individuels et environnementaux, les médecins généralistes
et les centres d'appel et d'urgence. Les soins secondaires regroupent les
hôpitaux et les médecins spécialistes»
65 Ibidem, p 84
de participer activement à leur processus
d'amélioration continue et, sur la base d'une analyse globale,
d'émettre des recommandations aux autorités législatives
de sa région.
Externe aux institutions, le Patient Ombudsman
bénéficie d'un pouvoir décisionnel et juridique. Aucune
exigence de formation spécifique n'apparaît dans les dispositions.
En revanche, des connaissances juridiques sont requises pour occuper cette
fonction, ce qui signifie que la plupart d'entre-eux sont avocats. S'initient,
en 2007, des débats politiques à propos de leur domaine de
compétences et de leur pouvoir juridique. Deux volontés se
précisent, l'une visant à étendre leur champ
d'activité au domaine des soins primaires sur le modèle
suédois et l'autre à élargir leur pouvoir juridique sur le
modèle formel du Civil Ombudsman66.
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