Sous la direction de Marianne COHEN
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Université Paris 7 Denis Diderot en
cohabilitation avec Muséum National d'Histoire
Naturelle Institut National d'Agronomie Paris - Grignon
MASTER 2 Environnement,
Milieux, Techniques,
Sociétés Parcours Paysage, Milieux et
Développement Durable
Année universitaire 2007 - 2008
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Dynamique des paysages et développement durable
dans les Préalpes Carniques
Amelia ROTAR
Remerciements
La réalisation de ce travail n'aurait pas
été possible sans le soutien de nombreuses personnes, auxquelles
je souhaite témoigner ma reconnaissance.
Je remercie tout d'abord mon directeur de mémoire, Mme.
Marianne COHEN, pour avoir accepté de diriger ce mémoire ; pour
m'avoir initié à la recherche ; pour m'avoir fait profiter de son
savoir et de son expérience ; pour sa patience et ses conseils, qui
m'ont permis de mener à terme ce travail. Je tiens à lui exprimer
ma profonde gratitude.
Je suis reconnaissante à Florence GARLATTI pour ses
conseils, son soutien pendant mon stage de terrain, aussi bien que pour le
matériel de recherche qu'elle a mis à ma disposition.
Je suis redevable à toutes les personnes que j'ai
rencontré sur le terrain, gr%oce auxquels j'ai réussi à me
faire une image complexe de mon terrain d'étude, et qui ont rendu mon
travail plus facile (acteurs locaux, agriculteurs, etc.).
Je remercie ma famille, mes amis proches pour leur soutien sans
faille.
Table de matières
Introduction
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4
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Chapitre 1. Les concepts
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5
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Chapitre 2. Présentation régionale
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Chapitre 3. Méthodologie
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32
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Chapitre 4. Résultats et interprétation
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.36
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Conclusion
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60
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Références bibliographiques
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61
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Annexes
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66
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Introduction
Ce travail, réalisé dans le cadre du Master 2
<<Environnement, Milieux, Techniques, Sociétés È,
s'inscrit dans le Programme européen << Dynamique des
paysages, erosion et développement durable dans les montagnes
méditerranéennesÈ répondant à l'appel
d'offre du Ministère de l'Ecologie. L'Unité Mixte de Recherche
LADYSS <<Dynamiques sociales et recomposition des espaces È, au
sein de laquelle j'ai réalisé ce mémoire, développe
sa problématique à partir de trois grands axes
thématiques. L'Axe 3, << Environnement, Territoires et
SociétésÈ (responsables: Marianne COHEN, Nathalie BLANC)
est centré sur les questions environnementales et mène, entre
autres, des opérations de recherche sur l'interaction entre la dynamique
des paysages et le développement durable.
Dans le premier chapitre, <<Les concepts È, nous
allons essayer de réaliser un passage en revue des notions principales
que nous allons utiliser dans le cadre de ce travail: le paysage, la dynamique
des paysages, le développement durable.
Le deuxième chapitre, <<Présentation
régionaleÈ constitue un essai non-exhaustif de présenter
les conditions naturelles et anthropiques de notre terrain d'étude - les
Préalpes Carniques, en Italie - aussi bien que les enjeux principaux en
matière de paysage, dans la région.
Ensuite, dans le troisième chapitre, <<
MéthodologieÈ nous allons expliquer nos méthodes de
travail, tout en motivant nos choix.
Le quatrième et dernier chapitre,
<<Résultats et interprétation È, représente
un essai d'analyse des résultats obtenus dans le cadre de notre travail,
aussi bien qu'un essai de prévoir l'évolution future de certains
paysages de la région.
Ainsi, notre travail cherche à comprendre et analyser
la dynamique des paysages dans les Préalpes Carniques, notamment le
processus de fermeture apparu depuis quelques décennies, et, en plus,
les perspectives de développement durable, dans la région.
Chapitre 1 Les concepts
I. La notion de ÇpaysageÈ
Le terme de paysage a subi, au fil du temps - depuis sa
formulation originaire, jusqu'au présent - une notable évolution,
en passant d'une vision principalement contemplative, à une vision
dynamique, complexe, en rapport étroit avec l'évolution du
territoire.
Ainsi, parmi les premières définitions du terme
(tel qu'on le conna»t et percoit aujourd'hui), on cite celle du Petit
Larousse (1974): «étendue de pays qui présente une vue
d'ensemble: admirer un paysage», aussi bien que celle du Robert (1977):
«Partie d'un pays que la nature présente à une
observation».
Les premières définitions du paysage de
l'écologue sont celles de Bertrand et ensuite de Forman et Godron.
Ainsi, pour Bertrand (de formation géographe), «le
paysage est un médi at entre la nature et la société ayant
pour base une portion d'espace matériel qui existe en tant que structure
et système écologique, donc indépendamment de la
perception» (Bertrand, 1975).
Forman et Godron définissent le terme de paysage dans
le premier livre de cours d'écologie du paysage, en suivant la direction
de pensée de Bertrand - «un paysage est une portion de territoire
hétérogène composée d'ensembles
d'écosystèmes en interaction qui se répètent de
facon similaire dans l'espace» (1986).
Une nouvelle tentative de définir le paysage est
réalisée par Bertrand & Bertrand (2003): Ç Le paysage
n'est pas la simple addition d'éléments géographiques
disparates. C'est, sur une certaine portion d'espace, le résultat de la
combinaison dynamique, donc instable, d'éléments physiques,
biologiques et anthropiques qui en réagissant dialectiquement les uns
sur les autres fon du paysage un ensemble unique et indissociable en
perpétuelle évolution. [É] Il faut bien préciser
qu'il ne s'agit pas seulement du paysage Ç naturel È, mais du
paysage total intégrant toutes les séquelles de l'action
anthropique.È
En essayant de réaliser une classification des
définitions paysages, on peut distinguer:
- le paysage objectif - objet des géographes physiciens,
notamment des biogéographes (Rougerie, 1969, Bertrand, 1978)
- le paysage subjectif - tel qu'il est vu à travers les
filtres culturels et la sensibilité de l'observateur (Pitte, 1983,
Berque, 1990)
Cependant, les questions d'environnement supposent que soient
prises simultanément en compte la dimension objective des paysages,
aussi bien que la facon dont ils sont percus, gérés,
gouvernés par les acteurs (Luginbuhl, 1989).
Récemment, l'intérêt accordé au
paysage est devenu de plus en plus significatif, phénomène dont
la preuve est la position officielle européenne actuelle : Ç
soucieux de parvenir à un développement durable fondé sur
un équilibre harmonieux entre les besoins sociaux, l'économie et
l'environnement [...] notant que le paysage participe de manière
importante à l'intérêt général, sur les plans
culturel, écologique, environnemental et social, et qu'il constitue une
ressource favorable à l'activité économique (...) >>
(«Convention européenne du paysage», Préambule)
De plus, cette position est renforcée par les
définitions des termes employés dans la Convention: Ç
Paysage - désigne une partie de territoire telle que percue par les
populations, dont le caractère résulte de l'action de facteurs
naturels et/ou humains et de leurs interrelations [...]>>
La Convention constitue le premier texte législatif sur
le paysage, concu et appliqué au niveau européen. Pourtant, il
existe des précurseurs de cette Convention, des pionniers
législatifs, comme c'est le cas de la loi francaise Ç Paysage
>>, de 1993.
Cette loi - la loi n°93-24 de 1993 - concerne la
protection et la mise en valeur des paysages qu'ils soient naturels, urbains,
ruraux, banals ou exceptionnels. Elle vient compléter les lois Ç
Montagne >> et Ç Littoral >> et est surtout une loi
d'aménagement et d'urbanisme.
La loi ne donne pas de définition du
Çpaysage>> et a pour but, en plus de la protection, la gestion du
paysage. En effet, les directives de protection et de mise en valeur du paysage
établies par le décret d'application (n°94-283) de la loi
Ç Paysage>> datant du 11 avril 1994, ont vocation à
régir Ç des territoires remarquables par leur
intérêt paysager >>, territoires définis par l'Etat
en concertation avec les
collectivités territoriales concernées. Ces
directives paysagères sont surtout des instruments de gestion qui
doivent être prises en compte dans les documents d'urbanisme. Elles
fixent des orientations et des principes fondamentaux concernant la
qualité des constructions et les conditions de réalisation des
travaux, ainsi que des recommandations.
L'arrêté du 8 décembre 2000 crée le
Conseil national du paysage. Il est institué auprès du
ministère chargé des paysages et a pour mission de proposer un
plan annuel sur l'évolution des paysages en France ainsi qu'un bilan de
la Loi <<Paysage>> et de suggérer des mesures susceptibles
d'améliorer la situation des paysages en France.
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