UNIVERSITE D'ANGERS FACULTE DE MEDECINE
MEMOIRE
Pour l'obtention de
L'ATTESTATION DE FORMATION SPECIALISÉE EN
PSYCHIATRIE
LES BENZODIAZEPINES CHEZ LES
PATIENTS ALCOOLODEPENDANTS « ETAT DES LIEUX »
ANALYSE DE 308 PRESCRIPTIONS DE SORTIE AU CENTRE
HOSPITALIER SPECIALISE DU MANS.
Présenté et soutenu le 28 septembre 2009
à ANGERS
Par
Dr Wassim CHEHADE
Directeur : Dr Emmanuelle GRANDIN-GOLDSTEIN
S ommaire
1. LISTE DES SIGLES UTILISÉS 5
2. INTRODUCTION 6
3. HISTORIQUE 7
4. REVUE DE LA LITTÉRATURE : DONNÉES
ÉPIDÉMIOLOGIQUES 8
4.1. L'usage abusif et la dépendance aux BZD :
9
4.2. Les BZD et les troubles psychiatriques
11
4.3. Les BZD et le suicide 12
4.4. Les BZD, alcool et les accidents de la voie
publique 13
4.5. Les BZD et iatrogénie : 14
4.6. Les BZD et alcoolismes 16
5. RAPPEL PHARMACOLOGIQUE 17
5.1. Mécanisme d'action des BZD 17
5.2. Pharmacocinétique 17
5.3. La toxicité et l'interaction BZD-alcool :
18
6. LES BZD EN PSYCHIATRIE 18
6.1. Indications 18
6.2. La durée du traitement 19
6.3. Effets indésirables : 20
6.3.1. La tolérance 20
6.3.2. La dépendance : 21
6.3.3 Effets indésirables et complications
psychiatriques 23
7. LES BZD EN ALCOOLOGIE 25
7. 1. Les Recommandations de sevrage alcoolique
25
7.2. Les Recommandations de sevrage des BZD
27
8. L'ÉTUDE : ANALYSE DE 308 PRESCRIPTIONS de
SORTIE AU CHS DU
MANS 31
8.1. Matériels et Méthodes 31
8.2. Résultats : 33
8.3. Discussion : 36
9. CONCLUSION 39
10.BIBLIOGRAPHIE 40
11.LISTES DES ANNEXES 42
Annexe 1 : Principales benzodiazépines
42
Annexe 2 : DSM IV critère de dépendance a
la substance 42
Annexe 3 : Conduite pratique d'un sevrage avec une BZD
43
Annexe 4 : Les équivalences du diazépam 10
mg 45
Annexe 5 : Les symptômes les plus observés
au cours de sevrage aux BZD 46
Annexe 6 : Autorisation d'utilisation les protocoles de
sevrage des BZD 47
12. RÉSUMÉ 48
1. LISTE DES SIGLES UTILISES
AD : AntiDépresseur
ANAES : Agence Nationale d'Accréditation et
d'Évaluation En Santé (HAS) APA : American Psychiatric
Association
BZD : BenZoDiazépines
CIM-10 : Classification Internationale des
Maladies
DSM-IV : Diagnostic and Statistical Manual GABA : Gamma
Amino Butyrique Acid
HAS : Haute Autorité de santé (anciennement
nommée ANAES)
IRSSs : Inhibiteurs de la Recapture Spécifiques de
Sérotonine
OMS : Organisation Mondiale de la Santé SPA :
Substance PsychoActive
TAG : Trouble Anxieux Généralisé CHS
: Centre hospitalier spécialisé
2. INTRODUCTION
~
n France, le sevrage alcoolique peut se faire en
ambulatoire ou en milieu spécialisé selon des
indications précises et bien codifiées par la
HAS
(conférence de consensus de 19991).
Différents protocoles thérapeutiques de prise en charge sont
proposés (choix des molécules, doses, durée) afin
d'éviter la dépendance croisée, les polyaddictions et la
toxicité du couple BZD et alcool.
Les BZD sont considérées comme
molécules de choix et de première intention1,2 pour
prévenir la survenue de delirium tremens et réduire l`incidence
et la sévérité des différents symptômes du
syndrome de sevrage3 . Malheureusement, le recours à cette
famille de molécule n'est pas anodin et il expose à un haut
risque de mésusage voire d'addiction (si leur consommation est
poursuivie au delà du traitement du sevrage).
En effet, les alcooliques chroniques avec ou sans
comorbidités psychiatriques représentent un terrain propice
à la dépendance aux BZD. Cette conséquence parait
particulièrement évidente lorsqu'on ne veille pas à
limiter la durée de prescription d'où l'idée d'un
schéma de dégression progressive chez des patients sortants d'une
cure réussie de sevrage.
Chez un patient alcoolique, la consommation abusive et
prolongée des BZD peut être favorisée par un certain nombre
de facteurs de comorbidité qu'il faut bien repérer, à
savoir : certains troubles de la
personnalité, les troubles anxieux, les
troubles phobiques, les troubles de l'humeur, et la maladie bipolaire. Le
dépistage de ces facteurs au cours de la cure du sevrage permet
d'éviter des comportements comme l'usage à risque, l'abus ou la
dépendance, et d'éviter l'intoxication voire le
décès. Les prescriptions médicales, non conformes aux
recommandations de bonnes pratiques préconisées dans de
différents protocoles de sevrage, favorisent de façon indirecte
la survenue de telles circonstances redoutables.
La revue de la littérature ne retrouve que peu
d'études et de données épidémiologiques
spécifiques consacrées à l'utilisation des BZD chez les
sujets alcooliques, d'où l'intérêt de cette étude.
Notre enquête propose ainsi un « état des lieux » en
analysant et évaluant les prescriptions des BZD au moment de la sortie
du CHS chez les patients qui ont été hospitalisés pour un
sevrage en boissons alcoolisées. .
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