CHAPITRE IV. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS.
Dans ce chapitre, nous présentons les analyses et les
résultats de données dépouillées des questionnaires
ainsi que des données collectées sur terrain.
4.1. LISTE DES PIECES COMBUSTIBLES DE LA
PLAINE ET ABONDANCE DANS LES SITES.
L'étude des bosquets nous a permis de confirmer les
réponses des ménages sur les essences combustibles et leur
abondance selon les essences indigènes prises individuellement. Les
tableaux qui suivent les démontrent.
Tableau N°4. Abondance et dominance des essences
utilisées comme combustibles dans les bosquets dans la plaine de la
Ruzizi.
|
ESPECES LIGNEUSES
INDIGENES
|
Noms vernaculaires
|
Familles
|
% dans le total des relevés
|
1
|
Acacia hockii
|
Rwago
|
Mimosaceae
|
12
|
2
|
Acacia Kirkii
|
Mugunga
|
Mimosaceae
|
26
|
3
|
Acacia polyacantha
|
Lukugutu
|
Mimosaceae
|
7.4
|
4
|
Acacia seyal
|
Ngurugugu
|
Mimosaceae
|
12
|
5
|
Acacia sieberiana
|
Ngara
|
Mimosaceae
|
8.6
|
6
|
Annona senegalensis
|
Kibombo
|
Annonaceae
|
3.3
|
7
|
Balanites ægyptiaca
|
Mugirigiri
|
Balanitaceae
|
2.9
|
8
|
Bridelia nicrantha
|
|
Euphorbiaceae
|
2.9
|
9
|
Cassia siamea
|
Kasya
|
Caesalpiniaceae
|
1.6
|
10
|
Combretum paniculata
|
|
Combretaceae
|
1.2
|
11
|
Combretum sp
|
|
Combretaceae
|
4.9
|
12
|
Dichrostachys cinerea
|
Kigunga
|
Mimosaceae
|
10
|
13
|
Bauhinia variegatum
|
|
Fabaceae
|
0.4
|
14
|
Grewia discolor
|
|
Tiliaceae
|
0.4
|
15
|
Maytenus senegalensis
|
Kamembe
|
Celastraceae
|
1.6
|
16
|
Maytenus sp
|
|
Celastraceae
|
0.8
|
17
|
Mukalakala
|
Mukalakala
|
Euphorbiaceae
|
2.1
|
18
|
Rhus natalensis
|
|
Anacardiacea
|
0.8
|
19
|
Tamarindus Indica
|
Mkwaju
|
Fabaceae
|
0.4
|
Les résultats révèlent la présence
de 20 espèces d'essences combustibles et présentes dans les
bosquets. On peut constater que la famille de Mimosaceae est plus nombreuse que
les autres familles d'espèces (39%) dans les bosquets avec une dominance
d'acacias de 61%.
C'est l'essence la plus exploitée et
préférée pour sa combustibilité et pour son charbon
de meilleure qualité que les autres espèces des arbres
combustibles.
Tableau n°5 Distribution des espèces dans
les bosquets des cinq sites étudiés.
|
ESPECES LIGNEUSES INDIGENES
|
SITE I.
|
SITE II.
|
SITE III.
|
SITE IV.
|
SITE V.
|
Effectif cumulé
|
%
|
1
|
Acacia hockii
|
4
|
12
|
6
|
7
|
0
|
29
|
12
|
2
|
Acacia Kirkii
|
15
|
14
|
15
|
18
|
0
|
62
|
26
|
3
|
Acacia polyacantha
|
0
|
0
|
7
|
6
|
5
|
18
|
7.4
|
4
|
Acacia seyal
|
3
|
18
|
6
|
3
|
0
|
30
|
12
|
5
|
Acacia sieberiana
|
0
|
0
|
0
|
6
|
15
|
21
|
8.6
|
6
|
Annona senegalensis
|
5
|
1
|
0
|
0
|
2
|
8
|
3.3
|
7
|
Balanites ægyptiaca
|
0
|
7
|
0
|
0
|
0
|
7
|
2.9
|
8
|
Brindelia nicrantha
|
4
|
0
|
3
|
0
|
0
|
7
|
2.9
|
9
|
Cassia siamea
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
4
|
1.6
|
10
|
Combretum paniculata
|
3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
1.2
|
11
|
Combretum sp
|
7
|
0
|
5
|
0
|
0
|
12
|
4.9
|
12
|
Dichrostachys cinerea
|
2
|
3
|
1
|
11
|
8
|
25
|
10
|
13
|
Bauhinia variegatum
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0.4
|
14
|
Grewia discolor
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0.4
|
15
|
Maytenus senegalensis
|
1
|
0
|
3
|
0
|
0
|
4
|
1.6
|
16
|
Maytenus sp
|
0
|
0
|
2
|
0
|
0
|
2
|
0.8
|
17
|
Mukalakala
|
1
|
0
|
4
|
0
|
0
|
5
|
2.1
|
18
|
Rhus vulgaris
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
2
|
0.8
|
19
|
Tamarindus Indica
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0.4
|
|
Total d'espèces par sites
|
11
|
8
|
10
|
6
|
6
|
|
41
|
|
Effectif total
|
50
|
57
|
52
|
51
|
33
|
243
|
100
|
SITE D'ETUDE BOTANIQUE
SITE 1. BIRIBA I: 50 m X 50 m , SITE 2. ZURUBABERI (50 m X 50 m),
SITE 3 BIRIBA II (50 m X 50 m), SITE 4 NYAKABERE (50 X 50 m) ETAT et SITE 5.
NYABIHANGA (50 X 50 m) BWEGERA
Les essences indigènes ligneuses utilisées comme
combustible, toutes étaient à prédominance des acacias,
notamment Acacia seyal, Acacia hockii, Acacia Kirkii, Acacia polyacantha,
le Dichrostachys cinerea.
Pour étudier la diversité biologique ligneuse au
niveau local, nous avions calculé certains paramètres dont la
similarité, l'indice de diversité, la richesse de Quadrat et le
profil de diversité des sites étudiés (5 sites). Pour
l'indice de similarité, nous avons utilisé l'indice de
similarité de binaire asymétrique de Jaccard et quantitatif
asymétrique de Steinhaus (S17) dont la formule utilisée
était : a/ (a+b+c) ou J (A, B)= AnB/AUB pour Jaccard et la formule de
Steinhaus : S17=2W/A+B.
L'interprétation des termes de la formule de
Jaccard.4
a = le nombre d'espèces
présentes dans les deux relevés, b et
c = les nombres d'espèces absentes d'un des deux
relevés et d le nombre d'espèces absentes de ces
deux relevés mais présentes dans d'autres relevés
(=double-absence) (Dufrêne. M, 2003). La Formule en
terme mathématique se présente comme suit :
OU
Il faut noter, cependant, que le d (
le nombre d'espèces absentes de ces deux relevés ) de la
formule n'est pas mis dans les applications de formules de Jaccard car ce
relevé est non significatif du point de vue écologique pour le
calcul de la similarité.
L'interprétation des termes de la formule de
Steinhaus : W= minimum A-B, A =
station ou site 1, B= station ou site 2.
Pour estimer la similarité globales de ces 5 sites
(A=Biriba I, B=Zurubaberi, C=Biriba II, D=Nyakabere, E=Nyabihanga), le matrice
d'analyse du logiciel PAST (que nous avions utilisé à partir des
données issues du tableaux n°4 de distribution des espèces
dans les 5 bosquets étudiés.) démontre que la moyenne des
indices de similarité des sites est de 0,29 ou 29 % (Voir en annexe II,
matrice 2 d'analyse de similarité de 5 sites avec le logiciel PAST.).
Donc les 5 sites pris globalement ne sont pas similaires.
D'ailleurs, le tableau susmentionné le démontre
clairement. Les acacias dominent mais les autres espèces sont faiblement
représentées dans les différentes parcelles
d'observation.
En comparant les sites deux à deux entre eux on constate
ce qui suit en utilisant la formule de pour Steinhaus pour l'indice de
similarité =2W/A+B.
4 Nous avons utilisé le logiciel PAST (Paleontological
Statistic, version 1.99) de Hammer et Harper, 2010) pour calculer l'indice de
Jaccard (ou coefficient de Jaccard) pour les 5 sites. Cet indice est le rapport
entre la cardinalité (la taille) de l'intersection des
ensembles considérés et la cardinalité de
l'union des ensembles. Il permet d'évaluer la similarité
entre les ensembles. Avec l'indice de similarité de binaire de Jaccard
(0= absence de similarité et 1= présence de
similarité).
1. Site de Biriba I et Zurubaberi : 32*2/50+57=0,598, soit
59,8%. Ces deux sites sont faiblement similaires.
2. Biriba II et Nyakabere : 2*31/51+52=0.61, soit 61%. Ces deux
sites sont faiblement similaires.
3. Nyabihanga et Biriba I : 2*8/50+33=0.1927, soit 19.27%. Ces
deux sites sont aussi faiblement similaires.
En comparant les résultats de ces 5 sites deux à
deux, on constate qu'ils ont une structure végétale
différente et mérite d'être conservé pour leur
richesse spécifique, comme le tableau ci-dessous de l'indice de
diversité.
Tableau N°6. Présentation de l'indice de
diversité biologique dans les bosquets5
Indice de diversité des bosquets
|
|
S1
|
S2
|
S3
|
S4
|
S5
|
Taxa_S
|
12
|
8
|
10
|
6
|
6
|
|
Individuals
|
50
|
57
|
52
|
51
|
33
|
|
|
|
|
|
|
Dominance D
|
0.149
|
0.2231
|
0.1516
|
0.2211
|
0.2966
|
L'indice de diversité démontre bien la
dissimilarité entre les sites. C'est une preuve tangible que les
essences indigènes ligneuse doivent être conservées car les
20 espèces sont différemment reparties dans des bosquets, ce qui
constitue la preuve d'une biodiversité locale des essences ligneuses
utilisées comme combustibles..
4.2. MODE D'EXPLOITATION DES ESSENCES
INDIGENES DANS DES BOSQUETS. 4.2.1. Mode d'accès au bois par les
charbonniers :
Les charbonniers ont déclaré qu'ils abattaient
les bois avec l'autorisation du service de l'environnement auquel ils paient 5
$ USD par an et par charbonnier. En plus, l'autorisation ne limite pas les
lieux de coupe ni l'âge ou la taille de l'arbre à couper dans le
parc arboré. Les essences coupées sont généralement
spontanées, des arbres de la famille de Mimosaceae, en particulier
acacias, Acacia hockii, Acacia Kirkii, Acacia seyal, Acacia polyacantha,
Acacia sieberiana, Dichrostachys cinerea) en grande partie à cause
de leur dominance par rapport à d'autres essences ligneuses.
La majorité, soit plus de 90% de la population utilise
le bois de chauffe comme source d'énergie de cuisson. L'accès au
bois est libre. Les femmes collectent les bois deux à trois fois par
semaine pour de besoin de cuisson. Les femmes s'approvisionnent dans des parcs
arborés publics. La consommation de bois par ménage n'est pas
connu et les études qui existent date des années 80, soit plus de
20 ans. Or, la savane arborée de la plaine de la Ruzizi a
cédé la plaine à la savane herbeuse et au sable. Les
essences indigènes, dominées par les acacias sont en recul sans
précédent car il est
5 S veut dire site. Taxa_S c'est le nombre d'essences dans les
bosquets. Individu: c'est l'effectif total par bosquet.
Acacia seyal 17%
Acacia Kirkii 28%
Dichrostachys cenerea 19%
Acacia polyacantha 17%
Acacia hockii 19%
Acacia Kirkii
Acacia hockii
Acacia polyacantha Dichrostachys cenerea Acacia seyal
actuellement difficile de trouver plus de 100 arbres dans des
sites publics d'une hauteur moyenne de 5 mètres. Pendant la saison
sèche, c'est la période d'approvisionnement en bois de chauffe
L'âge moyen d'abattage d'arbre
était estimé à 8 mois (une année). A cet âge,
la taille moyenne d'arbre est de 2 mètres avec un diamètre de 10
cm. Les charbonniers fabriquent le charbon de bois chaque année à
partir du mois de Mai (début de la saison sèche).
La coupe de bois est faite d'une
manière durable car l'arbre est coupé à 10 cm à
partir du début du port afin de permettre la repousse pour les mois
à venir. Mais la coupe en dessous de 10 cm peut conduire à
l'assèchement de l'arbre, donc à sa disparition totale. Cette
connaissance permet la gestion durable des essences indigènes. Les
acacias sont des essences à croissance rapide et pyrophiles (Ils
résistent à la forte chaleur et adapté dans des zones
arides).
4.2.2. Mode d'accès au bois de chauffe par les
ménages.
L'accès à la collecte de bois de chauffe est
libre et gratuit pour tous les ménages. Cela démontre
l'accessibilité facile pour les ménages à collecter les
bois dans les bosquets par rapport au charbonnier qui, eux, doivent avoir un
permis de coupe généralement.
Plus de 98% de bois de chauffe collectés dans les
ménages est fait par les femmes. Elles jouent un rôle capital dans
l'énergie domestique liée à la cuisson surtout. La
collecte de bois (ramassage et coupe) est une activité quotidienne de la
femme dans la plaine de la Ruzizi, mais pendant la saison sèche, elle
est plus intense car elles font des réserves pour les premiers mois de
la saison de pluie. Pendant la saison sèche, le bois est collecté
au moins trois fois par semaine.
A. Les essences les plus exploitées comme
combustibles.
Figure 1. Distribution des essences selon leur
abondance.
Les Acacias sont généralement cités comme
de combustibles du premier ordre car parmi les 5 essences utilisées
comme de combustibles, tous sont des Acacias. Cependant, parmi les Acacias, ce
sont les Acacias seyal, hockii et Kirkii qui sont plus utilisés comme
combustible.
B. Disponibilité en abondance des bois de chauffe
des essences indigènes.
En ce qui concerne la disponibilité suffisante des
bois de chauffe issus d'essences indigènes, 50.5% des
enquêtés affirment disposer d'un lieu où les bois sont
suffisants, tandis que 49.5% n'en disposent plus dans leur village ni dans le
village voisin. C'est dans les groupements de Kagando et Kabunambo où
les bosquets sont moins productifs suite à la surexploitation.
Pour les villages disposant en quantité suffisante les
bois de chauffe, ils sont situés dans les groupements de Luberizi et
Kakamba. Deux sites disposent encore des essences indigènes capable de
subvenir au besoin énergétique des ménages : le site de
Nyabihanga à Bwegera et le site de Kinyu qui va jusqu' au bord de la
rivière Ruzizi.
C. Le statut des arbres indigènes. Figure
n°2. Perception des enquêtés sur les arbres
spontanés.
Mwami ou chef coutumier 1%
A personne Dieu
Etat
Mwami ou chef coutumier
Dieu 1%
Etat 4%
A personne 94%
bien commun6. Tandis que 4% affirment qu'il appartient
à l'Etat, 1 % déclarent qu'il appartient au Mwami ou au chef
coutumier et 1 % qu'il appartient à Dieu.
Cette perception du statut d'arbres spontanés contribue
à l'exploitation excessive des essences indigènes. Les arbres
plantés sont plus protégés et respecté que les
arbres spontanés.
D. La Période de coupe et d'abondance des bois de
chauffe.
La collecte des bois (Le coupe et le ramassage) est
effectuée toute l'année à tout moment où les femmes
vont au champ. Cependant, c'est pendant la saison sèche que la collecte
est intense et les bois collectés en grande quantité, non
seulement pour l'utilisation directe mais aussi pour la réserve (stock)
pour les mois prochains (débuts de la saison pluvieuse).
C'est ce que l'enquête ménage a
révélé. La totalité des ménages
enquêtés (100%) ont affirmé que les bois de chauffe sont
abondamment collectés pendant la saison sèche dans la plaine de
la Ruzizi.
C'est pendant la saison sèche que la coupe de bois de
chauffe et l'approvisionnement pour les ménages sont très
importants avec comme objectif constitué des réserves de bois
pour les premiers mois de la saison de pluie. Donc, plus la saison sèche
dure plus l'activité de coupes s'allonge et plus aussi les bosquets sont
exploités, voire les petits arbres ou arbustes sont abattus.
Avec la perturbation des saisons caractérisées
par la diminution de mois de la saison de pluie, la pression sur les bosquets
sera plus importante et leur production pourrait diminuer à cause de la
surexploitation caractérisée par la coupe précoce des
arbres.
E. Les utilisateurs de bois de chauffe dans les
villages.
Les utilisateurs des bois sont des trois ordres notamment les
ménages (60.5%) pour des besoins énergétiques, les
briquetiers (23.5%) pour la cuisson de briques et les charbonniers (16%) pour
fabrication des charbons de bois à vendre. En terme de genre, ce sont
plus des femmes qui s'occupent de bois de cuisson pour les ménages
tandis que les hommes eux s'adonnent à la fabrication de briques et de
charbon de bois.
La menace la plus potentielle est la compétition des
activités. Les essences indigènes sont plus utilisées
comme source d'énergie pour la cuisson de l'alimentation au
ménage, la cuisson de briques cuites, source de revenu des
ménages, et la fabrication des braises comme source d'énergie
66 Un bien commun, en économie de l'environnement, est
toute resource naturelle don't l'usage est commune à toute la
collectivité et don't le mode d'accès n'est pas regi. C'est le
cas de l'air.
de cuisson pendant la saison sèche.
4.3. ESTIMATION DES ARBRES COUPES ET SACS DE
BRAISES.
4.3.1. Consommation journalière en bois de feu par
les ménages (fagot ou kg).
La consommation journalière moyenne de bois de chauffe
par ménage (200 enquêtés) était de 9.79 kg pour 7
personnes par ménage. L'écart-type de cet échantillon est
de 3 alors que le coefficient de corrélation entre la consommation de
bois par ménage et la taille du ménage (le nombre des personnes
par ménages) était de 0.89. On peut observer que le coefficient
de corrélation est fortement positif, donc la consommation de bois de
chauffe était fortement dépendante de nombre de personne dans le
ménage. Aussi, avec l'écart-type qui est, d'ailleurs faible, cela
prouve que les données sont concentrées autours de la moyenne,
donc moyenne de la consommation de bois qui est de 9.79.
100% des enquêtés utilisaient le type de foyer
à trois pierres lequel son rendement thermique est de moins de 15%. Cela
peut aussi justifier consommation de bois.
Par ailleurs, la consommation moyenne journalière par
personne est de 1.39 kg à peu près 1.4 kg, soit 511 Kgs par an.
Pour un ménage, la consommation moyenne annuelle serait de 3.58 tonnes,
soit 3577 Kgs. Or un fagot pesant 10 kg contient au maximum 27 sticks d'arbre
âgé de 8 à 12 mois avec une hauteur maximale de 1
mètres qui représente la consommation journalière d'un
ménage. Donc, le besoin annuel moyen en hectare d'un ménage de la
collectivité plaine de la Ruzizi est équivalent de 11,02 hectares
(1 hectare, selon l'inventaire des essences, avait en moyenne 872 pieds
d'arbres).
Pour les 5960 ménages que compte cette
collectivité (Statistiques de 2009), la demande annuelle en bois de
chauffe s'élèverait à la production de 33 488 hectares,
soit 21 318.92 tonnes /par an.
4.3.2. ESTIMATION DE QUANTITE DE BOIS CONSOMMEE POUR
PRODUIRE LE CHARBON DE BOIS.
Pour estimer la quantité de bois consommé pour
la fabrication de charbon de bois, une expérience a été
réalisé pour connaître la quantité de bois (stick
d'arbres de 2 m chacun) pour la production de 50 Kgs de charbon de bois. Cela
avait nécessité 6 fagots constitués des sticks d'arbres de
2 mètres de longueur et de 4.5 diamètres en moyenne pesant 207 kg
(cfr le tableau en dessous).
Tableau N°7. Production de charbon de
bois.7
Bois
|
Kabunambo
|
Luberizi
|
Moyenne
|
Kg
|
Kg
|
Kg
|
Bois ( sticks d'acacia) avant la pyrolyse.
|
207
|
205
|
207
|
charbon de bois produits après la pyrolyse.
|
51.5
|
50.5
|
51.5
|
Les 207 kg de bois ont produit 51.5 Kg de charbon de bois en
moyenne. On a constaté qu'il faudrait 4.02 kg de bois
(généralement des Acacia) pour produire 1 kg de charbon de bois.
Or, le nombre d'arbres indigènes moyen par hectare était de 872
arbres ; donc un hectare de 12 mois d'âge (avec 872 arbres) pourrait
produire 4,2 sacs de 50 Kgs, soit 220 kg de charbon de bois.
Le prix sur le marché local est de 10$USD pour un sac de
50 kg, mais il peut coûter jusqu'à 16$ dans les cités,
Uvira surtout).
Tableau N°8. Estimation des hectares d'arbres
coupés par rapport à un sac de charbon de bois.
Quantité d'arbre/sticks
|
Poids
|
|
Quantité de charbon de bois
|
252 sticks de 2 m
|
207 kg
|
|
50 Kgs
|
Nombre d'arbre par hectare
|
|
Quantité de charbon de bois à produire
(en Kg)
|
872 sticks d'arbres
|
|
175 Kgs
|
Pour 10 charbonniers, pendant la période de la saison
sèche (Pendant 5 mois), ils produisent en moyenne 200 sacs de braise de
50 Kgs (10 tonnes de charbon de bois), soit l'équivalent de 58 hectares
de bosquets d'espèces ligneuses confondues. Chaque charbonnier abat 5.8
hectares entre le mois de Mai à Septembre. Cela représente 232
bosquets de 50 m2 coupés pendant cette période.
La production de charbon de bois contribue à l'abattage
excessif des essences indigènes. Alors que les Acacias peuvent
être jusqu'à 20 m de hauteur pour les espèces de grandes
tailles et 6 m pour les essences à petite taille en 3 à 5 ans, il
est actuellement presque impossible de trouver dans des boisements naturels
publics des Acacias de 4 mètres au maximum si ce n'est pas dans les
boisements naturels privés mais protégés.
7 La moyenne a été calculée en fonction des
experiences de deux sites, soit 51,5+50,5/2=51.5 kgs
Pour estimer les nombres d'hectares abattus pour
l'année 2009 jusqu'au premier semestre 2010 dont les quantités de
charbon de bois sont élevées à 33 150 Kgs (soit 663 Sacs
de 50 Kgs) équivalent à 132 600 Kgs de bois sec de 2
mètres de hauteurs d'un âge variant entre 8 à 12 mois.
Sachant qu'un hectare peut produire jusqu'à 3,5 sacs ; donc les 33 150
kg équivalent à 191,6 hectares. Ces bosquets sont une source de
revenu pour les ménages, mais le rythme d'exploitation conduit à
la réduction des bosquets et aussi à leur faible
productivité.
4.3. MENACES CLES SUR LES ESSENCES
4.3.1. Les menaces qui pèsent sur les arbres et
arbustes indigènes selon les charbonniers: La menace
potentielle sur les essences indigènes était :
- le feu de brousse car non seulement il facilite la coupe de
bois, mais il assèche les arbres et diminue leur population car ils
brûlent les jeunes plants en croissance.
- Manque des sources alternatives d'énergie de cuisson.
La plaine de la Ruzizi en général et la
collectivité plaine de la Ruzizi en particulier est dépourvue
d'autres sources d'énergie moderne (électricité). Le
problème de bois-energie est déjà ressenti comme
problème, car à part la cuisson, les bois est utilisé dans
la fabrication de matériaux de construction (briques cuites) et la
fabrication de charbon de bois pour la vente dans des centres urbains ou
péri urbains afin de se procurer de revenu à cause du faible
pouvoir d'achat des ménages ruraux. L'augmentation de la demande en
produit énergétique d'origine ligneuse est accentuée par
le déficit en énergie électrique dans la cité
d'Uvira et la non électrification de centres comme Sange, Luvungi,
où les gens sont déjà habitués à cuire la
nourriture avec le charbon de bois, or la fabrication de charbon de bois
consomme des grandes quantités de bois.
|