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Analyse des performances productives des exploitations familiales agricoles de la localité de Zoetelé

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par Gilles Quentin KANE
Yaoundé II-Cameroun - DEA 2010
  

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II. L'analyse des déterminants potentiels de l'efficacité

Pour analyser les déterminants potentiels de l'efficacité, nous partons de la théorie du capital humain (A). C'est la somme des précisions qu'émet cette théorie qui permet de pousser l'étude plus loin et appréhender d'autres facteurs clés de l'efficacité (B).

A. La théorie du capital humain

La théorie du capital humain est née du constat selon lequel les facteurs classiques de production (terre, capital, travail) n'expliquent qu'une partie de la croissance économique. Ainsi, une partie de la croissance économique est imputable au captal humain, défini comme un ensemble de compétences, de savoirs, de savoir-faire, acquis par un individu et qui augmentent sa capacité productive. Deux économistes américains : Théodore Schultz (1902- 1998) et Gary Becker (né en 1930) sont à l'origine de ce concept.

Théodore Schultz29, économiste du développement pense que la formation/éducation des individus permet de transformer un ouvrier en un travailleur efficace capable d'analyser une situation. Ainsi, la formation permet de réaliser des gains de productivité ; elle contribue à constituer et à accroître le capital humain. Par ailleurs, le concept de capital humain est largement diffusé et précisé par Gary Becker30. Ses travaux ont élargi le champ de l'analyse micro-économique à de nombreux comportements humain. Le capital humain est considéré comme un capital pouvant s'acquérir (par l'éducation), se préserver et se développer (par la formation continue) et donner des dividendes (sous forme d'une augmentation de la productivité du détenteur).

L'hypothèse fondamentale au coeur de cette théorie est que, l'éducation est un investissement
(privé ou social) qui accroît la productivité de ceux qui la reçoivent. La formation affecte

29 Lauréat du prix Nobel d'Économie en 1979, avec Arthur Lewis

30 Prix Nobel d'économie en 1992

donc positivement la productivité des individus en leur permettant d'accroître leurs connaissances et leurs compétences et donc leurs capacités à travailler (Abessolo, 2007). Elle donne également une meilleure adaptabilité face aux changements et permet de diminuer les risques d'obsolescence de la main d'oeuvre.

A partir de l'analyse du capital humain, de nombreuses études empiriques ont été consacrées à la relation entre l'éducation, l'efficacité et la productivité dans le secteur agricole. Une revue de littérature, relayée par la banque mondiale a crédité l'idée que l'éducation a un fort effet sur l'efficacité productive des agriculteurs (Lockheed, Jamison et Lau, 1980). Grâce à une méta-analyse sur les pays en voie de développement d'Asie et d'Amérique Latine, ces auteurs montrent qu'en moyenne, les agriculteurs ayant fréquenté pendant quatre années l'école primaire ont une productivité supérieure de 7,4% à celle de leurs homologues qui n'ont pas fréquenté l'école primaire. Par ailleurs, l'environnement économique général, qu'il soit ou non en cours de modernisation (technologies en voie d'évolution, marchés en expansion, nouvelles cultures en cours d'introduction) affecte ce lien entre éducation des agriculteurs et productivité. C'est pourquoi parlant de productivité, l'avantage des agriculteurs éduqués est de 9,5% dans un environnement en cours de modernisation et seulement de 1,3% dans un environnement plus traditionnel.

D'autres études portant sur les déterminants de l'efficacité trouvent l'existence d'un lien positif entre l'éducation du chef de l'exploitation et l'efficacité : Ali et Flinn (1989) ; Coelli et Fleming (2004) en Papouasie et Nouvelle Guinée... L'un des arguments évoqués pour justifier ce lien positif entre l'éducation et l'efficacité est qu'un agriculteur éduqué a facilement la maîtrise des techniques modernes de production et l'opportunité d'avoir les informations nécessaires sur les prix de marché et d'acheter ses inputs à moindre prix.

Néanmoins, Gurgand (1993) met en évidence un paradoxe en ce qui concerne l'agriculture africaine. Il établit le fait que, en Afrique, plus il y a des membres scolarisés dans un groupe familial, plus la production agricole est faible. Un prolongement de ces études aboutit au constat selon lequel, l'effet de l'éducation sur la productivité des agriculteurs est plus important en Asie et en Amérique Latine qu'en Afrique (Phillips, 1994). Dans cet ordre d'idées, Hasnah et al. (2004), trouvent un impact significativement négatif de l'éducation du chef d'exploitation sur l'efficacité technique des exploitations agricoles à l'Ouest Sumatra Indonésie.

Il sied de préciser que les facteurs qui influencent l'efficacité ne sont pas uniquement fondés sur la théorie du capital humain ; il en existe d'autres non moins importants.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams