B. Analyse de la productivité partielle des
exploitations familiales agricoles
La mesure de la productivité pour ce système de
cultures associées fait face à un problème majeur :
l'harmonisation de la mesure de la production. Pour y faire face, on tient
compte de la production totale en unité monétaire, qui est la
somme de la production d'arachide et de la production de maïs
(valorisée aux prix du marché, tableau 2.10).
Par ailleurs, ce choix se justifie par le fait qu'il n'est pas
possible dans cette association de cultures d'attribuer la part utilisée
de chaque facteur à la production d'un seul produit. Il est donc
question dans ce travail de la productivité en valeur et non de la
productivité physique.
Les prix des productions d'arachide et de maïs sont
présentés dans le tableau suivant : Tableau 2.10 :
Valorisation de la production agricole
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Arachide
|
Maïs
|
Prix du kg (en FCFA)
|
625
|
400
|
Ainsi, a valeur myenne de la product
Source : Construction de l'auteur
La productivité d'un facteur qui est la contribution de
ce facteur à la production représente le rapport entre la
production totale (en valeur) et la quantité du facteur utilisé
dans l'EFA (tableau 2.11).
Tableau 2.11 : Productivité partielle des
facteurs terre, travail et capital
Productivités partielles moyennes
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Echantillon
|
Ebamina
|
Nsimi
|
Otetek
|
Terre (FCFA par hectares)
|
194606,25
|
193703,13
|
234931,69
|
154493,08
|
Travail (FCFA par homme/jour)
|
1212,08
|
1255,98
|
1372,40
|
983,84
|
Capital (FCFA par unité de capital)
|
3,88
|
4,26
|
4,08
|
3,21
|
Source : Auteur à partir des données
d'enquête, 2010
L'analyse de ce tableau montre que, pour avoir une production
totale en valeur de 194606,25 FCFA il faut en moyenne un hectare de terrain.
Dans le même ordre d'idées, un homme/jour produit en moyenne
1212,08 FCFA, de même une unité de capital produit en moyenne 3,88
FCFA.
Le facteur capital a une productivité relativement faible
dans l'échantillon (moyenne=3,88 FCFA par unité de capital).
Il ressort de l'analyse de l'équipement agricole que
possèdent les EFA (Figure 2.7) que : la machette, la houe, la lime et le
panier sont les plus utilisés par les exploitants. Toutefois, pour ce
qui concerne les autres équipements, les exploitants
préfèrent, en cas de nécessité, les emprunter chez
le voisin à l'exemple de la hache.
La terre est le facteur le plus productif pour les EFA de
l'échantillon. En effet, une analyse de la productivité de la
terre montre que 37,10% des EFA ont une productivité comprise entre]100
000-200 000] FCFA par hectare. Ce constat est le même à
l'intérieur de l'échantillon. Néanmoins pour le village
Ebamina, 36,36% des EFA ont une productivité de la
terre de]100 000-200 000] FCFA par hectare et 36,36% des EFA ont
également une productivité de la terre de plus de 300 000 FCFA
par hectare (Figure 2.8).
Figure 2.8 : Productivité de la
terre
Source : Auteur à partir des données
d'enquête, 2010
La forte productivité de la terre s'explique par la
disponibilité de ce facteur. La majorité des EFA de
l'échantillon ont acquis leur terre par héritage et une
très faible proportion ont reçu gratuitement des terres des
membres du village. Malgré l'importance de ce facteur, il est donc
obtenu gratuitement (sans prix).
En ce qui concerne le facteur travail 41,94% des EFA ont une
productivité du travail de moins de 1000 FCFA par h/j et 35,48% ont une
productivité du travail comprise entre]1000- 2000] FCFA par h/j. Ainsi,
la majorité des EFA (77,42%) ont une productivité du travail
inferieur à 2000 FCFA par h/j dans l'échantillon et même
d'un village à un autre (Figure 2.9).
Cette faiblesse relative de la productivité du travail
peut s'expliquer par l'utilisation majoritaire de la main d'oeuvre familiale
qui peut être moins productive que la main d'oeuvre salariale (Mahesh,
2000). En effet, la main d'oeuvre salariale est contrainte par l'atteinte d'un
résultat qui doit être satisfaisant tandis qu'il n'y a aucune
contrainte et incitation sur la main d'oeuvre familiale.
Toutefois, l'analyse des productivités partielles des
facteurs de production ne permet qu'une interprétation limitée de
la performance productive des EFA pratiquant le système de culture
à base d'arachide et de maïs de la localité de
Zoetelé au sud Cameroun.
Figure 2.9 : Structure de la productivité
du travail
Source : Auteur à partir des données
d'enquête, 2010
En effet, les Exploitations utilisent en même temps tous
les facteurs, et les productivités partielles ne permettent pas de
rendre compte des substitutions possibles qui ont lieu entre ces facteurs.
L'étude de l'efficacité technique permet d'y
remédier. Avant d'analyser l'efficacité des EFA nous nous
proposons de faire la typologie à partir de leurs indices des
productivités partielles.
II. Typologie des exploitations familiales
agricoles à partir des indices de productivité
partielle
La typologie vise à classer les exploitations agricoles
d'une même région en un nombre limité de catégories
relativement homogènes et contrastées, à expliquer leurs
différences, de façon à ce que les interventions
destinées aux exploitations d'un même type puissent être
similaires entre elles et différentes de celles conçues pour les
autres (Bergeret et Dufumier, 2002b).
Ainsi, la typologie des EFA de l'échantillon se fera
grâce à deux méthodes d'analyse des données :
l'Analyse des Correspondances Multiples (ACM) et la Classification Ascendante
Hiérarchique (CAH) qui seront présentées dans
l'encadré 1 de l'annexe 2.
Une présentation des variables d'intérêts (A)
précédera l'analyse des résultats (B) obtenus par
l'entremise de ces deux méthodes.
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