Subventions cotonnières des pays développés et distorsions sur le marche mondial : une approche par le modèle vectoriel a correction d'erreur( Télécharger le fichier original )par ALAVO O Modeste et AVOUTOU Mathieu Université d'Abomey-Calavi - Maitrise en Sciences Economiques 2006 |
PARAGRAPHE 2 : Interprétations, limites, et suggestionsA. Interprétations des résultatsDe l'analyse de nos résultats, il ressort que les subventions n'influencent pas le prix mondial du coton que ce soit à court ou long terme. Cela infirme donc notre hypothèse de départ. Toutefois, ce résultat plutôt surprenant n'est pas nouveau. Il rejoint les conclusions des travaux de certaines études comme celles de B. Shepherd et de la Banque Mondiale (2004). Par ailleurs, le modèle prix18(*) du CCIC qui s'est révélé un modèle à forte capacité prévisionnelle - en matière de prévision du prix du coton - ne prend pas en compte les subventions. C'est-à-dire que si les subventions avaient un impact significatif sur le prix, le modèle ne serait pas aussi fiable. Tout porte à croire qu'en définitive les subventions des pays riches n'influencent pas le prix du coton et que les pays de l'AOC se trompe de cible. Une raison pouvant justifier l'insensibilité du prix du coton aux variations des subventions est probablement la nature de ces dernières. En effet, les subventions intégrées dans le modèle sont en majorité composées de subventions à la production. Pourtant, théoriquement il est démontré que ce sont les subventions à l'exportation qui créent des distorsions en terme de prix. Considérant la relation entre les subventions et la production, il ressort de nos analyses que les subventions expliquent la production mais pas dans le sens escompté. Cela voudrait dire qu'à la suite de la suppression des subventions des pays développés, les pays africains producteurs de coton et non subventionneurs réagiraient (augmentation de la production) plus que proportionnellement à la chute de la production dans les pays qui subventionnent (USA + UE). Ce qui peut s'expliquer par le fait que les pays de l'AOC dispose d'un avantage comparatif dans la production du coton. Par ailleurs, si les subventions n'ont pas eu un impact significatif sur la consommation, cela paraît normal dans la mesure où si les subventions devaient influencées la consommation, se serait à travers le prix. Or notre modèle n'a pas pu montrer l'influence négative escomptée des subventions sur les prix. En ce qui concerne les pertes en recettes d'exportations, il s'avère impossible de les évaluer par le modèle envisagé. Ceci parce que nous ne pouvons pas nous fier à l'élasticité prix des subventions fournie par le MVCE (relation positive et non significative entre le prix et les subventions). On ne peut donc plus prétendre une perte de recettes d'exportation imputable aux subventions au travers d'une chute des prix. * 18 Le modèle présente un R2 près de 0.8, avec des paramètres estimés significatifs. En plus, les prévisions relatives à la campagne 1999-2000 s'écarte seulement de 2 cents de la valeur observée. |
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