3.2.4. Compliance et Observance
Faisant référence aux résultats des
études de Lamouroux A., Magnan A., Vervloet D [2005], l'observance est
la dimension comportementale et mesurable d'une pratique de soins. Elle
consiste à suivre la thérapeutique prescrite. Elle englobe le
traitement et l'ensemble de régimes associés, ainsi que le style
de vie.
Ce concept renvoie à une réalité plus
médicale que le terme de compliance qui, lui, correspond à une
conformité à la prescription ignorant le degré réel
d'adhésion du Patient. La «Compliance» signifie en
anglais «acquiescement» : c'est une sorte de soumission abjecte, la
servilité. Elle s'intéresse au point de vue du Patient, à
sa coopération dans le respect du protocole de soins : d'où son
droit du Patient, d'autodétermination de refuser les soins, etc.
L'adhésion [Penfornis A, 2003] se rapporte aux
processus intrinsèques, tels que les attitudes et la motivation du
Patient à suivre ses traitements. Elle s'intéresse aux dimensions
attitudinales et motivationnelles des comportements d'observance.
L'observance évoque clairement, les pratiques de soins [participations]
effectives du Patient.
Pour mieux appréhender les comportements de
santé du Patient, il s'avère nécessaire de combiner ces
deux approches [observance et adhésion], plutôt que de les
considérer séparément. Elles permettent entre-autre de
comprendre les comportements de santé du Patient et de proposer des
démarches éducatives adaptées.
Toutefois, la précarité, le regard de la
société, l'histoire de vie, l'isolement, l'ignorance, les
représentations, la perte de repères, la peur, les effets
secondaires des traitements, l'organisation institutionnelle, etc., sont autant
des facteurs [Le-Dinh P. et Catanas M., Opcit] qui sont capables de contrarier
l'observance et de compliance [Eymard C., 2003] du Patient.
Un Patient motivé affiche son désir et ses
perceptions du changement. Il est alors évident que l'observance soit la
pratique comportementale et l'adhésion la partie
intériorisée, intrinsèque qui relève des attitudes
et des motivations du Patient à se soigner.
3.2.5. Santé
Il existe de nombreux écrits qui ont traité, et
des différentes manières, le concept «Santé».
D'après Claudine Herzelich, lorsqu'on a la santé, on peut tout
faire. Tout est possible et surtout travailler. La santé s'identifie
comme une force de résister, de lutte contre la maladie et une
capacité de fonctionner, dont l'aspect corporel se double d'une
dimension psychologique et morale [Herzelich C., 1969 et Adam Ph., 1994 ;
D'Houtaud et col., 1989].
Étant naturelle, la santé est dans l'ordre des
choses quand la personne est en harmonie avec son environnement. D'après
Alain Vanasse, [2000], la santé est un objet à la fois,
privé et social qui participe à ces deux concepts distincts, mais
imbriqués dans les représentations de chacun. Elle est
l'équilibre et l'harmonie, interne et externe, un moyen pour
améliorer la qualité de vie de la personne. La santé
devient par conséquent un objet socialement élaboré qui
interroge sur la notion de normes et de normalités.
Actuellement, nous avons la santé positive, en
référence au bien-être qu'il importe de préserver,
la santé négative pour laquelle la
référence est la maladie qu'il convient d'éviter et enfin
la santé globale qui s'appuie sur la complexité des
déterminants biologiques, psychologiques, socioculturels, voire
spirituels de la santé ou dans la maladie. La santé est la mesure
dans laquelle une personne peut réaliser ses ambitions, satisfaire
à ses besoins et évoluer avec le milieu ou s'adapter à
celui-ci. La santé est donc, la Vie, c'est «être»
diabétique équilibré [avec sa glycémie
maîtrisée] sans être considéré comme
«malade».
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