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L'opération de maintien de paix de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci)

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par Kouadio Bla Anne-Marie KOFFI
Université Cocody-Abidjan - Diplôme d'Etudes Approfondies 2006
  

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B- Les limites résultant de l'insuffisance en ressources humaine et

logistique

Les limites en ressources humaines s'expliquent par le manque ou l'insuffisance de troupes (hommes).

En effet, ce sont toujours les mêmes Etats qui fournissent le personnel aux NU.

Relativement à l'ONUCI, les NU ont rencontré des difficultés pour avoir des troupes.

En effet, l'insuffisance de la composante de police de la mission demeure extrêmement préoccupante et empêche la mission de s'acquitter des tâches qui font partie de son mandat246(*).

Ce manque peut s'expliquer par l'émergence de nouveaux conflits pendant que d'autres sont en cours de règlement. C'est dire que les Nations Unies sont «submergées» par les conflits auxquels leur Charte a du mal à s'adapter. Toutefois, le manque de personnel n'est pas spécifique à l'ONUCI.

En effet, les NU ont au travers de la résolution 1769 en date du 31 juillet 2007 créé la MINUAD doté d'un effectif militaire de 19 555 personnels au maximum, dont 360 observateurs militaires et officiers de liaison, et d'une composante civile de taille appropriée composée de 3 772 personnels de police et de 19 unités de police constituées, comportant chacune un effectif maximum de 140 personnes.

Est-il possible aux NU de regrouper cet effectif ?

En effet, la MINUAD ne dispose, pour le moment que de 10 000 soldats et policiers sur les 26000 initialement promis, pour maintenir la paix dans ce territoire qui est aussi grand que la France247(*).

Ce sous effectif s'explique par le fait qu'en septembre 2007, lors d'une réunion internationale de haut niveau consacrée à l'approbation de la composition de la force, le Soudan soutenu par d'autres membres de l'UA s'est opposé au déploiement d'une unité technique norvégienne, ainsi que de contingent d'infanterie en provenance d'Uruguay et de Thaïlande248(*).

La langue constitue aussi une limite au recrutement des troupes.

En effet, l'ONUCI continue de rencontrer des difficultés dans le recrutement d'agents francophones pour remplir des fonctions dans les domaines suivants : formation et perfectionnement, déontologie et discipline, réforme et réorganisation, enquêtes criminelles, patrouilles de douane et de police de frontières et surveillance de l'embargo249(*).

Quant à l'insuffisance de matériels, elle est liée au fait que ce soit les mêmes Etats qui en fournissent.

L'ONUCI manque d'hélicoptères pour lesquels, un pays contributeur est activement recherché. Compte tenu de ce manque, l'ONUCI ne peut assurer avec souplesse l'appui aérien essentiel pour le mouvement et le déploiement en temps voulu des forces de réserves, les patrouilles le long des frontières et le contrôle du respect de l'embargo sur les armes, ainsi que l'évacuation médicale des soldats de l'ONU blessés250(*).

En dehors de l'ONUCI, certaines forces déployées par les NU souffrent du manque de matériels logistiques.

En effet, les NU ont demandé pour la MINUAD 18 hélicoptères de transport et 6 hélicoptères tactiques légers, ceux-ci sont indispensables mais les Etats membres n'ont pas encore accepté de les fournir. Ce manque n'est pas dû aux objections du gouvernement soudanais, mais à une insuffisance de l'offre de la part des pays fournisseurs de contingents251(*).

Par ailleurs, ne détenant pas de casques bleus des NU, certains soldats de l'UA sous mandat onusien au Soudan ont dû peindre eux-mêmes leurs casques en bleu ou ont recouvert leurs casques d'un sachet bleu252(*).

Aux insuffisances humaines et matérielles, s'ajoute l'insuffisance financière due au fait que certains Etats membres des NU n'arrivent pas à verser régulièrement leurs contributions.

En effet, au 30 septembre 2003, le total des arriérés de contribution aux opérations de maintien de la paix se chiffrait à 1 559 500 000 dollars253(*).

En outre, au 30 septembre 2007, les contributions non acquittées au compte spécial de l'ONUCI s'élevaient à 166,8 millions de dollars. Le montant total des contributions non acquittées pour toutes les opérations de maintien de la paix à cette date s'élevait à 2 785 700 dollars254(*).

Que peut on retenir de l'étude portant sur l'opération de maintien de la paix de l'ONU en Côte d'Ivoire?

CONCLUSION

GENERALE

La présence de l'ONUCI n'affecte en rien la souveraineté de l'Etat de Côte d'Ivoire. Bien plus, la force onusienne contribue véritablement au retour définitif de la paix en exerçant des activités dans divers domaines grâce aux moyens mis à sa disposition même si cette contribution n'est pas exempte de toute difficulté.

L'accord de Ouagadougou signé le 04 mars 2007 ne fait pas référence aux différentes résolutions du Conseil de sécurité relatives au conflit ivoirien. Toutefois, ledit accord a été avalisé par les Nations Unies. Aussi, cet accord nous donne-t-il de comprendre que les parties belligérantes s'approprient elles-mêmes la résolution de la crise.

Nous constatons dès lors, une volonté affichée des parties à parvenir à la paix. Cette volonté s'est traduite dans les premiers jours par la disparition de la zone de confiance puis de la suppression progressive de la ligne verte qui l'avait remplacée. L'accord de Ouagadougou dégage un chronogramme qui, in fine doit aboutir à des élections justes et transparentes en novembre 2008.

Mais avant, il y a des processus tels que l'identification qui ont commencé avec le relancement des audiences foraines, la mise en place de la CEI, le redéploiement de l'administration à travers le corps préfectoral dans les zones anciennement occupées. En outre, le processus de DDR, l'un des points essentiels de sortie de crise a été enclenché par la mise en place des structures compétentes en la matière dans les zones respectives.

La baisse de violation des droits de l'homme et la quasi réunification du pays montrent bien que la paix pointe à l'horizon.

Tout de ce qui précède montre les avancées notables dans le processus de paix en Côte d'Ivoire.

Cependant, il est à noter que la paix demeure fragile dans la mesure où lorsqu'ils ne pas satisfaits, les ex-combattants de la rébellion reprennent les armes.

C'est pourquoi le Conseil de sécurité des Nations Unies doit réorienter les aspects post crise parce qu'il y va de la réputation de l'ONUCI et partant de la crédibilité de l'ONU.

L'échec de l'ONUCI remettrait non seulement en cause l'existence et l'efficacité de l'organisation mondiale mais aussi ternirait l'image des Nations Unies fort écornée.

Par contre, son succès permettrait non seulement de calmer la situation mais aussi renforcerait les relations entre la Côte d'Ivoire et les Nations Unies d'une part et d'autre part donnerait un nouvel élan dans les relations entre la Côte d'Ivoire et la France.

Car cela fait presque 6 (six) ans que l'Etat ivoirien est en crise et qu'au fur et à mesure que le conflit perdure, les perspectives de sortie de crise s'aménuisent.

ANNEXES

Les Annexes comprennent toutes les Résolutions du Conseils de sécurité relatives à la crise ivoiriennes notamment :

Ø Résolution 1464 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 4 février 2003.

Ø Résolution 1479 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 13 mai 2003.

Ø Résolution 1498 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 4 août 2003.

Ø Résolution 1514 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 13 novembre 2003.

Ø Résolution 1527 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 4 février 2004.

Ø Résolution 1528 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 27 février 2004.

Ø Résolution 1572 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 15 novembre 2004.

Ø Résolution 1584 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 1er février 2005.

Ø Résolution 1594 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 4 avril 2004.

Ø Résolution 1600 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 4 mai 2005.

Ø Résolution 1603 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 03 juin 2005.

Ø Résolution 1609 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 24 juin 2005.

Ø Résolution 1632 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 18 octobre 2005.

Ø Résolution 1633 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 21 octobre 2005.

Ø Résolution 1643 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 14 décembre 2005.

Ø Résolution 1652 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 24 janvier 2006.

Ø Résolution 1657 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 6 février 2006.

Ø Résolution 1682 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 2 juin 2006.

Ø Résolution 1708 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 14 septembre 2006.

Ø Résolution 1721 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 1er novembre 2006.

Ø Résolution 1726 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 15 décembre 2006.

Ø Résolution 1727 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 15 décembre 2006.

Ø Résolution 1739 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 10 janvier 2007.

Ø Résolution 1761 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 20 juin 2007.

Ø Résolution 1763 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 29 juin 2007.

Ø Résolution 1765 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 16 juillet 2007.

Ø Résolution 1782 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 29 octobre 2007.

Ø Résolution 1795 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 15 janvier 2008.

Ø Résolution 1826 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 29 juillet 2008.

SOURCES

&

BIBLIOGRAPHIE

* 246 Cf. 6e Rapport S/2005/604 du Secrétaire général op.cit.P.7.

* 247 Cf. http//: www.rfi.fr/actufr/articles. Consulté le 23/07/2008.

* 248Source : http// : www.amnesty.org/en/library/asset, consulté le 23/07/2008.

* 249 Cf. 6e rapport S/2006/2 du Secrétaire général, op. cit. P.9.

* 250 Cf. 4e rapport S/2005/86 du Secrétaire général, op. cit. P.6.

* 251 Cf. www.amnesty.org, op. cit.

* 252 Source : RFI « interview de Nicolas WERKEN, Chargé de protection et de prévention des conflits à Oxfam France », Journal Afrique Matin de 5h30 en date du 31/07/2008.

* 253 Cf. 2e rapport S/2003/1069 du Secrétaire général, op. Cit. P.12.

* 254 Cf. 15e rapport S/2008/1 du secrétaire général sur l'ONUCI en date du 02 janvier 2008, P.16.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus