Conclusion
INTRODUCTION
La matière « français » fait
l'objet d'attaques de plus en plus persistantes, surtout depuis la
généralisation des Nouveaux Programmes d'Etudes (NPE) dans notre
pays, au primaire et au premier cycle du secondaire. Les pourfendeurs de ces
programmes n'ont qu'une expression sur les lèvres : les enfants ne
savent plus lire. A cela s'ajoute le dédain des élèves
eux-mêmes pour la matière « français »
qu'il faut souvent combler avec les notes des matières scientifiques.
Cette situation mérite d'être examinée et des solutions
doivent être trouvées pour que le français soit
considéré par les apprenants non plus seulement comme une
matière mais aussi comme une langue d'échanges au Bénin et
d'ouverture sur le monde. C'est dans ce cadre que se situe l'étude que
nous nous proposons de faire ici et dont le thème est :
« Un projet d'établissement pour un apprentissage/usage de la
langue française : l'animation d'un journal ou d'une
radio ».
Le Bénin a en effet pendant dix-sept ans, vécu
sous un régime politique militaro-marxiste qui avait privé les
Béninois des libertés les plus élémentaires. C'est
pourquoi, depuis l'avènement de l'ère du renouveau
démocratique générée par l'historique
Conférence des Forces Vives de la Nation en février 1990, la
liberté de parole recouvrée a donnée naissance à
une flopée d'organes de presse écrite et audiovisuelle qui, bon
an mal an, s'efforcent d'apporter leur pierre à l'édifice
démocratique.
C'est dans ce contexte qu'à partir du début des
années 90, la presse scolaire a également connu une floraison,
même si les établissements d'enseignement secondaire ont toujours
eu leurs propres organes de presse au Bénin. La pratique et l'envie du
journalisme sont souvent nées de cette expérience scolaire comme
en témoignent d'ailleurs plusieurs professionnels des media qui
reconnaissent que leur passion pour le métier vient des bancs de
l'école ou de l'université. Mais le plus gros problème des
publications scolaires vient de leur caractère souvent aléatoire.
Les parutions sont pour la plupart sporadiques et s'étouffent parfois
dès la première publication niant ipso facto les nobles
objectifs de l'entreprise, avec des conséquences néfastes sur les
fragiles budgets de certains établissements. Ce qui pousse certains
responsables d'établissements à s'opposer au projet arguant de
l'étroitesse de leur assiette budgétaire et/ou de la non
maturité des élèves qui ne peuvent pas apprécier
à juste titre la pertinence de la formation qui leur est
donnée.
Cette situation a duré longtemps à cause de
l'inexistence d'un cadre formel et juridique dans lequel l'apprenant doit
s'exprimer en dehors des activités strictement pédagogiques. De
plus, la mauvaise organisation des activités socio-éducatives en
général et des activités de presse en particulier avec
leurs lots d'improvisation et d'amateurisme a contribué pour une large
part au déclin de cette activité qui a presque disparu de nos
jours des établissements d'enseignement secondaire.
Ce vide juridique et formel a été comblé
depuis la publication de l'Arrêté N° 0123/MENRS/CAB/SG/DES du
24 septembre 1999 portant organisation et gestion des projets
d'établissement en République du Bénin. Les
activités de presse comme les autres activités
socio-éducatives trouvent, à partir de cet arrêté le
cadre dans lequel ils devraient s'épanouir, encore faudrait-il qu'elles
s'organisent convenablement pour connaître la participation de toute la
communauté scolaire, pour leur pérennité et pour atteindre
les objectifs qui leur sont assignés.
Le choix de ce thème , loin d'être
exclusivement le fruit d'une expérience personnelle dans le journal
scolaire et dans la presse professionnelle, est avant tout un travail de
recherche qui vise essentiellement à participer au débat de la
place des activités de presse dans la formation de l'adolescent de nos
jours et surtout à contribuer à la pulsion rédactionnelle
des élèves et lycéens, ce qui constitue un
complément efficace et utile à leur formation académique.
Et pour atteindre cet objectif, nous avons envisagé que si,
malgré cet arrêté les activités de presse ne se sont
pas mieux portées après 1999 et ont même tendance à
disparaître de nos jours, c'est certainement à cause de la
façon dont elles ont été menées.
C'est pourquoi nous commencerons par cerner les contours du
thème avant de nous attarder sur les avantages et surtout les faiblesses
des activités de presse en milieu scolaire pour aboutir à des
suggestions en vue de la rénovation et du renforcement de ces
activités socio-éducatives.
I- ECLAIRCISSEMENT DU THEME
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