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Un projet d'établissement pour un apprentissage/usage de la langue française: l'animation d'un journal ou d'une radio.

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par Kouessi Jacques Richard CODJO
Université de Parakou - Certificat d'Aptitude au Professorat de l'Enseignement Secondaire (CAPES). 2007
  

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B- FORMATION DE LA SECTION

1- Configuration de la section

Les élèves s'inscrivent dans la section presse parce qu'à un moment donné de l'année scolaire, l'administration de leur école lance les activités socioculturelles et les appelle à adhérer à la section voulue. Le besoin d'expression et d'écriture pousse un certain nombre d'élèves à devenir membres du club journal ou section presse selon la dénomination adoptée par chaque établissement et les activités développées au sein de la section. Généralement, on pense que les élèves des classes littéraires sont plus aptes à y travailler. Dans les établissements qui n'ont pas le premier cycle, les meilleurs élèves en français sont encouragés à y adhérer. La plupart des élèves y vont parce que, pour eux, il s'agit d'un cadre où l'on dénonce les tares de la communauté scolaire : les autorités soupçonnées d'impairs ou de malversations, les professeurs indélicats et de moeurs légères qui sont soupçonnés d'attribuer des notes arbitraires, les élèves qui trichent, les filles qui s'habillent avec extravagance etc.

La section presse devient alors une tribune d'expression littéraire, culturelle, sociale et politique, un lieu d'apprentissage des techniques de rédaction et d'expression, un terrain où on pense changer les comportements à l'aide de la plume et du micro, où on espère atteindre le vedettariat par ses articles et ses émissions. Il n'est pas rare de voir certains articles dont la signature renseigne sur l'adresse postale de son auteur ou des émissions radio à la fin desquelles l'animateur indique avec précision la situation géographique de sa salle de cours.

Parfois, des élèves s'inscrivent à la section presse par contrainte car certaines administrations obligent chaque élève à s'inscrire dans l'une des sections socioculturelles et le jeu du hasard peut en conduire à la presse. Ceux-ci n'y font que de la figuration la plupart du temps même si à partir de cette présence forcée quelques rares vocations naissent.

De plus, la mise en place de la section presse ne tient pas compte de l'échantillonnage de la communauté scolaire. Les élèves des basses classes sont négligés et le travail rédactionnel repose sur les plus grands. Les rares élèves qui y travaillent ne sont pas vraiment représentatifs de l'ensemble.

La motivation médiatique des élèves repose presque exclusivement sur une grande volonté d'écrire ou de se faire entendre. La rédaction prend alors une allure narcissique où l'on rivalise d'ardeur pour être le mieux lu ou le mieux écouté. Les élèves se contentent d'écrire ou d'animer les émissions pour leur seul plaisir, sans chercher à se conformer à un genre formel. Généralement, les parents, les enseignants et surtout les jeunes des basses classes n'y trouvent pas leur compte. Ainsi les journalistes ont du mal à faire passer le journal réalisé pour une affaire de tous. Leurs camarades invités à acheter le produit ne s'y retrouvent pas.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo