B- FORMATION DE LA SECTION
1- Configuration de la section
Les élèves s'inscrivent dans la section presse
parce qu'à un moment donné de l'année scolaire,
l'administration de leur école lance les activités
socioculturelles et les appelle à adhérer à la section
voulue. Le besoin d'expression et d'écriture pousse un certain nombre
d'élèves à devenir membres du club journal ou section
presse selon la dénomination adoptée par chaque
établissement et les activités développées au sein
de la section. Généralement, on pense que les
élèves des classes littéraires sont plus aptes à y
travailler. Dans les établissements qui n'ont pas le premier cycle, les
meilleurs élèves en français sont encouragés
à y adhérer. La plupart des élèves y vont parce
que, pour eux, il s'agit d'un cadre où l'on dénonce les tares de
la communauté scolaire : les autorités
soupçonnées d'impairs ou de malversations, les professeurs
indélicats et de moeurs légères qui sont
soupçonnés d'attribuer des notes arbitraires, les
élèves qui trichent, les filles qui s'habillent avec extravagance
etc.
La section presse devient alors une tribune d'expression
littéraire, culturelle, sociale et politique, un lieu d'apprentissage
des techniques de rédaction et d'expression, un terrain où on
pense changer les comportements à l'aide de la plume et du micro,
où on espère atteindre le vedettariat par ses articles et ses
émissions. Il n'est pas rare de voir certains articles dont la signature
renseigne sur l'adresse postale de son auteur ou des émissions radio
à la fin desquelles l'animateur indique avec précision la
situation géographique de sa salle de cours.
Parfois, des élèves s'inscrivent à la
section presse par contrainte car certaines administrations obligent chaque
élève à s'inscrire dans l'une des sections
socioculturelles et le jeu du hasard peut en conduire à la presse.
Ceux-ci n'y font que de la figuration la plupart du temps même si
à partir de cette présence forcée quelques rares vocations
naissent.
De plus, la mise en place de la section presse ne tient pas
compte de l'échantillonnage de la communauté scolaire. Les
élèves des basses classes sont négligés et le
travail rédactionnel repose sur les plus grands. Les rares
élèves qui y travaillent ne sont pas vraiment
représentatifs de l'ensemble.
La motivation médiatique des élèves
repose presque exclusivement sur une grande volonté d'écrire ou
de se faire entendre. La rédaction prend alors une allure narcissique
où l'on rivalise d'ardeur pour être le mieux lu ou le mieux
écouté. Les élèves se contentent d'écrire ou
d'animer les émissions pour leur seul plaisir, sans chercher à se
conformer à un genre formel. Généralement, les parents,
les enseignants et surtout les jeunes des basses classes n'y trouvent pas leur
compte. Ainsi les journalistes ont du mal à faire passer le journal
réalisé pour une affaire de tous. Leurs camarades invités
à acheter le produit ne s'y retrouvent pas.
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