3.2.3. La pêche
artisanale continentale
La pêche artisanale continentale est pratiquée
dans trois zones :
· une zone forestière avec trois bassins fluviaux
(Nyong, Ntem, Sangha, Sanaga) ;
· une zone centrale avec le bassin de la Sanaga et ses
réservoirs ;
· et enfin la zone du Nord avec le lac Tchad, la plaine
d'inondation et les réservoirs constitués par les barrages de
LAGDO et MAGA.
En 2003, sa production était estimée à
75.000 tonnes par an (Tableau I). Cependant, c'est une estimation qui ne tient
pas compte de l'autoconsommation [12]. L'activité de
pêche dure toute l'année et la production est maximale pendant les
périodes de décrue (Décembre-Février) et
d'étiage (Mars-juin). Les engins de pêche sont essentiellement
constitués de filets maillant de surface (FMS) et de
filets maillant de fond (FMF) utilisés à bord de
pirogues parfois motorisées (15 à 25 chevaux). Des barrages et
des pièges sont également installés en fonction des
périodes de crue ou de décrue. Dans les Mayos (marres d'eaux
résiduelles), on utilise des lignes, des harpons et haveneaux multiples.
Les espèces capturées sont surtout des petits pélagiques
et des espèces démersales. Il s'agit surtout de Tilapias
(Paraway) et de silures Clarias (Mubalao) qui sont
commercialisées à l'état frais. Cependant nous pouvons
noter une sous exploitation des espèces adultes au détriment des
alevins qui sont surexploités du fait que les pêcheurs ne
disposent pas d'équipements sophistiqués et adaptés. Les
pertes après capture sont importantes et peuvent être
estimées à 30%, du fait de l'absence d'une chaîne de
froid et de l'enclavement des zones de production.
3.2.4. L'aquaculture
L'aquaculture est l'élevage d'espèces de la
faune et de la flore aquatique, par le biais des méthodes et techniques
permettant un développement contrôlé, à tous les
stades biologiques dans un environnement aquatique ou toute autre structure
appropriée. La production en 2003 était estimée à
5000 tonnes par an [12]. Elle se distingue en trois
types :
· La mariculture ;
· La conchyliculture, consacrée aux huîtres
et aux moules;
· La pisciculture, qui est l'élevage de poissons
dans les lacs ou les étangs artificiels.
Elle a pour but de produire des poissons frais dans les zones
où la pêche est peu fructueuse et permet de sauvegarder les
espèces en voie de disparition. Un plan de développement national
a mis en place 32 stations publiques et près de 10.000 étangs
ruraux et barrages d'après KITMO [40]. L'introduction
de la polyculture carpe/clarias/Tilapia nilotica, a permis
d'améliorer les techniques de production d'alevins en
écloserie.
Au Cameroun, on dénombre environ 5000 pisciculteurs.
Cette activité est surtout concentrée dans la région de
l'Adamaoua, dans les eaux de retenue et les barrages qui alimentent certaines
villes de cette région. Malgré tous les efforts produits depuis
plusieurs années, l'aquaculture connaît un développement
lent en termes de production consommable; celle-ci ne dépasse
guère 50 tonnes par an. Deux principales espèces son
élevées : Tilapia nilotica et Tilapia
rendali. Certains pisciculteurs sont arrivés à faire passer
la productivité de leurs étangs de 1.500 kg/ha/an à plus
de 7.000 kg/ha/an [40].
Tableau I : Evolution de la production
halieutique (en tonnes) [12]
PRODUITS
|
1999/2000
|
2000/2001
|
2001/2002
|
2002/2003
|
2003/2004
|
Pêche industrielle
|
9 829
|
7 999
|
8 364
|
7117
|
8737,5
|
Poissons
|
9 258
|
7 552
|
7 953
|
6 783
|
8 034
|
Crevettes et mollusques
|
571
|
447
|
411
|
334
|
703,5
|
Pêche maritime artisanale
|
45 000
|
45 000
|
45 000
|
45 000
|
45 000
|
Pêche continentale
|
555 000
|
555 000
|
555 000
|
555 000
|
555 000
|
Aquaculture
|
50
|
50
|
50
|
50
|
50
|
|