3.1.2. Les
crustacés
3.1.2.1. Les crevettes
Du fait de l'abondance de ses eaux en crevettes, notre pays
fut dénommé par les navigateurs portugais « Rio dos
camaroes » ce qui signifie « rivière des
crevettes » qui devint plus tard « Cameroun ». En
effet, on retrouve plusieurs espèces de crevettes dont deux sont
particulièrement exploitées :
· Penaeus duorarum ( Penaeus
brasiliensis). Elle se rencontre sur la côte occidentale de
l'Afrique et sur la côte orientale de l'Amérique. La reproduction
se fait au large des côtes à des profondeurs atteignant facilement
70 mètres ; les jeunes se développent pendant environ 6 mois dans
les estuaires ou dans les lagunes.
· Parapenaeopsis atlantica que l'on retrouve
également au Sénégal et en Angola. C'est une espèce
très convoitée par les crevettiers européens.
On distingue dans les eaux douces quelques espèces
appartenant à la famille des Palaemonidae. Il s'agit de
Palaemon vollenhovenus (Missala), espèce possédant des
pinces massives qui lui valurent la dénomination
d'écrevisse ; Palaemon hastatus aurivillius, une crevette
de petite taille à pattes grêles présente dans l'estuaire
ou les lagunes. La pêche au Pellonula sp et à la petite
crevette Nematopalaemon hastatus est subordonnée à
l'obtention d'une autorisation spéciale de pêche.
3.1.2.2. Les crabes
Deux principales espèces sont exploitées dans
les eaux marines :
· Neptunus validus, encore appelé "crabe
nageur bleu" dont les pinces sont très développées et
présentent deux taches blanches sur la carapace. Ce qui permet de la
distinguer d'une autre espèce ;
· Callinectes latimanus, très abondante
dans les estuaires et les lagunes.
3.1.2.3. Les langoustes
L'espèce la plus exploitée est Panulirus
regius rencontrée dans les fonds rocheux de la région de
Kribi en particulier. C'est une espèce qui devient rare sur les fonds
vaso-sableux. On l'appelle encore Panulirus rissoni ou "langouste
verte" ou "langouste royale".
3.1.3. Les mollusques
Ce sont surtout
· Les arches que l'on retrouve dans les eaux
saumâtres de l'estuaire et des lagunes. Une seule espèce est
exploitée à grande échelle Arcas senilis qui
forme des gisements dans les vases.
· Les huîtres des palétuviers (Cryphaea
gazar), et les huîtres de rochers (Cetrea denticulata).
· Les seiches représentées par deux
espèces Sepia officinalis et Sepia elegans.
· Les calamars représentés par une seule
espèce Loligo vulgaris.
La description des ressources exploitables dans les
côtes camerounaises permet d'estimer leur importance en fonction des
quantités de produits débarqués. D'après LAURE
[42], l'essentiel de la production
étant représenté par les poissons, les communautés
particulièrement exploitées au Cameroun sont constituées
de Palaemon hastatus représentant 16%, les pélagiques
63%, les démersaux 19% et les penaedés, 2% des
exploitations. La diversité des espèces exploitées
explique l'abondance des ressources halieutiques. Les poissons des
familles de Sciaenidés et Clupéidés sont
surexploités. La même situation se vérifie pour
certaines crevettes dans la partie septentrionale de la côte. Au sud
où les fonds marins sont rocheux, il y a des stocks de poissons
démersaux et des langoustes qui sont sous-exploités. En
plus de ces espèces exploitées, les eaux côtières du
Cameroun contiennent aussi du zooplancton constitué
essentiellement de copépodes qui servent de nourriture aux
poissons.
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