4. Importance et
organisation de la pêche au Cameroun
4.1. Importance de la
pêche
4.1.1. Incidence
socio-économique
L'activité de pêche génère un
revenu global de 119,4 milliards de FCFA dont près de 20% en revenus du
travail et 80% en rémunération du capital [46].
La filière emploie près de 200.000 personnes dont 62,5%
proviennent de la pêche artisanale (maritime et continentale).
C'est une activité génératrice de revenus
avec un impact sur d'autres secteurs de l'économie nationale. Le revenu
moyen annuel des pêcheurs est de 121 844 FCFA ; il reste inférieur
au seuil de pauvreté qui se situait à 238.000 FCFA selon la
Deuxième Enquête Camerounaise auprès des Ménages
(ECAM II) en 2001. Pour les mareyeurs et autres intervenants,
ce revenu est de 100.442 FCFA. L'Etat a développé plusieurs
méthodes de collecte de ces revenus notamment à travers les
licences de pêche, les permis et les taxes sur les produits de
pêche au niveau des marchés. La politique gouvernementale pour le
développement de la filière vise à réduire les
importations afin de valoriser la pêche artisanale. Cependant, le niveau
de l'investissement reste relativement faible dans l'activité de la
pêche artisanale (capture) ; il se situe à 8,5 milliards de FCFA
en 2003 dont 43% pour l'achat du matériel de pêche ; 34,7% pour
l'achat des moteurs et 22,3% pour l'acquisition des engins de pêche
[46].
Sur le plan de la vie associative, Il existe de nombreuses
associations qui regroupent les divers acteurs en fonction de leur niveau
d'intervention dans la filière. Ces dernières visent la
protection et la sauvegarde des intérêts c'est le cas des
Armateurs regroupés au sein d'une organisation dénommée
Union des pêcheurs artisans maritimes (UNIPARM) qui
s'est illustrée par sa volonté de contribuer au contrôle de
l'effort de pêche. Des associations informelles telles que l'association
des femmes vendeuses de poissons du Nord (AFVPN).
4.1.2. Evolution de la
production
L'évolution de la consommation de poisson est
estimée à 17,9 Kg par an en 2003. Cependant cette moyenne varie
considérablement d'une zone à l'autre. La consommation de la zone
côtière est estimée à 45 kg par habitant et par an,
tandis que dans les zones enclavées, surtout au sud-est du pays, cette
consommation par habitant est inférieure à 10 kg par an. 7O% de
produits de pêche sont commercialisés dans les régions du
Centre et du littoral avec comme principales sources Lagdo, Maga, Mbaka et
Adamaoua. Si on considère l'hypothèse d'une croissance
démographique de 2,2% par an la demande totale à la fin du
siècle sera d'environ 243 000 tonnes. D'après NGOK et al
[46], il faudrait dont accroître la disponibilité
en poisson de quelques 20.000 tonnes par an, en tenant compte de l'augmentation
des importations et des débarquements.
En ce qui concerne la répartition de la production,
51,6% proviennent de la pêche maritime artisanale et 41,5% de la
pêche continentale. Le niveau de pertes après capture reste
élevé (15% en moyenne) et la disponibilité apparente est
fortement dépendante des importations en produits de pêche qui
représentent 52,9%.
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