UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
ECOLE INTER - ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE
VETERINAIRES
(E.I.S.M.V.)
LEGISLATION ET REGLEMENTATION DE L'INSPECTION DES
PRODUITS DE LA PECHE AU CAMEROUN : ETUDE ET PROPOSITIONS
D'AMELIORATION
ANNEE 2010
N°20
THESE
Présentée et soutenue publiquement le 20
Décembre 2010 devant La Faculté de Médecine, de Pharmacie
et d'Odonto - Stomatologie de Dakar pour obtenir le grade de
DOCTEUR VETERINAIRE (Diplôme D'Etat)
Par :
Antoine Marie NNANA NOAH
Né le 17 Juillet 1982 à YAOUNDÉ
(CAMEROUN)
Jury
Président :
|
M. Moussa Fafa CISSE
Professeur à la Faculté de Médecine, de
Pharmacie et d'Odonto-Stomatologie de Dakar
|
Rapporteur :
de Thèse
|
Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI
Professeur à l'E.I.S.M.V. de Dakar
|
Membre:
|
M. Papa El Hassane DIOP
Professeur à l'E.I.S.M.V. de Dakar
|
Directeur de thèse :
M. Malang SEYDI
Professeur à l'E.I.S.M.V.
de Dakar
______
COMITE DE DIRECTION
______
LE DIRECTEUR
Professeur Louis Joseph PANGUI
LES COORDONNATEURS
Professeur Justin Ayayi AKAKPO
Coordonnateur Recherche /
Développement
Professeur Germain Jérôme
SAWADOGO
Coordonnateur des Stages et de la Formation Post -
Universitaires
Professeur Moussa ASSANE
Coordonnateur des Etudes
Année Universitaire 2009 -
2010
PERSONNEL ENSEIGNANT
PERSONNEL ENSEIGNANT
?PERSONNEL ENSEIGNANT EISMV
?PERSONNEL VACATAIRE (PREVU)
?PERSONNEL EN MISSION (PREVU)
?PERSONNEL ENSEIGNANT CPEV
A. DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES
ET PRODUCTIONS ANIMALES
CHEF DE DEPARTEMENT : Ayao MISSOHOU, Professeur
S E R V I C E S
1. ANATOMIE-HISTOLOGIE-EMBRYOLOGIE
Serge Niangoran BAKOU Maître de conférences
agrégé
Gualbert Simon NTEME ELLA Assistant
Mr Bernard Agré KOUAKOU Docteur
Vétérinaire Vacataire
Mr Fidèle Constant S. MBOUGA
Moniteur
2. CHIRURGIE -REPRODUCTION
Papa El Hassane DIOP Professeur
Alain Richi KAMGA WALADJO Assistant
Mlle Bilkiss V.M ASSANI
Docteur Vétérinaire Vacataire
Mr Abdoulaye SOUMBOUNDOU Moniteur
3. ECONOMIE RURALE ET GESTION
Cheikh LY Professeur (en disponibilité)
Adrien MANKOR Assistant
Mr Gabriel TENO
Docteur Vétérinaire Vacataire
4.
PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIE-THERAPEUTIQUE
Moussa ASSANE Professeur
Rock Allister LAPO Maître - Assistant
Mr Mamadou Sarr dit sarra NDAO
Moniteur
5. PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES
Germain Jérôme SAWADOGO Professeur
Mr Kalandi MIGUIRI
Docteur Vétérinaire Vacataire
Mr Kouachi Clément ASSEU
Moniteur
6. ZOOTECHNIE-ALIMENTATION
Ayao MISSOHOU Professeur
Simplice AYSSIWEDE
Assistant
Mr Abou KONE
Moniteur
B. DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET
ENVIRONNEMENT
CHEF DE DEPARTEMENT : Rianatou BADA ALAMBEDJI,
Professeur
S E R V I C E S
1. HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES
ALIMENTAIRES
D'ORIGINE ANIMALE (HIDAOA)
Serigne Khalifa Babacar SYLLA Assistant
Bellancille MUSABYEMARIYA Assistante
Mr David RAKANSOU Docteur
Vétérinaire Vacataire
Mlle Maguette NDIAYE
Monitrice
2. MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE
INFECTIEUSE
Justin Ayayi AKAKPO Professeur
Rianatou BADA ALAMBEDJI Professeur
Philippe KONE
Assistant
Mr Abdel-Aziz ARADA IZZEDINE
Docteur Vétérinaire Vacataire
Mr Yoboué José Noel KOFFI
Moniteur
3. PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES-ZOOLOGIE
APPLIQUEE
Louis Joseph PANGUI Professeur
Oubri Bassa GBATI Maître - Assistant
CLAUDE LAUREL BETENE A DOOKO DOCTEUR VÉTÉRINAIRE
VACATAIRE
4. PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUE-
CLINIQUE
AMBULANTE
Yalacé Yamba KABORET Professeur
Yacouba KANE Maître - Assistant
Mireille KADJA WONOU Assistante
Mr Maurice Marcel SANDEU
Docteur Vétérinaire Vacataire
Mr Cheickh NDIAYE
Moniteur
Mr Médoune BADIANE
Docteur Vétérinaire Vacataire
Mr Omar FALL
Docteur Vétérinaire Vacataire
Mr Alpha SOW
Docteur Vétérinaire Vacataire
Mr Abdoulaye SOW
Docteur Vétérinaire Vacataire
Mr Ibrahima WADE Docteur
Vétérinaire Vacataire
Mr Charles Benoît DIENG
Docteur Vétérinaire Vacataire
5. PHARMACIE-TOXICOLOGIE
Dr Gilbert Komlan AKODA
Assistant
Assiongbon TEKO AGBO Chargé de
recherche
Abdou Moumouni ASSOUMY Docteur
Vétérinaire Vacataire
C. DEPARTEMENT COMMUNICATION
CHEF DE DEPARTEMENT : Professeur Yalacé Yamba
KABORET
S E R V I C E S
1. BIBLIOTHEQUE
Mme Mariam DIOUF Documentaliste
2. SERVICE AUDIO-VISUEL
Bouré SARR Technicien
3. OBSERVATOIRE DES METIERS DE L'ÉLEVAGE
(O.M.E.)
D. SCOLARITE
Mlle Aminata DIAGNE
Assistante
Mr Théophraste LAFIA
Vacataire
El Hadji Mamadou DIENG Vacataire
Mlle Elise OULON
Monitrice
PERSONNEL VACATAIRE (Prévu)
PERSONNEL VACATAIRE (Prévu)
1. BIOPHYSIQUE
Boucar NDONG Assistant
Faculté de Médecine et de Pharmacie UCAD
2. BOTANIQUE
Dr Kandioura NOBA Maître de Conférences
(Cours)
Dr César BASSENE Assistant
(TP)
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
3. AGRO-PEDOLOGIE
Fary DIOME Maître -Assistant
Institut de Science de la Terre (I.S.T.)
4. ZOOTECHNIE
Abdoulaye DIENG Docteur
Ingénieur ;
ENSA-THIES
Léonard Elie AKPO Professeur
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
Alpha SOW
Docteur vétérinaire vacataire
PASTAGRI
El Hadji Mamadou DIOUF Docteur
vétérinaire vacataire
SEDIMA
5. H I D A O A:
Malang SEYDI
Professeur
EISMV - DAKAR
6. PHARMACIE-TOXICOLOGIE
Amadou DIOUF
Professeur
Faculté de Médecine et de Pharmacie
UCAD
PERSONNEL EN MISSION (Prévu)
1. TOXICOLOGIE CLINIQUE
Abdoulaziz EL HRAIKI Professeur
Institut Agronomique et Vétérinaire
Hassan II (Rabat) Maroc
2. REPRODUCTION
Hamidou BOLY Professeur
Université de BOBO-DIOULASSO
(Burkina Faso)
3. ZOOTECHNIE-ALIMENTATION ANIMALE
Jamel REKHIS
Professeur
Ecole Nationale de Médecine
Vétérinaire de TUNISIE
4. PARASTILOGIE
Salifou SAHIDOU
Professeur
Université Abovo- Calavy (Bénin)
PERSONNEL ENSEIGNANT CPEV
1. MATHEMATIQUES
Abdoulaye MBAYE Assistant
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
2. PHYSIQUE
Amadou DIAO
Assistant
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
z Travaux Pratiques
Oumar NIASS Assistant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
3. CHIMIE ORGANIQUE
Aboubacary SENE Maître-Assistant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
4. CHIMIE PHYSIQUE
Abdoulaye DIOP Maître de Conférences
Mame Diatou GAYE SEYE Maître de
Conférences
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
z Travaux Pratiques de CHIMIE
Assiongbon TECKO AGBO Assistant
EISMV - DAKAR
z Travaux Dirigés de CHIMIE
Momar NDIAYE Maître - Assistant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
5. BIOLOGIE VEGETALE
Dr Aboubacry KANE Maître-Assistant
(Cours)
Dr Ngansomana BA Assistant Vacataire
(TP)
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
6. BIOLOGIE CELLULAIRE
Serge Niangoran BAKOU Maître de
conférences agrégé
EISMV - DAKAR
7. EMBRYOLOGIE ET ZOOLOGIE
Malick FALL Maître de
Conférences
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
8. PHYSIOLOGIE ANIMALE
Moussa ASSANE Professeur
EISMV - DAKAR
9. ANATOMIE COMPAREE
DES VERTEBRES
Cheikh Tidiane BA Professeur
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
10. BIOLOGIE ANIMALE (Travaux Pratiques)
Serge Niangoran BAKOU Maître de
conférences agrégé
EISMV - DAKAR
Oubri Bassa GBATI Maître - Assistant
EISMV - DAKAR
Gualbert Simon NTEME ELLA Assistant
EISMV - DAKAR
11. GEOLOGIE :
z FORMATIONS SEDIMENTAIRES
Raphaël SARR Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
z HYDROGEOLOGIE
Abdoulaye FAYE Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
12. CPEV
z Travaux Pratiques
Mlle Elise OULON Monitrice
« Par délibération, la
faculté et l'école ont décidé que les opinions
émises dans les dissertations qui leurs sont présentées,
doivent être considérées comme propres à leurs
auteurs et qu'elles n'entendent leur donner aucune approbation ni
improbation».
SIGLES ET ABREVIATIONS
ABVT Azote Basique Volatil
Total
AFSCA Agence
Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne
Alimentaire
AFVPN Association des Femmes
Vendeuses de Poissons du Nord
ANOR Agence Nationale de
Normalisation
BCPH Bureau de contrôle
des Produits Halieutiques
BM Banque Mondiale
BPH Bonnes Pratiques
d'Hygiène
BRC British Retail
Consortium
CAC Commission Codex
Alimentarius
CCPR Code de Conduite pour
une Pêche Responsable
CDPM Caisse de
Développement de la Pêche Maritime
CEBEVIRHA Commission Economique du
Bétail, de la Viande et des
Ressources Halieutiques
CEE Communauté
Economique Européenne
CNDO Centre National de
Données Océanographiques
CNFZV Centre National de
Formation Zootechnique et Vétérinaire
CNCOSAC Comité National du
Codex Alimentarius et de Sécurité Sanitaire
des Aliments
CRHOL Centre de Recherches
Halieutiques et Océanographiques de
Limbé
CTD Collectivité
Territoriale Décentralisée
DIRPEC Direction des Pêches
et de l'Aquaculture
DSRP Document de
stratégie de réduction de la pauvreté
DSDSR Document de
stratégie de développement du secteur rural
DSV Direction des Services
Vétérinaires
EDS Enquête
Démographique et de Santé
FMI Fonds Monétaire
International
FAO Organisation des Nations
Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture
FCFA Franc de la
Communauté Française d'Afrique
FMF Filets Maillant de
Fond
FMS Filets Maillant de
Surface
GBPH Guide de Bonnes Pratiques
d'Hygiène
HACCP Hazard Analysis Critical
Control Point
ICMSF International Commission on
Microbiological Specifications for Foods
INS Institut National des
Statistiques
IFS International Food
Standard / Norme Internationale pour les
Aliments
IRAD Institut de Recherches
Agricoles pour le Développement
ISO International
Organisation for Standardisation
MICS Multiple Indicator Cluster
Survey
MINDEF Ministère de la
Défense
MIDEPECAM Mission de Développement de
la Pêche Artisanale Maritime
MINDIC Ministère du
Développement Industriel et Commercial
MINEPIA Ministère de l'Elevage,
des Pêches et des Industries Animales
MINMEE Ministère des Mines, de
l'Eau et de l'Energie
MINREST Ministère de la
Recherche Scientifique et Technique
MINTRANS Ministère de Transport
OIE Office International des
Epizooties
ONG Organisation Non
Gouvernementale
OSA Objectifs de
Sûreté Alimentaire
PAS Programme d'Ajustement
Structurel
PIB Produit Intérieur
Brut
PMEDP Programme pour des Moyens
d'Existence Durables dans la pêche
PNDP Programme National de
Développement Participatif
PNG Programme national de
Gouvernance
PPTE Pays Pauvres Très
Endettés
PRP Programmes
Préalables
SCS Système de
Contrôle et de Surveillance
SSRH-SM Station
Spécialisée de Recherches Halieutiques et des Sciences
Marines de Limbé
TIAC Toxi-infections
alimentaires collectives
ECAM Enquête Camerounaise
auprès des Ménages
UA Union Africaine
UE Union
Européenne
UNIPARM Union des pêcheurs
artisans maritimes
ZEE Zone Economique
Exclusive
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Evolution de la production
halieutique
Tableau II : Organisation administrative des
pêches
Tableau III : Caractéristiques organoleptiques des
produits de pêche
Tableau IV : Composition globale du
poisson
Tableau V : Compositions comparées du lait et
de l'huître
Tableau VI : Principaux dangers
liés aux matières, matériaux et à
l'homme
Tableau VII : Méthodes de
d'inspection au laboratoire
Tableau VIII : Appréciation de la fraîcheur
des crustacés
Tableau IX : Appréciation de la
fraîcheur des Céphalopodes
Tableau X : Circuits de distribution du poisson au
Cameroun
Tableau XI : Synthèse des lacunes et
propositions d'amélioration des textes
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Limites de la zone côtière
Camerounaise
Figure 2 : Diagramme de préparation des
poissons frais
Figure 3 : Diagramme de préparation des
crustacés frais
Figure 4 : Diagramme de préparation des
calamars
Figure 5 : Vue d'ensemble de la
réglementation « HYGIENE »
Figure 6 : Hiérarchie de la
réglementation
Figure 7 : Textes du MINEPIA
Figure 8 : Textes de l'Inspection des produits de la
pêche
Figure 9: Système d'adoption des normes
nationales
TABLE DES MATIERES
COMITE DE DIRECTION
ii
PERSONNEL ENSEIGNANT
iii
PERSONNEL ENSEIGNANT
iii
PERSONNEL VACATAIRE (Prévu)
vii
PERSONNEL VACATAIRE (Prévu)
vii
PERSONNEL EN MISSION (Prévu)
viii
PERSONNEL ENSEIGNANT CPEV
ix
INTRODUCTION
2
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA PECHE
AU CAMEROUN
4
1. Présentation générale de la
république du Cameroun
4
1.1. Situation géographique du Cameroun
5
1.2. Le climat
5
1.3. Topographie et relief
6
1.4. Pluviométrie et Hydrographie
6
2. Les côtes camerounaises
7
2.1. Le littoral
7
2.2. L'estuaire du Cameroun
7
2.3. Le domaine maritime
8
2.3.1. Le plateau continental
8
2.3.2. Les eaux marines
8
3. La pêche au Cameroun
8
3.1. Les ressources halieutiques
8
3.1.1. Les poissons
8
3.1.2. Les crustacés
9
3.1.2.1. Les crevettes
9
3.1.2.2. Les crabes
10
3.1.2.3. Les langoustes
10
3.1.3. Les mollusques
10
3.2. Exploitation des ressources halieutiques
11
3.2.1. La pêche industrielle
11
3.2.2. La pêche artisanale maritime et
semi-industrielle
11
3.2.3. La pêche artisanale continentale
12
3.2.4. L'aquaculture
13
3.3. Les moyens de production
14
3.3.1. Armement
14
3.3.2. Engins de pêche
15
3.3.3. Techniques de pêche
15
4. Importance et organisation de la pêche au
Cameroun
15
4.1. Importance de la pêche
15
4.1.1. Incidence socio-économique
15
4.1.2. Evolution de la production
16
4.2. Organisation du secteur des pêches
17
4.2.1. Organisation administrative des
pêches
17
4.2.2. Institutions de recherche et de
développement de la pêche
18
4.2.2.1. Mission de Développement de la
Pêche Artisanale Maritime (MIDEPECAM)
18
4.2.2.2. Caisse de Développement de la
Pêche Maritime (CDPM)
19
4.2.2.3. Centre National de Formation Zootechnique
et Vétérinaire (CNFZV)
19
4.2.2.4. Le Laboratoire National
Vétérinaire
19
4.2.2.5. Centre de Recherches Halieutiques et
Océanographiques de Limbé (CRHOL)
20
4.2.2.6. Institut National des Statistiques
(INS)
21
CHAPITRE II : PREPARATION,
TRANSFORMATION, TRANSPORT ET DISTRIBUTION DES PRODUITS DE LA PECHE
22
1. Principes de conception des bateaux, usines et
matériels de pêche
22
1.1. Conception des bateaux de pêche
22
1.2. Conception des Etablissements et
matériels de pêche
22
2. Traitement et Préparation des produits de
pêche
22
2.1. Poissons frais
22
2.1.1. Réception
23
2.1.2.
Saignée/éviscération/lavage
23
2.1.3. Calibrage/Triage
24
2.1.4. Conditionnement
24
2.1.5. Refroidissement
25
2.1.6. Emballage
25
2.1.7. Stockage
25
2.2. Les crustacés
27
2.3. Les mollusques
29
3. Maîtrise des conditions hygiéniques
de préparation et de transformation
30
3.1. Conservation par le froid
30
3.1.1. Produits réfrigérés
31
3.1.2. Produits congelés
31
3.1.3. Produits surgelés
31
3.2. Conservation par la chaleur
31
3.2.1. Produits cuits
31
3.2.2. Technologie des conserves de produits de la
pêche
32
3.2.3. Les farines de poisson
32
3.2.4. Les plats cuisinés
32
3.3. Conservation par salage, fumage,
séchage et Marinage
33
3.3.1. Salage
33
3.3.2. Séchage
33
3.3.3. Fumage
33
3.3.4. Marinage
33
3.4. Conservation par les agents chimiques
34
3.5. Méthodes artisanales
34
4. Transport, traçage et distribution
35
4.1. Transport
35
4.2. Traçage des produits et
procédures de retrait
36
4.3. Distribution
36
5. Caractéristiques organoleptiques
37
5.1. Les poissons
37
5.1.1. Aspect
37
5.1.2. Etat
37
5.1.3. Odeur (flaveur)
37
5.2. Les crustacés
37
5.3. Les mollusques
38
6. Importance des produits de la pêche
39
6.1. Importance alimentaire
39
6.2. Importance sanitaire
40
6.2.1. Conditions de contamination
40
6.2.2. Prévention de la contamination ou
maîtrise des conditions hygiéniques de préparation et de
distribution des produits de la pêche
40
CHAPITRE III : REGLEMENTATION ET
NORMALISATION DE L'INSPECTION DES PRODUITS DE LA PECHE
43
1. Réglementation de l'inspection des
produits de la pêche
43
1.1. Code d'usages pour les poissons et les
produits de la pêche.
43
1.2. Le paquet hygiène
43
1.2.1. Règlement CEE 178/2002 (Food
Law)
44
1.2.2. Règlement CEE 852/2004
44
1.2.4. Règlement 853/2004
45
1.2.5. Règlement 854/2004
45
1.2.6. Règlement 882/2004
45
1.2.2. Règlement CEE 183/2005
45
1.3. Textes sous régionaux : le
règlement N° 01/UEAC-CEBEVIRHA-129-CM-07
46
2. Système de normalisation de l'inspection
des produits de la pêche
47
2.1. Référentiels privés
47
2.1.1. IFS : International Food
Standard / Norme Internationale pour les Aliments
47
2.1.2. BRC : British Retail Consortium
47
2.2. ISO 22000 (International Organisation for
Standardisation)
48
3. Facteurs favorisant l'évolution des
systèmes d'inspection des produits de la pêche
48
3.1. Impact du HACCP sur les activités
d'inspection
48
3.2. Objectifs de sécurité
alimentaire (OSA)
49
CHAPITRE I : SITUATION DE LA
LEGISLATION ET DE LA REGLEMENTATION DE L'INSPECTION DES PRODUITS DE LA
PECHE
50
1. Procédure d'adoption des textes
législatifs et réglementaires
50
1.1. Loi
50
1.2. Les décrets
50
1.3. Les arrêtés
51
1.4. Le Journal Officiel
51
2. Le contenu des textes législatifs et
réglementaires
52
2.1. Les textes de portée
générale
52
2.1.1. Loi n° 74/012 du 16 Juillet 1974,
52
2.1.2. Loi n°94/01 du 20 Janvier 1994
53
2.1.3. Loi n° 96/11 du 05 août 1996
relative à la normalisation
53
2.1.4. Loi n°2000/017 du 19 décembre
2000
54
2.1.5. Loi n° 006/ du 16 avril 2001
55
2.2. Les textes de portée
spécifique
55
2.2.1. Arrêté n°017/MINEPIA du 29
septembre 1987
55
2.2.2. Décret n° 95/413 /PM du 20 juin
1995
55
2.2.3. Arrêté n°0010 / MINEPIA du
24 avril 1998
56
2.2.4. Arrêté n°0011/ MINEPIA du
24 avril 1998
57
2.2.5. Arrêté n° 0012/MINEPIA du
24 avril 1998
57
2.2.6. Arrêté n°0023/MINEPIA du
1er Février 2000
57
2.2.7. Arrêté n°0002/MINEPIA du
1er Août 2001
58
2.2.8. Arrêté n°0003/MINEPIA du
1er Août 2001
58
2.2.9. Décret n° 2002//PM du 17 janvier
2002
58
2.2.10. Arrêté n°0021/MINEPIA du
11 Avril 2002
59
2.2.11. Loi n° 2004 / 026 du 30
décembre 2004
59
2.2.12. Décret n° 2010/244
61
3. Mécanismes politiques et institutionnels
de l'inspection des produits de la pêche
62
3.1. Mécanismes politiques
62
3.1.1. Le Programme d'Ajustement Structurel
(PAS)
63
3.1.2. Le plan directeur des pêches
64
3.1.3. Le Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté (DSRP)
64
3.2. Mécanismes institutionnels
66
CHAPITRE II : METHODOLOGIE DU CONTROLE
ET DE L'INSPECTION
68
1. Méthodologie du contrôle
68
2. Méthodologie de l'inspection
68
2.1. Cadre général de
l'inspection
68
2.1.1. Le contrôle documentaire
68
2.1.2. Le contrôle sur site :
« la méthode des 5M »
69
2.1.3. Système national de contrôle et
de surveillance
69
2.2. Structures chargées de l'inspection
69
2.2.1. La Direction des pêches et de
l'aquaculture (DIRPEC)
69
2.2.2. Le bureau de contrôle de la
qualité des produits halieutiques
70
2.3. Structures chargées de la
normalisation
70
2.3.1. L'ANOR (Agence Nationale de
Normalisation)
70
2.3.2. Le comité national du Codex
alimentarius et de sécurité sanitaire des aliments (CNCOSAC)
70
3. Modalités de l'inspection des produits de
la pêche
71
3.1. Inspection des conditions de
préparation et de distribution
71
3.1.1. Contrôle de l'environnement des
poissons
71
3.1.2. Contrôle des conditions de
conservation
72
3.2. Contrôle des produits de la
pêche
72
3.2.1. Inspection des poissons
72
3.2.1.1. Examens organoleptiques
72
3.2.1.1.1. Examen organoleptique simple
72
3.2.1.1.2. Examen organoleptique chiffré
73
3.2.1.1.3. Examens de laboratoire
73
3.2.1.2. Programme d'autocontrôle
74
3.2.2. Inspection des crustacés
74
3.2.3. Inspection des mollusques et coquillages
75
4. Sanctions de l'inspection
76
4.1. Le certificat de contrôle d'origine et
de salubrité
76
4.2. La saisie
76
4.3. L'utilisation conditionnée
76
5. Distribution et commercialisation
77
5.1. Le marché intérieur
77
5.1.1. Les points de débarquement
77
5.1.2. Circuits de distribution
77
5.1.3. Structure des prix
79
5.2. Le marché extérieur
80
CHAPITRE III : LACUNES DE LA
LEGISLATION ET DE LA REGLEMENTATION
81
1. Lacunes portant sur le fond
81
1.1. Textes de portée
générale
81
1.2. Textes de portée spécifique
82
2. Lacunes portant sur la forme
83
CHAPITRE IV : PROPOSITIONS
D'AMELIORATION
85
1. Propositions relatives à l'inspection des
produits de la pêche
85
1.1. Projet d'arrêté relatif à
la réglementation de l'inspection sanitaire et au contrôle des
produits de la pêche destinés à la consommation humaine
85
1.2. Projet d'arrêtés portant sur les
règles spécifiques d'hygiène de la manipulation, du
transport et de la transformation des produits de la pêche.
88
1.3. Projet d'arrêtés portant sur le
traçage des produits de la pêche ainsi que les procédures
de leur retrait à la consommation humaine
91
2. Projet d'arrêté relatif à
l'inspection des conserves et semi-conserves
93
CONCLUSION GENERALE
96
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
100
ANNEXES
109
INTRODUCTION
Le contrôle de l'hygiène de la préparation
et de la commercialisation des poissons frais et des produits de la pêche
est réalisé dans tous les pays producteurs, car il revêt
une triple importance alimentaire, économique et hygiénique. Les
poissons constituent la principale source de protéines animales des pays
côtiers. Sur le plan économique, le tiers des quatre vingt
millions de tonnes de la production mondiale provient des pays en
développement. Le contrôle des produits de la pêche consiste
à mettre en oeuvre un ensemble de moyens techniques, pour ne livrer au
consommateur que des produits salubres et de bonne qualité. Il contribue
également à une sécurisation des ressources maritimes et
halieutiques qui nécessite des investissements matériels, humains
et financiers conséquents. Cette triple importance justifie l'existence
d'une réglementation qui permet un meilleur encadrement de la
filière, fixant ainsi des exigences communes à tous les acteurs
intervenant dans la capture (secteur primaire) et dans la transformation
(secteur secondaire) des produits de la pêche. L'harmonisation et
l'actualisation des textes législatifs et réglementaires
s'inspirent des approches conceptuelles des organismes tels que le Codex
alimentarius qui met en perspective des politiques globales et
intégrées, s'appliquant à toutes les denrées
alimentaires, à partir de la matière première jusqu' au
consommateur.
La mise en oeuvre des mesures d'inspection sanitaire demeure
un pré requis indispensable à la recherche des sources de
contamination des poissons, aux conséquences et à la
prévention de cette contamination. Le contrôle porte
également sur les poissons eux-mêmes, à travers des examens
organoleptiques et de laboratoire.
Les différents acteurs de la filière des
pêches, doivent avoir le souci permanent d'identifier, prévenir et
maîtriser les risques sanitaires qui peuvent affecter les produits de la
pêche, du fait que ces derniers peuvent se révéler
dangereux pour la santé du consommateur.
Les activités de contrôle et d'inspection des
poissons, des crustacés ou encore des mollusques permettent
d'accroître les exportations et de développer le marché
intérieur. Ces activités au niveau international incluent le
système HACCP (Analyse des dangers et des points critiques pour leur
maîtrise) ; l'harmonisation des directives européennes pour
l'inspection du poisson et la mise en place des réglementations
américaines obligatoires pour les produits de la mer.
L'application effective des législations au niveau
communautaire constitue, un des objectifs à long terme de
l'efficacité économique des différentes politiques de
pêche qui peuvent être mises en oeuvre par divers Etats.
Le Cameroun intègre ces exigences réglementaires
internationales relatives à l'exportation des produits de pêche
malgré une dynamique conjoncturelle défavorable au
développement économique. Depuis son indépendance,
plusieurs politiques de pêche ont été
élaborées avec des objectifs et des mécanismes
variés. Le cadre juridique des pêches est régi par la loi
94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et
de la pêche. Il fixe une approche participative de conduite, pour une
gestion responsable des ressources halieutiques. Cependant, du fait des normes
et standards internationaux actualisés en permanence, il n'est pas
toujours aisé de s'y conformer. L'application et la compréhension
de certains textes posent parfois quelques difficultés à
l'origine de litiges, entre l'administration des pêches et les acteurs
impliqués dans les processus de production.
Notre travail a pour objectif général :
L'étude de la législation et la
réglementation de l'inspection des produits de la pêche au
Cameroun.
Les objectifs spécifiques consistent à faire une
évaluation des textes existants, y porter une analyse critique et
proposer une amélioration sur la base des évolutions et du
contexte.
La présente étude s'articulera en deux
parties :
La première partie est consacrée à la
synthèse bibliographique.
La deuxième partie porte sur l'analyse critique des
textes législatifs et réglementaires ; une étude
comparative et des propositions d'amélioration.
CHAPITRE I :
GENERALITES SUR LA PECHE AU CAMEROUN
1. Présentation
générale de la république du Cameroun
Source : E&D et Hydracs 2010
Figure1 : Limites de la zone
côtière Camerounaise.
1.1. Situation
géographique du Cameroun
Situé au coeur de l'Afrique centrale, dans le Golfe de
Guinée, le Cameroun dispose d'une superficie d'environ 475.650
km2. Localisé entre l'équateur et le tropique du
cancer, il s'étire sur près de 1240 km entre les deuxième
et douzième parallèles Nord; les neuvième et
seizième degrés de longitude Est. Ce grand triangle partage une
longue frontière terrestre avec le Tchad (1122km) au Nord, la
République centrafricaine (822 km) à l'Est, le Congo (520 km) au
Sud Est, le Gabon (298 km) et la Guinée équatoriale (183km) au
Sud et enfin le Nigéria à l'Ouest avec lequel il partage
également une frontière maritime. Le Cameroun s'ouvre au
Sud-ouest sur l'océan Atlantique avec une façade
côtière qui s'étend sur près de 402 km.
La zone côtière qui s'étend du niveau de
la marée haute jusqu'à 60 km à l'intérieur des
terres comprend les plages, les dunes, les mangroves, la plaine
côtière, les deltas des rivières, des estuaires, les
lagunes, les marécages et la Zone Economique Exclusive (ZEE) (15.400
km2). La limite continentale est matérialisée par une
ligne continue reliant les villes suivantes du Nord au Sud : Mundemba,
Muyuka, Dibombari, Edéa, Nyambessan. Cette zone touche partiellement les
régions du Sud-ouest, du littoral et du Sud [27].
Les ressources naturelles de la zone côtière
comprennent des minéraux, des hydrocarbures, une faune
diversifiée, des mangroves ainsi qu'une forêt littorale assez
dense.
Cette localisation géographique justifie sa
diversité ethnique car c'est un pays situé aux confluents de
l'Afrique de l'Ouest et du Centre. Le Cameroun compte 19.406.000 habitants au
1er janvier 2010.
1.2. Le climat
La localisation géographique du Cameroun lui
confère un climat similaire à celui de l'ensemble des pays du
Golfe de Guinée, influencé par la convergence des masses d'air
issues de l'anticyclone des Açores (Atlantique Nord) et l'anticyclone de
Sainte Hélène (Atlantique Sud) au niveau de l'équateur.
On distingue deux grands ensembles climatiques :
· Le domaine équatorial situé dans la
partie sud du pays offre une grande pluviométrie avec une
végétation constituée de forêt dense. Ce domaine
héberge les glossines qui constituent un facteur limitant pour
l'élevage des ruminants ;
· Le domaine tropical situé dans la partie
septentrionale du pays, se caractérise par un climat chaud et par de
faibles précipitations.
On retrouve un climat tropical humide dans le Sud et sec dans
le Nord ; avec en moyenne 25°C au Sud et 32°C au Nord. Dans les zones
de montagnes à l'ouest, la température varie selon l'altitude et
devient plus fraîche. Le climat côtier est
caractérisé par la mousson guinéenne, de
prédominance sud-ouest. Ces vents engendrent des taux d'humidité
presque toujours au point de saturation.
Deux grandes saisons rythment le climat: une longue saison
pluvieuse d'environ 8 mois (d'Avril à Novembre) et une saison
sèche qui s'étend généralement de novembre à
Avril. La température de l'air est élevée toute
l'année (supérieure à 25°C).
1.3. Topographie et
relief
Le Cameroun comprend quatre régions topographiques
distinctes. Au sud se trouve une plaine côtière, région des
forêts humides équatoriales. Cette plaine alluviale est
délimitée au Sud-ouest par le massif volcanique du Mont Cameroun,
dont le sommet culmine à 4095 mètres. Le trait dominant de la
topographie du Cameroun est le massif de l'Adamaoua. Cette région de
hauts plateaux d'origine volcanique d'une altitude moyenne de 1370
mètres sépare le Nord et le Sud du pays. Enfin, au Nord une zone
étroite descend progressivement vers les marécages qui bordent le
lac Tchad.
Deux types de végétation
prédominent : la savane au nord, la forêt dense au sud.
Dans la partie septentrionale, le couvert
végétal est caractérisé par des forêts de
mangroves, une savane herbacée, arborée et des steppes. Le
domaine équatorial est essentiellement retrouvé dans le Sud du
pays se caractérise par une forêt dense lieu de
prédilection des glossines, constituant ainsi un facteur limitant pour
l'élevage.
1.4. Pluviométrie et
Hydrographie
Les eaux de la zone côtière du Cameroun sont
chaudes toute l'année avec une basse salinité due à une
forte pluviométrie [27]. Ces eaux sont peu productives
car les fonds marins sont rocheux et défavorables au chalutage. La
partie septentrionale du pays est caractérisée par la
présence de nombreuses estuaires et de divers bassins fluviaux (Nyong,
Ntem, Sangha, Sanaga, Faro, Bénoué, Logone-Chari et
Yaéré) avec des fonds de pêche argileux et sableux. Ces
fleuves ont des débits assez faibles et charrient peu d'alluvions vers
la mer. On note également la présence du lac Tchad qui regorge de
ressources halieutiques importantes.
Les fleuves Sanaga (520 km) et Nyong sont les deux cours
d'eaux les plus importants du pays et se déversent sur l'océan
Atlantique
L'intensité de la pluviométrie est croissante du
Nord vers le Sud avec un pic de 11.000 mm à Debunscha dans la
région du Sud-ouest, l'un des versants du Mont Cameroun où les
pluies sont pratiquement ininterrompues. En revanche, dans la partie semi aride
du Nord-ouest, les précipitations annuelles sont en moyenne de 380 mm.
Les précipitations moyennes atteignent environ 39000mm
[27].
2. Les côtes
camerounaises
Les côtes camerounaises peuvent être
divisées en 3 zones [27]:
· Le littoral ;
· l'estuaire du Cameroun,
· le domaine maritime.
2.1. Le littoral
C'est la zone qui s'appuie sur le Golfe de Guinée et
qui s'étend entre le 2e et le 5e degré de
latitude Nord à l'endroit où l'Océan Atlantique
pénètre le plus profondément dans les terres. Ce littoral
fait environ 400 km de long, du Nigéria au Nord-Ouest et à la
Guinée Equatoriale au Sud-ouest. L'Estuaire du Cameroun dont le fleuve
Wouri est la pièce maîtresse partage ce littoral en 2 parties
sensiblement égales: 200 km au Nord et 200 km au Sud. Le littoral
présente une plaine côtière ainsi que des montagnes dont la
plus importante est le Mont Cameroun.
2.2. L'estuaire du
Cameroun
Elle constitue la jonction de plusieurs rivières,
donnant ainsi un complexe qui communique avec la mer par une ouverture de 10 km
du Cap Cameroun à la pointe de SOUELLABA. Quatre fleuves forment
l'estuaire du Cameroun, il s'agit de Dibamba, Wouri, Moungo et Sanaga qui ont
des débits assez importants et drainent de nombreux sédiments
à la mer. Le fond est constitué d'une valse molle noirâtre
recouverte de débris végétaux. La salinité des eaux
sur le fond est inférieure à 20 p 1000 et la température
varie de 25 à 33,5°C selon les saisons.
2.3. Le domaine
maritime
Zone située au nord de l'estuaire, elle se
caractérise par endroits par la présence de plages
étroites interrompues par des embouchures de rivières ou par des
lagunes. Ces plages sont délimitées par des avancées
rocheuses qui forment des caps constituant ainsi des baies ou criques
bordées de cocotiers. Ce domaine maritime se subdivise en deux
parties : le plateau continental et les eaux marines.
2.3.1. Le plateau
continental
Il est assez large dans le nord et se rétrécit
dans le sud à partir du parallèle de Kribi. D'une superficie de
35.000 Km2, les eaux continentales représentent 7,4% du
territoire national réparties en plaines d'inondation (86%), lacs
naturels (4%), lacs ou réservoirs artificiels (7%) et rivières
(3%) [27].
2.3.2. Les eaux marines
On distingue deux milieux :
· Le domaine côtier
Les eaux sont de deux types : les eaux de la baie, dont
la salinité est inférieure à 20 p 1000 et les eaux du
plateau continental jusqu'au fond (40-50m) dont la salinité est comprise
entre 20 et 35 p 1000.
· Le domaine océanique
Il correspond aux eaux des fonds supérieurs à 50
m.
3. La pêche au
Cameroun
3.1. Les ressources
halieutiques
La faune aquatique exploitable des eaux lagunaire et maritime
est essentiellement constituée de poissons, mollusques et
crustacés.
3.1.1. Les poissons
Les études réalisées par HAMADOU (1980)
[31] montrent que trois principaux groupes de poissons sont
exploités dans les côtes camerounaises. Les requins, les raies et
les téléostéens. On peut classer ces poissons en deux
catégories :
· Les poissons de surface qui comportent plusieurs
familles : Clupeidae, Mugilidae, Carangidae, Hemiramphidae, Belonidae,
Sphraenidae, Thunnidae.
La famille la plus exploitée est celle des
Clupeidae dont l'une des espèces ethmalota fimbriasa,
encore appelée « Bonga » en langue locale
est particulièrement prisée. C'est une espèce des
eaux chaudes et peu salées essentiellement limivore que l'on retrouve du
Cap Blanc à l'embouchure du Congo.
· Les poissons de fond. L'ichtyo faune est surtout
représentée par :
ü Les téléostéens :
Sparidae (daurades, pageauds, dentes), Scorpaenidae
(rascasses), Triglidae (grondins), Mullidae (rougets) et bien
d'autres familles de moindre importance.
ü Les poissons à squelette cartilagineux.
Dasyatis margarita ou pastenigua qu'on retrouve dans le
domaine côtier, un poisson scie, Britis sp, quelques chiens de
mer, ainsi que quelques requins de petite taille, Scolidon terraenova
et carcharhinus limbanus.
3.1.2. Les
crustacés
3.1.2.1. Les crevettes
Du fait de l'abondance de ses eaux en crevettes, notre pays
fut dénommé par les navigateurs portugais « Rio dos
camaroes » ce qui signifie « rivière des
crevettes » qui devint plus tard « Cameroun ». En
effet, on retrouve plusieurs espèces de crevettes dont deux sont
particulièrement exploitées :
· Penaeus duorarum ( Penaeus
brasiliensis). Elle se rencontre sur la côte occidentale de
l'Afrique et sur la côte orientale de l'Amérique. La reproduction
se fait au large des côtes à des profondeurs atteignant facilement
70 mètres ; les jeunes se développent pendant environ 6 mois dans
les estuaires ou dans les lagunes.
· Parapenaeopsis atlantica que l'on retrouve
également au Sénégal et en Angola. C'est une espèce
très convoitée par les crevettiers européens.
On distingue dans les eaux douces quelques espèces
appartenant à la famille des Palaemonidae. Il s'agit de
Palaemon vollenhovenus (Missala), espèce possédant des
pinces massives qui lui valurent la dénomination
d'écrevisse ; Palaemon hastatus aurivillius, une crevette
de petite taille à pattes grêles présente dans l'estuaire
ou les lagunes. La pêche au Pellonula sp et à la petite
crevette Nematopalaemon hastatus est subordonnée à
l'obtention d'une autorisation spéciale de pêche.
3.1.2.2. Les crabes
Deux principales espèces sont exploitées dans
les eaux marines :
· Neptunus validus, encore appelé "crabe
nageur bleu" dont les pinces sont très développées et
présentent deux taches blanches sur la carapace. Ce qui permet de la
distinguer d'une autre espèce ;
· Callinectes latimanus, très abondante
dans les estuaires et les lagunes.
3.1.2.3. Les langoustes
L'espèce la plus exploitée est Panulirus
regius rencontrée dans les fonds rocheux de la région de
Kribi en particulier. C'est une espèce qui devient rare sur les fonds
vaso-sableux. On l'appelle encore Panulirus rissoni ou "langouste
verte" ou "langouste royale".
3.1.3. Les mollusques
Ce sont surtout
· Les arches que l'on retrouve dans les eaux
saumâtres de l'estuaire et des lagunes. Une seule espèce est
exploitée à grande échelle Arcas senilis qui
forme des gisements dans les vases.
· Les huîtres des palétuviers (Cryphaea
gazar), et les huîtres de rochers (Cetrea denticulata).
· Les seiches représentées par deux
espèces Sepia officinalis et Sepia elegans.
· Les calamars représentés par une seule
espèce Loligo vulgaris.
La description des ressources exploitables dans les
côtes camerounaises permet d'estimer leur importance en fonction des
quantités de produits débarqués. D'après LAURE
[42], l'essentiel de la production
étant représenté par les poissons, les communautés
particulièrement exploitées au Cameroun sont constituées
de Palaemon hastatus représentant 16%, les pélagiques
63%, les démersaux 19% et les penaedés, 2% des
exploitations. La diversité des espèces exploitées
explique l'abondance des ressources halieutiques. Les poissons des
familles de Sciaenidés et Clupéidés sont
surexploités. La même situation se vérifie pour
certaines crevettes dans la partie septentrionale de la côte. Au sud
où les fonds marins sont rocheux, il y a des stocks de poissons
démersaux et des langoustes qui sont sous-exploités. En
plus de ces espèces exploitées, les eaux côtières du
Cameroun contiennent aussi du zooplancton constitué
essentiellement de copépodes qui servent de nourriture aux
poissons.
3.2. Exploitation des
ressources halieutiques
3.2.1. La pêche
industrielle
Elle est pratiquée au large, au-delà des trois
milles nautiques et donne lieu à des captures conservées en cales
réfrigérées ou sous forme de produits congelés,
dans des navires propulsés par des moteurs in- bord, de puissance
supérieure à cinquante (50) chevaux. La pêche maritime
industrielle est pratiquée à bord de chalutiers et de crevettiers
depuis l'embouchure du Lokoundjé jusqu'au plateau continental
nigérian. Les pêcheurs utilisent des filets à petites
mailles avec pour conséquence une destruction des juvéniles. Elle
emploie environ 510 personnes dont 237 à terre et 270 en mer. Les
captures oscillent entre 6000 et 10.000 tonnes par an pour le poisson, tandis
que la production annuelle de crevettes est de 1000 tonnes
[20]. L'analyse de l'évolution des captures de
poissons pour la pêche industrielle, montre une baisse
considérable des rendements au cours de ces dernières
années. Parallèlement, les opérateurs privés notent
une diminution de la taille moyenne des poissons capturés. Les
principales causes de cette chute des captures son liées :
· à la fermeture des eaux nigérianes aux
bateaux de pêche camerounais ;
· à l'existence de réseaux d'exportation
clandestine ;
· à la surexploitation des espèces
démersales ;
· ainsi qu'à un système de suivi des
débarquements peu performant.
En 2006, 51 navires ont débarqué 3 502 tonnes de
produit (Tableau I), représentant une diminution de plus de 10% sur les
3 919 tonnes débarqués par 9 chalutiers en 1961.
3.2.2. La pêche
artisanale maritime et semi-industrielle
La pêche artisanale maritime est pratiquée dans
cinq départements: Océan, Sanaga Maritime, Wouri, Fako et Ndian
dans la zone des trois milles nautiques. Plusieurs types d'embarcations sont
utilisés: pirogues monoxyles, pirogues nigérianes, pirogues
ghanéennes, pirogues nigériennes, pirogues de pêche
à la crevette. Actuellement, plus de 45 % de ces embarcations sont
motorisées. La motorisation raccourcit le temps mis entre la capture et
le débarquement du poisson, contribuant ainsi à améliorer
la qualité des prises. Cette amélioration de la qualité
est d'autant plus importante lorsque la motorisation est suivie d'une
utilisation de glace stockée dans des conteneurs isothermes. Les navires
de pêche comprennent les pirogues traditionnelles ou assimilées,
les cordiers. Les espèces capturées appartiennent à deux
familles : les sciaenidés et les
clupéidés avec un potentiel de stock pélagique
estimé à 40.000 tonnes par an (Tableau I). La production de la
pêche artisanale maritime est estimée à 93.218 tonnes par
an pour un taux de perte après capture estimé à 15%
[31].
Ces estimations se font sur la base des résultats de
« l'enquête cadre et étude socio-économique de la
pêche artisanale au Cameroun en 1995 », ainsi que du rapport
présentant les résultats de l'étude du suivi statistique
de la pêche artisanale maritime dans la région du Sud-ouest
(Cameroun) au cours de l'année 2003.
3.2.3. La pêche
artisanale continentale
La pêche artisanale continentale est pratiquée
dans trois zones :
· une zone forestière avec trois bassins fluviaux
(Nyong, Ntem, Sangha, Sanaga) ;
· une zone centrale avec le bassin de la Sanaga et ses
réservoirs ;
· et enfin la zone du Nord avec le lac Tchad, la plaine
d'inondation et les réservoirs constitués par les barrages de
LAGDO et MAGA.
En 2003, sa production était estimée à
75.000 tonnes par an (Tableau I). Cependant, c'est une estimation qui ne tient
pas compte de l'autoconsommation [12]. L'activité de
pêche dure toute l'année et la production est maximale pendant les
périodes de décrue (Décembre-Février) et
d'étiage (Mars-juin). Les engins de pêche sont essentiellement
constitués de filets maillant de surface (FMS) et de
filets maillant de fond (FMF) utilisés à bord de
pirogues parfois motorisées (15 à 25 chevaux). Des barrages et
des pièges sont également installés en fonction des
périodes de crue ou de décrue. Dans les Mayos (marres d'eaux
résiduelles), on utilise des lignes, des harpons et haveneaux multiples.
Les espèces capturées sont surtout des petits pélagiques
et des espèces démersales. Il s'agit surtout de Tilapias
(Paraway) et de silures Clarias (Mubalao) qui sont
commercialisées à l'état frais. Cependant nous pouvons
noter une sous exploitation des espèces adultes au détriment des
alevins qui sont surexploités du fait que les pêcheurs ne
disposent pas d'équipements sophistiqués et adaptés. Les
pertes après capture sont importantes et peuvent être
estimées à 30%, du fait de l'absence d'une chaîne de
froid et de l'enclavement des zones de production.
3.2.4. L'aquaculture
L'aquaculture est l'élevage d'espèces de la
faune et de la flore aquatique, par le biais des méthodes et techniques
permettant un développement contrôlé, à tous les
stades biologiques dans un environnement aquatique ou toute autre structure
appropriée. La production en 2003 était estimée à
5000 tonnes par an [12]. Elle se distingue en trois
types :
· La mariculture ;
· La conchyliculture, consacrée aux huîtres
et aux moules;
· La pisciculture, qui est l'élevage de poissons
dans les lacs ou les étangs artificiels.
Elle a pour but de produire des poissons frais dans les zones
où la pêche est peu fructueuse et permet de sauvegarder les
espèces en voie de disparition. Un plan de développement national
a mis en place 32 stations publiques et près de 10.000 étangs
ruraux et barrages d'après KITMO [40]. L'introduction
de la polyculture carpe/clarias/Tilapia nilotica, a permis
d'améliorer les techniques de production d'alevins en
écloserie.
Au Cameroun, on dénombre environ 5000 pisciculteurs.
Cette activité est surtout concentrée dans la région de
l'Adamaoua, dans les eaux de retenue et les barrages qui alimentent certaines
villes de cette région. Malgré tous les efforts produits depuis
plusieurs années, l'aquaculture connaît un développement
lent en termes de production consommable; celle-ci ne dépasse
guère 50 tonnes par an. Deux principales espèces son
élevées : Tilapia nilotica et Tilapia
rendali. Certains pisciculteurs sont arrivés à faire passer
la productivité de leurs étangs de 1.500 kg/ha/an à plus
de 7.000 kg/ha/an [40].
Tableau I : Evolution de la production
halieutique (en tonnes) [12]
PRODUITS
|
1999/2000
|
2000/2001
|
2001/2002
|
2002/2003
|
2003/2004
|
Pêche industrielle
|
9 829
|
7 999
|
8 364
|
7117
|
8737,5
|
Poissons
|
9 258
|
7 552
|
7 953
|
6 783
|
8 034
|
Crevettes et mollusques
|
571
|
447
|
411
|
334
|
703,5
|
Pêche maritime artisanale
|
45 000
|
45 000
|
45 000
|
45 000
|
45 000
|
Pêche continentale
|
555 000
|
555 000
|
555 000
|
555 000
|
555 000
|
Aquaculture
|
50
|
50
|
50
|
50
|
50
|
3.3. Les moyens de
production
3.3.1. Armement
La flottille de pêche industrielle est composée
de 55 bateaux dont 10 chalutiers et 45 crevettiers appartenant à huit
sociétés agréées. On distingue deux types
d'affrètement : l'affrètement coque nue et
l'affrètement avec option de leasing ou d'achat. La
plupart des bateaux sont âgés de 0 à 18 ans. En dehors des
chalutiers et des crevettiers, on retrouve également des filayeurs, des
caseyeurs, des sardiniers ainsi que des thoniers. La pêche industrielle
emploie plus de 700 personnes.
Pour la pêche artisanale, le parc piroguier selon une
enquête réalisée en 1995 compte globalement 7 335
pirogues sur la côte camerounaise dont 4 930 pirogues monoxyles et 1 957
pirogues en planche. Le taux de motorisation varie fortement d'un campement
à l'autre passant facilement de 0 à 100% suivant les cas. Il est
de 27,07 pourcent pour l'ensemble de la côte selon la FAO
[23].
Pour la pêche continentale, le parc piroguier compte
environ 9 500 pirogues de type monoxyle. Le taux de motorisation est
très faible et ne concerne que le transport des hommes et des biens. Ce
sous- secteur emploie environ 100.000 pêcheurs dont 90% de nationaux
[22].
3.3.2. Engins de
pêche
Pour la pêche industrielle, les principaux engins sont
les engins coulissants, les engins traînants, les nasses, les paniers,
les casiers, les palangres et les filets.
Pour la pêche artisanale, les engins de pêche
couramment rencontrés sont: les filets dormants, les filets actifs
(Ngotto), Senne tournante (Awasha), les cordes, les nasses et les paniers, les
casiers et les lignes. Ces différents engins correspondent aux types de
pêche.
Pour la pêche continentale, les engins de pêche
utilisés comprennent: les filets maillants, la palangre, les nasses, les
éperviers, les lignes les épuisettes, les barrages. Des signes de
surexploitation des ressources halieutiques sont observés autour des
grandes retenues artificielles d'eau.
3.3.3. Techniques de
pêche
Les principaux types de pêche sont: la pêche au
filet maillant de fond ; la pêche au filet maillant de surface, au
filet maillant dérivant, au filet à crevettes ; la
pêche à la senne tournante et à la senne de plage ;
l'épervier et la ligne. Il a été recensé 2 294
filets maillants de fond, 7 071 filets maillants de surface, 888 filets
maillants dérivants, 59 sennes tournantes, 215 sennes de plage et 24 475
pièges à crevettes utilisés par 24 136 pêcheurs
[23].
Les autres engins comme l'épervier ou la ligne sont
utilisés seuls. Il existe également le MBARA ou parc à
poisson, sorte de piège à poissons construit dans l'eau et qui
emprisonne les poissons entrés par marée haute. Il est
rencontré dans les criques.
4. Importance et
organisation de la pêche au Cameroun
4.1. Importance de la
pêche
4.1.1. Incidence
socio-économique
L'activité de pêche génère un
revenu global de 119,4 milliards de FCFA dont près de 20% en revenus du
travail et 80% en rémunération du capital [46].
La filière emploie près de 200.000 personnes dont 62,5%
proviennent de la pêche artisanale (maritime et continentale).
C'est une activité génératrice de revenus
avec un impact sur d'autres secteurs de l'économie nationale. Le revenu
moyen annuel des pêcheurs est de 121 844 FCFA ; il reste inférieur
au seuil de pauvreté qui se situait à 238.000 FCFA selon la
Deuxième Enquête Camerounaise auprès des Ménages
(ECAM II) en 2001. Pour les mareyeurs et autres intervenants,
ce revenu est de 100.442 FCFA. L'Etat a développé plusieurs
méthodes de collecte de ces revenus notamment à travers les
licences de pêche, les permis et les taxes sur les produits de
pêche au niveau des marchés. La politique gouvernementale pour le
développement de la filière vise à réduire les
importations afin de valoriser la pêche artisanale. Cependant, le niveau
de l'investissement reste relativement faible dans l'activité de la
pêche artisanale (capture) ; il se situe à 8,5 milliards de FCFA
en 2003 dont 43% pour l'achat du matériel de pêche ; 34,7% pour
l'achat des moteurs et 22,3% pour l'acquisition des engins de pêche
[46].
Sur le plan de la vie associative, Il existe de nombreuses
associations qui regroupent les divers acteurs en fonction de leur niveau
d'intervention dans la filière. Ces dernières visent la
protection et la sauvegarde des intérêts c'est le cas des
Armateurs regroupés au sein d'une organisation dénommée
Union des pêcheurs artisans maritimes (UNIPARM) qui
s'est illustrée par sa volonté de contribuer au contrôle de
l'effort de pêche. Des associations informelles telles que l'association
des femmes vendeuses de poissons du Nord (AFVPN).
4.1.2. Evolution de la
production
L'évolution de la consommation de poisson est
estimée à 17,9 Kg par an en 2003. Cependant cette moyenne varie
considérablement d'une zone à l'autre. La consommation de la zone
côtière est estimée à 45 kg par habitant et par an,
tandis que dans les zones enclavées, surtout au sud-est du pays, cette
consommation par habitant est inférieure à 10 kg par an. 7O% de
produits de pêche sont commercialisés dans les régions du
Centre et du littoral avec comme principales sources Lagdo, Maga, Mbaka et
Adamaoua. Si on considère l'hypothèse d'une croissance
démographique de 2,2% par an la demande totale à la fin du
siècle sera d'environ 243 000 tonnes. D'après NGOK et al
[46], il faudrait dont accroître la disponibilité
en poisson de quelques 20.000 tonnes par an, en tenant compte de l'augmentation
des importations et des débarquements.
En ce qui concerne la répartition de la production,
51,6% proviennent de la pêche maritime artisanale et 41,5% de la
pêche continentale. Le niveau de pertes après capture reste
élevé (15% en moyenne) et la disponibilité apparente est
fortement dépendante des importations en produits de pêche qui
représentent 52,9%.
4.2. Organisation du
secteur des pêches
4.2.1. Organisation
administrative des pêches
Le territoire de la République du Cameroun est
organisé en circonscriptions administratives. Les régions, les
départements et les arrondissements dont les limites sont fixées
par décret du Président de la République. Il s'agit d'un
système déconcentré qui permet de disposer de deux types
de structures administratives:
· Une administration centrale dotée d'organes
déconcentrés répartis selon les différents niveaux
hiérarchiques du découpage des circonscriptions administratives
du territoire (provinces, départements, arrondissements, districts) ;
à la tête de chaque échelon se trouve une autorité
administrative qui y est le représentant du président de la
République et de tous les ministres à l'exception de la justice
qui trouve ainsi son indépendance préservée.
· Une administration décentralisée par
laquelle le pouvoir reconnaît à des collectivités dites
territoriales, l'autonomie administrative dans le traitement des affaires
locales : deux niveaux de collectivités dotées de la
personnalité morale et juridique, à savoir la Région et la
Commune [6].
Au niveau des Régions, les activités de
pêche relèvent de la Délégation régionale, au
sein du Service régional des pêches (Tableau II).
Au niveau des départements, il existe un secteur
vétérinaire qui comporte une section pêche, chargée
du contrôle qualité des produits de la pêche au
débarquement et sur les points de vente [6].
Au niveau des arrondissements, chaque section comporte une
sous-section vétérinaire. Le chef de la sous-section des
pêches assure l'encadrement des activités de pêche dans son
arrondissement.
Enfin, au niveau des villages où l'activité de
pêche est importante on trouve des centres de pêche et des postes
de contrôle de pêche.
Tableau II : Organisation
administrative des pêches [NNANA, 2010].
National
|
Direction des pêches et de l'aquaculture
|
Laboratoire de contrôle qualité de Douala
|
Direction des services vétérinaires
|
Régional
|
Service régional des productions animales et
halieutiques
|
Laboratoire régional
|
Service régional des services
vétérinaires
|
départemental
|
Section des productions animales et halieutiques
|
BCPH au niveau du port de Douala
|
Section des services vétérinaires
|
Arrondissement
|
Centre d'alevinage et de contrôle des pêches
|
|
Centre zootechnique et vétérinaire
|
L'organisation administrative telle que décrite,
présente de nombreux avantages:
· Décentralisation maximale rapprochant les services
administratifs des opérateurs privés ;
· Encadrement resserré des opérateurs
économiques ;
· Meilleure collecte des données
statistiques ;
· Meilleure diffusion des informations sur les nouvelles
technologies.
4.2.2. Institutions de
recherche et de développement de la pêche
4.2.2.1. Mission de
Développement de la Pêche Artisanale Maritime (MIDEPECAM)
Placé sous la tutelle du MINEPIA, c'est un
établissement à caractère industriel et commercial
doté d'une autonomie financière et crée en 1977 Par
décret N° 77/363 du 9 septembre 1977. La Mission de
développement de la pêche artisanale et maritime (MIDEPECAM) est
chargée du soutien technique et logistique aux projets des
opérateurs privés artisanaux:
· construction et équipement des
infrastructures;
· fourniture et entretien du matériel;
· ravitaillement des pêcheurs.
La MIDEPECAM a son siège à Douala et est
financée en majorité par l'Etat, mais ses ressources peuvent
provenir également d'emprunts, legs.
4.2.2.2. Caisse de
Développement de la Pêche Maritime (CDPM)
Créée par décret N° 74/991 du 16
décembre 1974, la Caisse de Développement de la Pêche
Maritime (CDPM) contribue à l'exécution des programmes d'action
en matière de formation et d'encadrement des pêcheurs, à la
promotion de la recherche halieutique en liaison avec les organismes
compétents et subsidiairement à l'amélioration des
circuits de distribution du poisson de la pêche artisanale. Elle apporte
son assistance technique et matérielle aux pêcheurs artisanaux en
mettant à la disposition de ceux-ci du matériel de pêche
cédé avec facilités de paiement et sans
intérêt. Elle finance également des investissements en
matière d'infrastructure et d'équipements de vulgarisation pour
le compte de l'administration. Ses recettes proviennent des taxes d'inspection
sanitaire des produits alimentaires d'origine animale, des licences et permis
de pêche, ainsi que des amendes et transactions diverses.
Son siège se trouve à Douala et ses ressources
proviennent pour 50% du produit des amendes, transactions et saisies ou
confiscations ; et pour la dernière moitié des produits de
la taxe d'inspection sanitaire de la pêche maritime
4.2.2.3. Centre National de
Formation Zootechnique et Vétérinaire (CNFZV)
Régi par le Décret n° 86/1412 du 24
novembre 1986, ce centre est spécialisé dans le domaine de la
pêche. Le CNFZV a pour mission :
- la formation, le perfectionnement, le recyclage et la
spécialisation des personnels dans les domaines de l'élevage, de
la santé animale, de la pêche ou de l'aquaculture ;
- l'appui au développement des métiers dans les
domaines de l'élevage, de la santé animale, de la pêche et
de l'aquaculture.
Il comprend trois cycles de formation sanctionnés par
un brevet d'infirmier vétérinaire ou d'un brevet de technicien
supérieur d'élevage, des pêches ou d'aquaculture.
4.2.2.4. Le Laboratoire
National Vétérinaire
Crée par décret n°83/479 du 8 octobre 1983,
il a été réorganisé en 1990 par le décret
n° 90/1460 du 08 novembre 1990, avec pour missions principales d'effectuer
des analyses des prélèvements d'origine animale, de produire des
vaccins et sérums.
Il est situé à GAROUA-BOKLE, dans la
région du Nord. Des efforts pour la mise aux normes internationales de
ce laboratoire sont en cours et il sera mis sur pied une annexe dans la
région du Littoral, pour le contrôle des produits halieutiques.
4.2.2.5. Centre de
Recherches Halieutiques et Océanographiques de Limbé (CRHOL)
Crée en 1992, le Centre de Recherche Halieutiques et
Océanographiques de Limbe (CRHOL) est une structure
opérationnelle de l'Institut de Recherche Agricole pour le
Développement (IRAD). Il comprend 3 stations: Kribi et Limbe pour les
études en zone côtière et marine, et Foumban pour le
milieu continental.
Cette structure a pour objectifs :
· Amélioration des connaissances en pêche,
aquaculture et en environnement marin et côtier ;
· étude et amélioration des techniques de
pêche artisanale, préservation et transformation des produits de
pêche ;
· maîtrise du cycle biologique des espèces
cibles exploitées ou cultivées au Cameroun ;
· évaluation des stocks halieutiques et
l'état des pêcheries marine et Côtière ;
· suivi et évaluation de la pollution marine et
côtière ;
· promotion de la coopération nationale,
régionale et internationale dans le domaine des pêches, de
l'océanographie et de l'aquaculture.
D'après une étude réalisée en 2001
par FOLACK et al [21], le CRHOL comprend un Centre National de
Données Océanographiques (CNDO) dont la mission principale est
d'améliorer les capacités du Cameroun en matière de
gestion et d'échange des données et d'information
océanographiques. Ainsi, il assure la collecte, le traitement, le
stockage/archivage, la diffusion et la gestion des données et
d'information océanographiques.
4.2.2.6. Institut National
des Statistiques (INS)
L'INS voit le jour en 2001, en remplacement de la
Comptabilité Nationale qui a été créée en
1967, avec pour principal mandat de rendre disponibles les données et
les indicateurs statistiques nécessaires à la gestion
économique et sociale du pays et assurer la coordination du
système national d'information statistique du Cameroun. Il a
réalisé en 2004, l'Enquête Camerounaise Auprès des
Ménages (ECAM I, II et III)) et l'Enquête Démographique et
de Santé (EDS).
Les résultats ECAM2, disponibles en 2001 fournissent
des données sur les prix à la consommation du poisson en 2003. En
faisant l'hypothèse que les prix à la production évoluent
comme les prix à la consommation, nous obtenons pour l'année 2003
les prix à la production, les prix à la consommation et le taux
de marge.
Les statistiques disponibles permettent de distinguer les
poissons transformés (fumés, séchés) du poisson
frais. La deuxième Enquête Camerounaise auprès des
Ménages (ECAM2) effectuée en 2001 a permis d'estimer la
consommation finale du poisson frais ainsi que celle du poisson fumé
et/ou séché. Schématiquement l'ECAM2 a relevé les
consommations en valeur ainsi que les prix à la consommation. Ces
données ont permis de calculer le total consommé en
quantité.
CHAPITRE II :
PREPARATION, TRANSFORMATION, TRANSPORT ET DISTRIBUTION DES PRODUITS DE LA
PECHE
1. Principes de conception
des bateaux, usines et matériels de pêche
1.1. Conception des bateaux
de pêche
Le Codex Alimentarius [26] stipule
que les navires et bateaux de pêche doivent être construits de
manière à éviter toute contamination des produits par
l'eau ou d'autres substances, réduire les dommages aux poissons,
mollusques et autres invertébrés aquatiques, mais
également le nettoyage et la désinfection devraient être
facile. Les bateaux conçus pour assurer la conservation des produits de
la pêche pendant plus de vingt quatre heures doivent être
équipés de cales, citernes ou conteneurs pour l'entreposage des
produits [35]. Les navires usines comprennent une aire de
travail qui est séparée de l'aire d'entreposage.
1.2. Conception des
Etablissements et matériels de pêche
L'usine de transformation doit être
aménagée selon un système de traitement des produits en
séquence continue conçu pour éviter les sources
potentielles de contamination, réduire les délais d'intervention
qui peuvent entraîner une baisse ultérieure de la qualité
essentielle et éviter la contamination croisée entre les produits
finis et les matières premières [26]. Le
poisson, les mollusques et les crustacés sont des aliments très
périssables, ils doivent être manipulés avec soin et
réfrigérés dans les plus brefs délais. L'usine doit
donc être conçue en se basant sur les principes suivants :
Faciliter le nettoyage-désinfection ; réduire les
contaminations au minimum ; assurer un bon éclairage. Sennes,
filets et pièges devraient être choisis avec soin pour endommager
le moins possible le poisson durant la récolte.
2. Traitement et
Préparation des produits de pêche
2.1. Poissons frais
Dans sa forme la plus simple, le poisson frais
préparé peut se présenter à l'état cru,
comme paré, filets ou haché pour être distribué sur
les marchés et établissements commerciaux ou utilisé dans
les usines de transformation. Pour ces dernières, la préparation
du poisson frais est souvent une étape intermédiaire dans la
production de produits à valeur ajoutée. Les méthodes
traditionnelles l'emportent souvent dans la conception d'un processus.
Toutefois, la technologie alimentaire scientifique moderne joue un rôle
grandissant pour renforcer la conservation et la stabilité d'un produit
[53]. Quelle que soit la complexité du
procédé, la fabrication d'un produit donné passe par une
série d'étapes consécutives (Figure 2).
2.1.1. Réception
Quand les produits frais non conditionnés ne sont pas
distribués, expédiés, préparés ou
transformés immédiatement après leur arrivée dans
un établissement à terre, ils doivent être
entreposés sous glace dans un lieu approprié. Un reglaçage
doit être effectué aussi souvent que nécessaire. Les
produits de la pêche frais conditionnés doivent être
réfrigérés à une température approchant
celle de la glace fondante. Au moment du débarquement, on procède
à une identification des espèces, une analyse des
caractéristiques organoleptiques ainsi qu'à la recherche d'une
éventuelle contamination du produit. Cette étape exige des
personnels qu'ils maîtrisent et s'approprient les techniques
d'évaluation sensorielle afin de livrer des produits sans danger pour la
consommation humaine. Tous les poissons devraient être soigneusement
vérifiés, triés ou éliminés avant
d'être transformés. Tout poisson endommagé,
contaminé ou autrement inacceptable devrait être rejeté.
2.1.2.
Saignée/éviscération/lavage
Tout produit de la pêche ayant subi une opération
modifiant son intégrité anatomique telle que
l'éviscération, l'étêtage, le tranchage, le
filetage, le hachage est dit préparé.
Tous les poissons devraient être lavés avant la
transformation ou immédiatement après les opérations
telles que l'écaillage ou l'éviscération qui doivent
être effectuées le plus rapidement possible après la
capture ou le débarquement. Les produits doivent être lavés
abondamment à l'eau potable ou à bord du vaisseau, à l'eau
de mer propre [53]. Pour obtenir un filet blanc de
qualité optimum, plusieurs poissons démersaux à chair
blanche (mais pas tous) doivent être saignés et
éviscérés immédiatement après leur capture.
Notons que toutes ces opérations se font de manière
hygiénique. Le poisson ne devrait pas être piétiné,
ou mis en piles trop hautes. Les éviscéreuses existantes pour le
poisson rond utilisent une scie circulaire pour couper et enlever les
entrailles, elles détruisent la rogue et le foie qui pourraient
être valorisés. Un nouveau type d'éviscéreuse qui
copie les procédures d'éviscération manuelle est
maintenant disponible sur le marché. D'après les études
réalisées par OLSEN [47], La vitesse de cette
machine est de 35 à 40 poissons/minute et on peut
récupérer foie et rogue. On peut également
éviscérer le poisson plat sur une machine récente dont le
débit est d'environ 30 poissons/minute. Après
éviscération, le poisson est transporté au lavage ou
saigné. Cela peut être réalisé dans des bacs,
souvent avec fond incliné ou dans des cuves spéciales de
saignée, souvent avec un basculeur hydraulique. On utilise parfois des
tambours de lavage rotatifs ou encore un équipement spécial comme
le laveur de poisson norvégien et britannique [47].
2.1.3. Calibrage/Triage
Les poissons pélagiques sont parfois triés ou
calibrés à bord en fonction de leur taille. Le tri se fait en
fonction des espèces et permet d'éliminer les produits
endommagés. Les équipements utilisés fonctionnent sur la
base de l'épaisseur du poisson en utilisant les principes suivants :
· Barreaux inclinés divergents vibrants ;
· Rouleaux divergents inclinés
contrarotatifs ;
· Convoyeurs divergents où le poisson est
transporté sur un tapis mécanique en V.
Les balances devraient être périodiquement
étalonnées avec une masse normalisée pour en garantir
l'exactitude. D'après OLSEN (1991) [47], Le calibrage
par épaisseur peut satisfaire la demande de grande capacité
nécessaire dans la manutention du poisson pélagique, mais on
admet généralement que le rapport entre l'épaisseur et la
longueur ou le poids n'est pas parfait. Le point le plus important, souvent
oublié, pour qu'un calibreur fonctionne de façon optimale, est
une alimentation régulière. Celle-ci peut être
réalisée par un élévateur déversant dans une
goulotte (vibrante) sous jet d'eau alimentant la gouttière
d'entrée du calibreur. Le tri et le calibrage des poissons
démersaux par espèces et par taille sont
généralement effectués à la main. Cependant on peut
utiliser des systèmes automatiques de triage basés sur
l`épaisseur. On utilise avec de bons résultats des
systèmes marinisés de pesage dynamique ou statique
[47]. Les recherches sur l`utilisation d`un système de
visualisation informatisée pour le tri par espèces et par tailles
sont en cours.
2.1.4. Conditionnement
Les produits de la pêche doivent être
conditionnés dans des caisses construites en bois neuf ou en
métal inoxydable, étanche, lavable et désinfectable. Leur
confection doit faciliter les opérations de manutention,
préserver l'état de fraîcheur des produits et permettre une
bonne présentation de la denrée. Tout colis d'expédition
de produit de la pêche doit être accompagné
d'étiquette commerciale indiquant en caractères nettement
lisibles et indélébiles : le nom ou raison sociale et
l'emplacement de l'établissement, les indications sur le produit
(espèce, poids). L'étiquette constitue ainsi une marque
d'identification portant les informations sur l'espèce et la date du
conditionnement [53].
Les huîtres doivent être conditionnées
valves creuse en dessous. Les colis unitaires des mollusques doivent être
fermés après avoir quitté leur centre d'expédition.
2.1.5. Refroidissement
Avant transformation, le poisson frais devrait être
gardé réfrigéré. Les récipients remplis en
tout ou en partie de poisson sous glace ne devraient pas être
empilés d'une manière facilitant leur contamination par d'autres
récipients. Un contact étroit de la glace et du poisson
grâce à un mélange ou une mise en couches
appropriées est essentiel pour obtenir un refroidissement rapide et
maintenir des températures proches de 0°C [32]. De
la glace filée ou en flocons accélèrera le refroidissement
et empêchera les meurtrissures susceptibles d'être causées
par de gros morceaux de glace. La glace utilisée pour la
réfrigération des produits de pêche est obtenue à
partir d'eau potable ou propre. Le poisson salé en barils de bois
devrait être entreposé sous réfrigération en
atmosphère humide.
2.1.6. Emballage
Les matériaux d'emballage devraient être propres,
solides, durables, adaptés à l'usage prévu et convenant
aux aliments; l'opération d'emballage devrait être
effectuée de manière à réduire le risque de
contamination et de décomposition.
Les emballages doivent notamment faciliter les
opérations de manutention, préserver l'état de
fraîcheur des produits et permettre une bonne présentation
de la denrée. En outre, ils doivent être robustes, propres, non
susceptibles d'altérer les denrées.
2.1.7. Stockage
La conservation à bord des navires de pêche
industrielle se fait à l'aide de glace concassée parfois dans des
cales réfrigérées ou au moyen de tunnels de
congélation limitant ainsi les pertes après capture.
DIAGRAMME DE PREPARATION
POISSONS ENTIERS FRAIS
Pois
RECEPTION
(LAVAGE/TRIAGE par espèce)
CALIBRAGE
(taille, poids)
CONDITIONNEMENT
REFROIDISSEMENT
(glace fondante : 0 à 5°C isolée du
produit)
EMBALLAGE
STOCKAGE
(glace fondante chambre froide ou
glace fondante et vitrine réfrigérée)
Figure 2 : Diagramme de préparation
des poissons frais [53]
Le stockage se fait sur étagère et est
réalisé en alternant les couches de glace et de poisson (25 cm
entre étagères) jusqu'à des couches poisson/glace
épaisses de 100 cm [53].
En pratique, la mise en étagère permet une
meilleure maîtrise de la température que la mise en caisse et, de
ce fait, une durée plus longue de conservation du poisson. Du fait
qu'une manutention excessive lors du déchargement et une trop forte
pression sur le poisson ont un effet néfaste sur la qualité, par
exemple l'aspect ; la mise en caisse est préférable à
la mise sur étagère, à condition que le glaçage
soit approprié.
2.2. Les crustacés
Réception
Les crevettes devraient être contrôlées
à la réception (Figure 3) afin de vérifier qu'elles sont
correctement mises dans la glace ou surgelées et qu'elles s'accompagnent
des documents permettant de garantir la traçabilité du produit.
Les contrôles nécessaires seront fonction de l'origine et des
antécédents connus concernant, par exemple, les phytotoxines dans
les crevettes capturées en mer (en particulier pour les produits
entiers), la présence éventuelle d'antibiotiques dans les
crevettes d'aquaculture, notamment en l'absence de certification de la part du
fournisseur.
Entreposage frigorifique
Il se fait de préférence sous glace dans des
chambres froides à moins de 4°C après réception
[51].
Sélection/calibrage
Les crevettes peuvent être triées selon
différentes catégories de qualité conformément aux
spécifications. Cette opération devrait être
réalisée dans les plus brefs délais et suivie de la remise
dans la glace des crevettes. Le calibrage des crevettes s'effectue à
l'aide de calibreurs mécaniques plus ou moins complexes ou à la
main. Des crevettes risquant d'être coincées entre les barres des
calibreurs, un contrôle régulier est donc nécessaire pour
éviter la présence de vieilles crevettes et la contamination
bactériologique [26].
Décorticage total ou partiel
Ce procédé peut consister simplement à
vérifier et préparer de grosses crevettes entières pour la
congélation le décorticage partiel laissant les nageoires
caudales intactes et à réserver les crevettes présentant
un défaut pour un décorticage complet.
Lavage
Il est essentiel pour garantir l'élimination des
fragments de carapace. Il faudrait égoutter et refroidir les crevettes
dans les plus brefs délais avant transformation ultérieure.
Les autres étapes sont :
Refroidissement/congélation ; Givrage ;
Pesage/emballage/Etiquetage ; Entreposage/stockage.
DIAGRAMME DE PREPARATION
CRUSTACES CRUES FRAIS
Pois
Réception
Entreposage
frigorifique
Sélection/calibrage
Décorticage total ou
partiel
Lavage
Refroidissement/congélation
Givrage
Pesage/emballage/Etiquetage
Entreposage/stockage
Figure 3 : Diagramme de
préparation des crustacés frais [26]
2.3. Les mollusques
Le programme d'inspection au moment de la
réception comprend les spécifications
suivantes : caractéristiques organoleptiques ; indicateurs
chimiques de décomposition (ABVT et métaux lourds);
critères microbiologiques, parasites (Anisakis) ;
lacérations et déchirures.
L'étape d'entreposage comprend
l'entreposage frigorifique et l'entreposage en congélation. Les produits
doivent être adéquatement protégés de la
déshydratation grâce à un emballage ou un glaçage
suffisant. Les autres étapes sont :
Décongélation contrôlée ; Tranchage,
éviscération et lavage épiautage, parage ;
Calibrage/emballage/étiquetage ;
Refroidissement/Congélation ; Transport/Distribution (Figure 4).
DIAGRAMME DE PREPARATION
CEPHALOPODES
Pois
Réception
Entreposage
Décongélation contrôlée
Tranchage,
éviscération et lavage
Épiautage,
parage
Calibrage/emballage/étiquetage
Refroidissement/Congélation
Transport/Distribution
Figure 4 : Diagramme de
préparation des calamars [26]
3. Maîtrise des
conditions hygiéniques de préparation et de transformation
3.1. Conservation par le
froid
On distingue 3 catégories de produits :
· Les produits réfrigérés
· Les produits congelés
· Les produits surgelés
3.1.1. Produits
réfrigérés
Ce sont des produits soumis à des températures
basses situées au dessous du point cryoscopique de leur phase aqueuse
(0°C). La réfrigération a pour effet l'inhibition de
certains germes mésophiles (pathogènes) pouvant se
développer sur les produits de la pêche. Elle permet
également un ralentissement de la flore banale d'altération. Les
produits réfrigérés présentent une meilleure
adaptation physiologique : poissage et pigmentation plus
prononcés.
3.1.2. Produits
congelés
La congélation s'effectue au bout de 2 à 3 jours
dans des congélateurs remplis à 60-70 % de leur capacité.
Ce sont des produits soumis à des températures négatives,
aussi basses que possible (inférieures à -10°C). L'aliment
est dit congelé lorsque l'eau s'est solidifiée. Cette technologie
constitue une amélioration de la manutention traditionnelle cependant,
l'utilisation de la glace dans des conteneurs isothermes permettrait
d'augmenter la capacité d'écoulement du poisson frais et
d'obtenir des produits bien meilleurs.
Le poisson congelé importé est bien
conditionné jusque chez le détaillant au marché. Il y est
généralement vendu à l'étal sans protection contre
les intempéries. Les invendus de la journée partiellement ou
totalement décongelés sont recongelés pendant la nuit et
réexposés le lendemain avec une qualité déjà
bien douteuse.
3.1.3. Produits
surgelés
Ce sont des produits de la pêche en parfait état
de fraîcheur, soumis à une congélation rapide. Ils
subissent un passage rapide de la zone de température de la
cristallisation maximum et sont maintenus depuis leur fabrication
jusqu'à leur consommation à une température
inférieure ou égale à -18°C. Il s'agit notamment des
filets de poisson pour lesquels, l'action bénéfique du froid est
double: d'une part, il ralentit l'activité enzymatique et d'autre part,
il réduit au minimum les phénomènes oxydatifs.
3.2. Conservation par la
chaleur
3.2.1. Produits cuits
Ce type de traitement est destiné à inhiber les
micro-organismes pathogènes et porte sur les crustacés, les
mollusques et les thons cuits. La cuisson proprement dite débute par une
immersion dans de l'eau bouillante dans une enceinte fermée à une
température comprise entre 120 et 160°C. Un refroidissement rapide
doit suivre la cuisson jusqu'à ce que soit atteinte une
température proche de celle de la glace fondante. Les produits sont
considérés comme matières premières
destinées à la cuisson et à la fabrication de semi
conserves, conserves et plats cuisinés.
3.2.2. Technologie des
conserves de produits de la pêche
Le diagramme de fabrication des conserves comprend plusieurs
étapes : les opérations préliminaires,
l'appertisation, la cuisson, l'emboîtage, la couverture, le
sertissage.
Les matériaux d'emballage sont essentiellement des
métaux (fer blanc, aluminium) et des matières plastiques rigides.
Les boîtes peuvent être de quatre types : boîte
sertie-sertie ; boîte emboutie-sertie ; boîte à
décollage qui nécessite une clef pour l'ouverture et
boîte à ouverture facile.
Après l'emboîtage qui peut être manuel ou
mécanique, intervient le sertissage ou fermeture qui consiste à
assembler un couvercle à la boîte pour assurer une fermeture
étanche. La stérilisation des conserves est basée sur un
traitement thermique.
3.2.3. Les farines de
poisson
Fabriquées à partir de coproduits de la
pêche (poissons non commercialisables et déchets), elles
présentent un intérêt nutritionnel du fait de leur richesse
en protéine. Elles sont utilisées pour formulation des aliments
destinés aux animaux et sont obtenues par broyage au moyen d'un malaxeur
après cuisson, égouttage et séchage de coproduits.
D'après FRONTIER [29], le produit fini contient
généralement plus de 60% de protéines et moins de 10% de
lipides et d'humidité, pour environ 20% de cendres correspondant
à la fraction minérale.
3.2.4. Les plats
cuisinés
Les produits de la pêche sont considérés
comme plats cuisinés lorsqu'ils sont des préparations culinaires
cuites ou précuites à base de poissons, crustacés et de
mollusques accompagnés de sauce, farce, hachis et légumes. Il
n'existe pas de critère de remise en température avant
consommation.
3.3. Conservation par
salage, fumage, séchage et Marinage
3.3.1. Salage
C'est une opération qui consiste à placer les
animaux marins au contact de sel sec ou dans une saumure. La teneur en chlorure
de sodium est au moins égale à 5%.
3.3.2. Séchage
C'est une opération qui consiste à exposer des
animaux marins à une ambiance de faible degré
hygrométrique, naturelle ou artificielle, de manière à
réduire leur teneur en eau. La température de séchage
étant comprise entre 100° et 105°C, un résidu sec aura
moins de 60% de son poids corporel.
3.3.3. Fumage
C'est l'opération qui consiste à exposer tout ou
parties d'animaux marins à la fumée, obtenue par combustion lente
de produits ligneux, de façon à abaisser leur teneur en eau et
à y introduire divers composants de la fumée. On
distingue :
· Le fumage à chaud, lorsque les
animaux se trouvent exposés à une température proche de
60°C, provoquant leur cuisson. Il faudrait souligner que le fumage
à chaud ne supprime pas nécessairement la formation de
Clostridium botulinum type E et la production de toxines. Le poisson
légèrement salé et les produits dérivés
ayant une haute teneur en eau, transformés par les méthodes de
fumage à chaud sont très périssables. S'il n'est pas
consommé immédiatement, le produit devrait être refroidi
dès que possible.
· Le fumage à froid, les produits
ne sont pas cuits mais sont soumis à une température comprise
entre 15° et 20°C, afin d'éviter la coagulation des
protéines. Les produits ont acquis le gout de la fumée. Si on
souhaite prolonger la durée de conservation, il faudrait saumurer ou
saler à sec le poisson à une concentration minimum de sel de 8%
de l'eau exsudée par le muscle, puis le fumer à froid
[30].
3.3.4. Marinage
Cette opération consiste à immerger des animaux
marins dans une marinade, chauffée ou non, pendant un temps suffisant
pour substituer une partie de leur eau de constitution par du vinaigre ou par
un acide organique autorisé. La marinade est constituée d'une
saumure légère, éventuellement aromatisée,
sucrée ou acidifiée.
3.4. Conservation par les
agents chimiques
La plupart des micro-organismes se développent mieux
à un pH voisin de 7. Les produits de la pêche peuvent être
conservés par des agents chimiques.
On distingue plusieurs procédés
[53]:
· Conservation par acidification, cette
technique permet un abaissement du pH par utilisation d'acides forts qui auront
également une action antimicrobienne.
· Conservation par les agents
chélateurs, procédé qui permet d'inhiber la
prolifération des micro-organismes en complexant des métaux
bivalents.
· Conservation par les antioxydants, qui
ont la propriété d'inactiver les enzymes.
· Conservation par les antibiotiques
(Nisine, Primaricine, Tylosine, Subtiline).
· Conservation par des gaz
(O2, N2, CO2,), qui inhibent les
aérobies strictes et confèrent une coloration vive au viandes
3.5. Méthodes
artisanales
La transformation artisanale consiste à fumer le
poisson et à le sécher au soleil. Cette transformation repose sur
un réseau de petits ateliers individuels ou collectifs, travaillant sur
une gamme assez étendue de produits destinés aux besoins des
populations urbaines et rurales. Les études réalisées par
BABA [1] en 1985 indiquent que la transformation artisanale
utilise toutes les possibilités offertes par la nature pour
l'exploitation du poisson:
· sable pour les opérations de débarquement
et de manutention de la matière première;
· eau de mer ou de fleuve pour le
prétraitement;
· rochers, sol et nattes pour l'exploitation à
l'air libre;
· chaleur solaire naturelle pour le séchage;
· combustible (bois, palétuviers) pour le
fumage;
· roseaux et lianes pour l'emballage.
Le conditionnement utilise du matériel obtenu à
moindre coût:
· panier, carton, ou sac de jute ;
· papier d'emballage, feuille plastique ;
· corde.
Le poisson frais, congelé, fumé, et
séché, est emballé dans des sacs, du papier, du carton,
des paniers ou des feuilles, selon le matériel d'emballage disponible,
pour des durées de transport et de stockage variables n'excédant
toutefois pas quelques jours. Compte tenu du caractère périssable
des produits, et de la nécessité de réduire les
délais de transport et de distribution, il serait souhaitable
d'envisager le développement d'emballages adéquats, visant
à faciliter la manutention, protéger le produit et réduire
l'infestation par les insectes [55].
Pour la pêche artisanale, le débarquement des
produits se fait dans des campements de pêcheur qui sont souvent des
zones enclavées avec accès à la mer. Les produits sont
ensuite vendus in situ aux femmes (généralement les
épouses de pêcheurs), qui les revendent immédiatement
à des grossistes dans des paniers. Ces grossistes iront à leur
tour revendre ces produits dans d'autres villes importantes du pays. Une partie
des produits non vendus est transformée par fumage, celle-ci est
essentiellement exportée vers les pays voisins sous forme de
contrebande et une autre partie est destinée à l'autoconsommation
par les familles de pêcheur [49].
Le fumage et le séchage permettent de prolonger la
durée de conservation des produits, dans la mesure où il existe
peu de lieux de stockage réfrigérés. Le fumage s'effectue
en disposant le poisson sur des râteliers en bois, des grilles en
métal ou du raphia au-dessus d'un feu de bois. Les principaux poissons
fumés sont les petits poissons pélagiques, les poissons-chat et
les tilapias. La durée de conservation du poisson fumé varie en
fonction de la saison, et va de 5 jours pendant la saison des pluies à
14 jours pendant la saison sèche.
4. Transport,
traçage et distribution
4.1. Transport
Le transport des produits de la pêche s'effectue dans
les conditions d'hygiène propres à préserver les
denrées de toute contamination et altération susceptible de les
rendre impropres à la consommation. Le cas échéant,
grâce à une installation de réfrigération, le
poisson, mollusques et crustacés réfrigérés restent
pendant toute la durée du transport à une température
voisine de 0°C. En ce qui concerne les produits congelés : le
poisson, les mollusques et les crustacés, la température est de
-18°C ou moins (sauf pour le poisson congelé en saumure
destiné à la conserverie qui peut être transporté
à -9°C ou moins). Le transport utilise des véhicules
spécialement conçus à cet effet et qui permettent de
maintenir les produits dans les conditions optimales de température et
de conservation. Ces véhicules doivent comporter des parois
intérieures construites en matériaux résistants à
la corrosion, lisses, faciles à nettoyer et à désinfecter.
En outre, ils doivent être aménagés de manière
à assurer une étanchéité suffisante.
4.2. Traçage des
produits et procédures de retrait
Le traçage des produits, qui comporte l'identification
des lots, est essentiel pour une procédure de retrait efficace. Les
responsables devraient s'assurer que des procédures efficaces soient
mises en place pour le traçage total et le retrait rapide du
marché de tout lot de produit de la pêche. Des registres
appropriés sur la transformation, la production et la distribution
devraient être tenus et conservés pour une période
dépassant la durée de vie du produit. Chaque récipient
contenant du poisson, mollusques, crustacés et leurs produits
destinés au consommateur final ou à subir un traitement
ultérieur devrait porter une marque permettant d'assurer
l'identification du producteur et du lot [26].Quand il y a un
danger immédiat pour la santé, les autres produits
fabriqués dans des conditions similaires, et susceptibles de
présenter un risque semblable pour la santé publique, peuvent
être saisis. Il conviendrait d'envisager la nécessité de
mettre en garde le public. Les produits saisis devraient être
surveillés jusqu'à ce qu'ils soient détruits,
utilisés à des fins non alimentaires, ou soumis à une
transformation ultérieure de manière à garantir leur
sécurité.
4.3. Distribution
Les opérateurs de détail devraient assumer la
responsabilité de la qualité et de la sécurité
sanitaire des produits conformément aux principes HACCP. Les produits
devraient être achetés auprès de sources approuvées
ou connues sous le contrôle des autorités sanitaires
compétentes qui peuvent vérifier les contrôles HACCP
[26]. Les produits présentés sur un
étalage ouvert devraient être protégés du milieu
ambiant par des dispositifs appropriés (protection contre les
éternuements). Les poissons, mollusques et crustacés
présentés devraient en permanence être maintenus à
des températures et dans des conditions qui, outre la perte de
qualités essentielles, réduisent au minimum le
développement potentiel de bactéries, de toxines et d'autres
dangers.
5. Caractéristiques
organoleptiques
5.1. Les poissons
Il s'agit de l'aspect, de l'état et de l'odeur. Les
produits doivent présenter des caractéristiques normales quant
aux odeurs, à la saveur, à l'apparence, à la texture de
l'espèce à utiliser pour les échantillons (Tableau
III).
Si les formes du produit présentent normalement des
caractéristiques liées au lieu de la récolte, aux odeurs
d'aliments, il faut, si possible, qu'elles soient présentes sur les
échantillons «détériorés».
5.1.1. Aspect
L'aspect du poisson constitue la première
caractéristique perçue par le consommateur, il guide son choix.
L'aspect sera apprécié en observant certains
caractères :
ò Peau : pigmentation vive et chatoyante ; il
n'y a pas de décoloration ; mucus aqueux et transparent ;
ò oeil : convexe (bombé), cornée
transparente, pupille noire et brillante. ;
ò branchies : couleur brillante, pas de
mucus ;
ò chair (coupure dans l'abdomen) : Bleuâtre,
translucide, lisse et brillante ;
ò organes : rouges brillant, de même que le
sang des aortes.
5.1.2. Etat
ò Chair : ferme et élastique, surface
lisse ;
ò colonne vertébrale : se brise au lieu de
se détacher ;
ò péritoine : adhérent totalement
à la chair.
5.1.3. Odeur (flaveur)
Les poissons frais sont caractérisés par une
odeur d'algue marine.
5.2. Les
crustacés
ò Odeur de la bouche discrète ;
ò ligaments et appendices du céphalothorax sont
résistants et transparents ;
ò pattes repliées ;
ò membrane transparente et inodore.
5.3. Les mollusques
ò Peau de couleur brun rouge et luisante ;
ò Chair ferme, nacrée, de couleur blanc
cassé, légèrement brillante ;
ò Tentacules résistantes ;
ò Aileron très rigide ;
ò Odeur agréable d'eau de mer ou
légèrement d'algue marine.
Tableau III : Caractéristiques
organoleptiques des produits de la pêche [53]
|
Poissons
|
Crustacés
|
Mollusques
|
Aspect
|
Peau : pigmentation vive et chatoyante ; pas de
décoloration. Mucus aqueux, transparent ;
OEil : convexe (bombé) ; cornée
transparente, pupille noire, brillante ;
Branchies : couleur brillante, pas de mucus ;
Chair : bleuâtre, translucide, lisse,
brillante ;
Organes : rouge brillant, de même que le sang
des aortes.
|
OEil : brillant
Membrane : luisante, transparente et
inodore ;
Carapace : couleur rose pâle ou
rouge-orangé
Ceinture : serrée entre céphalothorax
et abdomen.
|
Peau : luisante de couleur brun rouge.
Chair : ferme, de couleur blanc cassé,
brillante
|
Etat
|
Chair : ferme et élastique, surface
lisse ;
Colonne vertébrale : se brise au lieu de se
détacher ;
Péritoine : adhérent totalement
à la chair.
|
Chair : transparente, bleue. Ligaments et
appendices du céphalothorax, résistants et
transparents ;
Pattes repliées.
|
Tentacules résistantes ;
Aileron très rigide.
|
Odeur
|
Odeur d'algue marine, acre et iodée
|
Odeur de la bouche discrète
|
Odeur agréable, d'eau de mer
|
6. Importance des produits
de la pêche
6.1. Importance
alimentaire
Le poisson est l'une des meilleures sources d'azote dont nous
disposons. Sa composition globale est fournie par le tableau IV.
Tableau IV : Composition globale du poisson
[19]
|
Eau
|
Protides
|
Lipides
|
Sels minéraux
|
Quantités (p.100)
|
75 à 83
|
15 à 25
|
0,1 à 22
|
0,8 à 1,5
|
La chair du poisson contient autant, sinon plus de protides
que les viandes de boucherie. Pour remplacer les protéines
apportées par exemple par 100g de thon, il faudrait soit 4 oeufs, soit
700 g de lait [19]. La fraction d'azote protéique chez
le poisson est très élevée, environ 87p.100. La fraction
non protéique favorise la sécrétion du suc gastrique. Les
lipides sont à un taux variable. Cette variabilité dépend
non seulement de l'espèce mais aussi au sein de la même
espèce, du sexe, de la période de l'année, de la
température de l'eau.
Le poisson est aussi très riche en potassium,
phosphore, cuivre et iode. Les poissons de mer sont spécialement riches
en axérophtol concentré surtout au niveau du foie. La chair de
poisson est une source naturelle de vitamine D3: leurs oeufs sont
riches en vitamine B2. Le poisson gras, riche en calcium et en
vitamines A et D, est un aliment de choix, principalement chez les enfants et
les femmes enceintes n'aimant pas le lait. Par contre il convient d'interdire
le poisson dans les affections cardio-rénales et les maladies
allergiques.
La chair des crustacés comestibles a une composition
proche des poissons maigres. Ce qui signifie que sa valeur alimentaire est
importante.
Les mollusques ont une composition alimentaire proche de celle
du lait (TableauV).
Tableau V : Compositions comparées
du lait et de l'huître (p.100) [19]
Aliments
|
Composés azotés
|
lipides
|
glucides
|
eau
|
Sels minéraux
|
Huître
|
3
|
4
|
5
|
87
|
1
|
Lait
|
7
|
2
|
4
|
85
|
2
|
L'huître est non seulement un aliment complet mais aussi
l'un des rares aliments d'origine animale consommable à l'état
vivant. Elle contient des substances utiles à la croissance comme la
lysine, les glycérophosphates, l'iode et les groupes vitaminiques A, B,
D, PP.
6.2. Importance
sanitaire
6.2.1. Conditions de
contamination
Les poissons peuvent être contaminés par des
composés chimiques (mercure, cadmium, pesticides...) mais ils peuvent
également faire l'objet d'infestations parasitaires. Notons que 30% des
gastro-entérites d'étiologie indéterminée seraient
d'origine virale d'après une publication de LIMA DOS SANTOS
[43].
L'origine de la contamination des produits de la pêche
est double :
· Contamination primaire, c'est à dire le poisson
lui-même à partir de germes localisés à
l'intérieur (branchies, tube digestif), à l'extérieur
(peau, mucus) ou dans sa chair. Il s'agit essentiellement de bactéries
(Vibrio), virus (hépatite A, Norwalk), biotoxines marines
(ciguatoxine) et contaminants chimiques (métaux lourds).
· Contamination secondaire, à partir de
l'environnement où l'homme constitue le principal vecteur par la
manipulation, mais il faut citer également les nuisibles, l'air et l'eau
polluées. On retrouve surtout des entérobactéries
d'origine humaine ou animale (Listéria, Salmonelles, agents
responsables des TIAC).
Ces contaminations auront des conséquences
néfastes sur les produits de pêche : altérations avec
modifications des qualités organoleptiques pouvant entraîner des
accidents alimentaires.
Sur le plan parasitaire, les Anisakis peuvent
infester les produits de la pêche, les poissons en particulier
[32].
Il faut également citer certaines espèces de
poissons vénéneux interdites : Tetraodontidae
(Poisson-globe, Fugu) ; Canthigasteridae ;
Diodontidae (Poisson-porc-épic) ; Molidae
(Poisson-lune) [34].
6.2.2. Prévention de
la contamination ou maîtrise des conditions hygiéniques de
préparation et de distribution des produits de la pêche
La maîtrise des maladies virales est en principe simple,
puisque l'origine de la maladie est généralement la contamination
fécale directe ou indirecte. Les mollusques bivalves vivants sont
propres à la consommation humaine s'ils sont récoltés
à partir d'eaux non souillées par les eaux résiduaires et
la pollution. Alternativement, la transformation peut inclure un traitement
virucide comme le traitement thermique à température
élevée c'est-à-dire l'appertisation [51].
La préservation de la fraîcheur ou de la
qualité des poissons nécessite leur protection contre les
contaminations et la création des conditions défavorables
à la multiplication bactérienne [38],
d'où :
· La limitation des causes d'altération ou
de maladie qui se fait par élimination maximale des
bactéries propres aux poissons, par une préparation
précoce, rapide et soigneuse mais également par un lavage complet
à l'eau propre.
· Le maintien de la fraîcheur par le
froid, Il faut éviter l'échauffement des produits de la
pêche en les recouvrant et en les entreposant dans des locaux
réfrigérés ou à défaut, en les recouvrant de
glace fondante.
· Les bonnes pratiques
d'hygiène
Des gants à usage unique doivent être
portés car les virus sont difficiles à enlever et certains sont
résistants aux désinfectants.
L'altération apparaît comme la résultante
de l'activité microbienne et enzymatique et de la dégradation
chimique (Tableau VI).
Tableau VI : Principaux dangers
liés aux matières, matériaux et à l'homme
[51]
Vecteurs
|
Dangers sanitaires
|
Poissons
|
Bactéries :
Clostridium perfringens
Listeria monocytogenes
Vibrio parahaemolyticus
Parasites : Nématodes, Cestodes
Dangers chimiques : Histamine métaux lourds (Mercure,
Plomb et Cadmium), dioxines, pesticides, hydrocarbures
|
Crustacés
|
Bactéries : Vibrio
parahaemolyticus
Dangers chimiques : métaux lourds
|
Mollusques
|
Bactéries : Escherichia coli, Salmonella
spp.
Virus : virus de l'hépatite A, norovirus,
enterovirus
Dangers chimiques : phycotoxines, métaux
lourds
|
Eau et glace
|
Bactéries : Salmonella spp. / Salmonella
enteritica, vibrio, staphylococcus aureus, Escherichia coli
Contaminants chimiques
|
Matériaux de conditionnement/Equipements de
manutention/locaux de stockage
|
Contamination bactériologique
Contamination chimique
Particules physiques
|
L'homme
|
Bactéries : Salmonella enteritica,
Escherichia coli, Shigella, Staphylococcus aureus
Virus
|
CHAPITRE III :
REGLEMENTATION ET NORMALISATION DE L'INSPECTION DES PRODUITS DE LA PECHE
1. Réglementation de
l'inspection des produits de la pêche
1.1. Code d'usages pour
les poissons et les produits de la pêche.
Publié en 2009, il a pour objet de garantir des
produits sains et salubres qui peuvent être vendus sur les marchés
nationaux et internationaux et qui répondent aux exigences des normes
Codex [26].
Il abroge et remplace tous les autres Codes d'usage sur les
poissons et produits de la pêche à savoir,
· Code d'usages international recommandé pour le
poisson congelé (CAC/RCP 16-1978);
· Code d'usages international recommandé pour la
transformation et la manutention des aliments surgelés (CAC/RCP
8-1976);
· Code d'usages international recommandé -
Principes généraux d'hygiène alimentaire, (CAC/RCP
1-1969).
Ces Codes ont un caractère essentiellement technique et
fournissent des conseils d'ordre général sur la production,
l'entreposage et la manipulation des poissons et des produits de la pêche
à bord des bateaux et à terre. Ils traitent également de
la distribution et de la présentation au stade du détail des
poissons et des produits de la pêche.
Le Code d'usages sur les poissons et les produits de la
pêche a été modifié de manière a
intégrer les principes de l'analyse des risques - Points critiques pour
leur maîtrise (HACCP). Ils disposent de sections sur l'aquaculture et le
surimi congelés qui n'existaient pas dans les précédents
codes.
1.2. Le paquet
hygiène
La nouvelle législation européenne concerne
l'hygiène des denrées alimentaires et l'alimentation animale. Le
paquet hygiène vise à simplifier et harmoniser la
législation au sein de l'Union Européenne. Elle permet aussi
d'harmoniser les contrôles et de responsabiliser les producteurs. Cette
réglementation se nomme "paquet hygiène" et est entrée en
application le 1er janvier 2006 [56].
Elle est constituée de :
· 6 règlements ;
· 2 directives.
Elle est complétée par 4
règlements d'application qui précisent la mise en oeuvre pratique
de certaines mesures. Les textes qui concernent la filière des produits
de la pêche sont (Figure 5):
Ø Règlement CEE 178/2002 (Food Law) ;
Ø Règlement CEE 852/2004 ;
Ø Règlement 853/2004 ;
Ø Règlement 854/2004 ;
Ø Règlement 882/2004 ;
Ø Règlement CEE 183/2005.
1.2.1. Règlement
CEE 178/2002 (Food Law)
Texte socle de la nouvelle réglementation en vigueur
depuis le 1er janvier 2005, fondateur de l'Autorité
européenne de sécurité sanitaire des aliments et du
réseau d'alerte rapide européen [14]. Il fixe
les grands principes de précaution, de transparence, de
traçabilité et il définit les obligations
spécifiques applicables aux professionnels de la chaîne
alimentaire (obligation de résultat), lesquels
doivent désormais démontrer qu'ils ont mis en place les
mesures de maîtrise adaptées pour atteindre les objectifs de la
réglementation [59].
1.2.2. Règlement
CEE 852/2004
C'est un texte relatif à l'hygiène des
denrées alimentaires, il abroge la directive 93/43/CEE et fixe les
règles d'hygiène générales et spécifiques
(BPH) [15]. Les exploitants doivent veiller à
gérer et mettre en oeuvre ces activités de manière
à prévenir, à éliminer ou à réduire
les dangers susceptibles de compromettre la sécurité des
denrées alimentaires et des aliments.
Ce dispositif se base sur cinq exigences principales :
- Règles d'hygiène générales et
spécifiques (BPH) ;
- Principes de l'HACCP (7 principes du Codex
Alimentarius) excepté pour le secteur primaire ;
- Utilisation des guides validés (GBPH) ;
- Obligation de formation du personnel ;
- Obligation de déclaration et d'enregistrement de tous
les établissements.
1.2.4. Règlement
853/2004
Ce texte complète le règlement CEE 852/2004 et
traite des points suivants :
- Agréments.
- Marquage de salubrité et d'identification.
- Importations en provenance des pays tiers (hors CEE).
- Informations sur la chaîne alimentaire.
- règles d'hygiène générale des
denrées alimentaires d'origine animale.
1.2.5. Règlement
854/2004
Ce texte fixe les dispositions des contrôles officiels
concernant les produits d'origine animale destinés à la
consommation humaine. Par ailleurs, il complète les 3 règlements
précédents et précise les règles spécifiques
à certains produits spécifiques.
La procédure des contrôles officiels comprend
:
. Audits concernant les BPH et les principes de
l'HACCP ;
. Exigences définies par le secteur des produits de la
pêche.
1.2.6. Règlement
882/2004
Contrôles officiels effectués pour s'assurer de
la conformité avec la législation sur les denrées
(aliments pour les hommes et les animaux), la santé et
l'alimentation.
Ce texte présente certaines
particularités :
- il reprend les principes des directives CE 89/ 397 et CE
93/99 ;
- il autorise les contrôles exécutés par
l'AFSCA en partenariat avec les organismes tiers ;
- il recommande l'utilisation des systèmes de
contrôle nationaux (appelés autocontrôles).
1.2.2. Règlement
CEE 183/2005
Il détermine les règles d'hygiène des
aliments pour les animaux mais également certains des moyens que les
exploitants doivent observer afin d'atteindre leur obligation de
résultat. Les exploitants doivent s'assurer que la preuve de la
sûreté alimentaire des denrées et des aliments pour animaux
d'origine végétale est atteinte en distinguant les exigences
liées à la production primaire de celles liées à la
transformation.
· Applicables à tous les organismes qui livrent,
produisent, transforment ou transportent ;
· Analyse des risques sur la base de l'HACCP.
Figure 5 : Vue d'ensemble de la
réglementation « HYGIENE » [56]
1.3. Textes sous
régionaux : le règlement N°
01/UEAC-CEBEVIRHA-129-CM-07
Portant adoption des Statuts de la Commission
Economique du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques
(CEBEVIRHA).
La CEBEVIRHA est une Institution spécialisée de
la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale. Elle
a pour mission de favoriser le développement harmonisé et
équilibré des secteurs de l'élevage et de la pêche
des Etats membres en vue de parvenir à une amélioration aussi
rapide que possible du niveau de vie de leurs populations par l'accroissement
du disponible en protéines animales [13].
Dans le domaine halieutique et de l'aquaculture la politique
communautaire de développement de la production est mise en oeuvre par
la réalisation de projets :
· Le développement intégré de la
pisciculture ;
· La création ou le développement des
Centres de Multiplication, et d'un Centre de recherche des meilleures
espèces de poissons à élever ;
· L'inventaire et l'étude des potentialités
de pêche en mer et en eau douce ;
· Le contrôle et la surveillance de la zone
économique exclusive des Etats membres ;
· La promotion d'armements nationaux ou communautaires
;
· La création ou le développement d'un
Centre de recherche en matière de pêche ;
· L'amélioration des procédés
techniques de production et de conservation pour développer le commerce
Inter-Etats.
2. Système de
normalisation de l'inspection des produits de la pêche
Une norme est un document écrit, accessible au public,
élaborée par un organisme reconnu ; la norme établit
une règle du jeu facultative (contrairement à la
réglementation qui est obligatoire).
2.1.
Référentiels privés
2.1.1. IFS :
International Food Standard / Norme Internationale pour les Aliments
C'est un référentiel d'audit des fournisseurs
d'aliment à marques de distributeurs. Il a été
défini en 2003 par les représentants du commerce de détail
de produits alimentaires européen. Selon SCALABRINO
[48], l'IFS sert à l'examen et à la
certification des systèmes pour garantir la sécurité et la
qualité de la production des aliments.
Avantage : Au lieu que chaque acheteur vienne
auditer le producteur, pour voir si ses installations et son système
qualité sont corrects, un seul auditeur indépendant et
« certifié », vient visiter l'entreprise et lui
attribue l'IFS.
L'IFS se base sur l'ISO 9001, les principes du HACCP et elle
intègre la législation de l'Union européenne. L'auditeur
utilise un logiciel (Audit-Xpress) qui calcule une note assortie de diagrammes
et propose les actions correctives.
2.1.2. BRC : British
Retail Consortium
C'est un référentiel voisin de l'IFS, anglais au
départ (1998), nommé maintenant « Norme mondiale du
BRC-aliments ». Imposée aux fournisseurs par les distributeurs
qui préfèrent le BRC à l'IFS. Le BRC impose l'adoption du
HACCP, un système de gestion de la qualité efficace, le
contrôle des normes sur l'environnement de l'usine, les produits, les
procédés, le personnel [48].
2.2. ISO 22000
(International Organisation for Standardisation)
L'ISO 22000 est une norme de sécurité des
aliments, pour les industries agroalimentaires.
Publiée en 2005, cette norme est encore peu
pratiquée, mais est censée « harmoniser » au
niveau mondial et à terme remplacer les référentiels IFS,
BRC et d'autres (notamment américains).
La norme ISO 22000 spécifie les exigences sur cinq
éléments essentiels pour la sécurité des
aliments : l'approche systémique, la communication interactive, la
traçabilité, les prés requis ou programmes
préalables (PRP) et le plan HACCP. Elle met l'accent sur les
compétences su personnel et sur la recherche continue d'informations
concernant les produits alimentaires : nouvelles lois, normes et
règlements.
Cette norme est basée sur le volontariat de
l'entreprise qui souhaite s'investir dans cette démarche.
3. Facteurs favorisant
l'évolution des systèmes d'inspection des produits de la
pêche
3.1. Impact du HACCP sur
les activités d'inspection
Parmi les systèmes existants, le HACCP (Analyse des
risques - points critiques pour leur maîtrise), est
considéré comme la stratégie qui offre une meilleure
sécurité au consommateur de poisson. La production, l'inspection
de la salubrité et de la qualité du poisson et des produits de la
pêche évolueront d'une inspection et une analyse en laboratoire
à une approche préventive où les problèmes
critiques sont évités avant leur apparition.
Le grand avantage du système HACCP est qu'il s'agit
d'une approche par anticipation d'assurance de la qualité, et qu'elle
est à la fois systématique, structurée, rationnelle,
multidisciplinaire, adaptable et peu coûteuse [34].
Appliqué correctement, il n'existe aucun autre système ou
méthode qui produira le même degré de
sécurité et d'assurance de la qualité. L'adoption à
grande échelle du concept HACCP par l'industrie halieutique et son
application par les agences réglementaires nationales de contrôle
est une étape majeure dans la garantie de l'innocuité et de la
qualité alimentaire du poisson [43].
3.2. Objectifs de
sécurité alimentaire (OSA)
Il s'agit de propositions de règlement
définissant une procédure dans l'objectif de prévenir les
risques. Les OSA sont mis en place par de l'ICMSF (International Commission on
Microbiological Specifications for Foods).
D'après BALOUKA (2003) [2], un OSA est
définit par la fréquence maximale et/ou la concentration d'un
danger microbiologique dans un aliment au moment de la consommation pour fixer
un niveau approprié de protection du consommateur.
Jusqu'à présent, la législation
alimentaire en matière d'hygiène fournissait une description
détaillée des mesures à prendre pour garantir la
sécurité des aliments. Aujourd'hui, les discussions sur la
sécurité des aliments sont axées sur l'objectif à
atteindre. Les avantages d'un tel système sont une simplification de la
législation (qui peut se limiter à la fixation des objectifs et
éviter ainsi la description détaillée des moyens de les
atteindre) et une souplesse accrue pour les exploitants du secteur alimentaire
(qui sont tenus d'élaborer des systèmes documentés sur les
moyens qu'ils mettent en oeuvre pour atteindre les objectifs fixés par
la législation). Dans un tel système, la sécurité
des aliments est le résultat du respect des règles
générales d'hygiène imposées par la
législation en la matière, de l'obligation pour les exploitants
du secteur alimentaire d'élaborer des procédures pour garantir le
respect des OSA fixés par la législation et de la mise en oeuvre
du système HACCP [2]. La réglementation s'est
longtemps intéressée aux critères microbiologiques pour
valider la conformité de lots de produits finis. Les travaux de l'ICMSF
ont montré qu'il était préférable de
considérer davantage les mesures de contrôle plutôt que les
critères microbiologiques. Les mesures de contrôle visent à
prévenir, réduire ou éliminer un danger microbiologique.
Il s'agit par exemple de la salaison, la déshydratation, les traitements
thermiques,... Les OSA ne sont pas toujours mesurables [35].
L'application de ces mesures de contrôle permet d'assurer que l'OSA est
atteint. Il suffit alors de prouver que ces mesures sont efficaces en
déterminant des critères de performance.
CHAPITRE I :
SITUATION DE LA LEGISLATION ET DE LA REGLEMENTATION DE L'INSPECTION DES
PRODUITS DE LA PECHE
1. Procédure
d'adoption des textes législatifs et réglementaires
La réglementation relative au domaine des pêches
est élaborée selon les règles habituelles établies
en conformité avec la constitution camerounaise. La constitution du 18
Janvier 1996 reconnait une séparation entre les pouvoirs
exécutifs, législatifs et judiciaires. La législation
résulte des lois et règlements de la République. Le
contrôle des produits de la pêche est régi par des textes
législatifs et réglementaires (Figure 6) : les lois, les
décrets et les arrêtés.
1.1. Loi
La loi est un texte issu du pouvoir législatif,
voté par le Parlement. Le Parlement qui exerce le pouvoir
législatif (chargé d'étudier, de discuter et de voter les
lois) comprend deux chambres :
L'Assemblée nationale et le Sénat. L'initiative
des lois (c'est-à-dire le droit de proposer une loi nouvelle ou modifier
une loi existante) appartient concurremment au Premier ministre (projet de loi)
ou à un membre du parlement (proposition de loi).
Les projets et propositions de loi sont déposés
sur le bureau de l'une des deux chambres où ils sont
étudiés par des commissions spécialisées.
L'Assemblée Nationale adopte les lois à la
majorité simple des députés, elle adopte ou rejette les
textes soumis à son réexamen par le Sénat. Avant leur
promulgation, les lois peuvent faire l'objet d'une demande de seconde lecture
par le Président de la République.
1.2. Les
décrets
Le décret est un texte issu du pouvoir
exécutif qui intervient dans le domaine
Réglementaire. Traditionnellement, le
décret est un acte du chef de l'État, mais il peut
également émaner du chef du Gouvernement pour les textes de
portée générale et impersonnelle.
Le décret émanant du président de la
République porte sa signature personnelle, le contreseing du Premier
ministre et, le cas échéant, des ministres des
départements intéressés.
Lorsque le décret est pris en "Conseil des ministres",
il porte la signature de tous les membres du Gouvernement.
La classification est établie :
· Du point de vue de l'objet :
ü individuel : il vise une personne ou
une situation déterminée,
ü réglementaire : il
édicte une mesure générale et impersonnelle ;
· Du point de vue formel. Les décrets peuvent
être pris :
ü En Conseil des ministres
(décret en Conseil des ministres), sur initiative du
Premier ministre ou rapport d'un ou plusieurs
ministres (décret simple), ou en Conseil
d'État.
1.3. Les
arrêtés
L'arrêté est une décision
exécutoire prise par une autorité administrative, ayant pour
objet, dans le domaine qui lui est propre, l'application d'une loi, d'un
décret ou d'un règlement. Dans le domaine de la santé
animale, un arrêté ministériel est donc signé par le
Ministre de l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales. Il existe
des arrêtés interministériels pris en conseils de cabinet,
dont la teneur implique d'autres départements ministériels.
Le Préfet dans son département, le Maire dans sa
commune peuvent par arrêtés préfectoraux ou municipaux
prendre des mesures destinées à prévenir les entraves
à la réglementation. Ces mesures peuvent compléter, mais
ne doivent pas être en contradiction avec les textes nationaux.
1.4. Le Journal
Officiel
La mission du Journal Officiel consiste à la production
et la diffusion des recueils et des textes officiels. Le Journal Officiel est
en charge de la collecte auprès des services centraux et
extérieurs de l'Etat, ainsi qu'auprès des collectivités
territoriales et éventuellement des Administrations parapubliques de
textes à publier. Le Journal officiel est donc l'éditeur officiel
exclusif de la législation de la République du Cameroun.
Selon l'article 31 (3) de la Loi N° 96-06 du 18 janvier
1996 portant révision de la Constitution du 02 juin 1972: « la
publication des lois est effectuée au Journal officiel de la
République en français et en anglais »
[62].
CODEX ALIMENTARIUS
(Recommandations d'organismes internationaux)
REGLEMENTS
DIRECTIVES
DECRETS, ARRETES
PROFESSIONNELS
Effet indirect
Effet direct
Figure 6 :
Hiérarchie de la réglementation [NNANA, 2010]
2. Le contenu des textes
législatifs et réglementaires
2.1. Les textes de
portée générale
La pêche est régie au Cameroun par la loi
n°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la
faune et de la pêche à travers un arsenal de textes d'application
(Décrets, Arrêtés, Décisions et Notes).
2.1.1. Loi n° 74/012
du 16 Juillet 1974,
Portant Code des pêches maritimes. Le
code de pêche maritime détermine les modalités de
production, de manipulation, de conservation et de distribution des produits de
la pêche maritime au Cameroun [7]. Il distingue quatre
types de pêche : traditionnelle ; artisanale ; au large et
hauturière. Il présente également l'exercice du droit de
la pêche.
2.1.2. Loi n°94/01 du
20 Janvier 1994
Portant régime des forêts,
de la faune et de la pêche. La législation des
pêches au Cameroun est basée sur la loi n° 94/01 du 20
Janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la
pêche. Cette dernière s'appuie sur deux principes
fondamentaux à savoir la conservation de la ressource et la
protection de l'environnement aquatique [9].
Dans le cas de la conservation de la ressource, des mesures
strictes sont prises à l'encontre du chalutage côtier (moins de 3
milles de la côte), ainsi que l'utilisation des engins de capture avec
des petits maillages. Cependant, l'application des mesures prises rencontre des
difficultés à cause du manque de moyens financiers.
La législation actuelle interdit de verser des produits
polluants dans l'environnement aquatique, surtout des effluents industriels,
agricoles et domestiques.
Cette loi définit et réglemente les
différents types de pêche, Le droit de la pêche dans le
domaine maritime et le domaine public fluvial appartient à l'Etat.
Article 137.- (1) Nul ne peut exposer,
préparer, distribuer, stocker ou transporter pour la vente, des produits
de la pêche non soumis à une inspection sanitaire
préalable.
(2) Cette inspection qui peut s'effectuer en tout lieu et
à tout moment par des agents habilités, donne lieu au paiement
d'une taxe d'inspection dont le taux est fixé par la Loi de finances.
Article 138.- (1) L'inspection sanitaire des
produits de pêche prévue à l'article 137 ci-dessus, a pour
but de vérifier :
- le respect de la nomenclature officielle des espèces
commercialisables ;
- le respect de la taille marchande des espèces de
consommation courante ;
- la provenance des prises ;
- l'état sanitaire des produits embarqués et mis
en consommation.
(2) Les normes de qualité sont fixées par
arrêté du Ministre chargé de la pêche.
2.1.3. Loi n° 96/11
du 05 août 1996 relative à la normalisation
La normalisation est l'établissement des exigences, des
spécifications ou des règles techniques applicables aux produits,
biens ou services. Elle a pour objet de fournir des documents de
référence de portée nationale, sous-régionale,
régionale ou internationale. Elle dispose de solutions à des
problèmes techniques et commerciaux concernant les produits, biens et
services qui se posent de façon répétée dans des
relations entre partenaires notamment économiques, scientifiques,
techniques et sociaux. La loi sur la normalisation couvre les domaines de la
terminologie, de la métrologie, des symboles, de l'essai, du marquage,
de l'étiquetage, de l'emballage ou des services. Toute activité
économique exercée au Cameroun peut être soumise au
contrôle de qualité des produits, biens ou services aboutissant
à l'établissement d'un certificat de conformité,
conférant le droit d'apposer la marque nationale [21].
Le contrôle de la qualité d'un produit, d'un bien ou d'un service
est l'ensemble des opérations qui consistent à déterminer
si ce produit, bien ou service répond aux exigences et
spécifications des normes en vigueur.
2.1.4. Loi n°2000/017
du 19 décembre 2000
Portant réglementation de l'inspection
sanitaire vétérinaire
Ce texte abroge le Décret n° 86/711 du 14 juin
1986 fixant les modalités de l'inspection Sanitaire
Vétérinaire [21]. Il
fixe les mesures à prendre, pour s'assurer qu'une denrée est
propre à la consommation, ainsi que les dispositions pénales
à l'égard de tout contrevenant. L'inspection sanitaire
concerne :
· L'examen et le contrôle des viandes, des produits
de la pêche et d'autres produits d'origine animale ;
· la saisie, la dénaturation ou la destruction des
produits de la pêche ou des produits d'origine animale, jugés
dangereux ou impropres à la consommation pour l'homme et les animaux
;
· le contrôle des locaux de stockage, de
conservation, de vente, des établissements de traitement de tous les
produits d'origine animale et des véhicules de transport de ces
produits.
Elle assure également la protection des exploitants et
des consommateurs contre les zoonoses pouvant être transmises par les
produits de la pêche. A ce titre, ce texte précise sur une
liste annuelle les maladies considérées comme des
zoonoses et devant faire l'objet de mesures sanitaires.
L'inspection sanitaire vétérinaire est
assurée par les agents assermentés du MINEPIA.
2.1.5. Loi n° 006/ du
16 avril 2001
Portant nomenclature et règlement zoo-sanitaire
des maladies du bétail réputées légalement
contagieuses à déclaration obligatoire.
Cette dernière établit une liste non exhaustive
de pathologies basée sur les maladies de la liste B de l'OIE (Annexe
2).
2.2. Les textes de
portée spécifique
2.2.1. Arrêté
n°017/MINEPIA du 29 septembre 1987
Portant Organisation et Fonctionnement des Centres de
Pêche.
Il définit les Centres de Pêche comme
étant des structures abritant des Services
Techniques et un ensemble de modules technologiques pour aider
les pêcheurs à mieux exploiter, transformer, distribuer et
commercialiser les produits [21]. Chaque Centre de Pêche
regroupe plusieurs postes de contrôle de pêche construits aux
principaux points de débarquement ou aux points stratégiques de
parcours, de distribution ou de commercialisation des produits halieutiques.
2.2.2. Décret
n° 95/413 /PM du 20 juin 1995
Fixant certaines Modalités d'Application du
Régime de la Pêche.
Ce décret fixe les modalités d'application du
régime des pêches tel que défini par la loi n°94/01 du
20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la
pêche [21]. Le chapitre 2 dispose de l'exercice du droit
de la pêche en élaborant les conditions d'obtention de
l'agrément, d'une licence de pêche, ainsi que de l'autorisation et
du permis de pêche. Le chapitre 5 fixe les modalités de conception
et de création des établissements d'exploitation des produits de
pêche ainsi que de leurs conditions d'importation.
Ce texte fixe également les modalités de
protection de certaines ressources halieutiques en fonction de leur zone de
répartition en y interdisant l'exercice du droit de pêche.
Il est complété par le Décret
n°2001/546/PM du 30 juillet 2001qui actualise les documents à
fournir et les conditions à remplir pour l'obtention d'un
agrément ou d'une licence.
Article 5 (nouveau). Le dossier de demande de
licence de pêche est déposé, contre
récépissé, auprès du responsable régional de
l'Administration chargée de la pêche.
Article 36 (nouveau). Tout titulaire de
licence, de permis ou d'autorisation spéciale de pêche doit tenir
un carnet de pêche selon le modèle délivré par
l'Administration chargée de la pêche.
2.2.3. Arrêté
n°0010 / MINEPIA du 24 avril 1998
Fixant les Modalités de Contrôle
Sanitaire et de Surveillance des Conditions de production des Produits de
Pêche [21].
Cet arrêté justifie la salubrité des
produits de la pêche destinés à la consommation humaine et
vise à établir un système de contrôle et de
surveillance portant sur :
a) un contrôle des bateaux de pêche ;
b) un contrôle des conditions de débarquement
;
c) un contrôle permanent des établissements aux
fins de s'assurer que :
- les conditions d'agrément sont respectées;
- les produits de la pêche sont manipulés dans de
bonnes conditions sanitaires ;
- le nettoyage des locaux, des installations, des instruments
ainsi que l'hygiène du personnel sont bien appliqués ;
- l'identification des produits est correctement
effectuée.
d) un contrôle des marchés ;
e) un contrôle des conditions de stockage et de
transport ;
f) un contrôle des conditions d'exportation et
d'importation.
Article 3.- Chaque lot de produits de la
pêche doit être présenté à l'inspection
sanitaire au moment du débarquement ou avant la première vente
pour permettre de contrôler qu'ils sont propres à la consommation
humaine. Cette inspection consiste en une évaluation organoleptique
effectuée par échantillonnage dont le plan et la cotation sont
contenus dans le manuel d'inspection et de contrôle de la qualité
des produits halieutiques.
Article 5.- Si l'évaluation
organoleptique relève le moindre doute sur la fraîcheur des
produits de la pêche, il peut être fait appel aux contrôles
chimiques ou microbiologiques.
Les types d'examens de laboratoires pouvant être
suggéré pour le poisson, ainsi que les limites requises pour les
substances chimiques sont précisés dans l'article 10.
Le Chapitre III traite des dispositions pénales
à travers notamment le certificat de contrôle d'origine et de
salubrité, seule garantie du contrôle de l'Etat.
L'article 16 précise les modalités de traitement
des produits saisis.
Article 18.- Les infractions au
présent arrêté sont punies par les peines prévues
par la loi, notamment les lois n°75/13 du 8 décembre 1997 et 94/01
du 20 janvier 1994.
2.2.4. Arrêté
n°0011/ MINEPIA du 24 avril 1998
Fixant les conditions particulières relatives
aux établissements de traitement et au conditionnement des produits de
la pêche destinés à l'exportation [21].
Toute entreprise désireuse d'exporter des produits de
la pêche doit disposer des locaux appropriés ayant fait l'objet
d'une autorisation de création et d'ouverture du Ministère
chargé des pêches. Ces locaux doivent présenter une nette
séparation entre le secteur propre et le secteur souillé et avoir
des dimensions suffisantes nécessaires au bon déroulement des
activités professionnelles dans des conditions d'hygiène
convenables.
Les conditions générales d'hygiène
doivent s'appliquer aussi bien au personnel, aux locaux et aux matériels
qu'à la manipulation des produits de pêche.
2.2.5. Arrêté
n° 0012/MINEPIA du 24 avril 1998
Fixant les conditions techniques applicables aux
navires de pêche [21].
Ses dispositions sont applicables aux bateaux usines et
bateaux-congélateurs. Il établit les modalités
d'installation et d'équipement, ainsi que l'entreposage et la
conservation des produits. Les sanctions devant s'appliquer à tout
contrevenant sont y sont explicitées.
2.2.6. Arrêté
n°0023/MINEPIA du 1er Février 2000
Portant création d'un bureau de contrôle
de qualité des produits halieutiques [21].
Créé au sein de la Délégation
régionale de l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales du
Littoral à Douala, le Bureau de contrôle de la qualité des
produits halieutiques est chargé :
· du suivi technique des établissements et navires
autorisés à exporter notamment dans le cadre de leur mise aux
normes ;
· du suivi technique des nouvelles installations et
navires-usines sollicitant l'agrément à l'exportation ;
· de la formation et de la sensibilisation des
responsables-qualité en principes généraux
d'hygiène applicables en industrie alimentaire ;
· de l'introduction du concept Hazard Analysis Critical
Control Points (HACCP) dans les entreprises de pêche.
2.2.7. Arrêté
n°0002/MINEPIA du 1er Août 2001
Fixant les modalités de protection des
ressources halieutiques [21].
Cet arrêté précise que Toutes les zones
identifiées comme habitats sensibles des poissons notamment les
nurseries, les lieux de refuge sont interdites à la pêche. Par
ailleurs, il établit dans les eaux camerounaises un repos biologique
correspondant à la période de reproduction, de croissance des
juvéniles d'une espèce ou d'un groupe d'espèces cibles.
L'usage de certains engins et méthodes de pêche
est désormais interdit il s'agit de :
- sennes de plage ;
- filet épervier ;
- nasse, paniers filets maillants dont la maille est
inférieure à 40 mm ;
- ligne d'hameçon non appâté ;
- barrages à travers le lit d'un cours d'eau.
Il précise également les tailles et poids minima
des espèces cibles.
A ce texte, vient s'ajouter l'Arrêté
n°0025/MINEPIA/DIRPEC/SDEPIA/SP portant interdiction de la technique de
pêche au chalut-boeuf qui consiste en l'utilisation d'un ou plusieurs
chaluts tirés par deux (2) bateaux.
2.2.8. Arrêté
n°0003/MINEPIA du 1er Août 2001
Fixant les modalités de classification des
établissements de traitement des produits de la pêche et
d'exploitation des espèces ornementales [21].
Les établissements d'exploitation des produits de la
pêche sont classés en fonction du mode de traitement ainsi qu'il
suit :
· catégorie A : traitement artisanal ;
· catégorie B : traitement industriel.
2.2.9. Décret
n° 2002//PM du 17 janvier 2002
Fixant les normes de conditionnement et de transport des
produits de la pêche [21]. Le transport des produits frais de
pêche ne s'effectue que dans des emballages appropriés. Le
transport en vrac est interdit.
Tout colis d'expédition de produit de la pêche doit
être accompagné d'une étiquette commerciale indiquant en
caractères nettement lisibles et indélébiles :
- les noms, raison sociale ou numéro de l'installation
de mareyage ;
- l'emplacement de cette installation ;
- le numéro du certificat de conformité;
- les noms scientifique et commercial des espèces ;
- le poids net des produits expédiés.
Article 9.- (1) Le poisson congelé
doit être entreposé, manutentionné et expédié
dans des conditions propres à éviter la rupture de la
chaîne de froid.
Article 13.- (1) Le transport des produits de
la pêche ne s'effectue qu'à bord de véhicule disposant
d'une attestation de conformité délivrée par les agents
compétents du Ministère chargé des pêches.
2.2.10.
Arrêté n°0021/MINEPIA du 11 Avril 2002
Fixant les modalités d'inspection des navires de
pêche industrielle, d'observation scientifique et de surveillance des
activités de pêche [21]. Les navires de pêche
font l'objet d'une inspection par les services compétents. Cette
inspection se fait au port d'attache du navire ou dans un port étranger
à la demande de l'armateur ou de l'affréteur du navire. Ce texte
précise également les conditions de recrutement et d'emploi des
observateurs scientifiques.
Dans le chapitre III traitant de la surveillance des
activités de pêche, il est établit les modalités
d'inspection des navires ainsi que les différentes infractions à
rechercher.
2.2.11. Loi n° 2004 /
026 du 30 décembre 2004
Portant loi de finances de la République du
Cameroun pour l'exercice 2005 [21]
Elle fixe les modalités de recouvrement de la taxe
d'inspection sanitaire vétérinaire et d'exploitation des produits
halieutiques. Le produit de la taxe d'inspection sanitaire
vétérinaire et d'exploitation des produits halieutiques est
réparti comme suit:
· 50% pour le Trésor
· 50% pour la Caisse de développement de la
pêche maritime et les caisses de développement de l'élevage
existantes.
Taxes d'inspection sanitaire vétérinaire de
contrôle d'activité
1. Ouverture d'un établissement d'exploitation de
produits animaux ou d'origine animale autres que les poissonneries: 5 000 F
2. Ouverture d'une poissonnerie: 5 % de la patente annuelle
3. Délivrance de certificat de conformité: 2 000
F/an
4. Autorisation de transport par véhicule
spécialisé:2 500 F/an par véhicule
5. Licence de pêche:
|
T = R × J × P
|
T = montant de la taxe en francs
|
R = redevance de base fixée à 5
000 F
|
J = tonnage de jauge brute du navire
|
P = coefficient variable (P=1 pour chalutage
ordinaire et P=2 pour pêche des crustacés).
|
6. Permis de pêche A pour la pêche
semi-industrielle : 50 000 F/an
7. Permis de pêche B pour la pêche sportive: 25
000 F/an
8. Permis de pêche D pour la petite crevette: 5 000
F/an
9. Permis de pêche E pour la pêche artisanale: 3
000 F/an
Les taxes d'inspection sanitaire vétérinaire
à la production
1
|
Pêche (débarquement au port)
|
|
poisson: 2 F/kg
|
crevettes: 4 F/kg
|
2
|
Usine de fabrication de lait, beurre, yaourt, fromage, miel,
conserve de viande et de poisson: 0,1 % de la valeur de la production, payable
mensuellement.
|
Taxes d'inspection sanitaire vétérinaire sur
le commerce local
1. Produits frais ou congelés; produits salés,
secs, fumés ou mis en conserves: 12% de la patente annuelle
Taxes d'inspection sanitaire vétérinaire sur
le commerce international
1. Taxe sur l'agrément à la pêche
industrielle
- Nationaux .....................500 000 Frs
- Internationaux ............ 5 000 000 Frs
2. Taxe sur la pêche
sous-marine.................................. 50 000 Frs
3. Taxe sur la mariculture et la pisciculture
.................... 5 000 Frs
4. Taxe sur l'exploitation des poissons
d'ornement....................150 000 Frs
5. Taxe sur la collecte des géniteurs, des larves, des
post-larves, oeufs et des alevins ............2 500 Frs
6. Taxe exceptionnelle sur la collecte des espèces
protégées .......50 000 frs
7. Taxe sur le permis D (permis pour la pêche
scientifique) ......... 50 000 Frs
2.2.12. Décret
n° 2010/244
Fixant les modalités d'exercice de certaines
compétences transférées par l'Etat aux Communes en
matière de promotion des activités de production pastorale et
piscicole.
Il transfert un certain nombre de compétences et
ressources aux communes qui seront désormais chargées
d'élaborer les règlements, d'initier et de suivre certaines
activités rurales.
Après le recensement de l'ensemble des textes
législatifs et réglementaires nous constatons que 34% de ces
textes appartiennent au sous secteur des pêches et aquaculture qui occupe
ainsi la première place. 16% des textes sont liés aux productions
animales ; 15% des textes sont liés à la formation ;
18% aux organismes spécialisés ; 12% aux accords
internationaux ; 4% aux Industries (Figure 7).
En ce qui concerne les textes sur la pêche et
l'aquaculture : 35% des textes sont des arrêtés ; 26%
sont des lois ; 19% sont des décisions ; 16% sont des
décrets ; 3% sont des ordonnances (Figure 8).
3. Mécanismes
politiques et institutionnels de l'inspection des produits de la
pêche
3.1. Mécanismes
politiques
La politique du gouvernement en matière de pêche
vise à maintenir la productivité des ressources,
améliorer les revenus économiques, satisfaire les besoins de la
population en protéine d'origine animale et élever le niveau de
vie des pêcheurs. Cette politique globale se base sur les plans
quinquennaux de développement. Depuis les indépendances, le
Cameroun s'est doté de cinq plans quinquennaux de
développement :
L'objectif des deux premiers plans (1960/1965 ; 1966/1971)
était de promouvoir l'exportation des matières premières
afin d'obtenir des devises pour financer les autres secteurs
d'activités.
Selon BELAL et al [4], les troisième,
quatrième et cinquième plans quinquennaux (1971/76 ; 1976/81 ;
1981/86) avaient mis l'accent sur les actions suivantes :
· L'organisation des zones de pêche ;
· L'organisation de l'Administration ;
· Le développement et l'intensification de la
pêche en haute mer ;
· La promotion de l'élevage de poissons et la
commercialisation des produits de pêche.
L'objectif général du 5ème plan par
exemple, était de produire 163.000 tonnes de poissons à la fin de
l'année 1986 [4].
Le sixième plan quinquennal (1986/1991) qui accordait
au secteur pêche 0,38% du budget national et prévoyait une
augmentation de la production halieutique de 10% chaque année, ne verra
pas le jour.
La crise économique est venue perturber son
exécution. Sur les conseils du Fonds Monétaire International
(FMI) et de la Banque Mondiale (BM), le Gouvernement a mis en place le
Programme d'Ajustement Structurel (PAS) afin d'ajuster les besoins aux moyens
disponibles [8].
3.1.1. Le Programme
d'Ajustement Structurel (PAS)
Les études réalisées en 2000 par TSIOTSOP
et al [54] montrent qu'entre 1977 et 1985, l'accroissement du
PIB était spectaculaire (en moyenne de 10% par an), suite à la
découverte et à l'exploitation du pétrole. La
récession économique a commencé en 1985 avec la chute des
prix du pétrole et des autres produits de base et a continué
jusqu'en 1989. En Juin 1991, la dette extérieure du Cameroun
était estimée à 1.300 milliards (67% du PIB). La crise
économique que le Cameroun a traversée s'est traduite par un
déséquilibre des comptes macroéconomiques et, en
particulier, des finances publiques. Les mesures adoptées pour la
relance de l'économie ont été essentiellement conduites
sous forme de Plans d'Ajustement Structurel (PAS) conclus avec les institutions
de Bretton Woods. Pour ne pas en rester à un ajustement structurel
limité à la sphère financière avec le
rééquilibrage des comptes macro-économiques, le
Gouvernement a alors redéfini sa stratégie de
développement et particulièrement le rôle de l'Etat dans la
sphère économique. Il a entre autres mis en place un
environnement libéralisé, caractérisé par
l'allègement progressif des barrières non tarifaires, la
privatisation de la plupart des entreprises des secteurs de la production et de
la commercialisation, et la libéralisation des prix
[3].
3.1.2. Le plan directeur
des pêches
Elaboré en 1992, ses objectifs visent principalement
à promouvoir la production nationale afin de réduire au minimum
les importations et parvenir à terme à l'autosuffisance
alimentaire. Cette politique s'articule autour de cinq axes stratégiques
: (i) l'amélioration de la situation des opérateurs
économiques et le renforcement de l'appui institutionnel, (ii) la mise
sur pied d'un système statistique, (iii) le développement des
pêcheries non encore ou faiblement exploitées, (iv)
l'amélioration des méthodes et techniques de capture, de
conservation et de commercialisation des produits de pêche et (v) la
promotion et le développement de la pisciculture à
caractère commercial et à travers l'initiative privée
[54]. Mais l'exécution de ce plan a été
hypothéquée par la crise économique.
3.1.3. Le Document de
Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP)
Avec la reprise économique, le taux de croissance
tourne désormais autour de 5%. Les autorités décident
d'améliorer les conditions de vie des populations qui se sont
considérablement dégradées. C'est ainsi que le pays a
accédé en 1999 à l'initiative Pays Pauvres Très
Endettés (PPTE) renforcée. D'après TIOTSOP et al
[54], il convenait, dès lors, d'élaborer un
ensemble cohérent de politiques dans le cadre du programme de
stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) comportant
plusieurs composantes dont une stratégie de développement du
secteur rural (DSDSR), composante productive à côté d'une
composante sociale couvrant les secteurs éducation, santé,
urbanisme .
Cette stratégie s'articule autour de quatre axes
à savoir :
· La modernisation de l'appareil de production avec comme
principales actions à mener : la lutte contre les pertes après
captures, la formation et l'insertion des jeunes camerounais dans les
métiers de la pêche, le ré-empoissonnement des barrages et
autres lacs de retenue, la mise en valeur des plans d'eau intérieurs et
des criques et la mise au point d'une alimentation spécifique et
adaptée aux espèces élevées ;
· L'amélioration du cadre institutionnel, à
travers la formalisation de la collaboration institutionnelle intersectorielle,
le renforcement des capacités de formulation, de suivi et
d'évaluation des politiques en matière de pêche, l'appui
à la structuration socioprofessionnelle et la mise en place des
comités de gestion de la ressource dans les grandes retenues.
· L'amélioration du cadre indicatif par
l'adaptation de la réglementation nationale aux conventions
internationales pertinentes en matière de pêche, la finalisation
de la mise en oeuvre d'une réglementation appropriée, le
développement d'une fiscalité appropriée en matière
de pêche et d'aquaculture, l'amélioration de l'accès au
financement des activités de pêche et d'aquaculture et
l'amélioration des infrastructures collectives d'appui à la
production.
· La gestion durable des ressources naturelles, avec
comme principales actions : l'élaboration et la mise en application des
plans d'action nationaux spécifiques en matière de pêche
(requins, pêche illicite non déclarée et non
réglementée, etc.) ; la mise en place d'un système
efficace de collecte et de traitement des données statistiques ; la
rationalisation et le contrôle de l'effort de pêche ;
l'opérationnalisation du repos biologique ; la surveillance et
l'observation scientifique des activités de pêche
[10].
Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement a
développé un programme de soutien financier comportant un prix
fixé pour le poisson, une détaxe du carburant, des
investissements dans le domaine des infrastructures principalement en faveur
des pêcheries industrielles. Cependant, ce programme revêt
l'inconvénient de ne pas prendre en compte la pêche
crevettière à l'origine du phénomène de
surpêche observé sur les côtes camerounaises. Sur le plan
international, les autorités ont intégré dans leur
politique la vulgarisation du Code de Conduite FAO pour une pêche
responsable (CCPR) [61]. Plusieurs institutions participent
à la mise en oeuvre, à la gestion et au suivi de la politique des
pêches.
3.2. Mécanismes
institutionnels
Le Ministère de l'Élevage, des Pêches et
des Industries Animales (MINEPIA) est responsable de la conception et de la
mise en oeuvre de la politique gouvernementale en matière de
pêche.
Ce ministère assure la tutelle de la Mission de
Développement de la Pêche Artisanale Maritime (MIDEPECAM) et de la
Caisse de Développement de la Pêche Maritime (CDPM) qui sont deux
établissements à caractère industriel et commercial,
dotés d'une autonomie financière et créés
respectivement en 1974 et 1977 pour contribuer à l'exécution des
programmes du Gouvernement en matière de développement et de
promotion de la pêche. D'après FOLACK et al [28],
ces deux organismes apportent un appui logistique et d'encadrement aux
pêcheurs.
D'autres structures ministérielles apportent un appui
considérable à la filière des pêches :
· Le Ministère de la Recherche
Scientifique et Technique (MINREST) qui, à travers la Station
Spécialisée de Recherches Halieutiques et des Sciences Marines de
Limbé (SSRH-SM) est chargé de mener des recherches dans le
secteur pêche. Cette station est placée sous la tutelle de
l'Institut de Recherches Agricoles pour le Développement (IRAD).
· Le Ministère du Développement
Industriel et Commercial (MINDIC), qui intervient dans la création
de tous les établissements relatifs à la commercialisation et
à la transformation des produits de pêche.
· Le Ministère du Transport (MINTRANS),
qui, à travers la Direction de la Marine marchande contrôle
toutes les opérations de navigation et assure l'immatriculation des
navires et des embarcations de pêche.
· Le Ministère des Mines, de l'Eau et de
l'Energie (MINMEE), dont l'avis est nécessaire pour la
création des étangs aquacoles.
· Le Ministère des Affaires Sociales
et de la Condition Féminine soutient la vulgarisation, au niveau
des femmes, des nouvelles technologies de valorisation des produits de la
pêche.
· Le Ministère de la Défense (MINDEF),
responsable de la surveillance des eaux territoriales par la mise en
oeuvre de divers moyens nautiques appartenant à la Marine nationale et
à la Gendarmerie maritime. Mais la création des Brigades
d'Intervention Rapide (BIR Delta) et de stations radar de surveillance
côtières permettent de renforcer l'action de l'Etat en mer.
L'évaluation de ces actions montre que l'accent est mis
sur le développement des productions et moins sur la valorisation des
produits par la transformation et la conservation [25].
Cependant, quelques travaux de recherche ont été
initiés à Limbé et certains acquis existent en
matière de valorisation des produits de la pêche; le
problème réside dans les échanges d'informations ainsi que
dans la coordination des actions entre ces différentes institutions.
CHAPITRE II :
METHODOLOGIE DU CONTROLE ET DE L'INSPECTION
1. Méthodologie du
contrôle
Le contrôle des produits de pêche comprend 3
phases :
· l'échantillonnage ;
· l'inspection ;
· l'audit.
L'inspection est un ensemble de contrôles examinant
chacune des caractéristiques du produit pour en déterminer la
conformité globale et l'aptitude à l'utilisation prévue.
Le contrôle proprement dit se fera en réalisant
un plan d'échantillonnage qui comprend : la méthode
d'échantillonnage et les critères de décision applicables
à un lot. Il se fait à partir de l'examen d'un nombre prescrit
d'échantillons unitaires et d'unités d'analyses
ultérieures d'une taille prescrite, selon des méthodes
définies. S'il est bien conçu, le contrôle définit
la probabilité de détection des micro-organismes dans un lot. Ces
plans doivent être régis par les Autorités
Compétentes qui fixent les modalités de contrôle sanitaire,
de surveillance des conditions de production, ainsi que la fréquence des
inspections.
L'audit qualité est un examen méthodique et
indépendant des mesures de qualité. L'auditeur compare ce qui est
écrit à la norme, puis à ce qui est fait
réellement.
2. Méthodologie de
l'inspection
2.1. Cadre
général de l'inspection
Avant leur mise à la consommation humaine, les poissons
et produits de pêche doivent être soumis à un contrôle
visuel par sondage en vue de la recherche de parasites visibles.
L'inspection se fait en deux parties : le
contrôle documentaire et le contrôle sur
site [44] intégrés dans un système
national de contrôle et de surveillance.
2.1.1. Le contrôle
documentaire
Il comprend :
· L'agrément, ou l'autorisation par les services
compétents ;
· Les registres et autres documents ;
· Le plan de maîtrise sanitaire ou système
d'autocontrôle ;
· L'analyse des produits finis.
2.1.2. Le contrôle
sur site : « la méthode des 5M »
· Matière (poissons, crustacés,
mollusques) ;
· Manipulateur (personnel) ;
· Matériel (équipement,
ustensiles) ;
· Milieu (locaux, air, eau, nuisibles) ;
· Méthode (fonctionnement).
2.1.3. Système
national de contrôle et de surveillance
Il comporte :
· Un contrôle des bateaux de pêche ;
· Un contrôle des conditions de
débarquement ;
· Un contrôle permanent des
établissements ;
· Un contrôle des marchés ;
· Un contrôle des conditions de stockage et de
transport ;
· Un contrôle des conditions d'importation et
d'exportation.
2.2. Structures
chargées de l'inspection
2.2.1. La Direction des
pêches et de l'aquaculture (DIRPEC)
Elle est chargée de l'élaboration, de
l'exécution, du suivi et de l'évaluation de la politique
gouvernementale en matière de pêche et d'aquaculture. C'est la
DIRPEC qui assure la gestion et le développement des ressources
halieutiques en mettant en place des collectes de données statistiques.
En relation avec divers partenaires, elle élabore et met en oeuvre le
suivi des différents projets. C'est à la DIRPEC qu'incombe
l'instruction des dossiers d'agréments, licences et l'élaboration
de la réglementation en matière de pêche.
Elle comprend :
· La Sous-direction de la Pêche Industrielle et
Artisanale ;
· la Sous-direction de l'Aquaculture ;
· la Sous-direction des Technologies de Pêche et
des Industries halieutiques;
· la Brigade de Contrôle et de Surveillance des
Activités de Pêche.
2.2.2. Le bureau de
contrôle de la qualité des produits halieutiques
Basé dans la région du Littoral à Douala,
cette structure qui a été créée en 2000, constitue
l'Autorité compétente chargée du contrôle et de la
mise aux normes des établissements ainsi que des navires. Elle est
responsable de la qualité des produits de pêche, autorise leur
exportation et vérifie les agréments.
2.3. Structures
chargées de la normalisation
2.3.1. L'ANOR (Agence
Nationale de Normalisation)
L'Agence nationale des normes et de la qualité est un
établissement public administratif crée par Décret du
Président de la République n°2009/296 du 17 Septembre 2009.
Elle a pour mission, en liaison avec les administrations et les organismes
publics et privées concernés, de contribuer à
l'élaboration et à la mise en oeuvre de la politique du
gouvernement dans le domaine de la normalisation et de la qualité au
Cameroun. C'est à cette agence que revient la lourde charge
«d'élaborer et d'homologuer les normes, d'assurer la certification
de la conformité des normes ». Elle est donc appelée
à jouer un rôle important dans la restructuration de
l'économie camerounaise en particulier dans le contrôle des normes
d'importation et d'exportation des produits de la pêche.
2.3.2. Le comité
national du Codex alimentarius et de sécurité sanitaire des
aliments (CNCOSAC)
Ce comité est essentiellement chargé des
activités de coordination, d'évaluation des actions
menées, de l'élaboration et/ou de la révision des lois et
des règlements alimentaires. Il a un rôle de sensibilisation, de
formation. Dans son cahier de charge, le CNCOSAC devra également
s'acquitter de certaines tâches telles que la réalisation des
études, l'harmonisation des méthodes et des procédures de
contrôle. En outre il constitue un organe consultatif. Il est
chargé de la mise à jour des normes nationales en fonction des
actualisations faites par le BRC, l'IFS et l'ISO 22000 (Figure 9).
BRC
ISO 22000
IFS
Normes internationales
CNCOSAC
ANOR
Normes nationales
Réglementation
Qualité des produits de la pêche
Figure 9: Système d'adoption des
normes nationales [NNANA, 2010]
3. Modalités de
l'inspection des produits de la pêche
3.1. Inspection des
conditions de préparation et de distribution
3.1.1. Contrôle de
l'environnement des poissons
L'inspection préliminaire permet de prévenir les
anomalies décelées lors de l'inspection des produits de la
pêche et passe nécessairement par la vérification de
l'hygiène générale.
Il faut organiser le travail et partager les
responsabilités. Pour cela, il est nécessaire de
déterminer toutes les étapes où la contamination peut
avoir lieu et de prendre des mesures pour assurer la production d'un produit
propre à la consommation humaine. Le type de contrôle et de
supervision nécessaires dépendra de l'importance de
l'opération et de la nature de ses activités
[26].
Le programme de contrôle sanitaire doit s'appuyer sur ce
qui suit :
· Programme permanent de nettoyage désinfection.
La procédure de nettoyage et de désinfection peut comporter
jusqu'à huit étapes [37] :
Pré-nettoyage, pré-rinçage, nettoyage,
rinçage, désinfection, après rinçage, entreposage,
contrôle de l'efficacité du nettoyage ;
· Désignation du personnel responsable du
nettoyage ;
· Entretien des locaux, de l'équipement et des
ustensiles ;
· Système de lutte contre les ravageurs ;
· Approvisionnement en eau, en glace et en
vapeur ;
· Gestion des déchets.
3.1.2. Contrôle des
conditions de conservation
· Contrôle des températures de
conservation : 0°-2°C ;
· Usage de la glace fondante ou d'installations
réfrigérantes (camions isothermes, réfrigérants,
frigorifiques, vitrines).
3.2. Contrôle des
produits de la pêche
3.2.1. Inspection des
poissons
3.2.1.1. Examens
organoleptiques
L'évaluation organoleptique des produits de la
pêche permet de vérifier que ces derniers sont conformes aux
critères de fraîcheur. Les poissons présentent des
particularités qui conditionnent leur inspection.
Il existe trois techniques d'inspection :
· Examen organoleptique simple
ou subjectif ;
· Examen organoleptique
chiffré ;
· Examens de laboratoire.
3.2.1.1.1. Examen
organoleptique simple
Il débute par une détermination du calibre et de
l'espèce qui se poursuivra par une analyse visuelle rapide de la
fraîcheur. L'appréciation de la fraîcheur vise à
empêcher la commercialisation de poissons anormaux
(altérés, répugnants, malades, toxiques) et à
classer les poissons en catégorie de fraîcheur. Cette
classification se fait au moyen de marqueurs d'altération, de
déshydratation et l'appréciation de la rigidité
cadavérique. Le barème de cotation de fraîcheur distingue
quatre catégories : Extra/ A/ B/ Non admis. L'examen se fait par
lot, et la décision au terme de l'inspection concerne l'ensemble des
produits lorsque le lot est homogène.
3.2.1.1.2. Examen
organoleptique chiffré
Mis au point à base de l'examen organoleptique simple
et de l'exploitation statistique des résultats d'observation, il permet
d'apprécier les états intermédiaires d'évolution de
la fraîcheur. Cette technique permet également de résumer
une série d'appréciations subjectives par une note
chiffrée allant de 1 à 5 qui reflète l'état
d'altération ou de fraîcheur du poisson observé. Le
principe consiste à attribuer une note de 1 à 5 sauf pour la
pigmentation et de 0 à 6 pour l'odeur et la saveur.
3.2.1.1.3. Examens de
laboratoire
Ils sont mis en oeuvre par les industriels et les services
officiels à l'exportation et à l'importation. Elles mettent en
oeuvre des méthodes physiques, chimiques et microbiologiques (Tableau
VII).
Ø Méthodes physiques :
Elles consistent en une mesure du pH de la chair, fluorescence, mesure de la
texture, du pouvoir de rétention d'eau ou encore de
propriétés électriques.
Ø Méthodes chimiques :
Elles permettent d'évaluer la fraîcheur par l'appréciation
de la composition chimique normale du produit. On recherche des composés
tels que : l'Azote basique volatil (ABVT), la Triméthylamine,
l'histamine, ou encore le mercure et d'autres métaux lourds
[50].
Ø Méthodes
microbiologiques : Il s'agit de la bactérioscopie, qui
consiste à rechercher des corps bactériens par réalisation
d'un frottis de chair de poisson.
Tableau VII :
Méthodes de d'inspection au laboratoire
[53]
Méthodes physiques
|
Méthodes chimiques
|
Méthodes microbiologiques
|
pH
Fluorescence
Texture
Propriétés électriques
|
Azote
Triméthylamine, l'histamine,
mercure et d'autres métaux lourds
|
Bactérioscopie
|
3.2.1.2. Programme
d'autocontrôle
La préparation et la commercialisation des produits de
la pêche frais, salubres et de bonne qualité, nécessite
l'adoption de précautions pour respecter l'hygiène
générale, la chaîne du froid et la rapidité du
travail. Il est utile d'enregistrer les vérifications ou contrôles
simples effectués. Il faut d'une façon
générale :
· Un responsable des procédures de
contrôle
· Un registre des résultats de contrôle
disponible et bien tenu à la disposition des services officiels :
contrôle des matières premières ; contrôle de
l'état de santé et de l'hygiène du personnel ;
contrôle du nettoyage-désinfection ; contrôle de la
qualité du produit fini ;
· Un registre des mesures ou actions correctives
séparé ou intégré dans le registre des
résultats de contrôle.
Chaque formulaire est signé et daté par le
responsable, avec mention du numéro d'agrément de
l'établissement.
3.2.2. Inspection des
crustacés
Il existe des critères communs d'appréciation de
la fraîcheur des crustacés (Tableau VIII) :Odeur,
résistance des ligaments et appendices, pattes, coloration de la
membrane.
Tableau VIII :
Appréciation de la fraîcheur des crustacés [53]
A l'état frais
|
Avarié
|
- Odeur de la bouche discrète
- Ligaments et appendices du céphalothorax,
résistants et transparents
- Pattes, repliées
- Membrane, transparente et inodore
|
- odeur de putréfaction
- Ligaments et appendices fragiles et opaques
- Pattes pendantes
- brunissement de la membrane (altération
microbienne)
|
On peut citer d'autres anomalies des crustacés telles
que les traumatismes constituant des sources de pénétration des
micro-organismes ou encore la peste des écrevisses due à
Bacterium pesti -antraci.
3.2.3. Inspection des
mollusques et coquillages
Les mollusques lamellibranches se nourrissent de particules
nutritives contenues dans l'eau de mer ; or les eaux sont de plus en plus
insalubres aux abords des côtes, d'où la contamination des
mollusques par des micro-organismes pathogènes (virus de
l'hépatite A et E). Certaines moules produisent une toxine curarisante.
Les coquillages sont commercialisés en emballage claire
portant une étiquette d'origine et une
étiquette de salubrité. Ils doivent
posséder des caractéristiques organoleptiques liées
à la fraîcheur et à la viabilité, incluant l'absence
de souillure sur la coquille, une réponse adéquate à la
percussion, et une quantité normale de liquide inter valvaire
[36].
Tableau IX : Appréciation de la
fraîcheur des Céphalopodes (Seiches, encornet et poulpe)
[53].
A l'état frais
|
Avarié
|
-Chair ferme
-Tentacules résistants
-Aileron très rigide
-Odeur agréable
|
-Chair molle
-Tentacules s'arrachent facilement
-Couleur terne
-Odeur très désagréable
|
L'appréciation de l'état de fraîcheur fait
appel à plusieurs caractères (Tableau XI) :
ü L'environnement : suspecter l'altération en
présence de mouches ;
ü Poids et sonorité du coquillage : lorsqu'il
est vivant, il est plein d'eau et lourd, il rend un bruit mat sinon le bruit
est clair ;
ü Vitalité des muscles adducteurs : les
coquillages vivant sont fermés;
ü Vitalité du manteau : le bord du manteau se
rétracte si on le pique mais ne se rétracte pas si le mollusque
est mort ;
ü Aspect et odeur : le corps du mollusque vivant est
brillant et l'odeur est agréable sinon elle devient nauséabonde
si le mollusque n'est plus vivant.
Les principaux défauts et altérations
sont :
Odeur anormale, présence de parasites-traumatismes,
huîtres gelées et mortes, coquillages altérés
ouverts en vrac, absence d'étiquettes, étiquettes
falsifiées.
4. Sanctions de
l'inspection
4.1. Le certificat de
contrôle d'origine et de salubrité
Ce document est exigé pour tous les produits de
pêche à l'importation, à l'exportation ou pour la
circulation à l'intérieur du Cameroun. Il mentionne
ü l'origine des produits ;
ü leur nature ;
ü la désignation du produit ;
ü détermine qu'il satisfait aux exigences du
contrôle sanitaire prévu par la réglementation.
4.2. La saisie
La saisie est l'opération administrative qui interdit
le libre usage des produits de la pêche et son retrait à la
consommation humaine [24]. Les motifs de saisie sont au nombre
de trois :
ò Pour insalubrité : le produit
représente un danger pour l'homme ou les animaux ;
ò Pour répugnance : lorsque les
caractères organoleptiques sont insuffisants
ò Pour insuffisance : en cas d'altération
physico-chimique, ou de composition anormale.
Au Cameroun, Un certificat de saisie est délivré
aux propriétaires des lots confisqués. Les produits saisis
devraient être surveillés jusqu'à ce qu'ils soient
détruits, utilisés à des fins non alimentaires, ou soumis
à une transformation ultérieure de manière à
garantir leur sécurité.
4.3. L'utilisation
conditionnée
Les produits de la pêche déclarés
impropres à la consommation humaine sont transformés ou
cédés à une usine de farine de poisson ; Les poissons
déclarés par l'inspection Sanitaire, légèrement
altérés sont vendus par le propriétaire aux ateliers de
transformation du poisson ou à une usine de farine de poisson.
5. Distribution et
commercialisation
5.1. Le marché
intérieur
5.1.1. Les points de
débarquement
Les bateaux de pêche industrielle débarquent leur
capture au port de pêche de Douala qui est le plus grand site de
débarquement. Il existe également deux ports de pêche de
petite importance (Tiko et Kribi).
La côte Camerounaise dispose de plus de trois cents
villages et campements de pêche artisanale. Les
débarcadères se trouvent tout au long de la côte dans ces
campements. L'enclavement des campements et villages de pêche, l'absence
des moyens de déplacement au niveau des institutions locales des
pêches (Centres d'alevinage et Contrôles des Pêches) et la
faiblesse du système de suivi statistique rendent difficile l'estimation
des quantités de poisson débarquées par site de
débarquement. Toutefois, les grands sites de débarquement
pourraient être ceux situés à proximité des grandes
villes comme l'indique le profil de la pêche camerounaise établit
par la FAO en 2007[23]. En l'occurrence dans la partie Sud
où on peut citer, le Centre Communautaire de Pêche Artisanale de
Kribi avec 313 tonnes, Londji, avec 340 tonnes de poissons
débarqués au cours de l'année 2006, et dans le Littoral,
le débarcadère de Youpwé avec environ 315 tonnes de
poisson pour la même année.
5.1.2. Circuits de
distribution
Les centres de distribution sont regroupés en 3
catégories :
Ø Les points de débarquement
susmentionnés ;
Ø Les grandes villes du littoral (Douala, Buea,
Edéa, Kribi) ;
Ø Les grandes villes de « l'inter
land » représentées par les chefs lieux des dix
Régions administratives.
C'est à partir de ces principaux centres de
distribution que se fera l'approvisionnement de toutes les autres
localités éloignées ou enclavées du pays (Tableau
X).
Tableau X : Circuits de distribution
du poisson au Cameroun [NNANA, 2010]
MAREYAGE FRAIS
|
GROSSISTE
SEMI GROSSISTE
DETAILLANT
|
C
O
N
S
O
M
M
A
T
E
U
R
|
|
USINE
|
PRODUCTEUR
|
EXPORTATION
|
PECHEUR
ARMEMENT
IMPORTATION
|
GROSSISTE
|
TRANSFORMATION
|
DEPOSITAIRE
DETAILLANT
|
|
MARCHE URBAIN QUOTIDIEN
MARCHE RURAL HEBDOMADAIRE
|
Les voies de distribution sont :
· La voie d'eau, elle est
représentée par la mer, les fleuves, les lacs et lagunes.
· La route, elle a pour point de
départ les grands centres urbains et ne dessert pas toujours les
localités éloignées ainsi que les villages de
pêcheurs qui se retrouvent ainsi enclavés. L'axe
Douala-Yaoundé permet d'accéder à d'autres voies connexes
et est utilisé pour acheminer aussi bien les produits de la pêche
artisanale que ceux de la pêche industrielle.
· Le chemin de fer, le réseau
ferroviaire permet de relier le centre et le Nord du pays, permettant ainsi
d'acheminer certains produits de la pêche continentale entre les deux
pôles. Une autre ligne importante existe entre les villes de Douala,
Nkongsamba et Yaoundé et permet d'acheminer les produits de la
pêche industrielle.
Les agents de distribution sont représentés par
les mareyeurs qui constituent le maillon entre les pêcheurs et les
consommateurs. Ce sont le plus souvent les femmes de pêcheurs ou les
grossistes qui s'approvisionnent directement auprès du pêcheur au
moment du débarquement. Les agents acheminent ensuite les produits par
véhicule vers les points de vente qui sont :
Ø Les points de débarquement de la pêche
artisanale
Ø Les points de vente au détail
Ø Les poissonneries modernes
Ø Les étalages de marchés
La consommation du poisson frais est élevée en
zones urbaines et côtières. Elle se situe à un niveau plus
bas en zones rurales, en raison du faible pouvoir d'achat et des insuffisances
dans les circuits de distribution.
5.1.3. Structure des
prix
Pour les produits frais de la pêche artisanale, le
gouvernement pratique une politique de fixation de prix : la
mercuriale, visant à procurer un profit à chaque niveau
de la chaîne de distribution, du producteur au consommateur, avec des
variations dans les villes les plus importantes pour compenser le coût du
transport. Toutefois, le secteur artisanal et les petits commerçants
échappent largement à ce système de prix, en raison de
l'impossibilité du contrôle étatique à tous les
niveaux.
Par exemple, le prix du bar frais (Sciaenidés)
qui est contrôlé jusqu'au niveau des poissonneries
agréées, est resté stable à Yaoundé,
à 390 FCFA/kg de 1985 à 1989 et a augmenté seulement en
1990, pour atteindre 556 FCFA/kg quand la mercuriale a été
ajustée. Au contraire, le poisson de transformation artisanale Bifaka
(Ethmalose fumé; non contrôlé) a subi une fluctuation
considérable dans son prix pendant les dix dernières
années, passant de 100 FCFA/kg en 1980 à 160 FCFA/kg en 1985,
d'après DIOMANDE [20].
Il y a donc deux systèmes de prix en vigueur dans le
pays:
ü celui fixé par le gouvernement qui peut
être contrôlé au niveau de la chaîne de distribution
officielle jusqu'aux poissonneries agréées ;
ü un système parallèle de prix
opérant dans tout le secteur artisanal et au niveau des petits
commerçants.
En général, le poisson congelé est le
produit le moins cher même en absence de contrôle des prix. Sur les
marchés intérieurs on le préfère au poisson frais
d'eau douce, celui-ci étant souvent plus cher que la viande. Par exemple
à Ebolowa (sud) la viande désossée se vend à
1100 FCFA/kg alors que le prix du poisson frais local varie entre 450 et 1 300
FCFA/kg et celui du poisson fumé local entre 1 000 et 2 000 FCFA/kg.
5.2. Le marché
extérieur
Les exportations de poisson concernent aussi bien les produits
frais que les produits transformés. Les produits frais ne portent
cependant que sur ceux de la pêche maritime industrielle. Les
données sur l'exportation de poisson fumé et/ou
séché restent informelles et concernent la pêche artisanale
et la pêche continentale. Les importations informelles proviennent du
Gabon, de la Guinée Equatoriale et de Sao Tomé et Principe, les
exportations de ces produits vers d'autres pays limitrophes (Tchad,
Nigéria et République centrafricaine) [23]. Les
exportations de crevettes en direction de l'Union européenne sont
suspendues. Le pays importe également du poisson congelé
principalement de la Mauritanie et du Sénégal
[39]. Les petits pélagiques (maquereau, chinchard et
sardinelle) représentent environ 70 % des importations.
CHAPITRE III :
LACUNES DE LA LEGISLATION ET DE LA REGLEMENTATION
1. Lacunes portant sur le
fond
Elles concernent aussi bien les textes de portée
générale que les textes de portée spécifique.
1.1. Textes de
portée générale
Les décrets fixant les modalités d'application
de la Loi n° 94/001 du 20 janvier 1994 sont introuvables sous format
publié par le Journal Officiel et ce, malgré le fait qu'ils sont
pourvues de l'article stipulant la mention suivante : « la présente
loi sera enregistrée, publiée suivant la procédure
d'urgence puis insérée au Journal Officiel en français et
en anglais ». Il s'agit notamment du Décret d'application n°
95/413/PM du 20 juin 1995 fixant certaines modalités d'application du
régime de pêche. Ce qui laisse à penser que ceux-ci n'ont
peut-être jamais été publiés au Journal Officiel
[62].
Précisons que le défaut de publication d'un
texte au Journal Officiel n'est pas en soi une cause de nullité d'une
loi, mais remet en question son opposabilité aux tiers. Seules les lois
qui y sont publiées sont reconnues comme loi d'Etat et donc
juridiquement contraignantes. D'un point de vue juridique, un avocat peut donc
invoquer l'exception d'applicabilité d'une loi.
Sur le plan des pathologies à déclaration
obligatoire, l'inspection sanitaire vétérinaire se base sur la
Loi n°2000/017 du 19 décembre 2000 portant sur la
réglementation de l'inspection sanitaire vétérinaire.
Cette Loi fixe les modalités de l'inspection sanitaire des animaux en
général sans aspect particulier pour les produits de la
pêche. Il n'est pas précisé les modalités
constitution des dossiers réglementaires par les exploitants, ainsi que
les modalités du contrôle documentaire.
La Loi n° 006/ du 16 avril 2001, portant nomenclature et
règlement zoo-sanitaire des maladies du bétail
réputées légalement contagieuses à
déclaration obligatoire établit une liste non exhaustive de
pathologies basée sur les maladies de la liste B de l'OIE. Il est
stipulé que cette liste fera l'objet d'une réactualisation
périodique, mais les modalités de mise à jour n'en sont
pas précisées et cette réactualisation n'a jamais
été effectuée, pourtant il convient de mettre en place un
système de veille.
1.2. Textes de
portée spécifique
Dans l'Arrêté n°0010 / MINEPIA du 24 avril
1998 fixant les Modalités de Contrôle Sanitaire et de
Surveillance des Conditions de production des Produits de la
pêche :
La première inspection des produits de la pêche
consiste en un examen organoleptique dont le plan et la cotation sont contenus
dans le manuel d'inspection et de contrôle de la qualité des
produits halieutiques. Ce texte précise que l'inspection doit se faire
à toutes les étapes de la filière (navire de pêche,
débarcadères, moyens de transport, établissement de
traitement, entrepôts frigorifiques, fabrique de glace), mais il ne
précise pas quelles sont les conditions ou les règles
d'hygiène à respecter notamment lors du débarquement, du
transport et du stockage des produits de la pêche. En effet, une
inspection de l'Union européenne effectuée au Cameroun, en 2003,
a mis en évidence de graves lacunes en ce qui concerne l'hygiène
lors de la manipulation des produits de la pêche et la capacité
des autorités compétentes à procéder à des
contrôles fiables sur les produits de la pêche. A la suite de
l'inspection, le Cameroun a suspendu ses exportations de produits de la
pêche à destination de l'UE.
Ce texte élabore les modalités du contrôle
microbiologique et les limites maximales des contaminants, mais il n'existe pas
de plan de surveillance des contaminants chimiques qui tient compte des
espèces et des zones de pêche. Il faut noter que ces
contrôles chimiques ou microbiologiques sont encore inexistants du fait
de l'absence d'un laboratoire de contrôle des produits halieutiques et du
coût élevé que représente des prestations dans des
laboratoires de référence qui devrait figuré sur une liste
arrêté par le MINEPIA.
La loi n° 96/11 du 05 août 1996 relative à
la normalisation n'établi pas le rôle et les prérogatives
de l'ANOR dans la mise en oeuvre de ces normes.
Il n'existe encore aucun texte qui définit les
modalités de contrôle des conserves et semi-conserves, pourtant,
on observe un afflux important de ces produits essentiellement importés
sur le marché local.
En ce qui concerne les textes relatifs à
l'hygiène, il en existe deux qui réglementent l'hygiène
dans les bateaux de pêche et dans les usines de pêche avec une
précision sur l'hygiène corporelle des personnels. Mais aucun de
ces deux textes n'établit un programme d'hygiène qui permettrait
d'assurer une désinfection efficace et à fréquence
régulière. De plus, le fait que ces textes ne soient
destinés qu'aux établissements d'exportation est
inadéquat. Il faudrait donc mette en place un programme s'appliquant
à toute structure impliquée dans la manipulation, le transport,
la transformation et le stockage des produits de la pêche.
Le texte portant sur l'hygiène du personnel stipule que
« toute personne affectée au travail et à la
manipulation des produits de la pêche est tenue de présenter un
certificat médical datant de moins de trois mois dûment
signé par un médecin agréé ». Ce texte ne
précise pas de quels types de maladies ne doit pas être atteint le
personnel et quels sont les comportements proscrits pendant les
activités de préparation, manipulation, ou transport des
produits.
De plus, aucun texte ne fait allusion à la gestion et
au traitement des déchets, qui peuvent constituer pourtant une
réelle source de contamination.
2. Lacunes portant sur la
forme
Elles se rapportent surtout aux structures chargées de
l'inspection et du contrôle des ressources halieutiques ainsi qu'aux
modalités d'application des lois. Le déploiement de moyens
limités est généralement à l'origine des
insuffisances observées lors du contrôle. Depuis plus de dix ans,
tous les laboratoires vétérinaires provinciaux sont hors d'usage
faute de matériel, de personnel qualifié et de budget de
fonctionnement.
Le futur laboratoire d'analyses alimentaires de
référence de Douala est un projet qui avait été
initié pour répondre aux exigences de l'Union Européenne
(exportation des crevettes). La phase de construction est achevée. Son
coût est entièrement supporté par le Budget
d'Investissement Public du Ministère de l'Elevage, des Pêches et
des Industries Animales. Quant aux ressources budgétaires
allouées aux services d'inspection, elles sont insignifiantes.
Il existe un bureau de contrôle de qualité des
produits halieutiques crée par Arrêté n°0023/MINEPIA
du 1er Février 2000 ainsi que des Centres de pêche dont
les prérogatives et le fonctionnement sont régis par
Arrêté n°017/MINEPIA du 29 septembre 1987.
De nombreuses lois et réglementations ont
été édictées sans la coordination appropriée
du travail entre les différentes administrations. Plus d'une fois, cette
situation a débouché sur l'existence de dispositions qui
empiètent les unes sur les autres ou qui se contredisent, et sur des
difficultés d'application. Souvent, ces lois et réglementations
se sont avérées dépassées et ne répondaient
plus aux besoins du pays. Les changements des structures sociales, des
habitudes alimentaires, des technologies alimentaires ne trouvaient ainsi plus
aucun écho dans ces réglementations dépassées.
L'actuelle réglementation de pêche a des limites: elle a omis de
fournir une procédure claire pour résoudre les conflits
permanents entre les pêches industrielle et artisanale, et entre les
pêcheurs eux-mêmes.
En ce qui concerne les relations entre les différents
acteurs de la filière, les règles sont le plus souvent
inappropriées et/ou difficilement applicables par les agents
d'exécution sur le terrain et d'autre part parce que les
communautés de pêche n'ont pas été associées
(ou impliquées). Ces communautés de pêche et notamment les
artisans pêcheurs ont été même
considérés par les décideurs comme des irresponsables et
peu disposés à collaborer. Ce qui a amené ces acteurs
à ne pas respecter la réglementation de l'Etat et à
développer et à employer parallèlement leurs propres
règles et arrangements institutionnels qui malheureusement n'ont
bénéficié qu'à certains groupes au détriment
des autres généralement plus nombreux [45].
La prédominance des pêcheurs étrangers
(difficulté de faire respecter la réglementation en vigueur),
l'insuffisance des mécanismes de contrôle, de suivi et de
surveillance des pêches; la recrudescence des activités de
pêche illégale pratiquée dans les eaux sous juridiction
camerounaise, phénomène difficile à juguler faute d'un
système efficace et permanent de suivi, contrôlé et
surveillance des eaux.
Les contrôles vexatoires menés depuis 2009 et
l'absence d'un programme d'accompagnement fiscal et administratif du
gouvernement aux opérateurs rendent peu attrayant ce secteur
CHAPITRE IV :
PROPOSITIONS D'AMELIORATION
Le Gouvernement camerounais a présenté une
refonte complète de la législation concernant l'inspection des
produits de la pêche, mais également le système de
contrôle et de surveillance de la pêche au Cameroun.
L'harmonisation de la législation interne avec les dispositions des
instruments internationaux relatifs à l'inspection des produits de la
pêche permet une meilleure effectivité et consécration de
la qualité de ces produits reconnus par les instruments internationaux
auxquels adhère le Cameroun.
Cette réorganisation est constituée de quatre
propositions sur les thèmes suivants :
· Les règles de police sanitaire régissant
la production, la mise sur le marché et l'importation des produits de la
pêche destinés à la consommation humaine ;
· les règles spécifiques d'hygiène
de la manipulation des produits de pêche et aux déchets;
· les règles relatives à la
traçabilité aux les procédures de retrait ;
· technologie de conservation des ressources
halieutiques.
1. Propositions relatives
à l'inspection des produits de la pêche
1.1. Projet
d'arrêté relatif à la réglementation de l'inspection
sanitaire et au contrôle des produits de la pêche destinés
à la consommation humaine
CHAPITRE Ier : L'INSPECTION
SANITAIRE ET LE CONTROLE DES PRODUITS
DE LA PECHE
Article 1er.- Nul ne peut vendre, exposer
pour la vente, préparer, distribuer, stocker ou transporter des produits
de la pêche maritime non soumis à une inspection
préalable.
Article 2. - L'inspection des produits de la
pêche maritime a pour buts de vérifier :
a) les respects de la nomenclature officielle des
espèces commercialisables ;
b) le respect de la taille marchande des espèces de
consommation courante;
c) la non provenance des prises de zones interdites ou
protégées ;
d) l'état sanitaire des produits
débarqués.
Article 3.- L'inspection sanitaire et le
contrôle des produits de la pêche constituent l'ensemble des
mesures prises, en ce qui concerne les produits d'origine halieutique et leurs
dérivés, aussi bien à l'intérieur qu'à
l'extérieur du territoire national qu'aux frontières (importation
et exportation) pour s'assurer qu'une denrée est propre à la
consommation.
Lors de l'inspection sanitaire vétérinaire des
produits, il sera procédé à :
1. leur contrôle hygiénique en vue de leur
consommation, de leur mise en état de commercialisation ou de leur
transformation;
2. au contrôle hygiénique de leurs conditions de
conservation, de stockage, de distribution, d'acheminement ou de transformation
;
3. au contrôle de conformité des normes de
présentation et de conditionnement;
4. leur classification en catégories selon leurs
qualités organoleptiques et leur degré de salubrité.
Article 4.- L'inspection sanitaire des
produits de la pêche assure également la protection des
consommateurs et exploitants des établissements contre les zoonoses, les
intoxications et toutes infections d'origine animales, en conformité
avec les textes régissant la Santé Publique.
Article 5.- L'inspection sanitaire
vétérinaire aux postes de contrôle comporte 3
étapes :
1. Un contrôle des documents sanitaires
vétérinaires.
2. Un contrôle de conformité aux prescriptions en
matière de moyens, et conditions de transport.
3. Un contrôle sanitaire proprement dit (contrôle
technique).
Article 6.- L'inspection sanitaire
vétérinaire au poste de contrôle comporte:
a) Le contrôle des documents sanitaires
vétérinaires exigés par la réglementation en
vigueur;
b) le contrôle sanitaire et qualitatif lorsqu'il est
complété par des prélèvements estimés
nécessaires en vue d'analyses de laboratoire national de
référence;
c) la saisie (avec délivrance d'un certificat de
saisie) ou la mise en consigne lorsqu'il s'agit de produits douteux;
d) le contrôle de la conformité aux prescriptions
en matière de désinfection et de désinfection
préalable des moyens de transport, d'hygiène de ces moyens et des
conditions de transport des produits de la pêche.
CHAPITRE II : CONTRÔLE
DOCUMENTAIRE
Article7.- L'inspecteur
vétérinaire est prévenu 48 heures avant l'arrivée
des produits au poste de contrôle.
Le jour de l'arrivée du produit à
l'aéroport, l'opérateur économique doit présenter
un dossier sanitaire complet, ce dernier varie selon le type de produit.
Article 8.- Le dossier sanitaire des produits
de la pêche frais comprend :
1. Un agrément sanitaire d'exportation
2. Un certificat de site de la pêche
3. Un certificat d'examen bactériologique
délivré par le laboratoire agrée
4. Un certificat d'hygiène et de salubrité de
l'unité : délivré par l'Inspection régionale.
5. Un certificat de congélation pour les produits
congelés
1.2. Projet
d'arrêtés portant sur les règles spécifiques
d'hygiène de la manipulation, du transport et de la transformation des
produits de la pêche.
CHAPITRE III : PROGRAMME DE CONTRÔLE
DE L'HYGIENE
Article.9- La mise en place de ce programme
permet de prendre en considération, à tout moment, les incidences
que peuvent avoir sur la sécurité et la salubrité du
poisson les activités liées à la récolte et
à la manutention des poissons, mollusques et crustacés et leurs
produits, à bord des bateaux de pêche, dans l'usine ou les points
de débarquement.
Article.10- Un programme permanent de
nettoyage et de désinfection devrait être établi pour
assurer que toutes les parties du bateau, de l'usine de transformation et de
tout le matériel soient nettoyés régulièrement
comme il convient.
Article.11- Une procédure de nettoyage
et de désinfection pourrait comporter jusqu'à huit étapes
distinctes:
1. Pré-nettoyage :
Préparation de la surface et de l'équipement à
nettoyer. Cela comporterait le retrait de tous les poissons et produits de la
pêche de la zone, la protection des parties fragiles et des
matériaux d'emballage contre l'eau, l'enlèvement à la main
ou à la raclette des restes de poisson, etc.
2. Pré-rinçage :
Rinçage à l'eau pour enlever les saletés
détachées.
3. Nettoyage : Traitement des surfaces
avec un détergent approprié pour décoller et enlever les
saletés restantes.
4. Rinçage : à l'eau
potable ou à l'eau de mer propre, le cas échéant, pour
enlever tous les résidus de saleté et de détergent.
5. Désinfection : par
application de produits chimiques, agréés par les
autorités compétentes, et/ou de chaleur pour détruire la
plus grande partie des micro-organismes à la surface.
6. Après-rinçage :
Rinçage final à l'eau potable ou à l'eau de mer
propre, le cas échéant, pour enlever tous les résidus de
saleté et de désinfectant.
7. Entreposage : du
matériel, des récipients et ustensiles nettoyés et
désinfectés qui sont entreposés de manière à
éviter la contamination.
8. Contrôle de l'efficacité du
nettoyage : le cas échéant.
Article.12- Dans chaque usine, chaque bateau
de transformation, ou dans les points de vente en détail, un individu
devrait être désigné comme responsable de l'assainissement
de l'usine ou du bateau et du matériel qui s'y trouve.
Article.13- De bonnes pratiques
générales d'hygiène devraient être respectées
pour éviter de créer un environnement propice aux ravageurs.
Des programmes de lutte contre les ravageurs pourraient
comprendre des mesures pour empêcher les ravageurs de
pénétrer et de s'installer, éliminer les infestations et
mettre en place des systèmes de surveillance, de détection et
d'éradication.
Les agents physiques, chimiques et biologiques devraient
être convenablement appliqués par un personnel qualifié.
Article.14- Les déchets divers
devraient être enlevés régulièrement des locaux
d'une usine de transformation ou d'un bateau.
Les installations destinées à contenir les
déchets divers devraient être convenablement entretenus.
Le déversement des déchets du bateau ne devrait
pas contaminer le système de prise d'eau du bateau ou le produit
brut.
CHAPITRE IV : HYGIENE CORPORELLE ET SANTE
Article.15- Les installations et
l'équipement devraient comprendre:
Des dispositifs appropriés pour le lavage et le
séchage hygiéniques des mains.
Des toilettes et des vestiaires adéquats où le
personnel puisse se changer devraient être situés et
indiqués de façon appropriée.
Article.16- Aucune personne reconnue atteinte
d'une maladie transmissible, ou porteuse de germes de cette maladie, ou
souffrant de blessures infectées ou de plaies ouvertes, ne devrait
être autorisée à des activités de
préparation, manipulation, ou transport.
Article.17- Toute personne travaillant dans
une usine devrait maintenir un degré approprié d'hygiène
corporelle et prendre toutes les précautions nécessaires pour
éviter la contamination.
Article.18- Tout le personnel travaillant
dans une zone de transformation devrait se laver les mains:
a) avant toute manipulation du poisson, mollusques et
crustacés et en retournant dans une zone de transformation;
b) immédiatement après avoir utilisé les
toilettes;
Les comportements suivants ne devraient pas être
autorisés dans les zones de manutention et de transformation:
c) fumer;
d) cracher;
e) mâcher ou manger;
f) éternuer ou tousser à proximité
d'aliments non protégés;
g) les effets personnels tels que bijoux, montres,
épingles ou autres objets qui peuvent se détacher et poser une
menace pour la sécurité et la salubrité des produits.
CHAPITRE V : MANIPULATION DES PRODUITS DE
LA PECHE
Article.19- Le poisson, les mollusques et
crustacés devraient être manipulés et transportés
avec précaution notamment pendant le transfert et le tri afin
d'éviter les dommages comme les perforations, mutilations, etc.
Article.20- Lorsque le poisson, les
mollusques et crustacés sont conservés ou transportés
vivants, il faudrait veiller à respecter les facteurs ayant une
incidence sur leur santé (par exemple, CO2, O2, température,
déchets azotés, etc.).
Article.21- Le poisson, les mollusques et
crustacés ne devraient pas être piétinés.
Article.22- Lorsque le poisson, les
mollusques et crustacés sont entreposés en caisses, celles-ci ne
devraient pas être trop remplies ni mises en piles trop hautes.
L'exposition aux effets nuisibles des éléments devrait être
réduite au minimum afin d'éviter toute déshydratation
inutile.
Article.23- Il faudrait utiliser si possible
de la glace finement pilée afin d'endommager le moins possible le
poisson, les mollusques et crustacés et de maximiser la capacité
de refroidissement.
1.3. Projet
d'arrêtés portant sur le traçage des produits de la
pêche ainsi que les procédures de leur retrait à la
consommation humaine
CHAPITREVI : TRACABILITE DES PRODUITS ET
PROCEDURES DE RETRAIT
Article.24- La traçabilité est
"l'aptitude à retrouver l'historique, l'utilisation ou la localisation
d'une entité (végétale, animale, denrée) au moyen
d'identifications enregistrées" [60]. Elle constitue un
outil de gestion du risque et permet notamment :
a) de retrouver l'origine des produits,
b) le rappel éventuel de produits congelés ou
transformés impropres à la consommation dès que les
produits défectueux (dangereux) sont identifiés,
c) de limiter les volumes rappelés ou détruits
lorsque la traçabilité (la définition de lot) est
suffisamment précise,
d) le suivi après commercialisation des aspects
liés à la sécurité des aliments (par exemple, la
température d'entreposage au cours de la chaîne de
commercialisation).
Article.25- Chaque opérateur doit
établir la traçabilité amont (identification des
fournisseurs) et aval (identification des clients) des produits qu'il met sur
le marché.
Cela signifie pour un producteur qu'il doit enregistrer :
1. l'origine des produits issus de la pêche
(traçabilité amont),
2. les acheteurs de ces produits (traçabilité
aval).
Article 26.- La traçabilité
assure des pratiques loyales dans le commerce des denrées alimentaires,
mais n'a pas d'influence directe sur la qualité sanitaire ou
organoleptique du poisson et des produits de la pêche. Elle est un moyen
de protéger la santé des consommateurs, mais ne peut à
elle seule la garantir : elle doit être appliquée dans le cadre
d'un système plus large de contrôle alimentaire, tel que celui des
bonnes pratiques d'hygiène.
Par conséquent, un système complet de
traçabilité des denrées alimentaires permet de
procéder à des retraits ciblés et précis ou
d'informer les consommateurs ou les services de l'Etat. Il est ainsi possible
d'éviter d'inutiles perturbations plus importantes en cas de
problèmes de sécurité des denrées alimentaires.
Article 27.- Des registres appropriés
sur la transformation, la production et la distribution devraient être
tenus et conservés pour une période dépassant la
durée de vie du produit.
Article 28.- Quand il y a un danger
immédiat pour la santé, les autres produits fabriqués dans
des conditions similaires, et susceptibles de présenter un risque
semblable pour la santé publique, peuvent être saisis. Il
conviendrait d'envisager la nécessité de mettre en garde le
public.
Article 29.- Si un exploitant du secteur
alimentaire considère ou a des raisons de penser qu'une denrée
alimentaire qu'il a importée, produite, transformée,
fabriquée ou distribuée ne répond pas aux prescriptions
relatives à la sécurité des denrées alimentaires,
il engage immédiatement les procédures de retrait du
marché de la denrée alimentaire en question, lorsque celle-ci ne
se trouve plus sous le contrôle direct de ce premier exploitant du
secteur alimentaire ; il en informe alors les autorités
compétentes (DSV et/ou MINCOM).
Article 30.- Lorsque le produit peut avoir
atteint le consommateur, l'exploitant informe les consommateurs de façon
effective et précise des raisons du retrait et, au besoin, rappelle les
produits déjà fournis aux consommateurs lorsque les autres
mesures sont insuffisantes pour atteindre un niveau élevé de
protection de la santé.
2. Projet
d'arrêté relatif à l'inspection des conserves et
semi-conserves
CHAPITRE Ier : DEFINITION DES
CONSERVES ET SEMI-CONSERVES
Article 1er.- Les conserves de poissons et
d'autres animaux marins sont des denrées alimentaires dont la
conservation est assurée par l'emploi combiné des deux techniques
suivantes :
a) Conditionnement dans un récipient étanche aux
liquides, au gaz et aux micro-organismes à toute température
inférieure à 55° c.
b) Traitement par la chaleur dans le but de détruire ou
d'inhiber totalement, d'une part les enzymes, d'autre part les micro-organismes
et leurs toxines, dont la présence ou la prolifération pourrait
altérer la denrée ou la rendre impropre à la consommation
humaine.
Sont considérés comme semi-conserves les
produits de la pêche conditionnés en récipients
étanches aux liquides, et ayant subis en vue d'assurer une conservation
limitée, un traitement préservateur par la chaleur". Les
semi-conserves seront conservées à des températures
inférieures à 55°C.
Article 2.- Le procédé de
fabrication des conserves et semi conserves se fait suivant les
étapes suivantes:
1. les opérations préliminaires :
décongélation, transformation, préparation
2. l'appertisation, la cuisson,
3. l'emboîtage,
4. la couverture,
5. le sertissage.
Article 3.- Les matériaux de
conditionnement sont essentiellement des métaux (fer blanc, aluminium)
et des matières plastiques rigides.
Article 4.- La stérilisation des
conserves et des semi-conserves est basée sur un traitement thermique.
CHAPITRE II : INSPECTION DES CONSERVES ET
SEMI-CONSERVES
Article 5.- L'inspection des conserves se
fait à la réception dans l'objectif de vérifier certaines
caractéristiques des récipients ou des matériaux,
notamment leur résistance aux contraintes mécaniques, chimiques
ou thermiques subies pendant la vie du produit. Cela pourra être
effectué par des examens visuels et/ou des tests physiques.
Article 6.- Chaque boîte contenant des
poissons ou des mollusques en conserve devrait porter un code
indélébile d'où l'on puisse tirer tous les détails
importants concernant sa fabrication (type de produit, conserverie d'où
proviennent les boîtes, date de production).
Article 7.- Le matériel de codage doit
être soigneusement réglé de manière à ce que
les récipients ne soient pas endommagés et que le code reste
lisible.
Les conserves de poissons et de mollusques devraient
être inspectées en vue de déceler leurs défauts et
d'évaluer leur qualité rapidement après avoir
été produites et avant d'être étiquetées.
Le transport des conserves de poissons et mollusques devrait
être de nature à ne pas endommager les récipients. Les
caisses et cartons devraient être parfaitement secs.
Les boîtes métalliques devraient être
tenues au sec pendant le transport, afin d'éviter la corrosion et/ou la
rouille.
Article 8.- L'étiquetage devrait
être conforme à la Norme nationale en vigueur pour
l'étiquetage des aliments pré-emballés et aux dispositions
concernant l'étiquetage contenues dans les normes internationales pour
les poissons et mollusques en conserve.
Tableau XI: Synthèse des lacunes et
propositions d'amélioration des textes [NNANA, 2010]
Législation
|
Contenu principal
|
Lacunes identifiées
|
Proposition d'amendement pour l'amélioration
|
Textes d'application de la Loi n° 94/001 du 20 janvier
1994
|
Modalités d'application du régime des
pêches
|
Non publiés dans le Journal Officiel
|
Publication au JO
|
Loi n° 006/ du 16 avril 2001
|
nomenclature et règlement zoo-sanitaire des MRLC
|
Modalités d'actualisation non précisés
|
Mettre en place un système de veille et
d'actualisation
|
Loi n°2000/017 du 19 décembre 2000
|
réglementation de l'inspection sanitaire
vétérinaire
|
Modalités de l'inspection sanitaire
Contrôle documentaire
|
établissement de documents officiels
(en annexe)
|
Arrêté n°0010 / MINEPIA du 24 avril 1998
|
Modalités de Contrôle Sanitaire et de Surveillance
des Conditions de production des Produits de Pêche
|
Règles d'hygiène à respecter non
précisées
Absence d'un plan de surveillance des contaminants chimique
|
Les fiches d'inspection seront améliorées
en intégrant de nouveaux critères
d'appréciation
|
Décret n° 2002//PM du 17 janvier 2002 fixant
|
les normes de conditionnement et de transport
|
prérogatives de l'ANOR
|
Elaboration et adoption d'un texte
|
Conserves et semi-conserves
|
Définition et modalités d'inspection
|
Texte inexistant
|
Elaboration et adoption d'un texte
|
Arrêté n°0011/ MINEPIA du 24 avril 1998
Arrêté n° 0012/MINEPIA du 24 avril 1998
|
Hygiène dans les bateaux, usines de pêche et aux
points de débarquement
Hygiène du personnel
|
Limitation aux bateaux et usines destinés à
l'exportation
|
Extension des règles d'hygiène à toutes les
structures chargées de la manipulation, stockage et transport
|
Traçabilité et procédures de retrait
|
Traçage des produits et modalités de retrait du
système de commercialisation
|
Texte inexistant
|
Elaboration et adoption d'un texte
|
Déchets
|
Traitement des déchets pouvant constituer une source de
contamination
|
Texte inexistant
|
Elaboration et adoption d'un texte
|
CONCLUSION GENERALE
Le poisson et les autres produits de la pêche ont une
importance considérable. Du fait de leur caractère
périssable, il est nécessaire de contrôler les
différentes étapes de leur transformation. Ceci est d'autant plus
important que ces denrées présentent un risque majeur pour les
consommateurs. En effet, lorsqu'elles sont détériorées ou
contaminées par les agents biologiques ou chimiques, elles peuvent
provoquer chez l'homme diverses maladies.
La contamination des produits de la pêche est
double : une contamination primaire liée au produit lui-même
et une contamination secondaire à partir de l'environnement où
l'homme constitue le principal vecteur par la manipulation. Ces contaminations
auront des conséquences néfastes sur les produits de la
pêche : altérations avec modifications des qualités
organoleptiques pouvant entraîner des accidents alimentaires.
La spécificité de l'activité d'inspection
réside dans le fait qu'elle s'exerce en tension constante entre le droit
positif et la pratique, entre les impératifs juridiques et les
situations locales auxquelles les inspecteurs sont confrontés
[48].
Le Cameroun à l'instar de nombreux autres pays
producteurs, est tenu au respect des normes internationales pour les produits
de la pêche exploités sous sa juridiction. Pour cela, il se doit
d'aménager un cadre législatif et réglementaire conforme
et approprié. Le contrôle et l'inspection des produits de la
pêche sont régis par un ensemble de textes législatifs et
réglementaires élaborés pour la plupart, au lendemain de
l'accession du pays à l'indépendance. Ces textes ont cependant
subit de nombreux amendements et abrogations du fait des évolutions
permanentes qu'à connu le secteur de la pêche et des industries
halieutiques. L'amélioration du cadre législatif et
réglementaire s'inscrit également dans l'objectif d'adapter la
qualité de la ressource produite aux exigences et considérations
locales.
Les études menées au Cameroun sur la
réglementation de l'inspection et du contrôle des produits de la
pêche ont nécessité une recherche documentaire de fond dans
de nombreuses structures, notamment les Centres de documentation du MINEPIA, de
l'Assemblée nationale, les Archives nationales, ainsi que des entretiens
avec les responsable de la DIRPEC et de la FAO, ou encore des recherches sur
internet. L'objectif général consiste à faire un
état des lieux de la situation actuelle de la législation et de
la réglementation camerounaise dans la filière des produits de la
pêche, ensuite de procéder à une analyse de ces textes par
rapport au contexte réglementaire international afin d'en relever les
lacunes et d'envisager des propositions d'amélioration.
Sur 86 textes
régissant les DAOA, 31 textes sont relatifs à la pêche et
aux produits halieutiques (34%), nous avons 8 Lois (26%), 5 Décrets
(16%), 11 Arrêtés (35%), 6 Décisions (19%) et 1 Ordonnance
(3%). L'importance de ces textes montre que la valorisation des
ressources halieutiques demeure un impératif pour le Cameroun.
Cependant, l'état actuel du cadre législatif et
réglementaire ne contribue pas à l'augmentation de la valeur
ajoutée de cette production.
La loi n° 94/001 du 20 janvier 1994 portant régime
des forêts, de la faune et de la pêche est certainement la plus
importante car c'est cette dernière qui régie l'exploitation des
ressources halieutiques.
Cependant, certains décrets fixant les
modalités d'application de la loi ne font l'objet d'aucune application
car ils sont inadaptés ou sont tout simplement devenus obsolètes.
Ces textes nécessitent alors pour certains, un amendement dans
l'objectif de les mettre à niveau sans toutefois procéder
à leur abrogation. Il s'agit particulièrement de
l'Arrêté n°0010 / MINEPIA du 24 avril 1998 fixant les
Modalités de Contrôle Sanitaire et de Surveillance des Conditions
de production des produits de la pêche qui ne précise pas
quelles sont les conditions ou les règles d'hygiène à
respecter notamment lors du débarquement, du transport et du stockage
des produits de la pêche. Cette imprécision a des
répercussions négatives sur l'hygiène et la qualité
des produits.
Nous avons au cours de notre analyse des différents
textes, décelé d'autres lacunes qui concernent
notamment :
v L'information et la sensibilisation des différents
acteurs et professionnels sur les lois et règlement en vigueur dans
le secteur de la pêche; un défaut de publication des textes au
Journal Officiel ;
v L'absence de textes sur le traçage des produits et la
gestion des déchets ;
v L'absence de textes réglementant la technologie des
conserves ;
v L'imprécision sur les prérogatives de l'ANOR
dans la mise en oeuvre des normes.
Cependant, les défauts relevés ne sauraient
être exhaustifs, car ils ne sont que la conséquence des
insuffisances des mécanismes de contrôle, de suivi et de
surveillance des pêches; la recrudescence des activités de
pêche illégale pratiquée dans les eaux sous juridiction
camerounaise, est un phénomène difficile à juguler faute
d'un système efficace et permanent de suivi, contrôle et
surveillance des eaux;
Ainsi présenté, le cadre juridique doit
être complété pour que l'administration des pêches
puisse mener une politique d'aménagement active appuyée par une
réglementation ad hoc (type d'engins de pêche, taille
des mailles, zones de pêche).
Nous proposons l'adoption des projets de textes visant
l'amélioration de l'inspection des produits de la pêche mais
également le système de contrôle et de surveillance de la
pêche au Cameroun:
· Projet d'arrêté relatif à
la réglementation de l'inspection sanitaire et au contrôle des
produits de la pêche destinés à la consommation
humaine ;
· Projet d'arrêtés portant sur les
règles spécifiques d'hygiène de la manipulation, du
transport et de la transformation des produits de la
pêche ;
· Projet d'arrêtés portant sur le
traçage des produits de la pêche ainsi que les procédures
de leur retrait à la consommation humaine;
· Projet d'arrêté relatif à
l'inspection des conserves et semi-conserves.
Il faudrait disposer d'outils de production performants et
appliquer des procédés de transformation des produits de la
pêche basés sur le concept HACCP. C'est à juste titre que
les autorités devraient s'approprier des outils tels que le Code
d'usages pour les poissons et les produits de la pêche, dont la
première édition a été publiée en 2009 par
le codex alimentarius.
Ces recommandations s'adressent aux autorités en
fonction de leur niveau de responsabilité :
Ø La Direction des pêches et de
l'aquaculture (DIRPEC) ;
Ø La commission nationale du Codex
alimentarius
Ø L'agence nationale de normalisation
(ANOR).
Du fait de l'abondance des textes réglementaires,
d'instructions émanant de l'institution et aux demandes de leurs
interlocuteurs, les services d'inspection s'efforcent d'aménager le
cadre réglementaire afin de le conformer aux pratiques de terrain et de
se ménager aussi un système de gestion aisée des
activités de la pêche. Nous espérons que nos
autorités sauront s'approprier cette étude qui pourrait
contribuer à la mise en place d'un système élaboré
de gestion de l'activité des pêches.
La réglementation ne pouvant pas à elle seule
assurer la qualité des produits, il faudrait veiller à la mettre
à la disposition des inspecteurs des moyens suffisants en
matériel de contrôle, de suivi et d'inspection des produits de la
pêche.
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http://www.Droit-Afrique.com
(consulté le 16/05/2010)
ANNEXES
ANNEXE I : CERTIFICAT SANITAIRE VISANT LES
POISSONS ET LES
PRODUITS DE LA
PÊCHE.
ANNEXE II : LISTE B DES MALADIES DE
L'OIE.
ANNEXE III : FICHE DE CONTROLE DE LA QUALITE DANS
UNE INSTALLATION
DE PREPARATION DES PRODUITS DE LA
PECHE FRAIS
ANNEXE IV : ORGANIGRAMME DE LA DIRECTION DES PECHE
ET DE
L'AQUACUTURE.
ANNEXE I
CERTIFICAT SANITAIRE VISANT LES POISSONS ET LES PRODUITS
DE LA PÊCHE
Numéro de
référence:__________________________
Pays d'expédition:
Tél.:
Autorité compétente:
Fax:
Organisme d'inspection:
Courrier électronique:
|
I. Détails permettant d'identifier les produits de
la pêche
Description -Espèces (nom scientifique)
|
N° d'Agrément de l'établissement
|
type de transformation effectuée
|
Type d'emballage:
|
Identification du lot/datage
|
Nombre de colis:
|
Poids net
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total:
Température requise durant le stockage et le
transport:________°C
II. Provenance des produits de la pêche
Nom et adresse de l'expéditeur:
___________________________________________________
III. Destination des produits de la
pêche
Les produits de la pêche sont expédiés de:
_______________________________________
(Lieu d'expédition)
à:
_________________________________________________________________________
(Lieu
et pays de destination)
par les moyens de transport
suivants:_________________________________________________
Nom du destinataire et adresse au lieu de destination:
__________________________________
______________________________________________________________________________
IV. Attestation
L'inspecteur officiel soussigné certifie par la
présente que:
1) Les produits décrits ci-dessus proviennent d'un (ou d')
établissement(s) agréé(s) et
2) ont été manutentionnés,
préparés ou transformés, identifiés, stockés
et transportés dans le cadre d'un programme HACCP et sanitaire pertinent
mis dûment en oeuvre et en conformité avec les
spécifications énoncées dans le Code d'usages
international recommandé pour les poissons et les produits de la
pêche du Codex Alimentarius, CAC/RCP xx-xxxx
Fait
à___________________________________le___________________________________2000____
(Lieu)
(Date)
ANNEXE II
MALADIES DE LA LISTE B de l'OIE
Maladies transmissibles qui sont considérées comme
importantes du point de vue socio-économique et/ou sanitaire au niveau
national et dont les effets sur le commerce international des animaux et des
produits d'origine animale ne sont pas négligeables.
Maladies des poissons
· Herpèsvirose du saumon masou
· Nécrose hématopoïétique
épizootique
· Nécrose hématopoïétique
infectieuse
· Septicémie hémorragique virale
· Virémie printanière de la carpe
|
Maladies des mollusques
· Bonamiose (Bonamia exitiosus, B.
ostreae,Mikrocytos roughleyi)
· Maladie MSX (Haplosporidium nelsoni)
· Marteiliose (Marteilia refringens, M.
sydneyi)
· Mikrocytose (Mikrocytos mackini)
· Perkinsose (Perkinsus marinus, P.
olseni/atlanticus)
|
Maladies des crustacés
· Maladie de la tête jaune
· Maladie des points blancs
· Syndrome de Taura
|
|
ANNEXE III
FICHE DE CONTROLE DE LA QUALITE DANS UNE INSTALLATION
DE PREPARATION DES PRODUITS DE LA PECHE FRAIS
Usine :
N° d'agrément :
Date et heure
|
Fournisseur et provenance
|
Type de poisson
|
Quantité
|
Degré de fraîcheur moyen (de 0 à 3)
|
Tempé-rature du poisson
|
Tempé-rature (°C) de la chambre froide
|
Tempé-rature (°C) de la chambre froide
|
Taux de chlore actif de l'eau
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Observations :
Signature du
responsable :
ANNEXE IV
ORGANIGRAMME DE LA DIRECTION DES PECHE ET
DE
L'AQUACUTURE.
|