1.1.2. Nécessité de la soutenabilité
budgétaire de la réforme décentralisatrice
Les données provenant de la Banque Mondiale et fournies
dans les pages précédentes ont indiqué que sur l'ensemble
de 21 nouvelles provinces que comptera la RDC à l'issue du
découpage territorial, 17 sont jugées financièrement non
viables. Cet état de chose suggère qu'il importe d'allouer aux
provinces et ETD de la RDC des moyens d'action qui soient proportionnels
à leurs nouvelles compétences, moyens qu'elles devront, à
leur tour, gérer rationnellement.
En effet, si la majorité des 11 provinces actuelles ne
sont pas en mesure de faire face aux dépenses engendrées par
leurs nouvelles tâches et responsabilités, notamment celles
liées à la prise en charge des rémunérations et du
fonctionnement des secteurs de la santé, de l'enseignement primaire et
secondaire et de l'agriculture, il est inimaginable que les 21 provinces
attendues du découpage territorial puissent être, elles,
plus viables financièrement.
Par conséquent, peut-on comprendre, il est
nécessaire d'assurer la soutenabilité budgétaire de la
réforme, si l'on veut réussir la décentralisation
financière et ce, compte tenu des enjeux de l'heure.
1.2. Enjeux de l'heure et justification de la nouvelle
approche
La démocratie et le développement sont les deux
enjeux de l'heure qui justifient le recours à une approche
appropriée de redressement de la décentralisation
financière en RDC car, « le premier enjeu de la réforme
décentralisatrice (y compris bien entendu la décentralisation
financière) est le progrès de la démocratie (en RDC) ; le
second enjeu est celui d'assurer un développement
équilibré et harmonieux des (provinces)
»89.
1.2.1. Gouvernance démocratique et
nécessité du changement des pratiques
Le processus de démocratisation exige des acteurs de la
décentralisation le changement de comportement en termes de bonne
gouvernance.
En effet, la décentralisation est avant tout un
état d'esprit, une volonté d'aller plus en avant dans
l'approfondissement de la démocratie (...) Comme la démocratie a
besoin des démocrates, la décentralisation a besoin des hommes
à l'esprit décentralisé qui refusent de croire à la
centralisation de l'Etat »90.
La bonne gouvernance, quant à elle, est
«absolument essentielle pour atteindre un développement
durable, une croissance économique soutenue et l'éradication de
la pauvreté (tandis que) la trilogie bonne
gouvernance-démocratie-respect des droits de l'homme, sont les piliers
principaux de la gestion moderne de l'Etat et de la coopération entre
les nations, servira comme socle »91.
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