2.3.3. L'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation
et l'Agriculture (FAO)
Le projet Africover était une initiative de la FAO
destiné à fournir des informations fiables sur lesquelles les
politiques agricoles, les programmes et l'assistance technique aux pays
africains pourraient être fondés.
Ce projet qui était une réponse au besoin de
standardisation et de développement (Agenda 21) d'une approche
intégrée commune pour tous les aspects de l'occupation du sol
à travers le monde,avait pour objectif principal la mise en place d'une
définition de classification de référence6.
La FAO participant à ce projet a délivré
un produit (à 30 mètres de résolution
spatiale) basé sur l'interprétation visuelle d'images
satellites Landsat par des experts. Ce produit,
6
www.fao.org
bien que présentant un bon niveau de détails,
soufre de quelques contradictions dues à
l'hétérogénéité de l'acquisition des
données et de l'interprétation d'une image à l'autre
(VANCUTSEM et al., 2008).
Néanmoins, le niveau de détails de cette
classification ainsi que la fine résolution spatiale en font un outil de
choix pour la représentation et l'analyse territoriale à
l'échelle de la nouvelle Province de la Tshopo.
2.3.4. Le Musée Royal de l'Afrique Centrale
Le Musée Royal de l'Afrique Centrale (MRAC) fut
créé dans la commune bruxelloise de Tervuren en 1897 sous
l'impulsion du roi Léopold II à l'occasion de l'exposition
universelle.
Actuellement, le musée est l'un des dix
établissements scientifiques fédéraux belges qui a pour
tâches de conserver et de gérer une impressionnante collection
(seulement 1% des oeuvres sont exposées) et de mener des recherches
scientifiques dans un esprit de diffusion des connaissances vers le grand
public. Le MRAC est le soutien de la politique belge vis-à-vis de
l'Afrique en se consacrant au développement durable en collaboration
plus étroite avec des institutions africaines (MRAC., 2009)
a) Le projet « Provinces »
Le projet « Provinces », lancé en 2007, a
pour but de créer des monographies sur les 26 nouvelles Provinces du
Congo. Visant à actualiser les connaissances sur la RDC, ce projet
poursuit les objectifs suivants :
- contribuer à une politique provinciale efficace et
adaptée aux réalités du terrain, dans le contexte de la
structure étatique décentralisée de la RDC, et en faveur
de la population,
- renforcer la base documentaire du MRAC et des instituts
partenaires en RDC afin de soutenir le développement et la bonne
gouvernance de la Province, par la mise à disposition des données
actualisées aux autorités provinciales.
Ce projet s'inscrit donc bien au niveau méso du
gouvernement local mais également au niveau micro des communautés
locales étant donné que les monographies ont pour ambition
d'être un support d'étude d'une nouvelle Province donnée
pour les élèves, les enseignants, la population locale, ainsi que
pour les représentants politiques. (MRAC., 2007)
b) Mise en place du projet « Provinces
»
La méthode d'élaboration de chaque monographie
est la suivante : du coté belge, le MRAC rassemble toutes les
informations pertinentes (économiques, ethnographiques,
environnementales, etc.) concernant la nouvelle Province
étudiée.
Du coté congolais, un coordinateur par nouvelle
Province est choisi pour initier les enquêtes de terrain par territoire.
Celles-ci se déroulent en deux temps, une première enquête
proprement dite et une enquête complémentaire destinée
à combler les lacunes de la première. Un ordinateur portable, une
carte MRAC, deux récepteurs GPS et des archives MRAC constituent les
outils de base de chaque délégué.
Ce coordinateur est encadré par les experts du projet
au niveau du MRAC et possède toute liberté quant au choix des
enquêteurs de terrain ; la plupart du temps, un enquêteur par
territoire même si ceux-ci sont, dans le cas de la Tshopo, d'une surface
comparable à la Belgique.
Le coordinateur de l'enquête de terrain à la
tâche de rassembler et de synthétiser les enquêtes au sein
d'une première version de la monographie qui est finalisée au
MRAC en sa présence ou celle d'un de ses collaborateurs avec notamment
les archives du musée. D'autre part, le délégué est
invité dans les différentes sections du musée, notamment
à la section de Cartographie et de Photo-interprétation au
département de Géologie et Minéralogie, afin d'actualiser
les données cartographiques du musée sur sa Province.
Pour des raisons d'ordre pratique et par souci logistique et
financier, le projet « Provinces » a été divisé
en 3 phases successives d'une année chacune. La première phase
est en cours de finalisation et concerne les 10 nouvelles Provinces du groupe 1
: la Tshopo, du Sankuru, du Kwilu, du Kwango, du Haut Uélé, du
Kasaï, du Tanganyika, du Haut Katanga, du Maniema et de l'Equateur.
Les délégués de cinq d'entre elles ont
déjà effectué leurs séjours au MRAC. La
deuxième phase (10 Provinces du groupe 2) vient initier en juin 2009 la
période de recherche sur le terrain. La visite des
délégués au MRAC est prévue pour 2010. Ensuite
viendront les 6 Provinces du groupe 3, en 2011 (7).
Dans le cas de notre région d'étude, la nouvelle
Province de la Tshopo, le délégué responsable
synthétise actuellement les enquêtes de terrain et son
arrivée au MRAC est normalement prévue pour octobre.
Un premier lot de monographies finalisées est attendu
pour l'horizon 2012. c) La place de l'étudiant chercheur dans le
projet « Provinces »
Le mémoire-action est une première
expérience « de terrain » qui doit être
méthodologiquement bien préparée par
l'étudiant-chercheur, futur agent de développement.
Réfléchir sur soi-même (réflexivité) et
s'observer soi-même (auto-observation) doivent être à la
base de la réflexion du chercheur sur ses pratiques et ses
méthodes, indispensables pour mener à bien sa recherche (DE
LEENER., 2004).
Il n'existe pas de recherche neutre et c'est dans ce
sens que l'étudiant doit toujours se remettre en question, se poser les
« bonnes » questions de « comment » fais-je cela et «
pourquoi » fais-je cela ainsi ? Cette démarche permet notamment une
plus grande rigueur dans le travail de terrain en obligeant l'étudiant
à continuellement se remettre en question (DE LEENER., 2004).
Le zonage à dire d'acteur (ZADA) est une méthode
de cartographie participative qui impose cette remise en question vu
l'interaction très forte qu'elle suscite avec les « locaux ».
En effet, le ZADA consiste à organiser les connaissances disponibles
pour caractériser la diversité et la dynamique spatiale, de les
traduire en une nouvelle représentation cartographique (CARON., 2001).
Une technique possible est de retenir un support cartographique comme base de
dialogue et de représentation des connaissances, ce
7 Entretien au MRAC
qui permet aux enquêtés de s'exprimer en faisant
référence à des lieux précis, à des objets
matériels, à des limites physiques (CARON et al.,
2005).
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