CONCLUSION
L'histoire d'un peuple ne se forge ni dans des salons, ni
dans une haute école ou telle autre institution, elle ne doit pas
être façonnée selon les caprices de tel chef de guerre ou
telle autre personnalité influente: elle est la
réalité quotidienne vécue par les citoyens d'un pays
à une époque donnée.
(Uyu Mwami w'u Rwanda, Mutara III Rudahigwa, yabaye umwami
udasanzwe). Le Roi Rudahigwa a été un Roi exceptionnel. Son temps
aura été marqué par de grands bouleversements politiques
qui auront conduit à des changements atroces. Conscients qu'ils ne
pouvaient pas implanter leur loi impunément, les ennemis du Roi Mutara
III ont vite compris cela, ils ont pris le soin de nous le tuer, et de faire
ensuite ce qu'ils voulaient. Ils ont parfaitement réussi ce plan
satanique.
Mutara III Rudahigwa, Roi du Rwanda dont nous
commémorons le 50ème anniversaire de sa disparution
s'est distingué par un caractère exceptionnel. Non pour son
propre intérêt mais plutôt pour celui de la nation. Le Roi
Mutara III Rudahigwa Charles Léon Pierre a collaboré avec
l'administration coloniale jusqu'au moment où il a décidé
de s'en défaire vers 1950.
Grace à ces multiples voyages que nous venons de
passer en revue, et qui sans doute, ont radicalement changé non
seulement sa personnalité mais aussi sa façon de réagir,
de voir et d'analyser les choses. Nous pouvons confirmer que les
résultants de ces voyages étaient positifs :
- Rudahigwa est celui qui a aboli le servage et les
corvées sans le consentement des colons ;
- Il a lutté pour l'unité des Rwandais et leur
indépendance ;
- il proposa la suppression du contrat de clientèle
pastorale «Ubuhake» qu'il trouvait inadapté et « non
équitable ». Il sera supprimé en 1954. Peu après,
l'administration coloniale, malgré elle, accepta la suppression des
travaux publics non rémunérés et exécutés
avec contrainte.
- Il s'opposa à la chicote (punition infligée
aux hommes adultes : ils étaient battus en public, souvent devant leurs
familles) au grand mécontentement de l'administration coloniale.
- C'est encore lui qui déclara en 1958 que les termes
hutu, tutsi et twa ne devaient plus figurer sur pièces
d'identité, fiches scolaires, etc..., que tous les habitants du pays
n'avaient qu'un nom:« rwandais».
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