CHAPITRE III : PRESENTATION ET DISCUSSIONS DES
RESULTATS
Introduction
Le contenu de ce chapitre est constitué des
résultats relatifs à l'identification de l'enquêté,
l'occupation de la parcelle, la prise de conscience du problème de
déchets ou de l'insalubrité (au niveau des ménages et au
niveau du quartier), la connaissance des lois environnementales et la
connaissance des structures d'assainissement.
3.1. Résultats
3.1.1. Des aspects socio démographiques et
socio professionnels des sujets
enquêtés.
Tableau 3.1 Répartition des sujets
enquêtés selon les aspects
Sociodémographiques et
socioprofessionnels
Variables
|
Modalités
|
Fréquences
|
%
|
Sexe
|
Masculin
|
93
|
93
|
Féminin
|
27
|
27
|
|
Total
|
100
|
100
|
Ages
|
- 21 ans
|
1
|
1
|
21 - 30 ans
|
29
|
29
|
31 - 40 ans
|
44
|
44
|
41 - 50 ans
|
16
|
16
|
|
Total
|
100
|
100
|
Etat civil
|
Célibataire
|
30
|
30
|
Marié
|
70
|
70
|
Divorcé
|
0
|
0
|
Veuf (ve)
|
0
|
0
|
|
Total
|
100
|
100
|
Niveau d'études
|
Néant
|
0
|
0
|
Primaire
|
12
|
12
|
Secondaire
|
65
|
65
|
Supérieur
|
23
|
23
|
|
Total
|
100
|
100
|
Variables
|
Modalités
|
Fréquences
|
%
|
Profession
|
Boutiquier
|
15
|
15
|
Terrassiers
|
14
|
14
|
Ménagers
|
10
|
10
|
Trafiquants
|
8
|
8
|
Chefs d'avenues
|
6
|
6
|
Chômeurs
|
6
|
6
|
Autres
|
41
|
41
|
Total
|
100
|
100
|
Taille du ménage
|
1 à 4 pers.
|
37
|
37
|
5 à 8 pers.
|
55
|
55
|
9 à 12 pers
|
8
|
8
|
13 à 16
|
0
|
0
|
Plus de 16 pers.
|
0
|
0
|
Total
|
100
|
100
|
Statuts dans la parcelle
|
Locataire
|
63
|
63
|
Propriétaire
|
37
|
37
|
Total
|
100
|
100
|
Comme on peut le constater dans le tableau 3.1, les aspects
sociodémographiques et socioprofessionnels sont complexes.
Parmi les personnes interrogées, on constate que les
femmes sont plus représentées avec un score important et que les
hommes sont moins représentés, occupant un score minime.
Ce tableau renseigne que 44 % des chefs de ménages
enquêtés ont l'age variant entre 31 à 40 ans. 29 % se
retrouvent dans la tranche d'âge de 21 à 30 ans. Le chef de
ménage de moins de 21 ans ne représente que 1%.
Il est à signaler que l'âge des personnes
enquêtées varie de 20 à 67 ans avec une moyenne de 35,82
ans.
Figure 1. Répartition des enquêtés
selon la tranche d'âges
![](Assainissement-urbain-par-lapproche--pollueur-payeur--au-quartier-Matonge-dans-la-commune-de-K3.png)
Le tableau 2 ci haut montre que 70% de personnes
interrogées sont des mariées et 30% des célibataires. Les
divorcés ne sont pas représentés et ont un score de 0% et
les veufs (ves) 0%, les unions libres également.
Figure 2 : Répartition des sujets
enquêtés selon le niveau d'études
![](Assainissement-urbain-par-lapproche--pollueur-payeur--au-quartier-Matonge-dans-la-commune-de-K4.png)
La figure 2 nous montre que, parmi nos enquêtés,
65% ont fait les études secondaires, 12% ont les études
primaires et 23% les études supérieures ou universitaires. Ceux
qui ont fait les études secondaires occupent un score important par
rapport à ceux qui ont fait les études universitaires et
primaires.
Et pourtant, par rapport aux problèmes de
déchets qui se posent à Matonge, cette tranche de la population
(niveau secondaire, 65%), par rapport à leur niveau d'études est
quand même importante. A cet effet, le niveau d'instruction ne pas un
réel problème de déchets dans ce quartier, mais, peut
être un problème de mentalité car, tous les
enquêtés interrogés sont instruits à
l'échelle différente.
Profession
Le tableau ci haut nous renseigne que, par rapport à
leurs professions, les boutiquiers représentent 15%, les terrassiers
14%, les femmes ménagères 10%, les trafiquants 8%, les Chefs
d'avenues 6%, les chômeuses 6% et les autres professions 41%.
D'après leurs scores, on peut remarquer que les deux
premières professions à caractère commercial, les
boutiquiers polluent plus que les autres par les articles qu'ils mettent en
vente (sachets, cartons usés, boîtes de conserve vides, bouteilles
en plastics...), suivi des terrassiers, qui, à leurs tours, produisent
les restes de leurs ventes (capuchons de bières et autres...), les
ménagères aussi viennent en troisième position, car c'est
ici où l'on retrouvent la source des déchets ménagers tant
dégradables que non biodégradables. On peut donc dire que le
problème de déchets à Matonge est lié à la
profession exercée par sa population.
Nous constatons aussi que dans notre espace d'enquête,
les gens de professions diverses se retrouvent.
Répartition des sujets enquêtés
selon la taille des ménages
Cette figure révèle que plus de la
moitié, soit 55 % des ménages enquêtés sont
constitués de 5 à 8 personnes. Mais, ceux constitués de 1
à 4 représentent 37% et ceux de 9 à 12 représentent
8%.
Les ménages occupés par 5 à 8 personnes
occupent une grande proportion, soit 55%. Peut on affirmer que les
ménages les plus peuplés sont ceux qui produisent plus de
déchets par rapport à d'autres? Oui, parce que la
quantité d'aliments consommés par les ménages
peuplés n'est pas égale à celle des ménages moins
peuplés. On peut alors dire que les ménages moins peuplés
produisent moins des déchets, tandis que ceux qui sont plus
peuplés en produisent plus. D'où, la pollution du quartier
Matonge est aussi un problème lié à la taille des
ménages.
Notons que la taille des ménages enquêtés
varie entre 1 à 10 personnes avec une moyenne de 6 personnes par
ménages.
Figure 3 : Répartition
des sujets enquêtés selon la taille des ménages
![](Assainissement-urbain-par-lapproche--pollueur-payeur--au-quartier-Matonge-dans-la-commune-de-K5.png)
Statut dans la parcelle
Ie tableau ci haut indique que la majorité de nos
enquêtés (65%) sont des locataires tandis que 37% sont des
propriétaires des parcelles.
Ces résultats nous renseignent que parmi les citadins
qui habitent le quartier Matonge, nombreux locataires, tandis que peu sont
propriétaires.
Le statut dans les ménages ne constitue pas un
réel problème dans le quartier Matonge, car il ne s'agit pas
d'être propriétaire de la maison ou non pour gérer mal les
déchets.
3.1.2 Aspects relatifs à l'occupation de la
parcelle
Tableau 3.2 : Aspects relatifs à
l'occupation de la parcelle
Variables
|
Modalités
|
Fréquences
|
%
|
Nombre de ménages dans la parcelle
|
1 à 2
|
32
|
32
|
3 à 4
|
68
|
68
|
Total
|
100
|
100
|
Nombre de bâtis
|
|
1 à 3
|
65
|
Non
|
3à 5
|
35
|
Total
|
100
|
100
|
Matériaux de construction utilisés
|
Matériaux dur.
|
100
|
100
|
Mat. Non durables
|
0
|
0
|
|
Total
|
100
|
100
|
Plans des maisons
|
Elaborés
|
77
|
77
|
Non élaborés
|
23
|
23
|
Total
|
100
|
100
|
Autorisation de bâtir
|
Oui
|
100
|
100
|
Non
|
0
|
0
|
Total
|
100
|
100
|
Ce tableau explique que 68% des parcelles
enquêtées disposent entre 3 et 4 ménages et 32% des
parcelles comptent entre 1 à 2 ménages. Cela veut montrer que les
parcelles qui disposent d'un nombre important de ménages
hébergent également un nombre important de familles car elles ont
un grand score (68%) et celles qui ont moins de ménages en disposent
moins.
En outre, la question du nombre de ménages ne peut pas
confirmer cette réalité, car une parcelle peut avoir plusieurs
ménages qui hébergent moins de membres, tandis qu'une autre peut
en disposer peu, mais les occupants sont nombreux. Donc, le problème de
déchets peut dépendre de ces deux réalités sis
évoquées.
Nombre de bâtis
Les résultats de l'observation sur terrain ont
montré que le nombre des maisons construites dans une parcelle varie de
1 à 5, avec moyenne de 2 maisons par parcelle. Cette observation nous
amène à dire le quartier Matonge est une entité où
les règles environnementales ne sont pas tellement respectées car
lorsqu'on retrouve plusieurs bâtis dans une parcelle, on constate que les
conditions d'hygiène ne sont plus favorables et sécurisantes pour
les familles qui y habitent.
Matériaux de construction utilisés dans
les constructions
Des tous les ménages au sein desquelles nous avons
mené nos enquêtes, les matériaux utilisés pour la
construction de toutes ces maisons étaient des briques. Les maisons sont
en matériaux durables. Ici il n'y a pas des maisons construites
traditionnellement c'est-à-dire en briques à daube ou en terre
comme nous observons dans nos villages.
Autorisations de bâtir
Les autorisations de bâtir ont été
délivrées avant les constructions de ces maisons, pour les 100
ménages enquêtées.
Quelque part, on respecte quand même les règles
urbanistiques en octroyant les autorisations de bâtir, malgré
qu'on observe les maisons entassées et moins spacieuses, c'est là
même qu'on vie dans le phénomène de la taudification des
maisons.
Plan de la maison
Le tableau ci-dessus nous montre que 77% de maisons de Matonge
disposent des maisons dont les plans ont été
élaborés par les experts tandis que 23% ont des maisons dont les
plans n'ont pas été élaborés.
Dans toute ville, les maisons sont construites moyennant les
plans urbanistiques élaborés; mais à Matonge,
certains des habitants trouvent normal de construire des maisons sans plans
élaborés par les experts. Cet état de fait est
remarqué presque partout à Kinshasa ; d'où la
villagisation de la ville de Kinshasa.
3.1.3 Aspects relatifs à la prise de
conscience du problème des déchets ou de
l'insalubrité au niveau de ménage et de quartier
Tableau 3.3 : Répartition des sujets
enquêtés selon leur prise de
conscience sur le problème
d'insalubrité
Variables
|
Modalités
|
Fréquences
|
%
|
Quantité de déchets produits
|
Non
|
93
|
93
|
Oui
|
7
|
7
|
Total
|
100
|
100
|
Etat de déchets
|
Biodégradables
|
100
|
100
|
Non biodégradables
|
0
|
0
|
Total
|
100
|
100
|
Gestion de déchets
|
Déchets non gérés
|
95
|
95
|
Déchets gérés
|
5
|
5
|
Total
|
100
|
100
|
Modes de gestion utilisés
|
Collecte
|
66
|
66
|
Ramassage
|
20
|
20
|
Tri
|
0
|
0
|
Transport
|
0
|
0
|
Stockage
|
14
|
14
|
Total
|
100
|
100
|
Quantité des déchets produits par les
ménages
Par rapport aux quantités de déchets produites
par nos enquêtées, le tableau ci haut nous présente les
réponses suivantes :
Les sujets enquêtés ne connaissent pas les
quantités de déchets qu'ils produisent; les femmes des
ménages n'ont pas d'idées sur ce qu'elles produisent comme
déchets, elles ne se font pas souci pour en connaître la
quantité en terme de poids ; il est de même pour leurs
enfants qu'elles envoient jeter les déchets. Pouvons-nous affirmer si
les femmes sont-elles ignorantes ou pas?
A nous notre avis, nous supposons que les quantités de
déchets produites par les ménages sont fonctions de types
d'aliments consommés ; ceux qui consomment plus de légumes
(matembele, nduda, mfumbwa, bitekuteku...) produisent beaucoup de
déchets, tandis que ceux qui consomment la viande en consomment moins
(les sachets et les os).
Etat des déchets produits à
Matonge
Les déchets produits à Matonge sont plus
biodégradables que non biodégradables car ils sont d'origines
ménagères. Mais on peut observer qu'il y a moins de
déchets non biodégradables suite à la présence des
studios de photos, les papeteries, alimentations et autres.
Gestion de déchets
Le tableau ci-dessus nous présente les résultats
selon lesquels, les déchets ne sont pas gérés. Plusieurs
ménages, comme nous l'avions constaté, ne savent pas gérer
les déchets. Ils ont développé la culture du prêt
à jeter. Partout on retrouve les déchets et les gens ne se font
pas souci, les déchets ne gênent pas, ils deviennent ce que
certains de nos enquêtés ont appelé
« bomesano » ce qui veut dire en lingala une habitude.
![](Assainissement-urbain-par-lapproche--pollueur-payeur--au-quartier-Matonge-dans-la-commune-de-K6.png)
Photo 3.3.1 : Abandon sauvage de déchets
urbains solides dans la rigole à Matonge, Août, 2008
![](Assainissement-urbain-par-lapproche--pollueur-payeur--au-quartier-Matonge-dans-la-commune-de-K7.png)
Photo 3.3.2 : Abandon sauvage de déchets
urbains solides sur la route à Matonge, Août, 2008
Modes de gestion utilisés
Les résultats de ce tableau révèlent que
66% des personnes interrogées ont adopté la collecte comme mode
utilisé dans la gestion des déchets, 20% préfèrent
le ramassage et 14% optent pour le stockage. Le tri et le transport ne sont pas
des modes utilisés à Matonge.
Il s'observe que les gens préfèrent collecter et
stocker les déchets que les évacuer. Ils les rassemblent et les
laissent traîner sur la voie publique en attendant on ne sait qui pour
les jeter et à quand son évacuation aura lieu.
D'autres semblent dire que l'hôtel de ville peut passer
le jour qu'il voudra ; pourtant, ses véhicules passent presqu'une
fois par mois. Faudra-t-il attendre un mois pour évacuer les
déchets ?...
Peu de gens font le ramassage de leurs déchets et ils
les jètent partout où ils veulent ; c'est le cas que nous
avons vu précédemment (certains dans la rivière,
caniveaux, rigoles, carrefours, sur la route,...) c'est ici que le
« FULUS » sont nés.
Tableau 3.4 Aspects relatifs à la
prise de conscience du problème de
l'insalubrité au niveau de ménage
Variable
|
Modalités
|
Fréquences
|
%
|
Possession des poubelles
|
Oui
|
91
|
91
|
Non
|
9
|
9
|
Total
|
100
|
100
|
Lieux de décharges
|
Dans le Caniveaux
|
6
|
6
|
Dans la Rivière
|
15
|
15
|
Sur le Rond point
|
3
|
3
|
Sur la route
|
76
|
76
|
Sur le Fulu
|
0
|
0
|
Poubelle publique
|
0
|
0
|
Total
|
100
|
100
|
Moyens d'évacuation de déchets
utilisés
|
Homme
|
25
|
25
|
Brouette
|
1
|
1
|
Chariot
|
11
|
11
|
Panier
|
61
|
61
|
Sacs
|
3
|
3
|
Total
|
100
|
100
|
Paiement en cas d'usage des éboueurs volontaires
|
Ne paient rien
|
91
|
91
|
15O FC
|
1
|
1
|
200 FC
|
3
|
3
|
250 FC
|
1
|
1
|
300 FC
|
4
|
4
|
Total
|
100
|
100
|
Dépenses hebdomadaires
|
100 à 400
|
92
|
92
|
500 à 800
|
1
|
1
|
900 à 1200
|
7
|
7
|
Total
|
100
|
100
|
Causes de la mégestion de déchets
|
Manque des structures d'assainissement crédibles
|
72
|
72
|
Pas de politique d'assainissement
|
28
|
28
|
Total
|
100
|
100
|
Ce tableau indique qu'un grand nombre des ménages
à Matonge ne disposent pas des poubelles ; c'est pourquoi,
plusieurs d'entre eux jettent les déchets sur la route, les autres les
jettent dans la rivière, une autre couche préfère les
jeter dans les caniveaux ; on retrouve aussi autres déchets
abandonnés sur le rond point. Mais, on peut signaler que dans le
quartier Matonge, on ne retrouve pas les « Fulu » ni moins
les poubelles publiques ; les gens trouvent normal de les jeter sur la
route, dans les caniveaux et dans la rivière.
Est-ce que peut-on affirmer que le fait de ne pas disposer
d'une poubelle peut être une raison d'amener les gens à la culture
du prêt à jeter? Si tel est le cas, on marcherait sur les
déchets dans le quartier.
Distance parcourue par les sujets
enquêtés pour jeter les déchets
Min = 30,00
1st qu = 5,00
Médiane = 5,00
Mean = 21,64
3rd qu = 10,00
Max =500,00
Ces données sont fournies par le logiciel statistique
« R » sur les résultats de l'enquête qui ont
montré que la distance minimum parcourue par les ménages pour
jeter les déchets dans un lieu donné est de 3m et la grande
distance est de 500m. La moyenne de distance parcourue par les ménages
est de 21,64m.
Pourtant, les endroits où l'on jette ces déchets
ne sont pas les lieux destinés pour cette fin, d'où, ces endroits
ne sont pas autorisés.
Les caniveaux souvent bouchés par les jets des
déchets des ménages inconscients, sont à la base de la
dégradation des chaussées de routes (érosion par
exemple).
Les ménages dont la distance parcourue pour la
décharge est de 3m sont souvent ceux qui jettent leurs déchets
dans des caniveaux.
Figure 4 : Répartition des
sujets enquêtés selon les moyens d'évacuation
des déchets utilisés par la
population
![](Assainissement-urbain-par-lapproche--pollueur-payeur--au-quartier-Matonge-dans-la-commune-de-K8.png)
La figure 4 nous renseigne que parmi les moyens
utilisés par nos enquêtés pour évacuer les
déchets sont l'homme, le chariot, le panier, la brouette et les sacs. De
ces moyens, on remarque que le moyen le plus utilisé est le panier, puis
l'homme, suivi du chariot et enfin les sacs et la brouette.
Pour les cas d'usage des personnes volontaires qui
évacuent les déchets, les paiements se font arbitrairement (150
FC, 200 FC, 250 FC, 300 FC). Il n'y a pas un montant fixe pour ce travail, il
suffit de s'entendre avec l'éboueur pour savoir combien on doit lui
payer. Nous comprenons donc que c'est un travail de gagne pain qu'on fait juste
pour chercher de quoi manger au courant de la journée.
Puis, ce travail ne s'effectue pas tous les jours, selon les
sujets enquêtés ; ils peuvent passer une fois par semaine,
soit deux fois et le montant à payer ne varie qu'entre 150 à 500
FC.
Notons par ailleurs que les volontaires qui ramassent les
déchets visent surtout les déchets biodégradables pour les
utiliser dans leurs champs. Voila un autre motif pour lequel ces
éboueurs ramassent les déchets ; c'est dans le but
d'enrichir leurs chants en engrains organiques. D'autres vont les vendre aux
maraîchers.
Par ailleurs, la quasi-totalité des ménages
enquêtés dépensent 100 à 400FC par semaine. Ceux qui
dépensent plus de 400FC ne représentent que 8%. La dépense
moyenne hebdomadaire par ménage est de 593,8FC, avec une dépense
minimum de 400FC et maximum de 700FC.
Le manque des structures crédibles et d'une bonne
politique environnementale définie par notre pays constitue les causes
d'une mauvaise gestion de déchets.
Pour cet effet, personne ne se reproche pas si les
déchets constituent une menace pour la santé de l'homme avec tout
ce qui l'entoure. A cela s'ajoute le manque d'Education Relative à
l'Environnement (ERE) sein de la population, un laisser-aller des
autorités locales vis-à-vis de la population citadine de Matonge
et l'ignorance de la lois aussi est un élément essentiel qu'il
nous faut rappeler car les lois en matière environnementale existent
bien, mais elles ne sont pas connues et surtout vulgarisées pour le
pouvoir public.
Au niveau du quartier, nous avons voulu savoir s'il existe une
structure d'assainissement, si oui, laquelle, quelle est sa mission, si elle
est privée ou étatique, l'approche qu'elle utilise, son
efficacité sur le terrain, le financement dont elle est
bénéficiaire (interne ou externe). A toutes ces questions,
aucune réponse ne nous a été fournie à part une
seule personne sur les 100 sujets enquêtés a soulignée que
c'est l'Etat qui finance les travaux d'assainissement et les autres soit
99% n'ont rien répondu. Par ailleurs, une personne a ajouté que
l'hôtel de ville contribue pour assainir la ville mais dont
l'efficacité est éphémère.
Il a ajouté que les véhicules de l'hôtel
de ville passe une fois le mois après que les
« fulus » soit inondés jusqu'au niveau
d'émettre les odeurs nauséabondes.
3.1.4 Répartition des sujets
enquêtés selon leurs Connaissances des lois
environnementales existantes et du Principe
« Pollueur payeur »
Variables
|
Modalités
|
Fréquences
|
%
|
Connaissance des lois environnementales
|
Ne connaissent pas
|
100
|
100
|
Connaissent
|
0
|
0
|
Total
|
100
|
100
|
Connaissance du PPP
|
Connaissent
|
24
|
24
|
Ne connaissent pas
|
76
|
76
|
Total
|
100
|
100
|
Avantages du PPP à la population
|
Manque des recettes
|
27
|
27
|
Je ne sais pas
|
73
|
73
|
Total
|
100
|
100
|
Avantages du PPP au pouvoir Etatique
|
Accroissement des recettes
|
15
|
15
|
Je ne connais pas
|
85
|
85
|
Total
|
100
|
100
|
Niveau de manque à gagner
|
Manque des recettes
|
27
|
27
|
Je ne sais pas
|
73
|
73
|
Total
|
100
|
100
|
Le tableau nous montre que les lois environnementales ne sont
pas connues à Matonge. Cette situation favorise un laisser aller
auprès de sa population. A qui la responsabilité de cette
ignorance de lois peut-elle incomber ? à la population ou au
pouvoir public ? la réponse est simple. C'est à l'Etat
congolais qu'il revient de mettre à la disposition de sa population,
toutes les lois de la république, en vue qu'elle s'en rende compte.
Le principe pollueur-payeur n'est pas connu. Peut de gens le
connaissent à Matonge et un grand nombre ne le connaissent pas.
Pourtant, il est un principe de la prévention et de la réparation
des atteintes portées à l'environnement. Il aborde ainsi, pour la
première fois, le problème de la protection de la
biodiversité sous l'angle de la responsabilité du pollueur.
Pour assurer la réparation de l'environnement, la
personne qui se trouve à l'origine du dommage environnemental doit
supporter le coût final de la réparation, qu'il y procède
lui-même ou non, de son plein gré ou sur ordre des
autorités compétentes, celle-ci devant assumer la surveillance et
le contrôle des opérations.
Le « principe pollueur payeur», au vu de
cette définition, devrait donc revenir à dire que, dès
qu'il y a une pollution, celui qui en est à l'origine est prié
d'assumer les conséquences monétaires de son comportement, sans
dérogation possible.
Le PPP peut n'avoir aucun sens si les dégâts ne
sont pas réparables. Que signifie que des dégâts sont
« réparables » ? Et bien que l'on peut
réparer! En d'autres termes, des atteintes à l'environnement sont
« réparables » s'il est possible, à partir de
l'état dégradé causé par la pollution, de remettre
l'environnement à peu près dans l'état de propreté
où nous l'avons trouvé en entrant.
Le principe pollueur payeur ne peut servir à alimenter
un budget normal si l'on vise la suppression de la nuisance. Faire payer
l'auteur de la nuisance peut aussi, donc, servir à le dissuader d'agir
ainsi, à l'instar de ce qui est fait pour les cigarettes ou alcool.
Admettons par exemple ici que le principe pollueur payeur soit
invoqué pour taxer un comportement fautif ; il en résultera
une ressource financière pour l'entité qui taxe (l'Etat ou la
collectivité locale, peu importe), qui ne durera que tant que le
comportement fautif durera, et qui sera d'autant plus importante que le
comportement fautif le sera.
De tout ce qui précède, ce principe mobilise des
recettes importantes dans l'entité où il est
appliqué et que ces recettes contribuent au développement du
même milieu tout en finançant d'autres projets. La non application
de ce principe constitue un manque à gagner important.
C'est sous cet angle que notre étude reste beaucoup
plus focalisée en vue d'un développement durable du quartier
Matonge.
3.1.5 Répartition des sujets
enquêtés selon leur connaissance des structures
d'assainissement
![](Assainissement-urbain-par-lapproche--pollueur-payeur--au-quartier-Matonge-dans-la-commune-de-K9.png)
Fig. 5. Connaissance des structures d'assainissement
La figure 5 ci- haut épingle les structures
d'assainissement existantes selon les réponses fournies par les
enquêtés.
La majorité des personnes interviewées ne
reconnaissent pas les structures d'assainissement de la ville de Kinshasa. Mais
6% reconnaissent l'Hôtel de ville de Kinshasa, 1% connaît l'OVD, 6%
connaissent le PAUK (Programme d'Assainissement Urbain de Kinshasa), 2% ont une
idée sur le PNA (Programme National d'Assainissement) et 5% connaissent
POUBELKIN.
Lorsqu'une grande majorité de la population se disent
ne pas reconnaître les structures d'assainissement existantes, cela peut
être interprété comme si ces structures n'ont des effets
concrets sur le terrain ; parce que lorsque une action est entreprise dans
un milieu donné, la population doit être informée de cette
activité. Nous pouvons alors conclure que ces structures n'ont pas
d'efficacité et elles n'existent que de noms.
3.1.6 Répartition des sujets
enquêtés selon leurs connaissances sur les
techniques utilisées par les structures
d'assainissement
![](Assainissement-urbain-par-lapproche--pollueur-payeur--au-quartier-Matonge-dans-la-commune-de-K10.png)
Fig. 6 : Techniques utilisées par les
structures d'assainissement
Cette figure nous renseigne que la majorité des
ménages interrogés pratiquent l'incinération comme
technique utilisée dans leur mode de gestion de déchets.
La deuxième technique utilisée est le
réemploi. Par cette méthode, on suppose que certains
déchets sont récupérés et utilisés pour
être transformés en leur donnant d'autres formes
particulières pour d'autres usages précis.
C'est le cas par exemple des boîtes de lait qu'on peut
transformer en entonnoirs. La troisième couche des enquêtés
ne connaît pas les techniques utilisées par ces structures.
D'autres pensent que ces structures font le recyclage et la
réutilisation des déchets c'est-à-dire,
récupérer les feuilles de Chikwangues dans la poubelle par
exemple, puis on les nettoie dans la rivière et on les utilise de
nouveau comme emballage.
Nous constatons donc que la technique la plus utilisée
par ces structures est l'incinération.
3.1.7 Répartition des avis des
sujets enquêtés relative à la création d'une
structure d'assainissement
![](Assainissement-urbain-par-lapproche--pollueur-payeur--au-quartier-Matonge-dans-la-commune-de-K11.png)
Fig.7 : les avis des sujets relatif à la
création d'une structure d'assainissement
Cette figure 7 nous présent la volonté de la
population de Matonge par le fait qu'elle accepte la création d'une
structure d'assainissement urbain privée par l'application du principe
« pollueur payeur.
Cela justifie que cette population se retrouve le besoin de
vivre dans un environnement salubre. Lorsque nous avions posé cette
question à la population de Matonge, presque tout le monde nous
répondait en lingala « Papa, bobanda ata
lelo » c'est-à-dire commencer même aujourd'hui.
Une étude menée dans le marché de
Ouagadougou au Burkina Fasso par le chercheur Ahouseny SAWADOGO (2004) sur la
gestion des ordures ménagères, a démontré qu'il
était instituée une contribution journalière pour chaque
marchand, dans l'objectif d'une participation à l'action communale,
cette démarche n'était pas fameuse, mais lorsqu'il s'est agit de
confier la tâche de collecte des ordures à une structure
privée, liée à la commune par un contrat, la chose
était bien partie car la commune commençait à agir
simultanément comme client et contrôleur
. Ceci avait soulagé la population de certaines maladies dues à
l'insalubrité comme le paludisme et les maladies hydriques. En attendant
l'action minicipale, les marchands ont trouvé des solutions à
leur manière, vu leur niveau de compréhension de l'impact des
déchets sur la santé publique et l'environnement.
C'est cette démarche que nous voulons initier dans le
cadre de ce mémoire. C'est pourquoi, la raison d'accepter la
création d'une structure privée à Matonge, est
motivée en vue d'assainir le quartier de manière durable.
3.1.8 Répartition des suggestions des
personnes interrogées
Ce point concerne les suggestions formulées par nos
enquêtés et se retrouvent dans la figure ci après;
Fig.8 : Suggestions des sujets
interrogées
Légende :
A : Création d'une structure d'assainissement
B : Créer les tribunaux environnementaux
C : Implication de la population
D : Redynamiser les travaux de la salubrité
E : Suppression des marchés pirates
F : Sanctionner les contrevenants
La figure 8 nous montre les avis émis par nos
enquêtés. Une grande majorité est d'avis qu'il vaut la
peine de créer une structure privée d'assainissement à
Matonge. Cette création peut répondre, selon notre avis, aux
attentes de cette communauté citadine. Mais la création de la
structure est une chose et son impact en est une autre.
Il faudra donc que celle-ci soit réellement une
solution aux problèmes environnementaux de ce quartier.
D'autres personnes pensent qu'il faut créer des
tribunaux environnementaux qui vont sanctionner les contrevenants. Cela peut
être une autre solution du problème, mais tant que le mental de la
population ne changera pas, le problème demeurera toujours. D'où,
il faut éduquer la population tout d'abord.
Une autre voie, selon nos enquêtés, est celle
d'impliquer la population dans les travaux d'assainissement du quartier;
oui, c'est vrai, car si chacun des habitants se met à balayer devant sa
parcelle tous les matins, à désherber chaque fois, toute l'avenue
se retrouvera propre.
Les autres sujets enquêtés ont proposé
qu'il faudrait supprimer les marchés pirates qui se disséminent
partout dans la ville de Kinshasa. En réalité, on ne sait plus
distinguer le lieu de Marché à d'autres. Partout c'est le
marché ; les ventes se font partout, boutiques, alimentations, les
buvettes « Nganda », les restaurants
« Malewa », les sachets d'eaux dites
« pures » sont éparpillés partout causant
ainsi une insalubrité difficile à gérer. La
réglementation des activités marchandes s'avère
nécessaire à Matonge; d'où, la suppression de ces
marchés peut donc être une piste de solution aux problèmes
dus à l'insalubrité.
3.2. Discussions des résultats
La discussion que nous avons entreprise dans ce chapitre porte
sur le sens même des résultats et sur les corrélations
existant entre les différents résultats obtenus lors des
enquêtes menées.
3.2.1. Du sexe
Nous avons constaté que les problèmes de
déchets concernent plus les femmes (93%). En effet, lors des
enquêtes, dans plusieurs ménages que nous avions visités,
les hommes nous renvoyaient plus auprès de leurs épouses pour
répondre à nos préoccupations.
Ils se disent ne pas être concernés par la
gestion de ce qui se passe à la cuisine. Peu d'hommes, comme les
résultats l'indiquent, se sont préoccupés de nous
répondre aux questions posées.
On constate ici que les hommes abandonnent leurs
responsabilités au sein des ménages, car ils laissent tout entre
les mains des femmes et les enfants qui font n'importe quoi. On assiste donc
à une démission des hommes vis-à-vis de leurs
responsabilités, c'est eux qui devraient être plus clairvoyants et
rigoureux envers leurs femmes qui gèrent mal les déchets en
complicité avec leurs enfants.
Ce que l'on doit retenir, c'est que le problème
d'insalubrité ne concerne pas seulement les femmes, mais c'est l'affaire
de tout le monde.
3.2.2. De l'âge
Par rapport à l'âge des enquêtés, Il
y a lieu de faire remarquer que le pourcentage des enfants (1%) est faible,
mais significatif. En effet, les enfants jouent un rôle important en
matière de concours qu'ils apportent à leurs mamans. Ils viennent
au secours de leurs mamans quand il s'agit d'aller jeter les déchets
dans les endroits imprécis. Comme il n'existe pas de décharges
prévues et publiques, les jeunes de moins de 21 ans jettent les
déchets ménagers même sur la rue, dans le caniveau... selon
leur gré.
Les adultes quant à eux, leur âge en principe
devrait les prédisposer à une gestion rationnelle des
déchets ménagers. Malheureusement ce n'est pas le cas. Cette
attitude est liée à plusieurs facteurs dont le manque
d'éducation relative à l'environnement, la démission de
l'Etat, la culture du prêt à jeter... Ainsi, ils se permettent de
jeter les déchets n'importe où, même à des endroits
non autorisés comme dans les caniveaux se trouvant même devant les
parcelles, soit dans la rue, soit au rond point ou soit dans la rivière,
si celle-ci se trouve proche de la maison.
D'où, l'âge n'est pas un facteur qui justifie
l'état de la médiocrité environnementale qui
caractérise le quartier Matonge, mais c'est plutôt une question
d'éducation. Car les personnes qui salissent le quartier sont non
seulement les enfants, mais également les adultes.
3.2.3 De l'Etat civil
L'Etat civil n'est constitue pas un problème en
matière de gestion de déchets, mais plutôt un aspect
relatif à l'identification des sujets enquêtés. Les hommes
comme les femmes, mariés comme célibataires, adultes comme
enfants, tous sont acteurs dans la problématique des déchets.
3.2.4. Du niveau d'études
Le niveau d'étude devrait logiquement influer
significativement sur la manière de gérer les déchets
ménagers. Cependant, quel que soit le niveau d'études, lorsque la
personne manque les notions sur les règles d'hygiéne, elle se
livre à jeter les déchets n'importe où. En outre, le
niveau d'études devrait interpeller toute personne aussi en
matière de gestion de déchets.
Celui qui a étudié devrait savoir
apprécier les conséquences de l'insalubrité au niveau de
l'environnement, au niveau familial, voire même au niveau national. Cela
n'est cependant pas le cas pour tous les sujets étudiés dont la
majorité a au moins fait les études secondaires.
3.2.4 De la taille de ménage et nombre de
bâtis par parcelle
Il y a lieu de faire remarquer que le volume des
déchets produits dépend aussi de la taille des ménages.
Lorsqu'un ménage est constitué d'un nombre important d'occupants,
il est fort possible que ce dernier produise une quantité importante de
déchets.
Les résultats obtenus ont permis de dire que les sujets
étudiés appartiennent à des ménages dont la taille
varie entre 1 et 10 personnes avec une moyenne de 6 personnes par
ménage. En d'autres termes, les ménages étudiés
sont en majorité grands producteurs de déchets, mais qui sont mal
ou non gérés.
Autre fait, est que les ménages au sein desquels on
consomme beaucoup de légumes produisent assez de déchets
biodégradables tandis que ceux dans lesquels on consomme plus de la
viande produisent plus des déchets non biodégradables( les
sachets, verres, etc.).
3.2.4. De la profession
Pour ce qui concerne les professions, il convient de faire
remarquer que les terrassiers, les ménagères et même les
boutiquiers sont les grands pollueurs de Matonge. Ces derniers, à cause
de leurs activités commerciales de ventes, produisent de
quantités importantes de déchets de différente
nature, mais pour lesquels ils ne prennent pas les dispositions qui s'imposent
en matière d'hygiène, de salubrité : capuchons de
bières, les feuilles de « Maboke » et de
« Chikwangues », des « Malewa », les
restes de préparation d'aliments, les restes des emballages, les
boîtes vides, les sachets et autres sortes. Alors qu'en
réalité, lorsqu'on exerce ce genre de métiers ou d'autres,
on devrait être éco-citoyen.
Dans cette catégorie, on classe également les
vendeurs ambulants qui, tout au long de leur parcourt, produisent les
déchets (sachets, boîtes et autres débris) jamais
gérés. Et cela dure déjà depuis plusieurs
décennies sans innovation. Mais qui peut l'innover ? C'est peut
être nous à travers cette étude.
3.2.5. Quantités des déchets produites
Une grande proportion (93%) de enquêtés ne
connait pas les quantités de déchets produits. Pourtant, c'est
une question importante qu'il fallait maîtriser pour mieux réussir
la bonne gestion de déchets dans le quartier Matonge. Ici, il s'agit
d'un problème socio culturel qui sous entend l'absence de la culture de
comptabilité (sous développement mental). En terme de
rentabilité économique, si l'on tenait compte des aspects poids
et taxes pour ce qui concerne les déchets, on disposerait non seulement
de moyens suffisants pour financer les travaux de salubrité, mais
également pour accroître les recettes du trésor public.
Dans les résultats présentés ci haut, il
a été constaté que la quasi-totalité de
ménages enquêtés dépensent entre 100 à 400FC
par semaine. Ceux qui dépensent plus de 400 FC ne représentent
que 8% et la dépense hebdomadaire moyenne par ménage est de
593,8 FC, avec une dépense minimum de 400 FC et maximum de 700 FC.
Or, avec les 8% de ménages qui dépensent plus de
400 FC par semaine, on enregistre un grand manque à gagner, car selon
les résultats, il y a certains ménages qui paient plus, d'autres
paient moins et d'autres encore ne paient pas.
Donc, si les facteurs poids et taxe sont pris en compte dans
le processus de collecte de déchets à Matonge, une justice
sociale peut générer l'équilibre et le manque à
gagner serait moindre. Ainsi, le pouvoir public serait en possession de moyens
financiers importants et suffisants, qui lui permettraient de réaliser
ses projets sociaux.
Imaginons qu'une avenue compte 100 parcelles et que chacune
d'elles accepte de donner par semaine, une somme équivalent à 50
cents Américain (0,5$USD) en monnaie locale, nous espérons que
chaque semaine l'avenue pourra avoir dans sa caisse un montant de 50$ et
qu'après un mois, il est possible qu'elle dispose 200$.
Cependant, s'il s'avère que la même
opération s'effectue dans vingt avenues, on sera en possession de 50$ X
20 avenues, une somme de 1.000$ Américains sera disponible par semaine.
Et s'il faut élargir la même opération au niveau de tout
les quartiers, au niveau de la commune, au niveau de toute la ville de
Kinshasa, nous espérons qu'en aucune fois, on sollicitera les
financements de l'Union Européenne, ni moins de la Banque Mondiale pour
assainir le quartier Matonge, de la commune de Kalamu et même de toute la
ville de Kinshasa en général.
Une fois réunis tous ces moyens financiers, on peut
alors envisager le recrutement parmi les gens qui n'ont pas d'emploi, les
enfants de la rue, même les désoeuvrés, pour leur donner de
l'emploi, en les organisant et les formant sur les techniques de
collecte, ramassage, transport, stockage,
trie et valorisation ou traitement si possible.
Et en ce moment, on envisagera en premier lieu, acheter les
chariots, les pelles, les râteaux et autres matériels
nécessaires avec lesquels on peut procéder au début des
activités d'assainissement.
3.2.6. Des modes de gestion de déchets
utilisés
Les modes de gestion de déchets ménagers
constituent un épineux problème à Matonge. Toute personne
utilise son propre mode pour se débarrasser des déchets. Certains
font la collecte, d'autre le ramassage et enfin le stockage.
Mais dans la plupart de cas, c'est la collecte qui est
fréquemment utilisée. Lorsque l'on parcourt le quartier Matonge,
les montagnes d'ordures « FULU » sont presque partout. Lors
des enquêtes, nous avons tenté de poser la question à une
maman pour savoir pourquoi les gens préfèrent laisser les
montagnes d'immondices partout, la réponse fournie était la
suivante : « Papa, nous laissons ça pour que l'Etat,
à travers ses services, puisse nous aider à les évacuer
vers l'endroit qu'il trouve mieux pour les entreposer.
Nous pensons que cette situation peut interpeller sa
conscience, afin qu'il nous vienne au secours ; mais nous observons une
absence de sa part. ». a notre humble avis, cette dame avait raison car,
c'est en principe les services d'assainissement de l'Etat qui devraient se
charger de l'évacuation des déchets, mais, apparemment les moyens
financiers et techniques semblent leur manquer pour faire ce travail de
manière efficace.
A une autre question, celle de savoir ce que l'on peut faire
pour remédier à la situation de l'insalubrité dans le
quartier Matonge ? Elle a répondu que s'il y a moyen, un service
d'assainissement privé pouvait faire ce travail de manière
durable, même s'il pouvait être exigent ou coûter cher en
demande d'écotaxes, les gens pourront les payer pourvu que le quartier
reste salubre.
Si cela a été dit de manière consciente,
cela prouve à suffisance qu'il existe déjà des personnes
prédisposées à accepter la création d'une structure
privée d'assainissement à Matonge.
3.2.7. De la distance parcourue vers le lieu de
décharge
Les résultats ont montré que le lieu de
décharge est situé entre 3 et 500m avec une moyenne de 22m. On
peut se demander si le facteur distance entre les maisons par rapport au lieu
de décharge peut jouer sur l'état d'insalubrité; d'aucuns
peuvent sans doute affirmer cela.
Comme c'est le cas dans les habitudes des Kinois, les
déchets sont rejetés dans les fulu, caniveaux, ronds-points,
rivières, etc. Mais lorsque un des endroits se retrouve à une
longue distance de la maison, la personne qui doit évacuer les
déchets se fatigue et se décourage aussi.
Pour cela, même si l'initiative venait de l'hôtel
de ville, voire auprès des responsables de Matonge, de mettre en place
les poubelles publiques, ils doivent en tenir compte, du fait qu'au fur et
à mesure la distance de décharge est située à une
longue distance de la maison, au fur et à mesure cela décourage
le transporteur de déchets; conséquence, il se permet de jeter
les déchets n'importe où ?
Comme les gens utilisent plus des paniers pour évacuer
les déchets, il est fort possible que le transporteur connaisse la
fatigue. C'est pourquoi, mettre les poubelles publiques à une distance
de plus ou moins 250m serait souhaité au maximum; au de-là de
cette distance, c'est le laisser-faire qui est souvent source des nuisances
avec comme corollaires, notamment des odeurs, qui peuvent nuire à la
santé.
3.2.8. De la connaissance des structures
d'assainissement
A Matonge, peu de gens connaissent les structures
d'assainissement existantes. Est-ce que c'est une négligence, une
ignorance ? Il est difficile de trouver la meilleure réponse à
cette question. Toutefois, il peut s'agir du manque d'information. Mais en
principe, une communauté constituée d'écocitoyens, a
l'obligation de connaître un minimum de services qui s'occupent de
salubrité de son milieu. Mais ici, interviennent plusieurs
facteurs : éducation, formation, information, sensibilisation...
Est-ce que c'est parce que la population de Matonge ne
maîtrise pas les noms des structures d'assainissement qu'elle se livre
à salir son quartier? Et si elle parvient à les connaître,
pourra-t-elle être à mesure de les respecter et rendre ainsi le
quartier salubre? Il nous semble difficile de donner une quelconque
réponse à cette question car, plusieurs vérités se
cachent derrière cette question.
Mais on peut toujours supposer que si on connaît les
structures d'assainissement, on peut adopter une attitude positive face aux
déchets.
3.2.9. De la connaissance des lois environnementales
Les lois environnementales ne sont pas connues à
Matonge. Tout le monde à qui nous avons posé les questions n'a
pas reconnu l'existence des lois environnementales. Quelle conclusion peut
prendre un scientifique lorsqu'au cours de ce 21ème
siècle où l'environnement est devenu un domaine
d'actualité et que la population de Matonge ne connaît pas les
lois de l'environnement? Peut on également affirmer que c'est parce
qu'elle n'a pas des connaissances de lois environnementales qu'elle pollue son
quartier ? Cet autre paramètre n'est pas à écarter
dans cette analyse.
3.2.10 De la création d'une structure
d'assainissement privée
Les résultats ont démontré avec un score
important (97%), qu'il est impérieux de créer une structure
privée d'assainissement à Matongé ; et dans plusieurs
questions formulées dans notre questionnaire d'enquête, plusieurs
déclarations allaient dans ce sens, disant que l'insalubrité est
devenue une menace pour les habitants de Matongé et entraîne
plusieurs conséquences notamment les moustiques anophèles qui
causent la malaria, fièvre thyroïdes, les odeurs et autres
nuisances.
Ces sujets ont poursuivi que s'il y a moyen, un service
d'assainissement privé pouvait faire ce travail de manière
durable, même s'il pouvait être exigent ou coûter cher en
demande d'écotaxes, les gens pourront les payer pourvu que le quartier
reste salubre.
Mais la question reste de savoirs si cela a été
dit de manière consciente, cela prouve à suffisance qu'il existe
déjà des personnes prédisposées à accepter
la création d'une structure privée d'assainissement à
Matonge.
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