LE KATANGA POUR QUEL NOUVEAU
DEFI
Le Phénomène «
Hétérogénite »
Par le professeur Emile MOTA-NDONGO K
de l'Université de Lubumbashi
INTRODUCTION
La République
Démocratique du Congo traverse depuis plus d'une décennie une
crise sans précédant qui a amenuisé les ressources de la
nation et par surcroît le revenu des populations. L'économie du
Congo qui tournait autour d'une synergie entre les entreprises privées
et les entreprises publiques, s'est effondrée très rapidement
suite à une déstabilisation politique qu'à connu le pays
depuis plus d'une décennie et par les différentes guerres dites
de libération qui se sont succédées au cours des cinq
dernières années.
Etant premier producteur mondiale du
cobalt, premier producteur mondial du diamant industriel, cinquième
producteur mondiale du cuivre etc. , la République Démocratique
du Congo, est devenu non pas dernier en tout, mais tout simplement absent dans
tout. On ne fait même plus allusion à cette dernière dans
les grands forums économiques.
Du pays le plus riche
«potentiellement» du monde, la République Démocratique
du Congo est devenue le pays le plus pauvre de la planète qui demande
assistance et aides humanitaires ; elle est même classée
parmi les Pays Pauvres Très Endetté (P.P.T.E.). Tout un programme
post-conflit d'assistance doit être mis en place pour éviter une
calamité et un désastre humanitaire. Le gouvernement, ne pouvant
pas à lui seul résoudre les problèmes auxquels sont
confrontés les Congolais, doit recourir au soutien de la
communauté Internationale pour stabiliser les agrégats
macro-économiques et mettre fin à ces
guerres qui ravagent l'Afrique Centrale. Cette situation de
chaos ébranle les perspectives de développement dans tous les
pays voisins limitrophes.
Le développement économique du CONG0 et du
KATANGA, amorcé dès l'aube du XX ième
siècle par la découverte d'importants gisements
cuprifères, l'implantation du chemin de fer, le dragage des
rivières et du fleuve Congo, a connu depuis les années 1885,
jusqu'à ce jour, un parcours très tumultueux.
En effet, le CONGO dut faire face à la
première guerre mondiale 1914-1918, à la crise économique
mondiale des années 30 et à la seconde guerre mondiale 1940-1945.
En ce qui concerne les années avant l'indépendance, la
République Démocratique du Congo a du faire face à :
- Des turbulences politiques qui débouchèrent
sur la sécession du KATANGA en juillet 1960 ;
- et des guerres de sécession à partir de 1964
sur l'ensemble du Pays..
Cette situation ne fut pas favorable à
l'économie congolaise. Outre l'avènement du Nouveau Régime
en 1965, une lueur d'espoir avait régné au Pays avec une certaine
reprise de l'économie dévastée depuis 1964. Mais
malheureusement, cet effort fut anéanti en 1973-1974 par une politique
camouflée de Nationalisation, appelée
« ZAIRIANISATION et
RADICALISATION ». Le pays dut faire face de nouveau
à une impasse économique indescriptible. C'est à cette
époque que l'économie congolaise (ex-zaïroise) amorça
sa « descente aux enfers ».
Notons par ailleurs qu'une certaine reprise s'était
manifestée au cours de l'année 1984, mais cet effort fut
également anéanti par la vague de démocratisation de
l'espace politique déclenchée en avril 1990.
Cette période a eu pour conséquence une
perturbation de l'appareil économique du CONGO en général
et du KATANGA en particulier. Déjà enclavé depuis 1975,
suite à la fermeture du chemin de fer de BENGUELA, de part la guerre de
libération de l'ANGOLA, le KATANGA a été la Province la
plus affectée par cette situation.
L'instabilité monétaire issue des
différentes réformes monétaires qu'a connues le Congo
depuis 1967, l'a plongé dans un marasme économique très
accentué. La politique de Zaïrianisation/Rétrocession
initiée en 1973-1974 a porté à l'économie
congolaise plus de problèmes que des solutions.
Notons aussi que la part du PIB du KATANGA au PIB national a
évolué dans les proportions de l'ordre de 34,9 % en 1960 à
31,96 % en 1970 pour atteindre 61,96 en 1984. Depuis les années 1990, le
pays a connu une circulation de deux monnaies parallèles ayant une
valeur faciale différente, jusqu'au 30 juin 1998. Cet aspect de la
monnaie, n'a pas facilité la tâche aux opérateurs
économiques, aussi bien du Katanga, mais des autres provinces.
Enfin, pour couronner davantage ce cataclysme
monétaire, l'apparition du phénomène
« Dollar » n'a fait qu'aggraver le comportement de
l'économie congolaise en amenuisant le pouvoir d'achat des populations.
La croissance économique, apparue vers les années 1970, a
été anéantie par la crise pétrolière
mondiale de 1973. Dans le domaine agricole, le CONGO qui fut classé
parmi les grands exportateurs des produits tels que : le café, le
caoutchouc, l'huile de palme, les agrumes, etc., fut relégué au
second plan, suite au `'boom'' industriel provoqué par l'industrie du
cuivre et à l'abandon volontaire par les gouvernants de la
deuxième République des autres secteurs de production. Cet
effort, mal planifié, n'a pas été entretenu, mettant ainsi
la République Démocratique du Congo dans une position de
mono-exportation. Les pôles de développement du Congo, tel que
prônés par le Professeur Jean-Louis LACROIX,
n'ont été que des slogans au profit d'une politique de
développement sectoriel mal planifiée.
De ce fait, il y a eu une apparition d'îlots
isolés d'activités et d'industries n'ayant aucune liaison
interindustrielle, tant au niveau horizontal que vertical. Ceci a eu pour
conséquence une fuite massive des capitaux vers l'extérieur,
surtout dans le domaine des approvisionnements en équipements et en
intrants industriels.
Le transfert des Technologies pour lequel la
République Démocratique du CONGO et le KATANGA en particulier
avait acquis une certaine maîtrise, s'est vu amenuisé par manque
des capitaux pour leur maintenance et l'acquisition des nouvelles. La politique
de transfert des Technologies « Clés sur
portes » a fait son apparition dans l'industrie du
KATANGA : de 30.000 tonnes de cuivre produites vers les années
1921-1922, l'industrie du cuivre avait atteint son optimum avec un tonnage de
475.000 tonnes de métal en 1984, pour connaître actuellement une
chute vertigineuse jusqu'à moins de 20.000 tonnes à fin 2002.
Tous ces faits réunis démontrent à
suffisance la mauvaise préparation de l'homme congolais aux
affaires : outre cet attribut, le manque d'une volonté politique et
la politique d'imitation, ont fait de la République Démocratique
du CONGO un Pays de ressources primaires. Le Pays n'a pas pu intégrer
son économie et ses potentialités économiques sont
restées au niveau des études.
Le monopole de l'Etat dans la gestion des entités
économiques, depuis la nationalisation de grandes unités du
production, a défié toutes les théories
managériales d'une gestion modernes, ayant pour objectif la maximisation
des recettes et la performance, au profit des paramètres sociaux,
n'ayant aucun impact sur le développement économique de la
Province.
La dynamique du développement
économique de la Province a toujours été pour nous un
aspect, nécessaire mais non suffisant, pour épauler l'industrie
du cuivre qui s'est essoufflée au fil des années, par manque
d'une intégration industrielle adéquate et une maîtrise des
technologies modernes d'exploitation donnant satisfaction sur le marché
et à des coûts de production compétitifs. Une industrie
implantée au milieu du désert ne peut apporter à son
environnement que les conséquences de sa propre contradiction. C'est
pourquoi, une politique de développement ne se veut complète et
globalisante que si elle prévoit dans sa conception, des effets en amont
et en aval.
L'économie congolaise a connu, comme
nous l'avons souligné ci-haut, un certain comportement que nous avions
qualifié de tumultueux. En effet, la découverte des gisements de
cuivre devrait procurer au Pays un certain degré de
développement. Mais, cette découverte, par manque d'une
planification concertée, globale et globalisante n'a pas, contrairement
aux autres Pays, d'Afrique, tels que le NIGERIA, le GABON et la COTE D'IVOIRE,
enregistré une croissance économique soutenue et une
intégration industrielle cohérente.
CHAPITRE I : ASPECTS GENERAUX DU
CONTEXTE
I . 1 : GÉNÉRALITÉS
La République Démocratique du
Congo est le troisième pays d'Afrique par sa taille après le
Soudan et le Nigeria, elle a une superficie de plus de 2.345.000 de km².
Rapporté à la superficie des Etats-Unis , elle
représente le quart et plus des deux tiers de la superficie de l'Union
Européenne. Elle est bornée au Nord par la République
Centre Africaine et le Soudan, au Sud par l'Angola et la Zambie, à
l'Est par l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie, et à l'Ouest
par la République du Congo, l'Enclave de Cabinda et l'Océan
Atlantique.
Sa population est estimée au 30
juin 2002, avec un taux de croissance de 3,4% l'an, à plus ou moins 60
millions d'habitants dont plus de 8 millions vivent dans la capitale Kinshasa.
La République
Démocratique du Congo regroupe en son sein plus de 400 tributs et
langues vernaculaires ; à titre d'exemple : la Province
Orientale regroupe en son sein tous les groupes ethniques de l'Afrique;
à savoir : les Bantous, les Nilotiques, les Hamites, les Soudanais,
les Pygmées, etc. Le fleuve Congo qui est classé parmi les plus
grands fleuves du monde, après l'Amazone par son débit, soit plus
de deux millions de mètres cubes par secondes, couvre plus de 3.500
kilomètres et est navigable sur les trois quarts de sa longueur, soit
entre Bukama et Kongolo, Kindu et Ubundu et entre Kisangani jusqu'au port
Chanic à Kinshasa au niveau des rapides de Kinsuka.
La République
Démocratique du Congo est « potentiellement » riche,
et ce dans tous les secteurs, mais les conditions de vie des populations sont
de plus en plus précaires. Selon les dernières analyses faites
par l'antenne du Fonds Monétaire International en République
démocratique du Congo, les indicateurs sociaux sont tombés
très bas et sont très faibles; à savoir :
1. le taux de pauvreté est très
élevé et est de 70%, les populations de la Province du
Katanga est très jeune et donne des atouts potentiel pour la reprise
des activités dans cette partie du Pays.
2. La santé, l'éducation et l'assainissement du
milieu posent d'énormes problèmes. Il est à faire
remarquer que le taux de scolarisation est faible surtout pour la jeune fille
(35%), dans les territoires en dehors de l'hinterland minier.
3. La mortalité infantile, faute de centre de
santé équipé et par manque des produits pharmaceutique
est de 94 pour mille.
4. Les statistiques moyennes suivantes ont
été enregistrées pour les années 2000 à 2008
: (1(*))
· Taux de mortalité maternelle: 1.289%o ;
· Taux de mortalité infantile:
13.5% ;
· Taux de mortalité néonatale: 3.3%
;
· Espérance vie: 48.5 ans;
· Taux de malnutrition globale: 12.2% ;
· Taux de malnutrition aigüe
sévère: 6.4% ;
. Taux d'utilisation des services : 31
%2(*)
· Taux de prévalence de VIH/SIDA: 5.4%
· Choléra: 4.460 cas et 91
décès en 2006 ; 5.966 cas et 197 décès en 2007 et
3.453 cas et 63 décès en 20083(*) ;
· Violences sexuelles: 6,388 cas identifiés
en 2007 avec complétude de 50% ;
5. Dans le secteur de la sécurité alimentaire en
terme de capacité des ménages à subvenir à leurs
besoins alimentaires : 13% des ménages vivent en
insécurité alimentaire sévère et 18% en
insécurité alimentaire modérée4(*) ;
6. Dans le secteur de l'éducation, l'on constate un
taux de scolarisation faible soit 45.7*%pour l'année scolaire 2007- 2008
et une amélioration de 18,5%5(*) pour l'année scolaire 2008- 2009 suite
à la stabilisation des populations et un repeuplement de ces
derniers.
7. Dans le secteur de l'eau et assainissement du milieu,
environ 21% de la population du Katanga a un accès à une eau
potable et plus de 79% de ménages ruraux en sont dépourvus.
8. Dans le secteur des infrastructures routières -
aérienne - lacustre- et la voie ferrée(SNCC) ; l'on constate
qu'en dehors de la ville de Lubumbashi : la majorité des voies
routières de l'intérieur de la Province est dans un mauvais
état surtout pendant la saison de pluies. Certaines zones de
santé sont complètement inaccessibles et la population a
difficilement accès au service sociaux de base. Le port de Kalemie,
ensablé ne reçoit plus les bateaux de grand tonnage et le fleuve
Congo n'a plus de balisage sur son bief Bukama- Kongolo.
9. En ce qui concerne la couverture vaccinale ;
les résultats suivants ont été enregistré :
|
C.V 2008
|
Objectifs 2009
|
Cumulé Janv.-juillet 09
|
BCG
|
89,1%
|
95%
|
93,6%
|
VPO3
|
75,7%
|
85%
|
76,3%
|
DTChep-hib3
|
89,4%
|
85%
|
83,8%
|
VAR
|
76,2%
|
85%
|
77,9%
|
VAA
|
72,6%
|
85%
|
78,8%
|
VAT2+
|
79,5%
|
85%
|
87,5%
|
10. L'éducation préscolaire
est très peu organisée en dehors de villes de Lubumbashi -
Likasi et Kolwezi et est suivie que par 0,5% des enfants de 36-59 mois. Par
contre au primaire une forte détérioration des infrastructures
scolaires est constatée. Seule 10% des structures possèdent des
points d'eau et des latrines fonctionnelles.
Sur une population scolarisable de 1. 859. 715
enfants de 5 à 14 ans, seulement 710. 413 enfants sont à
l'école ce qui implique un taux de scolarisation brut de 38,27%. Dans
ce faible taux brut de scolarisation au niveau primaire ont note 35 % pour les
filles et 53 % pour les garçons6(*). L'indice de parité en première
année est en moyenne de 75 contre 100 garçons et en
deuxième de 70 filles contre 100 garçons. En outre le taux net
d'admission en 1ère Année est de 42,6% pour les filles et 57%
pour les garçons.
Il est à noter un taux d'abandon
reste élevé en 1ère Année à 28%, taux de
redoublement à (18%), taux d'abandon (15%) et une très forte
déperdition. seulement 18,6% d'élèves de 1ère
année atteigne la cinquième année du primaire aux quels
problèmes, il faut y ajouter une détérioration
généralisée des infrastructures scolaires.
TBS: Taux brut de scolarisation
11. Selon les statistiques de L'ONU/SIDA ; le taux de
prévalence de VIH/SIDA a augmenté au cours des dernières
années pour atteindre 5% de la population adulte, c'est-à-dire
plus de 2 millions de personnes, avec d'importantes disparités entre les
régions; à savoir :
- 4,6% à
Kinshasa ;
- 0,6% au
Kasaï ;
- 8,6% au
Katanga ;
- 16% à Goma
etc.
Une note plus déplorable est à relever en ce
qui concerne la ville de Kinshasa, 15% des enfants âgés entre 15
et 18 ans sont infectés.
L'économie dite de la
« Débrouille » ou à
la « sauvette » a remplacé
l'économie formalisée ne remplissant pas les conditions
exigées par la loi. Une grande partie de la population vie de cette
forme d'économie. Les villes et les grandes agglomérations
pullulent de ce genre de commerçants évoluant à la
criée. L'économie qui jadis reposait sur les quatre piliers
suivants: l'agriculture, l'exploitation minière, l'industrie
manufacturière et les services, est complètement
délabrée, que les activités occasionnelles ont pris sa
place et que ces piliers sont actuellement brisés.
L'agriculture : ce secteur, qui
représentait plus de 58% du PIB et qui employait plus de 68% de la
main-d'oeuvre du pays, est tombé à moins de 10% et est
resté au niveau de l'agriculture de subsistance. Cette situation a
été aggravée par le fait des différentes guerres
dont notre pays à été victime.
L'infrastructure agricole est devenue tellement délabrée
que le pays est devenu demandeur et importateur de tous les produits agricoles
et même ceux d'origine animale.
Les produits d'exportations tels que
le café, le thé, l'hévéa, le cacao etc., ont
sensiblement baissés pour atteindre des exportations minimes à
tel enseigne que le pays n'en tire aucun bénéfice. Depuis plus de
dix ans, ces produits ont même disparus de la liste des produits
agricoles d'exportation congolais. La fraude, la perméabilité ou
la fluidité de nos frontières, la corruption
généralisée à tous les niveaux, la dilapidation de
l'actif, la fraude fiscale, le non-respect des sanctions, le
détournement des deniers publique, l'extorsion, la politique des
pots-de-vin, ont fait qu'amenuiser les ressources de ce secteur.
Les ressources forestières (Le
Congo détient 6% des réserves forestières du monde) ont
tellement baissé que le Congo n'en tire plus de
bénéfices et sont restées l'apanage de quelques
opérateurs économiques qui exportent des grumes au
détriment de toutes les normes régissant ce domaine. Il faut
signaler que les différentes rébellions ont participé au
pillage des forêts congolaises avec le concours de leurs parrains
respectifs. Le rapport du Panel des Nations Unies évalue à plus
de 320 millions de dollars que le Rwanda a encaissé par année
grâce à ses opérations commerciales dans l'Est de la
République Démocratique du Congo.
L'exploitation minière: la
République Démocratique du Congo possède de
considérables ressources minières et ce dans toutes les
Provinces, notamment ; le cuivre, le cobalt, les diamants (aussi bien
industriel que de joaillerie), l'uranium, l'étain, l'or, l'argent, le
charbon, le zinc, le manganèse, le colombo-tentalite, le
tungstène, etc. ainsi que du pétrole en mer sur le littoral.
Cette exploitation, qui
représentait plus de 65% des recettes d'exportation de la
République Démocratique du Congo, est tombée du fait de la
vétusté de son outil de production, de la mauvaise gestion de la
part des mandataires, du fait de la guerre et de l'instabilité
politique.
Les ressources de ce secteur ne
représentent plus que 10 % des recettes d'exportation de la
République. Actuellement, avec les nouvelles dispositions du Code
Minier, l'on assiste à une prolifération des « Small
Scales Mining » et des activités artisanales défiant
toutes les normes d'exploitation. Et ce au détriment de la grande
industrie minière qui se meurt suite à une mauvaise
planification minière à moyen et long terme.
L'industrie en
général et manufacturière en particulier de la
République démocratique du Congo a subi aussi les mêmes
soubresauts que ceux enregistrés dans les autres secteurs. La
République Démocratique du Congo qui regorgeait une gamme des
produits très variée de biens de toute nature se voit aujourd'hui
être importatrice de nombreux produits finis et semi-finis. Notez que le
secteur manufacturier contribuait encore à concurrence de 5% dans le
P.I.B avant les différentes guerres dites de
« libération ».
Les principales
activités de ce secteur tournaient sur le traitement des minerais et
autres hydrocarbures, la fabrication des pneus, des chaussures, des textiles,
des cigarettes, des boissons et de diverses préparations alimentaire et
agroalimentaire.
A l'heure actuelle, seules les
industries tabacicoles, brassicoles et autres minoteries fonctionnent plus ou
moins à 20 % de leur capacité de production installée. Le
secteur des services reprenant principalement le transport, les postes et les
télécommunications fonctionnent aussi en deçà de
leurs capacités installées. L'infrastructure routière est
tellement délabrée que le pays se retrouve enclavé au
niveau de grandes villes, les grands axes routiers inter Provinces et autres
villes du Pays se sont dégradés à tel enseigne que la
circulation des personnes et des biens devient de plus en plus
compliquée voire même impossible. .
L'approvisionnement en
diverses denrées alimentaires et autres produits se butte à une
grande difficulté de connexion. Les dommages dans le secteur des
infrastructures sont également considérables que le manque de
maintenance et d'entretient dans ce dernier, provoquent une
désarticulation totale du tissu économique.
Le système de transport
s'étant effondré et les agriculteurs ne pouvant plus
commercialiser leurs excédents, se contentent maintenant à ne
produire que pour leurs subsistances, alors que les prix des ces denrées
alimentaires dans les centres urbains sont très élevés et
rémunérateur.
Par contre, dans le secteur des
télécommunications, la révolution du cellulaire et de
l'utilisation de l'Internet a connu depuis cinq années un engouement
à tel enseigne que le nombre de portables (appareils de communication)
pour tous les réseaux de communication installés en
République Démocratique du Congo avoisinaient le million
d'utilisateurs à fin 2002. Plus de quinze opérateurs fonctionnent
dans le secteur et couvrent, à ce jour, les trois quarts du pays, toutes
les grandes villes sont desservies. Les plus en vue sont les opérateurs
Celtel et Vodacom avec une large couverture du territoire national.
Ce secteur est tellement
dispersé et non contrôlé que les ressources sous forme de
redevances échappent au Trésor Public. Il découle de cette
analyse que ce secteur représente environ 25% du P.I.B. et utilise plus
de 20% des emplois rémunérés.
Le tourisme par contre, qui
devrait au regard des sites que renferment la République
Démocratique du Congo, est complètement négligé et
ne rapporte que des redevances au niveau de l'achat des titres de voyages par
avion (plus ou moins 50 USD) pour le réseau extérieur et un
pourcentage variant entre 2% et 3% du montant des services dans les
hôtels et autres restaurants.
Les guerres et les ressources
naturelles ont été à la base de diverses interactions. De
ce fait, la mauvaise gestion des richesses et en particulier les ressources
minières, est l'une des causes des conflits que connaît la
République démocratique du Congo actuellement et qui fera encore
l'objet de nombreuses prédations. Le népotisme, la corruption et
les profondes inégalités au niveau de la distribution des
bénéfices dérivés des activités
minières créent des tensions sociales et politiques.
L'appropriation des ressources
minières, une fois commencée, est devenue l'un des objectifs
principaux de certaines des parties impliquées dans le conflit en
République Démocratique du Congo. C'est le cas des Ougandais avec
la recherche de l'or et des diamants, les Rwandais avec l'exploitation
effrénée de la Colombo-Tentalite et autres filons de diamants et
de l'or. Le conflit était devenu autofinancé et les groupes
armés qui ont accès à des ressources naturelles pouvaient
utiliser ces ressources pour financer les troupes, le matériel et ainsi
continuer à se battre sans soutien ou financement extérieur.
Cette situation a
été le ferment de la criminalisation de l'économie par une
élite politique, militaire congolaise et étrangère.
L'apparition de réseaux privés en remplacement des structures
étatiques et l'intensification de la corruption ont accentué le
pillage des richesses naturelles de la R.D.C. En ce sens que ces richesses ne
profitent pas ou ne profitent que, dans une mesure très insuffisante,
à la population, mais sont au contraire utilisées pour une large
mesure au profit des politiciens, des militaires et des particuliers, lesquels
y ont également trouvé un motif d'entretenir les situations de
conflit et de guerre. L'impact du conflit sur l'administration publique est
également important, la désorganisation de celle-ci a permis
d'importantes fraudes fiscales, en particulier sur les taxes à
l'exportation. Les ressources issues de la partie sous contrôle du
gouvernement sont estimés a fin 2002 à 5% du P.I.B. La plupart
des secteurs sociaux ne sont plus financés et les salaires des
fonctionnaires ont chuté pour atteindre un salaire de moins de 3 USD par
mois. Alors que d'après les statistiques et les normes du B.I.T. et de
l'O.M.S., un ménage moyen dans le Tiers-monde, utilise 100 USD par mois
pour faire face ses besoins de primaire.
Les principaux indicateurs de
gestion du pays se présentent, selon le rapport de la Banque Mondiale,
comme suit :
- PIB (2001) environ 3,9 milliards de dollars US,
comparé à environ 10 milliards de dollars US en 1990 ;
- PIB par habitant (2001) 35 dollars US, comparé
à 250 US en 1990 ;
- Taux de croissance du PIB (2001) - 27% à
savoir : agriculture - 20%, industrie - 56 %, exploitation minière
- 34%, services - 21% etc.
- Balance commerciale (2001) - 158,56 millions de dollars US,
comparé à
+ de 700,5 millions de dollars US en 1997 ;
- Exportations (1997-2001) - 54%, à savoir :
diamants - 35%, cuivre-cobalt - 80%, pétrole brute - 43 %, café
et autres produits forestiers - 80 % ;
- Déficit budgétaire (2001) 175% des recettes,
comparé à 50 % en 1998 et
15 % en 1997.
- Le taux d'inflation est supérieur à 300 % en
2000
- Le taux de change (franc congolais pour un dollar US) se
situe au alentour de 350 FC (mi-Août -Septembre), comparé à
200 FC à fin mars 2001, 50 FC en juin 2000 et 1,35 FC en 1998.
- La dette de la R.D.C. est estimée à 12,860
millions de dollars US, au 31 décembre 2000, c'est-à-dire plus au
moins 225 % du P.I.B. et 900 % des exportations. Il est à noter que 25 %
de cette dette est due à des institutions multilatérales, 72 %
aux membres du Club de Paris et 3 % aux pays qui ne sont pas membres du Club de
Paris et à des créanciers commerciaux.
Par contre les
arriérés se situent à 75 % de la dette (y compris 300
millions de dollars US dus à la Banque mondiale, 500 millions de dollars
US dus au FMI et 800 millions de dollars dus au groupe de la Banque Africaine
de Développement).
CHAPITRE II : PRÉSENTATION DU
KATANGA
A) ASPECTS
GÉNÉRAUX :
1. Localisation et division administrative
Située essentiellement entre le cinquième et
le quatrième degré de latitude Sud et entre le
vingt-troisième et trentième degré de longitude Est, la
Province du KATANGA est située entièrement dans
l'hémisphère Sud.
Elle est bornée au Nord et Nord-Ouest par les
Provinces du KIVU et les deux KASAI (Oriental et Occidental), à l'Ouest
et au Sud-Ouest par l'ANGOLA et la ZAMBIE, tandis qu'au Nord-Est par la
TANZANIE et la partie Nord-Est de la ZAMBIE.
Géographiquement et géologiquement,
d'après les études des spécialistes la Province du KATANGA
se subdivise en deux parties, à savoir :
· La partie méridionale qui est dominés
principalement par des activités extractives et minières,
facteurs générateurs des villes telles que : LUBUMBASHI
(Elisabethville), LIKASI (Jodotville), KOLWEZI, KIPUSHI et MUSOSHI.
· La partie septentrionale, quant à elle est
à vocation agro-pastorale.
Du point de vue administratif, cette Province a subi beaucoup
de modifications dans sa gestion et son découpage territorial. Nous vous
donnons ci-bas la configuration administrative à fin 1995.
La Province du KATANGA comprend trois villes et quatre
districts ruraux, à savoir :
· Pour les villes : la ville de
LUBUMBASHI, la ville de KOLWEZI et la ville
de LIKASI.
· En ce qui concerne les districts ruraux, nous pouvons
retenir le district du HAUT-KATANGA, avec comme chef-lieu
KIPUSHI, le district du LUALABA, avec comme
chef-lieu KASAJI, le district du HAUT-LOMAMI,
avec comme chef-lieu, KAMINA et enfin le district du
TANGANIKA, avec comme chef-lieu, KALEMIE.
2. Le cadre géophysique de la Province
a). Le climat
Située dans la zone à climat tropical, la
Province connaît deux saisons, à savoir : la saison des
pluies et la saison sèche ayant une durée oscillant entre six
à neuf mois selon les périodes de l'histoire.
La pluviosité moyenne varie autour de 1.750 mm par an
et des températures avoisinant le 27°C en période chaude et
5°C en période froide, surtout dans les hauts plateaux de la
BIANO et les MARUNGU.
B). LA VÉGÉTATION
La Province du KATANGA est couverte principalement par trois
types de végétation, à savoir : la savane herbeuse,
la forêt claire, la steppe sur les hauts plateaux.
c). LES SOLS
L'interdépendance
« climat-végétation », détermine les
types de sols de la Province. C'est ainsi que l'ensemble de la superficie du
KATANGA est caractérisée par des sols à faible teneur en
humus, pauvres en éléments de base et en éléments
nutritifs.
3. Le cadre humain et structure de la population du
KATANGA
Sans vouloir faire une étude évolutive par type
de populations de la Province du KATANGA, domaine qui accuse du reste un manque
criant de statistiques fiables, nous pouvons souligner, néanmoins que,
la population du KATANGA se répartissait en 1995 de la manière
suivante :
Tableau n° 1. Evolution de la population
du KATANGA de 1984 à 1995 (par sexe)
Désignation : année
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
1984
|
1.978.000
|
2.007.000
|
3.985.000
|
1985
|
2.043.000
|
2.070.000
|
4.113.000
|
1986
|
2.113.000
|
2.147.000
|
4.260.000
|
1987
|
2.186.000
|
2.227.000
|
4.413.000
|
1988
|
2.262.000
|
2.310.000
|
4.572.000
|
1989
|
2.338.000
|
2.334.000
|
4.672.000
|
1990
|
2.415.000
|
2.475.000
|
4.890.000
|
1991
|
1.498.000
|
2.564.000
|
5.062.000
|
1992
|
2.584.000
|
2.657.000
|
5.241.000
|
1993
|
2.672.000
|
2.751.000
|
5.423.000
|
1994
|
2.758.000
|
2.844.000
|
5.602.000*
|
1995
|
2.847.000
|
2.942.000
|
5.789.000*
|
1996
|
2.856.000
|
2.962.000
|
5.818.000*
|
1997
|
2.956.000
|
2.975.000
|
5.931.000*
|
1998
|
2.985.000
|
2.988.000
|
5.973.000*
|
1999
|
3.002.000
|
2.995.000
|
5.990.000*
|
2000
|
3.054.000
|
3.000.000
|
6.054.000*
|
2001
|
3.069.000
|
3.001.000
|
6.070.000*
|
2002
|
3.122.000
|
3.012.000
|
6.134.000*
|
2003
|
3.156.000
|
3.058.000
|
6.214.000*
|
Source : NGONDO, De Saint MOULIN et TAMBASHE,
Perspective Démographique du CONGO, 1984-1999, CEPAS, Kinshasa,
1992. * = Prévision
Il découle de ce tableau que le taux de croissance
annuel de la population est de #177;3,5 %. En ce qui concerne le taux de
croissance par sexe, nous constatons que les femmes ont un taux de croissance
de 3,2 % par a tandis que les hommes représentent un taux de croissance
de 3,1 % par an. Ce qui démontre à suffisance que le taux de
croissance entre les deux sexes sont stables et suive une progression
arithmétique normale.
Tableau n° 2. Répartition de la
population en 2004
ANNEE DESIGNATION
|
HOMMES
15-65 ANS
|
FEMMES
15-65 ANS
|
ENFANTS
0-15 ANS
|
TOTAL
|
2004
|
1.285.282
|
1.506.103
|
2.870.656
|
5.662.041
|
Source : Division de l'Administration du Territoire
2004.
4. Le cadre économique
1°. L'Agriculture
Les cultures au KATANGA se répartissent selon les
districts et villes. C'est ainsi que nous pouvons regrouper les cultures de la
manière suivante :
- Le district du HAUT-LOMAMI, on y retrouve les cultures
ci-après :
a) les céréales tels que le riz, le mil, le
sorgho et le maïs ;
b) les légumineuses tel que le haricot ;
c) les plantes et tubercules tels que la pomme de terre, le
manioc, la patate douce, l'igname, l'oignon, la cocasse et la tabac.
- le district du TANGANIKA, on y retrouve les cultures
ci-après : le coton, la canne à sucre, le poivron,
l'arachide et le palmier à huile.
- Dans le territoire de MOBA, on y cultive le blé.
- Le district du LUALABA, on y retrouve les cultures
ci-après : le maïs, le riz, le manioc, la patate douce,
l'arachide, etc ...
- Les territoires de MITWABA et PWETO produisent le maïs,
le manioc, le riz, le haricot, l'arachide, la pomme de terre et constituant le
principal grenier du HAUT-KATANGA.
Le KATANGA, outre les grandes cultures
mécanisées du Sud, pratique aussi des cultures
maraîchères telles que la courge, la tomate, les
différents légumes et certains fruits tels que les citrons, les
oranges, la pamplemousse et la mandarine.
Après l'assassinat du
Président Mzèe
Laurent-désiré Kabila, la R.D.C. fit un virage
à 180° pour adopter les desiderata de l'accord de LUSAKA,
d'importants progrès ont été réalisés sur
plusieurs fronts à savoir :
- la mise en oeuvre de l'Accord de Lusaka,
- le cessé le feu fut respecté,
- les troupes de l'ONU furent déployées dans le
cadre de la résolution 1341 du Conseil de Sécurité,
- le dialogue inter-congolais fut organisé et l'espace
politique fut aussi libéralisé,
- les différentes rencontres des congolais en Afrique
du Sud ; à savoir : les accords de Sun City et de Pretoria
etc.
Dans le domaine
économique, la mise en place d'un gouvernement des technocrates permis
une pré-réforme et ce dernier mis sur pieds toute une
série de mesures d'ajustement à longue portée et
défini un programme intérimaire d'urgence dans le cadre du FMI
(Staff Monitored Program). Ce programme intérimaire comprenait à
la fois des réformes structurales et des mesures
macro-économiques, il visait à arrêter l'hyper-inflation
(au moyen de politiques budgétaires et monétaires restrictives),
à stabiliser la situation économique et à établir
les bases d'un retour de la croissance économique.
Ce programme était
basé sur l'exécution stricte du budget de l'Etat sur base des
encaissements et des décaissements ; la centralisation des
dépenses et l'élimination de toutes dépenses
extra-budgètaires. Le dépôt de tous les revenus dans la
caisse du Trésor Public, auprès de la Banque Centrale ; la
mise au point d'une liste des projets prioritaires pour l'année 2001. La
libéralisation des taux de change pour les rendre flottant.
Cette libéralisation
devrait entraîner automatiquement une libéralisation des prix des
denrées alimentaires et surtout des produits pétroliers. Le
Katanga a une population qui avoisine les 6,2 millions d'habitants et a comme
principale activité les minerais et dans une moindre proportion
l'élevage et l'agriculture. Au 31 août 2002, le Katanga
était occupé de la moitié par les rebelles du
R.C.D/GOMA.
La population du Katanga se
réparti dans sa grande partie dans l'hinterland minier sur une longueur
de plus de 350 kms. Cette population se subdivise en trois grandes
catégories; à savoir : la population dite ouvrière,
principalement concentrée dans la partie Sud-est de la Province, la
population paysanne, principalement agricole, éleveur et une population
riveraine du fleuve, qui est principalement pécheur.
Les grands centres de
consommation restent les grandes villes tels que Lubumbashi - Likasi - Kolwezi
- Kamina - Luena - Lubudi - Kipushi, Kalémie, etc. Les
approvisionnements en produits de première nécessité
proviennent des importations des pays limitrophes tels que la Zambie et autres
de la l'Afrique Australe etc. Le Katanga qui fut, il y a une dizaine
d'année, parmi les greniers du Pays est devenu demandeur de tous les
produits alimentaires. Les maladies dues à la carence en vitamines et
autres protéines ont refait surface, telles que le crétinisme, le
rachitisme, le goitre, le kwashiorkor, la malnutrition etc.
B) LE KATANGA
MINIER :
Le Katanga, dans sa
morphologie géologique, renferme deux types de physionomies naturelles;
à savoir : Les roches et les minerais. De
ce fait, il y a lieu de distinguer trois types de roches ; à
savoir :
- Les Roches Sédimentaires qui résultent de
l'accumulation et de la compression de couches successives de débris de
roches existantes. Elles présentent souvent un aspect lité ou
stratifié et renferment parfois des restes organiques.
- Les Roches Ignées qui résultent de la
cristallisation de magma soit à la surface du globe (roches extrusives),
soit en profondeur (roches intrusives) ; dans ce dernier cas, les
minéraux composant les roches ignées sont entièrement
cristallisées, bien que les cristaux ne soient pas visibles à
l'oeil nu.
- Les Roches Métamorphiques résultant de la
transformation des roches existantes sous l'influence de pressions et
températures élevées.
En ce qui concerne les minerais,
ceux-ci sont regroupés en fonction de leur dureté. De ce fait, la
dureté d'un minéral se définit par sa résistance
à l'éraflure et se mesure en référence à
l'échelle de « Mohs ». Les dix minéraux -
types de cette échelle sont classés du plus tendre au plus dur,
chacun pouvant rayer celui qui précède et être
rayé par le suivant.
En outre, un autre
critère de spécification d'un minéral, se trouve
être sa densité. En effet, on entend par densité ou poids
spécifique, le poids d'un corps par rapport au poids d'un même
volume d'eau (P.S. de l'eau =
1). La densité moyenne de tous minéraux connus
est de 2,7. Les minéraux dont le P.S. est compris entre 1,5 et 2,9
paraissent légers quand on les soupèse.
Dans la panoplie des roches et des
minéraux on peut distinguer :
Ø Les Roches Sédimentaires
- Les Roches Argileuses ; qui se présentent
souvent sous les couleurs grises, brunes, rougeâtres, jaunes ou vert
foncé selon leur teneur en oxydes de fer et/ou matières
organiques. On retrouve dans ces roches un peu de quartz, feldspath et du mica.
Une grande partie du Katanga est argileux.
- Les Calcaires ; blancs, gris ou ocre-jaune, parfois
tacheté de noir, brun ou rouille renferme des oxydes de fer du quartz et
de l'argile. Il se retrouve dans le sud-est du Katanga ou il sert dans la
fabrication des ciments pour la construction.
- Les Charbons ; de couleur brune, brun chocolat
(lignite) noire (charbon bitumeux, anthracite). Dans le Katanga, le charbon se
retrouve dans la région de Kalémie plus précisément
dans la contrée de Makala et dans le district du Haut-Lomami,
principalement dans les contrées de Luena. Il est utilisé comme
combustible domestiques, dans les locomotives à vapeur jusqu'en 1980 et
actuellement dans les usines de fonderies du cuivre et dans l'industrie du
ciment.
Ø Les Roches Ignées
- Les Pegmatites ; de couleur claire mais variable en
raison de la distribution irrégulière de ses composantes, ces
minéraux est similaire au quartz, feldspaths, mica, titane, hornblende,
tourmaline, topaze, apatite, spodumène et autres. Ces produits de
retrouve dans tout le Katanga d'une manière indistincte.
- Les Granites ; blancs, gris ou rosâtre selon
l'importance des feldspaths par rapport aux minéraux sombres, ces
granites sont composées principalement des minéraux accessoires
tels que : le mica, hornblende, apatite, topaze, grenat, hématite,
zircon et magnétite.
- La Syénite et Diorite, de couleur grise et même
rougeâtre, ces minerais sont utilisés comme pierre de
construction et décorative d'une grande durabilité mais peu
utilisée en raison des couleurs terne.
- Les Basaltes, de couleur grise-foncé ou noir,
aisément reconnaissable à sa couleur sombre, le basalte sert
à l'empierrement des routes, des voies ferrées et des
pavements.
Ø Les Roches Métamorphiques
- Le Marbre ; exploité à grande
échelle comme pierre de construction et ornementale, comme
revêtement de sols et murs en dalles polies, le marbre est souvent blanc,
parfois teinté de noir, vert, jaune ou brun. Le marbre contient de la
dolomite, de l'hématite, de la serpentine, du talc, de l'épidote,
de la diopside et est très dur.
- Les Méta quartzites et Cornéennes ; sont
des roches les plus dures et plus résistantes. Elles sont
utilisées comme revêtement des sols et murs, dans l'industrie du
verre et de la céramique, pour les voies ferrées comme gravier de
jardin.
Ø Les Minéraux
Le Katanga
renferme une grande gamme de minéraux que l'on ne peut pas quantifier au
risque d'en oublier d'autres non des moindres. Dans cette partie, il est
nécessaire qu'on les liste en fonction de leur dureté et de leur
densité.
- Pour une dureté variant entre 1 et 3, il faut retenir
les minéraux suivants : Le graphite, l'orpiment et le
réalgar, le souffre, la stibine, le gypse, le cinabre, la glauconite, la
prousite, l'Argentine-acanthite, la kaolinite, le borax, la torbernite,
l'autunite, la chrysocolle, la galène etc.
- Pour une dureté variant entre 3 et 5, il faut
retenir : L'argent natif, l'or natif, la chalcosine, l'angésite, la
crocoïte, la jamesonite, la bournonite, la bornite, le vanadinite, le
cérusite la calcite, la tenantite, la celestine etc.
- Pour une dureté supérieure à 5, il faut
retenir les minéraux suivants : le zincite, le wollastonite, la
magnanite, le wolframite, la smithsonite, les zéolites, la scheelite, la
turquoise, le dioptase, l'opale, le sphène /titane, le chromite, le
kupfernickel, la rhodonite etc. C'est dans cette catégorie que l'on
situe l'hétérogénite.
L'hétérogénite renferme une grande gamme de minerais
composée essentiellement de Cobalt variant entre 3 et 15 % pour une
tonne de minerais, Aluminium #177; 4%, Cuivre variant entre 20 et 50%, le fer
#177; 5%, le Titane #177; 0,3% le manganèse #177; 1,5%, le
Magnésium #177; 5% et beaucoup d'autres produits dans des
quantités négligeables. Dans ce produit
hétérogénite l'on vise principalement le cobalt qui
constitue la demande la plus forte pour l'industrie.
c) Le Katanga : Organisation des
Opérateurs Miniers :
Le Katanga renferme sur sa
superficie et dans le cadre des activités de
« l'hétérogénite » des
opérateurs miniers oeuvrant dans l'espace de la province minière,
surtout dans les carrières abandonnées. Il convient de signaler
qu'une carrière est constituée de tout gisement des substances
minérales classées en carrières exploitable à ciel
ouvert et /ou toute usine de traitement de produits de cette exploitation se
trouvant dans le périmètre de carrière pour
réaliser leur transformation en produits marchands, y compris les
installations et les matériels mobiliers et immobiliers affectés
à l'exploitation. Ces personnes sont répartis en trois
catégories; à savoir : les creuseurs, les artisans et les
négociants ;
q L'Exploitation Artisanale des Mines :
a) L'institution d'une zone d'exploitation artisanale
Selon les dispositions du Nouveau Code
Minier : Loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002 en son article 109 :
une exploitation est réputée artisanale, lorsque les facteurs
techniques et économiques qui caractérisent certains gîtes
d'or, de diamant ou toute autre substance minérale ne permettent pas
d'en assurer une exploitation industrielle, mais permettent une exploitation
artisanale, de tels gîtes sont érigés, dans les limites
d'une aire géographique déterminée, en zone d'exploitation
artisanale.
L'institution d'une zone d'exploitation artisanale est
notifiée au Cadastre Minier qui la porte sur les cartes de
retombées minières. Tant qu'une zone d'exploitation artisanale
existe, aucun titre minier ne peut y être octroyé à
l'exception d'un permis de recherche demandé par un groupement des
exploitants artisanaux qui travaillent dans la zone.
b) L'autorisation d'exploitation artisanale
Dans les zones d'exploitation
artisanale, seuls les détenteurs des cartes d'exploitants artisanal en
cours de validité pour la zone concernée sont autorisés
à exploiter l'or, le diamant ou toute autre substance minérale
qui est exploitable artisanalement. La durée de la carte d'exploitant
artisanal est d'un an, renouvelable pour la même durée sans
limitation.
c) les obligations du détenteur de la carte
d'exploitant artisanal
Le détenteur d'une carte
d'exploitant artisanal doit respecter les normes en matière de
sécurité d'hygiène, d'utilisation de l'eau et de
protection de l'environnement qui s'appliquent à son exploitation
conformément à la réglementation en vigueur. Il doit
indemniser les exploitants agricoles pour tout dommage engendré par son
activité.
q Les Creuseurs :
Ils se recrutent parmi la
population située entre la fourchette de 15 à 45 ans la majeure
partie est constituée d'hommes valides et de quelques femmes. Ils sont
regroupés en de petits hameaux d'une centaine de personnes où
l'on rencontre toutes les activités de la vie mondaine ; à
savoir : les coiffeurs, les restaurateurs, les bistrots (pour la
bière et les alcools indigènes, communément appelé
Lutuku), les cordonniers, les ferronniers, couturiers, les réparateurs
de vélos etc. La prostitution bat son plein dans ces milieux et la
drogue ( chanvre indiense vend comme de petits pains pour rendre les hommes
plus valides et vigoureux.
L'agriculture n'est pas connue dans ces
milieux, car toutes les denrées alimentaires proviennent de la ville, du
centre commercial le plus proche ou encore des petits marchés
s'organisent sur les sites d'exploitation avec des commerçants
ambulants qui font la navette entre les différents centres de
production. Les seuls outils acceptés dans ces mieux est la pelle, la
bêche, la houe, les barres à mines, les marteaux, les sceaux, les
bâches pour les intempéries ou aires de stockage de fortune et les
sacs en polypropylène. Par contre, la technique utilisée est
« le Hand Picking », soit le ramassage à la main des
pierres et autres graviers.
Aucun équipement de
sécurité n'est utilisé dans ces centres d'exploitation,
les creuseurs travail avec les mains nues (pas de gants ou autres protections)
et les pieds nus. La tenue vestimentaire est très rudimentaire ;
une culotte dans la plus part des temps et une vieille chemise souvent
déchirée sur les épaules. L'esprit d'entreprise qui anime
ces creuseurs n'est ni une « science » ni « un
art » mais une pratique. C'est l'action qui consiste à ouvrir
de nouvelles possibilités aux ressources pour des richesses. Celle-ci se
fonde naturellement sur un corpus de connaissance pratique.
Toutes ces personnes qui grouillent
dans ces carrières abandonnées de la Gécamines ont un
niveau d'instruction souvent inférieur à la moyenne ; soit
six années primaires et ont un regard avisé en ce qui concerne la
distinction des minerais et autres sols contenant l'une ou l'autre substance
minérale.
Le niveau d'études étant
très bas, entraîne des initiatives aussi très
limitées. Le plus souvent leurs revenus, issus de cette activité,
servent à la consommation effrénée de boissons
alcoolisées et à s'habiller comme ils le peuvent quant ils
rentrent dans les grands centres urbains. Les vieux habits de seconde main
(friperie) font bon ménage dans ces milieux. Le phénomène
« hétérogénite » provoque des
migrations des populations vers les carrières et les vielles mines de la
Gécamines, entraînant ainsi un délaissement et un abandon,
de la part des ces populations, des activités champêtres et
d'élevage. l'Ecosystème est très perturbé et
dégradé parce que les normes d'exploitation des carrières
ne sont pas respectées.
On dénombrait, au 31
décembre 2003, plus de 140.000 creuseurs répartie sur l'axe
Kasumbalesa (carrières de Kimpe et Kisenda) - Lubumbashi (mine de
l'Etoile- Kalukuluku- luishishi ) Likasi ( luishia) - Fungurume - Lualaba et
Kolwezi.
Q LES ARTISANS :
Ils
sont constitués des personnes ayant un minimum d'information
sur la métallurgie du cuivre et des métaux associés. Ces
artisans sont composés généralement des anciens agents de
la Gécamines et autres techniciens provenant des établissements
d'enseignements secondaires et supérieurs de la Province qui ont une
petite expérience dans la métallurgie du cuivre.
Ces artisans sont régit par
la Loi minière 007 du 11 juillet 2002 portant Code Minier. Cette Loi
comprend :
- Les droits miniers ;
- Les droits de carrières ;
- L'exploitation artisanale ;
- Les régimes fiscal, douanier et de change applicable
au secteur minier.
Ces derniers doivent avoir une carte
d'exploitant artisanal délivrée par le chef de Division
Provinciale des Mines du ressort et est délivrée aux seules
personnes physiques majeures de nationalités congolaises. La carte
d'exploitant artisanal ne confère pas à son détenteur le
droit de transformer sans autorisation préalable les produits de
l'exploitation artisanale. La durée de validité de cette carte
est d'une année renouvelable pour la même période sans
limitation.
Ils possèdent des hauts
fourneaux de petites dimensions fabriquées à base de la ferraille
issue du cimetière des locomotives de la Société des
Chemins de fer du Congo (SNCC). Ces derniers utilisent la partie de la
chaudière de ces locomotives à vapeur utilisées jusqu'en
1980. La valeur d'une installation clés sur portes en provenance de
l'Afrique du Sud s'évaluerait à 250.000 US dollars, pour une
capacité de 100 tonnes par mois de métal blanc ou rouge.
Ces fours utilisent
l'énergie électrique moyenne et basse tension de la
Société Nationale d'Electricité (SNEL) avec toutes les
conséquences et perturbations que cela comporte, parce que non
prévus dans le plan d'électrification de ces villes. Toutes ces
installations sont concentrées dans les entrepôts
abandonnés des quartiers industriels de chaque ville du Katanga.
La production varie entre une et
dix tonnes de métal brut par mois. La technologie est encore
rudimentaire qui consiste dans le broyage des minerais dans des broyeurs
artisanaux selon une granulométrie variant entre cinq millimètres
et un millimètre, parfois moins.
Le minerai ainsi broyé est
porté à une température variant entre 600°C et
l.800°C, le liquide est récupéré par saigné
dans des moules en terre, pour en fabriquer des lingots ou toute autre forme
demandée par les acheteurs. Le métal ainsi obtenu renferme entre
50% à 70% de cuivre et les autres métaux associés.
Les artisans travaillent souvent en
fonction des commandes que les négociants amènent. Le carnet de
commande est très fourni, compte tenu de l'engouement que le
phénomène
« Hétérogénite » a
déclenché dans le milieu Katangais. Il faut noter que tout au
tour de cette activité vient se greffer toute une organisation
composée des transporteurs routiers avec des gros camions tracteurs
variant entre 20 et 40 tonnes.
La lenteur, les nombreuses
formalités et les tracasseries administratives font que le chemin de fer
n'est pas très utilisé, au détriment des infrastructures
routières déjà dans un état de dégradation
très avancé. Le chemin de fer par
contre est utilisé par les grandes sociétés
minières de la place compte tenu des gros tonnages à
évacuer vers les sites de traitement. Ces centres sont soit Likasi
-Kipushi - Kambove - Kakanda et même la Sodimico, à la
frontière avec la Zambie.
Selon les sources de la division
des mines et hydrocarbure du Katanga, l'on peut dénombrer plus de cent
cinquante artisans de différentes tailles. Ils sont constitués en
une corporation très solide tout en réglementant leur profession.
Les impératifs de production sont de mises.
Et des équipes des
inspecteurs sont à pieds d'oeuvre pour ne pas créer l'anarchie
dans le secteur. Une tarification est régulièrement
négociée en fonction des variations du marché des
métaux. La référence est souvent les prix pratiqués
par le London Métal Exchange ( L.M.E.).
q Les Négociants :
Les négociants :
appelés vulgairement commerçants, sont des intermédiaires
entre toutes les couches ci-haut précitées et les vrais acheteurs
situés généralement en dehors du pays. Ces
opérateurs économiques maîtrisent correctement tous les
contours des produits ; à savoir : la qualité, la
teneur des différents métaux que constituent
l'hétérogénite. Ils maîtrisent aussi tous les
circuits de vente aussi bien localement qu'à l'exportation. Les
marchés frontaliers et européens ne leurs sont pas
étrangers.
Les négociants sont
aussi régit par la Loi Minière N°007 du 11 juillet 2002.
Pour oeuvrer, le négociant doit avoir une carte de négociant.
Cette carte lui confère le droit d'acheter de l'or, du diamant ou toutes
autres
substances minérales de production artisanale
auprès des exploitants artisanaux. La carte de négociants est
délivrée par le Gouverneur de la Province aux personnes majeures
de nationalités congolaise qui fournissent la preuve de leur
immatriculation au nouveau registre de commerce.
Cette carte a une
validité d'une année, renouvelable pour la même
durée et sans limitation. Toutefois, la carte de négociant peut
être retirée en cas de vente des substances achetées aux
personnes physiques ou aux organismes autres que ceux déterminés
par la Loi ou par défaut de fournir les rapports d'activités (
Art 118 du Code Minier).
L'économie est
devenue une économie planétaire, ne serait-ce que du point de vue
de la vision de l'information. Les produits de
l'hétérogénite sont aujourd'hui nécessairement
axés sur le marché mondial. Les entrepreneurs doivent mettre en
oeuvre tout leur génie en tenant compte de ce cadre mondial même
si le produit ou le service issu de cette innovation n'est destiné
qu'à des marchés locaux ou nationaux.
Après leur accès à
l'Indépendance, les pays africains affrontèrent la tâche
redoutable de choisir une stratégie du développement. Pour la
plupart d'entre eux, sous l'influence de la théorie classique du
développement, la croissance était mesurée par celle du
PIB, retenue pour critère de la croissance économique et du
niveau de bien-être de la population. En fait, il était admis que
la croissance conduisait aux résultats souhaitables, comme la baisse du
chômage et l'amélioration de la qualité de vie. La
République Démocratique du Congo a poursuivi des
stratégies visant à moderniser le secteur rural et à
développer des secteurs modernes de l'industrie et des services.
Les activités de la plupart des petites entreprises
du secteur artisanal sont de caractère commercial, un faible pourcentage
seulement appartenant aux secteurs des services et de la production
manufacturière. Une étude conduite en 1988/89 sur le secteur
artisanal à Dakar a révélé que 72 % des
entreprises examinées avaient une activité commerciale, tandis
que les 28 % restants se partageaient entre la production, les métiers
de la construction et les services de transport. C'est là une
distinction importante, parce que les possibilités d'emploi productif
sont bien plus nombreuses dans les services et la production
manufacturière que dans le commerce. L'enquête de Dakar a
établi que le nombre moyen de personnes employées par ces
entreprises était de 1,1 seulement pour le commerce, contre 3,0 pour la
construction, 4,4 pour les services et 4,5 pour les activités
productives.
Schéma n° 1 Représentation
graphique du phénomène
« hétérogénite »
CARRIERES ET AUTRES POINTS DE RAMASSAGE
TRANSPORTEURS
UNITE DE BROYAGE mécanique ET AUTRES MANUELLES
UNITE DE TRAITEMENT OU FOURS
(HAUT-FOURNEAUX)
NEGOCIANTS
NEGOCIANTS
NEGOCIANTS
ACHETEURS OU COMMISSIONNAIRES
MARCHES INTERNATIONAUX
A L `EXPORTATION
Le schéma
ci-dessus retrace le circuit de production de
l'hétérogénite qui se
résume principalement dans les activités de la carrière
où l'on trouve les creuseurs. Les négociants se situent entre
l'unité de broyage, les transporteurs, les artisans et les
acheteurs.
Il n'existe pas de
schéma stéréotypé pour ce phénomène,
il se traduit approximativement comme dans la ruée vers l'or en
Amérique.
Q L'ASSOCIATION DES EXPLOITANTS MINIERS ARTISANAUX
DU KATANGA
( EMAK)
Cette Association est une
structure qui regroupe les creuseurs, les artisans et les négociants.
Cette structure fonctionne sous forme d'un syndicat d'encadrement. C'est elle
qui sert de trait d'union entre la base et les institutions publiques et
gouvernementales ainsi que toute la structure financière des banques.
Dotée d'une personnalité juridique, l'EMAK jouit d'une autonomie
de gestion et vit des ventes des cartes des creuseurs et des cotisations des
membres, ainsi que d'un pourcentage sur les opérations qu'elle encadre.
Tout opérateur oeuvrant
dans le secteur d'hétérogénite d'une manière
artisanal est de droit membre de cette association et doit
bénéficier des avantages de cette organisation. Ceci en vue de
mettre de l'ordre dans l'exploitation des gisements appartenant aux
sociétés minières dotées d'une convention
minière avec la R.D.C. L'E.M.A.K s'occupe à repérer les
carrières permanentes ou temporaires, soit un terrain domanial ou un
terrain couvert par un titre foncier d'un tiers, pour être
exploité à des fins commerciales ou par une personne
privée.
L'exploitation de chacun de ces
types de carrières est subordonnée à l'obtention d'une
autorisation distincte, dont E.M.A.K s'occupe à faire les
formalités administratives. EMAK regorge tout une panoplie de
compétences ; à savoir des gestionnaires, des
ingénieurs spécialisés dans les domaines de la
géologie, de la métallurgie, des mines, en construction etc. Ces
compétences encadrent les opérateurs miniers dans leurs
activités.
Cette association
que l'on peut qualifier de coopérative se caractérise
essentiellement par :
- L'exécution collective des activités, sur base
de la mise en commun des moyens dont chacun dispose ;
- La double qualité des membres qui sont à la
fois les entrepreneurs (ceux qui prennent l'initiative de monter l'entreprise)
et les bénéficiaires (ceux à qui les
bénéfices reviennent).
Ce profit qui ainsi
dégagé doit et satisfait les besoins de ses membres, de leurs
intérêts. Cet objectif est atteint dans chaque cas, par les
activités propres de la coopérative. Il existe des règles
communes établies par l'EMAK dans le cadre de son organisation ;
à savoir :
- Organiser le travail des creuseurs et des artisans,
c'est-à-dire, compte tenu de la nature des tâches à
accomplir, fixer les voies et les moyens nécessaires pour leur
réalisation ;
- De mettre sur pieds une structure, c'est-à-dire une
organisation d'une entreprise qui précise les liaisons entre les
différentes parties, dans leur dépendance
réciproque ;
- De trouver du personnel compétent, qualifié
pour le travail qu'il doit exécuter.
En ce qui concerne le mode
d'adhésion et de démission celui-ci est libre, mais dans le
domaine de cette activité et vu la complexité de
l'activité ; travailler en dehors de cette structure serait
suicidaire pour le creuseurs. Ce dernier serait à la merci des
prédateurs qui n'épargnent personne et qui sont sans
pitié.
L'objectif de l'EMAK s'inscrit dans
la logique du programme du gouvernement qui veut que les Congolais se prennent
en charge d'abord dans le cadre du programme de reconstruction nationale,
travaillent en étroite collaboration avec les sociétés de
la place et développent des relations d'affaires avec des
sociétés étrangères.
L'objet principal de l'EMAK est la
protection et la défense des intérêts légitimes de
ses membres qui sont les creuseurs, les artisans et les négociants,
c'est-à-dire tous ceux qui ont choisi la commercialisation des minerais
de production artisanale comme profession. Il consiste notamment à leur
assurer, sans distinction de sexe, de langue, de religion et d'opinion
politique, un encadrement technique, professionnel et syndical
adéquat.
L'EMAK coordonne les activités
de ses membres dont elle défend les intérêts et assure la
police. Elle veille, à ce titre, à ce que l'exploitation
minière artisanale dans la province du Katanga se réalise dans
l'ordre et le strict respect des lois et règlements miniers en vigueur.
Elle se conforme à la politique du Gouvernement de la République
en matière d'exploitation minière artisanale.
L'EMAK qui s'entend être un
interlocuteur sérieux et valable vis- à- vis des institutions de
l'Etat dans le secteur minier, contribue à l'intégration
économique de la République Démocratique du Congo en
faisant de l'exploitation minière artisanale dans la province du
Katanga. Pour ce faire cette association se veut être :
- Un pilier de reconstruction nationale ;
- Une source des devises ;
- Une maîtrise des prix et de la valeur des
minerais ;
- Une vitrine de la politique nationale de libération
minière ;
- Une base de développement intégral et rapide
pour le paysan ;
- Un support d'émergence d'une classe moyenne congolaise
au Katanga ;
- Remettre l'économie de la Province sur ses pieds
à partir du microcosme qu'est la Petite et Moyenne Entreprise dont
l'étoile polaire serait le client ;
- Affronter le principal problème démographique
de dix dernières années ; à savoir comment subvenir
aux besoins des populations âgées et en rapide expansion.
L'ensemble de ces mutations démographiques crée le besoin et les
conditions favorables à l'esprit d'entreprise.
- Favoriser l'esprit d'innovation et d'entreprise ;
CHAPITRE III : HETEROGENITE ET DEVELOPPEMENT
Q
GÉNÉRALITÉS
Selon l'Abbé Joseph Toussaint,
cité par Monsieur Mbuya Lubanze dans son ouvrage « Philosophie
Politique et Economique du Nouveau Régime ». Le
développement est défini, comme un processus par lequel la
conscience humaine passe d'un niveau d'existence inférieur à un
niveau d'existence supérieur. C'est un processus dynamique et
dialectique qui part :
- d'un bas niveau à un haut niveau;
- de l'ignorance à la connaissance;
- de l'oisiveté à l'assiduité ;
- de la médiocrité à l'excellence;
- de la pauvreté à l'abondance et
- de l'oppression à la liberté.
En d'autres termes, le
développement est une amélioration qualitative et durable d'une
économie et de son fonctionnement. Cela veut dire :
- croître ;
- grandir et
- s'épanouir.
Selon Monsieur Mbuya, le
développement est donc
l'effet, une conséquence de trois facteurs
combinés de la conscience que sont la pensée, la volonté
et l'action.
Pour lui :
- La pensée est la faculté de comparer, de
combiner, d'analyser des idées. C'est une formation dans l'esprit, une
conception, une imagination, un raisonnement, une réflexion ou une
compréhension de l'action à mener.
Toute connaissance passe par la
perception ;
- La volonté est la faculté de vouloir, de se
déterminer librement en toute connaissance de causes et des
faits ;
- L'action est la faculté d'agir, de déployer
son activité en vue d'un but à atteindre.
Le développement est une
amélioration des conditions de vie des populations dans leur mieux
être. Cette amélioration est la conjugaison de plusieurs facteurs
et la vie, à savoir: l'éducation pour tous, les soins de
santé accessible à toutes les bourses ; amélioration
de la consommation des biens et services de première
nécessité tels que l'alimentation, l'habillement, le logement
etc. Ce développement est la conséquence d'une croissance
observée et durable dans tous les secteurs de la vie nationale.
Le développement
économique du Congo était basé sur une synergie entre les
entreprises dites du portefeuille de l'Etat et les entreprises privées
regroupées dans diverses corporations, tels que le textile, les
cosmétiques, les brasseries, les manufacturières, l'industrie
pharmaceutique etc. Ce développement s'est vu du jour au lendemain
disparaître, au profit d'une économie de plus en plus
désarticulée et souterraine.
Dans cette panoplie de produits,
l'industrie congolaise était la plus diversifiée de toute
l'Afrique Centrale ; le Congo Démocratique produisait de la punaise
à papier, au véhicule routier léger en passant par toute
une gamme de produits manufacturés et autres biens d'équipements.
Actuellement, cet ensemble d'industries éparpillées sur le
territoire national, aussi bien dans les territoires occupés que ceux
sous contrôle gouvernemental, est à l'arrêt et à
même disparu.
L'impact de différentes
guerres dites de libération sur les autres secteurs de la vie publique
tel que l'administration, a provoqué et favorisé d'importantes
fraudes fiscales, réduisant ainsi les ressources gouvernementales. Il
n'est pas question ici de faire un procès d'intention de ce
comportement, mais il serait plutôt indiqué de faire un plaidoyer
en faveur de l'industrie locale, afin de trouver les voies et moyens de
remettre en action celles qui végètent encore, de relancer ou de
redémarrer celles qui sont à l'arrêt et pourquoi pas de
mettre en place des mécanismes incitatifs pour en attirer d'autres ou de
nouvelles dans le pays.
Parmi les obstacles majeurs qui
découragent l'entrepreneur, si petit soit-il, tant national
qu'expatrié, se trouve être le manque de volonté
« politique » de pouvoir prendre et définir les
grandes options fondamentales de notre économie et ce pour chaque
secteur.
Les Etats-Unis, par exemple, dans
le souci de ne pas voir leurs activités économiques
perturbées ou dominées par introduction des produits
étrangers, viennent de prendre des mesures draconiennes pour
protéger leur industrie lourde et principalement celle de l'acier. De ce
fait ils ont introduit une surtaxe et un contingentement des produits d'acier
d'importation. Faisant fi à tous les accords et autres traités
en la matière et aux yeux et à la barbe de l'Organisation
Mondiale du Commerce, les Etats-Unis ont ainsi protégé leur
industrie locale.
En outre pour prétendre
à un développement ; il faudrait avoir un point de
repère sur base du quel sera mesuré l'amélioration
proprement dite. Dans le cadre de la R.D.C., si l'on considère
l'année 1960 comme base de notre réflexion sur les
paramètres de mesure du développement ; on constatera que 40
années plus tard, tous les indicateurs de gestion sont passés du
positif au négatif.
En prenant comme repaire du
développement les infrastruc-tures de base, telles que les routes et
autres voies de communication, l'on assiste au développement du
«sous-développement »de ces derniers. La nature que le
colonisateur avait domptée, récupère petit à petit
du terrain pour faire réapparaître la forêt avec tous les
inconvénients que cela comporte. La dégradation est telle qu'il
serait difficile si pas impossible de mettre en place un plan de
développement à court-moyen et long terme. Tout est devenu
priorité des priorités et une hiérarchisation des
priorités s'avère être le parcourt du combattant.
La R.D.C. avait une
infrastructure de communication et de télécommunication la plus
développée de l'Afrique Centrale et Australe ; mais 40 ans
plus tard, les routes asphaltées sont redevenues des pistes en terre
battue. Les distances qui séparaient les villes sur une longueur variant
entre 200 et 400 kilomètres et qui se parcouraient en deux ou trois
heures, se réalisent en une ou deux jours, si pas plus avec, des
dégâts matériels très important sur les
véhicules.
L'utilisation anarchique de la
route par des véhicules à grand tonnage (plus de 80 tonnes), a
provoqué une dégradation rapide de cette dernière. Notez
que ces routes ont été conçues pour un transport
léger, tandis que le transport lourd était destiné pour le
rail. La réglementation coloniale demandait à ce que
l'évacuation des minerais et autres produits à forte
densité puisse se faire par chemin de fer, qui fut équipé
pour une traction de plus de 2.000 tonnes par rame.
L'infrastructure de
télécommunication de la R.D.C. était la plus
développée de toute l'Afrique Sub-Saharienne : toutes les
grandes villes du pays étaient reliées par le
téléphone, le télex et la phonie. L'on pouvait atteindre
à n'importe quel moment de la journée ou de nuit un correspondant
aux quatre coins de la République.
Cette analyse ne se limite
qu'à certains aspects visibles qui caractérisent essentiellement
le développement. Il sera plus indiqué de faire une analyse
approfondie des aspects positifs et négatifs du phénomène
« hétérogénite »; à
savoir : sur le plan Politique-Economique-Technique-Social- Culturel et de
l'Education.
1. Sur le plan Politique :
Beaucoup d'ouvrages ont
été publiés décrivant la situation politique du
Congo après l'accession de la R.D.C. à la souveraineté
internationale. A titre exemplatif, il y a lieu de faire remarquer que la
R.D.C., a connu au cours de la dernière décennie plus de dix
Premiers Ministres, soit un Premier Ministre chaque année avec un record
de cinq Premiers Ministres en 1991 ; à savoir : du 25-04-90 au
30-03-91: Professeur LUNDA BULULU, du 30-03-91 au 22-07-91: Professeur MULUMBA
LUKOJI, du 22-07-91 au 25-07-91: TSHISEKEDI, du 25-07-91 au 23-10-91: MUNGUL
DIAKA, du 23-10-91 au 25-11-91: TSHISEKEDI, du 25-11-91 au 19-08-92: NGUZ KARL
I BOND.
Tandis que pour la période de
1992 à 2001, il y eu cinq Premiers Ministres et un Président
de la République; à savoir : du 19-08-92 au 05-02-93:
TSHISEKEDI, du 05-02-93 au 16-06-94: BIRINDWA, du 16-06-94 au 24-03-97: KENGO
WA DONDO, du 24-03-97 au 17-05-97: Professeur LIKULIA BOLONGO, du 17-05-97 au
16-01-01 MZEE Laurent-Désiré Kabila: soit une moyenne, d'un
Premier Ministre tous les sept mois.
La crise politique, ainsi
créée, a affecté profondément le comportement des
congolais en renforçant tous les facteurs négatifs au
développement et privant ainsi le peuple d'aspirer au changement vers
une société démocratique aux valeurs républicaines.
De plus en plus frappé par la pauvreté, les populations de la
R.D.C. ont développé des mécanismes de survie et pour
devenir riche ou tout au moins d'avoir une vie aisée par des moyens
autres que ceux obtenus par le travail. C'est ce qui explique l'engouement vers
les jeux du hasard, vers les sectes religieuses et vers des activités
illicites. Des groupes de prières se créent à tour de bras
et /où des familles entières se réfugient dans la
prière à longueur de journées au lieu de mettre ce temps
à profit pour un travail créateur des ressources.
La clochardisation de la
population et la mendicité bas son plein dans toutes les rues des villes
de la R.D.C. La convoitise, par les grandes puissances occidentales, des
richesses du sol et du sous-sol, fut pour la R.D.C. et plus
précisément pour le Katanga, l'objet d'une sécession le 11
juin 1960, des deux guerres du Shaba, des mesures de
Zaïrianisation-Rétrocession et bien d'autres.
Un fait reste
prouvé : cette situation fut à la base d'une
dégradation du tissu économique suite à des
décisions non à propos et hâtive. Le Pouvoir Public de la
deuxième République qui avait pris en 1973-1974 des mesures
énergiques pour la recherche d'une «indépendance
économique », a été à la base de la
dégradation du tissu économique qui se diversifiait
progressivement. Cette situation mal réfléchie ; avait pour
conséquence : le départ massif de tous les opérateurs
économiques étrangers qui avaient mis en place une synergie entre
les entreprises dites à Charte et les Petites et Moyennes Entreprises
privées.
Des 2.600 entreprises qui
existaient au Katanga et ce dans tout les domaines de l'activité
économique ; en partant des fermes (maraîchères,
avicoles, laitières etc.) en passant par les entreprises
agroalimentaires et autres manufacturières. Le Katanga renferme
aujourd'hui seulement qu'une cinquantaine d'entreprises moribondes et ce dans
des secteurs non ayant des effets multiplicateurs et industrialisant.
Cette situation a eu comme
répercussion, une mise au chômage d'un grand nombre de personnes
en âge de travailler. L'industrie du cuivre avec comme tête
d'affiche la Gécamines, a connu une crise depuis les éboulements
de la mine de Kamoto en 1990, suite à une mauvaise planification
minière. Des 475.000 tonnes de cuivre et 15.000 tonnes de cobalt, la
Gécamines à vu sa production s'effondrer à 30.000 tonnes
de cuivre et 2.000 tonnes de cobalt à fin 2003.
Les gesticulations et
l'épuration ethnique simulée par les Pouvoirs Publics, au profit
d'un fédéralisme mal compris, ( Katanga Yetu) en 1993-1994 sous
le régime du gouverneur Kyungu wa Ku Mwanza, ont eu comme
conséquence une décapitation de toute la classe des techniciens
intermédiaires de cette industrie du cuivre. Le désordre
indescriptible que cela a engendré provoquera une déstabilisation
toute l'économie de la Province. Le vide ainsi crée par ce
départ massif, n'a pas pu être comblé par les Katangais qui
étaient plus en proie à des luttes intestines, claniques et
tribales pour le contrôle de l'outil de production.
Deux années plus tard, au
profit d'une guerre de libération, le Katanga se vu être
coupé de moitié ; privant sa partie Nord des
bénéfices de sa partie Sud et de tous les échanges
socio-économiques. Ce phénomène a provoqué un exode
et un déplacement des populations des zones de combats ou de troubles
vers les villes du centre à savoir :
Lubumbashi-Likasi-Kipushi-Kolwezi et Kasumbalesa.
L'exploitation de
l'hétérogénite a permis aux Pouvoirs Publics de stabiliser
le mouvement des populations et de résoudre les problèmes d'ordre
sécuritaires. L'encadrement des désoeuvrés par
l'exploitation de l'hétérogénite a eu pour corollaire la
diminution des actes inciviques qui ont longtemps été
caractérisé une exploitation clandestine des métaux au
cours de la Deuxième République.
L'émergence d'une nouvelle
classe des hommes de métier doit permettre à la R.D.C. de mettre
en place une nouvelle structure de développement en partant du slogan
«le Congolais doit se prendre en charge» fer de lance du
MZÈE LAURENT-DÉSIRÉ KABILA.
Cette structure bien encadrée doit entraîner un
développement par la base, qui sous d'autres cieux a été
le socle de leur développement.
2. Sur le plan Economique
L'Afrique et plus
précisément la R.D.C., ne doit pas être le déversoir
des produits finis ou semi-finis des autres pays au détriment de notre
industrie locale. Les Pouvoirs Publics doivent définir le régime
économique de la R.D.C. et il est plus qu'impérieux de le faire,
de le définir dans un schéma. Pour ce faire, le schéma
suivant s'avère être indispensable ; à
savoir :
- Les objectifs à atteindre pour chaque secteur
d'activités à court, moyen et long terme (plan de
développement d'urgence et prioritaire) ;
- Les mécanismes qui seront mis en oeuvre pour
faciliter et encourager l'entrepreneurship dans le pays ;
- Les moyens (textes et autres réglementations) pour
permettre à cette classe des opérateurs à pouvoir oeuvrer
en toute sécurité dans les différents secteurs
(sécurité juridique).
Ces trois grandes
préoccupations, ne dépendent que de la volonté politique,
sans faire recours à des subterfuges financiers, qui puissent être
le déclic de l'action de développement de la
République Démocratique du Congo.
La R.D.C. est potentiellement
l'un des pays riches d'Afrique, mais les gouvernements successifs n'ont pas
réussi à transformer ce potentiel en conditions de vie
satisfaisantes pour les Congolais. Pour arriver à relancer
l'économie de la R.D.C., l'Etat doit se baser, outre, à
l'encadrement des quatre piliers économiques traditionnels, à
savoir : l'agriculture, l'exploitation minière, l'industrie
manufacturière et les services ; faire recourt à
l'exploitation artisanale des substances minérales du sol et du sous-sol
de la R.D.C.
a) Le Secteur agricole :
Ce secteur, comme nous l'avons
si bien dit plus haut, représentait environ 58% du PIB et employait
environ 68% de la main-d'oeuvre du pays. Il comprenait à la fois une
agriculture (et pêche) de subsistance et une production à grande
échelle destinée à l'exploitation (par exemple, le
café).
L'exploitation de la forêt
fournissait également des ressources substantielles ( la R.D.C. contient
6% des réserves forestières mondiales). L'Etat doit adopter la
politique d'import substitution permettant de produire certaines denrées
alimentaires pour une consommation locale.
b) Le Secteur Minier :
La R.D.C. détient encore
intact de considérables ressources minières, notamment du cuivre,
du cobalt, des diamants industriels, de l'uranium, de l'étain, de l'or,
de l'argent, du charbon, du zinc, du manganèse, du tungstène, du
cadmium, ainsi que du pétrole en mer. L'exploitation minière
représentait environ 90% des recettes d'exportation de la R.D.C.
Ici, l'Etat qui a finalisé
le nouveau Code Minier doit maintenant s'assurer que ce dernier sera
réellement attractif vis-à-vis des investisseurs tant nationaux
qu'étrangers. Ainsi par la Loi N°007 du 11 juillet 2002, le
législateur a voulu garantir et sécuriser les
intérêts des opérateurs miniers, tout en veillant à
l'équilibre des profits que ceux-ci et l'Etat Congolais tirent des
activités minières et permettre aux populations vivant dans les
zones minières d'y trouver leur compte. Provoquer, par exemple, des
joint-ventures, c'est-à-dire, un investissement qui permet un
partenariat entre l'Etat et le privé pour une bonne relance de
l'économie.
D'autres mesures doivent
être requises par le gouvernement ; à savoir : la
nécessité de promulguer une politique explicite de
développement du secteur minier artisanale et de mobilisation des
ressources pour appliquer cette politique : compte tenu de sa
diversité, le secteur minier artisanale appelle une série
différenciée de politiques susceptibles de réponse
à la variété des situations. Certaines des politiques
promotionnelles doivent cibler les segments les plus dynamiques du secteur
minier, c'est-à-dire notamment ceux qui sont les plus proches du secteur
des petites entreprises sur le plan de la technologie et de l'esprit
d'entreprise. D'autres politiques doivent protéger les segments les plus
vulnérables du secteur minier. Quelques initiatives de base peuvent
permettre l'apparition d'une classe de chefs d'entreprise qui contribuera
davantage à la vie économique. Ces initiatives porteront sur les
points suivants :
- favoriser un changement d'attitude envers le secteur minier
et le faire accepter pour une ressource économique viable ;
- simplifier et réformer l'immatriculation des
entreprises et l'octroi des licences afin de répondre à des
impératifs de santé, de sécurité et
écologiques. C'est l'environnement macro-économique qui exerce le
plus d'influence sur le secteur minier n'est pas cohérente à long
terme. Il en résulte que les entreprises sectorielles, surtout aux
politiques agricoles, industrielles et commerciales. Si l'on veut que le
secteur minier ait une croissance efficace, il doit en aller de même
d'autres secteurs, même de l'infrastructures et de l'éducation
élémentaire. En d'autres termes, il ne faut pas perdre de vue que
le secteur minier artisanale est tributaire de l'efficacité d'autres
secteurs, ou bien son développement souffrira en proportion de la
gravité de cet oubli.
Former la main-d'oeuvre et fonder les institutions :
Il est capital de mettre en valeur les ressources humaines et de créer
des capacités institutionnelles pour assurer la croissance du secteur
minier. Il faut donc former la main-d'oeuvre et fonder les institutions dans le
pays. Les systèmes de formation doivent viser à mettre la
formation mieux en accord avec les besoins du marché. Le
ministère du Travail et de la Prévoyance Sociale peut faciliter
le renforcement des ressources humaines et des institutions de formation. Les
organisations ou sociétés qui entendent opérer des
compressions de personnel devraient par principe incorporer à leurs
plans de compression un programme de formation et/ou d'aide financière
à l'intention des membres du personnel à licencier, cela en
liaison avec le Ministère concerné et de la mise en valeur des
ressources humaines.
c) Le Secteur de l'industrie :
Les activités
industrielles sont restées limitées et représen-taient
environ 5% du PIB avant la guerre de libération de 1997. Les principales
activités comprennent le traitement des minerais, suivi de la production
du pétrole et du ciment, ainsi que la fabrication timide des pneus, des
chaussures, des textiles, des cigarettes, des produits pharmaceutiques
génériques, de la bière et des préparations
alimentaires.
La structure de l'Agence Nationale de
la Promotion des Investissements (ANAPI), qui vient d'être crée,
doit être réellement opérationnelle et non être une
caisse de résonance du gouvernement sans impact réel et qui donne
des espoirs inutiles aux opérateurs économiques. Les 379 taxes
fiscales et parafiscales qui existent dans le système des impôts
de la R.D.C. doivent être revues à la baisse. Aux termes du Code
Minier, le régime fiscal et douanier applicable aux activités
minières comprend les impôts suivants :
- Impôt sur les véhicules ;
- Impôt sur la superficie de concessions minières
et d'hydrocarbures ;
- Impôt foncier ;
- Impôt mobilier ;
- Impôt professionnel sur les
bénéfices ;
- Impôt sur les revenus locatifs;
- Impôt sur les revenus professionnels ;
- Impôt exceptionnel sur les rémunérations
des expatriés ;
- Impôt sur le chiffre d'affaire à
l'intérieur ;
- Les droits d'entrée, de consommation et
d'accises ;
- La taxe spéciale routière;
- Le droit superficiaire ;
- La redevance minière.
Tous ces droits, impôts et taxes sont
dus conformément au droit
commun.
d) Le Secteur des services:
Les services (transports, et
communications) qui représentent, actuellement, environ 25% du PIB et
19% des emplois doit être un sujet d'interpellation. L'Etat doit
favoriser l'implantation des entreprises qui devront assurer les transports
routiers, ferroviaires et maritimes.
L'encadrement, d'une manière
stricte du secteur de la santé et de l'éducation et qui sont
à base de tout développement, doit être classé parmi
les priorités zéro de l'action gouvernementale. Il ne faut pas
oublier que le développement ne peut pas se faire sans
« l'HOMME », moteur et promoteur de toute
chose.
Dans cette approche, nous nous sommes
attardés plus sur un aspect capital et non des moindres qui conditionne
tout développement, c'est
« l'HOMME », sa vie et son action. Pour
que le développement se fasse, il faudrait que son animateur principal
soit saint de corps. Il a été constaté, une baisse
sensible de l'espérance de vie du congolais; allant de plus ou moins 65
ans avant l'indépendance, cette espérance est tombée
jusqu'à 40 à 45 ans au cours de cette dernière
décennie.
Q L'ECONOMIE DU
PHÉNOMÈNE
Cette situation calamiteuse de
l'économie a provoqué une perturbation dans le chef de
l'industrie du cuivre. Celle-ci se greffant sur un environnement
socio-politique malsain, provoque une baisse de la production et la faillite de
plusieurs entités de production. Il faut aussi y adjoindre les guerres
d'agression et la mauvaise gestion de la chose Publique.
Dans cet environnement
macro-économique délabré ou décadent,
observé depuis plus de deux décennies, l'action gouvernementale
se butte à un dilemme. Que faut-il faire pour permettre aux Pouvoirs
Publics d'amasser des ressources pour les besoins de sa politique ?
Faut-il écraser le tissu
économique existant par une fiscalité trop lourde directe ou
indirecte et prétendre à des dividendes immédiats et tuer
par le fait même ce tissu ? Ou faut-il laisser évoluer une
économie souple, sectorielle de développement et d'en tirer les
dividendes durables et à long terme ?
C'est dans cette problématique
que se situe le phénomène
« hétérogénite » et la petite
industrie congolaise qui sont confrontés à une fiscalité
directe et indirecte doublée d'une multitude d'actions
collatérales ayant seulement pour finalité de décourager
l'entrepreneur.
Pire encore, cette moisson ainsi
récoltée ne contribue nullement au renflouement des caisses de
l'Etat. Les importations non contrôlées et autorisées au
détriment de l'industrie locale, la concurrence déloyale
provoquée par ces importations, sont entrain de donner le dernier coup
de massue à l'industrie congolaise.
Les trois quarts de ressources sont
détournés à la source bloquant ainsi tout le
système financier et monétaire du pays (recours à la
planche à billets, inflation, fraude généralisée,
majoration excessive des prix, diminution du pouvoir d'achat des consommateurs
etc.).
La non-application des textes
légaux (chaque Ministre qui entre au gouvernement ayant en charge
des mines doit d'abord abolir tout ce qu'a fait son prédécesseur
et tailler des lois et textes à sa mesure au détriment des
opérateurs). L'ignorance des procédures en matière de
protection de l'industrie locale, provoque une fraude
généralisée des deniers publics.
Le secteur de
l'hétérogénite est confronté à une lutte
acharnée des locataires du ministère des mines. La morale de La
Fontaine, qui disait que : « Que vous soyez riche ou
misérable, le jugement de la cour vous rendra blanc ou noir»,
s'applique aisément dans ce secteur. Une action de sape est ainsi
entretenue pour qu'il n'y ait pas une émergence d'une classe moyenne au
Katanga.
Pour permettre, comme nous l'avons dit
ci-haut, a celles qui survivent dans le secteur à ne pas être
délocalisées ou disparaître, les Pouvoirs Publics doivent
prendre les mesures incitatives suivantes :
- Ayant pour objectif le développement, avec comme
corollaire, la création des emplois (réduction du chômage,
augmentation des revenus, accroissement de la consommation, amélioration
de la qualité de la vie de la population etc.), les Pouvoirs Publics
doivent, pour les artisans utilisant des intrants importés, à
l'instar des intrants agricoles, vétérinaires et
d'élevage, les biens d'équipements neufs, légers et
lourds, les matières premières industrielles, les pièces
de rechanges, pièces accessoires et détachées, les
exonérer totalement.
- En résumé : tout ce que l'on appelle
« intrant » ne doit plus être frappé par des
droits d'entré, afin de permettre à cette Petite Industrie
Minière naissante d'élaborer un produit fini ou semi-fini
directement utilisable par l'industrie de transformation à
l'intérieur et à l'extérieur de nos frontières.
- Pour rendre compétitifs les produits finis au regard
des produits similaires, il faudra réduire les coûts de production
et élargir le marché. Les Pouvoirs Publics doivent, à
l'instar des droits de douanes, supprimer l'I.C.A. à l'exportation ainsi
que les autres frais tels que ceux perçus par le Fonds de Promotion pour
l'Industrie (F.P.I) et le précompte B.I.C.
Les dernières Conventions
Minières, signées entre le gouvernement congolais et les
opérateurs miniers tels que Kabambakola Mining Coporation (KMC), SMKK,
FOREST, EGMF, etc., doivent être revues afin de permettre à ces
opérateurs de ne pas spolier et séquestrer inutilement les
concessions minières. Le Cadastre minier doit être
réellement opérationnel.
Tout en bénéficiant de
beaucoup d'avantages au détriment du budget de l'Etat, seules les
petites entités pourront se mouvoir aisément sans de gros
investissements. L'on ne peut concevoir qu'un groupe d'opérateurs de ce
secteur soit favorisé au détriment d'autres. L'économie ou
plus précisément le tissu industriel est unique et doit
être intégré sinon, les contradictions internes vont
être à la base de son blocage.
Cette discrimination provoquera un
dysfonctionnement de l'économie et l'objectif poursuivi par le
gouvernement de relancer la production nationale ne sera pas atteint. La
relance économique est à ce prix. La pilule étant
amère, il faudra l'avaler.
Q LES AVANTAGES DU
PHÉNOMÈNE
L'exploitation officielle de
« l'hétérogénite » se situe vers la
mi-juin 1998. Contrairement à ce qui s'est passé depuis
l'opération mitraille déclenchée par le gouverneur de la
Province du Katanga d'alors, son Excellence Kyungu au début des
années 1994-1995, l'opération
« hétérogénite » semble être
organisée et renferme une structure fiable. Tout ce qui se faisait avant
cette date doit être classé dans le domaine de la fraude. C'est
ainsi que l'on a enregistré le phénomène «Ndandache
et Umco », qui a été à la base du déclin
de l'industrie du cuivre, par le pillage systématique des concessions de
la Gécamines et même du patrimoine de cette dernière.
Le phénomène
« hétérogénite » a
l'avantage :
ü d'avoir : une main-d'oeuvre abondante, disponible
et valide ; des gisements abondants, soit en découverture, soit à
l'abandon; des débouchés dans le monde
métallurgique ; des nombreuses utilisation dans le domaine
technologique ; l'utilisation d'une technique et technologie
rudimentaire ; une manipulation et un transport simple ; une faible
exposition aux maladies issues de la manipulation des minerais ;
ü d'être : le secteur qui constitue une
fraction importante de l'économie congolaise et il est impossible de
l'ignorer dans les efforts faits pour répondre aux défis du
développement qui se posaient dans les 1990. Du fait de son potentiel et
de son dynamisme, il a un rôle crucial à jouer dans le
redressement et le développement économique de la RDC ;
ü de faire appel à un investissement plus
limité et à des compétences moins complexes, et il
traite des produits relativement plus simples. Cette activité peut
employer une ou deux personnes au minimum jusqu'à une centaine ou
davantage, salariés ou membres de la famille ;
ü de jouer dans le développement de la RDC, en
raison de son potentiel sur les plans de l'emploi et de la
productivité. Ces Petites Entreprises sont souvent plus efficaces que
les grandes entreprises en matières d'utilisation des ressources, tout
particulièrement dans les secteurs où elles tiennent la
première place. De plus, elles font souvent preuve d'efficacité
malgré des politiques défavorables qui limitent leur
viabilité à long terme et les empêchent de poursuivre leur
croissance et de se transformer en société plus
importantes ;
ü Selon le PNUD, l'Afrique est l'unique région du
monde où, sur la base des tendances actuelles, la pauvreté
augmentera dans les années 2010. Le nombre de personnes vivant dans la
pauvreté est passé de 105 millions en 1985 à 216 millions
en 2000 et, selon les prévisions, passera à 304 millions en 2010.
Le chômage et le sous-emploi demeurent répandus dans de nombreux
pays, surtout dans les zones rurales qui représentent environ 60 % de la
main-d'oeuvre africaine. Dans de nombreuses villes, jusqu'à 30 % de la
population qui souffrent à l'excès du manque de
possibilités d'emploi.
ü Actuellement, 40 millions de personnes environ gagnent
leur vie dans les activités de la
« Débrouille ». Leurs revenus assurent en outre la
survie de 20 millions d'enfants, de jeunes ayant achevé leur
scolarité, de personnes âgées ou handicapées. Ce
fait rejoint des données récentes sur les revenus dans les
activités de la « Débrouille » pour montrer
que le secteur minier contribue au premier chef à assurer la subsistance
de nombreux congolais.
ü Le secteur minier artisanale aide à
éliminer la pauvreté par la création d'emplois pour une
nombreuse main-d'oeuvre inemployée ou sous-employée, par l'effet
multiplicateur de sa croissance, par la stabilité économique et
sociale qui résulte de l'accès à l'infrastructure et par
les avantages résultant de l'emploi des femmes.
ü Et enfin , le gouvernement reconnaît la valeur
de la stratégie de réduction de la pauvreté par le
développement du secteur de l'hétérogénite. D'ici
la fin de l'année 2005, ce phénomène absorbera le plus de
main-d'oeuvre sur les marchés du travail où il offrira de 60
à 70 % des nouvelles créations d'emploi. Il deviendra au
deuxième rang derrière la secteur agricole, représentant
de 20 à 25 % de tous les emplois.
Le seul facteur de production dont le
négociant a besoin ; ce sont les moyens financiers. Pour mobiliser
les moyens financiers le négociant, faute de ressources, est
obligé d'entrer en partenariat avec des opérateurs financiers
étrangers et qui exigent au moins 70% du gain
généré par ce business, ce qui met le négociant
dans un état de dépendance permanente envers ces financiers.
v Coûts de production
Le coût de production d'une tonne
d'hétérogénite nécessite, outre la force musculaire
des creuseurs et du matériel d'extraction composé essentiellement
de pelles, pioches et autres barres à mine, des intrants comme les sacs
vides en polypropylène.
Le produit ainsi
sélectionné par un corps des géologues et autres
spécialistes après analyse de la teneur en laboratoire est ainsi
emballé et prêt pour le transport vers le broyeur ou directement
vers l'exportation.
Le prix d'achat de
l'hétérogénite se fait en négociation avec les
creuseurs encadré par l'EMAK qui a fixé le prix planché
des produits en fonction de la teneur du cobalt contenu dans le minerai de
l'hétérogénite. Le tableau ci-dessous donne les
différents coûts pour la production d'une tonne
d'hétérogénite brute contenant entre 4 et 6 % de cobalt
dans le minerai.
Tableau N° 1 : Analyse du coût de production
(Pour une tonne, titrant 6 % de Co)
Désignation
|
Valeur
(en USD)
Achat
|
Valeur
(en USD)
Vente
|
- Matière Hétérogénite (sacs de
50kgs)
- Sacs vides en polypropylène
- Transport Carrières-entrepôts
- Manutentions
- Triage et Pesage
- Analyses et autres frais connexes
- Divers Services étatiques (ANR- DEMIAP-OCC-etc.)
- Frais de douane OFIDA
- EMAK
|
14,80
4,40
21,60
2,40
2,40
24,40
20,00
20,00
10,00
|
|
Sous /Total
|
94,60
|
|
- Frais de Transport à l'export vers RSA
|
120,00
|
|
Total
|
214,60
|
400(*)
|
Source: EMAK /Lubumbashi 2003
(*) Le prix de vente est fixé en fonction d'une teneur
de 99,3 % de Co selon la cotation périodique du London Métal
Exchange. Soit « X » le % du Co contenu dans
l'hétérogénite, celui-ci est multiplié par le prix
selon le L.M.E.
Tous ces frais ne sont pas payés
cash ni totalement en devises. Le transport et les frais de commercialisation
sont habituellement supportés par l'acheteur qui sont déduits des
ventes. Toutes les charges de production ainsi que la majeure partie de la
documentation sont payées en Francs congolais. Les frais de l'OFIDA sont
payés en devises.
L'analyse du tableau ci-haut,
donne les différents détails des intrants; à savoir: les
sacs en polypropylène qui sont importés de la Zambie et surtout
de l'Afrique du Sud. Les analyses et autres expertises qui se font par des
étrangers en vue de donner à l'opération
hétérogénite, une certaine crédibilité dans
la qualité et la teneur des métaux contenus.
En ce qui concerne les
transporteurs, les Congolais n'étant pas suffisamment outillés
pour organiser ce genre de transport qui exige des gros camions de 40 tonnes et
plus, il sied de noter que ce transport est régit par les
étrangers et quelques nationaux qui ont des véhicules à
faible tonnage. La contrainte d'assurance et de l'état mécanique
des véhicules, sont des éléments indispensables pour cette
organisation.
Le tableau ci-dessous
détermine le mode de calcul du prix de
l'hétérogénite, en faisant référence
à la cotation du London Métal Exchange. Il tient compte aussi des
autres minéraux contenus dans l'hétérogénite.
Tableau N° 2 : Calcul du prix de vente de
l'hétérogénite
Teneur du Cobalt dans L'hétérogénite
|
« X »
|
- 5 % < Co < = 6 %
- 6 % < Co < = 8 %
- 8 % < Co < = 10 %
- 10 % < Co < = 12 %
- 12 % < Co < = 15 %
- 15 % < Co < = 18 %
- Co > 18 %
|
31 %
32 %
33 %
34 %
36 %
38 %
40 %
|
Source: UMICORE COBALT AND ENERGY PRODUCT / Watertorenstraat
33. B- 2250 Olen, Belgium 2003
L'hétérogénite
renfermant plusieurs minéraux en dehors du cobalt, suscite un traitement
discriminatoire; à savoir: payer le prix du cobalt tout en tenant compte
de la présence des autres minéraux et ainsi que du taux
d'humidité de ce minerai. Il faut noter que le cobalt que l'on
recherche, est employé en alliage avec le cuivre, le fer et l'acier dans
beaucoup d'applications métallurgiques de biens
d'équipements.
v Avantages et Stratégies de Développement
Dans cette partie de l'analyse, il sera
question d'évaluer l'impact de l'opération
hétérogénite au cours des quatre dernières
années et les perspectives d'avenir. Le tableau ci-dessous, donne le
niveau des exportations de l'hétérogénite. Ces
exportations se font en « big-bags » d'une tonne et sur des
camions de plus de quarante tonnes.
Tableau N° 3 : Evolution des Exportations
Désignation/Années
|
Tonnages
|
Valeur
( en USD)
|
Valeur transport
|
Valeur Net
|
1998
|
2.500
|
1.000.000
|
300.000
|
700.000
|
1999
|
29.150
|
11.660.000
|
3.498.000
|
8.162.000
|
2000
|
23.400
|
9.360.000
|
2.808.000
|
6.552.000
|
2001
|
34.000
|
13.600.000
|
4.080.000
|
9.520.000
|
2002
|
45.876
|
18.350.400
|
5.505.120
|
12.845.280
|
2003 ( un mois )
|
5.400
|
2.160.000
|
648.000
|
1.512.000
|
Source : EMAK -OCC-OFIDA 2002
Au regard des statistiques nous
fournies par les services oeuvrant à la frontière de Kasumbalesa,
il nous revient de signaler que le Katanga est truffé de plusieurs
points de sortie, soit par le rail au niveau de Mokambo et autres petits
sentiers qu'empruntent les opérateurs miniers fraudeurs vers la Zambie
à destination de l'Afrique du Sud et vers le port de Dar Es-salaam en
Tanzanie.
Ces chiffres sont soit
sous-évalués ou surévalués, mais l'évidence
scientifique, nous amènent à prendre les chiffres ci-hauts comme
réels parce qu'émanant des institutions officielles.
L'analyse de ces chiffres
démontre à suffisance, l'engouement que le
phénomène «hétérogénite» provoque
sur le vécu quotidien du Katangais. Le monopole, jadis reconnu aux
entreprises minières du Katanga, n'existant plus suite au vieillissement
de leur outil de production, aux coûts de plus en plus
élevés, une main d'oeuvre vieille et des problèmes
d'endettement, il y a lieu d'encourager les Petites Industries Minières.
Les statistiques pour les années
2000 à 2002 affichent un tonnage important d'exportation
d'hétérogénite, cette situation est conséquente de
la présence dans le secteur des entreprises telles que : Congo
Mineral, Anvill Mining, First Quantum, COMISA, S.E.E, Katanga Mineral, S.M.K.K,
K.M.C, NOUCO, COMIDE, ENTRINCO, LONGO LONGO, EXACO, DEMOURA, SWANEPOEL,
FORREST- EGMF, STL, ETS. MBAKA, G.C.M, EXACO-PAPSI etc. ;
Les entreprises ci-haut
répertoriées ont une structure d'achat, de transport, de
transformation et de commercialisation très performante et
rachètent pratiquement toute la production des creuseurs. C'est ce lobby
qui finance toutes les opérations sur le terrain et détermine
à l'aide de ses services les endroits où l'on doit entreprendre
l'exploitation.
L'impact des recettes que
génère l'exploitation de l'hétérogénite ne
sont pas négligeables dans l'économie Katangaise. Ce
phénomène a permis au Katanga de renouveler ses routes, son parc
automobile, améliorer leurs services à la population etc.
Le développement que ce
phénomène engendre, a pour conséquence, l'éclosion
d'une multitude de petites activités rémunératrices qui
procurent à leurs propriétaires, la satisfaction de leur besoin.
Le tableau ci-dessous détermine le niveau des recettes que les services
de l'Etat récupèrent dans cette opération.
Tableau N° 4 : Contribution de
l'hétérogénite au Trésor Public
Désignation/Années
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003*
|
Divers Services étatiques (ANR- DEMIAP-OCC-etc.)
|
50.000
|
583.000
|
468.000
|
680.000
|
917.520
|
108.000
|
Frais de douane OFIDA
|
50.000
|
583.000
|
468.000
|
680.000
|
917.520
|
108.000
|
Total
|
100.000
|
1.166.000
|
936.000
|
1.360.000
|
1.835.040
|
216.000
|
* Chiffres représentant le premier trimestre.
Il découle de ce tableau, que
les différents services de l'Etat interviennent intensément dans
cette opération. Tout au long du trajet qu'empruntent les convois
d'hétérogénite se trouve des
« roads-bloc » où l'on retrouve
instantanément : la Police Nationale Congolaise, les Forces
Armées Congolaise, les services de sécurité tant civile
que militaire, Agence Nationale de renseignement (ANR) intérieur et
extérieur, la DEMIAP, le Parquet (Justice), la Police des Mines, la DGM,
la DGRAD, l'OCC, les services du gouvernorat et de chaque ville ou commune
là où transite les convois. Toutes les taxes fiscales et
parafiscales se négocient en fonction du " Bargaining Power " de
chaque opérateur.
Les frais de douanes, par contre ne
sont perçus qu'à la frontière ; soit Kasumbalesa,
Kipushi en ce qui concerne la voie routière et Mokambo et Sakania en ce
qui concerne la voie ferrée. Il y a lieu de signaler que les principaux
tronçons routiers du Katanga qui mènent vers l'étranger
sont gérés par un système de péage. Chaque
véhicule empruntant ces tronçons doit verser en fonction du
nombre des essieux et de tonnage entre 50 et 300 dollars US, à son
passage.
Ces frais devraient dans leur
conception originelle, servir à la réparation et à
l'entretien de ces tronçons, qui se dégradent rapidement sous
l'effet du poids transporté par ces gros véhicules. Mais ces
recettes ne sont plus affectées à bon escient, elles servent
à d'autres fins que celles lui assignées.
A y regarder de près, les
pouvoirs publics y trouvent quand même leur compte, mais le malheur pour
ces recettes est que leur destination n'est ni leurs tutelles, encore moins le
trésor public, mais les poches des individus. Ces derniers
détournent à leur profit plus de 90 % de ces recettes.
L'impunité bat son plein et tout le monde doit « voir
clair » dans cette opération
hétérogénite, sans compter les petits colis qu'on envoie
discrètement à Kinshasa pour les
« parapluies ».
Il n'est pas étonnant que l'on
remarque un style de vie très aisé de la part de toutes ces
personnes affectées à cette opération.
Tableau N°5: Contribution de
l'hétérogénite à l'E.M.A.K.et autres institutions
Financières*
Désignation/Années
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
EMAK
|
25.000
|
291.500
|
234.000
|
340.000
|
458.760
|
54.000
|
Institutions Financières
|
165.540
|
1.943.760
|
1.561.950
|
2.269.500
|
3.062.490
|
360.450
|
* Frais d'ouverture de licence d'exportation selon la
réglementation N°2 de la Banque Centrale du Congo
En tant qu'une organisation
fonctionnant comme un syndicat, l'EMAK avait pour objectif :
De résorber le chômage, par la création
de nouveaux emplois au profit des ouvriers assainis par leurs employeurs ainsi
qu'en faveur des désoeuvrés.
D'apporter son assistance matérielle dans le cadre
social et préparer l'après hétérogénite en
prévoyant des structures d'accueil et des centres de réinsertion
des creuseurs devenus invalide suite aux travaux accablant des mines.
D'aider en cette période de turbulence politique, les
déplacés de guerre (suite à la l'agression dont est
victime la RDC depuis août 1998) en leur fournissant notamment : des
pagnes, des couvertures, des babouches, de la nourriture, des
médicaments etc.
D'encadrer et de former les artisans au métier de
fondeur et aux nouvelles technologies utilisées dans la
métallurgie du cuivre et des métaux associés.
De veiller à la sécurité des
installations et autres sites d'exploitation, en vue d'empêcher les
récalcitrants de piller les ressources et les concessions régies
par des conventions avec l'Etat congolais.
Malheureusement ces objectifs ne sont
pas respectés faute d'un management efficace et rigoureux. L'EMAK se
trouve être un regroupement de tous les anciens « trafiquants
ou pilleurs » des ressources de la G.C.M et autres repris de justice dans
le trafic frauduleux des métaux de cette société. Leurs
activités se résument dans le rançonnement des creuseurs
et sont eux-mêmes creuseurs et négociants,
détériorant ainsi leur qualité première,
originelle.
Les recettes ainsi
récoltées de cette opération sont déversées
dans une bureaucratie truffée de nombreuses personnes dont les
rémunérations sont très élevées. Il ressort
de cette situation que toutes les recettes ainsi enregistrées sont
affectées dans les salaires, les banquets et autres voyages d'affaires
à l'extérieur du pays. Une bourgeoisie compradore s'est
installée dans leurs milieux.
Leurs affiliés sont depuis
abandonnés à leur propre sort avec toutes les conséquences
de spoliation organisée par les opérateurs étrangers. On
peut dénombrer dans le Katanga plus de cinq pays ayant planté
leurs drapeaux sur le territoire congolais avec leur police pour la sauvegarde
des «concessions » des prédateurs.
Les dispositions des Décrets-loi
177 et 179 interdisant la circulation des devises étrangères sur
le territoire nationale à provoquer une rétention des recettes en
devises à l'extérieur, privant ainsi le pays du rapatriement des
ces devises. Il fut organisé un système de
troc «nourriture contre minerais » entre les
négociants et leurs acheteurs. Cette situation fut encouragée par
le décalage de la parité de change du dollar américain du
marché officiel par rapport au marché parallèle.
Notez qu'à cette
époque ; à savoir en 1998-1999 et même en 2000, un
dollar américain se changeait à 9 Francs congolais ou 25 Francs
congolais quand ce dernier se changeait au marché noir à 180
voire 250 Francs congolais. Le manque à gagner fut énorme
d'autant plus que les minerais se négociaient en monnaie locale.
Les institutions financières et
dans ce cas les institutions bancaires ont aussi bénéficié
des profits de ce phénomène, par l'ouverture des licences
d'exportation et autres transferts de fonds, des lettres de crédit
documentaire, des virements, ainsi que l'achat de tous les imprimés. La
validation de la licence modèle EB constitue la principale source de
recettes au niveau des banques commerciales.
En ce qui concerne ces institutions
financières, les devises ainsi générées par
l'opération « hétérogénite »
peuvent servir à offrir aux opérateurs économiques, le
bénéfice des crédits à court terme et même
des facilités de caisse, à des taux rémunérateurs.
L'économie du pays étant extravertie, la grande partie des
produits de consommation courante étant importés, ces devises
peuvent pallier cette carence.
Le tableau ci-dessous retrace le
cash-flow dont les opérateurs d'hétérogénite
peuvent bénéficier et affecter au développement et
à la croissance de leurs activités. Les effets visibles de cette
opération sont l'agrandissement de la ville dans son aspect de
l'urbanisation et la construction de nouveaux édifices. Le charroi
automobile aussi s'est amélioré par rapport à d'autres
villes du pays, le Katanga détient un parc automobile le plus jeune du
pays avec des véhicules datant de moins de cinq années de leur
fabrication. Tandis que le parc de Kinshasa possède un charroi avec des
véhicules de plus de vingt années d'âge, causant ainsi de
nombreux désagrément sur la chaussée.
Tableau N° 6 : Evolution du Cash-flow net au cours de
la période ( en USD)
Désignation/Années
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
- Cash-Flow Net
|
462.500
|
5.392.750
|
4.329.000
|
6.290.000
|
8.487.060
|
999.000
|
Ce cash-flow revient principalement aux
négociants, qui doit en principe constituer la classe moyenne que le
Katanga à grandement besoin pour son développement. La
fluidité de la devise américaine a eu comme conséquence un
développement de nouvelles infrastructures sociales et scolaires dites
«privées». L'infrastructure médicale,
hospitalière, n'a pas été en reste avec l'affût des
patients aux soins de santé de qualité. Ce constat est aussi
remarquable dans l'infrastructure hôtelière et autres restaurants
qui voient le taux d'occupation des chambres s'accroître, de 10% à
plus de 45%. Un autre indicateur non des moindres à signaler est les
fréquences des atterrissages et décollages des avions sur
l'aéroport international de la Luano à Lubumbashi.
Le tableau ci-dessous, donne les
fréquences de camions remorques et semi-remorques sur le tronçon
Lubumbashi vers les frontières. Un constat est évident: le nombre
de camions est croissant depuis le début de l'opération. Pourquoi
les opérateurs de l'hétérogénite recourent-ils
à ce moyen qui en principe est classé parmi les moyens les plus
coûteux ? C'est tout simplement que les opérateurs du
secteur, n'ont plus confiance au chemin de fer, compte tenu de la lenteur que
cela représente #177; 35 kilomètres à l'heure, les
nombreux cas de déraillements et le pillage des convois. Les principes
d'interconnections exigent de la part des transporteurs ferroviaire une
certaine fiabilité du matériel roulant, ceux de la R.D.C. ne
peuvent pas pénétrer dans les autres réseaux, compte tenu
de leur vétusté.
En outre, les camions remorque qui
amènent les produits vers Lubumbashi ou vers les autres centres de
consommation, doivent faire le voyage retour à vide. Mais pour amortir
les différentes charges, ces camionneurs acceptent de prendre les
produits miniers au retour vers les ports d'embarquement ou les usines de
transformation des pays frontaliers.
Tableau N°7: Nombre de camions
remorques/semi-remorques pour l'évacuation
Désignation/Années
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
Camions de 40 tonnes
|
62
|
728
|
585
|
850
|
1.147
|
135
|
Source : EMAK-OCC-OFIDA 2002
3 . Sur le plan Socioculturel
Le phénomène
hétérogénite suscite une réflexion sur son impact
quant à l'activité socioculturelle; à savoir : le
plan social, le plan culturel et le plan éducationnel.
- Le plan social : on constate, comme il a
été démontré plus haut, que cette exploitation
provoque un déplacement massif des jeunes et des adultes entre 15 et 45
ans vers les anciennes concessions des sociétés minières
du Katanga. Cet exode des populations s'est manifesté principalement
dans l'hinterland minier. C'est ainsi que l'on n'a pu dénombrer trois
grands pôles d'exploitation ; à savoir :
v le Pôle de Lubumbashi ; qui reprend les anciennes
carrières des Musoshi-Kisenda, les rejets de la mine de l'Etoile, de
Kipushi, la vieille mine de Ruashi -Etoile et Kalukuluku, les carrières
de Lwishishi, les remblais de Kamwale et de Lwisha sur l'axe
Lubumbashi-Likasi.
v Le Pôle de Likasi ; qui reprend les rejets de
Shituru-Toyota, les rejets de Panda et de Kakontwe, ainsi que les
carrières situées entre Kambove -Kakanda et Fugurume.
v Le Pôle de Kolwezi ; qui reprend les remblais aux
bords des rives du fleuve Congo à la hauteur du Lualaba, les remblais de
Mutoshi, de Métalkat, de Luilu, de Kamoto, de Kingamyambo, les rejets de
Kolwezi concentrateur, les rejets de Musonoi, les concession de Mwamfwe etc.
Toutes ces concessions renferment
des minerais divers et ayant encore une valeur marchande acceptable. Compte
tenu de la demande toujours croissante des métaux dans l'industrie
métallurgique, l'exploitation des ces gisements s'avère opportune
de la manière donc elle se pratique actuellement, à savoir le
«Hand Picking ».
L'état actuel des
infrastructures minières, les conflits armés dans la
sous-région des Grands Lacs et l'imbroglio politique que connaît
notre pays ne permettent pas aux bailleurs de fonds de pouvoir octroyer des
crédits afin que ces infrastructures soient renouvelées.
La conséquence logique de cette
situation est d'abord le déplacement des populations vers ce nouveau
«Eldorado» et un abandon, des activités champêtres dans
les villages avoisinant les trois grandes villes du Katanga.
L'hétérogénite, dans cette période de basse
conjoncture et/où l'emploi est devenu un problème crucial au
Katanga, a permis l'occupation de toute cette masse désoeuvrée
qui flâne dans les rues des villes, soit dans l'oisiveté, soit en
jouant aux cartes, soit organisé en bandes de petits voleurs à la
tire. On peut les voir aussi faire le transport des colis à bout de bras
et à dos d'homme pour les commerçants et autres personnes.
On trouve ces jeunesses
inoccupées dans les lieux d'embarquement des passagers, soit les
arrêts de bus, les gares ferroviaires et toutes les frontières
là où ils sont spécialisés dans le métier de
passeur clandestin.
Dans ce panel des jeunes, on
retrouve beaucoup d'intellectuels qui ont achevé leurs études
secondaires et par manque de moyens financiers, ils ne peuvent pas poursuivre
les études supérieures. On retrouve aussi des universitaires qui
ont leurs diplômes, mais qui ne peuvent pas être absorbés
par les marchés de l'emploi. Toutes les entreprises du Katanga sont en
récession et sont, soit entrain d'assainir, soit entrain ou
délocaliser les entités vers des horizons meilleurs.
Ainsi, ce phénomène
hétérogénite, a eu comme conséquence une
«occupation » temporaire de cette masse des sans emploi. Notez
que ce phénomène entraîne les implications
suivantes :
a) Aspects négatifs
- Un manque manifeste des mesures de sécurité en
ce qui concerne les méthodes de travail dans les
carrières (pas d'équipements de sécurité,
même si cela existe, ils sont rudimentaires);
- La promiscuité, suite à une cohabitation entre
les hommes et les femmes dans des hameaux de fortune, provoque des maladies qui
entraînent souvent le décès de ces jeunes. On
dénombre beaucoup de cas des maladies sexuellement transmissibles, des
maladies d'ordre hydrique, la malnutrition des enfants, les maladies
psycho-psychique provoquée par la sorcellerie etc.;
- L'exploitation par les « bailleurs » de
fonds des creuseurs, a pour conséquence de prendre les creuseurs comme
des forçats ou des esclaves devant accomplir des taches bien
précises. Chaque creuseur doit excaver et ensacher plus d'une tonne par
jour, soit plus de 20 sacs en polypropylène de 50 kilogrammes. Ils
doivent non seulement les ensacher mais aussi les entreposer sur l'aire de
stockage aménagé à ce propos;
- Le non-respect des techniques de travail en carrières
ou en galeries souterraines, provoquent des éboulements et des
affaissements, avec comme conséquence la mort de nombreuses personnes.
La mauvaise aération des galeries souterraines, suite à
l'utilisation des lampes tempête et autres torches de bois, provoque des
maladies respiratoires ;
- Le vol et les rapines sont monnaie courante dans ces
milieux, ainsi que l'utilisation de la drogue et la prostitution. Il existe un
grand mouvement des filles de plaisir dans ces sites; celles-ci voyagent dans
tout l'hinterland minier à la recherche d'un mieux être, avec
toute la cohorte des maladies sexuellement transmissibles qui en
découlent. L'insalubrité ainsi créée par cette
promiscuité, constitue un foyer très ardent du paludisme qui fait
plus de victimes que le VIH/SIDA;
- La destruction de l'écologie ( déssouchage et
déforestation ), suivie de la perturbation des écosystèmes
avec la déstabilisation des micros-climats provoquent une
désertification des plaines avec la coupe du bois et la fabrication du
charbon de bois. Un abandon des activités champêtres est
aussi à prendre en considération suite au
phénomène
« hétérogénite » ;
- L'introduction dans le parc automobile du Katanga de
véhicules transportant de gros tonnage, sur des routes non
appropriées pour ce genre de trafic, provoque une dégradation de
plus en plus accentuée de toute l'infrastructure routière de la
Province. Hormis de la ville de Lubumbashi, (Centre de la Ville) toutes les
artères des autres villes sont passées du bitume à la
chaussée en terre battue, avec toutes les conséquences
écologiques qui en découlent. La fluidité du trafic, entre
les principaux centre d'extraction du minerai et les lieux d'entreposage, est
devenue de plus en plus longue.
- Le phénomène
« hétérogénite » a provoqué une
désertion dans le chef des hommes et femmes valides de tous les travaux
champêtres, comme énoncé plus haut; à savoir :
l'ouvrier agricole n'est disponible, mais a même disparu pour les travaux
de déssouchage, de labour, de semi, du sarclage et de la récolte
(glanage).On doit recourir à la main-d'oeuvre venant de la ville ou des
contrées plus lointaines. Dans le cas d'espèce, ce sont les
déplacés de guerre et autres réfugiés qui
s'occupent des travaux champêtres et qui nourrissent les grandes villes.
Les denrées alimentaires proviennent souvent soit de l'importation, soit
de l'arrière Province. Il est à noter que le Katanga importe
toutes ses denrées alimentaires de base, même la tomate
fraîche, de la Zambie. Ainsi, les pays de l'Afrique Australe sont devenus
de grands pourvoyeurs pour la Province du Katanga.
- Le phénomène
« hétérogénite » a provoqué sur
le plan éducationnel, un déséquilibre dans la
scolarisation des enfants. Cette situation a créé non pas des
analphabètes, mais de nombreux illettrés. Le Katanga étant
une Province renfermant une bonne frange d'ouvriers utilisés dans les
grandes entreprises, soumis à un chômage virtuel et une
accumulation des salaires non payés, a provoqué une
désertion des écoles faute de paiements des frais scolaires.
Toute cette population non scolarisée s'est déversée dans
le ramassage des minerais. Le taux de déperdition scolaire au niveau
primaire avoisine les 20% chaque année. Tandis qu'au niveau du
secondaire, il est de l'ordre de 25% par an. Le taux de participation aux
examens d'Etat a sensiblement diminué de l'ordre de 5% sur la
période de 1998 à 2002. Le Katanga qui avait un pourcentage de
participation élevée aux examens d'Etat après la Province
de Kinshasa, a connu une baisse depuis cette période. Il est à
noter que le phénomène
« hétérogénite » n'est pas le facteur
prépondérant mais, il est parmi le plus imminent.
b) Aspects positifs
- Le phénomène a entraîné une
grande circulation de la masse monétaire dans ces zones d'exploitation
minière, avec comme conséquence une augmentation de la
consommation des biens de première nécessité et un
relèvement du niveau de vie ;
- Le vagabondage, la délinquance juvénile et
sénile, l'opportunisme et la grève des ailes ont
été non pas anéanties, mais amoindris dans une grande
proportion, occupant ainsi une grande partie de la population valide dans
cette activité. Les jeunes oisifs sont de plus en plus moins visible;
- L'introduction dans le parc automobile du Katanga d'une
nouvelle catégorie de véhicules utilitaires, de luxe et de gros
tonnage a eu comme conséquence une augmentation de la consommation du
carburant et des lubrifiants. La conséquence logique de cette situation
est que les trois grandes villes du Katanga, dans sa partie Sud, se sont
dotées des stations services de distribution de carburant et de
plusieurs garages, de différentes tailles, pour les éventuelles
pannes.
- L'apparition à chaque coin des rues des petits
métiers, tel que les soudeurs, les ferronniers, les chaudronniers, des
réparateurs des pneus communément appelé
« quado » etc., est un signe d'innovation et de prise en
charge par la population de son propre développement relatif ;
- L'utilisation de l'outil informatique a fait son apparition
et est à la portée de toutes les bourses. Les négociants
l'utilisent pour les contacts avec le monde extérieur et les
différentes transactions commerciales ;
- Le standing de vie des négociants et des artisans
s'est amélioré avec l'acquisition de nombreux biens
matériels et l'utilisation de nouvelles technologies, en vue
d'améliorer non seulement leur vécu quotidien, mais aussi la
qualité des produits finis.
4. Sur le plan Technique
L'exploitation minière au
Katanga qui était l'apanage de la grande société
minière installée depuis plus de neuf décennies dans la
province, qu'est la GECAMINES ; cette dernière se faisait soit dans
des mines à ciel ouvert appelé carrières, soit dans des
mines souterraines.
Par contre, actuellement, cette exploitation se fait d'une
manière rudimentaire, sans beaucoup de technologie, dans les anciennes
mines et carrières de la GECAMINES.
L'exploitation de
l'hétérogénite, dans le cadre juridique qui la
régit, se pratique sans engins miniers spécialisés et
à une profondeur ne dépassant pas les dix mètres. Elle
utilise principalement la force physique humaine et du matériels
rudimentaires. Cette technique est couramment appelée « le
Hand Picking ». Cette technique développe des méthodes
d'exploitation très compétitives du point de vue des coûts
de production et de la qualité des produits.
Un triage manuel se fait avec le concours
des géologues ou des personnes connaissant très bien le produit.
Ce tri permet aux négociants et autres artisans de pouvoir
sélectionner, rapidement, les meilleurs teneurs en terme de métal
contenu.
A titre illustratif, les coûts de
production des creuseurs encadrés s'élèvent à 2.5
USD/Lb de cobalt, alors que bon nombre d'industries minières
installées au pays produisent le cobalt à des coûts
nettement supérieurs allant jusqu'à 6,4 USD/Lb.
Le point négatif de cette situation est
que cette exploitation ne doit pas se faire sous forme de galeries
souterraines. Mais l'on constate sur le terrain que l'exploitation se fait en
profondeur et ne respecte aucunes normes de mines souterraines et des
techniques d'exploitation des galeries. Cette situation a pour
conséquence des éboulements fréquents et des accidents
mortels. Chaque année, cette exploitation artisanale déplore plus
d'une centaine de morts sur toute l'étendue de la Province.
Les galeries sont creusées sans plans
ni normes techniques de soutènement. Les creuseurs utilisent des rondins
et des troncs d'arbres comme plafond, qui ne tient pas compte du poids et de la
quantité de terre qui forme le toit de la galerie. Les galeries
utilisées sont comparables aux galeries d'une termitière et les
creuseurs y travaillent en position accroupie ou couchée avec toutes les
conséquences de lésions corporelles que ces positions peuvent
engendrer. Cette exploitation rappelle l'exploitation du Charbon des pays de
l'Est européen.
Le transport et la manutention dans les
galeries se font par traction par un câble des sacs remplies
d'hétérogénite jusqu'à l'entrée des
galeries. De la galerie, les sacs sont transporter à dos d'homme
ou à vélos jusqu'au lieu de stockage qui se trouve
être, soit une route, soit un dépôt de fortune en attendant
que les véhicules puissent les récupérer. Le chargement
des camions se fait aussi par des manutentionnaires et ce manuellement. Le
déchargement se fait aussi manuellement.
CHAPITRE IV. : LES FLUX ECONOMIQUES DU
PHENOMENE
1.
GÉNÉRALITÉS
Selon F. PERROUX, une industrie est plus
importante quand elle ne se promeut que par ce qu'elle produit. Les effets
d'entraînement sont d'autant plus significatifs que l'industrie motrice
est une industrie de biens d'approvisionnements ou d'équipements qui
achète ses inputs à l'économie nationale et écoule
ses outputs à l'intérieur du pays. C'est à ces conditions
que le pôle de développement suscite des transformations
technologiques cumulatives, dans le sens de la diversification industrielle et
surtout dans le sens du bouleversement de la structure des coûts.
La plupart des industries du Tiers-Monde ne sont pas
liées entre elle par des réseaux de prix, de flux et
d'anticipation. Ceci incite à retenir l'attention sur les
activités économiques stimulées par les ressources
d'exportation lorsqu'elles irriguent certains éléments de
l'économie de marché du système national. L'impulsion que
la diffusion de des ressources apporte au développement
économique amorce parfois la diversification des activités. Il en
résulte qu'on risquerait d'appauvrir la réalité de
certains complexes industriels du Tiers-Monde, en tant que propulseurs des
déséquilibres moteurs, si on limitait les effets d'induction
d'une industrie motrice aux activités qu'elle stimule en amont et en
aval de sa production.
2. ANALYSE DES FLUX
L'activité et le développement de la
GECAMINES a provoqué dès 1918 l'éclosion de multiples
entreprises industrielles, commerciales et agricoles. C'est ainsi qu'en 1954,
on dénombrait plus de 2.600 firmes au KATANGA, dont les plus importantes
furent la CIMENKAT, créée en 1922, les Brasseries du KATANGA,
créées en 1923, la TRABEKA (société d'entreprise
des travaux en béton au KATANGA), fondée en 1924, la SOGEFOR,
créée en 1925, la SOGELEC, créée en 1930, etc ...
qui gravitaient autour de l'industrie du cuivre.
Les entreprises avaient pour mission, les travaux de
terrassement, la fabrication des briques, la construction d'immeubles, la
voirie, le génie civil, les transports, l'alimentation,
l'élevage, etc ...
Selon CHENERY et
WATANABE, l'industrie de la transforma-tion des métaux
non-ferreux est une industrie industrialisante, ils ont aussi
démontré qu'avec la sidérurgie, l'industrie des
métaux non-ferreux est une industrie de base des plus dynamiques, ses
effets industriels en amont comme en aval étant parmi les plus
élevées des activités économiques.
Par contre, François PERROUX affirme que : `'le
fait grossier mais solide, est celui-ci : la croissance n'apparaît
pas partout à la fois, elle se manifeste en des points ou pôles de
croissance, avec des intensités variables pour l'ensemble de
l'économie''.
Le concept de pôle de croissance ou de
développement est né de l'observation concrète des
réalités historiques, à savoir l'analyse de l'impact de
cette unité motrice sur son environnement et sa diffusion du
progrès dans la région ou pays dans lequel elle est
située.
Cette diffusion peut être regroupée en deux
catégories, à savoir : le premier appelé `'effets en
amont '' qui, par le fait de la présence de l'unité motrice,
suscite la création e le développement, des biens
d'équipements et des services.
Ils ont l'avantage de stimuler la mise en valeur des
ressources inemployées, ce qui répond à l'impératif
du développement. C'est de cette manière que peut
s'ébranler de phase une onde qui va s'amplifiant. C'est la raison pour
laquelle l'entraînement en amont est aussi appelé effet
multiplicateur''.
Le deuxième effet d'entraînement `'effet en
aval'' qui se manifeste par la création d'une chaîne
d'activités et d'industries qui utilisent le produit de l'industrie
motrice comme matière première. Par eux, peuvent se constituer de
proche en proche une chaîne des complémentarités autour de
la firme motrice. Ceci dans cette perspective que l'effet en aval est encore
appelé `'effet de polarisation''.
Tous ces effets d'entraînement sont en principe de deux
ordres : les effets réels et les effets monétaires. Les
premiers désignent les flux des marchandises et des services
résultant de l'activité du pôle tandis que les seconds
dépendent de la distribution des revenus que celui-ci effectue en
contrepartie des achats de ses inputs ou pour rémunérer les
facteurs de production, travail et capital.
En ce qui concerne l'industrie du cuivre du CONGO, l'on a
constaté que durant période allant de 1920 à 1974, il
existait des relations entre l'unité motrice et les industries
adjacentes. La donnée la plus significative de l'industrie
cuprifère est que le facteur entraînant fondamentalement est la
demande externe.
Dans ces conditions, l'impact des impulsions créatrice
tendant à provoquer des transformations structurales sera d'autant plus
important que les `'itinéraires de propagation auront drainés
vers l'économie intérieure une partie plus importante de flux
monétaire d'origine extérieure et assureront une meilleure
irrigation de l'économie par ce flux''.
Cet impact est particulièrement médiocre en
raison de l'incapacité de l'économie locale de satisfaire la
demande intermédiaire pour les biens de capital, un des lus importants
inputs complémentaires de l'industrie métallurgique.
Il en va de même en ce qui concerne l'effet
d'entraînement en aval, exception faite de la LATRECA qui consomme, en
moyenne au courant des dix dernières années, plus ou moins 2.000
tonnes de cuivre. Il s'ensuit actuellement que la GECAMINES ne leur livre plus
les produits de son activité. Ce phénomène est lié
à son environnement et se comporte presque exclusivement comme agent
créateur d'une masse de salaires. Dès lors, le volume de
main-d'oeuvre employée dans le secteur hétérogénite
comme le facteur décisif du processus de diffusion de la croissance.
En outre, il faut noter qu'une grande partie #177; 80 % de
leurs salaires est consacrée aux besoins de ménage et est surtout
orienté vers l'achat des produits importés.
C'est dans cette optique que François PERROUX et G.
DESTANNE de BERNIS considèrent le complexe métallurgique comme
une illustration typique d'état de développement, incapable
d'embrayer sur le reste de l'économie régionale.
Notre analyse est de démontrer que la GECAMINES n'a
procuré au cours de tout ce siècle finissant aucun effet
d'entraînement tant en amont qu'en aval.
En effet, les flux monétaires qui provenaient de
l'industrie du cuivre depuis sa création jusqu'en 1974 contribuaient
largement au développe-ment de la Province dans des aspects tels que
l'utilisation de plus en plus croissante de la main-d'oeuvre, dont
l'intégration a entraîné à la longue un
phénomène de chômage et de diminution du niveau des
activités qui ne tournent que pour les besoins de l'outil de production,
en limitant l'accès à ces derniers, à l'exclusion des
tiers.
L'efficacité, la qualité et la performance ont
été sacrifiées au profit du gigantisme de l'industrie du
cuivre. Nous pouvons préciser d'ailleurs que seule l'industrie du ciment
qui jouit d'une autonomie financière apparente et l'industrie
hydroélectrique bénéficient encore d'une appellation des
industries ayant des effets en amont, tandis que les autres ont
été intégrées aussi bien en amont qu'en aval.
Cette situation a ainsi qualifié l'industrie du cuivre
de mono-production mettant sur les marchés extérieurs des
matières premières brutes, donnant ainsi à la Province et
au Pays le caractère de `'Réservoir de matières
premières'' ayant comme innovation, la transformation du minerai en
métal, qui doit encore subir des transformations supplémentaires.
Il faut, en outre, signaler que les autres activités que nous qualifions
de connexes, tels que l'enseignement, l'agriculture, l'urbanisation, etc ... se
dessinent principalement en fonction de l'industrie du cuivre.
Cette évolution constitue une donnée
fondamentale qui doit nous prouver que la politique de pôle
d'industrialisation avec des industries industrialisantes, n'a pas la
même conception dans les pays en voie de développement, d'autant
plus que leurs implantations se font suivant des principes d'extraversion.
Le schéma ci-dessous démontre clairement que
l'industrie du cuivre n'a pas produit les effets escomptés de part sa
présence dans la Province.
SCHÉMA N° 1. FLUX RÉELS DE
L'INDUSTRIE MINIÈRE
AMONT AVAL
Transports
Agro-Alimentaire
Ciment métallurgique
Transports
Cuivre Produit fini
Energie, Charbon, Electricité
Zinc Piles sèches
Plomb
Cadmium
Métallurgie
Production minière GCM
Cimenteries et produits dérivés
Acide sulfurique
Savonnerie et cosmétique
Industrie chimique
Enseignement
Construction métallugique
Intrants agricoles
Agro-industriel
Enseignement
Salaires
CHAPITRE V : LE PHENOMENE
« HETEROGENITE » ET
PERSPECTIVE D'AVENIR
Aucun autre grand pays n'a autant besoin
d'une économie d'entrepreneur que la République
Démocratique du Congo, tant sur le plan économique que social ou
même psychologique. Faute de savoir créer les conditions
favorables à l'apparition d'une économie d'entrepreneurs, la
R.D.C. se verra contrainte à sacrifier son avenir sur l'autel du
passé, tout particulièrement sous la pression de
l'évolution démographique. Elle risquera de se laisser distancer,
et de répéter les graves erreurs commises lors de l'accession
à l'indépendance, les mesures de
zaïrianisation-rétrocessions et surtout des ratés
occasionnés au cours des vingt dernières années.
Pourtant, aucune autre grande nation n'est
aussi bien nantie et préparé que la R.D.C. pour la mise en oeuvre
d'une économie d'entrepreneurs, tant du point de vue des ressources
humaines que des connaissances indispensables. On ne peut pas concevoir que
l'on pourra disposer d'un secteur de haute technologie en pleine expansion sans
assurer le développement d'une économie d'entrepreneurs profitant
de l'ensemble des autres entreprises paraît totalement illusoire. Cela
fait penser au sommet d'une montagne dont il manquerait la base.
Dans une économie dépourvue
d'esprit d'entreprise, les personnes et les capitaux choisiront les emplois et
les investissements qui paraissent les plus sûrs. Seule une
économie d'entrepreneurs florissante pourra, en outre, créer les
conditions politique nécessaires à la réussite du
développement. Sinon, l'Etat sera forcé de consacrer toutes ses
ressources à soutenir ce qui existe déjà et venir au
secours des entreprises géantes en difficultés.
Ce sont les entreprises ne faisant pas ou peu
appel aux techniques de pointe qui créent le plus grand nombre
d'emplois et le plus rapidement. La R.D.C. a donc besoin d'un
développement de l'esprit d'entreprise en marge et au-delà de la
haute technologie, afin de créer le climat politique sans lequel tout
devient une menace et un problème. L'économie est devenue une
économie planétaire, ne serait-ce que du point de vue de la
vision de l'information qui est la sienne.
A) L'INNOVATION
L'innovation est un terme
économique ou social plus que technique. La formule de Jean-Baptiste
Say à propos de l'esprit d'entreprise permet également de
définir l'innovation comme un déplacement du niveau de rendement
des ressources. Nous pouvons de ce fait définir l'innovation en fonction
de non plus de l'offre mais de la demande. L'innovation correspondrait ainsi
à un changement de la satisfaction et de la valeur tirée des
ressources par le consommateur.
En ce qui concerne le Katanga, le
passage de l'exploitation minière intégré à grande
échelle aux mini- exploitation minière sous forme de smalls
scales mining et autres, qui partent de l'hétérogénite et
non des minerais provenant des grandes carrières équipées
et à haute technologie, pour obtenir un produit fini ( câbles en
cuivre, tôles en cuivre, etc et non du cuivre brut qui doit encore
être traité), s'analyse mieux par rapport à l'offre. Le
produit final, l'emploi terminal et le consommateur ne font qu'un, bien que les
coûts soient nettement inférieurs. Cet aspect peut être
aussi illustré de la manière suivante ; la musique ne
s'apprécie qu'en fonction de la valeur et de la satisfaction
procurées au consommateur.
Les entrepreneurs innovent. L'innovation
est l'instrument spécifique de l'esprit d'entreprise. C'est l'action qui
consiste à ouvrir de nouvelles possibilités aux ressources pour
pouvoir créer de richesses. L'innovation est bien créatrice de
« richesses ». Avant qu'un élément de la
nature n'existe en tant que « ressources », l'homme doit
lui trouver une utilisation. Il lui attribue par-là même une
valeur économique. Avant cette étape, chaque plante n'est pas
mauvaise herbe et tout minerai n'est qu'une roche parmi tant d'autres. Il n'y a
guère plus de cent ans, les composés minéraux du
pétrole qui suintaient de certains sols ou la bauxite, qui sert à
la préparation de l'aluminium, n'étaient pas des ressources.
Tout comme la moisissure de
pénicilline était une « peste » et non pas
une ressource. Les bactériologues se donnaient beaucoup de mal pour
empêcher que leurs cultures ne soient contaminées par elle. Il a
fallut attendre 1920 pour qu'un médecin anglais, Alexandre Fleming,
découvre que cette peste était en fait l'agent
bactéricide que cherchaient tous les biologistes. La moisissure de
pénicilline devint alors une ressource précieuse.
Cela est aussi valable pour cette
ressource qu'est « l'hétérogénite ».
Une économie n'a pas de ressources plus grandes que son
« pouvoir d'achat ». Mais celui-ci est crée par
l'innovation de l'entrepreneur. Toute variation de la capacité de
production de richesse à partir des ressources déjà
existantes constitue également une innovation. C'est dans ce cadre que
le phénomène
« hétérogénite », de par l'engouement
qu'il suscite constitue en soit une innovation et du fait qu'il y a une dizaine
d'année cette substance n'était pas encore connue ou connue de
quelques personnes.
La naissance dans le circuit
d'exploitation de l'hétérogénite, des corps de
métiers, tels que les creuseurs, les négociants et les artisans
constitue une grande innovation dans les activités économiques de
la Province et permet d'acquérir une valeur ajoutée de nos
minerais qui depuis plus d'un demi-siècle étaient vendus à
l'état brut ou primaire.
Pour permettre cette
innovation, il faut maîtriser certains paramètres tels
que :
- L'imprévu; à savoir: s'attendre à la
réussite, l'échec ou un évènement extérieur
inattendu ;
- La contradiction entre la réalité telle
qu'elle est et telle qu'elle devrait être ou telle qu'on
l'imagine ;
- Le besoin doit être imminent ;
- Le changement dans la structure de l'industrie, suite
à l'obsolescence de l'outil de production, doit effectif ;
- Les mouvements démographiques ;
- Les changements de perception, d'état d'esprit et de
signification ;
- Les nouvelles connaissances scientifiques ou non.
Il faut noter que toute innovation exige
une analyse distincte, car chacune a une caractéristique qui lui sont
propre. Les grandes innovations peuvent venir d'une analyse des signes
annonciateurs de changement.
B) L'ESPRIT D'ENTREPRISE
De tous les grands
économistes modernes, Joseph Schumpeter fut le seul à
s'intéresser à l'esprit d'entreprise et à son impact sur
l'économie. Tous les économistes connaissent l'importance du
rôle joué par l'entrepreneur, en d'autres termes,
« l'esprit d'entreprise » est considéré comme
un phénomène «
méta-économique » qui influence profondément et
façonne même la vie économique sans faire réellement
partie. L'apparition d'une « économie
d'entrepreneur » est d'autant un fait culturel et psychologique qu'un
événement économique et technologique. Mais les effets,
quelles qu'en soient les causes, sont avant tout économiques.
Selon toujours Schumpeter, l'entrepreneur bouleverse
et désorganise ; il accomplit ce qu'il appelle une oeuvre de
« destruction créatrice ». En
d'autres termes, l'entrepreneur déplace les ressources de secteurs
à faible rendement et à basse productivité vers des
secteurs offrant un rendement et une productivité supérieurs.
Par contre, écrivait
l'économiste français Jean-Baptiste Say,
« l'entrepreneur déplace les ressources économiques
d'un niveau de productivité et de rendement donné vers un niveau
supérieur». Cette définition ne nous donne pas qui est
« entrepreneur ». Say a créé ce terme il y a
plus de deux siècles, et la plus grande confusion règne depuis
lors, entre la définition de « l'entrepreneur » et
celle de « l'esprit d'entreprise ».
L'esprit d'entreprise implique une
grande part de risque, en effet, les pertes sont en effet des plus
élevées et les chances de réussite ou même de survie
particulièrement, faibles dans les secteurs aussi visibles de
l'innovation tel que la technologie. L'entrepreneur, par définition,
déplace les ressources des secteurs à faible rendement et
à basse productivité vers les secteurs offrant un rendement et
une productivité supérieurs.
L'esprit d'entreprise est avant tout, une
affaire « risquée » parce que les prétendus
« entrepreneurs » sont rares à savoir ce qu'ils
font. Le phénomène que l'on constate au Katanga, dans le secteur
de la métallurgie, avec la présence des fours pour la fonderie
des métaux, mérite des éloges et des encouragements. Cet
esprit doit être organisé de façon systématique, il
doit être ménagé et surtout, il doit se fonder sue une
innovation pleinement motivée.
Selon le Fonds d'équipement des Nations Unies
(FENU) et que nous avons vérifié sur le terrain, les entreprises
du secteur artisanal emploient rarement plus de dix personnes, dont
l'identité est généralement fonction des liens ethniques
ou de parenté. Ces entreprises ont un matériel médiocre
et une existence précaire et elles emploient une main-d'oeuvre dont la
formation scolaire est très faible, comme nous l'avions signalé
plus haut. Selon la CEA, elles n'emploient d'ordinaire pas plus de cinq
à dix personnes, à savoir le patron, des membres de sa famille
et/ou quelques apprentis. Le capital de démarrage est normalement de
l'ordre de 100 dollars E.-U., et atteint rarement un montant de l'ordre de
5.000 dollars E.-U.
Le secteur artisanal est une source capitale de mise en
valeur des ressources humaines et donne à des travailleurs non
qualifiés, à bas prix, les aptitudes qui leur sont
nécessaires. Les jeunes auront une chance d'apprendre un métier
comme apprentis. Le secteur contribue sensiblement à développer,
outre la formation, l'esprit d'entreprise. Les chefs d'entreprise riches de
potentiel peuvent agrandir leurs micro-entreprise et accéder à
des opérations de faible ou moyenne ampleur.
Ø Traits
saillants
L'industrie du secteur structuré
bénéficie de la baisse du coût des intrants, et le secteur
artisanal de l'élargissement du marché et de l'accroissement de
la demande. Si les liens nécessaires étaient établis, le
secteur artisanal pourrait vendre aux secteur structuré des produits qui
lui serviraient d'intrants. Ceux-ci lui coûteraient probablement moins
cher que ceux acquis sur les marchés du secteur structuré et
pourraient comporter en outre l'avantage d'être produits sur place . De
plus, si les coûts de production sont sensiblement abaissés dans
le secteur structuré, le coût des produits pourrait diminuer dans
la même proportion. En conséquence, le secteur structuré
pourrait attirer un groupe de consommateurs plus nombreux grâce au
coût moindre de ses produits, compte tenu du faible revenu de la
population.
Le secteur artisanal n'a presque pas d'accès au
crédit institutionnel parce qu'il est passe pour risqué et
coûteux de prêter aux chefs de petites entreprises, et aussi en
raison des restrictions imposées par le système bancaire
structuré et par les institutions gouvernementales. En donnant la
préférence aux entreprises du secteur structuré, les
banques contribuent à accroître l'écart entre l'aptitude
respective des deux secteurs à investir.
Ø Liens avec le secteur structuré
Dans le secteur artisanal, le potentiel de croissance
dépend de la force des liens entre les secteurs structurés et
artisanal. En théorie, c'est grâce à ces liens que des
mesures de politique générale permettront d'intégrer le
secteur artisanal au secteur structuré. On distingue cinq
catégories de liens entre les deux secteurs : liens en aval, liens
en amont, liens technologiques, liens avec la consommation et liens
fondés sur le financement de crédits.
L'expression `'liens en aval'' renvoie à
l'utilisation de produits du secteur artisanal comme intrants par le secteur
structuré, ainsi qu'à la vente aux secteur structuré de
produits finis et services du secteur artisanal. Le secteur artisanal produit
des marchandises qui sont en fait utIlisées par des entreprises du
secteur structuré.
L'expression `'liens en amont'' renvoie à la
fourniture de matériaux et d'équipement au secteur artisanal par
le secteur structuré. On peut en citer pour exemple celle de marteaux,
des houes, qui sont produits par des établissements industriels.
Le secteur artisanal entretient de
très importants liens de ce type avec les secteurs agricole et
manufacturier, dont il perçoit l'alimentation, des produits de
consommation diverses, etc ...
Des études ont établi que le secteur
artisanal consacrait environ 25 % de son fonds de roulement à acheter
des intrants en provenance du secteur structuré. A Djibouti, par
exemple, le secteur artisanal consomme 28 % de la production
d'électricité.
Une source de la demande des produits de la petite industrie
réside dans ses liens en amont et en aval avec d'autres secteurs de
l'économie. Ces liens apparaissent plus faibles en Afrique que dans les
autres parties du monde. Les liens en amont avec l'agriculture sont plus
marqués en Asie, en premier lieu parce que la mécanisation et
l'irrigation y sont plus poussées. Les liens de production en aval,
toutefois, peuvent être importants dans certaines régions de
l'Afrique, comme c'est le cas pour le traitement du riz et de l'huile de palme
en Afrique de l'Ouest. Les commandes de la grande industrie n'entraînent
qu'une faible demande des produits des petites entreprises. On ne constate que
de très rares relations de sous-traitance entre les grandes et les
petites sociétés industrielles.
L'expression `'liens technologiques'' renvoie au transfert
de technologie et de savoir-faire entre les deux secteurs, ils peuvent se
vérifier, indépendamment du mouvement des marchandises, par les
biais des déplacements d'ouvriers spécialisés et d'autres
formes d'échange de connaissances. On peut en citer pour exemples le
transfert de savoir-faire ou d'équipement avancés du secteur
structuré au secteur artisanal, ou bien la création d'une
entreprise du secteur artisanal par un employé du secteur
structuré. Ce processus contribue notablement à améliorer
le niveau des savoir-faire et des modes de production du secteur artisanal et
il aide ainsi à combler l'écart technologique entre les deux
secteurs.
L'expression `'liens avec la consommation'' renvoie aux
liens directs avec les consommateurs finals, comme les ménages, les
exploitations agricoles et les entreprises du secteur public. Par exemple,
à Kampala (Ouganda), la principale source fournissant des citernes, des
vilebrequins et des outils agricoles est l'entreprise Katwe, centre nerveux du
secteur industriel artisanal de la ville.
L'expression `'liens fondés sur le financement de
crédits'', qui sont considérés comme une forme
particulière de liens en amont, renvoie aux transferts de fonds du
secteur structuré à des fins d'investissement et de
développement n'a pas accès au crédit, ce qui limite
considérablement son expansion, soit il obtient des crédits par
l'intermédiaire du secteur structuré, ce qui peut comporter de
taux d'intérêt exorbitants dont la croissance de l'entreprise
subit le contrecoup.
Ø
Politique générale peu favorable à la politique du secteur
artisanal
On n'a pas prêté assez d'attention à la
politique macro-économique dans ses approches du secteur artisanal.
Celui-ci est largement coupé des structures et institutions modernes,
mais il en a qui sont propres, souvent fondées sur des formes
traditionnelles d'organisation qui s'enracinent dans le passé. Il a, par
exemple, ses propres formes de solidarité de groupe, ses propres sources
de crédit, ses propres moyens de formation, ainsi que de mise au point
et d'adaptation de la technologie.
Ces structures et institutions fonctionnent
bien dans l'environnement pour lequel elles ont été
créées, elles sont souvent plus souples et adaptables au
changement que celles du secteur moderne. Mais elles ont aussi leurs
limitations. En particulier, elles sont en quelque sorte autonomes, n'ont que
peu ou pas de liens avec les technologies et institutions du secteur moderne,
de sorte qu'il est impossible de s'en remettre à elles pour
perfectionner les activités du secteur artisanal. Il conviendrait
certainement de fonder les interventions en faveur du secteur artisanal sur une
prise de conscience réelle de ce qui existe et d'abattre chaque fois que
possible les barrières qui séparent les structures et
institutions des deux secteurs, structuré et non structuré. A
moins d'établir entre eux une relation complémentaire plus
positive, il y a peu de chance que le secteur informel connaisse une croissance
évolutive.
Dans le passé, des politiques défavorables
à l'agriculture, adoptées par de nombreux Etats, ont interdit la
croissance des petites entreprises en raison des rapports qu'entretiennent
l'agriculture et les petites entreprises au niveau des facteurs de production
et des produits. En cas de baisse du revenu agricole, les exploitants
achètent moins aux petites entreprises locales, qu'il s'agisse de
produits de consommation ou de facteurs de production agricole. De même,
en cas de baisse de la production agricole, le revenus des petites entreprises
qui la traitent diminuent du même coup.
Cela démontre l'importance d'un
secteur agricole sain pour le secteur artisanal minier. Beaucoup d'entreprises
du secteur artisanal appartiennent au secteur rural, et leur santé
économique dépend de la prospérité du secteur
agricole, de sorte que, si les politiques agricoles y sont contraires, les
entreprises de ce secteur en souffrent.
Ø
Insuffisance de l'infrastructure
La médiocrité de l'infrastructure se traduit
par la faiblesse des réseaux de transport, de communication, de
distribution d'eau et d'électricité. La médiocrité
de l'infrastructure a plusieurs conséquences pour les revenus et la
productivité des entreprises du secteur artisanal. Les
réglementations en vigueur ne semblent pas favoriser la mobilité,
car la plupart préfèrent opérer à partir de leur
adresse actuelle. Elles ne marquent non plus aucun empressement à
investir dans les installations actuelles en raison de l'incertitude de leur
statut juridique.
Les deux facteurs ci-dessus limitent les
perspectives d'extension par le biais d'investissements dans les machines et
l'équipement, et par suite les perspectives d'augmentation de la
productivité et du revenu. Une entreprise exploitée dans de
telles conditions est aussi exposée à de plus grands risques
d'incendie, de dégât des eaux et de vol, sans parler du risque de
confiscation de ses avoirs par les autorités locales. Une autre
conséquence est que ces entreprises sont privées de
l'accès à l'infrastructure urbaine, par exemple à
l'énergie électrique, ce qui comporte aussi un effet
négatif sur leur productivité.
La mise en place d'une infrastructure, nécessaire
à la promotion du secteur artisanal, contribuera aussi à
éliminer la pauvreté. On peut dans une certaine mesure
reconnaître les pauvres à ce qu'ils n'ont pas accès
à l'eau potable et à un environnement salubre, et à ce que
leur mobilité est très limitée et que le réseau de
communication au-delà de leur localité de résidence leur
est fermé. L'accès à des services minimaux
d'infrastructure est un aspect essentiel du bien-être. L'accès
à l'eau potable et à l'assainissement a un effet direct sur la
santé et la qualité de vie. L'accès aux réseaux de
transport et de communication peut aider à augmenter et stabiliser les
revenus et mettre à la portée des usagers un éventail plus
large de biens et services, ainsi que de marché.
Ø Manque de soutien institutionnel
Les organismes publics chargés des questions de
main-d'oeuvre et d'emploi n'ont pas encore intégré à leurs
fonctions les préoccupations du secteur artisanal. Cette remarque
s'applique non seulement à la manière dont les ministères
du Travail, Social, du Plan et de l'Education Nationale s'acquittent de leurs
responsabilités quotidiennes, mais aussi à celle dont les
associations patronales, les syndicats ouvriers et les chambres de commerce et
d'industrie sont constitués, attirent leurs adhérents et servent
leur clientèle. Ils s'intéressent presque exclusivement à
la main-d'oeuvre du secteur structuré.
Ø
Accès à la technologie appropriée
La situation concernant le transfert de technologie vers le
secteur artisanal n'est pas encourageante. A l'exception de quelques cas (par
exemple Koumassi au Ghana), on n'a fait pratiquement aucune tentative pour
améliorer la capacité technologique du secteur. A Koumassi,
l'université de la science et de la technologie a assisté
certaines activités de réparation ou de production d'articles
manufacturés dans le secteur artisanal aux fins de mettre au point des
prototypes, d'améliorer la qualité des produits, etc ... L'autre
façon d'améliorer la technologie du secteur a consisté
à conclure des accords de sous-traitance avec des sociétés
du secteur structuré.
Ø
Formation des ressources humaines
Dans le secteur artisanal de l'Afrique, en
générale, et de la République Démocratique du
Congo, en particulier, l'esprit d'entreprise offre aujourd'hui un moyen
dynamique et efficace de relever les défis du développement. Dans
ce contexte, il est essentiel de fournir des locaux de formation technique et
professionnelle pour améliorer les aptitudes aux tâches de
direction et d'exécution. En fait, l'un des nombreux effets secondaires
des activités du secteur artisanal est la formation d'apprentis (par
exemple, forgerons, horlogers, charpentiers, maçons, etc ...) dans le
cadre de l'exploitation normale des entreprises.
L'un des problèmes que rencontrent les chefs
d'entreprise du secteur artisanal est celui de la faible productivité,
qui tient en partie au faible niveau de qualification. Il y a cependant des
indices que la plupart des chefs d'entreprise du secteur artisanal pourraient
faire beaucoup mieux que ce n'est actuellement le cas. Il faudrait donc
élaborer des programmes pour venir en aide à autant de chefs
d'entreprise que possible, surtout à ceux qui produisent des produits
élaborés, afin de leur permettre d'acquérir des techniques
plus modernes dont l'application aiderait à améliorer la
qualité des produits.
On a constaté que beaucoup de chefs d'entreprise du
secteur artisanal sont peu qualifiés en matière de gestion. Ils
pourraient faire notablement mieux s'ils recevaient une formation simple et
pratique sur des points tels que les principes élémentaires de
comptabilité, la gestion des achats et des fournitures, la supervision
du personnel et la commercialisation. Une formation commerciale, doublée
d'une formation à la gestion des entreprises, aidera à renforcer
la confiance, l'initiative, la conduite d'opérations hardies et
tournées vers l'avenir, cela sans perdre de vue les aspects
culturels.
Ø
Mesures à prendre par le gouvernement
Les pays africains et la communauté internationale
ont souligné dans le nouvel Ordre du jour et la Déclaration de
Tokyo l'importance sans égale qu'ils attachent au développement
de l'Afrique dans les années 90. Le développement du secteur
artisanal est l'un des domaines prioritaires où, selon ces instruments,
l'action s'impose. Il est essentiel de lancer des politiques et d'adopter des
mesures visant à faire organiser des programmes et activités de
soutient par le gouvernement et la communauté internationale.
Plusieurs pays ont lancé des politiques assortis de
programmes concrets destinés à actualiser les potentiels
identifiés dans le secteur. Par exemple, dans leurs récents plans
de développement, le Burkina Faso et le Kenya ont inscrit des programmes
de soutien aux entreprises du secteur artisanal, ainsi qu'aux institutions de
développement socio-économique actives au niveau local. La
Côte d'Ivoire et le Sénégal ont accordé aux
entreprises du secteur artisanal un régime spécial d'octroi de
brevets afin de les aider à forger des liens plus forts avec les
marchés et les institutions commerciales du secteur structuré.
Dans quelques pays africains, le secteur
artisanal, a reçu accès au crédit et aux marchés
financiers. Le meilleur exemple se trouve au Nigeria, où la `'Banque du
peuple'' (People,s Bank) fournit des crédits sans caution aux chefs
d'entreprises qui, selon les pratiques bancaires traditionnelles, ne pourraient
prétendre à les recevoir. Au Kenya, le gouvernement
reconnaît de plus en plus les besoins des travailleurs jua kali (ce qui
signifie : ceux qui travaillent sous le soleil). En Egypte, le
gouvernement adopté certaines politiques de nature à encourager
la croissance du secteur informel et son intégration au secteur
structuré en fournissant un crédit de montant limité aux
conditions du marché, mais sans exiger de caution.
C) LA FISCALITÉ DE
DÉVELOPPEMENT
La seule façon d'encourager et de
permettre une croissance économique qui devra déboucher sur un
développement global de la R.D.C., il faudrait mettre en place des
mécanismes devant favoriser ce développement.
1° DROIT COMMUN
Le système fiscal congolais est
constitué de deux formes de fiscalité : la fiscalité
dite directe et la fiscalité dite indirecte. Le système fiscal
actuel est caractérisé par une pluralité et une
multiplicité des impôts basé sur quatre textes de
base ; à savoir : les Ordonnances-Lois n° 69/006 du 10
février 1969 relative aux impôts réels, n° 69-007 du
10 février 1969 relative à l'impôt exceptionnel sur les
rémunérations des expatriés, n° 69-009 du 10
février 1969 relative aux impôts cédulaires sur les
revenus, et n° 29-058 du 5 décembre 1969 relative à
l'impôt sur le chiffre d'affaires. Compte tenu des contraintes que cette
fiscalité a sur les contribuables, il y lieu de la revoir et de
l'adapter au contexte macro-économique de la R.D.C en tenant
compte des spécificités de chaque secteur. Loin de faire une
révolution fiscale en R.D.C., et pour permettre un développement
et une croissance économique rapide avec un taux de croissance de 3,2%
par année ; une fiscalité souple et moins contraignante
s'avère indispensable.
A la différence de l'ancienne
législation minière, ou le titulaire des droits miniers
était soumis au régime fiscal de droit commun, la nouvelle Loi
Minière, vient d'introduire une innovation qui déroge au droit
commun, en réservant tout titre à la fiscalité des
activités minières relevant du secteur industriel et de
l'exploitation minière à petite échelle. Il s'agit
principalement de la Loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002, portant Code
Minier.
2° DROIT MINIER
Le Code Minier promulgué à
travers la Loin° 007/2002 précitée, a comme champ
d'application la prospection, la recherche, l'exploitation, la transformation,
le transport et la commercialisation des substances minérales
classées en mines ou en produits de carrières ainsi que sur
l'exploitation artisanale des substances minérales à la
commercialisation de celle-ci.
a) L'Impôt
- Impôt Foncier
Le titulaire d'un droit minier est redevable de l'impôt
foncier conformément au droit commun uniquement sur les immeubles pour
lesquels l'impôt sur la superficie des concessions minières et
d'hydrocarbures n'est pas dû. En conséquence, les immeubles
situés à l'intérieur de la superficie des concessions
minières sont exonérés de l'impôt foncier , tandis
que ceux situés en dehors sont assujettis conformément au droit
commun.
- Impôt sur les Véhicules
Le titulaire est redevable de l'impôt, sur les
véhicules conformément au droit commun. Toutefois, les
véhicules de transport de personnes ou de matériaux, de
manutention ou de traction, utilisés exclusivement dans l'enceinte du
projet minier sont exonérés de l'impôt sur les
véhicules et de la taxe spéciale de circulation
routière.
- Impôt sur les superficies des Concessions
Minières et Hydrocarbures
Le paiement de cet impôt se fait selon que le redevable
est titulaire d'un permis de recherche ou d'un droit minier d'exploitation. De
ce fait, l'impôt payé par le titulaire d'un permis de recherche
est de 0.02 USD / Hectare pour la première année ; 0.03 USD
pour la deuxième année ; 0.035 USD pour la troisième
année et 0.04 USD pour les années suivantes. Par contre le
titulaire d'un droit minier doit payé un impôt de 0.04 USD
/Hectare pour la première année ; 0.06 USD pour la
deuxième année ; 0.07 USD pour la troisième
année et 0.08USD pour les années suivantes.
b) La Redevance Minière
- Assiette de la redevance minière
Le titulaire du titre minier d'exploitation est assujetti
à une redevance minière dont l'assiette est calculée sur
base de la valeur des ventes réalisées diminuées des
frais de transport, des frais d'analyse se rapportant au contrôle de
qualité du produit marchand à la vente, des frais d'assurance et
des frais de commercialisation. Cette redevance est due au moment de la vente
du produit.
- Taux de la redevance minière
Les taux de la redevance minière sont les
suivants :
ü 0.5% pour le fer ou les métaux ferreux
ü 2% pour les métaux non ferreux
ü 2.5% pour les métaux précieux
ü 4% pour les pierres précieuses
ü 1% pour les minéraux industriels, les
hydrocarbures et autres substances non citées ;
ü et 0% pour les matériaux de construction
d'usages courants.
- Paiement de la redevance minière
La redevance minière doit être
réglée dans les trente jours qui suivent la date de la vente
des produits marchands tant à l'étrangers qu'à
l'intérieur du pays. Le recouvrement de cette redevance est faite par
la DGRAD après établissement de la note de perception par la
Direction des Mines ou le Service des Mines du ressort.
La révision du nouveau Code
des Investissements, qui renferme de nombreuses lacunes, l'assainissement du
milieu socio-politique en cours en R.D.C. et la réorganisation des
services de douanes et des impôts doivent être la base de cette
émulsion. Le principe d'imposition tel que publié dans de
nombreux arrêtés et autres décrets, doit se faire
graduellement en fonction du secteur, des activités et de la
localisation de l'entité économique ou entreprise.
Un des aspects le plus important qui influence
sensiblement le développement économique de la R.D.C. est la
localisation géographique des activités dans le Pays. Depuis la
période coloniale, une certaine configuration géographique avait
été imposée dans la répartition des richesses du
sol et du sous-sol. C'est ainsi que l'on a classifié les Provinces de la
manière suivante :
- La Katanga et le Kasaï Oriental comme étant des
Provinces à prédominance minières et des moindres
proportions agricoles et pastorales ;
- La Province de Kinshasa comme étant plus politique et
manufacturière :
- Le Bas-Congo comme principalement portuaire et
semi-industrielle ;
- Le Bandundu, l'Equateur, la Province Orientale et le grand
Kivu comme des provinces agropastorales, forestière et dans une moindre
proportion semi-minière.
Cette disparité se retrouve aussi dans
la Province du Katanga qui ce dernier, se répartit en deux grandes
zones ;à savoir : le Sud, caractérisé par
l'industrie du cuivre et le Nord, caractérisé par des
activités agropastorales. Il faut aussi noter que le
phénomène des agglomérations des populations s'est fait
selon cette disparité.
.
L'impôt par ville doit être
différencié d'une ville à l'autre, d'un district par
rapport à un autre. Ceci aura pour conséquence de permettre aux
opérateurs économiques de s'installer là où les
taux sont bas et favorables au développement d'une telle ou telle
activité. C'est ainsi que les entreprises installées entre
villes ; telles que Lubumbashi-Likasi-Kolwezi, ne doivent pas être
frappées de la même manière que les entreprises
installées dans les villes telles que Kalémie, Moba, Kamina,
Mutshasha, Dilolo etc.
Le critère qu'il faudra appliquer pour
asseoir cette assiette fiscale doit être le nombre des populations dans
ces villes ou agglomérations. Cette discrimination aura pour
conséquence la sédentarisation des populations et des
activités économiques. La fourchette ainsi retenue sera :
- Villes de moins de 50.000 habitants avec un impôt
forfaitaire de 10 % sur le chiffre d'affaires pour toutes les entreprises se
trouvant dans ces villes.
- Villes de 50.001 à 100.000 habitants, un impôt
forfaitaire ne dépassant pas les 20 % sur le chiffre d'affaires.
- Villes de plus de 100.001 habitants, un impôt ne
dépassant pas les 25% sur le chiffre d'affaires.
D) PERSPECTIVES D'AVENIR
1° A court terme :
Il faudra procéder à
la reconnaissance de toutes les structures existante au Katanga et leur donner
une personnalité juridique et leur attribuer des concessions et des
périmètres d'exploitation, conformément au dispositions du
Nouveau Code Minier.
Encourager un partenariat entre
les opérateurs minier en ce qui concerne les techniques et les
méthodes d'exploitation. Les exportations des minerais bruts
pratiquées dans les années 1994-1997, avaient entre autre pour
but, la constitution des capitaux nécessaires pour permettre aux membres
les mieux organisés d'implanter la petite industrie. D'autres part,
même si certaines parties des petites unités de transformation
peuvent être fabriquées localement, d'autres par contre tels que
les transformateurs nécessitent impérativement un financement
extérieur.
Les entreprises du secteur répertoriées
sont :
Liste des Entreprises crées sur base du
phénomène/Partenariats
N°
|
PARENARIATS
|
SOCIETES
|
DATE
|
N°PE/PER/PR
|
OBSERVAT°
|
1
|
Cobalt Métrals Company
CMC
|
Ruashi Mining RM
|
9/6/00
|
PE 578
|
|
2
|
EXACO
|
MKM
|
01/1/02
|
PE 657
|
|
3
|
Congo Minerals Dev CMD
|
KMT
|
23/03/03
|
PER652
|
|
4
|
Congo Minerals COMIN
|
SEK
|
5/9/00
|
PE533
|
|
5
|
AVCO
|
KALUMINES
|
06/05/03
|
PE 481
|
|
6
|
TREMALT
|
KMC
|
2001
|
PE 463-468
|
|
7
|
RIDGEPOINTE
|
BOSS MINING
|
27/02/04
|
PE 467-469
|
|
8
|
BOSS MINING & KMC
|
MUKONDO M
|
27/02/04
|
PE 469
|
|
9
|
EGMF
|
CMSK
|
14/05/04
|
PE 527
|
|
10
|
LUNDIN
|
TFM
|
30/10/96
|
C 198 -C 199
|
|
11
|
GGF & OMG
|
GTL -STL
|
24/06/97
|
|
|
12
|
MELKIOR
|
SMKK
|
05/11/99
|
|
|
13
|
SAMREF
|
MUNI
|
16/05/01
|
|
|
14
|
EMICO
|
SRTM
|
31/01/01
|
PER 993
|
|
15
|
Entreprises H&J Swanepoel
|
SWAMINES
|
03/03/01
|
C 23
|
|
16
|
Global Entreprises Corporate
|
|
05/05/04
|
KALUKUNDI
|
|
17
18
|
KINROSS -FORREST
CICO--ETAT
|
Kto Copper Cie COMIDE
|
07/02/04
|
PE 525
C 23 MASHITU
|
|
Source : Gécamines , Juin 2004
Liste des Entreprises crées sur base du
phénomène
Nom de l'entreprise
|
Promoteur
|
Nombre d'emplois générés
|
CONGO MINERAL
ANVIL MINING
FIRST QUANTUM
COMISA
S.E.E. KAT.MIN.PROD.
S.M.K.K.
K.M.C.
NOUCO/ COMIDE ENTRINCO
LONGO LONGO
EXACO/PAPSI
DEMOURA
SWANEPOEL FOREST / EGMF STL
ETS. MBAKA TRIPLE K
MULUMBA
EMAK
|
Psaro/Likasi
Mr Turner
Mukubwa
Vangely
Mukeba
Brekamps
Congo/Chine
Taki
Longo-Longo
Vangely/RSA
Démoura
Swanepoel
Forest
OMG/Forest/G.C.M
Mbaka
Suc.Lukonde/Kyoni
Mulumba
Association des creuseurs, négociants et artisans
|
300
500
240
75
289
780
250
590
75
50
58
70
50
500
1250
500
25
700
40
140.000
|
TOTAL
|
|
|
2° A moyen terme
Il faudra envisager à moyen terme
l'exploitation des autres substances avec :
- La relance de la production artisanale de la
cassitérite et le Colombo- tantalite avant la fin de l'année 2004
dans le Nord Katanga.
- L'implantation dans la Province du Katanga d'une Industrie
métallurgique à petite échelle pour produire le sel
inorganique ou alliages à l'échelle du Small Scale Mining en
partenariat avec les investisseurs potentiels.
3° A long terme
Dans le long terme et compte tenu de
l'évolution de la demande sur le marché des métaux, il
faudra aussi entreprendre l'exploitation des pierres précieuses et
autres pierres de collection avec :
- L'organisation de la production des gemes
(Améthyste, Topaze, Emeraude, Grenats, Tourmaline, etc.)
- La production des autres minerais stratégiques
(Sélénium, Germanium, Iridium, Monazite, etc.).
Il découle de ce qui précède que toutes
les activités économiques se sont tournées plus vers les
activités commerciales pures, d'achat et de revente en l'état,
toutes les entreprises qui gravitaient autour de la GECAMINES ont soit disparu,
soit travaillé au ralenti, dans des activités de survie.
L'industrie du cuivre qui devait avoir comme soutien le tissu industriel
existant, s'est essoufflée pour tomber à un niveau tellement bas
qu'elle ne pouvait même plus assurer sa propre survie.
En outre, il est à noter que le CONGO a adopté
pour l'économie libérale permettant aux forces du marché
de jouer pleinement leur rôle. La relance économique reposera donc
sur l'initiative privée et le rôle de l'Etat sera surtout
d'indiquer les orientations pour faire converger les initiatives privées
vers la réalisation des objectifs à long terme du Pays.
La situation économique de la Province est en grande
partie le résultat d'une politique mal concertée qui a
empêché un certain nombre d'entreprises de fonctionner
normalement.
Le rétablissement d'une situation économique
saine implique la nécessité, pour l'industrie, de revoir ses
méthodes et ses habitudes à la lumière des conditions
nouvelles ainsi créées. Les petites installations doivent
chercher à valoriser les produits locaux, de l'agriculture notamment,
pour le marché local et pour le marché international. Lorsque les
produits locaux ne sont pas disponibles en quantité suffisante,
l'industrie, plutôt que d'importer sans cesse ses matières
premières, devra participer au développement et même
à la culture des produits locaux de substitution, dans le cadre des
conventions de développement par exemple.
L'intégration ne peut être un apport dans
l'économie que si l'on exige de nouveaux investissements de la part du
secteur privé.
Des mesures incitatives doivent être introduites pour
encourager le développement des branches produisant pour le
marché local et pour diversifier les exportations, tout en favorisant
les investissements valorisant les ressources du Pays. Cela permettra le
développement des relations intersectorielles, la création
d'emplois, l'amélioration des revenus et la réduction de la
dépendance de l'extérieur.
En ce qui concerne la politique monétaire,
financière et fiscale, certains objectifs doivent être
envisagées tels que :
- un taux de change réaliste qui permettra une
affectation rationnelle e optimale des devises ;
- une rémunération incitative de
l'épargne nationale et sa canalisation vers les activités de
production ;
- un volume de crédit adéquat et
répondant aux besoins du développement.
La politique financière doit poursuivre le processus
d'assainisse-ment qui requiert un effet de plus en plus rigoureux pour
l'efficacité de l'administration fiscale et l'affectation des
dépenses aux priorités du développement.
En ce qui concerne la politique fiscale pus
particulièrement, des réformes entreprises ces dernières
années doivent envisager la mise en place d'un système
d'incitation suffisamment attrayant en vue d'orienter la promotion des
investissements publics. Ces ressources extérieures seront consenties
à des conditions ayant un caractère concessionnel plus
marqué afin d'éviter un alourdissement supplémentaire de
la dette extérieure.
SCHÉMA N° 2 : LA GLOBALISATION DU
PHÉNOMÈNE HÉTÉROGÉNITE
HETEROGENITE
DEVELOPPEMENT
EDUCATION
SOCIALE
URBANISATION
INFRASTRUCTURE
VIE ECONOMIQUE
EPARGNE
Accroissement de la Demande et Amélioration de la
Qualité de la vie
Small Scales Mining de la Rép. Dém. Du Congo
Cas du KATANGA
Réduction du Chômage, Augmentation des
Revenus
Augmentation de la Production
Augmentation de la synergie entre les Smalls Scales
Mining et les autres Industries
Augmentation des Recettes Fiscales par la taxe
Ad-valorem
Augmentation des Devises Etrangères
Exportation vers les Pays Voisins ou Autres
IV. CONCLUSION
Chaque génération a besoin
d'une nouvelle révolution déclarait Thomas Jefferson à la
fin de son existence. Bien qu'ultra-conservateur, Goethe, grand poète
allemand contemporain de Jefferson, exprima la même idée à
la fin de sa vie en écrivant : nous citons « la raison
devient non-sens, les bienfaits, des fléaux ».
Le phénomène
hétérogénite doit être encouragé et soutenu
par les Pouvoir Publics. L'industrie du cuivre et ses corollaires, n'ayant pas
rempli son rôle de moteur de développement, est tombée en
désuétude. C'est ainsi qu'après une phase de
développement, cette industrie était frappée de
vieillissement et a connu un processus de régression. La
régression de cette industrie, a entraîné une
régression des activités des entreprises situées aussi
bien en amont qu'en aval.
Pour pallier à cette situation,
il faudrait opter pour une nouvelle stratégie de développement ,
à savoir : le développement par de petits ensembles
appelés « la Petite Industrie ». C'est ainsi que
nous avons démontré que ces petites unités emploie une
forte main-d'oeuvre et utilise des outils de production relativement simple,
ce qui convient à l'abondance de main-d'oeuvre et à la
pénurie des capitaux dans notre pays.
Cet expérience du
« Phénomène
Hétérogénite » constitue une
pépinière de futurs entrepreneurs et un laboratoire d'essai pour
les nouvelles industries. Il faut noter que cette activité est
généralement plus apte à élever le niveau de
participation populaire dans l'économie.
En ce qui concerne le
phénomène du chômage, nous avons démontré
que les grandes unités de production de la Province n'ont pas pu
absorber le chômage surtout des cadres formés soit par
eux-même dans leurs écoles, soit par le réseau
d'enseignement installé dans la Province. La population active dans ces
entités réunies n'a pas dépassé les cents mille,
la moyenne d'âge de cette dernière est de cinquante
ans , d'où le taux d'embauche ou de remplacement est
très faible et avoisine les 0,5 % dans son ensemble , au vu des
effectifs déversés chaque année sur le marché de
l'emploi par tous ces établissements d'enseignements de la Province.
L'innovation introduite par les
opérateurs miniers et l'esprit d'entreprise sont donc
nécessaires à la société qu'à
l'économie, à l'entreprise qu'au service public. La R.D.C. a
besoin d'une société d'entrepreneur, d'une société
pour laquelle l'innovation et l'esprit d'entreprise constituent un
phénomène normal, régulier et continu.
En ce qui concerne le
phénomène de la réforme fiscale que nous soutenons, elle
consistera à renflouer les caisses de l'Etat, en ce sens que les
grandes unités de production de la Province, compte tenu des
difficultés intrinsèques qui les surplombent, ne contribuent
plus au budget de l'Etat. Les recettes ainsi récoltées au niveau
de ces petites unités, pourront de ce fait permettre aux Pouvoirs
Publics de subvenir aux besoins sociaux de la population en assurant des
soins des santé , l'éducation, la sécurité etc.
LISTE DES TABLEAUX ET DES SCHEMAS
TABLEAUX
Tableau n° 1 : Analyse du coût de
production
Tableau n° 2 : Calcul du prix de vente de
l'hétérogénite
Tableau n° 3 : Evolution des
exportations
Tableau n° 4 : Contribution de
l'hétérogénite à l'EMAK et autres institutions
Financières
Tableau n° 5 : Evolution du Cash-Flow net au
cours de la période
Tableau n° 6 : Nombre de camions remorques
/semi-remorques pour l'évacuation
SCHÉMAS
Schéma n° 1 : Représentation
graphique du Phénomène Hétérogénite
Schéma n° 2 : La Globalisation du
Phénomène Hétérogénite
BIBLIOGAPHIE
OUVRAGES
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Entreprises, Thèse , Lille, Anil 1979.
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Fiscalité des Entreprises, 14 ième édition, Litec,
27 Place Dauphin,
Paris, 1990.
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KATANGA » Notes sur le Pays , ses ressources et l'avenir de la
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Développement au Congo, Etude du
Progrès Economique
de 1900 à 1970, éd. Mouton, La Haye, Paris,
1970.
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d'oeuvre indigène ,
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monde et le progrès économique du
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Croissance , Critérion, Paris, 1993.
WALRAS L,. Eléments
d'économie Politique Pure ou Théorie de la Richesse Sociale,
Paris,LGDJ, 1976.
TEXTES DES LOIS
1. Loi N° 007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code
Minier.
2. Décret N° 038/2003 du 26 mars 2003 portant
règlement Minier.
3. Décret-Loi N° 101 du 03 juillet 2000 portant
fixation de la nomenclature des actes générateurs des recettes
de la DGRAD.
4. Décret N° 007 et N°008 du 02
février 2002 respectivement relatifs au mode de paiement des dettes
envers l'Etat et portant création du Franc Fiscal.
5. Loi N° 004/2002 du 21 février 2002 portant
Code des Investissements.
6. Loi N° 004/2003 du 13 mars 2003 portant
Réforme des procédures fiscales.
TABLE DES MATIERES
Préface :............................................................................. ......
Avant-Propos :............................................................................
Introduction :..............................................................................
Généralités :...............................................................................
I. PRÉSENTATION DU KATANGA :
a)Aspects Généraux :
b)Le Katanga Minier :
Les roches sédimentaires :
Les roches ignées :
Les roches métamorphiques :
Les minéraux :
c)Le Katanga : Organisation des Opérateurs
Miniers :
Les creuseurs :
Les artisans :
Les négociants :
L'E.M.A.K.
II. HÉTÉROGÉNITE ET
DÉVELOPPMENT
Généralités
1. Sur le Plan politique
2. Sur le Plan Economique
a) Le secteur Agricole
b) Le secteur Minier
c) Le secteur de l'industrie
d) Le secteur des Services
L'Economie du phénomène
Les avantages du phénomène
3. Sur le plan Socio-Culturel
a) aspects négatifs
b) Aspects positifs
4. Sur le plan Technique
III. LE PHÉNOMÈNE
HÉTÉROGÉNITE ET PERSPECTIVES D'AVENIR
a) L'innovation
b)L'esprit d'entreprise
c) La Fiscalité de Développement
d) Perspectives d'Avenir
1° A court terme
2° A moyen terme
3° A long terme
IV . Conclusion
Table des Matières
Professeur MOTA - NDONGO KHANG, Docteur en Sciences
Economiques de l'Université de Lubumbashi/ KATANGA ;
Managing Director du Conseil en Gestion et Formation (
COGEFOR) ;
Dernier Directeur Adjoint du Cabinet du Président
Laurent - Désiré KABILA, Chargé des Questions Economiques
de la République Démocratique du Congo ; Membre de la
Société Savante de la République Démocratique du
Congo ; Membre de l'Association des Economistes
indépendants.
* 1 Source Rapport annuel INS/
Katanga
* 2 Source : Rapport du
Bureau technique du Ministère Provincial de la Santé, juin
2009
* 3 Idem
* 4 Source : Rapport FSMS
(Food Security Monitoring system) PAM, Novembre 2008
* 5 Résultats de la
campagne d'inscription massive 2008-2009, section Education
UNICEF-Lubumbashi
· En astérisque : données de la province
du Katanga, tirées du Plan d'Actions humanitaire, 2009s
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