I.5. JUSTIFICATION DE
L'INTITULE DU ROMAN.
A ce niveau de notre étude, il nous semble
impérieux d'expliquer maintenant le titre du roman, La Mort du petit
cheval, titre qui semble ne pas cadrer avec l'histoire narrée dans
le résumé. Dans les lignes qui suivent nous élucidons la
symbolique du « petit cheval ».
Aucun homme, quel qu'il soit, ne tient en ses mains la vie
d'un autre. Mort, le « petit » cheval n'existe plus. Il a
recouvré sa liberté.
Dans l'imagerie populaire, le cheval est cet animal domestique
qui a toujours servi au transport des individus ou à leur
détente. Grâce aux brides et à un petit fouet, il est
conduit par le cavalier ou le cocher dans la direction voulue.
C'est pour renvoyer à cette image de captivité
qu'Hervé Bazin parle de Jean en termes de
« petit » cheval, en référence au
« grand » ou au « vrai » cheval. Ainsi
donc, Paule Rezeau, à l'aide de nombreux stratagèmes, s'exerce
à miner la vie de Jean et de Fred, ses chevaux, qu'elle destine à
un échec social.
Heureusement, Jean échappe à ce projet
diabolique grâce à sa résistance et à sa
détermination de se forger sa propre destinée. En fin de compte,
il réussit sa vie : il achève des études
universitaires qu'il a toujours voulu faire, lance une affaire personnelle,
épouse une femme qu'il aime et qui l'aime, et obtient d'elle un fils. En
cela, meurt le « petit » cheval que Folcoche tenait en
captivité. Il est maintenant un homme, un être
libéré de ses brides.
Malheureuse, la « propriétaire » du
« petit cheval » s'en va clamant sa défaite.
I.6. CONCLUSION
Dans ce chapitre, nous avons présenté l'auteur
et son oeuvre. Aussi avons-nous offert le condensé de La Mort du
petit cheval.
Petit neveu de l'académicien René Bazin,
Hervé Bazin est l'auteur de romans dont la violence satirique s'exerce
contre les tares d'une certaine bourgeoisie, les méfaits de la
civilisation industrielle et tout particulièrement les contraintes de la
famille et de l'éducation. C'est à juste titre qu'il est
considéré comme un « romancier de la
famille ». Celle-ci constitue en effet le thème central de
tous ses romans.
Sous des titres excellemment choisis, ses récits
peignent des conflits psychosociologiques assez traditionnels et font de leur
auteur un écrivain à succès, lauréat du prix
Lénine en 1980. Hervé Bazin fait le bilan de son univers
dans Abécédaire, publié en 1984.
La Mort du petit cheval, ouvrage de base du
présent travail, nous livre l'histoire d'un garçon, Jean Rezeau,
dont la jeunesse fut malheureuse et qui a rompu avec sa famille tyrannique pour
trouver, après deux aventures amoureuses, l'apaisement auprès
d'une femme qu'il aime et de ses enfants. Toutefois, Jean a quelques remords
pour avoir renoncé à la révolte et pour avoir trahi le
jeune révolté qu'il était auparavant.
Il convient cependant de signaler que dans la suite de notre
travail, nous nous servirons de l'abréviation
« M.P.C. », plutôt que
Hervé Bazin, La Mort du petit cheval, [Paris], Grasset,
[1950], p..., pour citer notre ouvrage de base en notes de bas de
page.
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