2.1 - Un aperçu des développements relatifs
aux déterminants des flux de capitaux
L'étude des facteurs explicatifs des IDE date de
plusieurs décennies déjà. C'est à partir de 1970
que les chercheurs se sont intéressés à l'évolution
croissante et contrastée des flux d'IDE dans le monde. L'un des premiers
à proposer une explication économique des flux d'IDE est
Dunning.
Sur la base des résultats d'enquête menée
auprès des entrepreneurs engagés dans la production
internationale, Dunning (1973) propose trois types de facteurs explicatifs. Il
s'agit des facteurs de marché tels que la taille et la croissance
mesurés par le PNB du pays récepteur ; les facteurs de
coûts tels que l'abondance de la main d'oeuvre, la faiblesse des
coûts de production et l'inflation ; les facteurs liés à
l'environnement d'investissement tels que le degré d'endettement
extérieur du pays et l'état de la balance des paiements.
L'environnement d'investissement dépend essentiellement de la
stabilité politique.
Dunning va plus loin en 1977 en s'appuyant sur la
théorie de l'organisation industrielle et développe l' «
approche éclectique » axée sur le « paradigme d'OLI
». Cette approche montre que les investisseurs recherchent trois types
d'avantages à travers la décision d'implantation d'une firme. Il
s'agit des avantages liés aux dotations spécifiques induites
(détention d'un brevet exclusif pour bénéficier d'une
situation de monopole sur le marché) par la concurrence imparfaite
(Ownership advantages), des avantages liés à la localisation des
entreprises (Localization advantages) et, enfin, des avantages liés
à la faiblesse des coûts de production (Internalization
advantages). Il ressort de ce qui précède que la théorie
développée par Dunning analyse l'importance des flux d'IDE selon
les intérêts des investisseurs. Son approche semble ici plus micro
que macroéconomique.
Dans une optique microéconomique, Mayer T. et
Mucchielli J. -L. (1999) ont étudié la décision de
localisation à l'étranger des firmes multinationales. Il en
ressort de leur étude quatre principaux facteurs de choix. Le premier
facteur est la demande du marché des biens que l'entreprise
peut espérer exploiter pour chaque localisation. Le deuxième
facteur est le coût des facteurs de production. Le
troisième facteur est le nombre d'entreprises locales et
étrangères déjà installées sur place.
L'autre facteur est une synthèse des différentes politiques
d'attraction menées par les autorités locales du pays
d'accueil (subvention à la création d'emploi, exemption
temporaire de la fiscalité locale, faiblesse de l'imposition sur les
bénéfices, etc.). Les entreprises cherchent à se localiser
là où la demande est importante et là où les
coûts de production sont faibles.
Les deux auteurs précédents proposent un
modèle théorique simple qui explique la profitabilité
(ð ) de chaque localisation possible à partir des quatre
facteurs mentionnés.
Le modèle se présente comme suit :
ð = âdemande + â
coûts + â nombre de firmes + â
4 mesure s in citatives 1 2 3 (+) (-) (-
ou +) (+)
â3 peut être négatif
ou positif selon l'ampleur relative des effets de concurrence et des effets
d'agglomération. En effet, le nombre d'entreprises augmente le
degré de concurrence locale et réduit l'attractivité du
territoire alors que l'agglomération géographique des firmes peut
avoir des retombées positives en matière technologique et de
partage du marché local (marché du travail, marché des
produits intermédiaires).
Les déterminants répertoriés par Mayer
T. et Mucchielli J. -L. (1999) n'influent pas tous de façon égale
sur la profitabilité pour chaque niveau de région. Le tableau 1
ci-dessous réalisé par l'INSEE synthétise les
résultats empiriques de quelques études récentes des choix
de localisation. Il donne le pays d'origine des investisseurs, la zone
d'implantation considérée et les principaux résultats
(signe de la variable quand celle-ci est significative) des quatre principaux
déterminants : la taille du marché d'accueil (demande), les
coûts du travail, l'impact du nombre de firmes sur place (concentration
géographique) et l'influence des mesures incitatives.
Tableau 1 : Synthèse des
résultats d'études récentes du choix de localisation.
Référence bibliographique
|
Pays d'origine
|
Zone et période d'accueil
|
Demande
|
Coûts du travail
|
Concentration géographique
|
Politiques incitatives
|
Wheeler et Moody (1992)
|
Etats-Unis
|
42 pays allant du Pérou à la Suisse
|
+
|
-
|
+
|
n.s.
|
Mayer et Mucchielli (1998)
|
Japon
|
Royaume-Uni, France, Allemagne, Espagne,
Italie (1984-1993)
|
+
|
-
|
+
|
+
|
Head et al. (1999)
|
Japon
|
Etats américains (1980-1992)
|
+
|
-
|
+
|
+
|
Head et Ries
(1996)
|
Etats-Unis, Japon, Europe, Australie, Canada
|
Villes chinoises (1984-1991)
|
Non testée
|
n.s.
|
+
|
+
|
Ferrer (1998)
|
France
|
Régions européennes
(1994)
|
Non testée
|
n.s.
|
+
|
-
|
Devereux et Griffith (1998)
|
Etats-Unis
|
Royaume-Uni, France, Allemagne
(1980-1994)
|
+
|
n.s.
|
+
|
+
|
n.s. = variable non significative
|
|
Source : INSEE, Economie et Statistique
N°326-327.
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
Schneider F. et Frey B. S. (1985) ont combiné les
variables politiques et économiques pour estimer à partir de
trois spécifications les flux d'IDE dans les 80 pays les moins
avancés du monde. Un premier modèle qui explique les flux d'IDE
uniquement à partir des variables économiques. Un deuxième
modèle qui explique les flux d'IDE à partir des variables
politiques. Un troisième modèle qui explique les flux d'IDE
à partir de toutes les variables, politiques et économiques. Ce
dernier s'étant révélé meilleur, ils ont
réalisé une régression simple suivie d'une
régression normée. Les résultats de la régression
normée ont montré que le PNB par habitant, le taux de croissance
du PNB influent positivement sur les flux d'IDE alors que le taux d'inflation,
le déficit de la balance des paiements, les coûts des facteurs de
production et l'instabilité politique influent négativement sur
les flux d'IDE. Schneider et Frey concluent qu'un « bon »
modèle pour estimer les flux d'IDE dans les pays en développement
doit prendre en compte à la fois les variables économiques et les
variables politiques du pays récepteur de l'IDE.
Fernández-Arias E. et Montiel P. J. (1996)2
ont proposé un cadre théorique qui a servi de
référence à plusieurs études récentes sur
les déterminants des flux de capitaux privés. Leur objectif
était d'arriver à trouver la valeur d'équilibre des flux
de capitaux découlant de la confrontation d'un certain nombre de
facteurs externes (situation financière des pays créditeurs) et
les facteurs internes (environnement économique et financier des pays
bénéficiaires). Leur modèle théorique s'inscrit
dans le cadre de l'école « pull-push » selon laquelle ce sont
les facteurs internes et externes qui expliquent les flux d'IDE.
L'encadré 1 cidessous présente ce modèle
théorique.
Encadré 1 : Le modèle
théorique de Fernández-Arias E. et Montiel P. J.
(1996)
On suppose que les flux de capitaux peuvent avoir lieu
dans le cadre de n différents actifs indexés par u, u = 1,....,
n. Le rendement de chaque type d'actifs peut être décomposé
en rendement attendu au niveau des projets (Gu) et en un facteur
d'ajustement reflétant la crédibilité du pays
(Cu).
Le rendement attendu s'écrit :
Gu = Gu(g, F) (1)
Où F est l'ensemble des flux de capitaux en direction
de tous les types de projet ;
g est un facteur reflétant l'environnement
intérieur du pays.
La crédibilité du pays Cu est
supposée dépendre d'un vecteur de stocks de dettes (S) en fin de
période pour tous les types d'actifs :
Cu = Cu(c, S) = Cu(c,
S-1 + F) (2)
Où c est un facteur mesurant la
crédibilité du pays ;
S-1 représente les stocks de dettes en début
de période.
Etant donné que les investisseurs étrangers
tendent à diversifier leur portefeuille, le coût
d'opportunité du type d'actif u noté Vu est une
fonction de S :
Vu = Vu(v, S-1 + F)
(3)
Où v traduit les conditions financières des
pays créditeurs.
Fernández-Arias E. et Montiel P. J. (1996)
établissent sur cette base, la condition d'équilibre suivante :
Gu(g, F) * Cu(c, S-1 + F) = Vu(v,
S-1 + F) (4)
On fait l'hypothèse que les fonctions
Gu,Cu, Vu sont croissantes en chacun des
paramètres g, c, v. L'équation (4) définit implicitement
la valeur d'équilibre du vecteur F. Cette valeur d'équilibre
s'écrit comme suit :
F* = F*(g, c, v, S-1) (5)
F*
crédibilité du pays
bénéficiaire (c), du facteur reflétant les conditions
financières du pays créditeur (v) et les stocks de dettes en
début de période (S-1). F* croît avec g et c,
mais décroît avec v et S-1. Cela traduit le fait que
l'amélioration du cadre macroéconomique ou une plus grande
confiance dans la capacité du pays à honorer ses engagements se
traduisent par des entrées de capitaux. Par contre,
l'amélioration des conditions financières dans les pays
créditeurs incitera les investisseurs étrangers à investir
chez eux plutôt qu'ailleurs. Concernant les stocks de dettes en
début de période, plus il est élevé plus les
chances du pays hôte d'être solvable diminuent. Ce qui peut freiner
les entrées de capitaux.
En supposant S-1 constant et en
différenciant l'équation (5), on obtient le modèle de
court terme qui met en relation les différences premières
:
est donc une fonction du facteur reflétant
l'environnement intérieur du pays (g), du facteur mesurant la
2 Tel que rapporté par Taylor M. P. et Sarno L.
(1997), Batana Y. M. (1999)
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
Ä = Ä + Ä + Ä (6)
F F g g F c c F v v
* * * *
Taylor M. P. et Sarno L. (1997) ont introduit dans le
modèle l'hypothèse d'imperfection du marché,
d'asymétrie de l'information et l'existence de coût pour les
marchés financiers émergents qui induisent des coûts
auxquels font face les investisseurs étrangers dans l'ajustement de leur
portefeuille. Ces coûts sont supposés croître en fonction de
la grandeur de l'ajustement. Les investisseurs vont chercher à minimiser
la différence entre les valeur effective et désirée des
flux de capitaux. Soit L la fonction de perte quadratique des investisseurs
:
*
L = 1
( F F )' M ( F F ) ( F F
1 )' M 2 ( F F 1 )
- + - -
*
- - (7)
-
Où M1 et M2 sont des matrices de pondération
définies positives. La condition du premier ordre pour la minimisation
de L donne :
1
Ä = +
F ( M 1 M 2 )
M 1 ( F F 1 )
- * - (8)
-
Posons F F 1 F
* = - + Ä et utilisons l'équation (6). On
obtient un Modèle à Correction d'Erreur :
* *
Ä =
F A 0 ( F F ) 1 A
1 g A 2 c A 3 v
* - + Ä + Ä + Ä (9)
-
Où 1
A 0 ( M 1 M
2 ) M 1
-
= + et 1
A M M M F i
i ( 1
= + 2 ) 1
- * (avec i=1,2,3) ;
Les iF* sont des
dérivées partielles correspondantes.
L'équation (9) traduit le fait que les variations
dans les valeurs courantes des flux de capitaux sont déterminées
partiellement par l'erreur commise à la date précédente et
en partie par les chocs sur les variables déterminant l'équilibre
à long terme.
|
|
Batana Y. M. (1999) a recherché à partir d'un
modèle à correction d'erreur les variables explicatives des flux
de capitaux internationaux au Togo, en se basant sur le modèle
théorique de Fernández-Arias E. et Montiel P. J. (1996). Les
résultats de son étude portant sur la période 1965-1992
ont montré que le taux d'investissement est un facteur pertinent dans
l'explication des flux de capitaux privés internationaux à court
terme au Togo, avec un signe positif. De même, les dépenses
publiques (infrastructures de base et services publics) exercent un effet
positif avec un décalage de deux ans. Le degré d'ouverture de
l'économie togolaise présente un coefficient négatif, mais
non significatif. Le taux d'intérêt et le ratio de
solvabilité du Togo ne sont pas significatifs.
Kouadio Y. M. (2003) a étudié les
déterminants des flux de capitaux dans les pays de l'UEMOA sur la base
du modèle théorique de Fernández-Arias E. et Montiel P. J.
(1996). Son étude a pris en compte la période 1973-2000. Il a
retenu au seuil de 10% un modèle de données de panel à
effets fixes. Les résultats de ce modèle montrent que ce sont les
facteurs internes (pull factors) qui déterminent les flux de capitaux
dans les pays de l'UEMOA aussi bien à court terme qu'à long
terme. Mais la qualité de ce modèle l'a amené à
réaliser une étude pays par pays. Les résultats de cette
étude ont confirmé les premiers résultats à savoir
que les facteurs internes sont les plus déterminants dans l'explication
des flux de capitaux aussi bien à court terme qu'à long terme.
Par ailleurs, ils lui ont aussi permis de tirer la conclusion selon laquelle
l'après crise de la dette des années 1980 a été
catastrophique pour la plupart de ces pays dans l'attrait de capitaux
privés.
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
Bhattacharya A. et al. (1997) montrent que l'Afrique
subsaharienne n'a pas bénéficié des flux de capitaux
internationaux privés à cause du risque élevé que
présentent les investissements en Afrique. En se basant en partie sur
les résultats d'enquête menée auprès de banquiers
travaillant dans les banques commerciales et d'investissement ainsi que les
directeurs des fonds mutuels à New York et à Londres, ils. ont
identifié les facteurs économiques et politiques susceptibles
d'expliquer la faiblesse des flux d'IDE vers Afrique. Ces facteurs sont les
conflits civils, l'instabilité macroéconomique, la faible
croissance économique et les marchés intérieurs exigus,
l'économie axée sur l'intérieur et la lourdeur de la
réglementation, la lenteur de la privatisation, la
médiocrité des infrastructures, le niveau élevé des
salaires et des coûts de production.
Pour vérifier empiriquement ces résultats
théoriques, Bhattacharya A. et al. (1997) ont effectué une
estimation à partir des données. Ils ont inclus dans la
spécification du modèle des variables indicatrices qui captent
les effets communs à tous les pays, mais spécifiques pour chaque
année. Leur étude a porté sur 31 pays d'Afrique
subsaharienne3 pour la période 1980- 1995 afin de
vérifier empiriquement les effets des facteurs internes et externes sur
les flux d'IDE. Les résultats de leurs estimations ont montré que
ce sont la croissance économique, l'ouverture de l'économie sur
l'extérieur et le coefficient de variabilité du taux de change
effectif réel ont un impact positif sur les flux d'IDE. De plus, le
modèle est autorégressif d'ordre 1 c'est-à-dire que les
flux d'IDE de l'année t-1 influencent positivement les flux d'IDE de
l'année t.
Wilhelms S. K. S. et Witter S. M. D. (1998) ont
développé le concept d'« adaptation institutionnelle
à l'IDE ». Ce concept s'identifie dans la tradition de
l'école de l'intégration. Le modèle explicatif
spécifié par ces deux auteurs stipule que les flux d'IDE
s'expliquent par l'adaptation du gouvernement à l'IDE (G), le
marché (M), l'éducation (E) et la réalité
socioculturelle (S) du pays qui reçoit l'IDE. La spécification du
modèle se présente comme suit : IDE =
â0 + â1 G +
â2 M + â3 E +
â4 S. L'adaptation institutionnelle du
gouvernement
constitue selon les auteurs la capacité du pays
à créer un environnement attractif et propice aux flux d'IDE.
Dans le modèle G, M, E et S sont des vecteurs.
Ils ont procédé à des
vérifications empiriques de leur intuition théorique à
partir des données de panel relatives à 67 pays en
développement et couvrant la période 1978-1995. Ils retiennent
les variables suivantes comme explicatives : le PNB\habitant, le commerce
extérieur, les recettes fiscales, les crédits bancaires à
l'économie, l'utilisation commerciale de l'énergie, l'indice
risque pays, le facteur capital humain (nombre d'inscription à
l'école primaire). Les résultats de leurs estimations montrent
que les variables suivantes ont des effets positifs sur les flux d'IDE : le
commerce extérieur, le crédit local, la consommation
d'énergie. Par contre, les variables telles que les recettes fiscales,
l'indice risque pays, le PNB/habitant ont des effets négatifs. Les
variables reflétant le niveau d'éducation et la situation
socioculturelle sont apparues non significatives.
3 Ces pays sont le Bénin, le Botswana, le
Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Tchad, le Congo, la
Côte d'Ivoire, le Gabon, la Gambie, le Ghana, la Guinée, l'Ile
Maurice, le Kenya, le Lesotho, la Madagascar, le Malawi, le Mali, la
Mauritanie, la Mozambique, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la
Sierra Leone, le Swaziland, la Tanzanie, le Togo, l'Uganda, la Zambie et le
Zimbabwe.
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
Hernandez L. et al. (2001) ont étudié les
déterminants des flux de capitaux privés de la décennie
1970 à la décennie 1990 pour les pays d'Asie de l'Est et
d'Amérique Latine dans le cadre de l'identification des canaux de
transmission des effets de contagion entre pays bénéficiaires de
capitaux privés. Les résultats théoriques relatifs
à leurs travaux montrent que deux types de facteurs déterminent
les flux de capitaux privés et les flux d'IDE en particulier. Il s'agit
des facteurs internes qualifiés de pull factors et les facteurs
externes qualifiés de push factors. Leur étude s'inscrit
donc dans la pensée de l'école « pull-push ».
Le modèle théorique proposé par Hernandez
L. et al. est le suivant :
= á + Ø - â + Ù
÷ + M ID E ? + å
'
ID E j t
, j j t
, 1 t t i , t j , t
Où,
IDE j , t est l'IDE reçu par le pays j
à l'année t.
Ø j , t - 1 est le vecteur des facteurs
internes prédéterminés du pays d'accueil.
Ùt est le vecteur des facteurs externes
exogènes déterminés.
IDE i , t est le vecteur des IDE reçus
par les autres pays i (i ? j ) à l'année t.
Mt est le vecteur poids des pays. Il est
utilisé pour tester les effets de contagion régionale. On donne
un poids positif aux pays de même région que le pays j et un poids
nul aux autres pays.
áj , ? sont des coefficients à
estimer.
â , ÷ sont des vecteurs de
coefficients à estimer. å j , t est le terme
d'erreur.
Dans ce modèle, tout se passe comme si les
investisseurs potentiels observent les indicateurs macroéconomiques du
pays d'accueil à l'année t-1 et décident en fonction de
l'environnement économique international et/ou régional en
relation avec le pays d'accueil de l'année courante. Le tableau
ci-après présente les variables internes et externes
identifiées par Hernandez L. et al. ainsi que les signes attendus de ces
variables sur les flux d'IDE.
Tableau 2 : Les variables
identifiées par Hernandez L. et al. et leurs signes attendus.
Variables
|
Signes attendus
|
Variables externes
|
Taux d'intérêt international réel
(ex-post)
|
-
|
Le total des flux d'IDE à destination des autres pays
en développement en % du total des PIB des grands pays industriels
|
+
|
Le niveau d'activité dans les pays industriels (PIB)
|
-
|
Variables internes
|
Le taux de croissance réel
|
+
|
Le solde de la balance des paiements en % du PIB
|
+
|
Les investissements en % du PIB
|
+
|
Les exportations en % du PIB
|
+
|
Le service de la dette extérieure en % du PIB
|
-
|
La croissance des crédits bancaires à
l'économie
|
-
|
|
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
-
Le taux d'appréciation du taux de change
Agenor P.
-R. et al. (2000) ont travaillé sur
les régions du Moyen-orient4 et de l'Afrique du
Nord5. A partir des données couvrant la période
1989-1998, ils ont utilisé la technique d'estimation par la variable
instrumentale sur des données de panel. Ce qui leur a permis de corriger
le probable caractère aléatoire de certaines variables parmi les
dix retenus à priori (voir tableau 3). A cet effet, ils ont
utilisé les variables taux de croissance réel, taux
d'investissement, taux d'ouverture de l'économie, le service de la dette
en % du PIB comme variables instrumentales. Le modèle est
spécifié avec effet fixes signifiant que les différences
entre pays sont appréhendées à travers les termes
constants de chaque pays dans les régressions. Les résultats des
estimations ont montré que les variables significatives ayant les signes
attendus sont le taux d'investissement, le taux d'ouverture de
l'économie, le service de la dette en % du PIB, le taux
d'intérêt international, l'indice risque politique et la variation
du taux d'inflation.
Tableau 3 : Les variables d'étude
de Agénor L. -R. et leurs signes attendus.
Variables
|
Signes attendus
|
IDE (-1)
|
+
|
Taux de croissance réel
|
+
|
Investissement en % du PIB
|
+
|
Degré d'ouverture de l'économie (base 100 en
1990)
|
+
|
PIB réel par habitant
|
n.i
|
Service de la dette en % du PIB
|
-
|
Taux d'intérêt réel international
(London Inter-Bank Offer Rate : LIBOR)
|
-
|
Variation du taux d'inflation
|
-
|
Variation du taux de change effectif réel
|
-
|
Indice risque politique
(Un indice élevé traduit un niveau de risque
faible)
|
+
|
|
Morisset J. et Neso O. (2002) à partir de
l'expérience internationale récente montrent que les
procédures administratives complexes, nécessaires à
l'établissement et au fonctionnement des affaires, découragent
l'entrée des flux d'IDE. Les coûts des procédures
administratives varient significativement selon les pays. Ils sont positivement
corrélés au niveau estimé de la corruption, à la
puissance gouvernementale et au degré de protection de
l'économie. La qualité de l'environnement d'investissement joue
un rôle important dans les prises de décisions de nombreux
investisseurs. Cela est une reconnaissance croissante de ce que les
procédures administratives peuvent significativement influencer le lieu
d'implantation des firmes multinationales.
4 Les pays du Moyen-Orient sont Bahreïn, les
Emirats Arabes Unis, l'Iran, la Jordanie, le Koweït, le Liban, Oman, le
Qatar, l'Arabie Saoudite, la Syrie, Turquie et le Yémen.
5 Les pays d'Afrique du Nord sont l'Algérie,
l'Egypte, le Maroc et la Tunisie.
|