CONCLUSION ET LIMITES DE L'ETUDE
La nécessité des IDE dans les économies
justifie les différentes politiques mise en oeuvre dans bon nombre de
pays pour attirer les investisseurs étrangers. Pour que ces politiques
soient efficaces, il apparaît nécessaire d'identifier les
différents facteurs déterminants sur lesquels il faudrait agir,
dans la mesure du possible, pour attirer davantage d'IDE. Nous avons
tenté de le faire pour 23 pays d'Afrique subsaharienne à partir
des données disponibles. Les résultats obtenus ont permis de
tirer plusieurs conclusions.
Après 1980, les flux d'IDE reçus par les pays
d'Afrique subsaharienne ont connu une tendance croissante jusqu'en 1997.
L'analyse descriptive montre aussi que les pays qui ont reçus plus d'IDE
au cours de la période 1970-1998 sont le Nigeria (43,9%), l'Afrique du
Sud (19,5%) et la Côte d'Ivoire (6,7%). L'élimination de l'effet
taille de l'économie a permis de constater que le Swaziland (17,4%), le
Nigeria (11,3%) et le Botswana (9,6%) sont les trois pays qui ont reçu
plus d'IDE au cours de la période.
Sur la base du seuil fixé à partir des
déciles des IDE en pourcentage du PIB, nous avons effectué une
analyse factorielle discriminante à partir de l'ensemble des variables
explicatives. Ce qui a permis de retenir les variables explicatives qui
discriminent de façon significative les observations en deux groupes. Au
total six variables ont été retenues pour l'analyse
économétrique. Il s'agit du taux d'investissement avec un retard
d'ordre 1, le taux d'intérêt français, le degré
d'ouverture de l'économie avec un retard d'ordre 1, et les variables
retardées d'ordre 2 que sont le taux d'investissement, le volume des
exportations de pétrole et du taux de croissance de la population.
L'analyse économétrique a montré que des
facteurs comme le taux d'ouverture de l'économie, le taux
d'investissement, la croissance démographique et le taux
d'intérêt international (seul le taux d'intérêt
français est significatif) déterminent à long terme les
flux d'IDE reçus en pourcentage du PIB dans la mesure où il
existe une relation de cointégration entre ces variables. Cette analyse
ne confirme pas pour autant pleinement les travaux antérieurs puisque le
taux d'investissement influe négativement sur les IDE. La dynamique de
court terme révèle l'importance du ratio IDE_PIB
décalé d'une période, du degré d'ouverture de
l'économie et du taux d'intérêt international. Mais, les
variables taux d'investissement et exportation de pétrole ne sont pas
significatives.
Les tests statistiques ont conclu, dans l'ensemble, à
une assez bonne qualité de l'équation de long terme et du
modèle à correction d'erreur. Cependant, l'impossibilité
d'inclure un ensemble plus large de variables constitue l'une des principales
limites de cette étude. Ce qui explique certainement le faible pouvoir
explicatif des modèles. Ces variables traduisant les aspects
socio-politiques et culturels, le niveau d'infrastructures, le degré de
corruption, la lenteur dans l'attribution des autorisations d'installation aux
investisseurs, l'appartenance à une zone économique ou
monétaire, etc. pourraient permettre, assurément,
d'améliorer ce travail. C'est pourquoi, il serait important de
poursuivre les investigations dans le sens de l'obtention de résultats
plus robustes, en s'inspirant bien sûr sur les techniques d'analyse
développées dans ce document.
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