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La théorie des cycles dans la controverse entre Keynes et Hayek

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par Ousmane Thiané DIOP
Paul Cezanne Aix en Provence - Master II Philosophie Economique 2007
  

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Section VI Convergences et divergences

Dans cette partie qui constitue le noyau de ce présent travail, nous essaierons de mettre l'accent sur les mécanismes qu'ils ont développés pour expliquer leurs conceptions des cycles tout en les mettant en dialogue constant. Cela signifie qu'à chaque fois que nous énoncerons les propos d'un des deux auteurs, nous tenterons de proposer l'analyse-replique de l'autre et cela au risque de nous répéter.

A- Les théories monétaires du cycle

Sur ce type de théorie qui fait appel à l'intervention monétaire pour expliquer le cycle, Keynes et Hayek se rejoignent parfaitement.

D'après l'analyse qu'il a faite des théories non monétaires, Hayek considère que le mécanisme d'ajustement automatique de l'offre et de la demande ne peut être perturbé qu'avec l'introduction de la monnaie dans le système. Il s'agit d'une confirmation de la loi des débouchés de Say. En dehors de l'existence de la monnaie66(*), il considère qu'il ne peut y avoir de cycle. Dès lors il juge judicieux dans l'analyse d'un cycle de s'imprégner en premier des influences issues de l'usage de la monnaie. A son sens, l'origine du cycle se trouve dans l'élasticité de l'offre de crédit ayant comme principale conséquence l'inadéquation entre épargne et investissement : «  for that typical form of disturbance which experience shows to be a regularly recurrence and which can properly be called the trade cycle the influence of money should be sought in the fact that when the volume of money is elastic, there may exist a lack of rigidity in the relationship between saving and the creation of real capital. » p 102

Cette caractéristique de théorie de Hayek se retrouve aussi dans la théorie de Keynes : l'excès d'investissement sur l'épargne. Et Hayek précisera que l'objet d'une théorie des cycles n'est pas d'évaluer l'impact de la monnaie sur le commerce et les variations de prix mais de montrer comment et pourquoi les impulsions monétaires affectent l'économie dans le sens d'un déséquilibre aigu entre ses deux secteurs.

Il n'adhère pas à l'explication fournie par la théorie quantitative de la monnaie qui consiste à dériver les fluctuations de changement dans le niveau général des prix. A l'image du professeur Spiethoff , il rejette cette théorie qu'il juge purement naïve : «  but theories which explain the trade cycle in terms of fluctuations in the general price level must be rejected not only because they fail to show why monetary factor disturb the general equilibrium but also because their fundamental hypothesis is, from a theoretical standpoint, every bit as naive as that of those theories which entirely neglect the influence of money ». p 106 MT-TC

Il poursuivra en écrivant: « the only proper starting-point for any explanation based on equilibrium theory must be the effect of a change in the volume of money. » p.107

Il soulignera une autre différence notoire entre théorie monétaires et théorie non monétaire du cycle. En effet, dans les théories affectant la cause à des facteurs réels, l'influence peut provenir aussi bien de l'offre que de la demande, tandis que pour les auteurs des théories monétaires l'influence provient surtout du coté de l'offre : «  in complete contrast to those economic changes conditioned by real forces, influencing simultaneously total supply and total demand, change in the volume of money have , so to speak a one sided influence which elicits no reciprocal adjustment in the economic activity of different individuals . » p.108

Certainement ce précédent passage contient la critique essentielle que Hayek adresse au crédit : le fait qu'il soit artificiel et ne correspondant pas à un véritable besoin issu des individus. Pour Keynes ce problème ne se pose pas car même si l'offre de monnaie est élastique et relève d'une décision arbitraire, la demande de crédit, dans un environnement caractérisé par l'existence de facteurs oisifs, est la volonté des individus.

* 66 Admettra t'il implicitement que l'économie de troc est toujours en équilibre.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984